Compte rendu par sabrina2002 [email protected]
La guerre au théâtre, une dramaturgie de l’obscène
Par Georges Zaragoza
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INTRODUCTION :
L’article commence par une mise au point sémantique :
Obscène :
« ob » = « devant » « au-devant »
est obsène ce qui se donne à voir sur l’espace scènique ( l’orchestra ». « Ainsi, dire que le
théâtre est obscène releverait de la tautologie ».
La dramaturgie :
L’art de faire exister, c’est l’ensemble de questions que l’on se pose pour faire que la pièce,
« la partition » devienne représentation. « La mise en scène serait alors l’une des réponses que
l’on peut apporter à cet ensemble de questions ».
Pour Zaragoza, ce qu’il y a entre l’abscence et l’obscène, entre l’inexistence et
l’abondance, c’est le théâtre.
Or, nos trois textes se donnent pour but la représentation de la guerre :
I Pose d’emblée le problème de l’espace théâtral :
précis chez Shakespeare et Eschyle (amphythéâtre grec et scène élisabéthaine). Genet,
lui veut faire jouer sa pièce dans un théâtre en plein air, avec des gradins, des plates-formes de
différentes hauteurs ( cf. p9 Genet, folio)
Il y a convergence dans ces trois espaces par la verticalité « qui favorise le face à face »
« Le théâtre, c’est une question de face à face entre spectacle et spectateur, la guerre
aussi ». le rapport amoureux également :cf. le général p.124 ; Genet, Malika p. 199.
Le rôle du paravent dans ces face à face : concrétise la verticalité, devient emblématique de
la représentation théâtrale en ce qu’il est « un support vierge, une surface en attente de
représentation graphique, permettant à l’objet dessinée (…) d’être ni absent, ni obscène,
purement théâtral ». C’est un choix esthétique, « une réponse à cet excès d’existence qu’est
l’obscènité. Et quoi de plus obscène en ce cas que l’image de la guerre (…) ».
II Zaragoza s’interroge surtout sur la mise en scène de la lutte, qui est le moment central et
carastéristique de la guerre :
L’argument de la difficulté d’une représentation mimétique est à dépasser : on peut
représenter un mort, mais la profucion des morts provoque une saturation de l’image, qui
s’impose dans son obsénité intolérable et son absurdité : aucune réponse n’est possible pour le
spectateur.
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On se reportera avec profit à l’ouvrage de G. Zaragoza, Faire jouer l’espace dans le théâtre romantique
européen, Champion, 1999.
Problème de la localisation de la bataille : Genet et Shak. : investir un espace invisible,
souvent précis (la casbah, les collines) mais dont la distance avec le lieu scénique est floue.
C’est un lieu poétqiue, imaginaire, défini non pas par le décor, parce qu’on ne peut le donner
à voir, mais par les paroles des personnages : c’est un espace invisible que le spectateur
devinera tout proche, dans la coulisse.
Eschyle : l’éloignement est plus important « dans la tragédie grecque, le processus
dramaturgique de l’espace invisible est poussé à son extrême limite : en effet (…)l’espace
invisible est désigne durant toute kla durée du déroulement dramatique comme le lieu
essentiel : l’espace scénique (…° n’est jamais que la chambre d’écho de cet autre espace,
lointain, sur lequel se focalise toute l’attention et l’interêt des personnages et des
spectateurs. ». Seulement, ce décentrement spatial ne doit pas être vécu par le spectateur
comme une frustration. Eschyle : la fin est connue des spectateurs, dès l’entrée du messager,
la réponse est donnée : il s’agit de faire de cette réplique toute une tragédie. E. joue sur
l’opposition entre deux cat. De persges, ceux de l’atte,nte et ceux qui y répondent : » Absence
et attente (…) sont données comme éléments essentoiels de la construction dramùatique ».
Messager= celui qui dessine en quelque sorte sur les paravents le massacre de la guerre,
Xerxès = l’icône de la bataille.
Chez shak le champ de la bataille est visible pour persges non pour les spectateurs
Proximité de l’espace scénique et de l’espace invisible que ce dernier peut déborder sur
le premier.
Chez Genet expression interessante « le paravent représente » comme le théâtre, expression
qui est « une sorte de formule magique qui permet de franchir la frontière entre le réel et
l’univers représenté, foruile qui scelle le pacte de l’illusion théâtrale »
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Genet : véritable prolifération de paravents et de niveaux avec prolifération des lieux.
