
Dans le cas des arnaques, au contraire, l'entreprise est constituée pour les
commettre.
Les manoeuvres sont organisées et une exploitation massive ou répétitive
d'une niche commerciale est opérée, notamment en mettant à profit les
moyens modernes de communication.
Les arnaques sont proches des escroqueries classiques définies par le code
pénal, avec toutefois quelques nuances.
S'il est manifeste qu'un certain nombre d'arnaques de la consommation
constituent des escroqueries caractérisées, beaucoup se situent sciemment à
la frange de ce délit, évitant ainsi l'application de la disposition prévue par le
code pénal.
Les arnaques et les escroqueries ont en commun l'existence d'agissements
adroits et prémédités pour donner force et crédit au piège tendu.
Elles se distinguent toutefois par le fait que les habiletés et artifices des
arnaques ne constituent pas forcément des manoeuvres suffisantes pour
caractériser le délit d'escroquerie.
En effet, l'application de ce délit exige l'établissement de mensonges flagrants
rendus plausibles par des manoeuvres très persuasives comme des mises en
scène, des manipulations ou l'usage de fausses qualités ou de faux titres.
L'utilisation d' hommes de paille (faux candidats au mariage) par une agence
matrimoniale ou le fait de faire tourner des bouts d'essai à une personne
désireuse de faire carrière dans le cinéma pour donner crédit à une promesse
totalement chimérique, constituent une illustration des manoeuvres
correspondant au délit d'escroquerie.
Si les escroqueries constituent des agissements plus graves, en revanche, les
arnaques de la consommation sont plus massives et " envahissantes ".
La montée des arnaques
Les réclamations reçues à la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes et les contrôles qu'elle exerce
montrent une recrudescence de pratiques commerciales utilisant des ruses ou
des artifices pour emporter la conclusion d'engagements des consommateurs.
Cette situation, sans doute liée aux difficultés économiques et sociales,
s'explique aussi par l'ingéniosité croissante de systèmes mettant rapidement à
profit les techniques de communication, d'impression ou d'édition les plus
modernes, et par les possibilités nouvelles offertes par ces techniques.
Les pratiques d'arnaques sont généralement le fait de très petits opérateurs,
n'ayant pas pignon sur rue, aux activités fluctuantes, dont l'objectif est la
recherche d'un profit rapide dans un créneau bien circonscrit.
Ce choix s'explique par l'intégration, dans la stratégie des spécialistes de
l'arnaque, de la nécessité de pouvoir rapidement changer d'adresse, de
dénomination ou d'activité, lorsque le secteur devient " chaud ", du fait de