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 La Compagnie d’Avigny Présente LES BONNES De Jean Genet Mise en scène Sophie Pincemaille Avec Bénédicte Choisnet Sophie Pincemaille Clara Ponsot SOMMAIRE Page 3 : Page 6 : Résumé de la pièce – Note d’intention Sur la mise en scène et la scénographie Page 7 : L’équipe artistique Page 8 : La Compagnie d’Avigny Page 9 : Partenaires et diffusion Contacts et lien vers la captation vidéo en ligne 2 Les Bonnes… en quelques mots Ecrite en 1947 la pièce est inspirée d’un fait divers survenu au Mans en 1933 : Les deux sœurs Papin, employées comme domestiques dans la même maison, prises d’un soudain accès de folie meurtrière, assassinèrent leur maîtresse et sa fille, leur infligeant de multiples blessures et les énucléant. Genet s’inspire de l’histoire qu’il transcende, et imagine un huis clos étouffant… Solange et Claire Lemercier, deux sœurs, vivent dans la proximité étouffante de leur maîtresse. En son absence, elles laissent libre cours à leurs fantasmes et se livrent à une cérémonie aussi secrète que morbide. Les deux bonnes revêtent ses robes, ses fourrures et ses bijoux, imitent ses gestes et ses attitudes, s’enivrent de ses poudres et de ses parfums… Une comédie rituelle qui met en scène l’insurrection de la bonne sur sa maîtresse. Jouant avec l’idée de la mort, l’alarme retentit pourtant toujours à point nommé, empêchant le geste fatal et le crime de s’accomplir. Soudain, le grotesque tourne au tragique. Note d’intention Jean Genet donne la parole à ceux qui ne l’ont pas. Enjeu essentiel du théâtre, il motive au départ mon choix de monter ce texte là. Par extension, il interroge également le rapport au pouvoir. Avec le pouvoir, arrive rapidement la notion de place. Quelle est la place qui nous a été attribuée en ce monde ? Quelle est celle que l’on s’autorise à prendre (Et n’est-­‐ce pas souvent la même ?...). Légitimité, pouvoir, place… qui ne seraient rien sans le regard que l’on nous porte, que l’on porte à l’autre, que l’on se porte à soi-­‐même … « On entre en littérature par lésion » (Hélène Cixous -­‐ Entretien de La blessure). Observons Claire, Solange et Madame, accompagnons les dans leurs fascinants désordres mentaux, ceux-­‐là mêmes qui les poussent à jouer ensemble, inlassablement, frénétiquement, empêtrées qu’elles sont dans leurs obsessions, toutes entières assujetties à leurs scénarios intimes… 3 … De l’imposture à la légitimité, une folle quête identitaire C’est dans les gestes et les objets de leur vie quotidienne que Solange et Claire puisent l’inspiration des jeux de rôles auxquels elles s’adonnent. Dans le temps volé et fugace d’une cérémonie aussi secrète que païenne, elles s’offrent des frissons érotiques et fantasmatiques, briguant la place de Madame. Mais comment être Madame, quand on n’est que Solange ou Claire ? Madame qui les ensorcelle et les assujettit à la fois. Madame, qui avec ses propres névroses, complète le tableau et en permet la réalisation. Comme un détonateur à retardement, elle irrite leurs sens et leur patience, aiguise leurs déviances et met le feu aux poudres. Tour à tour les rapports de forces basculent : Hiérarchie familiale, supériorité sociale ou mentale, effets de manche ou effets de robe, caresses et coups… Perpétuelles en (im)postures, Madame et ses Bonnes s’y donnent à cœur joie pour (se) jouer la comédie : tentation d’une impossible mue, inlassable quête d’identité. La notion de mérite Comme le rappelle Genet dans son texte « Comment jouer les Bonnes » : « Il ne s’agit pas d’un plaidoyer sur le sort des domestiques ». Non, la question n’est pas là. Je préfère interroger la notion de mérite. La reconnaissance du mérite est une notion