D. Guillaume
LETTRES : PROGRAMME 4
Jean Genet (1910-1986),
Les Bonnes (1947-1954), Le Balcon (1956-1962)
Dates
Cours
1) Mardi 21 février
Corrigé DS.2
Intro. 1
AAE1
Mercredi 22 février
Intro. 2
Samedi 25 février
2) Mardi 28 février
Résumés
Intro. 3 / Explication 0
THEME 1 : Une dramaturgie de l’apparence ?
AAE2
Mercredi 1er mars
Explication 1 : BN. 15-18, « La chambre
que Madame soit belle. »
Explication 2 : BL. 20-22, « L’ÉVÊQUE, assis…
rideau molletonné. »
Colles Y : Les Bonnes
3) Mardi 7 mars
Mercredi 8 mars
THEME 2 : Un théâtre amoureux
Explication 3 : BL. 55-56, « CARMEN, dure…
le jeu de cartes. »
4) Mardi 14 mars
Explication 4 : BL. 106-108, « LE CHEF DE LA
POLICE, consterné… Elle-même ?… »
THEME 3 : Politique et poésie
Mercredi 15 mars
Citations
Explication 5 : BN. 76-79, « Le tilleul est
prêt… plus magnifiquement conduit. »
Explication 6 : BL. 148-149, « Vous
entendez ?… Madame Irma ! »
Colles X : Le Balcon
5) Mardi 21 mars
THEME 4 : L’espace scénique
Explication 7 : BN. 107-109, « Sortir… nous
sommes perdues. »
Séance de problématiques
Mercredi 22 mars
Séance de problématiques
6) Semaine du 27 mars
CB2
DS3. Jean Genet
7) Semaine du 3 avril
CB2 + corrections
Citations classées :
Au minimum : 4 citations par thème (cf. exposés) + 1 analyse et 2 citations par explication de texte.
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LETTRES : BIBLIOGRAPHIE 4
Jean Genet (1910-1986),
Les Bonnes (1947-1954), Le Balcon (1956-1962)
Bibliographie
— 1) Technique et généralités :
. Nadine TOURSEL et Jacques VASSEVIÈRE : Littérature, textes théoriques et
critiques, « Fac. », Nathan, 2004.
. Dominique BERTRAND (et alii) : Le Théâtre, « Grand Amphi »Bréal, 1996
. Alain VIALA (dir.), Le Théâtre en France des origines à nos jours, PUF, « Premier
cycle », 1997
. Anne ÜBERSFELD : Lire le théâtre I, II, « Lettres sup » Belin.
. Michel CORVIN (dir.), Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Larousse, 1995
. Antonin ARTAUD, Le Théâtre et son double (1938), Folio « Essais », 1985
— 2) Textes de Jean Genet
. Journal du voleur, Gallimard, 1949
. Lettres à Roger Blin, Gallimard, 1966
— 3) Sur Jean Genet et son théâtre
. Arnaud MALGORN, Jean Genet, portrait d’un marginal exemplaire, “La
Découverte” Gallimard, 2002
. Edmund WHITE, Jean Genet, Gallimard, 1993
. Jean-Paul SARTRE, Saint Genet comédien et martyr, Gallimard, 1952
. George BATAILLE, « Genet », in La Littérature et le mal, Gallimard, 1957 (Folio
« Essais », 1990, pp. 125-154.
. Jacques DERRIDA, Glas, Galilée, 1974
. Marie REDONNET, Jean Genet le poète travesti, Grasset, 2000
. Marie-Claude HUBERT, L’esthétique de Jean Genet, SEDES, 1996
. Michel CORVIN, « Introduction » au Théâtre complet, Gallimard, « Pléiade », 2002,
édition Michel Corvin et Albert Dichy, pp. XI-LXXVII
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INTRODUCTION
Jean Genet (1910-1986),
Les Bonnes (1947-1954), Le Balcon (1956-1962)
I. Vie et légende de Jean Genet
— 1. L’orphelin (1910-1925)
+ 1) L’enfant trouvé
. De père inconnu ; sa mère, Camille Gabrielle Genet, l’abandonne âgé de 7 mois à
peine ; elle meurt en 1919, de la grippe espagnole.
. > devient pupille de l’Assistance publique (hospice des Enfants assistés, rue Denfer-
Rochereau)
. Importance de son nom (celui de sa mère), cf. JV. :
« Je suis seul au monde, et je ne suis pas sûr de n’être pas le roi — peut-être
la fée de ces fleurs. […] Elles savent que je suis leur représentant vivant,
mobile, agile, vainqueur du vent. Elles sont mon emblème naturel, mais j’ai des
racines, par elles, dans ce col de France nourri des os en poudre des enfants,
des adolescents enfilés, massacrés, brûlés par Gilles de Rais. »
« Le vêtement des forçat est rayé rose et blanc. […] il existe donc un étroit
rapport entre les fleurs et les bagnards. »
+ 2) Alligny
. Pupille confiée à Eugénie et Chales Régnier, petits artisans du village d’Alligny-en-
Morvan > 13 ans / mensualités.
