Contre toute attente et en dépit des derniers sondages et paris des bookmakers, les électeurs se
sont prononcés en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE.
La semaine précédant le vote, le risque de ce Brexit s’était vu fortement réduit : la veille encore du
référendum, la livre sterling avait atteint son plus haut niveau de l'année face au dollar US.
La surprise a été de taille rendant d'autant plus violente la réaction sur les marchés financiers.
Pour le Royaume-Uni, les défis sont de taille :
Conserver son unité : hypothèse peu probable vu les volontés des écossais.
Eviter la récession : peu probable également. D’une part compte tenu de la forte
dépréciation de la monnaie qui va fortement enchérir sa facture énergétique et le coût
général de toutes ses importations. D’autre part, parce que ses partenaires commerciaux
sont avant tout les autres pays européens et que sa sortie de l’Union nécessitera plusieurs
années de négociation avant que les entreprises britanniques ne puissent travailler avec
l’Europe dans de bonnes conditions.
Un chantier administratif considérable : qu’adviendra-t-il de la libre circulation des
personnes ? Dans quel délai les britanniques vont-ils réussir à signer des accords
administratifs avec le reste du monde puisqu’ils sont désormais isolés et privés des accords
que l’Europe avait passés avec tous les pays en leur nom ?
Pour l’Union Européenne les enjeux sont avant tout politiques. L’Union trouvera-t-elle la
force et les moyens d’éviter un effet contagion qui pourrait conduire certains pays à être
également tentés de sortir de l’Union, ce qui pourrait à nouveau plonger l’Europe et sa
monnaie dans une crise proche de 2011 ?
Toutefois, la situation des marchés financiers à la clôture de vendredi a de quoi surprendre :
La livre sterling a fortement baissé mais bien moins que toutes les prévisions.
Le marché actions a fortement baissé en Europe (-9% en moyenne), mais le niveau de clôture
du CAC 40 est équivalent au niveau que celui-ci avait 10 jours auparavant (4100 points)
Le marché actions anglais n’a baissé que de 3,1% car certaines sociétés ont profité de la
baisse de la monnaie et ont vu la valeur de leurs actions fortement augmenter (pharmacie,
consommation, équipement, logiciel).
Les taux d’emprunts d’Etat ont baissé pour les pays réputés les plus solides (Allemagne,
France) et monté pour les pays dits périphériques (Espagne, Italie), mais l’ampleur de l’écart
de taux entre ces pays reste proche de l’écart qui existait entre eux au mois de février.
L’ensemble de ces éléments nous laisse à penser que les marchés ont fortement réagi vendredi
matin sous le choc du résultat surprise, mais les observations que nous avons faites tout au long
de la journée de vendredi nous montrent que les investisseurs vont attendre plus de précisons
politiques avant qu’une nouvelle tendance ne se dessine.
Pour les mois à venir, il faut s'attendre à beaucoup de nervosité et à une volatilité élevée.
L'ampleur des pertes sur les marchés dépendra fortement de l'évolution du front politique.
Bulletin spécial : Le Royaume-Uni a décidé de s’isoler
Carat Capital - SARL au capital de 30 000 €, représentée par Sandrine GENET et Cédric GENET
Siège social : 42 rue vignon, 75009 Paris -RCS de Paris- 2015B02404
Tél. 01 42 94 66 78 contact@caratcapital.fr- www.caratcapital.fr
Sur ce plan deux éléments seront fortement observés :
Pour le Royaume-Uni : sa capacité à créer des conditions de négociation saine et rapide
Pour les désormais 27 pays européens : leur capacité à se montrer unis et prêts à réformer le
système pour éviter son implosion tant redoutée.
La nervosité se manifestera par des sur-réactions de fortes ampleurs à la hausse comme à la baisse
des marchés actions, mais aussi des monnaies et des obligations.
Les choix que nous avions fait au cours des 8 derniers mois pour limiter l’exposition aux marchés
actions, nous retirer des actifs en monnaie anglaise et de positionner une partie des avoirs sur des
fonds de stratégie alternative en attendant des opportunités d’investissement sont payants.
En effet des opportunités vont se dessiner, car, au global, ce choix anglais ne devrait pas
fondamentalement modifier les perspectives de croissance en Europe et les capacités des entreprises
à maintenir leur niveau de bénéfice.
Nous ne considérons pas pour autant que le niveau actuel de marché constitue encore une
opportunité d’investissement certain, compte tenu des tergiversations politiques auxquelles l’Europe
nous a habituées et resterons prudents pour les prochaines semaines.
Rédaction : Cédric GENET, le 27 juin 2016.
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