qui favorise les classes supérieures. Devenue caduque par les difficultés de notre époque, elle continue pourtant de perdurer dans l'imaginaire collectif. Je suis heureuse d'avoir l'opportunité de questionner ces croyances communes. Genet, avec son génie, a su rendre toute certitude fugace et fragile. Si sa pièce utilise en apparence la différence de classe ce n’est que pour évoquer un jeu intime où chacun cherche sa place… Ou, plus précisément -­‐et non sans perversité-­‐ feint de la chercher, déroulant inconsciemment son « scénario » personnel pour, en fin de compte, accomplir sa destinée (la mort pour Claire, la prison pour Solange, la survivance pour Madame) Ma conviction est bien que le mérite n'est pas tant dans l'acte que dans l'idée qu'on se fait de l'acte ou de l'agissant. Or Genet dans sa pièce ne dit rien d'autre. 4 Le piège du regard Il est donc question de pièges intérieurs. Dans Les Bonnes, Genet interroge le regard que l’on porte sur l’autre pour y cristalliser nos fantasmes, nos attentes. C’est le principe même du star system que nous connaissons aujourd’hui. Comment le regard que l’on porte sur nous nous qualifie t’il, nous transforme-­‐t-­‐il, nous forge t’il ? Claire, Solange et Madame sont en prise avec une image à laquelle elles tentent de correspondre. Or c’est un jeu dangereux. Un jeu où, à vouloir devenir autrui, l’on se perd soi-­‐
même. « Le jeu est dangereux » fait dire Genet à Solange. Et c’est tant mieux, car sans danger il n’y aurait pas de théâtre. Un passage du réel à l’imaginaire Le texte nous propose de faire ce voyage, cet aller-­‐retour entre l’imaginaire des Bonnes (abstraction folle, païenne, arrimée à leurs névroses) et la réalité de leur condition sociale (désespérément triviale)… Il s’agit pour moi de concevoir les Bonnes comme un passage entre deux mondes, celui hiérarchisé et théâtralisé de la vie sociale et celui à l’imaginaire mouvant, inquiétant… et fascinant de l'intime et du rêve. Sorte de purgatoire des envies et des peurs qui nous travaillent intimement. A chaque instant, le texte de Genet oscille entre ces deux tentations. Entre dérangement intime et absurdité sociale. Le rituel, la cérémonie, les jeux de miroirs : c’est le théâtre. Les Bonnes c’est aussi une mise en abîme du théâtre, entraînant le spectateur dans une sensation vertigineuse. Donner à voir ces faux semblants permanents sans perdre le spectateur est une des gageures de la mise en scène de ce texte. 5 Sur la mise en scène et la scénographie Dès le départ, un décalage. Ce décalage prépare au théâtre, et au théâtre dans le théâtre. Solange est seule en scène. S’apprête-­‐t-­‐elle à exécuter un numéro de cabaret ? Va t’elle danser ? Voilà qu’avec son chiffon elle commence à frotter son propre corps, s’auto érotise, voilà qu’une véritable frénésie de nettoyage la prend, elle attaque le plateau… Que fait-­‐elle ? Acte expiatoire ? Dès les premières minutes le ton est donné, il y a ici plusieurs niveaux de jeu. Entre incarnation et distanciation, il s’agit de traquer un certain dérèglement, sa dose d’étrangeté et d’ambiguïté ; il s’agit de se placer en marge, pour mieux explorer les abymes, depuis le bord. Nous mélangeons parfois les genres. Le texte de Genet est précis, choisi. Il est prononcé pleinement, dans toute son acuité. Il passe aux aveux. Qu’elle soit frémissante ou rugissante, l’énergie déployée sur le plateau est militante. Vivifiante. Faisant le lien entre le texte et les spectateurs, circulant entre les actrices. Le rire peut surgir, parfois un élan de crudité : ils sont là pour nous « dégoupiller » le cerveau et nous ouvrir à la langue de Genet. En ce qui concerne l’esthétique, épurée, elle sert mon propos. A