Thèse de Doctorat Unique (PhD) Présentée par

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UNIVERSITE OUAGA I Pr Joseph KI-ZERBO
--------------École Doctorale
Sciences et Technologies
--------------Laboratoire de Biologie Moléculaire et
de Génétique (LABIOGENE)
N° d‟ordre ……..
Thèse de Doctorat Unique (PhD)
Présentée par
Théodora Mahoukèdè ZOHONCON
Pour obtenir le grade de
Docteur de l’Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO
Option: Sciences Appliquées
Spécialité: Biologie moléculaire / Virologie
Epidémiologie moléculaire des Papillomavirus Humains à haut risque
à Parakou (République du Bénin) et à Ouagadougou (Burkina Faso) :
caractérisation par PCR en temps réel et distribution génotypique
Soutenue le 23 janvier 2016 devant le jury composé de :
Président : Simon A. AKPONA, Professeur Titulaire, Université de Parakou (Rapporteur)
Membres :
Olga Mélanie LOMPO/GOUMBRI, Professeur Titulaire, Université Ouaga I Pr Joseph KIZERBO
Nicolas BARRO, Professeur Titulaire, Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO
Charlemagne OUEDRAOGO, Maître de conférences, Agrégé, Université Ouaga I Pr Joseph
KI-ZERBO (Rapporteur)
Jacques SIMPORE, Professeur Titulaire, Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO
(Directeur de Thèse)
DEDICACES
A mes parents François Comlan et Brigitte ZOHONCON,
A ma sœur et à mes frères Reine Bérénice, Jean René et Emmanuel Mahoutin,
A mon tuteur Georges Zimé SACCA,
Et à Christian Talsida KONE,
sources d’amour, de soutien, d’encouragements et de confiance.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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REMERCIEMENTS
A mon Directeur de Thèse, le Professeur Jacques SIMPORE,
Professeur Titulaire de Biologie Moléculaire et de Génétique à l‟Université Ouaga I Pr Joseph
KI-ZERBO anciennement appelée « Université de Ouagadougou », Directeur du Laboratoire
de Biologie Moléculaire et de Génétique (LABIOGENE) labelisé Centre d‟Excellence
UEMOA, Directeur du Centre de Recherche Biomoléculaire Pietro Annigoni (CERBA) érigé
en Laboratoire National de Référence pour le HPV (LNR-HPV), Recteur de l‟Université Saint
Thomas d‟Aquin (USTA), Officier de l‟Ordre National, Officier des Palmes Académiques,
Chevalier international des Palmes Académiques du CAMES, Membre de l‟Académie
pontificale pour la vie, Membre de l‟Académie Africaine des sciences, des arts et des lettres
du Burkina Faso, Membre de l‟Académie Africaine des Sciences ; Membre du Comité
d‟éthique et de déontologie du CAMES, Consulteur du Conseil pontifical des opérateurs
sanitaires du Vatican, je réitère ma profonde gratitude et mon infinie reconnaissance pour
l‟encadrement, le soutien financier, les précieux conseils, les encouragements et pour la très
grande disponibilité qui m‟ont permis d‟avancer sereinement et de cultiver l‟excellence sur les
sentiers de la recherche.
Au Professeur Nicolas BARRO,
Professeur Titulaire en Biochimie-Microbiologie/Virologie à l‟Université Ouaga I Pr Joseph
KI-ZERBO; Vice-Président de l‟Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO. Responsable du
Laboratoire de Biologie moléculaire, d‟épidémiologie et de surveillance des bactéries et virus
transmissible par les aliments (LaBESTA). C‟est un insigne honneur que vous nous faites en
acceptant d‟évaluer ce travail. Soyez rassurés que vos critiques nous édifierons et
contribueront à coup sûr à l‟amélioration de notre travail.
Hommages respectueux !
Au Professeur Simon A. APKONA,
Professeur titulaire de Biochimie, Recteur honoraire de l‟Université de Parakou (UP), Doyen
honoraire de la Faculté de Médecine de Parakou, Chef de l‟Unité d‟Enseignement et de
Recherche de Biochimie et de Biologie Moléculaire de l‟Université de Parakou, Chef service
du laboratoire d‟analyse biomédicale du Centre Hospitalier Universitaire et Département du
Borgou/Alibori (CHUD-B/A), pour la grande confiance et la haute estime placée en ma
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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modeste personne. Sans vous, la merveilleuse aventure au Burkina Faso n‟aurait jamais été
possible.
Au Professeur Prosper GANDAHO,
Professeur Titulaire de Psychiatrie, Recteur de l‟Université de Parakou, Vice-Doyen
honoraire de la Faculté de Médecine de Parakou, Doyen de la Faculté de Médecine de l‟UP,
Vice-Recteur honoraire de l‟Université de Parakou, Chef du Département de Médecine et
Spécialités Médicales, Chef du Service de Psychiatrie du CHUD-B/A, pour avoir guidé mes
pas à l‟université et pour m‟avoir fait aimer les sciences de la santé.
Au Professeur Olga Mélanie LOMPO/GOUMBRI,
Professeur Titulaire d‟anatomie et de cytologie pathologique de l‟Université Ouaga I Pr
Joseph KI-ZERBO, Chef service du laboratoire d‟anatomie et de cytologie pathologique du
Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), pour m‟avoir énormément
aidé à faire avancer ma recherche en mettant à disposition tous les échantillons souhaités et
pour avoir facilité nos travaux au laboratoire d‟anatomie et de cytologie pathologique du
CHU-YO.
Au Professeur Charlemagne OUEDRAOGO, Maître de Conférences, Agrégé en
gynécologie obstétrique de l‟Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO, Consultant
International en Santé de la reproduction, Chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur
Française, Commandeur de l'Ordre Œcuménique de Malte (OSJ), Croix d'Or du mérite de
l'Ordre Œcuménique de Malte (OSJ), Président du conseil régional de l'Ordre des Médecins
de Ouagadougou, pour le précieux encadrement, les conseils avisés dispensés à mon endroit et
pour la grande disponibilité.
Au Dr Moutawakilou GOMINA, Maître Assistant en Biochimie à l‟Université de Parakou,
infiniment merci pour vos précieux apports et conseils, vos encouragements, et vos multiples
soutiens. Profonde gratitude !
Au Dr Luc Brun, Maître Assistant à l‟Université de Parakou, Responsable du laboratoire
d‟Anatomie et cytologie pathologique du CHUD-B/A, pour n‟avoir ménagé aucun effort à
mettre à notre disposition les échantillons nécessaires pour la bonne réalisation de nos travaux
de recherche.
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Au Dr Djénéba Ouermi, Maitre Assistante en Biologie Moléculaire à l‟Université Ouaga I
Pr Joseph KI-ZERBO, merci pour tous vos soutiens et vos précieux conseils.
Au Dr Florencia DJIGMA, Assistante en Biologie Moléculaire à l‟Université Ouaga I Pr
Joseph KI-ZERBO, je vous adresse mes sincères remerciements pour votre disponibilité et
pour tous vos concours à ce travail de recherche qui nous a tous tenu à cœur. Profonde
gratitude !
Au Dr Soulemane Ouattara, merci pour la collaboration et la disponibilité dont vous avez
fait montre à notre endroit.
Au Dr Nadine GHILAT, Gynécologue-obstétricienne, mes sincères remerciements.
Au Dr Martial SAWADOGO, merci pour les encouragements.
Au Père Albert Théophane YONLI et à Mr Valérie J.T.E BAZIE, merci pour les
encouragements et les précieux soutiens.
A tous mes enseignants de l’UFR/SVT de l’Université de Ouagadougou et de la Faculté
de Médecine de l’Université de Parakou, je vous témoigne ma grande reconnaissance pour
vos apports multiples et divers qui ont renforcé mes connaissances et aiguisé ma soif
d‟apprendre davantage,
A mes amis du CERBA/LABIOGENE, Maléki ASSIH, Rebeca COMPAORE, Ginette
Dao, Serge SOUBEIGA, Abdoul Karim OUATTARA, Diarra BIRAMA, Missa
MILLOGO,
Salfo
SAWADOGO,
Ina
TRAORE,
Esther
TRAORE,
Clarisse
OUEDRAOGO, Prosper BADO, Alice OUEDRAOGO, Edwige YELEMKOURE, mille
merci pour votre amitié indéfectible qui m‟a aidé à m‟intégrer socialement.
A l’UEMOA à travers son programme PACER2, et son programme de soutien à la formation
et la recherche de l‟excellence, édition 2015-2016, merci pour le soutien financier.
Au CERBA/LABIOGENE et à la CEI pour leur soutien financier.
A tout le personnel du laboratoire d‟Anatomie et cytologie pathologique du CHD-B, Parakou,
République du Bénin, en particulier Mme BOSSA Chantal et Mme Emilienne KOCHOFA,
vos divers apports et appuis multiformes m‟ont été d‟une très grande utilité.
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A tout le personnel du laboratoire d‟Anatomie et cytologie pathologique du CHU-YO,
Ouagadougou, Burkina Faso, en particulier Mr Noufou ILBOUDO, Major Issa TAPSOBA,
mille merci pour votre grande disponibilité et les précieuses suggestions.
A tout le personnel de l‟hôpital Saint Camille de Ouagadougou (HOSCO), et particulièrement
au Directeur Dr Paul OUEDRAOGO et au Père Marius BELEMGNEGRE, mon infinie
gratitude pour l‟accompagnement constant manifesté à mon endroit.
A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail, je vous dis mille
fois merci.
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HOMMAGES
A
Monsieur le Président du Jury,
Nous vous remercions pour l‟honneur que vous nous faites en acceptant de présider notre jury
de soutenance de thèse. Nous sommes persuadés que vos conseils et recommandations nous
serviront à parfaire ce travail.
Nous vous présentons notre profond respect.
Aux
Honorables membres du Jury,
C‟est un insigne honneur que vous nous faites en acceptant d‟évaluer ce travail.
Soyez rassurés que vos critiques nous édifierons et contribueront à coup sûr à l‟amélioration
de notre travail.
Hommages respectueux !
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TABLE DES MATIERES
DEDICACES ........................................................................................................................ ii
REMERCIEMENTS ............................................................................................................ iii
HOMMAGES ..................................................................................................................... vii
TABLE DES MATIERES .................................................................................................. viii
SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................... xiii
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................xvi
LISTE DES FIGURES ..................................................................................................... xviii
RESUME ............................................................................................................................xix
ABSTRACT ......................................................................................................................... xx
INTRODUCTION ..................................................................................................................2
OBJECTIFS DE LA THESE .................................................................................................5
CHAPITRE I : REVUE DE LITTERATURE .........................................................................7
I.1. Les Papillomavirus Humains ............................................................................................7
I.1.1. Définition et historique des Papillomavirus Humains .....................................................7
I.1.2. Structure et organisation du génome du HPV ................................................................8
I.1.3. Classification des HPV ................................................................................................ 10
I.1.4. Modes d‟acquisition de l‟infection au HPV.................................................................. 15
I.1.5. Cycle viral ................................................................................................................... 16
I.1.5.1. Infection primaire de l‟épithélium : récepteurs cellulaires, attachement et
endocytose ........................................................................................................................ 18
I.1.5.2. Phase de maintenance ........................................................................................... 19
I.1.5.3. Phase de prolifération ............................................................................................ 20
I.1.5.4. Phase d‟amplification ............................................................................................ 21
I.1.5.5. Phase d‟assemblage ............................................................................................... 22
I.1.5.6. Intégration et carcinogénèse .................................................................................. 22
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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I.1.6. Propriétés biologiques des protéines des HPV ............................................................. 23
I.1.7. Mécanisme infectieux .................................................................................................. 25
I.1.8. Epidémiologie des infections à HPV et des maladies liées à ces virus .......................... 26
I.1.9. Tests HPV .................................................................................................................. 30
I.1.9.1. La méthode PCR (Polymerase Chain Reaction) .................................................... 30
I.1.9.2. La méthode par capture d‟hybrides ........................................................................ 31
I.1.9.3. L‟hybridation in situ sur des frottis cellulaires ou des coupes histologiques ........... 32
I.1.9.4. Méthode par détection des ARNm des protéines E6 et E7 ..................................... 32
I.1.9.5. Les autres méthodes virologiques .......................................................................... 32
I.1.10. Persistance ou clairance de l‟infection aux HPV ........................................................ 32
I.1.10.1. Facteur viraux ..................................................................................................... 33
I.1.10.2. Réponse immune ................................................................................................. 34
I.1.10.3. Spécificité génétique de l‟hôte et persistance virale ............................................. 36
I.1.11. Prévention de l‟infection au HPV.............................................................................. 40
I.1.11.1. La vaccination prophylactique ............................................................................. 41
I.1.11.2. La vaccination thérapeutique ............................................................................... 42
I.1.11.3. Immunogénicité et efficacité des vaccins anti-HPV ............................................. 43
I.1.11.4. Nouveaux vaccins potentiels en cours de mise au point ....................................... 44
I.2. Les néoplasies cervicales intra-épithéliales ..................................................................... 44
I.2.1. Rappel anatomique et histologique du col utérin .......................................................... 44
I.2.2. Lésions précancéreuses cervicales ou dysplasie cervicale ............................................45
I.2.2.1. Le concept ............................................................................................................ 45
I.2.2.2. Caractéristiques cliniques ...................................................................................... 46
I.2.2.3. Diagnostic des dysplasies cervicales ......................................................................47
I.3. Le Cancer du col de l‟utérus ........................................................................................... 49
I.3.1. Le cancer invasif du col ............................................................................................... 49
I.3.1.1. Histoire naturelle du cancer du col de l‟utérus ....................................................... 49
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I.3.2.2. Classification anatomo-pathologique des cancers invasifs du col de l‟utérus ......... 51
I.3.2.3. Mécanismes de la carcinogénèse ........................................................................... 54
I.3.2.4. Diagnostic du cancer du col de l‟utérus et dépistage .............................................. 57
I.3.2.4.1. Les symptômes ............................................................................................... 57
I.3.2.4.2. Le diagnostic .................................................................................................. 57
I.3.2.4.3. Traitement des lésions précancéreuses du col utérin ........................................ 58
I.3.2.4.4. Traitement du cancer du col de l‟utérus ........................................................... 58
I.3.2.4.5. Pronostic du cancer du col de l‟utérus ............................................................. 61
CHAPITRE II : CADRE D‟ETUDE, MATERIEL ET METHODES ...................................63
II.1. Cadre d‟étude ................................................................................................................ 63
II.2. Matériel et Méthodes..................................................................................................... 65
II.2.1. Type d‟étude ........................................................................................................... 65
II.2.2. Période d‟étude .......................................................................................................65
II.2.3. Population d‟étude .................................................................................................. 65
II.2.3.1. Population A .................................................................................................... 65
II.2.3.2. Population B .................................................................................................... 66
II.2.3.3. Population C .................................................................................................... 66
II.2.4. Echantillonnage ......................................................................................................66
II.2.4.1. Taille de l‟échantillon ....................................................................................... 66
II.2.4.2. Ecouvillonnage du canal endocervical .............................................................. 67
II.2.4.3. Prélèvement des tissus archivés fixés au formol et inclus en paraffine .............. 67
II.2.5. Extraction de l‟ADN du HPV ................................................................................. 69
II.2.5.1. Extraction de l‟ADN du HPV à partir des échantillons obtenus par
l‟écouvillonnage du canal endocervical ......................................................................... 69
II.2.5.2. Extraction de l‟ADN du HPV à partir des tissus fixés et inclus en paraffine ...... 69
II.2.6. Tests PCR en temps réel ......................................................................................... 71
II.2.6.1. Principe de la PCR en temps réel ...................................................................... 71
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II.2.6.2. Détection des génotypes HPV-HR par PCR en temps réel ................................ 71
II.2.7. Analyses statistiques ............................................................................................... 75
II.2.8. Considérations éthiques .......................................................................................... 75
CHAPITRE III : RESULTATS ............................................................................................ 78
III.1. Résultats des travaux de la première étude ................................................................... 78
III.1.1. Contexte et but de la première étude ......................................................................78
III.1.2. Résultats du premier article ................................................................................... 78
III.1.2.1 Conclusion partielle ......................................................................................... 84
III.2. Résultats des travaux de la deuxième étude .................................................................. 85
III.2.1. Contexte et but de la deuxième étude ..................................................................... 85
III.2.2. Résultats du deuxième article ................................................................................ 85
III.2.2.1. Conclusion partielle ........................................................................................ 91
III.3. Résultats des travaux de la troisième étude................................................................... 92
III.3.1. Contexte et but de la troisième étude .....................................................................92
III.3.2. Résultats du troisième article ................................................................................. 93
III.3.2.1. Conclusion partielle ........................................................................................ 98
III.3.3. Résultats du quatrième article ................................................................................ 99
III.3.3.1. Conclusion partielle ...................................................................................... 103
III.3.4. Résultats du cinquième article ............................................................................. 103
III.3.4.1. Conclusion partielle ...................................................................................... 109
III.4. Récapitulatif de la distribution génotypique et des prévalences des HPV-HR à
Ouagadougou et à Parakou ................................................................................................. 109
CHAPITRE IV : DISCUSSION GENERALE .................................................................... 112
IV.1. Génotypes HPV-HR chez les femmes de la population générale et les femmes VIH
séropositives à Ouagadougou, Burkina Faso ....................................................................... 112
IV.2. Génotypes HPV-HR chez les adolescentes sexuellement actives à Ouagadougou,
Burkina Faso ...................................................................................................................... 114
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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IV.3. Génotypes HPV-HR dans les CIN et Cancer du col de l‟Utérus à Ouagadougou
(Burkina Faso) et à Parakou (République du Bénin) ........................................................... 116
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 128
PERSPECTIVES ................................................................................................................ 130
SUGGESTIONS................................................................................................................. 132
REFERENCES ................................................................................................................... 134
ANNEXES ......................................................................................................................... 153
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SIGLES ET ABREVIATIONS
ADN
:
Acide désoxyribonucléique
AP1
:
Activating Protein 1
ARN
:
Acide ribonucléique
ARNm
:
ARN messager
ATP
:
Adénosine triphosphate
ASC-US
:
Cellules épidermoïdes atypiques de signification
indéterminée
ASC-H
:
Cellules épidermoïdes atypiques ne permettant pas
d‟exclure une lésion intraépithéliale épidermoïde de
haut grade
Bak
:
Bcl2‐homologous Antagonist Killer
Bax
:
Bcl2‐ activated X
Bcl-2
:
B-cell lymphoma leukemia type 2
BPV
:
Bovine papillomavirus
CA 125
:
Carbohydrate antigen 125
CCU
:
Cancer du col de l‟utérus
CDK
:
Cyclin dependent Kinase
CERBA
:
Centre de recherche biomoléculaire Pietro Annigoni
CIN
:
Cervical intra epithelial neoplasia ou néoplasie
cervicale intra-épithéliale
CHUD-B/A
:
Centre Hospitalier Universitaire Départemental du
Borgou et de l‟Alibori
CHU-YO
:
Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo
CMH
:
Complexe majeur d‟histocompatibilité
CRPV
:
Cottontail rabbit papillomavirus
ECAD
:
Electroconisation à l‟anse diathermique
EGF
:
Epidermal Growth Factor
ELISA
:
Enzyme-Linked Immunosorbent Assay
FFPE
:
Formalin-fixed, paraffin-embedded
FCU
:
Frottis cervico-utérin
FIGO
:
Fédération internationale de gynécologie-obstétrique
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HLA
:
Human leukocyte antigen
HOSCO
:
Hôpital Saint Camille de Ouagadougou
HPV
:
Human Papillomavirus ou Papillomavirus humains
HPV-HR
:
HPV à haut risque
HSIL
:
High grade Squamous Intra epithelial Lesion ou lésion
de haut grade
HSPG
:
Héparanes sulfates protéoglycanes
HSV
:
Herpes simplex virus ou virus herpès simplex
hTERT
:
Human telomerase reverse transcriptase
IARC
:
International Agency for Research on Cancer
IC
:
Intervalle de confiance
Ig
:
Immunoglobuline
INF
:
Interféron
IRM
:
Imagerie par résonance magnétique
IST
:
Infection sexuellement transmissible
IVA
:
Inspection visuelle à l‟acide acétique
IVL
:
Inspection visuelle au lugol
JPC
:
Jonction pavimento-cylindrique
LABIOGENE
:
Laboratoire de Biologie Moléculaire et de Génétique
LCR
:
Long Control Region
LIEBG
:
Lésion intra-épithéliale épidermoïde de bas grade
LIEHG
:
Lésion intra-épithéliale épidermoïde de haut grade
LPIBG
:
Lésions intra-épithéliales pavimenteuses de bas grade
LNR-HPV
:
Laboratoire National de Référence du HPV
LSIL
:
Low grade Squamous Intra epithelial Lesion ou lésion
de bas grade
OMS
:
Organisation Mondiale de la Santé
OR
:
Odds Ratio
PCR
:
Polymerase Chain Reaction) ou réaction de
polymérisation en chaine
PML
:
Promyelocytic leukemia
pRb
:
Protéine suppresseur du rétinoblastome
RLU
:
Relative Luminescence Unit
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RPA
:
Replication Protein A
SCC
:
Squamous Cell Carcinoma antigen
TCR
:
T cell receptor
TLR
:
Toll Like Receptor
TNF
:
Tumor Necrosis Factor
Treg
:
Cellules T CD4 régulatrices
VIH
:
Virus de l‟immunodéficience humaine
VLP
:
Virus-like-particles
VPN
:
Valeur prédictive négative
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Pathologies associées aux papillomavirus humains, lien avec le génotype ........... 14
Tableau II : Fréquence des cancers attribuables aux papillomavirus et à certains génotypes . 15
Tableau III : Principales propriétés biologiques des protéines des HPV ................................ 24
Tableau IV : Différentes terminologies employées pour le compte-rendu des résultats de la
cytologie et de l‟histologie .................................................................................................... 46
Tableau V : Caractéristiques sociodémographiques, sexuelles et comportementales des
femmes infectées au HPV à haut risque ................................................................................ 80
Tableau VI : Prévalence des douze génotypes HPV-HR chez les 63 femmes de la population
générale de statut HPV inconnu ............................................................................................ 82
Tableau VII : Fréquence des douze génotypes HPV-HR chez les femmes VIH séropositives et
les femmes de statut VIH inconnu ........................................................................................ 83
Tableau VIII : Nombre de génotypes HPV par femme infectée ............................................. 84
Tableau IX : Caractéristiques sociodémographiques et comportementales des adolescentes .. 87
Tableau X : Associations de génotypes de HPV-HR dans les infections multiples ................ 89
Tableau XI : Présence de HPV-HR en fonction des facteurs de risque chez les adolescentes et
résultats IVA/IVL ................................................................................................................. 90
Tableau XII : Résultats histologiques et PCR ........................................................................ 94
Tableau XIII : Distribution HPV-HR en fonctions des lésions histologiques CIN 2 et 3 ........ 96
Tableau XIV : Répartition HPV et tranche d'âge ................................................................... 97
Tableau XV : Relation entre résultat histologique, tranche d'âge et HPV .............................. 98
Tableau XVI : Types histologiques du cancer du col de l‟utérus en fonction des tranches d‟âge
............................................................................................................................................. 99
Tableau XVII : Fréquence des génotypes HR-HPV ............................................................ 100
Tableau XVIII : Différentes associations dans les infections multiples ................................ 101
Tableau XIX : Fréquence des génotypes HR-HPV dans les types histologiques de cancer en
considérant le cumul total de génotypes .............................................................................. 102
Tableau XX : Distribution des génotypes HR-HPV selon la tranche d‟âge .......................... 102
Tableau XXI : Détection du human bêta-globine gène à la PCR des HPV-HR dans les
néoplasies cervicales intra-épithéliales de haut grade et dans le cancers du col de l‟utérus,
Parakou, 2009-2014............................................................................................................ 104
Tableau XXII : Diagnostic histologique des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de
l‟utérus, Parakou, 2009-2014 .............................................................................................. 105
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Tableau XXIII : Type de lésions précancéreuses ou cancéreuses du col de l‟utérus en fonction
des classes d‟âge des femmes, Parakou, 2009-2014 ............................................................ 106
Tableau XXIV : Infections multiples ou isolées à HR-HPV dans les lésions précancéreuses de
haut grade et dans le cancer du col de l‟utérus, Parakou, 2009-2014 ................................... 108
Tableau XXV : Récapitulatif de la distribution génotypique et des prévalences des HPV-HR à
Ouagadougou et à Parakou ................................................................................................. 110
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Structure des HPV et organisation génomique ........................................................9
Figure 2 : Production de pseudo-particule des HPV .............................................................. 10
Figure 3 : Classification des papillomavirus humains et animaux sur la base de la séquence du
gène codant la protéine majeure de capside L1 ..................................................................... 13
Figure 4 : Cycle de multiplication des HPV .......................................................................... 17
Figure 5 : Modèle du mécanisme infectieux utilisé par l‟HPV16 .......................................... 18
Figure 6 : Répartition géographique des HPV dans le cancer du col de l‟utérus montrant la
prédominance du HPV 16 ..................................................................................................... 30
Figure 7 : Physiopathologie de l‟infection et réponse immune naturelle au cours de l‟infection
par un HPV .......................................................................................................................... 38
Figure 8 : Cycle viral normal et évolution vers une prolifération maligne au cours d‟une
infection par un HPV muqueux génital ................................................................................. 39
Figure 9 : Développement histologique du cancer du col de l‟utérus .....................................49
Figure 10 : Coopération des protéines E6, E7 et E5 des HPV muqueux génitaux dans la
persistance virale et l‟oncogenèse virale ............................................................................... 56
Figure 11 : Blocs de paraffines contenant les tissus archivés du col de l'utérus ...................... 68
Figure 12 : Microtome LEICA-RM-2135 ............................................................................. 68
Figure 13 : Illustration des principales étapes de l‟extraction d‟ADN à partir des tissus fixés et
inclus en paraffine ............................................................................................................... 70
Figure 14 : Distribution des échantillons sur la plaque du SaCycler-96 Real Time PCR v.7.3
(Sacace Biotechnologie, Italie) ............................................................................................. 73
Figure 15 : Exemple d‟intensité de fluorescences FAM/HEX/ROX/CY5 émises en fonction
du nombre de cycle ............................................................................................................... 74
Figure 16 : Interprétation des résultats pour la détection des génotypes HPV-HR ................. 74
Figure 17 : Programme Microsoft ® Excel “HPV Genotype 14 Real-TM.xls” ...................... 75
Figure 18 : Fréquence des génotypes de HPV-HR chez les adolescentes à Ouagadougou...... 88
Figure 19 : Fréquence des génotypes HPV-HR ..................................................................... 95
Figure 20 : Fréquence des génotypes HPV-HR dans le cancer du col de l‟utérus et dans les
CIN-II et III, Parakou, 2009-2014 ....................................................................................... 107
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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RESUME
L‟infection au Papillomavirus humain (HPV) est l‟infection sexuellement transmissible (IST)
la plus fréquente dans le monde. En absence d‟une clairance virale, la persistance de
l‟infection au HPV à haut risque (HPV-HR) peut être responsable du développement du
cancer du col de l‟utérus. En Afrique Sub-saharienne, le cancer du col de l‟utérus est le
premier cancer de la femme et la première cause de mortalité par cancer. Il constitue un
véritable problème de santé publique. Cependant les vaccins anti-HPV disponibles couvrent
uniquement deux génotypes HPV-HR (HPV 16 et 18). L‟introduction du vaccin étant
d‟actualité au Burkina Faso et au Bénin, l‟objectif principal de cette recherche était de
cartographier les génotypes HPV-HR chez les femmes à Parakou et à Ouagadougou.
