L’histoire des krachs boursiers.
Les perturbations boursières de ces dernières semaines ont fait craindre une redite de la crise
des « subprimes » de 2008. Bien qu'elle s'inscrive dans sa continuité, de l'avis des experts, la
situation présente, et les réponses qu'elle appelle, diffèrent. En effet, si comme en 2008, on
retrouve à l'origine des turbulences de ce mois d'août, une perte de confiance et des certitudes
ébranlées, leurs causes ne sont pas les mêmes. Lors de la crise des subprimes, c'était la chute
de Lehman Brothers, l'une des plus grandes banques financières américaines, qui avait créé le
séisme, personne jusque-là n'ayant pu imaginer qu'une banque pouvait faire faillite. Cette fois,
et bien que le choc ait été moindre, c'est la perte par les USA de leur triple A qui sème la
panique sur les marchés, ces derniers craignant que la superpuissance américaine ne soit plus
en mesure de jouer son rôle de leader mondial. Ce déclassement de la notation américaine
intervient dans un contexte mondial où le doute des investisseurs touche aux Etats eux-mêmes.
Le surendettement de la zone euro mine en effet la confiance des détenteurs de capitaux.
Aujourd'hui comme hier, la dette constitue le problème numéro un de l'économie mondiale.
Mais si en 2008, le surendettement concernait prioritairement le secteur privé, c'est aujourd'hui
au niveau du public que le bât blesse. En effet, dans une logique de vase communiquant, pour
assainir le premier, on a déversé les dettes sur le second. Résultat : avant la crise de 2008,
l'endettement public des pays développés représentait 78% de leur produit intérieur brut (PIB).
A fin 2010, il était à 92%.
Depuis le 5 août, date à laquelle les USA ont été privés de leur triple A, le monde retient son
souffle devant le yoyo quotidien auquel s'adonne la bourse, un jour au vert, le lendemain au
rouge. La crainte d'un nouveau krach boursier tourmente les dirigeants du monde. Il reste que
les fluctuations boursières de ces dix derniers jours ne sont pas comparables à celles qui ont
conduit aux crises du siècle dernier. Petit rappel historique.
La bourse n'en est pas à son premier krach...
Un krach boursier signifie l'effondrement des actions, produit par un mouvement massif de
ventes d'actions boursières, dû à l'éclatement d'une bulle spéculative, financière ou
immobilière. Les investisseurs, craignant de tout perdre, se mettent à vendre leurs actions en
même temps, ce qui produit la chute des actions et paralyse, de ce fait, tout le système
financier.
Le premier krach boursier de l'histoire est survenu en Hollande en 1636. Surnommé la « Tulipo
mania
», ce krach a eu lieu quand les valeurs spéculatives autour de la tulipe ont atteint des valeurs
inhabituelles, conduisant à une chute des prix et un grave déséquilibre de l'économie de
l'époque.
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L’histoire des krachs boursiers.
Durant le vingtième siècle, l'économie mondiale a vécu une succession de crises économiques
dont la plus grande a été celle de 1929. Le jeudi noir de 1929 résulta de l'explosion d'une bulle
spéculative qui a poussé des hommes d'affaires américains à acheter des actions relevant d'un
fonds d'investissement, les « trust funds ». S'étant écroulées les unes après les autres, celles-ci
ont fait dégringoler la toute puissante Wall Street à plus de 25% en seulement deux séances.
Les répercussions de ce jeudi noir ont été sans précédent sur la stabilité mondiale. Il en a
découlé « la grande dépression » lors de laquelle le
monde, les Etats-Unis, en tête a connu de longues années de récession économique et de
chômage. Ce n'est que bien après la fin de la deuxième guerre mondiale, en 1954, que
l'économie mondiale a pu reprendre une croissance positive.
Le deuxième grand krach de l'histoire de l'économie mondiale est celui de 1987. Au « lundi noir
» de
1987, les taux du Dow Jones s'effondrent à 22,6% et affichent la deuxième plus grave baisse
boursière de l'histoire depuis celle de 1929. Devant les mauvais chiffres du déficit américain,
les investisseurs paniqués ont commencé à vendre leurs actions, d'où une chute rapide et
vertigineuse des taux. Mais, contrairement au krach de 1929, celui de 1987 n'a pas été suivi
d'une crise économique, les bourses ayant repris leurs cours normal quelques jours après
l'effondrement des cours tout comme l'économie en général qui a retrouvé progressivement son
niveau d'avant le krach.
Le monde de la finance et de la bourse est très versatile. Mais les krachs boursiers sont
d'abord le reflet d'un malaise économique auquel les pays échouent à trouver des solutions
pérennes.
Les autres krachs:
Les bourses mondiales ont également connu des sortes de «mini» krachs mais sur une plus courtes durée:
En 1997: la crise asiatique et l’effondrement des bourses d’Asie sèment la panique pendant quelques jours.
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L’histoire des krachs boursiers.
En 1998: l’effondrement du fond spéculatif durant la crise russe.
En 2000: l’éclatement de la bulle internet survenu lors du fameux Bug de l’an 2000.
En 2001: la crise boursière produite par les attentats terroristes du 11 Septembre à New York.
Lexique financier :
Deux mots ont été souvent utilisés durant cette période de crise: «agences de notation» et « double dip» .
Les agences de notationssont des agences financières capables de noter les pays suivant leur situation financière et bancaire. Grâce à des notes positives qui assurent la solvabilité du pays, les entreprises et les investisseurs peuvent emprunter de l’argent aux banques. Dans le cas où ces agences attribuent une mauvaise note à un pays, c’est tout le système financier de ce dernier qui se trouve déstabilisé. Les agences de notation les plus connues dans le monde sont les américaines Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch.
Double Dipest une expression anglo-saxonne qui veut littéralement dire un « double creux» . Dans le langage financier, celle-ci désigne une première chute du produit intérieur brut, suivie d’une reprise de la croissance qui replonge avant de redémarrer normalement.
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