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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.13-n°1-janvier-février-mars 2013
Revue de presse nationale
Transmettre
en situation de soins
Soins, novembre 2012.
a revue Soins consacre son dossier de novembre 2012
à la transmission de savoir en situation de soins. Ce
dossier synthétise les différentes facettes de la trans-
mission de savoir, qu’il soit pratique ou théorique, envers
les collègues comme les étudiants que les infirmières
prennent en charge depuis la réforme.
Ce dossier est scindé en plusieurs parties.
« la mobilisation des savoirs ». Un avant-propos sur
les savoirs nécessaires à la production de soins (Evelyne
Malaquin-Pavan, cadre supérieur infirmier) ;
« les savoirs utiles à l’infirmière ». L’explication de ces
savoirs facilite l’acquisition et le maintien des compé-
tences (Christophe Debout, cadre de santé, professeur
au département des sciences humaines et paramédi-
cales, EHESP Rennes Sorbonne) ;
« savoir transmettre, un enjeu de professionnalisa-
tion ». Au cœur du développement des compétences,
ces rappels conceptuels éclairent les mécanismes en jeu
dans la transmission intergénérationnelle, visant la pro-
fessionnalisation (Evelyne Malaquin-Pavan, cadre supé-
rieur) ;
« le raisonnement clinique dans l’apprentissage du
soin technique ». Rendre crédible l’apprentissage des
gestes techniques en dehors de situations réelles de tra-
vail nécessite une approche pédagogique scifique
maillant les savoirs complémentaires et le raisonnement
clinique (Sylvie Grousset, cadre supérieur formateur, et
Christophe Malavaux, cadre supérieur infirmier).
« la relation éducative dans le cadre de l’éducation
thérapeutique ». Une réflexion alliant une théorie huma-
niste de nursing, d’inspiration philosophique, à une
théorie socio-cognitive scientifiquement fondée permet
d’appréhender différemment la notion d’apprentissage
(Nathalie Alglave, directrice des soins) ;
« la transmission d’une expertise infirmière en édu-
cation thérapeutique ». La complexité de l’éducation thé-
rapeutique est une alité dans bon nombre de situa-
tions et elle nécessite de développer des compétences
spécifiques. Une expérience en cardiologie (Irène
Duquenne et Catherine Le Moguen, infirmières en édu-
cation thérapeutique) ;
« les situations apprenantes pour une construction
des savoirs ». Les situations apprenantes favorisent le
questionnent de l’étudiant mais aussi celui du profes-
sionnel sur leur façon et leur envie dapprendre
ensemble (Céline Maury-Zing, cadre de santé infir-
mier) ;
- « devenir infirmière, l’art d’apprendre de l’étudiant ».
moignage dune étudiante infirmière en 3eannée
d’études au Mans (Sarthe) (Charline Servant, étudiante
IFSI) ;
« des compétences certifiées au service du patient
âgé non communiquant ». Replacer lêtre humain au
cœur du soin, dans sa dignité et son individualité, mobi-
lise des compétences que la certification permet d’ana-
lyser, de mettre en mots et en valeur, rendant compte
de l’expérience pratique développée dans le temps par
les soignants en gériatrie (Anais Varlet-Becu, infirmière
certifiée) ;
« certification interne des compétences, partage d’ex-
périences ». Une démarche de certification interne inti-
tulée « Relation des soins en situation de communica-
tion altérée » a été mise en place à l’Assistance
Publique-Hôpitaux de Paris. Elle permet de valoriser
l’expérience pratique développée par les paramédicaux
exerçant en gériatrie. Retour d’expérience (Evelyne Mal-
quin-Pavan, cadre supérieur ; Pascale Langlade-Artis,
cadre de santé ; Anais Varles-Bécu, infirmière certifiée ;
Christelle Jouvenaux, aide-soignante certifiée).
Ce dossier synthétise les différentes approches que
lon a pour la transmission du savoir infirmier et du
soin, et permet une réflexion sur notre professionna-
lisation.