Un total de 688 échantillons provenant du col de l‟utérus d‟adolescentes et de femmes avec ou
sans lésions cervico-utérines ont été prélevés à Ouagadougou et à Parakou. Des
écouvillonnages endo-cervicaux et des sections de tissus archivés fixés et inclus en paraffine
de cancer du col de l‟utérus (CCU) et de néoplasies cervicales intra-épithéliales (CIN) de haut
grade ont fait l‟objet d‟extraction de l‟ADN du HPV suivi d‟une PCR en temps réel
multiplexe pour la détection des génotypes HPV-HR.
A Ouagadougou, chez les femmes sans lésions histologiques du col utérin, les génotypes les
plus fréquents étaient HPV-35, 52, 31, 18, 58, 56, 51, 59, 45, 33. Chez les adolescentes la
répartition était comme suit : HPV-52, 59, 39, 35, 51, 56, 16, 18 ; dans les CIN on note :
HPV-39, 35, 45, 33, 51, 52, 56 et dans le CCU : HPV-18, 31, 39, 16, 45, 35, 58. A Parakou,
dans les CIN et les CCU on note la présence de HPV-39, 18, 45, 35, 52, 31, 33. La
prévalence de l‟infection à HPV-HR à Ouagadougou était de 30,2% (IC 95% : 19,23-43,02)
chez les femmes de la population générale ; 41,5% (IC 95% : 34,59-48,66) chez les
adolescentes ; 48,8% (IC 95% : 33,31-64,54) dans les CIN de haut grade et 72,3% (IC 95% :
59,81-82,69) dans le CCU. A Parakou, la prévalence de l‟infection à HPV-HR était de 76,9%
(IC 95% : 64,81-86,47) dans les CIN et CCU.
Les fortes prévalences de l‟infection au HPV à haut risque oncogène trouvées chez les
adolescentes et les femmes avec ou sans lésions cervico-utérines nous indiquent les gros défis
à relever dans la lutte contre le cancer du col de l‟utérus. De plus, les génotypes les plus
fréquents chez ces jeunes adolescentes et ces femmes sont ceux de la famille des HPV-30 et
50 qui ne sont pas encore couverts par les vaccins disponibles. Néanmoins, il faudra renforcer
les programmes de dépistage et assurer la couverture vaccinale des jeunes filles par les
vaccins anti-HPV disponibles, voire par le futur nano-valent.
Mots clés : HPV, PCR en temps réel, CIN, Cancer du col de l‟utérus, Ouagadougou, Parakou.
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ABSTRACT
Human papillomavirus infection (HPV) is the most common sexually transmitted infections
(STIs) worldwide. In the absence of viral clearance, persistent high-risk HPV (HR-HPV)
infection is responsible for the development of cervical cancer. In Sub-Saharan Africa,
cervical cancer is the first female cancer and the leading cause of death due to cancer. This
disease represents a major public health problem. Although, HPV vaccines are available, they
only cover two HR-HPV genotypes (HPV 16 and 18). While the vaccine is being introduced
in Burkina Faso and Benin, the main objective of this research was to map the HR-HPV
genotypes in women in Parakou (Benin) and Ouagadougou (Burkina Faso).
A total of 688 samples from the uterine cervix of teenage girls and women with and without
cervical uterine lesions were collected in Ouagadougou and Parakou. DNA has been extracted
from endocervical swabs, archived paraffin embedded tissue sections of cervical cancer (CC)
and high grade cervical intraepithelial neoplasia (CIN) followed by a multiplex real-time PCR
for the detection of HR-HPV genotypes.
In Ouagadougou, among women without histological cervical lesions, the most common
genotypes were HPV-35, 52, 31, 18, 58, 56, 51, 59, 45, and 33. Among teenage girls, the
distribution was as follows: HPV 52, 59, 39, 35, 51, 56, 16, 18. When genotyping HR-HPV
genotypes among CIN we note a high prevalence of: HPV-39, 35, 45, 33, 51, 52, 56 and for
the CC: HPV-18, 31, 39, 16, 45, 35, 58 are more common. In Parakou, among CIN and CC,
we note the presence of HPV-39, 18, 45, 35, 52, 31, and 33. The prevalence of HR-HPV
infection in Ouagadougou was about 30.2% (95% CI: 19,23- 43,02) among women in the
general population; about 41.5% (95% CI 34.59 to 48.66) in adolescents; 48.8% (95% CI
33.31 to 64.54) in the high-grade CIN and about 72.3% (95% CI 59.81 to 82.69) in the CC. In
Parakou, the prevalence of HR-HPV infection was about 76.9% (95% CI 64.81 to 86.47) in
CIN and CC.
High prevalence of HR-HPV infection found in adolescents and women with and without
cervical uterine lesions indicate the big challenges in the fight against cervical cancer. In
addition, the most common genotypes among these adolescent girls and women are those of
the families HPV-30 and 50 which are not yet covered by available vaccines. Nevertheless
there is a need to strengthen the screening programs and ensure the coverage of girls by a
future nano-valent HPV vaccine.
Keywords: HPV, real time PCR, CIN, cervical cancer, Ouagadougou, Parakou.
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INTRODUCTION
INTRODUCTION
Les Papillomavirus humains (Human Papillomavirus ou HPV) de la famille des
Papillomaviridae sont des petits virus à ADN qui infectent les muqueuses cutanées et anogénitales de l‟Homme. Il en existe deux grands groupes, les HPV à haut risque et les HPV à
bas risque (Alain et al., 2010). Bien qu‟il existe une clairance virale de l‟infection, au cas où
l‟on assiste à une persistance virale, il y a une possibilité qu‟elle évolue vers des lésions
bénignes ou précancéreuses et des années plus tard au développement d‟un cancer. Il peut
s‟agir du cancer du col de l‟utérus, du cancer de l‟anus, du vagin, de la vulve, du pénis, ou du
cancer de l‟oropharynx. Le taux d‟incidence du cancer du col utérin est beaucoup plus élevé
que ceux des autres cancers (incidence mondiale estimée du cancer anal est de 1 pour 100 000
environ, avec 27 000 cas par an) (de Martel et al., 2012).
En effet, dans le monde, le cancer invasif du col de l‟utérus est responsable chaque année de
plus de 275 000 décès dont 88% surviennent dans les pays à ressources limitées. En Afrique
sub-saharienne, il y a plus de 75 000 nouveaux cas de cancer invasif du col de l‟utérus et plus
de 50 000 décès par ans (Ferlay et al., 2010). Le cancer du col de l‟utérus (CCU) constitue la
première cause de mortalité par cancer chez les femmes en Afrique sub-saharienne. Il
représente le cancer le plus fréquent chez la femme en Afrique subsaharienne et constitue la
deuxième tumeur maligne la plus fréquente chez la femme à travers le monde. L‟estimation
de l‟incidence des cancers induits par l‟infection au HPV a été de 12,7 millions en 2008
(Forman et al., 2012). Au Bénin, les estimations actuelles indiquent une incidence annuelle de
925 cas de CCU et 616 d‟entre elles en meurent. Au Burkina Faso, chaque année, 1230
femmes ont un diagnostic positif au cancer du col et 838 d‟entre elles en meurent (WHO/ICO,
2010 ; Piras et al., 2011).
L‟infection au HPV constitue l‟infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente au
monde, avec 660 millions de personnes infectées selon l‟Organisation Mondiale de la Santé
(OMS, 2007). En Afrique, la prévalence de l‟infection au HPV atteint 21,3 % avec des
variations notables en fonction des régions : 21,5 % en Afrique de l‟Ouest, 33,6 % en Afrique
de l‟Est et 21 % en Afrique australe (WHO/ICO, 2009).
Ainsi, l‟infection au HPV et le CCU constituent un véritable problème de santé publique dans
le monde et surtout en Afrique.
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Cependant, il existe des moyens de prévention de l‟infection au HPV parmi lesquels la
vaccination occupe une place importante ainsi que le dépistage précoce et le traitement des
lésions précancéreuses. Les vaccins actuellement disponibles protègent contre les HPV-16,
HPV-18, HPV-6 et HPV-11, parmi lesquels deux types sont des HPV à haut risque (HPVHR). Il s‟agit des HPV-16 et 18.
Selon la littérature, dans le monde, notamment en Europe et dans certains pays africains les
génotypes les plus fréquents sont HPV-16 et HPV-18 (Guan et al., 2012 ; Heard et al., 2013 ;
Denny et al., 2014) ; suivi de HPV-31, 52, et 58 (Ogembo et al., 2015).
Cependant, certaines études au Burkina Faso, ont trouvé une prédominance des génotypes
HR-HPV autres que les HPV-16 et 18 (Sagna et al., 2010 ; Djigma et al., 2011 ; Ouédraogo et
al., 2011). On se demande alors si les génotypes HPV-HR responsables des lésions
précancéreuses et cancéreuses au Burkina Faso sont surtout des HPV-HR autres que ceux pris
en compte par le vaccin. Dans nos recherches bibliographiques, il n‟existe pas d‟études sur les
HPV-HR impliqués dans les néoplasies cervicales intra-épithéliales de haut grade et dans le
cancer invasif du col de l‟utérus, à partir de pièces histologiques archivées, fixées et inclus en
paraffine, au Burkina Faso et au Bénin. Au Bénin, Parakou est le centre-ville de la région
septentrionale et siège du Centre Hospitalier Départemental et Universitaire de référence du
Nord-Bénin. Alors, quelle serait la tendance à Parakou, au Bénin ?
Au moment où l‟introduction des vaccins anti-HPV est d‟actualité, ne serait-il pas bénéfique
d‟avoir une cartographie des HPV circulant au Burkina Faso et au Bénin ?
C‟est ainsi que, l‟objectif principal de ces travaux de recherche était d‟établir la cartographie
des génotypes HPV à haut risque chez les femmes à Parakou et à Ouagadougou.
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OBJECTIFS DE LA THESE
OBJECTIFS DE LA THESE
Objectif général
Contribuer à l‟élaboration d‟une cartographie des génotypes HPV à haut risque chez les
femmes à Parakou et à Ouagadougou.
Objectifs spécifiques
1. Caractériser par PCR en temps réel les génotypes HPV au sein des familles 30‟S et
50‟S chez les femmes de la population générale et les femmes VIH séropositives à
Ouagadougou.
2. Déterminer la prévalence de l‟infection au HPV-HR chez les femmes de la population
générale à Ouagadougou.
3. Déterminer la prévalence des génotypes HPV-HR chez les adolescentes à
Ouagadougou.
4. Détecter les génotypes HPV-HR dans les CIN de haut grade et dans le cancer invasif
du col de l‟utérus à Ouagadougou et à Parakou.
5. Comparer les génotypes HPV-HR détectés dans les différentes populations d‟étude.
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CHAPITRE I : REVUE DE
LITTERATURE
CHAPITRE I : REVUE DE LITTERATURE
I.1. Les Papillomavirus Humains
I.1.1. Définition et historique des Papillomavirus Humains
Les papillomavirus, du latin « papilla », diminutif de « papula » signifiant bouton et du
suffixe grec « ome » désignant le caractère tumoral, constituent une vaste famille de plus de
200 petits virus à ADN (acide désoxyribonucléique) non enveloppés, capables d‟infecter
l‟Homme et de nombreux mammifères, avec une spécificité d‟espèce étroite (Alain et al.,
2010). Les papillomavirus humains ou HPV (Human Papilloma Virus) sont des virus nus de
petite taille, 45 à 55 nm de diamètre, appartenant à la famille des Papillomaviridae (Duport,
2008).
En 1933, SHOPE et HURST ont isolé l‟ADN de CRPV (Cottontail rabbit papillomavirus), à
partir d‟une verrue de lapin, mettant en évidence la corrélation entre les papillomes cutanés
observés chez le lapin et une infection virale. Ensuite, les papillomes cutanés (verrues) et
muqueux (condylomes) qui sont des tumeurs épithéliales bénignes furent attribués aux
papillomavirus humain. De 1960 à 1970, les données épidémiologiques ont montré que la
maladie était transmise par un contact sexuel, ce qui a inspiré la recherche pour une
identification de l‟agent microbien responsable des néoplasies cervicales. Ainsi, le virus
herpès simplex (HSV) a été mis en cause à cette époque, mais dans les années 1980,
l‟attention s‟est portée progressivement vers le papillomavirus humain, appuyé par des solides
expérimentations de la biologie moléculaire impliquant certains types de virus comme agents
responsables de la transformation cellulaire (Monsonego, 1988).
Les premiers types de HPV (HPV-16 et HPV-18) ont été directement isolés à partir des pièces
biopsiques du cancer du col de l‟utérus (Zur Hausen, 2009). La responsabilité des
papillomavirus humains dans le développement d‟un cancer du col utérin a été suggérée pour
la première fois par HARALD ZUR HAUSEN en 1976 et confirmée ultérieurement par les
études épidémiologiques et fondamentales (Alain et al., 2010). C‟est à HARALD ZUR
HAUSEN et son équipe que revient le mérite d‟avoir isolé le papillomavirus de type 16 dans
plusieurs cas de cancer du col de l‟utérus. En 1970 il a été considéré comme un héros au sein
de la communauté des chercheurs. Les types HPV-16 et HPV-18 ont été respectivement
clonés en 1983 et en 1984 (Zur Hausen, 2002). En 1984, ces génotypes HPV ont été placés au
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sommet du classement des agents infectieux les plus sexuellement transmissibles. En 1995,
l‟IARC (International Agency for Research on Cancer) a classé les HPV 16 et 18 comme
agents carcinogènes chez l‟homme (IARC, 1995). Le risque relatif de l‟association entre le
HPV et le cancer du col de l‟utérus est de 2 à 3 fois plus élevé que celui d‟autres facteurs de
risque puissants de cancer (Bosch et de Sanjose, 2003).
I.1.2. Structure et organisation du génome du HPV
Les HPV ont en commun une structure compacte (environ 55 nm de diamètre), comportant un
génome circulaire de petite taille (8 000 paires de bases), codant 8 à 9 protéines selon le
génotype (figure 1) (Alain et al., 2010). Ce génome est associé à des histones cellulaires pour
former un minichromosome. Il est entouré d‟une capside constituée de pentons comportant
une protéine majeure, L1, associée à une protéine mineure plus interne, L2. Ces protéines
portent des antigènes de groupe, cibles des anticorps neutralisants. L1 possède la capacité de
s‟assembler spontanément en pseudo-particules virales (figure 2), propriété exploitée dans la
fabrication des vaccins (Hantz et al., 2006 ; Alain et al., 2010), mais aussi dans l‟étude des
mécanismes d‟entrée et de diffusion cellulaire du virus.
Le génome viral comporte une origine de réplication associée à une région régulatrice dite
LCR (Long Control Region) portant des séquences cibles pour de nombreux facteurs de
transcription cellulaire et pour la protéine E2, et code plusieurs protéines, dites précoces
«early» ou E, et tardives « late » ou L. Les protéines précoces (E1, E2, E4, E5, E6 et E7)
régulent la réplication virale et le maintien de l‟infection. Parmi celles-ci, les protéines E1
(hélicase) et E2 sont impliquées dans la réplication du génome viral, et les protéines E5, E6 et
E7 sont impliquées dans la prolifération et la transformation cellulaire (figure 1) (Lazarczyk et
al., 2009 ; Kadaja et al., 2009 ; Howley et Lowy, 2007 ; Doorbar et al., 2005).
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Figure 1 : Structure des HPV et organisation génomique (Alain et al., 2010)
Légende : A) Virions : les papillomavirus sont des virus de petite taille, 55 nm, reconnaissables en
microscopie électronique ; B) modèle de structure des papillomavirus. La capside icosaédrique est
constituée de pentons de protéine majeure L1. Cette protéine est capable de s’auto-assembler dans la
cellule ou en solution. Cible d’anticorps neutralisants protecteurs contre les réinfections, elle
constitue la base des vaccins anti-papillomavirus. La protéine mineure de capside L2 est associée à
L1 et interagit avec la molécule d’ADN viral. Le génome est constitué d’une molécule d’ADN double
brin circulaire de 8 000 pb associée à des histones cellulaires ; C) structure du génome des alphapapillomavirus humains (papillomavirus à tropisme génital, type HPV 16) et fonction des protéines
virales. C1 : Au cours de l’infection productive, le génome est sous forme épisomale dans la cellule
infectée (ADN circulaire double brin). Il comporte une région de régulation (LCR), six phases
ouvertes de lecture codant des protéines de régulation précoces « early » (E1, E2, E4, E5, E6, E7) et
deux protéines de capside L1 et L2. La phase ouverte de lecture E5 est absente chez les
papillomavirus du groupe (à tropisme cutané, prototype HPV8). Une protéine E8 est codée par
certains HPV génitaux. La région de régulation de la réplication virale LCR comporte de nombreux
sites pour des facteurs de transcription cellulaires, et plusieurs sites de fixation pour la protéine E2.
La composition de la région LCR diffère entre les papillomavirus génitaux et cutanés ; C2 : génome
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viral dans sa forme intégrée : l’intégration au génome cellulaire interrompt la phase ouverte de
lecture E2, supprimant la régulation négative de l’expression de E6 et E7 et plaçant E6 et E7 sous
contrôle direct de la région de régulation.