. Éducation catholique, mais premier chapardage vers 1920, notamment / sa mère
adoptive, qui meurt en 1922 (année de sa Première Communion).
. Très bon élève, premier de sa commune au Certificat d’études 1923 > pas valet de
ferme, apprenti typographe en Seine-et-Marne 1924 ; fugue, rattrapé à Nice avant d’avoir pu
partir pour l’étranger.
+ 3) Le compositeur aveugle
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. Placé par l’Assistance publique auprès de René de Buxeuil. Lui fait côtoyer milieu
des cabarets parisiens. Lui vole une somme importante (dépensée dans une fête foraine ?)
— 2. Le délinquant, le prisonnier, le déserteur (1925-1941)
+ 1) L’enfermement
. a> Sainte-Anne
échec des placements > service de psychiatrie infantile : diagnostic de
débilité légère et d’instabilité.
. b> La Petite Roquette
encore 2 évasions / familles où placé > prison d’enfant : construite 1836 sur
principe « panoptique » = cellules isolées, en éventail autour d’un point
central < tous prisonniers visibles ; immobilité, silence.
jugé et acquitté > relaxé.
. c> Mettray (1926-1929)
Nvelle fugue > colonie agricole ds région de Tours = univers déterminant
pour son imaginaire ; commence à y écrire poèmes.
c1. L’univers carcéral = « Améliorer l’homme par la terre et la terre par
l’homme » = devise (nott. : contact avec nature < Rss.) ; nourriture chiche,
travaux harassants 13h/jour (champ, carrière, ateliers JG fabrique
brosses > 1927 : db. d’une 2e période pénible aux champs), sanctions (pain
sec et eau, marche en rond tte journée), éducation délibérément réduite (1h
lecture par jour, Nouveau Testament).
* organisation très ritualisée, et de plus en plus répressive après débuts
philantropique au 19e : « famille » de 30 garçons (« colons ») dont un
« frère aîné », sous autorité d’un « chef de famille »
* fréquence des cas d’automutilation (< aller infirmerie, ou être muté
ailleurs) ; faim chronique (> mort en se bourrant l’estomac d’avoine) ;
nécessité d’avoir un « caïd » < protection contre viols collectifs (couples =
caïds ou marle / + jeune, passif : lope, giron, vautour, mouflet, frégate,
mino JG = « très grande Dame », marié à des caïds successifs, O de
prostitution)
* > fermeture 1939 : campagne de presse et livre (Maisons de supplices)
c2. Critiques et fantasmes de Genet (Langage de la muraille = dix dernières
années de JG.) = entreprise cynique <
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* famille propriétaires s’enrichissent / mo gratuite + subside de l’État
* État au 19e forme colons et soldats
Par ailleurs, en forge éloge paradoxal < esthétisation du mal et choix
théâtral d’une identité : cf. « L’enfant criminel » = texte radio 1949,
finalement refusé
* « Quant à moi, j’ai choisi : je serai du côté du crime. Et j’aiderai les
enfants non à regagner vos maisons, vos usines, vos écoles, vos lois et vos
sacrements, mais à les violer. »
* « nous acceptions très volontiers cette morale médiévale qui fait que le
vassal obéit au suzerain, donc une hiérarchie très nette, basée sur la force,
sur l’honneur […] et sur la parole donnée […] »
* « Paradoxalement, dans l’enfer […] j’ai été heureux. »
* JV. : « Afin de survivre à ma désolation, […] j’élaborai une rigoureuse
discipline […] : à chaque accusation portée contre moi, fût-elle injuste, du
fond du cœur je répondrai oui. […] en moi-même je sentais le besoin de
devenir ce qu’on m’avait accusé d’être. […] Je me reconnaissais le lâche, le
traître, le voleur, le pédé qu’on voyait en moi. […] Le mépris qu’on me
portait se changea en haine : j’avais réussi. […] Deux ans plus tard, j’étais
plus fort […] »
c3. La révélation de la littérature
* Découverte de Ronsard > poésie : à partir d’une évidence simultanée de
la rhétorique et de la grâce > choix d’un langage : « Il fallait que je
m’adresse, dans sa langue justement, au tortionnaire. […] Il fallait êtr
entendu de Ronsard. Ronsard n’aurait pas supporté l’argot… » (L’ennemi
déclaré, textes et entretiens, 1991)
* Cultive littérature populaire : romans et mélodrames Paul Féval (Le
Bossu, 1858), Ponson du Terrail (Les exploits de Rocambole, 1859), Michel
Zevaco (Pardaillan, 1902-1904) > aménagement d’un imaginaire : JG
révèle profonde admiration / criminels que manifeste cette litt. + propose
souvent version homo / histoires de pages fidèles au service de vaillant
chevaliers (E. White).
* Analyse de Sartre = choix de la littérature comme du mal, par réaction
contre réalité de l’ordre qui le condamne : oppose au vrai et au bien, le faux
et le mal sous le masque du beau (contre valeur) ; « Le vrai à Dieu, le faux
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