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Premiers états généraux
sur les maladies chroniques
Soins novembre 2012
Laurence Mauduit
e premier plan de maladies chroniques 2007-2012
vient de s’achever par les états généraux à Paris en
octobre. Les malades chroniques (VIH, diabète, cancer,
scrose en plaques, maladie de Parkinson, d’Alzhei-
mer, etc.), estis ce jour à 20 % de la population, se
mobilisent pour faire entendre leurs revendications pour
l’amélioration de leurs conditions de vie. Ils souhaitent
entre autres voir abolir pour eux la franchise médicale
et le déremboursement de certains médicaments jugés
par l’assurance médicament comme « de confort » alors
qu’indispensables quotidiennement pour ces patients
(exemple de pommades pour les patients VIH, ou de
crèmes hydratantes dans les cancers avec notamment le
syndrome mains-pieds.). Le projet de loi de finances de
la Sécurité sociale pour 2013 apportera-t-il le change-
ment, y compris pour les malades chroniques ?
Mieux accepter la mastectomie
grâce à la socio-esthétique :
cancer du sein et syndrome
mains-pieds
Revue de l’infirmière, décembre 2012
Agnès Arquillière, socio-esthéticienne
ans le cadre de la prise en charge multidiscipli-
naire d’un cancer du sein, une équipe lyonnaise
a réalisé une étude sur l’impact des pratiques de socio-
esthétique dans les soins.
Le but de l’étude est de curiser le « sein social » c’est-
à-dire le colleté minin en cas de mastectomie.
Chaque patiente participait à 5 séances d’1 h 30, séance
incluant une discussion ou projection sur le port sécu-
risé de la prothèse mammaire, des soins esthétiques du
buste par massages doux, un apprentissage de
maquillage correcteur et à donner du volume à la nais-
sance du soutien-gorge par un jeu de lumière et d’ombre.
Deux questionnaires entouraient ces séances : le pre-
mier sous forme d’échelle de valeur analogique visait à
mesurer la qualité de vie des femmes (mesure avant et
après chaque ance sur 11 critères : estime de soi, se
sentir bien, la confiance en soi, se sentir relaxée, sou-
cieuse, tendue) ; le second à choix multiple visait à per-
cevoir les habitudes des patientes par rapport à leur
corps avant la maladie, après la mastectomie, et à la fin
des 5 séances.
Pour le premier questionnaire, l’amélioration globale
du ressenti des patientes avoisinait les 20 % avec des
extrêmes allant de 3 à 58 %. Pour le deuxième, on note
une amélioration du rapport de la patiente à son corps,
surtout niveau attirance sexuelle et nudité. Cent pour
cent des patientes se disent très satisfaites des séances,
moment d’échange et de partage.
Des systèmes d’imagerie
qui traitent mieux des cancers
Top santé janvier 2013
Cendrine Barruyer
ieux que les examens et les séances de rayons
standardisés, les nouveaux appareils d’imagerie
font du diagnostic et du traitement sur mesure. Résul-
tat : on a une image plus précise de la tumeur et on la
soigne plus efficacement.
Un système de viseur mime la tumeur. Avec ce sys-
tème, on peut limiter l’intensité des rayons autour de la
tumeur, afin de protéger les tissus environnants. Le trai-
tement est précis et rapide. Utilisé pour les petites et
moyennes tumeurs au niveau du poumon, du foie, de
la prostate, et les tumeurs intracrâniennes.
Le biographe mMR, seul appareil au monde à pour-
voir aliser en me temps une IRM et un Pet scan. per-
met de celer les tastases de façon précoce, de savoir
très vite si un traitement agit, et d’assurer le suivi des
patients. Utilisé pour le suivi surtout des enfants, pour dia-
gnostiquer des cancers difficiles, il en existe 30 appareils
dans le monde. Le premier pour la France sera à Lyon.