Figure 2 : Production de pseudo-particule des HPV (Brun et Riethmuller, 2007)
I.1.3. Classification des HPV
Les caractéristiques génétiques et moléculaires particulières des papillomavirus ont amené à
les regrouper dans une famille unique, les Papillomaviridae, dont la taxonomie a été revue (de
Villiers et al., 2004 ; Alain et al., 2010). Parmi les papillomavirus, on distingue les
papillomavirus à tropisme muqueux et les papillomavirus à tropisme cutané et au sein de ces
groupes, des types associés à un risque élevé de cancer. À ce jour, plus de 200 types de
papillomavirus humains (HPV) et de nombreux papillomavirus animaux ont été classés sur la
base du séquençage de la région codant la protéine majeure de capside L1 et le génome de
112 HPV a été intégralement séquencé (de Villiers et al., 2004 ; Bernard, 2005 ; Bernard et
al., 2006 ). Malgré leur structure identique, le degré d‟homologie génomique entre les
différents papillomavirus n‟est que de 40 %, témoignant de la grande dispersion de cette
famille. Les papillomavirus sont regroupés en genres définis par un degré d‟homologie
inférieur à 60 % de la séquence L1, parmi lesquels cinq correspondent aux HPV α, β, γ, μ et ν,
et sept aux papillomavirus animaux. Au sein des genres, on distingue des espèces (60 à 70 %
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d‟homologie) et des types (71 à 89 % d‟homologie, soit au moins 10 % de divergence). Au
sein des types, existent des variants qui peuvent ne différer des autres virus du même type que
par une ou quelques paires de bases (moins de 2 % de divergence) (de Villiers et al., 2004).
Cette classification est corrélée au tropisme et au pouvoir pathogène des virus (figure 3 et
tableau 1). L‟analyse phylogénique indique que les papillomavirus ont co-évolué depuis des
centaines de milliers d‟années avec les différentes espèces. L‟adaptation progressive du virus
à son hôte au fil de l‟évolution aboutis à une « spécialisation » de certaines espèces virales en
termes de tropisme et de pathogénicité. Les papillomavirus humains et animaux se trouvent
ainsi dans des genres distincts pour la plupart. Chez l‟Homme, la très grande majorité des
HPV infectant les muqueuses (HPV muqueux génitaux ou non) et quelques HPV cutanés
(HPV-2,-3,-10) appartiennent au genre α. A l‟opposé, les HPV α 4 et ceux des genres β, γ, μ,
et ν n‟infectent pas la sphère génitale.
Les HPV cutanés responsables d‟épidermodysplasie verruciforme, laquelle correspond à une
susceptibilité génétique aux HPV à tropisme non génital conduisant à des cancers cutanés,
appartiennent tous au genre β (Mansour, 2005; Howley et Lowy, 2007; Lazarczyk et al.,
2009). Toutefois, certains HPV, qui se comportent comme des virus commensaux isolés des
phanères ou de la peau en l‟absence de lésion, appartiennent également au genre β.
L‟appartenance à un genre ou à une espèce ne permet pas de préjuger du caractère oncogène
des papillomavirus. Celui-ci dépend essentiellement du type. Dans la sphère muqueuse, parmi
plus de 40 types décrits au sein du genre α, 18 types oncogènes sont retrouvés au sein de
lésions de haut grade ou de cancers et sont dits à haut risque oncogène (12 types) ou
potentiellement à haut risque (6 types) (Munoz et al., 2003) ; d‟autres types, non oncogènes
dits à bas risque sont associés à des lésions de bas grade ou à des condylomes, et une infection
à HPV peut associer des HPV à haut risque et des HPV à bas risque. Au sein des
papillomavirus muqueux à haut risque, HPV 16 est le plus prévalent dans les cancers du canal
anal, les dysplasies vulvaires de haut grade et les cancers de l‟oropharynx liés aux HPV
(Kreimer et al., 2005; Partridge et al., 2006; Srodon et al., 2006) (tableau 2). Les HPV 16 et
HPV 18 sont, à eux seuls, responsables de 70 % des cancers du col utérin et de plus de 60 %
des néoplasies cervicales intra-épithéliales (CIN) de grade 3. Les types 16, 18, 31, 33 et 45
sont à l‟origine de plus de 80 % des cancers du col (92 % en France), des cancers
épidermoïdes, mais aussi des adénocarcinomes, et de plus de 80 % des cancers anogénitaux
(Munoz et al., 2004; Castellsague et al., 2006; Pretet et al., 2008 ; Jacquard et al., 2009). Ces
HPV à haut risque se répartissent dans les espèces 5, 6, 7, 9 et 11. HPV 16 et HPV 18
appartiennent aux espèces 9 et 7 ; HPV 31 et HPV 45 sont respectivement proches de HPV 16
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et de HPV 18. A l‟opposé, parmi les HPV à bas risque, HPV 6 et HPV 11, qui représentent
plus de 85 % des HPV impliqués dans les condylomes anogénitaux (Aubin et al., 2008) et qui
sont les agents de la papillomatose laryngée juvénile transmise lors de l‟accouchement, sont
proches et se trouvent tous deux dans l‟espèce 10. Dans les lésions de dysplasie génitale de
bas grade, parmi les HPV responsables, on retrouve soit les types à haut risque 16 et 51
(espèces 9 et 5) soit les types bas risque par exemple HPV 53 de l‟espèce 6 (de Villiers et al.,
2004). L‟appartenance à une espèce n‟est donc pas un critère strict de pathogénicité, mais
reflète plutôt une proximité phylogénique et certaines caractéristiques moléculaires
communes. Le caractère pathogène, et en particulier oncogène, est lié aux caractéristiques du
type, voire à des propriétés particulières de certains variants au sein d‟un même type. La
répartition géographique des HPV illustre l‟adaptation des HPV au terrain génétique. Ainsi,
l‟écologie des HPV muqueux génitaux étudiée chez les femmes à frottis normaux montre une
hétérogénéité inter-continents : HPV 16 reste le plus fréquent sur tous les continents, surtout
en Europe (21%) où la fréquence des autres HPV est faible, au contraire de l‟Asie ou de
l‟Afrique subsaharienne où tous les autres types sont retrouvés avec une fréquence de 4 à 6 %
(Clifford et al., 2006). Cette variabilité géographique est également constatée pour les
localisations oropharyngées (Kreimer et al., 2005).
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Figure 3 : Classification des papillomavirus humains et animaux sur la base de la
séquence du gène codant la protéine majeure de capside L1, d‟après De Villiers et al.,
2004
Légende : Cette classification illustre la très grande variété des papillomavirus humains et animaux et
montre la distance phylogénétique entre les groupes HPV α et β ou γ, ainsi qu’entre les
papillomavirus humains et animaux. Les virus impliqués dans les principales pathologies humaines
sont repérés par les cercles. On remarque la proximité phylogénique entre HPV 16 et HPV31, HPV 18
et entre HPV 45 et HPV6 et HPV11. BPV : bovine papillomavirus ; CRPV : Cotton tail Rabbit
papillomavirus ; ROPV : rodent papillomavirus, COPV : canine papillomavirus, EEPV : Equine
papillomavirus; DPV : Deer (cervidés) papillomavirus. (Alain et al., 2010).
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Tableau I : Pathologies associées aux papillomavirus humains, lien avec le génotype
Lésions
Génotypes HPV associés
Verrues palmoplantaires
1
Verrues vulgaires
2 (26, 27, 65, 78)
Verrues planes
3, 10 (27, 28, 49)
Verrue des bouchers
7
Condylomes acuminés
6, 11 (70, 83)
Papulomatose Bowenoïde
16
Néoplasies cervicales intraépithéliales,
cancers du col, cancers anogénitaux
16 et 18 ; mais aussi 31, 33, 35, 39, 45, 51,
52, 58, 66, 69, (30, 34, 40, 42-44, 53-57, 59,
61, 62, 64, 67, 68, 71-74, 82)
Papillomatose orale
6,11
Hyperplasie épithéliale focale orale
13, 32
Papillomatose laryngée récurrente
6, 11
Carcinome cutané à cellules squameuses
41, 48 (29)
Carcinome laryngé
16, 18
Carcinome verruqueux
16, 6, 11
Épidermodysplasie verruciforme (EV)
3, 5, 8, 9, 10, 12, 14, 15, 17, 19, 20, 21, 22,
23, 24, 25, 36, 46, 47, 50 (37, 38)
Cancers associés à l‟épidermodysplasie
verruciforme
5, 8
Verrues vulgaires chez les patients
Types de l‟EV et 75, 76, 77, 60
Immunodéprimés, Kystes épidermiques
Verrue de Myrmecia
63
D‟après (De Villiers et al., 2004; Munoz et al., 2004; Kreimer et al., 2005; Bernard et al.,
2006).
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Tableau II : Fréquence des cancers attribuables aux papillomavirus et à certains
génotypes
Cancers
Sexe
Association
Place
aux HPV (%)
HPV 16+18 (%)
Col de l’utérus
F
100
70
Anal
H, F
90
92
Vulvo-vaginal
F
40
80
Pénis
H
40
63
Bouche
H, F
3
95
Oropharynx
H, F
12
89
Tous cancers
H, F
5
72
D‟après (Munoz et al., 2004).
I.1.4. Modes d’acquisition de l’infection au HPV
Les papillomavirus étant dépourvus d‟enveloppe, la structure de leur capside les rend
extrêmement résistants, dans le milieu extérieur, à la congélation et à la dessication, facilitant
leur transmission par contact cutané ou muqueux, mais aussi leur transmission indirecte, par
les sécrétions génitales, les surfaces de contact, le linge souillé ou les mains (Mansour, 2005 ;
Alain et al., 2010). Les infections à HPV sont le plus souvent transmises lors de contacts
intimes peau à peau. Les rapports sexuels avec pénétration vaginale et anale sont propices à
cette dissémination. De nombreuses études ont montré que les rapports sexuels sont le
premier mode de transmission génitale des HPV (Czegledy, 2001; Thomas, 2001). Les voies
mineures de contamination sont la transmission par vêtements et surfaces de contact et la
transmission mère-enfant.
La transmission sexuelle des HPV est favorisée par la forte charge virale présente au niveau
des voies anogénitales à la phase productive de l‟infection, ce qui fait de l‟infection par les
HPV muqueux génitaux la plus fréquente des infections sexuellement transmises. Les
hommes sont également infectés au niveau pénien ou anal et sont donc des vecteurs majeurs
des papillomavirus génitaux (Dunne et al., 2006 ; Palefsky, 2007 ; Alain et al., 2010). Les
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HPV génitaux sont également retrouvés dans les poils pubiens et les sécrétions génitales. Les
infections externes peuvent migrer secondairement au niveau du col, l‟infection est possible
même en l‟absence d‟acte sexuel et de pénétration, et une lésion au niveau du col doit faire
rechercher une autre localisation au niveau de l‟ensemble du périnée. Ceci explique également
les données controversées concernant la protection conférée par l‟usage de préservatifs, en
particulier chez la femme (Manhart et al., 2002 ; Dunne et al., 2006 ; Alain et al., 2010 ). Du
fait de leur mécanisme de transmission identique, plusieurs espèces d‟HPV peuvent être
simultanément ou successivement transmises, et les co-infections sont fréquentes (20 à 30%)
dans la population générale féminine (Clifford et al., 2006 ; Alain et al., 2010). Les hommes
peuvent également être infectés par plusieurs types d‟HPV (51% de co-infections) et peuvent
donc transmettre plusieurs types, simultanément ou successivement (Dunne et al., 2006 ;
Alain et al., 2010 ). La transmission verticale, au moment de l‟accouchement, d‟un HPV 6 ou
11, à partir de lésions génitales ou de condylomes maternels à forte charge virale, peut être à
l‟origine d‟une papillomatose laryngée juvénile responsable de détresse respiratoire ou de
papillomatose récurrente chez l‟enfant. D‟autres HPV, dont certains HPV à haut potentiel
oncogène comme HPV 16, peuvent également être transmis de cette manière. L‟infection est
en général transitoire, mais peut persister jusqu‟à deux ans chez l‟enfant (Mant et al., 2003 ;
Alain et al., 2010). Elle est parfois associée à la survenue d‟un cancer oropharyngé. En cas de
lésion orale ou génitale chez les enfants, la distinction entre transmission périnatale et
inoculation secondaire par contamination indirecte manuportée ou oropharyngée, familiale ou
au contact d‟autres enfants, voire sexuelle, est difficile. Plusieurs études démontrent en effet
un portage oropharyngé d‟HPV à haut risque chez les enfants de moins de 11 ans, avec une
prévalence pouvant aller jusqu‟à 60% selon les méthodes, ainsi que la présence de coinfections, qui suggère des modes de contamination multiples (Cason et al., 2005 ; Syrjanen et
al., 2005 ; Alain et al., 2010). Concernant l‟infection des voies sexuelles par les HPV
génitaux, le pic d‟infection est observé au moment des premiers rapports sexuels, soulignant
la transmission sexuelle de l‟infection.
I.1.5. Cycle viral
Le cycle viral des HPV est lié au programme de différenciation des cellules infectées ce qui
implique une coordination entre l‟expression des différents produits des gènes viraux et la
progression des cellules infectées vers la surface de l‟épithélium. La figure 4 présente le cycle
de multiplication des HPV.
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Figure 4 : Etapes de multiplication des HPV (Monsonégo, 2007)
Légende : (A) L’infection des cellules souches épithéliales par les HPV peut se faire
directement au niveau de la zone de jonction ou grâce à une microlésion présente au niveau
de l’exocol. Les virions ciblent les cellules souches qui possèdent un (ou des) récepteurs ad
boc. (B) Le génome viral est répliqué sous forme épisomale dans le noyau des cellules
épithéliales (cercle). Au fur et à mesure de la différenciation épithéliale, les protéines tardives
des HPV sont produites et permettent l’assemblage des virions. Ceux-ci sont libérés de façon
concomitante à la desquamation des cellules épithéliales. (C) L’intégration de l’ADN viral
(dessin de ressort dans les noyaux) est une caractéristique des HPV à haut risque. Elle
conduit à une expression accrue de E6 et E7, oncoprotéines virales responsables de la perte
de points de contrôle du cycle cellulaire. Finalement, c’est l’action combinée de E6 et de E7
qui est responsable de l’immortalisation puis de la transformation de la cellule infectée par
un HPV à haut risque.
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I.1.5.1. Infection primaire de l’épithélium : récepteurs cellulaires, attachement et
endocytose
Pour que l‟infection ait lieu, les particules virales doivent avoir accès aux cellules de la
couche basale de l‟épithélium (Sapp et Day, 2009). En effet, ces cellules s‟avèrent peu
différenciées et mitotiquement très actives (Figure 5).
Figure 5 : Modèle du mécanisme infectieux utilisé par l’HPV16 (d‟après Sapp et Day,
2009)
Légende : 1. La particule virale se lie à son récepteur primaire d’attachement : les héparanes
sulfates protéoglycanes de type 1 (HSPG1), présent au niveau de la matrice extracellulaire ou
à la surface de la cellule. 2. La capside virale est transférée à un second site de liaison aux
HSPG2 présent à la surface de la cellule. Le changement conformationnel induit conduit à
l’exposition de la partie N‐terminale de la protéine L2 et au clivage de la furine. La
cyclophiline B va favoriser cette étape. 3. Ces évènements semblent induire d’autres
changements conformationnels qui conduisent à une perte d’affinité pour les HSPG et
conduisent à l’endocytose.
La nature précise des récepteurs impliqués dans ce mécanisme reste inconnue. Cependant, les
héparanes sulfates protéoglycanes (HSPG) joueraient un rôle dans l‟attachement à la cellule
hôte et dans l‟internalisation virale (Joyce et al., 1999; Patterson et al., 2005 ; Johnson et al.,
2009). Deux familles d‟HSPG de surface existent : les syndécanes et les glypicanes. Des
pseudo‐particules virales d‟HPV16 ne semblent cependant pas montrer de préférence pour
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l‟une ou l‟autre forme (Shafti‐Keramat et al., 2003). Du fait de la prédominance des
syndécanes dans les tissus épithéliaux et donc de leur haut niveau d‟expression au niveau de
la cellule cible, ils pourraient servir de récepteur primaire (Elenius et al., 1991) (Figure 5 ,
étape 1). De plus, il a été montré in vitro, que les papillomavirus lient également des
composés de la matrice extracellulaire sécrétés par les kératinocytes. Comme pour d‟autres
virus, un récepteur secondaire serait requis et ce rôle serait tenu par l‟intégrine α6 (Culp et al.,
2007) (Figure 5, étape 2).
Les particules de papillomavirus sont internalisées lentement et ce, par un mécanisme
dépendant de l‟endocytose par la voie des clathrines pour HPV16 (Day et al., 2003 ; Culp et
Christensen, 2004) (Figure 5, étape 3). Cependant, ce mode d‟entrée ne semble pas être
conservé entre les différents types d‟HPV (Sapp et Day, 2009). Le transfert de l‟ADN viral au
noyau est alors facilité par la protéine mineure de la capside L2 et par le démantèlement des
ponts disulfures intra‐capsomérique dans l‟environnement réducteur de la cellule (Li et al.,
1998).
I.1.5.2. Phase de maintenance
Suite à l‟endocytose des particules virales au sein de l‟épithélium, le génome viral est
maintenu sous forme épisomique dans les cellules basales. Deux protéines virales précoces
vont jouer un rôle clé dans ce processus : les protéines E1 et E2 (Wilson et al., 2002). En se
liant à l‟origine de réplication virale, elles vont permettre le recrutement de la machinerie
réplicative cellulaire de l‟hôte et leur expression va faciliter la ségrégation des génomes au
cours de la division cellulaire.
La protéine E1 est une hélicase ATP‐dépendante dont l‟activité est essentielle à la réplication
du génome virale. Son recrutement au niveau de l‟origine virale va être dépendant de la
liaison préalable de la protéine E2. Suite à cette interaction, E1 va lier les protéines cellulaires
nécessaires à la réplication, incluant la RPA (Replication Protein A), l‟ADN polymérase α
primase (Han et al., 1999; Loo et Melendy, 2004). La protéine E2 joue plusieurs rôles durant
la production virale. Ainsi, dans les cellules basales, son expression est requise pour initier la
réplication virale et la ségrégation des chromosomes. E2 est une protéine de liaison à l‟ADN
qui reconnaît les motifs palindromiques présents dans la LCR du génome (Dell et al., 2003).
L‟ADN de HPV16 contient quatre motifs de liaison à E2 au niveau de sa région LCR. Deux
de ces motifs bordent l‟origine de réplication virale et servent au recrutement de la protéine
E1. E2 intervient également dans l‟ancrage du génome viral au chromosome mitotique et dans
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la ségrégation des chromosomes viraux (Wu et Chiang, 2007). De plus, en tant que facteur de
transcription, elle régule l‟expression des protéines E6 et E7 en modulant l‟activité de leur
promoteur. A forte concentration, E2 agit comme un répresseur en empêchant la fixation
d‟autres facteurs de transcription (Bouvard et al., 1994). E2 interagit également avec les deux
oncoprotéines E6 et E7 (Gammoh et al., 2009).
Exprimées à partir du promoteur précoce, les protéines E1 et E2 participent ainsi au contrôle
du nombre de copies du génome viral dans les cellules différenciées.
I.1.5.3. Phase de prolifération
L‟entrée du papillomavirus dans la cellule hôte est suivie d‟une période d‟hyperprolifération
des cellules de l‟épithélium supra‐basal. Les oncogènes E6 et E7 seraient responsables de
cette croissance. Ainsi, au cours de l‟infection, l‟activité de ces gènes permet à quelques
cellules de la couche basale de se diviser afin de former une couche de cellules entretenant le
virus sous forme épisomique.
Dans les épithéliums sains, les cellules de la couche basale migrent vers les couches
supra‐basales. Elles quittent alors le cycle cellulaire et débutent un processus de
différenciation terminal afin de produire une barrière de protection. Au sein de kératinocytes
infectés par HPV, ce processus de différenciation n‟a pas lieu et le cycle cellulaire est
maintenu (Sherman et al., 1997). Le mécanisme par lequel les papillomavirus stimulent la
progression du cycle cellulaire est très bien connu et est similaire à d‟autres virus
tumorigènes. Il implique les deux oncoprotéines E6 et E7.
La liaison de E7 à la protéine pRb et la dégradation de sa forme hypophosphorylée induit une
libération du facteur de transcription E2F, qui peut alors transactiver les protéines cellulaires
requises pour la réplication virale et cellulaire telles que les cyclines A et E. La protéine E7
s‟associe également à d‟autres protéines impliquées dans la prolifération cellulaire, telles que
les histones dé‐acétylases, les inhibiteurs des kinases dépendantes des cyclines p21 et p27 et
le complexe de transcription AP1 (Activating Protein 1). Durant le processus naturel
d‟infection, la propriété d‟E7 à induire la prolifération cellulaire est cependant inhibée dans de
nombreuses cellules, de manière dépendante du taux de p27 et p21. En effet, un haut niveau
d‟expression de ces protéines dans les kératinocytes différenciés conduit à la formation d‟un
complexe E7‐cycline E inactif (Funk et al., 1997).
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Les fonctions d‟E6 sont complémentaires à celles d‟E7 au sein des HPV de haut risque
(Stacey et al., 2000). La principale fonction d‟E6 est de lier la protéine suppresseur de tumeur
p53 et d‟induire sa dégradation par le système du protéasome empêchant ainsi l‟entrée des
cellules en apoptose. Ce rôle anti‐apoptotique est renforcé par son interaction avec les
protéines Bak (Bcl2‐homologous Antagonist Killer) ou Bax (Bcl2‐ activated X) (Thomas et
Banks, 1998). E6 possède également un rôle dans l‟hyperprolifération indépendamment d‟E7.
Cette activité est portée par son extrémité Cterminale qui constitue un motif de liaison aux
protéines à domaine PDZ.
La liaison d‟E6 à certaines protéines à domaine PDZ va entrainer une prolifération des
cellules supra‐basales ce qui contribue au développement des tumeurs métastasiques par
perturbation de l‟adhérence cellulaire (Nguyen et al., 2003).