l’instar de Solange et Claire qui ne possèdent rien mais font théâtre de tout. Je m’appuie d’abord sur ce qui émane du jeu, du corps et des voix des actrices. La rythmique, les tensions ainsi que les pauses et les relâchements sont essentiels. Les Bonnes réussissent ce paradoxe : sauvagement charnelles, animées par des pulsions sexuelles et de mort, elles baignent pourtant dans une irréalité qui, jour après jour, les dématérialise un peu plus. La scénographie est simple, mais en rien anecdotique. Il s’agit d’offrir aux actrices un dispositif où accomplir leur cérémonie. De raconter l’enfermement dans lequel elles se trouvent. Un espace confiné, où l’on « tourne en rond ». Un éternel recommencement, étouffant, dont la mort serait la seule échappatoire possible. Le cercle renvoie à la piste de cirque (les maquillages évoquent le clown). C’est aussi une arène -­‐au sens antique du terme-­‐ dans laquelle on entre, où l'on brûle dans les feux des projecteurs, où l’on se consume dans une vie magnifiée et désespérée. Où l’on se donne en spectacle les unes aux autres. Où l’on se livre à des combats mortels. Un téléphone rouge donne l'alerte. Des tabourets chargés de fleurs sont les stèles d’une Toussaint éternelle. La mort est là, qui rôde, fascinante, envoutante. Les bonnes sont venues la célébrer, et par elle accéder à leur couronnement. Sophie Pincemaille 6 L’équipe artistique Sophie Pincemaille metteuse en scène, comédienne. Formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (promotion 1996). Elle y a pour professeurs Dominique Valadié, Jacques Lassalle et Philippe Adrien, Mario Gonzalez… Au théâtre, elle joue sous la direction de Philippe Adrien, Hélène Vincent, Yves Prunier, Anton Kouznetsov, Christophe Reymond, Olivier Defaysse… Elle tourne dans plusieurs longs métrages (avec Yves Angelo, Pierre Jolivet, Gérard Bitton et Michel Munz, Marc Dugain), dans des courts métrages et plusieurs téléfilms et séries à la télévision. Elle est lectrice pour la Compagnie « La Liseuse » et joue dans des fictions radio. Elle est aussi auteure, scénariste et metteuse en scène. Au CNSAD elle mène un atelier sur Le Retour au désert de B.M Koltès avec 14 élèves. Elle co-­‐écrit les spectacles de Michel Muller et met en scène plusieurs d’entre eux : Surtout pas de fleurs, Pas tout noir, pas tout blanc (Paris, tournées nationales et grands festivals internationaux). Elle met en scène La Mort de Marguerite Duras et Potestad, de Eduardo Pavlovski, avec la complicité de Jean-­‐Louis Trintignant (tournée en France et Théâtre National d’Alger). En 2011 elle emménage dans l’Yonne et y crée, avec Martin Sauvageot, la Compagnie d’Avigny. Récemment, elle co-­‐écrit et joue dans « Vous êtes Ici », un programme court humoristique auto-­‐produit, 100% néo-­‐rural. Bénédicte Choisnet comédienne Elle fait partie du Chœur d’Enfants de l’Opéra National de Paris, avant sa formation au CNSAD (promotion 2012). Elle y a pour professeur Jean-­‐Damien Barbin, participe aux ateliers de Xavier Maurel, Denis Podalydès, Sylvain Levitte. Au théâtre, elle joue sous la direction d’Adel Hakim, au théâtre des quartiers d’Ivry, puis sous la direction de Michel Pascal à Toronto et Montréal. Au cinéma, elle tourne dans plusieurs courts et longs métrages (Pension complète de Florent-­‐Emilio Siri en 2015). A la télévision, elle tourne dans plusieurs séries et téléfilms. Clara Ponsot comédienne Formation au CNSAD (promotion 2012). Elle y a pour professeur Jean-­‐Damien Barbin, participe aux ateliers de Caroline Marcadé (comédie musicale), Moustafa Benaibout, Bruno Bayen. Au théâtre, elle joue sous la direction de David Géry, Laurent Laffargue, Bruno Bayen et Mélanie Leray. Au cinéma, elle tourne dans plusieurs longs métrages, La Possibilité d’une île de Michel Houellebecq, Complices de Frédéric Mermoud, La grande vie d’Emmanuel Salinger, Bus Palladium de Christopher Thompson, Poupoupidou de Gérald Hustache-­‐Mathieu, Bye-­‐bye Blondie de Virginie Despentes, Les infidèles d’Eric Lartigau, Cosimo e Nicole de Francesco Amato, Des gens qui s’embrassent de Danièle Thompson, Peur de rien de Danielle Arbid. Elle tourne aussi à la télévision dans plusieurs téléfilms et séries. 7 La Compagnie d'Avigny