L’élastographe est un échographe super-puissant qui
permet de disposer de caractéristiques plus précises de
la tumeur. Utilipour les tumeurs solides, les cancers
gynécologiques, de la thyroïde et de la prostate.
Le cyberknife est le seul système de radio chirurgie
robotiqui traite des tumeurs dans tout le corps sans
incision. Il permet d’irradier des tumeurs inaccessibles
ou des tumeurs inopérables. La convalescence des
patients est plus rapide et les complications moins fré-
quentes. Utilisé pour les tumeurs ORL, cérébrales, loca-
lisées près de la moelle épinière et pour les tumeurs qui
bougent avec la respiration (poumon, foie, prostate).
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Revue de presse nationale
Evidence-based nursing
Soins, décembre 2012
hristophe Debout, cadre de santé infirmier, pro-
fesseur au département des sciences infirmières et
paramédicales à l’EHESP Rennes-Sorbonne.
La revue Soins consacre son dossier de cembre
2012 à l’Evidence-Based Nursing (EBN). La profession
infirmre est en pleine évolution. Les soignants sont
confrons à des situations de soins de plus en plus com-
plexes dans un environnement économiquement
contraint. La nouvelle génération a des connaissances
issues de la recherche mais ne les transfère pas si faci-
lement vers la pratique. Face à ce constat a émergé le
concept de pratique fondé sur des données probantes.
La pratique basée sur des données probantes, en facili-
tant le transfert de savoirs du domaine de la recherche
vers celui de la pratique, assurerait l’actualisation des
pratiques. Les infirmières répondront ainsi aux injonc-
tions en matière de politique de santé : pertinence, effi-
caci, curité, efficience, et performance. Face à l’émer-
gence de ce concept, il faut terminer les besoins et
les outils nécessaires en matière de développement de
compétences, mais aussi en organisation et en alloca-
tion de temps.
Ce dossier est scindé en plusieurs parties :
- la pratique infirmière fondée sur les preuves. En
donnant un cadre au processus de cision clinique,
l’Evidence-Based Practice (EBP) est un facteur d’amé-
lioration de la qualides soins. Il offre un dispositif inté-
gratif permettant aux professionnels de santé une juste
utilisation des savoirs scientifiques dans un raisonne-
ment clinique. L’EBP, apparu tout d’abord en médecine,
Evidence-Based Medicine (EBM) a été déclivers les
autres professions de santé, notamment Evidence-Based
Nursing (EBN) pour les infirmières (Christophe Debout,
EHESP Rennes-Sorbonne, Rennes) ;
- intégrer les acteurs de soins infirmiers dans la col-
laboration Cochrane. Depuis 2009, la collaboration
Cochrane a créé un domaine spécifique réservé aux
soins infirmiers. La collaboration Cochrane est une orga-
nisation internationale indépendante et non commer-
ciale qui met à disposition une base de données et d’in-
formations actualisées relatives à l’impact des soins de
santé. La collaboration Cochrane est un levier puissant
permettant d’établir des relations avec des infirmières
du monde entier et de développer des programmes
(Alan Pearson, professeur d’Evidence-Bases healthcare,
université d’Adelaïde, Australie) ;
- le transfert des savoirs scientifiques dans la pratique
courante. Le transfert de savoirs est un processus qui
pond à un besoin précis, celui de sassurer que les
savoirs les plus pertinents sont utilisés dans la pratique.
On passe de la recherche fondamentale à la recherche
clinique, puis de la recherche clinique à l’utilisation de
celle-ci dans la pratique. (Alan Pearson, d’Evidence-Bases
healthcare, université d’Adelaïde, Australie) ;
le centre Cochrane français. Il a vu le jour en France
en 2010 à Paris. Il coordonne la collaboration Cochrane
en France et est financé par le ministère de la Santé. Son
but : promouvoir le concept, promouvoir la formation
des auteurs des revues sysmatiques (revue qui syn-
thétise toutes les études sur un sujet donné pour
répondre à une question précise.), organiser des sémi-
naires de formation, aider à la formation des étudiants
infirmiers avec des Tutoriels en ligne.), traduire les abs-
tracts des revues scientifiques. (Ellis Chan, Jean-Philippe
Regnaux, Philippe Ravaux, Centre Cochrane fraais,
Université Paris Descartes, Paris) ;
fonder ses décisions sur des preuves scientifiques.