I.1.5.4. Phase d’amplification
Les évènements qui vont déclencher l‟amplification du génome viral sont peu connus mais ils
semblent dépendre de changements dans l‟environnement cellulaire lors de la migration des
cellules vers la surface de l‟épithélium. L‟activation des promoteurs dépendants de la
différenciation conduit à une expression accrue des protéines virales nécessaires à la
réplication, c'est‐à‐dire E1 à E5. En effet, bien que les protéines E1 et E2 jouent un rôle
essentiel, les protéines E4 et E5 sont également importantes. E5, protéine transmembranaire,
s‟associe aux pompes à protons ATPases et retarde le processus d‟acidification endosomal
(Hwang et al., 1995). Cela va affecter le recyclage des récepteurs aux facteurs de croissance
et induire une augmentation de la voie de signalisation issue des récepteurs à l‟EGF
(Epidermal Growth Factor), contribuant ainsi au maintien des conditions favorables à la
réplication. E4 s‟accumule dans la cellule au moment de l‟amplification virale mais son rôle
n‟est pas encore défini. Une partie des effets connus d‟E4 serait liée à sa capacité
d‟association au complexe cycline B‐cdk2 (cyclin dependent kinase 2) ce qui induit un arrêt
du cycle à la transition G2/M (Davy et al., 2005 et 2006). Elle agirait donc comme un
antagoniste d‟E7. Ainsi il a été suggéré que l‟expression continue d‟E7 dans une cellule
exprimant fortement E4 entraine le maintien de la phase S et l‟accumulation de génomes
viraux.
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I.1.5.5. Phase d’assemblage
La dernière phase du cycle virale va consister en l‟assemblage de particules virales et à leur
libération à la surface de l‟épithélium. Les deux protéines de structure L1 et L2 sont
exprimées uniquement dans les cellules exprimant E4 et dans des tissus où la phase
d‟amplification virale est terminée (Doorbar et al., 1997). Les évènements liant
l‟amplification à l‟assemblage des particules ne sont pas encore connus mais dépendent de
changements dans l‟épissage des ARN messagers. Le génome viral doit être inclus dans une
capside icosaédrique contenant 360 copies de L1 et 12 copies de L2 (Modis et al., 2002). Dès
son expression, la protéine L2 s‟accumule avec E2 au niveau de structures nucléaires : les
PML (ProMyelocytic Leukemia) (Florin et al., 2002). L‟assemblage des particules virales va
avoir lieu lorsque les capsomères de L1 vont pénétrer dans le noyau et être recrutés par L2 au
sein des PML. L‟accumulation de protéines de capside à leur niveau faciliterait ainsi
l‟assemblage des particules. Bien que des particules virales puissent être assemblées en
l‟absence de L2, sa présence augmente l‟efficacité d‟encapsidation (Stauffer et al., 1998;
Zhou et al., 1993). Du fait de la nature non lytique du papillomavirus, la libération des
particules virales ne survient que lorsque les cellules infectées atteignent la surface de
l‟épithélium. Cette rétention des particules virales limite la détection des particules virales par
le système immunitaire (Ashrafi et al., 2002).
I.1.5.6. Intégration et carcinogénèse
L‟un des évènements majeurs conduisant au développement tumoral est l‟intégration du
génome viral au sein du chromosome de la cellule hôte. Dans les cellules infectées, le génome
viral peut être retrouvé soit sous forme épisomique, soit sous forme intégrée, plus stable ou un
mélange des deux (Doorbar, 2006).
L‟intégration virale se fait généralement au niveau des régions E1 ou E2 en aval d‟E6 et E7 et
conduit à une linéarisation du génome. Dans ce cas, la perte de l‟expression d‟E2 induit une
perte du contrôle négatif qu‟elle exerce sur le promoteur précoce. Les oncoprotéines E6 et E7
voient alors leur stabilité et leur expression augmentées. Les sites d‟intégration sont distribués
au hasard dans le génome de la cellule hôte (Ziegert et al., 2003), avec malgré tout une
certaine préférence pour des régions dites fragiles (Thorland et al., 2000; Wentzensen et al.,
2004). Ainsi, par exemple, l‟intégration peut survenir sur le chromosome 8q4 (région FRA8C)
proche du locus du proto‐oncogène c‐myc.
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Le mécanisme moléculaire conduisant à l‟intégration de l‟ADN viral dans le génome
cellulaire reste peu exploré. En effet, il ne s‟agit pas d‟une conséquence du cycle viral mais
elle est détectable dans 90 % des cancers cervicaux. Il a été montré que les kératinocytes
cervicaux contenant des formes intégrées de HPV apparaissent après une diminution de
l‟expression d‟E2. La perte de l‟expression épisomale d‟E2 est associée à l‟activation
endogène de l‟antigène viral et est accélérée par l‟interféron β exogène. Elle conduit à une
surexpression des deux oncogènes E6 et E7 dans les cellules contenant la forme intégrée du
génome (Thorland et al., 2000). De plus, l‟expression dérégulée des deux oncoprotéines peut
induire une instabilité chromosomique en termes de nombre ou de structure. Cela augmente
potentiellement l‟accumulation de changements génétiques cellulaires ou épigéniques. Ces
altérations conduisent à l‟activation des oncogènes et à la répression de gènes suppresseurs de
tumeur. La population cellulaire acquiert alors la capacité de proliférer et d‟être immortalisée
ce qui favorise sa progression vers un phénotype malin. In vitro, l‟expression d‟E6 et E7
d‟HPV de haut risque est capable d‟induire l‟immortalisation de kératinocytes primaires.
Les E7 d‟HPV de haut risque et de bas risque vont être capables de se lier au la protéine
suppresseur du rétinoblastome pRb mais l‟affinité sera beaucoup plus faible dans le cas des
HPV de bas risques. Au sein des cellules saines, la progression du cycle cellulaire est régulée
par la protéine pRb sous sa forme hypophosphorylée qui est capable d‟interagir avec le
facteur de transcription E2F. Lors de la phase G1, la protéine Rb est progressivement
phosphorylée par les kinases dépendantes des cyclines (CDK). Une fois hyperphosphorylée,
pRB ne peut plus lier E2F. Le facteur de transcription ainsi libéré peut activer la transcription
des gènes impliqués dans la poursuite du cycle cellulaire. Au sein des cellules infectées par
HPV, E7 interagit avec pRb sous forme hypophosphorylée et empêche la liaison à E2F. E2F
est active de manière constitutive et le cycle cellulaire n‟est plus soumis à un contrôle. Cette
activation est de plus renforcée par la stabilisation des complexes cyclines A et E/ CDK et par
l‟inhibition de CDK p21 et p27.
I.1.6. Propriétés biologiques des protéines des HPV
Les protéines précoces interviennent dans la réplication virale (E1, E2 et E4) ou dans les
processus de transformation cellulaire (E5, E6 et E7). L1 et L2 sont les protéines de structure
de la capside. Lorsqu‟elle est exprimée in vitro, seule ou en association avec L2, la protéine
L1 s‟auto-assemble pour former des pseudo-particules virales. Les protéines de structure L1 et
L2, permettant l‟assemblage des particules virales et l‟encapsidation de l‟ADN viral, sont
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exprimées dans les zones différenciées plus ou moins kératinisées selon l‟épithélium. La
protéine E4, responsable des modifications du cytosquelette associées au trafic intracellulaire
des constituants viraux, est exprimée tout au long de la différenciation cellulaire (Alain et al.,
2010). Les principales propriétés biologiques des protéines des papillomavirus à haut risque
codées par les différentes POL (Monsonégo, 2006 et 2007) sont résumées dans le tableau III.
Tableau III : Principales propriétés biologiques des protéines des HPV (Monsonégo,
2006 ; 2007)
Protéines
HPV à bas risque
HPV à haut risque
E1
Activation de la réplication de l‟ADN viral
Localisation nucléaire :
activation de la réplication de l‟ADN viral en synergie avec E1
E2
Répression de la transcription de E6 et E7
Localisation
cytoplasmique :
induction
d‟apoptose, d‟instabilités génomiques
E3
Pas de fonction connue
E4
Maturation des virions
Stimulation de la prolifération cellulaire :
recyclage des récepteurs à l‟EGF et au PDGF
E5
Inhibition de l‟expression membranaire du
CMH de classe I
Liaison à p53 : répression de son activité transcriptionnelle
E6
Protéine oncogène, favorise la dégradation de
p53 par le protéasome
Liaison à p130 : favorise l‟entrée en cycle des cellules
E7
Protéines oncogène, favorise la dégradation de
la protéine de susceptibilité au rétinoblastome
p105Rb (tumeur maligne de la rétine)
E8
Pas de fonction connue
L1
Protéine majeure de capside ; auto-assemblage si in vitro
L2
Protéine mineure de capside
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I.1.7. Mécanisme infectieux
Les HPV pénètrent les épithéliums à la faveur de microlésions ou de traumatismes, lors de
rapports sexuels par exemple, et infectent les cellules de la couche basale au niveau de la zone
de remaniement. Le cycle viral peut ensuite évoluer selon trois différents scénarios : soit vers
une infection productive avec excrétion virale, soit vers une infection latente, soit vers une
intégration du génome viral conduisant aux lésions précancéreuses et au cancer. Même si les
facteurs déterminant l‟évolution du cycle sont méconnus, il semble que le cycle soit
étroitement lié à l‟état de différenciation de l‟épithélium (Alain et al., 2010) .
Lors de l‟infection, le virus pénètre dans les cellules par endocytose. Le transport cytosolique
se fait par les réseaux de microtubules et de filaments d‟actine jusqu‟au noyau. Puis, la
translocation de l‟ADN des HPV dans le noyau cellulaire nécessite le démantèlement de la
capside virale.
La carcinogenèse du col de l‟utérus liée aux HPV a toujours comme point de départ l'infection
des cellules basales de la jonction endocol-exocol. Le virus HPV infecte les cellules basales
de l‟épithélium cervical. Leur différenciation progressive les fait migrer vers la surface et
cette différenciation est nécessaire à la reproduction intracellulaire du virus.
Intégration du génome viral dans la cellule basale
Le génome de l‟HPV est une double hélice d‟ADN de 8 kilo bases, qui se maintient dans les
cellules sous forme d‟un épisome, sur un seul brin de l‟ADN de l‟hôte. Il existe plusieurs sites
de transcription de gènes variés s‟exprimant de façon précoce (Early) ou tardive (Late) lors de
l‟infection.
Lors de l‟intégration du génome viral, l'ADN viral circulaire s'interrompt au niveau du gène
E2 et s'intègre au génome de la cellule-hôte, ce qui induit une dérépression des gènes E6 et E7
de l'HPV, lesquels inactivent les protéines p53 et pRb de la cellule-hôte, protéines impliquées
dans le contrôle de la prolifération cellulaire et de l'apoptose.
La protéine codée par le gène E6 se lie à la protéine p53, empêchant son activité de gardien du
génome. De même, la protéine codée par le gène E7 se lie à la protéine pRb (du
rétinoblastome) empêchant son activité habituelle de régulateur de la division cellulaire La
protéine codée par le gène E5 modifie la dégradation des récepteurs EGF après activation,
entretenant ainsi la stimulation qu'ils ont engendrée. La protéine codée par le gène E2 se fixe
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au niveau du segment LCR de l‟ADN viral, augmentant considérablement sa transcription.
Enfin, la protéine codée par le gène E1 favorise la multiplication virale.
I.1.8. Epidémiologie des infections à HPV et des maladies liées à ces virus
L‟infection à HPV constitue l‟infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente au
monde, avec 660 millions de personnes infectées selon l‟Organisation Mondiale de la Santé
(OMS, 2007).
Dans le monde, le cancer invasif du col de l‟utérus est responsable de plus de 275 000 décès
par an dont 88% surviennent dans les pays à ressources limitées. En Afrique sub-saharienne,
le cancer invasif du col de l‟utérus est le plus fréquent des cancers chez la femme avec plus
de 75 000 nouveaux cas et plus de 50 000 décès par an (Ferlay et al., 2010).
En Afrique, la prévalence de l‟infection à HPV atteint 21,3 % avec des variations notables en
fonction des régions : 33,6 % en Afrique de l‟Est, 21,5 % en Afrique de l‟Ouest et 21 % en
Afrique australe (WHO/ICO, 2009).
Les estimations récentes indiquent que chaque année, 1230 femmes sont diagnostiquées
positives au cancer du col et 838 d‟entre elles en mourront ; au Bénin, 925 femmes sont
diagnostiquées positives au cancer du col et 616 d‟entre elles en mourront (WHO/ICO, 2010).
La figure 6 illustre la répartition géographique des HPV dans le cancer du col de l‟utérus
montrant la prédominance du HPV 16.
Prévalence des HPV dans les prélèvements cervicaux féminins:
A partir d‟une méta-analyse, il a été estimé la prévalence ajustée des HPV dans le monde
chez les femmes présentant des résultats cytologiques normaux à 11,7% (intervalle de
confiance (IC) à 95%: 11,6-11,7%) (Bruni et al., 2010).
La plus forte prévalence ajustée a été observée dans certaines régions d‟Afrique
subsaharienne (24%; IC à 95%: 23,1-25,0%), en Amérique latine et dans les Caraïbes (16,1%;
IC à 95%: 15,8-16,4%), en Europe orientale (14,2%; IC à 95%: 14,1-14,4%) et en Asie du
Sud-Est (14%; IC à 95%: 13,0-15,0). Néanmoins, la prévalence des HPV ajustée par pays
dans les échantillons cervicaux variait de 1,6% à 41,9% à travers le monde. La prévalence des
HPV selon l‟âge culminait dans les tranches d‟âge les plus jeunes (<25 ans), avec des valeurs
de 21,8% (IC à 95%: 21,3-22,3%) pour le chiffre brut et de 24,0% (IC à 95%: 23,5-24,5%)
pour le chiffre ajusté, puis atteignait un plateau plus bas aux âges moyens. En Amérique
centrale et en Amérique du Sud, une augmentation de cette prévalence dans les tranches d‟âge
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les plus vieilles (≥45 ans) a été attestée. Dans certains pays à faible revenu d‟Asie et
d‟Afrique, la prévalence du HPV reste très similaire chez les femmes dans toutes les tranches
d‟âge (Smith et al., 2007).
Les HPV de types 16 et 18 étaient les plus fréquents à l‟échelle mondiale. Le HPV 16 était le
plus courant sur l‟ensemble des régions et le HPV 18 ainsi que les autres types oncogènes 31,
39, 51, 52, 56, 58 et 59 présentaient une prévalence analogue et faisaient partie des types les
plus courants après le HPV 16 (Bruni et al., 2010)
Les femmes infectées par un type donné de HPV peuvent être co-infectées ou infectées
ultérieurement par plusieurs autres types, capables de provoquer des lésions du col. (Insinga et
al., 2007).
Prévalence du HPV chez l’homme
Une revue systématique des données sur les infections à HPV génitales chez les hommes en
Afrique subsaharienne a constaté que la prévalence de ces virus, quel qu‟en soit le type, se
situait entre 19,1 et 100% (Olesen et al., 2014).
La prévalence poolée estimée d‟un HPV de type quelconque était de 78,2% (IC à 95%: 54,291,6%) chez les hommes positifs pour le virus de l‟immunodéficience humaine (VIH) et de
49,4% (IC à 95%: 30.4-68.6%) parmi ceux négatifs pour le VIH
(p=0,0632). Aucune
tendance claire en fonction de l‟âge n‟a été observée. Les types de HPV à haut risque les plus
courants étaient le HPV-16 et le HPV-52, tandis que le type à faible risque le plus fréquent
dans la population générale était le HPV-6.
Une revue systématique portant sur la prévalence de l‟ADN des HPV génitaux chez l‟homme
a examiné des données se limitant généralement aux hommes ayant plus de 18 ans vivant en
Europe ou en Amérique du Nord (Smith et al., 2011).
La prévalence estimée des HPV chez l‟homme atteignait un maximum à des âges légèrement
plus vieux que chez la femme et restait constante ou en faible diminution avec la progression
en âge. Elle était élevée dans toutes les régions, mais variait de 1 à 84% chez les hommes à
faible risque et de 2 à 93% chez les hommes à haut risque (hommes se présentant dans les
dispensaires antivénériens, séropositifs pour le VIH ou partenaires de femmes présentant une
infection à VIH ou une cytologie anormale, par exemple). Les plus fortes valeurs de la
prévalence ont été relevées chez les hommes positifs pour le VIH et ayant des rapports
sexuels avec d‟autres hommes. Les infections à HPV anales sont très courantes chez les
hommes ayant des rapports avec des personnes du même sexe et sont presque universellement
présentes chez ceux qui, en outre, sont infectés par le VIH (Schim et al., 2014).
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Un essai clinique multicentrique (mené dans 18 pays d‟Afrique, de la région Asie-Pacifique,
d‟Europe, d‟Amérique latine et d‟Amérique du Nord) a étudié la prévalence de référence des
infections à HPV péniennes, scrotales et périnéales/péri-anales chez l‟homme hétérosexuel.
La prévalence des HPV, tous types confondus, était de 18,7% au niveau du pénis, de 13,1%
pour le scrotum, de 7,9% dans la région périnéale/péri-anale et de 21,0% en un site
quelconque. La plus forte prévalence des HPV chez l‟homme était enregistrée en Afrique,
tandis que la plus faible prévalence de ces virus s‟observait chez les hommes de la région
Asie-Pacifique. L‟âge n‟était pas associé à un risque de positivité pour les HPV des types 6,
11, 16, 18 ou de tout type testé. Avoir au moins 3 partenaires féminins sur la durée de vie était
le facteur ayant la plus forte incidence sur la prévalence des HPV: odds ratio (OR) = 3,2 (IC à
95%: 2,1-4,9) pour les types 6, 11, 16 et 18 et OR = 4,5 (IC à 95%: 3,3-6,1) pour l‟ensemble
des types de HPV testés (Vardas et al., 2011).
Cancer du col de l’utérus associé au HPV chez la femme
Il existe une association forte entre une infection persistante par un HPV appartenant à un
génotype oncogène à haut risque et l‟apparition d‟un cancer du col (Walboomers et al., 1999 ;
Bosch et al., 2002).
Le risque de voir apparaître un carcinome épidermoïde est environ 400 fois plus important
après une infection par le HPV 16 et près de 250 fois plus grand après une infection par le
HPV18 que chez une femme non infectée (De Sanjose et al., 2010).
Le HPV 16 et le HPV 18 ont été les types de HPV les plus couramment impliqués dans le
cancer du col utérin invasif sur la période 1940-2007, sans variation statistiquement
significative de leurs contributions relatives ajustées entre les intervalles 1940-1959 et 20002007 (contribution du HPV 16 passant de 61,5 à 62,1% et contribution du HPV 18 passant de
6,9 à 7,2%) (Alemany et al., 2014).
Les types 16, 18, 45, 31, 33, 52 et 58 sont responsables d‟approximativement 90% des
carcinomes épidermoïdes positifs pour l‟ADN du HPV (De Sanjose et al., 2010).
Si l‟infection par un HPV oncogène d‟un type à haut risque est la cause sous-jacente de
presque tous les cas de cancer du col utérin, de telles infections n‟entraînent pas toujours un
cancer. La plupart des femmes infectées par un HPV à haut risque ne développent pas pour
autant un cancer car la majorité de ces infections, ont une durée de vie courte et le virus
s‟élimine habituellement spontanément en l‟espace de 2 ans. Les infections par des HPV à
haut risque ne persistent que chez un faible pourcentage des femmes; seule une fraction
réduite de ces infections chroniques évolue vers un pré-cancer et parmi ces pré-cancers, un
nombre encore plus faible vers un cancer invasif.
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La grande majorité (<80%) des cas de cancer du col apparaissent dans les régions les moins
développées, où ils représentent près de 12% des cancers féminins. Les régions à haut risque,
avec des taux de cancer du col estimés standardisés selon l‟âge > 30 pour 100 000, sont
notamment l‟Afrique orientale (42,7), la Mélanésie (33,3), l‟Afrique septentrionale (31,5) et
l‟Afrique centrale (30,6). Les valeurs les plus basses sont atteintes en Australie/NouvelleZélande (5,5) et en Asie occidentale (4,4). On estime à 266000 le nombre de décès par cancer
du col survenus dans le monde en 2012, ce qui représente 7,5% des décès féminins par cancer.
Les taux de mortalité varient d‟un facteur allant jusqu‟à 18 entre les différentes régions du
monde, passant de <2 pour 100000 femmes dans les pays industrialisés à >20 pour 100000
femmes dans certains pays en développement (WHO, 2014).
Des programmes de dépistage convenablement mis en œuvre contribuent à la faible mortalité
relevée dans certains pays. Les taux de mortalité plus élevés dans certains autres pays sont dus
au moins en partie à une co-infection par le VIH ou d‟autres infections sexuellement
transmissibles (IST).
Maladies associées aux HPV chez l’homme et la femme
Les infections anogénitales par un HPV peuvent entraîner des cancers malins ou des tumeurs
cutanées ou mucosales bénigne, dont des condylomes ano-génitaux chez les individus des
deux sexes. Même si des HPV de types très divers peuvent être à l‟origine de condylomes
ano-génitaux, les types 6 et 11 sont responsables de jusqu‟à 90% des cas (Greer et al., 1995 ;
Sturegard et al., 2013).
Une revue systématique a constaté que l‟incidence globale (pour les hommes et les femmes)
annuelle rapportée des condylomes ano-génitaux (nouveaux et récurrents) allait de 160 à 289
pour 100000, avec une valeur médiane de 194,5 pour 100000. L‟incidence médiane annuelle
des nouveaux condylomes ano-génitaux était estimée à 137 pour 100 000 chez les hommes et
à 120,5 pour 100000 chez les femmes (Patel et al., 2013).
L‟infection par certains types spécifiques de HPV est aussi la cause d‟une fraction des cancers
de l‟anus, de l‟oropharynx, de la vulve, du vagin et du pénis. Les taux d‟incidence de ces
cancers sont beaucoup plus bas que ceux du cancer du col utérin (incidence mondiale estimée
du cancer anal de 1 pour 100 000 environ, avec 27000 cas par an) (de Martel et al., 2012).
La plupart des cancers épidermoïdes de l‟anus (80%) sont dus à un HPV, notamment le HPV16 (WHO, 2014).
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Figure 6 : Répartition géographique des HPV dans le cancer du col de l’utérus montrant
la prédominance du HPV 16 (Alain et al., 2010)
I.1.9. Tests HPV
Il a été clairement établi que les HPV dits à haut risque sont responsables des lésions
précancéreuses et du cancer du col de l‟utérus. Il s‟est révélé important de rechercher l‟ADN
de ces virus par un test biologique. Ce test HPV utilise actuellement l‟Hybrid capture®2 ou la
PCR. Il est simple, reproductible et objectif.