La Compagnie d’Avigny (association loi 1901) a été créée en 2011 et est basée en Bourgogne. En mars 2011 nous héritions d’une vaste maison à Avigny (Yonne) qui, avec un peu d’imagination, nous offrait un espace de travail. En juillet 2011 une étape de travail dans le cadre de la création des Bonnes fut présentée à un public local. Ce fut notre « coup d’envoi ». Depuis nous accueillons régulièrement des spectacles « à la maison » : Théâtre, lectures, concerts. Chaque fois, nous tachons de ne pas nous censurer dans nos choix, préférant privilégier les projets qui nous semblent ambitieux et de qualité, même s’ils peuvent paraître parfois « difficiles d’accès » pour un public non averti. Nous nous associons régulièrement à d’autres petits lieux ou structures culturelles plus importantes (Le "théâtre d’Arcy", le café de Monique à Bessy sur Cure, le Château de Monthelon, la Cité de la Voix à Vezelay, la Scène Faramine à Précy le Moult…) pour nos programmations. Nous avons accueilli plusieurs équipes artistiques en résidence de travail avec restitutions permettant un échange direct avec le public. La période étant particulièrement difficile pour la création culturelle, nous estimons que notre devoir (et notre salut) en tant qu’acteurs culturels est de s’entraider. Nous sommes donc heureux de mettre à disposition notre lieu de travail, aussi modeste soit-­‐il, à d’autres équipes. Dans un environnement économiquement fragile, la Compagnie d'Avigny poursuit une démarche solidaire et rurale. Les spectacles sont proposés à un prix très réduit. Un repas est partagé avec les artistes à l’issue des représentations, favorisant le lien et les échanges. Nous animons également des ateliers théâtre bimensuels gratuits. Nous avons également réalisé une série de films courts tournés à Avigny, Vous êtes ici , mêlant acteurs professionnels et acteurs amateurs résidant sur place. Nous travaillons à la création d'une nouvelle pièce de théâtre (actuellement en phase d’écriture). Sophie Pincemaille (Directrice artistique) Martin Sauvageot (Président) Partenaires Les Bonnes ont bénéficié du soutien du Jeune Théâtre National, du CNSAD, du Nouveau Théâtre de Montreuil –centre dramatique national-­‐ de la Scène Faramine, de la commune de Mailly la Ville et du Théâtre d’Arcy sur Cure. Il est Labellisé « Rue du Conservatoire » (Association des élèves et des anciens élèves du Conservatoire) Diffusion Une maquette du spectacle a été présentée au Jeune théâtre national en novembre 2012 14 Juin 2014 : Création à la Scène Faramine (Précy le Moult – 89) Printemps 2015 : Programmation au théâtre de LA LOGE (Paris) du 9 au 12 juin 2015. Contacts et Liens Lien vers la captation vidéo réalisée au Jeune Théâtre National : (durée 53 minutes, pas de mot de passe) http://vimeo.com/83189490 Compagnie d’Avigny : [email protected] https://www.facebook.com/CompagnieDAvigny http://www.sophiepincemaille.com/ Sophie Pincemaille Directrice artistique metteuse en scène [email protected] 06 12 03 19 28 Martin Sauvageot Président [email protected] 06 62 10 86 38 Laurence Marini Chargée de diffusion [email protected] 06 23 32 23 02 9 
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