La démarche d’EBN est déclinée en cinq étapes : la for-
mulation de la question PICO (patient, intervention,
comparaison, outcomes [résultats]), la recherche de gui-
delines, et la lecture critique des recommandations sélec-
tionnées, mise en pratique auprès des patients concer-
s, et évaluation de cette mise en pratique. Un pur
exemple, la déclinaison de cette démarche dans une
situation clinique (Nadine Jacqmin, infirmière, maître-
assistante à la Haute Ecole Robert-Schuman, Libramont,
Belgique) ;
l’EBN, un levier au changement des pratiques infir-
mières. Il s’agit d’une expérience de pratique soignante
avec une équipe d’urologie se questionnant sur des pra-
tiques péri-opératoires. Cette expérience a favorisé le
développement de compétences essentielles à une col-
laboration pluridisciplinaire valorisant les ressources de
chaque profession, pour atteindre un but commun au
service du patient (Caroline Codeluppi, JoDa Silva,
Béatrice Perrenoud, infirmier(e) s, service d’urologie,
CHUV, Lausanne, Suisse).
l’enseignement de l’Evidence-Based Practice dans
la formation paramédicale en France. L’EBP est une stra-
tégie permettant aux paramédicaux d’orienter les déci-
sions cliniques. Mais les compétences nécessaires à la
mise en place de ce concept sont encore insuffisamment
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Revue de presse nationale
développées en formation initiale. Un exemple avec la
formation des masseurs-kisitrapeutes (Jean-Phi-
lippe Regnaux, EHESP Rennes-Sorbonne à Rennes, Ste-
phan Rostagno, masseur kinésithérapeute à Marseille,
mi Remondière, professeur de santé publique à
Rennes).
-la pratique fondée sur la preuve, réflexion critique.
L’implantation de la pratique fondée sur la preuve sus-
cite une réflexion critique sur les limites, les difficultés
d’application et les dangers potentiels auxquels elle est
liée. La vigilance des soignants est de mise ainsi que leur
connaissance de cette modali de marche. La pratique
d’essais randomisés sera aussi longue pour les infirmières
que pour les médecins (environ 6 ans pour une étude
complète) mais les soins infirmiers évoluent beaucoup
plus vite que le temps d’un essai. Rajouter des strates dans
la recherche n’est pas le plus adapté. Il faut au contraire
considérer médecine, nursing et practice comme indis-
sociables (François Fourrier, PUPH CHRU de Lille) ;
pour l’application de l’EBN dans la formation infir-
mière. Le nouveau référentiel de formation donne une
place privilégiée à la recherche en soins infirmiers, avec
trois unités d’enseignement et un accompagnement de
la recherche tout au long des trois années afin d’abou-
tir à un moire portant sur un sujet d’intérêt profes-
sionnel. Ce mémoire est souvent problématique pour
les étudiants car les consignes ne sont pas les mes
selon les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI).
Pourtant, ce travail est porteur d’une réflexion sur l’ap-
plication d’une recherche clinique envers une pratique
de soins. Mais l’EBN ne semble pas être encore ensei-
gnée nime parfois évoquée dans les IFSI (Chloé
Pons, étudiante en soins infirmiers, première vice-pré-
sidente de la Fédération nationale des étudiants en soins
infirmiers (FNESI), en charge de l’enseignement supé-
rieur et de la recherche).
Ce dossier Evidence-Based Nursing nous éclaire sur
l’évolution de notre profession et lapplication de la
recherche infirmière à notre pratique courante afin
d’améliorer la prise en charge des patients et la qualité
des soins. Il permet une réflexion sur notre profession-
nalisation.
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