En association avec le frottis cervico-utérin (FCU), le test HPV permet d‟augmenter (Blanc,
2005) : la valeur prédictive négative (VPN) (99 %) pour les lésions de haut grade. Ceci
signifie que si le test est négatif sur un frottis (absence d‟HPV), on peut affirmer en toute
sécurité qu‟il n‟y a pas de lésions précancéreuses, ce que le test FCU seul ne permet pas. Il
permet également d‟augmenter la sensibilité (≥ 95 % contre moins de 66 % pour le FCU seul)
du frottis pour les lésions de haut grade ou précancéreuses, c‟est-à-dire que si le test HPV est
positif, on ne peut méconnaître une lésion précancéreuse. Le test HPV n‟est pas encore utilisé
en routine dans cette association.
I.1.9.1. La méthode PCR (Polymerase Chain Reaction)
La PCR (Polymerase Chain Reaction) ou réaction de polymérisation en chaine est une
technique d‟amplification d‟ADN in vitro. Elle permet d‟obtenir un très grand nombre de
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copies d‟une séquence d‟ADN choisie. Chaque cycle de PCR est constitué de trois étapes : la
dénaturation, l‟hybridation des amorces aux extrémités de la séquence recherchée puis une
élongation grâce à l‟action d‟une ADN polymérase. Ce cycle est répété un grand nombre de
fois pour obtenir une multiplication exponentielle de la séquence d‟ADN cible.
Elle est très sensible et correspond à la technique de référence pour le diagnostic de l‟infection
au HPV. C‟est une technique qui est d‟une grande sensibilité et demande donc une mise en
œuvre très rigoureuse pour éviter des contaminations, sources de faux positifs.
La PCR peut permettre deux types de diagnostics : un diagnostic d‟infection à HPV sans
précision du type ou du groupe. Dans ce cas, les amorces (“primers”) utilisées portent un
matériel génétique commun aux différents HPV (ex : primers les plus utilisés : MY09/MY11 ;
GP5+/GP6+ et SPF) ; et un diagnostic de type ou génotypage où des primers spécifiques sont
utilisés.
La PCR peut être pratiquée sur un matériel cellulaire frais ou conservé dans une solution de
transport ou de fixation.
La PCR en temps réel est très sensible pour la détection de l‟ADN du HPV (Arney, 2010).
Tous les systèmes de PCR en temps réel reposent sur la détection et la quantification d‟un
émetteur fluorescent pendant le processus d‟amplification et l‟augmentation du signal
d‟émission fluorescente est directement proportionnelle à la quantité d‟amplicons produits
durant la réaction. Il existe deux principes généraux pour la détection quantitative des
amplicons : les agents se liant à l‟ADN double brin et les sondes fluorescentes (Poitras, 2002).
I.1.9.2. La méthode par capture d’hybrides
Cette méthode consiste à capturer sur les parois d‟un micro-puits des hybrides d‟ADN de
virus HPV présents dans le milieu étudié et d‟ARN complémentaires. Cette technique est
commercialisée sous le nom d‟Hybrid Captur®2 par le laboratoire Digene.
Principe : Les hybrides du milieu sont reconnus par des anticorps anti-hybrides. Un second
anticorps couplé à une phosphatase alcaline reconnaît le premier anticorps. La phosphatase
alcaline réagit avec un substrat luminescent et la détection se fait par chimioluminescence.
L‟intensité du signal luminescent correspond à l‟abondance de virus dans le milieu. On estime
la charge virale en fonction de cette intensité en RLU ou Relative Luminescence Unit. Le
seuil de positivité correspond à 1 RLU soit 1 picogramme d‟ADN viral par millilitre.
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I.1.9.3. L’hybridation in situ sur des frottis cellulaires ou des coupes histologiques
Elle se fait sur des cellules isolées déposées sur des lames ou sur des coupes tissulaires à partir
de prélèvements obtenus par la méthode conventionnelle ou en milieu liquide.
Principe : les doubles hélices d‟ADN de l‟échantillon sont dissociées par chauffage. Elles
sont déposées sur une préparation d‟un excès d‟ADN viral monocaténaire marqué. Puis, on
ré-apparie les brins d‟ADN complémentaires, on rince pour éliminer les dépôts non
spécifiques et enfin, on révèle la présence des brins d‟ADN marqués par une réaction
colorimétrique.
D‟après cette méthode, si on obtient un marquage nucléaire en grains “dot”, cela correspond à
l‟intégration du matériel viral dans le génome de l‟hôte. Si on a un marquage diffus du noyau
plus intense, cela correspond à une réplication virale abondante. Cette technique est
commercialisée sous le nom d‟Inform®-HPV par la firme Ventana.
I.1.9.4. Méthode par détection des ARNm des protéines E6 et E7
Un nouveau test basé sur la détection des ARNm des oncoprotéines E6 et E7 a été développé
(NucliSENS EasyQ® HPV, Biomérieux). Ce test présenterait l‟avantage de détecter
directement l‟activité oncogénique des HPV, mais son utilisation clinique n‟est pas encore
validée.
I.1.9.5. Les autres méthodes virologiques
La culture des HPV est très difficile. La microscopie électronique et la détection directe
d‟antigènes manquent de sensibilité. La sérologie utilise des tests ELISA (Enzyme-Linked
Immunosorbent Assay) et des techniques de “Western blot” pour la recherche d‟anticorps
spécifiques des différents types de HPV. Tous ces examens restent du domaine de la
recherche.
I.1.10. Persistance ou clairance de l’infection aux HPV
Tous les HPV sont à l‟origine de lésions ou proliférations de bas grade. Au contraire, les
lésions de haut grade et les cancers invasifs sont majoritairement associés à la présence
d‟HPV à haut risque oncogène (Alain et al., 2010) . Au niveau des muqueuses, la survenue
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d‟une lésion de haut grade ou d‟un cancer est en général précédée de l‟apparition d‟une lésion
de bas grade, que ce soit au niveau des muqueuses génitales ou des muqueuses oropharyngées
(Syrjanen, 2005 ; Snijders et al., 2006 ; Alain et al., 2010) . Si la persistance de l‟infection par
un HPV est un facteur indispensable de l‟évolution vers un cancer, l‟infection par un HPV à
haut risque et l‟existence de cofacteurs liés au terrain est un phénomène fondamental dans la
genèse des cancers liés à ces virus. Les déterminants de la persistance sont à la fois viraux
(type ou variant, charge virale, intégration de l‟ADN et caractéristiques des protéines E6 et
E7) et liés au terrain (réponse immune, génétique, cocarcinogènes). Au niveau du col utérin,
la grande majorité des HPV est éliminée spontanément en un à deux ans. Les études de
cohortes montent que 10% seulement des infections par un HPV muqueux génital progressent
vers une lésion de haut grade et un cancer, et ce en 10 à 20 ans (Mougin et al., 2006 ; Howley
et Lowy, 2007). Dans certains cas cependant, la période d‟évolution entre dysplasie légère et
lésion de haut grade peut être courte, d‟un à deux ans, et certaines lésions peuvent s‟avérer
d‟emblée de haut grade, évoluant très rapidement vers un cancer (Woodman et al., 2001)
(figure 5).
I.1.10.1. Facteur viraux
Le type viral est un élément essentiel de l‟évolution vers un cancer. L‟infection par un HPV à
haut risque oncogène est un élément fondateur de la carcinogénèse. Toutefois, le potentiel
oncogène diffère entre ces virus. Dans les infections par des HPV muqueux, quelle que soit la
région du globe, HPV 16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, et 58 sont les plus présents dans les lésions
précancéreuses et les cancers du col (Clifford et al., 2006 ; Jacquard et al., 2009). L‟infection
par un HPV 16, 18, 31 ou 33 est un facteur de risque d‟évolution d‟une lésion de bas grade
vers une lésion de haut grade, la présence d‟HPV 16 étant un facteur majeur d‟évolution
défavorable dans les études prospectives (Khan et al., 2005). La fréquence de détection
d‟HPV 16, et, à un moindre degré, celle d‟HPV 18 et d‟HPV 45 augmentent avec le degré de
dysplasie pour être maximales dans les cancers, alors que la fréquence relative des autres
types diminue, témoignant de la capacité oncogène d‟HPV 16 (Clifford et al., 2006 ). En cas
d‟immunodépression, chez les personnes infectées par le VIH ou chez les transplantés, on
observe une diminution apparente de la prévalence du type 16 au profit d‟autres types, dont le
pouvoir oncogène est favorisé par l‟immunodépression (Strickler et al., 2003).
Les types à haut risque oncogène diffèrent des types non oncogènes par leur capacité de
persistance, du fait de différences génétiques, conférant des propriétés transformantes accrues
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aux protéines E6 et E7. En outre, certains variants oncogènes possèdent des mutations
d‟échappement aux défenses immunitaires et aux barrières naturelles contre l‟infection. Par
ailleurs, l‟étude comparée des HPV génitaux et des HPV cutanés montre que les mécanismes
de progression vers un cancer diffèrent entre les HPV α et les HPV β. Au cours du cycle viral
normal, la protéine E5, pour les HPV muqueux génitaux et la protéine E1, favorisent la
persistance virale. E5 stimule la production de E6 et E7, et E1 permet la persistance de l‟ADN
épisomal dans les cellules basales (Cote-Martin et al., 2008). Le maintien d‟une infection
latente par certains types viraux après clairance de l‟infection productive pourrait expliquer la
réapparition de l‟infection avec le même virus, observée dans les cohortes de femmes suivies
plus de 10 ans. La sénescence de l‟immunité cellulaire et l‟immunodépression pourraient
participer à ces réactivations, expliquant le pic d‟infection observé chez les femmes
ménopausées ou la réapparition de l‟infection chez les sujets infectés par le VIH. Chez les
HPV génitaux oncogènes, une protéine virale issue d‟un ARN transcrit codant une protéine de
fusion entre E8 et E2 pourrait inhiber la réplication du génome viral et favoriser le maintien
de la latence.
I.1.10.2. Réponse immune
L‟échappement viral à la réponse immune favorise la persistance virale. L‟étude des modèles
animaux et l‟analyse des réponses immunes dans la genèse des cancers du col ont montré le
rôle majeur de l‟immunité cellulaire dans la régression de l‟infection et la prévention des
réinfections avec un même type viral. La réponse humorale par la présence d‟anticorps
neutralisants, prévient l‟infection de nouveaux sites et les réinfections.
La réponse immune est essentiellement spécifique de type, reflétant la nature spécifique de
type des épitopes B et T. L‟existence d‟une protection croisée, observée cliniquement lors des
essais vaccinaux, pourrait correspondre à la présence d‟épitopes communs à des types d‟HPV
phylogénétiquement proches (HPV 16 et HPV 31). D‟une façon générale, la réponse immune
contre les HPV au niveau des épithéliums est peu efficace. Les kératinocytes sont de
mauvaises cellules présentatrices d‟antigènes et les cellules dendritiques sont peu nombreuses.
Le déroulement intraépithélial du cycle viral, peu lytique avec une faible production des
protéines virales et un relargage des virions uniquement en surface de l‟épithélium, ainsi que
l‟absence de virémie, exposent peu le virus au système immunitaire, en particulier aux
cellules de Langerhans et aux cellules dendritiques. La production de cytokines proThèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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inflammatoires est donc peu ou pas stimulée, ce qui favorise un état de tolérance immunitaire.
Enfin, les protéines E6 et E7, notamment pour HPV 16, diminuent l‟expression des récepteurs
de surface de type TLR 9 (Toll Like Receptor 9), reconnaissant les ADN viraux ou bactériens.
S‟y associent l‟inhibition du système interféron par les protéines E6 et E7, la diminution par
la protéine E5 de la présentation des antigènes par les molécules HLA de classe II, qui
favorisent l‟échappement immunologique (Stern et al., 2005 ; Frazer, 2007 ; Howley et Lowy,
2007 ; Frazer, 2009 ; Einstein et al., 2009a). La réponse immune est donc modérée et retardée,
ce qui favorise l‟installation et la persistance de l‟infection.
Plusieurs observations illustrent l‟importance des réponses cellulaires : ainsi l‟élimination
d‟une verrue conduit à l‟élimination des autres verrues, probablement par stimulation de
l‟immunité par les virions relargués. Les traitements stimulant la réponse immunitaire T
locale tels que l‟Imiquimod ont montré une efficacité dans le traitement des lésions cutanées
et muqueuses (Winters et al., 2008). L‟altération des défenses immunitaires cellulaires,
physiologique (grossesse, ménopause) ou acquise (infection par le VIH, tranplantation)
augmente la persistance et la fréquence, non seulement des infections HPV à haut risque
oncogène, mais aussi des infections bénignes, condylomes ou lésions cutanées (Palefsky,
2009; Kjaer et al., 2009). Dans les modèles animaux comme chez l‟Homme, les réponses
cytotoxiques sont faibles ou indétectables dans les lésions cancéreuses. Au contraire, la
régression des lésions est associée à une réponse cytotoxique et T helper intense, dirigée
contre les protéines E1, E2, E6, E7 et L2 (Howley et Lowy, 2007 ; Einstein et al., 2009a). La
dérégulation de la réponse cellulaire spécifique par les HPV associe l‟inhibition des réponses
Th1 et Th2, l‟inhibition par E7 de l‟expression du transporteur TAP1 qui permet le
chargement des peptides antigéniques sur les molécules HLA de classe I avant leur transfert
vers la surface cellulaire, diminuant la présentation des antigènes et la réponse cytotoxique,
l‟induction de cellules T CD4 régulatrices (Treg), favorisant la tolérance de l‟infection et sa
persistance (Einstein et al., 2009a).
La réponse humorale naturelle, dirigée contre plusieurs protéines virales (E6, E7, E2, L1, L2),
est peu intense, avec des taux d‟anticorps circulant beaucoup plus faibles que ceux obtenus
par la vaccination, y compris vis-à-vis de L1 protéine constitutive majeure du virion, et donc
exposée au système immunitaire. Lors de l‟immunisation naturelle ou après administration de
vaccins prophylactiques, les anticorps neutralisants, essentiellement dirigés contre L1,
bloquent les sites de fixation du virus. Ils peuvent, dans le cas d‟une porte d‟entrée muqueuse,
agir soit par transsudation soit par exsudation, au niveau de microlésions de l‟épithélium
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(figure 7). La protection post-vaccinale contre les condylomes externes liés à HPV 11 et HPV
6, situés en zone non muqueuse suggère une protection suffisante obtenue par exsudation au
niveau des microlésions. L‟importance clinique des anticorps neutralisants est également
suggérée par la corrélation entre les génotypes HPV et les sérotypes neutralisés par différents
anticorps. Cependant, l‟absence de tests standardisés de mesure de la réponse humorale, en
particulier des anticorps neutralisants, ainsi que la possibilité d‟infections antérieures
inaperçues, rendent difficile l‟appréciation de la réponse humorale efficace en situation
clinique (Hantz et al., 2006).
Le développement de vaccins prophylactiques repose sur l‟instauration d‟une mémoire
immunitaire à la suite de la vaccination. Des incertitudes demeurent sur les mécanismes de la
protection « mémoire » au cours de l‟infection naturelle. L‟absence de virémie et le caractère
localisé de l‟infection ne sont pas en faveur d‟une réponse anamnestique, même si un rappel
vaccinal survenant des années après la vaccination entraîne une remontée très rapide et à un
niveau très élevé d‟anticorps. La présence d‟anticorps neutralisant sur le site au moment de
l‟exposition pourrait constituer un mécanisme important dans la protection, mais le
mécanisme de protection n‟est pas complètement élucidé.
I.1.10.3. Spécificité génétique de l’hôte et persistance virale
Le polymorphisme génétique du système immunitaire de l‟hôte, en particulier le
polymorphisme HLA de classe II, influence la réponse immune, la persistance virale et la
survenue de tumeurs, vraisemblablement en rapport avec le type viral ou certains variants
viraux. Ainsi le CRPV, responsable de tumeurs bénignes chez le lapin « cottontail »
(sauvage), provoque des cancers chez le lapin domestique et la survenue de cancers chez le
lapin sauvage est étroitement liée au polymorphisme de classe II. De même, les patients ayant
développé un cancer lié aux HPV ont un risque plus élevé de développer un cancer lors d‟une
réinfection. Le phénomène de restriction allélique HLA II pourrait jouer un rôle important
dans l‟adéquation de la réponse immune à certains variants HPV expliquant pourquoi parmi
deux variants HPV 16 différant par le polymorphisme des protéines E6 et E7, l‟un persiste et
l‟autre non. Des variants d‟échappement HPV16 portant des mutations dans un épitope T
HLA B7 restreint ont été retrouvés dans les lésions cancéreuses de femmes porteuses de
l‟allèle HLA B7 (Ellis et al., 1995 ; Einstein et al., 2009 b). D‟autres gènes peuvent être
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impliqués en plus du polymorphisme HLA de classe I et II : les allèles Tap1, Tap2 et KIR
notamment (Hildesheim et Wang, 2002 ; Cao et al., 2005 ; Einstein et al., 2009 b) influencent
la protection ou la survenue de dysplasies cervicales ou de cancers du col. Les maladies
génétiques favorisant les infections HPV illustrent bien la spécificité génétique de l‟hôte.
L‟épidermodysplasie verruciforme en particulier confère une sensibilité particulière à certains
types d‟HPV, sans être associée à un déficit immunitaire qui favoriserait d‟autres infections
virales. Elle constitue un modèle d‟étude spécifique des HPV cutanés, qui a permis de mettre
récemment en évidence l‟existence d‟une défense naturelle contre les HPV cutanés via le
contrôle du métabolisme du zinc, impliqué dans la transcription et la réponse immune, par les
protéines EVER (Lazarczyk et al., 2009). Cette barrière serait défectueuse du fait de
mutations des gènes EVER au cours de l‟épidermodysplasie verruciforme. Chez les HPV
muqueux génitaux, la protéine E5 dégrade les protéines EVER et permet de contourner cette
barrière naturelle.
D’autres facteurs peuvent favoriser la persistance virale
L‟influence
de
cofacteurs
exogènes
peut
favoriser
l‟évolution
vers
un
cancer.
L‟administration d‟un cocarcinogène alimentaire au bétail infecté par un Bovine
papillomavirus 1 (BPV-1) normalement non carcinogène provoque l‟apparition de cancer de
l‟œsophage. Chez l‟Homme, le tabac, par son rôle cocarcinogène ou immunosuppresseur et
l‟immunodépression
acquise,
notamment
au
décours
de
certains
traitements
immunosuppresseurs en transplantation ou au cours de l‟infection par le VIH, favorisent le
développement de lésions malignes (Wright et al., 2005). L‟imprégnation oestrogénique du
col, acquise ou intervenant lors de la grossesse, favorise la métaplasie malpighienne et
pourrait faciliter l‟évolution vers un cancer (Fife et al., 1996 ; Fife et al., 1999 ; Castellsague
et al., 2003).
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Figure 7 : Physiopathologie de l’infection et réponse immune naturelle au cours de
l’infection par un HPV (Alain et al., 2010)
Légende : TCR : T cell receptor, CMH classe I : complexe majeur d‟histocompatibilité, Ig :
immunoglobuline, TNF : Tumor Necrosis Factor ; INF : Interféron.
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Figure 8 : Cycle viral normal et évolution vers une prolifération maligne au cours d’une
infection par un HPV muqueux génital (Alain et al., 2010)
Le cancer du col ne survient qu’en présence d’une infection persistante par un
papillomavirus. Parmi les femmes infectées par un HPV à haut risque, l’infection régresse
spontanément dans 90 % des cas. Une infection persistante se développe dans 3 à 10% des
cas, et évolue vers une lésion de haut grade sous l’influence du type viral (oncogène), mais
aussi de l’âge, du terrain immunologique. Une infection sexuellement transmise associée,
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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l’imprégnation oestrogénique ou un déficit immunitaire sont des facteurs favorisant la
persistance de l’infection. Le tabac joue à la fois un rôle immunosuppresseur et
cocarcinogène. L’évolution se fait en général lentement, en 7 à 30 ans. Dans certains cas,
l’infection peut évoluer très rapidement en deux à trois ans vers une lésion précancéreuse
(CIN II ou III), puis poursuivre son évolution vers un cancer.
A) Évolution des lésions au niveau de l’épithélium ; B) modifications du cycle viral au cours
de la progression vers un cancer : à gauche le cycle viral est productif, les lésions sont
bénignes et spontanément régressives ; à droite, au cours de la persistance virale le cycle
viral est abortif, avec maintien du virus dans les cellules basales et risque d’intégration.
* Certaines lésions peuvent évoluer en deux à trois ans vers une lésion de haut grade
précurseur de cancer. CIN I ou LSIL (Low Grade Squamous Intra Epithelial Lesion ; lésion
de bas grade) : à ce stade on observe une prolifération virale, avec koïlocytose, dysplasie
modérée, et une extension des lésions ne dépassant pas le tiers de l’épithélium, l’ADN viral
est sous forme épisomale, les protéines E6 et E7 favorisent la prolifération. CIN II-III ou
HSIL (High grade Squamous Intra Epithelial Llesion ; lésion de haut grade): dysplasie sévère
à modérée, avec extension à la totalité de l’épithélium, et instabilité génomique sous
l’influence de E6 et E7. L’ADN viral est présent sous forme intégrée. La réplication virale est
réduite. La régression des lésions est moins fréquente. Le nombre de copies de génome HPV
est corrélé avec le potentiel évolutif des lésions.
Cancer : les cellules transformées, du fait de la prolifération et de l’instabilité génétique
constamment entretenue par la synthèse déréprimée des protéines E6 et E7, ont acquis les
propriétés nécessaires au développement de la tumeur, telles que la perte d’inhibition de
contact et la capacité d’envahissement de la basale permettant le passage dans le tissu
conjonctif puis l’atteinte ganglionnaire et la dissémination de métastases.
I.1.11. Prévention de l’infection au HPV
Le préservatif diminue en grande partie la transmission des papillomavirus et la fréquence des
infections persistantes à HPV. Cependant, il peut y avoir contamination par contact avec des
zones cutanées non couvertes par le préservatif (Winer, 2006). Il semblerait également que
l‟utilisation du préservatif augmenterait la clairance de l‟infection à HPV et de ses
conséquences (Hogewoning, 2003). La circoncision jouerait un rôle protecteur et diminuerait
la prévalence de l‟infection (Hernandez, 2008). Des règles d‟hygiène strictes surtout dans les
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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centres à hautes prévalences de HPV notamment pour les colposcopes et le matériel pour la
pathologie cervicale (utilisation de matériel à usage unique comme le speculum, les
écouvillons jetables et les gants) sont très importantes pour réduire le risque de transmission
des HPV. Il existe une relative diminution d‟infection néonatale par HPV lorsque les patientes
présentent des lésions condylomateuses et qu‟elles accouchent par césarienne (Silverberg,
2003).