Genet= esthétique de la prolifération et de l’éclatement alors que E. Unité et concentration.
Shak. Est à mi-chemin, vision à la fois fragmentaire et stylisée.
III Le dramaturge tente de donner à voir non pas l’obcsénité mais un substitut, un avatar
d’obscénité.
Chez Genet, profusion de la repésentation de l’oscène : la scène des pets , par exemple (
218-220) pourta,nt les répliques n’ont rien de trivial, il ya quelque chose de l’ordre de la
cérémonie, une sorte de respacy du général ; pas de graveleux : ce qui a pu choquer est avant
tout lza parodie de la cérémonie miluitaire, on touche à la patrie. C’est ici l’obscénoté au sens
courant du terme : « ce qui blesse ouvertement la pudeur », pas celle de notre étude.
L’arrivée du roi Darios en lambeaux : « la tragéduie est déjà achevée : cette scène finale
n’apporte plus rien (…) le seul objectif (…) est de produire une commotion pathétique sur son
spectateur. » p. 71 « Cette terre gémit sur la jeunesse sortie d’elle, massacrée par Xerxès, le
pourvoyeur d’Hadès » Xerxès = l’emblème de la guerre dévoreuses de vies humaines,
« l’emblème de cette obscénité qui en est le mode d’existence. », son dénuement extrême =
cette obscénité de la guerre.
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G. Zaragoza, op. Cit. p. 17.
Shak. L’obscénité de la guerre = Falstaff p. 149 « obscénité de lèche-frite toute grasse ».
Obésité devient obscénité. F. représente la guerre dans les 3 mremiers actes, puis il est
carrément confrontée à elle puisqu’elle est reptrésentée in vivo, l’emblème et l’objet
emblématisé ne sont plus mis à distance,"ils se rapprochent dangereusement au point de
brouiller le lein qui les unit , sans jamais pour autant se confondre". Falstaff la représente mais
aussi pervertie la guerre, jouant au mort, il la dénonce en temps qu’absurdité.
CONCLUSION
« Porter sur scène un épisode de guerre pour un dramaturge est une opération
essentiellement théâtrale : j’entends par que la nature de l’événement lui interdit de
confondre la vie et se reptrésentation, erreur commise par le théâtre naturaliste par exemple. »
Confronté à l’obscénité de le guerre, « il se douit d’inventer une dramaturgie de l’obscène,
faite à la fois de mise à distance et de délégation ; il ne s’agit pas de frustrer le spectateur de la
perception de la guerre, mais de lui permettre d’engager un dialogue avec elle par la voie d'une
esthétique théâtrale dont le paravent serait un parfait modèle. Le théâtre et la guerre ont beaucoup à se
dire, c'est évident. Je voudrais revenir pour conclure sur l'image insolite, une de plus, de Falstaff
chargeant sur son dos le cadavre de Hotspur, afin de s'attribuer le mérite de l'avoir tué. Nous avons ici
un geste, parodié peut-être, mais authentiquement représentatif de la guerre, et qui pourrait être
désigné comme un rite d'appropriation. On sait que réside l'un des sens les plus archaïques de la
guerre: on s'approprie les armes de l'autre pour faire que sa force soit ingérée. Les deux autres pièces
qui composent le programme avec le drame élisabéthain en présentent des exemples troublants :
Eschyle met en scène à Athènes, l'ennemi, le Perse en lui attribuant en partie des coutumes
athéniennes et en le faisant s'exprimer en grec, Genet écrit en français une pièce les personnages
principaux, des arabes, font jouer aux colons le rôle de cet ennemi qu'il convient d'éliminer: tout cela
ne relève-t-il pas d'un travail d'appropriation ? Allons un peu plus dans cette voie pour interroger la
pratique même du comédien. Que fait-illorsqu'il apprend à parler cet autre, cet ennemi qu'est le
personnage qu'il doit représenter, sinon se l'approprier de la façon la plus archaïque qui soit, la
dévoration. Le face à face du comédien et du personnage est de même nature que celui du spectateur
face au spectacle. La pratique du théâtre serait en dernier ressort une vaste opération de dévoration de
l'autre, quoi de plus obscène, vous en conviendrez. »
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