I.1.11.1. La vaccination prophylactique
L‟étiologie du cancer du col de l‟utérus étant étroitement lié à une infection par les HPV, des
vaccins de types prophylactiques ont été développés. Leur principe est d‟administrer une
molécule capable de déclencher une réponse immunitaire. La mémorisation de cette réponse
par le système immunitaire permet alors lors d‟une infection ultérieure une mobilisation plus
rapide des acteurs du système immunitaire tumoral. Ainsi, il a été démontré que des anticorps
spécifiques de la capside virale L1 ou L2 sont capables de prévenir une nouvelle infection par
HPV (Bousarghin, 2009).
Les vaccins prophylactiques ont été conçus grâce à la découverte de la propriété d‟auto
assemblage en grande quantité de la protéine majeure de capside L1 du virus HPV dans
différents systèmes eucaryotes (Stanley, 2009). Cette propriété permet la formation de Viruslike-particles (VLP) qui ont la même morphologie que les virions mais ne contiennent pas de
génome viral. Elles ne présentent donc aucun risque infectieux ou oncogène.
La surexpression des protéines L1 conduit à leur auto‐assemblage et à la formation de
pseudoparticules virales. Ces pseudo‐virus dépourvus de matériel génétique, sont capables
après vaccination de l‟hôte de déclencher de fortes réponses immunitaires. Malgré tout, le
risque de multiplication ou de virulence est totalement écarté. C‟est grâce à ce procédé que
deux vaccins prophylactiques ont été mis au point. Ces vaccins à base de VLP sont produits
par l‟insertion du gène L1 dans des cellules d‟insectes (infectées par des baculovirus) ou dans
des levures (Saccharomyces cerevisiae).
L‟injection des VLP chez l‟homme permet la production de titres élevés d‟anticorps
neutralisants dirigés contre la protéine L1 (Stanley, 2009). Ces anticorps vont transsudés à
travers les muqueuses génitales et être présents dans les sécrétions cervico-vaginales pour
neutraliser le virus au moment de la première exposition.
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Les deux vaccins utilisant la technologie des VLP sont: le vaccin quadrivalent Gardasil®
(Sanofi Pasteur MSD, West Point Pennsylvanie) qui est une formulation au sel d‟aluminium
dirigé contre les papillomavirus type 6, 11, 16 et 18 et le vaccin bivalent Cervarix®
(GlaxoSmithkline, Rixensart, Belgique/Medimmune, Maryland) qui est dirigé contre les HPV
oncogènes à haut risque 16 et 18. Ce dernier vaccin utilise un adjuvant original l‟ASO4 qui
aurait la particularité de stabiliser les pseudo-particules virales au cours du stockage et
d‟induire un pic de titre d‟anticorps avec de plus faible doses d‟antigènes. La vaccination
concerne surtout les adolescentes avant les premières relations sexuelles, soit à l'âge de 14
ans. La vaccination ne manque pas d'intérêt à un âge plus avancé, chez des femmes qui n'ont
jamais été infectées par au moins un des types viraux contenus dans le vaccin ; dans ce cas, le
vaccin a la même efficacité protectrice que chez des sujets plus jeunes. Elle ne dispense pas
de la poursuite du dépistage du cancer du col de l'utérus ni de l'utilisation du préservatif.
Après administration selon un calendrier en 3 doses, les 2 vaccins sont hautement
immunogènes, les réponses immunitaires les plus fortes étant observées chez des filles de 9 à
15ans (Schiller et al., 2012). Les titres d‟anticorps restent élevés pendant 8,4 ans au moins
pour le vaccin bivalent, avec une séropositivité de 100%, et pendant 8 ans au moins pour le
vaccin quadrivalent (WHO, 2014).
I.1.11.2. La vaccination thérapeutique
Le but de la vaccination thérapeutique est de sensibiliser les cellules immunocompétentes
pour neutraliser l‟infection HPV déjà installée et faire régresser les lésions précancéreuses,
voire le cancer du col utérin. Les vaccins thérapeutiques peuvent être formés à partir de
peptides libres, de protéines recombinantes, de virus ou de bactéries recombinants associés à
des gènes codants pour certains types de HPV, à partir de fragments de plasmide ADN ou de
cellules dendritiques sensibilisées par des antigènes viraux. Tous stimulent l‟immunité T
cellulaire en présentant les antigènes vaccinaux à la surface des cellules qui les ont intégrés en
association avec les molécules HLA de classe I ou II, afin de stimuler respectivement les
lymphocytes T CD8+ et CD4+.
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I.1.11.3. Immunogénicité et efficacité des vaccins anti-HPV
Réponse immunitaire suite à la vaccination
D‟après les données provenant de modèles animaux, on suppose que le mécanisme de
protection conféré par les vaccins anti-PVH fait appel à des anticorps polyclonaux
neutralisants dirigés contre la protéine d‟enveloppe principale, L1 (Suzich et al., 1995 ;
Breitburd et al., 1995 ; Dochez et al., 2014) .
Lors des essais cliniques des 2 vaccins, on a observé un pic du titre d‟anticorps 4 semaines
après la troisième dose, puis une baisse sur approximativement une année de ce titre et une
stabilisation sous forme de plateau. La réponse sérologique après la vaccination est beaucoup
plus forte (supérieure de 1 à 4 unités logarithmiques) que la réponse à une infection naturelle,
pour des raisons qui sont peu claires, mais probablement liées à un ciblage/une activation
plus efficace des cellules des ganglions lymphatiques par les vaccins parentéraux que par les
infections mucosales; et à l‟utilisation d‟adjuvants dans les vaccins existants. Les cellules
plasmatiques à longue durée de vie, qui résident principalement dans la moelle osseuse,
continuent de produire des anticorps IgG et sont responsables de la persistance à long terme
d‟anticorps spécifiquement dirigés contre des HPV (Mamani-Matsuda et al., 2008 ; Ahuja et
al., 2008).
On pense que les anticorps circulants générés par la vaccination
atteignent le site de
l‟infection par transsudation active des IgG, tout au moins dans les voies génitales féminines,
et par exsudation passive au niveau des sites de traumatisme que l‟on croit nécessaires à
l‟initiation d‟une infection à HPV. La vaccination suscite aussi la formation de cellules
mémoires B, qui résident principalement dans la rate et les ganglions lymphatique (Giannini
et al. 2006). L‟efficacité de la protection dépend non seulement de la quantité mais également
de la qualité (affinité) des anticorps dont la production est induite par l‟administration du
vaccin (Dauner et al., 2010).
Les cellules mémoires B dont l‟apparition est provoquée par la première dose de vaccin
nécessitent au moins 4 à 6 mois pour murir et se différencier en cellules B à forte affinité.
Cela implique que tout calendrier de vaccination doit comprendre au moins un intervalle de 4
mois entre la primo-vaccination (première dose) et le rappel (dernière dose) pour réactiver
efficacement les cellules mémoires B et déclencher leur différenciation en cellules
plasmatique sécrétant des anticorps. Les calendriers de vaccination en 2 doses prévoyant des
intervalles plus courts (primovaccination-primovaccination) pourraient ne pas permettre la
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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maturation de l‟affinité, d‟où le risque que la durée de l‟efficacité protectrice soit abrégée.
Néanmoins, des études récentes ont constaté que la réponse à une dose unique de vaccin
conférait une bonne protection, avec un plateau stable du titre d‟anticorps sur une durée allant
jusqu‟à 4 ans (Safaeian et al., 2013).
La persistance des anticorps, c‟est-à-dire la présence d‟un plateau du titre d‟anticorps produits
par les cellules plasmatiques à longue durée de vie, est estimée au moins à 6 mois et de
préférence à 30 mois après la dernière dose de vaccin.
Vaccination des individus immunodéprimés et/ou infectés par le VIH
On dispose d‟informations limitées sur l‟immunogénicité des vaccins anti-HPV chez les
personnes immunodéprimées et/ou infectées par le VIH. Les données sur l‟utilisation de ces
vaccins dans le cadre d‟un calendrier en 3 doses chez des femmes (Kahn et al., 2013 ; Kojic et
al., 2014) et des hommes (Wilkin et al., 2010) séropositifs pour le VIH ainsi que chez des
enfants de 7 à 12 ans (Levin et al., 2010) infectés par ce virus sont rassurantes sur le plan de
l‟innocuité. Les taux de séropositivité chez les personnes vaccinées, infectées par le VIH, sont
comparables à ceux des personnes vaccinées séronégatives pour ce virus, qu‟elles reçoivent
ou non un traitement antirétroviral (Denny et al., 2013).
I.1.11.4. Nouveaux vaccins potentiels en cours de mise au point
Pour accroître la protection conférée par les vaccins anti-HPV, il a été mis au point un vaccin
dans lequel le nombre de types de HPV est passé à 9 par addition des types 31, 33, 45, 52 et
58 au vaccin quadrivalent. Ce vaccin nano-valent est actuellement en cours d‟évaluation
réglementaire en vue d‟une éventuelle autorisation de mise sur le marché. Plusieurs autres
approches sont aussi explorées, dont un vaccin reposant sur la protéine de capside L2 du
HPV (WHO, 2014 ; Dochez et al., 2014).
I.2. Les néoplasies cervicales intra-épithéliales
I.2.1. Rappel anatomique et histologique du col utérin
Deux épithéliums composent le col de l‟utérus : au niveau de l‟exocol chargé en glycogène,
l‟épithélium est de type pavimenteux ou malpighien pluristratifié de couleur rose, il est en
continuité avec l‟épithélium de la muqueuse vaginale. Au niveau de l‟endocol, l‟épithélium
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est de type cylindrique glandulaire unistratifié de couleur rouge et muco-sécrétant. Entre les
deux épithéliums se trouve la jonction pavimento-cylindrique (JPC) (Blanc, 2005).
La JPC ou jonction exo-endocol correspond exactement à l‟orifice cervical externe c‟est-à
dire la réunion de deux épithéliums de hauteur différente: l‟un malpighien pluristratifié et
l‟autre cylindrique unistratifié. Mais, en pratique, sa structure et sa topographie varient avec
l‟âge.
I.2.2. Lésions précancéreuses cervicales ou dysplasie cervicale
I.2.2.1. Le concept
Le concept de maladie pré-invasive du col a été introduit pour la première fois en 1947. Il a
été reconnu que des transformations épithéliales ayant l‟apparence d‟un cancer invasif
pouvaient être identifiées uniquement au niveau de l‟épithélium (Pund, 1947). Des études
ultérieures ont montré que si ces lésions ne sont pas traitées, elles peuvent progresser vers le
cancer du col (Koss, 1963). Les progrès de la cytologie ont conduit à l‟identification des
lésions précoces appelées dysplasies, qui impliquent le développement futur probable d‟un
cancer.
Le concept de néoplasie cervicale intra-épithéliale du col (CIN) a été introduit en 1968, quand
Richart a indiqué que toutes les dysplasies étaient susceptibles d‟évoluer (Narducci, 2000). Il
est actuellement admis que la plupart des CIN régressent spontanément, sans traitement
(Ostor, 1993). Néanmoins, le terme CIN fait référence à une lésion qui pourrait progresser
vers le cancer. Ce terme est équivalent à celui de dysplasie.
La « néoplasie cervicale intra-épithéliale » (CIN) était une nomenclature de plus en plus
utilisée permettant de représenter le large spectre de la maladie. Dans de nombreux pays en
développement, la nomenclature dysplasie/carcinome in-situ de l‟OMS est toujours largement
en cours. Celle de Papanicolaou est universellement abandonnée car obsolète et celle du
Système Bethesda doit être utilisée pour les résultats du frottis. La classification du Système
Bethesda a été modifiée en 2001 en considérant l‟infection HPV (au même titre que les CIN I)
comme lésions intra épithéliales pavimenteuses de bas grade (LPIBG). L‟OMS recommande
la classification Bethesda de 2001 pour le compte-rendu de la cytologie (OMS, 2007). Le
tableau IV montre les différentes terminologies employées pour le compte-rendu des résultats
de la cytologie et de l‟histologie.
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Tableau IV : Différentes terminologies employées pour le compte-rendu des résultats de
la cytologie et de l’histologie (OMS, 2007)
Classification cytologique
Classification histologique
(employée pour le dépistage)
(employée pour le diagnostic)
Pap (frottis)
Système Bethesda
CIN
Classifications
descriptives OMS
Classe I
Normal
Normal
Normal
Classe II
ASC-US
Atypie
Atypie
CIN 1, y compris
Koïlocytose
condylome plan
Dysplasie légère
ASC-H
Classe III
LIEBG
Classe III
LIEHG
CIN 2
Dysplasie modérée
Classe III
LIEHG
CIN 3
Dysplasie sévère
Classe IV
LIEHG
CIN 3
Carcinome in situ
Classe V
Cancer invasif
Cancer invasif
Cancer invasif
Légende: CIN : néoplasie cervicale intraépithéliale ; LIEBG : lésion intraépithéliale
épidermoïde de bas grade ; LIEHG : lésion intraépithéliale épidermoïde de haut grade ; ASCUS : cellules épidermoïdes atypiques de signification indéterminée ; ASC-H : cellules
épidermoïdes atypiques ne permettant pas d‟exclure une lésion intraépithéliale épidermoïde
de haut grade.
I.2.2.2. Caractéristiques cliniques
Il n‟existe pas de symptômes spécifiques permettant de déceler la présence de dysplasie
cervicale. Cependant, il est possible que certaines patientes se plaignent d‟écoulements
excessifs par le vagin, ce qui peut être le fait d‟une infection surajoutée. Il n‟existe pas de
caractéristiques cliniques spécifiques de lésions précurseurs de cancers cervicaux pouvant être
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décelées à l‟examen au spéculum, mais nombre de ces lésions peuvent blanchir à l‟application
d‟une solution fraîchement préparée d‟acide acétique à 5%, ou peuvent être iodo-négatives à
l‟application de la solution de Lugol (puisqu‟elles ne contiennent pas de glycogène).
I.2.2.3. Diagnostic des dysplasies cervicales
Le diagnostic des dysplasies cervicales repose essentiellement sur leur dépistage précoce.
Technique
-
Inspection simple du col
L‟inspection du col de l‟utérus après la pose d‟un spéculum permet de noter la largeur du col,
sa longueur, l‟état de l‟orifice cervical ; l‟aspect de la muqueuse exocervicale, de la muqueuse
endocervicale, de la glaire cervicale.
-
Le test à l’acide acétique (Inspection visuelle à l‟acide acétique ou IVA)
L‟examen au spéculum est amélioré par l‟application de l‟acide acétique à 4 %. Il s‟agit
d‟inspecter le col utérin pour détecter les anomalies après avoir appliqué l‟acide acétique dilué
à 4 % qui dissout les secrétions protéiques, permettant ainsi la mise en évidence de la zone
blanchâtre d‟une lésion précancéreuse ou d‟un cancer. L‟IVA a une très grande sensibilité, ce
qui l‟a fait proposer comme méthode alternative au frottis dans les contextes où les ressources
sont limitées.
-
Le test de Schiller (Inspection visuelle au lugol ou IVL)
Le test de Schiller consiste à badigeonner au lugol, le col utérin exposé par le spéculum. Le
col apparaît alors uniformément coloré en brun acajou. Toute zone iodo-négative située au
niveau de la zone de transformation indique la pratique d‟un frottis cervico-vaginal ou d‟une
colposcopie avec biopsie dirigée à la recherche d‟une dysplasie.
-
Le frottis cervico-vaginal ou pap-test
C‟est un examen microscopique des cellules cervicales sur un frottis coloré par la technique
de Papanicolaou et qui permet d'identifier les CIN. Longtemps utilisé comme moyen de
dépistage de masse dans les pays développés, son coût élevé reste un handicap sérieux à son
accessibilité dans les pays pauvres.
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-
La colposcopie
Il s‟agit d‟une nouvelle procédure de dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du
col. La colposcopie est un examen simple non invasif du vagin et du col de l‟utérus à la
recherche de toute sorte de lésions en particulier les lésions pouvant conduire au
développement du cancer du col (lésions précancéreuses), mais aussi des cancers déjà
installés. Elle permet de localiser la lésion et de diriger la biopsie sur la zone suspecte du col.
Elle nécessite un matériel coûteux, appareil microscopique à fort grossissement, appelé
Colposcope et un personnel qualifié formé et entraîné.
La colposcopie présente plusieurs avantages : l‟exploration se fait directement sur le col en
entier et les parois vaginales ; le résultat est immédiat ; en cas de lésions, des biopsies
(prélèvement) ciblées peuvent se faire. C‟est très efficace pour le suivi des lésions
antérieurement identifiées.
L'examen colposcopique comprend trois ou quatre temps :
Examen sans préparation du col utérin avant et après nettoyage avec un coton sec.
L'examen du col utérin sous agrandissement optique et après utilisation de filtres de lumière
spécifiques, on peut mettre en évidence et étudier les réseaux de micro-vaisseaux sanguins qui
se trouvent sur la surface de l'exocol (la partie intra-vaginale du col utérin), les anomalies de
ces réseaux (la néovascularisation et l'anarchie de répartition) permettent de localiser les
zones anormales de l'exocol et de la zone de jonction.
Examen après application d'acide acétique à 4 % : les anomalies des revêtements du col
utérin apparaissent (elles prennent une coloration blanchâtre grâce à la coagulation des
protéines : zone blanche, mosaïque).
Examen après badigeonnage du col utérin au lugol : le lugol se fixe sur le revêtement
normal de l'exocol porteur de glycogène, cette fixation colore l'exocol en couleur brunâtre
sauf les lésions du revêtement de l'exocol qui sont dépourvues de glycogène et qui ne
prennent pas cette coloration (test négatif).
Biopsie colpoguidée du col utérin : suite à l'ensemble des observations précédentes, le
médecin peut parfois juger nécessaire de réaliser des biopsies au niveau des zones lésionnelles
individualisées, ces biopsies sont effectuées à l'aide des pinces à biopsies.
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-
La biopsie cervicale dirigée :
C‟est le prélèvement d‟un fragment de tissu cervical à l‟aide d‟une pince à biopsie sous
contrôle d‟un examen colposcopique sur les zones paraissant les plus pathologiques. La
biopsie doit avoir intéressé la zone de transformation où la majorité des lésions
précancéreuses du col débutent. Cela est confirmé à l‟histologie par la présence de glandes
endocervicales dans le stroma.
La figure 9 présente le développement histologique du cancer du col de l‟utérus.
Figure 9 : Développement histologique du cancer du col de l’utérus (Syrjänen et al., 2000)
I.3. Le Cancer du col de l’utérus
I.3.1. Le cancer invasif du col
I.3.1.1. Histoire naturelle du cancer du col de l’utérus
Le « Cancer » est un terme utilisé pour désigner la prolifération maligne, autonome et
anarchique de cellules. Une telle prolifération entraîne la formation de tumeurs qui peuvent
envahir des organes voisins ou distants, en détruisant les tissus normaux et en rivalisant pour
l‟utilisation de l‟oxygène et des nutriments. On parle de métastases quand de petits groupes de
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cellules se détachent de la tumeur originelle et sont transportés par voies sanguine et
lymphatique vers des sites distants, pour y former de nouvelles tumeurs similaires à la tumeur
originelle.
L‟infection persistante ou chronique avec un ou plusieurs types de HPV dits à « haut risque »
ou oncogéniques est la principale cause de carcinome cellulaire épidermoïde. Les types de
HPV oncogéniques les plus fréquents sont les types 16 et 18 que l‟on retrouve dans 70% de
tous les cas de cancer du col notifiés. Les autres types oncogéniques (31, 33, 45 et 58) sont
moins courants et leur prévalence varie selon les régions géographiques. Les types de HPV à
faible risque (6 et 11) ne sont pas associés au développement du cancer du col, mais sont à
l‟origine de verrues génitales. Les facteurs déterminants de l‟infection par le HPV, à la fois
chez l‟homme et chez la femme, sont directement liés au comportement sexuel, à savoir : la
précocité des rapports sexuels, la multiplicité des partenaires sexuels et si les partenaires ont
eux-mêmes plusieurs partenaires sexuels. L‟infection par des types de HPV à haut risque est
plus fréquente chez les jeunes femmes, avec un pic de prévalence de 25Ŕ30% chez les moins
de 25 ans. Dans la plupart des régions, cette prévalence décroît rapidement avec l‟âge. Si
l‟infection par des types de HPV à haut risque constitue la cause sous-jacente du cancer du
col, la plupart des femmes infectées ne vont pas développer cette maladie pour autant. En
effet, indépendamment du type viral, la plupart des infections HPV sont passagères et seul, un
petit nombre vont persister et encore moins nombreuses sont celles qui déboucheront sur des
lésions précancéreuses ou un cancer invasif du col (OMS, 2007):
 cofacteurs liés au HPV : type viral ; infection simultanée avec plusieurs types
oncogéniques ; quantité importante de virus (forte charge virale).
 facteurs d‟hôte : statut immunitaire : chez les individus souffrant d‟immunodéficience
(comme celle provoquée par l‟infection VIH), les infections à HPV ont plus souvent
tendance à persister et le développement de lésions précancéreuses et cancéreuses est
plus rapide ; parité : le risque de cancer du col augmente avec une parité plus
importante.
 facteurs exogènes : tabagisme ; co-infection avec le VIH ou d‟autres germes transmis
sexuellement, comme le virus herpes simplex 2 (HSV-2), Chlamydia trachomatis et
Neisseria gonorrhoeae ; utilisation prolongée de contraceptifs oraux (> 5 ans) (OMS,
2007).
Les patientes atteintes d‟un cancer du col utérin ont souvent un ou plusieurs des symptômes
suivants : saignements inter menstruels, saignement post-coïtal, saignement postThèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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ménopausique, écoulement séro-purulent excessif, douleurs dorsales, douleurs abdominales
basses (OMS, 2007).
I.3.2.2. Classification anatomo-pathologique des cancers invasifs du col de l’utérus
Le système de classification en stades du cancer du col utérin actuellement utilisé est celui
proposé par la Fédération internationale de gynécologie-obstétrique (FIGO) (OMS, 2007).
L‟OMS a proposé également une classification histologique des cancers du col de l‟utérus.
Classification clinique des cancers du col utérin selon la FIGO :
 Stade I : carcinome limité au col utérin
Stade IA : cancer invasif identifié par analyse microscopique uniquement. L‟invasion est
limitée à l‟invasion stromale mesurée, avec une extension maximale en profondeur de 5mm et
une extension latérale ne dépassant pas les 7mm.
Stade IB : les lésions cliniques sont limitées au col ou bien les lésions précliniques sont plus
importantes que dans le stade IA. Toute lésion clinique, macroscopique, visible et confinée au
col, même avec une invasion microscopique superficielle, est classée stade IB.
 Stade II
Le stade II désigne le carcinome s‟étendant au-delà du col mais sans atteindre les parois
pelviennes. Le carcinome a atteint le vagin, mais pas au-delà du tiers inférieur.
Stade IIA : pas d‟atteinte paramétriale évidente. L‟invasion touche les deux tiers supérieurs du
vagin.
Stade IIB : atteinte paramétriale évidente, mais pas jusqu‟à la paroi pelvienne.
 Stade III
Stade IIIA : pas d‟extension à la paroi pelvienne mais atteinte du tiers inférieur du vagin.
Stade IIIB : extension à la paroi pelvienne ou hydronéphrose.
 Stade IV
Stade IVA : extension de la tumeur aux organes pelviens adjacents.
Stade IVB : extension aux organes distants.
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Classification OMS histologique des tumeurs du col utérin (OMS, 2004) :
Tumeurs épithéliales
Tumeurs épidermoïdes et précurseurs
Carcinome épidermoïde (SAI)
Kératinisant
8070/3
8071/3
Non kératinisant 8072/3
A cellules basales
Verruqueux
8083/3
8051/3
Condylomateux 8051/3
Papillaire 8052/3
Lymphoépithélial
8082/3
A cellules transitionnelles
8120/3
Carcinome épidermoïde avec invasion précoce (micro invasif) 8076/3
Néoplasie intraépithéliale épidermoïde
Néoplasie cervicale intraépithéliale (CIN3)
8077/2
Carcinome épidermoïde in situ 8070/2
Lésions cellulaires épidermoïdes bénignes
Condylome accuminé
Papillome épidermoïde
8052/0
Polype fibroépithélial
Tumeurs glandulaires et précurseurs
Adénocarcinome
8140/3
Adénocarcinome mucineux
8480/3
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Endocervical
8482/3
De type Intestinal
8144/3
A cellules en bague à chaton
8490/3
A déviation minimale 8480/3
Villeux 8262/3
Adénocarcinome endométrioïde 8380/3
Adénocarcinome à cellules claires
8310/3
Adénocarcinome séreux 8441/3
Adénocarcinome mésonéphroïde
9110/3
Adénocarcinome avec invasion précoce
Adénocarcinome in situ
8140/3
8140/2
Dysplasie glandulaire
Lésion glandulaire bénigne
Papillome Müllerien
8560/3
Polype de l'endocol
8015/3
Autres tumeurs épithéliales 8015/3
Carcinome adénosquameux
Carcinome à cellules vitreuses
Carcinome adénoïde kystique
8200/3
Carcinome adénoïde basal 8098/3
Tumeurs neuro-endocriniennes
Carcinoïde
8240/3
Carcinoïde atypique
8249/3
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Carcinoïde à petites cellules
8041/3
Carcinome neuroendocrine à grandes cellules 8013/3
Carcinome indifférencié
8020/3
I.3.2.3. Mécanismes de la carcinogénèse
Les papillomavirus sont des virus lytiques. La transformation cellulaire résulte d‟une
prolifération cellulaire exagérée, stimulée par les protéines E6 et E7, en réponse à l‟infection
abortive associée à la persistance virale. De tels cycles abortifs sont observés en particulier au
niveau des zones de jonction entre épithélium malpighien et épithélium glandulaire.
L‟évolution d‟une infection par un HPV oncogène vers un cancer nécessite la coopération de
plusieurs protéines virales interférant avec le cycle cellulaire normal. Deux oncoprotéines, E6
et E7, dont les propriétés transformantes ont été démontrées in vitro et in vivo, sont
essentiellement impliquées. E5 possède également des propriétés transformantes, mais son
mécanisme d‟action est moins connu. Selon le type viral, cutané ou muqueux, les mécanismes
moléculaires impliqués sont différents (Doorbar, 2005 ; Lazarczyk et al., 2009 ; Yugawa et
Kiyono, 2009).
HPV génitaux muqueux
L‟infection par un HPV est une condition nécessaire au développement d‟un cancer du col
utérin, comme en témoigne la présence du génome viral, retrouvée dans 99,9 % des cancers
du col et dans plus de 80 % des lésions de haut grade (Alain et al., 2010). L‟évolution d‟une
lésion de bas grade vers une lésion de haut grade puis un cancer nécessite la persistance de
l‟infection virale et s‟étend en général sur plusieurs années. Au niveau cellulaire, l‟évolution
d‟une dysplasie de bas grade vers une lésion de haut grade est associée à phase initiale de
prolifération cellulaire, avec production persistante des oncoprotéines E6 et E7 et diminution
de la réplication virale et de l‟expression des autres protéines virales. Puis surviennent des
anomalies de ségrégation des chromosomes, avec duplication des centrosomes, et divers
phénomènes épigénétiques entraînant une instabilité génétique et une aneuploïdie, sous
l‟influence des protéines E6 et E7, dérégulant l‟expression des protéines oncogènes virales.
Cet événement est associé à une augmentation de la dysplasie, et précède l‟intégration.
L‟intégration du génome viral dans le génome cellulaire constitue un événement majeur, qui
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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intervient dans les premières phases d‟évolution vers un cancer. C‟est un événement terminal
qui interrompt la réplication virale. Au cours de l‟intégration, le génome viral est clivé au sein
de séquences codant E1 ou E2, préservant les séquences codant E6 et E7. Cela affranchit la
synthèse de E6 et E7 du contrôle exercé par E2 au cours du cycle viral normal et contribue à
augmenter la dérégulation du cycle cellulaire. L‟intégration du génome viral est constamment
observée dans les cancers liés à HPV 18 alors qu‟elle n‟est pas systématique dans les cancers
liés à HPV 16.
Les HPV muqueux oncogènes se caractérisent essentiellement par les propriétés particulières
de leurs oncoprotéines E6 et E7 qui coopèrent pour assurer le maintien de la réplication virale
dans les cellules différenciées. E6 favorise la dégradation de la protéine p53, qui active
notamment l‟apoptose en cas de lésions de l‟ADN cellulaire, mais aussi celle d‟autres
protéines régulant le cycle cellulaire. E6 se lie à p53 en favorisant son ubiquitination et sa
destruction empêchant ainsi p53 de bloquer le cycle cellulaire en phase G1 et d‟induire
l‟apoptose cellulaire en réponse à l‟infection. Un second mécanisme, impliquant la
télomérase, inhibe la sénescence cellulaire liée à l‟érosion des chromosomes. E6 active
l‟expression de la sous-unité catalytique de la télomérase humaine (hTERT) qui porte la
fonction transcriptase inverse de cette protéine en dégradant son inhibiteur. Cette sous-unité
hTERT est naturellement activée dans les cellules souches, et dans certains cancers. Les
protéines E6 des HPV à haut risque oncogène possèdent également un motif capable de se lier
au domaine « PDZ » de nombreuses protéines régulatrices du cycle cellulaire. La protéine E7
interagit avec la protéine suppresseur de tumeur pRb en favorisant sa liaison à la calpaine, qui
dégrade partiellement pRb et provoque sa dégradation par le proteasome. Ceci empêche sa
liaison avec le facteur de transcription E2F dont l‟activité est régulée par pRb. Le relargage de
E2F favorise la transcription de nombreux gènes cellulaires impliqués dans la réplication de
l‟ADN et la progression de la cellule vers la phase S. E7 interagit également avec p16, p21,
p107 et p130, qui inhibent la réplication cellulaire. E7 interagit également avec p600, facteur
associé à pRb qui régule la dépendance d‟ancrage cellulaire et l‟expression des intégrines.
Elle favorise également l‟aneuploïdie, en dérégulant le contrôle des centrosomes, essentiel
pour la ségrégation des chromosomes au cours de la mitose. E6 serait également capable
d‟induire une polyploidie indépendamment de p53 (Yugawa et Kiyono, 2009).
Les protéines E6 des HPV à bas risque oncogène diffèrent des protéines des HPV à haut
risque, notamment par l‟absence de liaison à p53 et l‟absence de motif de liaison au domaine
PDZ (Lazarczyk et al., 2009). De même, le moindre pouvoir transformant des protéines E7
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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des HPV à bas risque oncogène est associé à une substitution d‟un acide aminé dans le site de
liaison à pRb. Enfin, les protéines E7 des HPV à bas risque n‟entraînent pas de surduplication des centrosomes.
Essentiellement étudiée chez HPV 16, E5 joue un rôle certain dans la prolifération et la
persistance virale. Elle intervient précocement dans l‟évolution des lésions et se trouve
fréquemment délétée en cas d‟intégration. Elle augmente les récepteurs EGF à la surface de la
cellule, facilite le trafic des vésicules intracellulaires, stimule plusieurs facteurs de
transcription et augmente la synthèse de E6 et E7. Son rôle promoteur de la réplication virale,
en facilitant l‟activité des facteurs de transcription AP1 dépendants du Zn2+ par liaison aux
protéines EVER dans la cellule, ouvre la voie ver de nouvelles recherches.
Figure 10 : Coopération des protéines E6, E7 et E5 des HPV muqueux génitaux dans la
persistance virale et l’oncogenèse virale (Alain et al., 2010)
Les protéines E5, E6 et E7 coopèrent non seulement pour favoriser l’échappement du virus à
la réponse immune mais aussi pour transformer les cellules basales et supra-basales.
L’activation de la prolifération cellulaire par inactivation des répresseurs de l’entrée en
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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phase S, la dérégulation de la ségrégation des chromosomes et l’augmentation de l’activité
télomérase contribuent à augmenter la fréquence des mutations dans les cellules en phase de
croissance. L’inhibition des facteurs cellulaires suppresseur de tumeur p53 et pRB empêche
la destruction des cellules transformées.
I.3.2.4. Diagnostic du cancer du col de l’utérus et dépistage
I.3.2.4.1. Les symptômes
Les cancers du col de l‟utérus sont généralement asymptomatiques et sont découverts, le plus
souvent, suite à un dépistage habituel par frottis cervico-utérin (FCU).
Les cancers in situ sont totalement asymptomatiques, tandis que les cancers micro-invasifs
peuvent également être asymptomatiques. Cependant, ils peuvent parfois entraîner des
symptômes qui pousseront la patiente à consulter. Les signes cliniques peuvent être :
 Une métrorragie provoquée, post-coïtale, c‟est-à-dire un saignement génital survenant
après une relation sexuelle ;
 Une métrorragie spontanée, survenant en dehors de la période des règles ;
 Une leucorrhée ;
 Une dyspareunie, douleur lors des rapports sexuels ;
 Et dans les formes plus avancées, on peut observer des douleurs, une difficulté à uriner
ou de faux besoins d‟aller à la selle.
I.3.2.4.2. Le diagnostic
Le diagnostic est porté, avec une fiabilité à 95 %, par le trépied frottis-colposcopie-biopsie. Le
diagnostic est histologique, le prélèvement est réalisé par biopsie qui est elle-même guidée par
un bilan colposcopique proposé après les résultats d‟une cytologie évocatrice. La cytologie
(FCU) est essentielle. L‟absence de signes évocateurs prouve l‟importance du frottis et du
suivi. C‟est pourquoi, le FCU est recommandé à raison de deux frottis normaux à un an
d‟intervalle, dès l‟âge de 20-25 ans, puis d‟un frottis tous les trois ans et ce, jusqu‟à l‟âge de
65 ans.
Au Bénin et au Burkina Faso, des campagnes de dépistage de masse du cancer du col de
l‟utérus sont périodiquement organisées dans les structures sanitaires des différentes régions
urbaine et rurale. Ces campagnes de dépistage de masse se font généralement par IVA/IVL.
Et les femmes chez qui IVA/IVL est positif, bénéficient d‟une colposcopie et de la réalisation
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 57
de biopsies selon les résultats de la colposcopie. Puis selon le cas, la femme reçoit un
traitement et/ou suivi des lésions du col de l‟utérus.
La détection des lésions précancéreuses par le frottis cervical et leur traitement conduit à une
réduction de 91 % du risque de cancer si on suit les recommandations et que l‟on se fait
dépister tous les trois ans (Kjaer et al. 2005 ; Hill et Vielh, 2005).
Il est à noter que le dépistage est une démarche en partie subjective qui dépend de la qualité
du prélèvement, des techniques de fixation et de coloration du frottis, de la compétence et de
l‟expérience du cytopathologiste.
I.3.2.4.3. Traitement des lésions précancéreuses du col utérin
Une dysplasie légère (CIN 1) dont le diagnostic a été confirmé par des examens histologiques
n‟est en général pas immédiatement traitée, en raison de la possibilité, pour bon nombre de
ces lésions, de régresser spontanément. Les patientes atteintes de telles lésions sont donc
réexaminées à intervalle allant de 3 à 6 mois et, si la lésion persiste sur une période de 1 à 2
ans, un traitement peut alors être envisagé. Cependant, dans les régions du monde où un suivi
correct ne peut être assuré, les lésions de bas grade pourront être traitées sans délai.
Les lésions de haut grade (CIN II et CIN III) confirmées histologiquement, sont traitées
rapidement, car elles représentent un risque plus élevé d‟évoluer vers des lésions plus graves.
Dans le cas des lésions précurseurs du cancer du col, différents traitements peuvent être
envisagés. Ces traitements sont en général répartis en deux catégories : traitements par
destruction et traitements par exérèse. Les traitements par destruction comprennent la
cryothérapie, la coagulation à froid, la diathermo-coagulation et la vaporisation au laser. Les
traitements par exérèse sont l‟électroconisation à l‟anse diathermique (ECAD), l‟excision au
laser, la conisation à froid et l‟hystérectomie. Il est important d‟effectuer un examen
colposcopique de la lésion avant traitement.
I.3.2.4.4. Traitement du cancer du col de l’utérus
Le traitement du cancer du col de l‟utérus dépend avant tout du stade. Il est fonction du stade
évolutif du cancer. D‟autres critères sont également à prendre en compte dans le choix
thérapeutique, tels que l‟âge de la patiente, son état de santé, la nulliparité et le désir de
conservation de la fertilité.
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La chirurgie et la radiothérapie associées ou non à la chimiothérapie, représentent les
principales méthodes de traitement du cancer du col de l‟utérus (OMS, 2007).
Le bilan d’extension
Comme pour tous les autres cancers, un bilan d‟extension doit être fait. Il permet d‟effectuer
un bilan de départ de l‟extension de la maladie, afin d‟adapter au mieux le choix
thérapeutique ainsi que le suivi. Il permet d‟évaluer la taille de la tumeur ainsi que son stade.
L‟extension du cancer du col est principalement loco-régionale. La tumeur s‟étend de proche
en proche vers le vagin, la vessie, le rectum, les uretères. L'extension lymphatique se fait vers
les ganglions pelviens.
L‟essaimage à distance est plus tardif et se fait essentiellement vers le foie et les poumons.
C‟est pourquoi le bilan d‟extension comporte :
 Un toucher vaginal et rectal, qui permet d‟évaluer l‟évolution locale ;
 Une IRM pelvienne ;
 Une radiographie pulmonaire ;
 Une échographie abdomino-pelvienne ;
 Une recherche de marqueurs tumoraux : SCC (Squamous Cell Carcinoma antigen)
pour le cancer épidermoïde et CA 125 pour l‟adénocarcinome ;
 Une cystoscopie et rectoscopie en cas de suspicion d‟atteinte vésicale et rénale.
Les traitements
Il s‟agit d‟un traitement multidisciplinaire, associant plusieurs traitements, tels que la
chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
La stratégie thérapeutique va être envisagée en fonction du stade initial de la tumeur, de l‟âge
de la patiente, de son état général, de son désir de conserver sa fertilité, du bilan d‟extension
et des facteurs histo-pronostiques de la tumeur (taille, type histologique, extension
ganglionnaire, extension métastatique). La décision des modalités du traitement est une
décision collégiale qui implique plusieurs spécialistes.
 La chirurgie
Le traitement chirurgical consiste en l‟ablation de la tumeur et des ganglions lymphatiques
pelviens. La chirurgie peut être :
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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 Une conisation, c‟est-à-dire une exérèse d‟une partie du col correspondant à un cône
ou un cylindre dont la base est exocervicale et le sommet endocervical, passant à
distance de la jonction pavimento-cylindrique ;
 Une amputation du col utérin ;
 Une hystérectomie.
La chirurgie est effectuée soit par voie vaginale, soit par coelioscopie ou par laparotomie. Le
traitement chirurgical peut être exclusif.
 La radiothérapie
Deux types de radiothérapies peuvent être utilisées et associées :
 La curiethérapie utéro-vaginale ou radiothérapie interne : une source radioactive est
introduite dans la cavité utérine et vaginale au contact de la tumeur ;
 La cobaltothérapie ou radiothérapie externe : la source radioactive est externe, à
distance de la tumeur.
La radiothérapie est parfois exclusive. Elle peut être utilisée avant la chirurgie (radiothérapie
néo-adjuvante) ou après (radiothérapie adjuvante).
La radiothérapie néo-adjuvante est réalisée avant la chirurgie. Elle peut être utilisée seule ou
en association à une chimiothérapie (radio-chimiothérapie concomitantes). Son but est de
détruire la tumeur ou de réduire sa taille afin qu‟elle soit plus facilement opérable. La
radiothérapie adjuvante est réalisée 4 à 6 semaines après la chirurgie. Elle peut aussi être
associée à une chimiothérapie. Le but est d‟éradiquer toutes les cellules cancéreuses qui
pourraient être restées dans la sphère génitale après la chirurgie.
 La chimiothérapie
On l‟associe généralement à la radiothérapie (avant ou après) pour augmenter l‟efficacité de
cette dernière, mais elle peut être exclusive.
La surveillance
Le but est de déceler une éventuelle récidive de la tumeur et ce, le plus précocement possible.
Les visites du suivi post-thérapeutique ont lieu trois mois après le traitement, puis tous les six
mois pendant cinq ans, puis une fois par an. Elles comprennent un examen clinique, un
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examen au spéculum, un frottis, un toucher vaginal et rectal. Parfois des examens associés
sont prescrits : radiographie pulmonaire, échographie abdomino-pelvienne, scanner
abdomino-pelvien, recherches des marqueurs tumoraux (SCC ou CA 125).
La majorité des récidives survient dans 75 à 80% des cas au cours de la première année et
dans 90 à 95% des cas à la fin de la deuxième année de surveillance.
I.3.2.4.5. Pronostic du cancer du col de l’utérus
Le pronostic du cancer du col de l‟utérus dépend essentiellement du stade de la maladie lors
de sa détection, de la taille de la tumeur et de l‟envahissement ganglionnaire. Le taux de
survie diminue également en fonction de l‟âge, de l‟état de santé de la patiente et de son état
nutritionnel. Des patientes anémiques ou VIH positif réagissent faiblement au traitement.
Les stades cliniques avancés sont associés à une fréquence accrue d‟invasion des vaisseaux
sanguins et lymphatiques, et par conséquent, à une dissémination dans les ganglions
lymphatiques pelviens et para-aortiques, et à des métastases à distance.
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CHAPITRE II : CADRE D’ETUDE,
MATERIEL ET METHODES
CHAPITRE II : CADRE D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES
II.1. Cadre d’étude
Les travaux de recherche se sont déroulés à Ouagadougou, capitale politique du Burkina Faso
avec des échantillons collectés dans la ville de Ouagadougou et dans celle de Parakou
(République du Bénin).
Tous les échantillons ont été acheminés au laboratoire de Biologie Moléculaire et de
Génétique (LABIOGENE) et au Centre de Recherche Biomoléculaire Pietro Annigoni
(CERBA) à Ouagadougou (Burkina Faso), où toutes les analyses de Biologie moléculaire ont
été réalisées grâce au plateau technique de pointe du CERBA/LABIOGENE, Université de
Ouagadougou.
La collecte des échantillons a été faite à Parakou (République du Bénin) dans le service
d‟anatomie et cytologie pathologique du Centre Hospitalier Universitaire Départemental du
Borgou et de l‟Alibori (CHUD-B/A) et à Ouagadougou (Burkina Faso) précisément à
l‟Hôpital Saint Camille de Ouagadougou (HOSCO, anciennement appelé Centre Médical
Saint Camille (CMSC)), au Centre d‟écoute pour jeunes de l‟Association Burkinabé pour le
Bien-Etre Familial (ABBEF) et dans le service d‟anatomie et cytologie pathologique du
Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO).
La République du Bénin est un pays francophone situé au Sud-Est de l‟Afrique occidentale
avec une superficie de 112 622 km2, il fait front au Sud, sur les eaux de l'Océan Atlantique du
Golfe de Guinée, sur 124 kilomètres, et s'allonge du Nord au Sud sur une distance d'environ
672 km. Il est limité au Nord-Ouest par le Burkina Faso, au Nord-Est par le Niger, à l'Ouest
par le Togo, à l'Est par le Nigeria et au Sud par l'Océan Atlantique (INSAE, 2004). La
population du Bénin compte 9 983 884 habitants dont 5 115 704 personnes de sexe féminin
soit 51,2% de la population totale. Parakou est la plus grande ville de la région septentrionale
du Bénin, elle compte plus de 200 000 habitants et elle est la préfecture du département du
Borgou (INSAE, 2013). Parakou abrite le CHUD-B/A.
Le CHUD-B/A est l‟hôpital de référence situé dans la partie septentrionale de la République
du Bénin. Il dispose d‟un service d‟Anatomie et cytologie pathologique ; d‟un service de
Gynécologie - Obstétrique ; d‟un service de Pédiatrie et de Néonatologie ; d‟un laboratoire de
Biochimie et de Biologie moléculaire ; d‟un laboratoire de Bactériologie, Hématologie,
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Parasitologie ; d‟une unité d‟Urgence médicale, d‟un service d‟Anesthésie-réanimation et des
urgences; d‟un service de Médecine générale ; d‟un service de Chirurgie viscérale ; d‟un
service de Traumatologie ; d‟une unité de kinésithérapie et de rééducation fonctionnelle ; d‟un
service de Neurochirurgie ; d‟un service de Psychiatrie ; d‟un service de Dermatologie ; d‟un
service
d‟Oto-rhino-laryngologie
et
de
chirurgie
cervico-faciale ;
d‟un
service
d‟Ophtalmologie ; d‟un service de Stomatologie ; d‟un service de Radiologie et d‟Imagerie
médicale ; d‟une Unité de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida ; etc.
Le Burkina Faso est un pays enclavé au cœur de l‟Afrique de l‟Ouest. Il fait frontière avec le
Mali, le Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d‟Ivoire avec une superficie de 274 000
km2 pour une population d‟environ 17 millions d‟habitants. La population est en majorité
jeune (plus de la moitié de la population à moins de 20 ans) et rurale avec 57,1 % de femmes
(INSD, 2009). Le Burkina Faso est un pays en développement; dont l‟économie repose sur
l‟agriculture, l‟élevage et l‟exploitation de l‟or. La capitale Ouagadougou est située au centre
du pays avec une population d‟environ 1.900.000 habitants. L‟espérance de vie était de 55,8
ans pour les hommes et de 57,5 ans pour les femmes en 2006.
LABIOGENE est un laboratoire de recherche rattaché à l‟Ecole Doctorale Sciences et
Technologies (ED/ST) de l‟Université de Ouagadougou. Il a reçu le label de Centre
d‟Excellence de l‟UEMOA.
Le CERBA est situé au secteur 51 de la ville de Ouagadougou. C‟est le Laboratoire National
de Référence du HPV (LNR-HPV) depuis février 2015. Le CERBA œuvre à la promotion du
développement de la santé au Burkina Faso et en Afrique par la formation de jeunes
médecins, pharmaciens et biologistes provenant de la sous-région Ouest Africaine. Ils
possèdent un plateau technique bien fourni et moderne.
Le CHU-YO est l‟hôpital de référence de la capitale du Burkina Faso (Ouagadougou). Il
dispose de plusieurs services dont le service d‟Anatomie et cytologie pathologique.
L‟HOSCO est une structure hospitalière située à Ouagadougou dans le district sanitaire de
Bogodogo. La ville de Ouagadougou se découpe en 5 districts sanitaires (Signoghin, Baskuy,
Nongremassom, Boulmiougou et Bogodogo). L‟HOSCO est situé au Secteur quatorze (14) et
comprend une maternité, un service de pathologie néonatale, un service de pédiatrie, un
service de santé maternelle et infantile (SMI), un dispensaire adulte, un dépôt
pharmaceutique, un cabinet dentaire, un service d'imagerie médicale avec tomodensitométrie
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et IRM, des consultations spécialisées et un laboratoire d'analyse biomédicale (parasitologie,
bactériologie, biochimie, hématologie, sérologie, immuno-virologie, biologie moléculaire).
Le centre d’écoute pour jeunes de l’ABBEF de Ouagadougou a été créé le 19 décembre
1979 et reconnu par le gouvernement burkinabè en 1981. Des fléaux vécus en milieu jeune
tels que les naissances rapprochées, les infanticides, les grossesses précoces et non désirées,
les avortements provoqués clandestins et la propagation des IST en milieu jeune, ont
contribué à la prise de conscience et à la nécessité de créer un cadre organisé pour
l‟information et la sensibilisation de la population. L‟ABBEF a pour mission de contribuer de
façon significative à l‟épanouissement de la population en général, et des groupes les plus
vulnérables en particulier, par l‟offre de services de santé de la reproduction de qualité. Le
centre d‟écoute pour jeunes de l‟ABBEF a été choisi parce qu‟il est particulièrement fréquenté
par les adolescentes, du fait de sa situation géographique proche de plusieurs établissements
scolaires et de l‟université de Ouagadougou.
II.2. Matériel et Méthodes
II.2.1. Type d’étude
Il s‟est agi d‟études transversales descriptives et analytiques pour les différents travaux
menés. De plus, en ce qui concerne la troisième étude, il y a une particularité de collecte
rétrospective des données.
II.2.2. Période d’étude
La première étude s‟est déroulée sur une période de trois mois, allant du 10 novembre 2012
au 10 janvier 2013.
La deuxième étude s‟est déroulée sur une période de trois mois, allant du 05 septembre 2013
au 04 décembre 2013.
La troisième étude s‟est déroulée sur une période de 6 mois, allant du 02 octobre 2014 au 10
31 mars 2015.
II.2.3. Population d’étude
II.2.3.1. Population A
La population de la première étude était constituée d‟une part, de femmes de la population
générale sans distinction d‟âge et en activité sexuelle, au statut HPV et VIH inconnu. Et
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d‟autre part, de femmes VIH séropositives et de la population générale sans distinction d‟âge
et en activité sexuelle, toutes positives au HPV 30‟S et /ou 50‟S selon deux études antérieures
(Djigma et al., 2011 ; Ouédraogo et al., 2011), par la technique PCR suivie d‟une reverse
hybridation sur des bandelettes nitrocellulosiques mais dont le kit ne permettait pas de
préciser les génotypes 31, 33, 35, 39 pour les HPV30‟S et les génotypes 51, 52, 56, 58, 59
pour les HPV50‟S.
II.2.3.2. Population B
La population de la deuxième étude était constituée d‟adolescentes sexuellement actives âgées
de 15 à 19 ans, vues dans le centre de santé pour jeunes à Ouagadougou, soit en consultation
gynécologique soit pour un dépistage volontaire du VIH.
II.2.3.3. Population C
La population d‟étude était constituée de tissus archivés fixés dans du formol et enrobés de
paraffine, de janvier 2009 à juillet 2015 au service d‟anatomie et cytologie pathologique
résultant des pièces de biopsie, d‟hystérectomie ou de conisation du col de l‟utérus des
femmes, ayant un diagnostic histologique confirmant un cancer du col de l‟utérus ou une
CIN2 et CIN3. Ces tissus archivés étaient répartis en deux grands groupes à savoir : les tissus
provenant du service d‟anatomie et cytologie pathologiques du CHU-YO (Burkina Faso) et
ceux provenant du service d‟anatomie et cytologie pathologiques du CHUD-B/A (République
du Bénin).
II.2.4. Echantillonnage
II.2.4.1. Taille de l’échantillon
Au total 688 échantillons du col de l‟utérus ont été analysés par PCR en temps réel et sont
répartis comme suit :
Première étude :
 180 échantillons endocervicaux de femmes de la population générale et de femmes
VIH séropositives ; ayant fait l‟objet d‟une publication scientifique (1 er article issu de
la thèse).
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Deuxième étude :
 200 adolescentes sexuellement actives ; ayant fait l‟objet d‟une publication
scientifique (2ème article issu de la thèse).
Troisième étude :
 78 tissus archivés de cancer du col de l‟utérus et de CIN de haut grade à Parakou
(République du Bénin) ; ayant fait l‟objet d‟une publication scientifique (3 ème article
issu de la thèse. Article soumis) ;
 118 tissus archivés de CIN de haut grade à Ouagadougou ; ayant fait l‟objet d‟une
publication scientifique (4ème article issu de la thèse. Article soumis) ;
 112 tissus archivés de cancer du col de l‟utérus à Ouagadougou ; ayant fait l‟objet
d‟une publication scientifique (5ème article issu de la thèse. Article soumis).
II.2.4.2. Ecouvillonnage du canal endocervical
Après avoir mis en évidence le col de l‟utérus à l‟aide d‟un spéculum, on introduit un
écouvillon stérile à bout cotonné dans l‟endocol et à l‟exocol au niveau de la zone de jonction.
Puis après trois mouvements de rotation dans le sens contraire des aiguilles d‟une montre,
nous avions prélevé les cellules de la jonction pavimento-cylindrique où débutent toutes les
lésions précancéreuses du col de l‟utérus.
L‟échantillon ainsi collecté est ensuite introduit dans un tube d‟extraction de 1,5mL contenant
le milieu de transport (Transport medium) et conservé à - 20°C en attendant l‟extraction de
l‟ADN.
II.2.4.3. Prélèvement des tissus archivés fixés au formol et inclus en paraffine
Les registres du service d‟anatomie et cytologie pathologique du CHUD-B/A et du CHU-YO
ont servi à l‟identification des blocs de paraffine contenant les tissus archivés au diagnostic
histologique de CIN et de cancer du col de l‟utérus. Les blocs contenant les tissus de CIN 2,
CIN3 et de cancer du col utérin de Parakou et de Ouagadougou ont fait l‟objet de coupe au
microtome dans le service d‟anatomie et cytologie pathologique du CHU-YO à Ouagadougou
au Burkina Faso.
Quatre à cinq sections de tissus d‟épaisseur ≤ à 20 µm ont été coupées pour chaque
échantillon éligible. Avant de procéder à la section des tissus au microtome, les blocs ont été
placés à -20°C pendant 1heure. Les sections de tissus obtenues ont été introduites dans des
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 67
tubes eppendorfs nuclease-free après avoir enlevé l‟excès de paraffine. Les échantillons ainsi
collectés ont été acheminés au laboratoire de Biologie moléculaire et de génétique
(CERBA/LABIOGENE, Université de Ouagadougou) pour les analyses moléculaires.
Les figures 11 et 12 présentent respectivement les blocs de paraffine contenant les tissus du
col de l‟utérus et le microtome, appareil ayant servi à faire les sections de tissus.
Figure 11 : Blocs de paraffines contenant les tissus archivés du col de l'utérus
Figure 12 : Microtome LEICA-RM-2135
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 68
II.2.5. Extraction de l’ADN du HPV
II.2.5.1. Extraction de l’ADN du HPV à partir des échantillons obtenus par
l’écouvillonnage du canal endocervical
L‟ADN du HPV a été extrait à partir du liquide biologique contenant les cellules de la
jonction pavimento-cylindrique issu de l‟écouvillonnage endocervical conservé dans le
Transport medium à -20°C. Cette extraction a été faite à l‟aide du kit «DNA-Sorb-A» (Sacace
biotechnologies®, Italie, Ref K-1-1/A, lot 12J12I705), en suivant le protocole fourni par le
fabricant (confère Annexe 6).
II.2.5.2. Extraction de l’ADN du HPV à partir des tissus fixés et inclus en paraffine
Le kit FFPE DNA Purification (NORGEN BIOTEK, Canada) a servi à extraire l‟ADN du
HPV à partir des tissus archivés fixés au formol et inclus en paraffine et conservés de 2009 à
2015. Avant de procéder à l‟extraction proprement dite, les échantillons ont été déparaffinés
avec du xylène.
Déparaffinage des échantillons du Bénin: il a consisté à ajouter 1mL de xylène aux
échantillons, mixer au vortex et incuber à 50°C pendant 5 min ; centrifuger à 14000 RPM
pendant 2min ; jeter le surnageant sans perturber le culot ; ajouter 1mL d‟éthanol absolu,
mixer au vortex et centrifuger pendant 2min à 14000 RPM ; jeter le surnageant et répéter cette
étape puis sécher le culot à température ambiante. Il est important de faire évaporer
complètement l‟éthanol à cette étape.
Déparaffinage des échantillons du Burkina Faso : les échantillons de Ouagadougou étaient
fixés au Bouin dans la majorité des cas. Le bouin est connu pouvant rendre impossible
l‟immunohistochimie ou inhiber la PCR. Alors les échantillons ont été traités avec du PBS
10% et le protocole de déparaffine a été donc modifié comme suit :
Un (1) mL de xylène a été ajouté à l‟échantillon, mixé au vortex et incubé à 50°C pendant 10
minutes puis centrifuger à 14000 RPM pendant 2 minutes. Après centrifugation, le surnageant
été éliminé et l‟étape a été répété avec le xylène pour une deuxième fois.
Après l‟étape de xylène, nous avons ajouté 1 mL d‟éthanol absolu à l‟échantillon que nous
avons ensuite mixé au vortex puis centrifugé à 14000 RPM pendant 2 minutes. Le surnageant
a été jeté et l‟étape à l‟éthanol a été répété pour une seconde fois.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 69
Après l‟élimination de l‟éthanol la deuxième fois, nous avons ajouté 1 mL de solution de PBS
10%, que nous avons passé au vortex, puis centrifugé à 14000 RPM pendant 2 minutes. Nous
avons éliminé le PBS et repris une deuxième fois cette étape.
Nous avons ensuite fait sécher l‟échantillon à la température ambiante car il est important de
faire disparaître toute trace de PBS. Le séchage peut prendre environ 3 heures.
Extraction proprement dite : après le déparaffinage au xylène, l‟extraction proprement dite de
l‟ADN du HPV a consisté en l‟application des étapes suivantes : la lyse des cellules, le
chauffage par incubation à 50°C pendant 1heure suivi de 90°C pendant 1 heure pour faire
libérer le matériel génétique, la précipitation de l‟ADN avec l‟éthanol absolu, la fixation de
l‟ADN aux colonnes suivie de trois séries de lavage des colonnes et l‟élution de l‟ADN. Cette
extraction a été faite en suivant le protocole décrit par le fabricant (confère annexe 7).
L‟extrait d‟ADN ainsi obtenu a été conservé au congélateur à -80°C en attendant
l‟amplification par PCR. La figure 13 illustre les différentes étapes de l‟extraction de l‟ADN à
partir des tissus fixés et inclus en paraffine.
4
1
5
2
6
3
Figure 13 : Illustration des principales étapes de l’extraction d’ADN à partir des tissus
fixés et inclus en paraffine (Qiagen, 2010)
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 70
II.2.6. Tests PCR en temps réel
II.2.6.1. Principe de la PCR en temps réel
Le principe de la PCR en temps réel repose sur le suivi cycle par cycle de la réaction
d‟amplification enzymatique au moyen d‟une molécule reporter fluorescente capable
d‟émettre dans des conditions bien définies un rayonnement fluorescent dont l‟intensité sera
directement mesurée à un moment donné au cours de chaque cycle PCR (Tse, 2003).
II.2.6.2. Détection des génotypes HPV-HR par PCR en temps réel
La PCR a été faite sur l‟appareil SaCycler-96 Real Time PCR v.7.3 (Sacace Biotechnologie,
Italie). La durée de l‟amplification était de 1heure 45 minutes pour une plaque.
Une plaque de 96 puits correspondait à 21 échantillons. Au total pour la PCR des 688
échantillons, nous avons réalisée plus de 3000 réactions PCR en sachant qu‟il faut 4 réactions
PCR pour chaque échantillon et 8 à 12 réactions PCR pour les contrôles à chaque plaque.
Détection des génotypes avec le kit « HPV High Risk Typing Real-TM» Ref TV26100FRT, lot 17J12P486 (Sacace biotechnologies®, Italie)
La première et la deuxième étude ont utilisé un kit d‟amplification permettant de rechercher
12 génotypes HPV à haut risque. Le protocole de préparation du mélange réactionnel PCR
était le suivant : nous avons ajouté 60 μL de Hot Start DNA Polymerase dans 1,1 mL de PCRbuffer-FRT et mixé au vortex. Quatre-vingt-dix (90) μL de ce Mix a été ajouté dans chacun
des quatre tubes PCR-mix-1 à savoir : PCR-mix-1 « 16, 18, 31 », PCR-mix-1 « 39, 45, 59 »,
PCR-mix-1 « 33, 35, 56 » et PCR-mix-1 « 51, 52, 58 » puis nous avons mixé au vortex.
Ensuite, nous avons introduit 8μL de cette réaction Mix « 16, 18, 31 » dans le premier tube
PCR, 8μL de la réaction Mix « 39, 45, 59 » dans le deuxième tube PCR, 8μL de la réaction
Mix « 33, 35, 56 » dans le troisième tube PCR et 8μL de la réaction Mix « 51, 52, 58 » dans le
quatrième tube PCR.
Nous avons ajouté 5μL d‟ADN des différents échantillons dans les quatre tubes PCR
correspondant à l‟échantillon. Nous avons préparé 4 contrôles négatifs et 4 contrôles
positifs en ajoutant 5μL de DNA-buffer dans les 4 tubes PCR correspondant au contrôle
négatif et 5μL de Positive Controls C+ dans les 4 tubes PCR correspondant au contrôle
positif. Le volume total de la réaction était de 13 μL.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Détection des génotypes avec le kit « HPV Genotypes 14 Real-TM Quant » (Sacace
biotechnologies®, Italie, Ref V67-100FRT)
Pour la troisième étude sur les lésions précancéreuses et cancéreuses histologiquement
confirmées à Parakou et à Ouagadougou, nous avons utilisé un kit d‟amplification permettant
de rechercher 14 génotypes HPV à haut risque. Il s‟agit du kit « HPV Genotypes 14 Real-TM
Quant » qui est un test PCR en temps réel multiplexe in vitro, pour la détection qualitative et
quantitative et le génotypage de 14 HPV-HR (HPV-16 ; 18 ; 31 ; 33 ; 35 ; 39 ; 45 ; 51 ; 52 ;
56 ; 58 ; 59 ; 66 et 68). Ces génotypes HPV-HR (de la famille des Papillomaviridae), analysés
dans cette étude appartiennent au genre Alphapapillomavirus et aux espèces Human
papillomavirus 5, 6, 7 et 9.
Chaque échantillon a fait l‟objet d‟amplification multiplexe dans 4 tubes et chaque tube
contenait des amorces des régions cibles (gène L1 et oncoprotéines E6 et E7) de trois ou
quatre types de HPV-HR et du gène bêta-globine humain comme contrôle interne. S‟il y a un
excès de paraffine ou une quantité insuffisante de cellules épithéliales, le contrôle interne peut
ne pas être détecté.
Pour chaque échantillon nous avons respectivement pour les 4 tubes : PCR-mix-1 16, 18, 31,
IC ; PCR-mix-1 39, 45, 59, IC ; PCR-mix-1 33, 35, 56, 68 ; PCR-mix-1 51, 52, 58, 66. Les
étapes pré-PCR ont consisté à : préparer la solution Mix (PCR-buffer-FRT + Hot Start DNA
Polymerase) et la solution Reaction Mix (solution Mix + chaque PCR-mix-1).
Introduire, pour chaque échantillon, 15 μL de la solution Reaction Mix dans les 4 tubes et
ajouter 10 μL de l‟ADN extrait. Le volume total de la réaction était de 25 μL. Ce mélange
réactionnel PCR contenu dans des microtubes stériles de 0,2 mL a été introduit sur la plaque
du SaCycler-96 Real Time PCR v.7.3 (Sacace Biotechnologie, Italie) pour amplification.
Le programme d’amplification était le même pour les deux kits d‟amplification:
 un (1) cycle de 95°C pendant 15 minutes ;
 cinq (5) cycles de 95°C pendant 5secondes suivi de 60°C pendant 20 secondes et de
72°C pendant 15 secondes ;
 et enfin 40 cycles de 95°C pendant 5secondes suivi de 60°C pendant 30 secondes et
72°C pendant 15 secondes.
La figure 14 montre distribution des échantillons sur la plaque du SaCycler-96.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 72
Figure 14 : Distribution des échantillons sur la plaque du SaCycler-96 Real Time PCR
v.7.3 (Sacace Biotechnologie, Italie) (Sacace, 2014)
Interprétation des résultats
Nous avons quatre types de fluorescences à savoir : Fam, Hex/Joe, Rox et Cy5. La PCR est
valide si les contrôles positifs et les standards ont un signal pour tous les fluorochromes Fam,
Hex/Joe, Rox et Cy5 et aucun signal pour le contrôle négatif.
La figure 15 montre un exemple de l‟‟intensité des fluorescences Fam, Hex, Rox, Cy5 émises
en fonction du nombre de cycle.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 73
Figure 15 : Exemple d’intensité de fluorescences FAM/HEX/ROX/CY5 émises en
fonction du nombre de cycle (Sacace, 2014)
Les résultats sont interprétés avec le Programme Microsoft Excel „„HPV Typing Real-Time
Results Matrix.xls’’ du kit « HPV High Risk Typing Real-TM» (Sacace biotechnologies®,
Italie) et le programme Microsoft Excel « HPV Genotypes 14 Real-TM.xls » du kit « HPV
Genotypes 14 Real-TM Quant » (Sacace biotechnologies®, Italie) fournis par le fabricant.
Les figures 16 et 17 illustrent le programme Microsoft Excel « HPV Genotypes 14 RealTM.xls » (Sacace biotechnologies®, Italie).
Figure 16 : Interprétation des résultats pour la détection des génotypes HPV-HR
(Sacace, 2014)
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Legende : FAM détecte les génotypes HPV 16, 39, 33,58 ; JOE/HEX détecte les génotypes
HPV 31, 45, 35,52 ; ROX détecte les génotypes HPV 18, 59, 68, 66 ; Cy5 détecte les
génotypes HPV 56 et 51 (dans les tubes PCR-mix-1 “33-35-56-68” et PCRmix-1 “51-52-5866”).
Figure 17 : Programme Microsoft ® Excel “HPV Genotype 14 Real-TM.xls” (Sacace,
2014)
II.2.7. Analyses statistiques
Les données ont été traitées et analysées sur micro-ordinateur à l‟aide des logiciels SPSS
17 .0, Epi Info 6. et Microsoft Office Excel 2007. Le test de Chi carré a été utilisé pour les
comparaisons des proportions. La différence a été significative pour p <0,05. L‟intervalle de
confiance à 95%, (95% CI) de la prévalence des pathologies a été calculé pour déterminer la
précision des données.
II.2.8. Considérations éthiques
Cette étude a obtenu l‟approbation du Comité d‟Ethique pour la Recherche en Santé du
Burkina Faso (CERS), du comité d‟éthique de l‟Hôpital Saint Camille, du Comité d‟Ethique
de Recherche CER-ISBA de la République du Bénin et l‟autorisation des responsables des
services d‟anatomie et de cytologie pathologiques du CHUD-B/A et du CHU-YO. L‟étude a
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 75
été réalisée en tenant compte du consentement libre et éclairé des femmes et des adolescentes.
Le respect de la confidentialité et l‟anonymat par rapport aux informations fournies était de
mise.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 76
CHAPITRE III : RESULTATS
CHAPITRE III : RESULTATS
III.1. Résultats des travaux de la première étude
Prévalence des génotypes HPV à haut risque dans trois populations de femmes à
Ouagadougou (Burkina Faso).
L‟objectif de cette étude était de caractériser par PCR en temps réel les génotypes HPV au
sein des familles 30‟S et 50‟S et leur prévalence chez les femmes de la population générale et
les femmes VIH séropositives à Ouagadougou.
III.1.1. Contexte et but de la première étude
Deux études antérieurs réalisées dans notre laboratoire à Ouagadougou en 2011 par Djigma et
al., et Ouédraogo et al., avaient montré une prévalence élevée des HPV-HR 30‟S et 50‟S
(Djigma et al., 2011 ; et Ouédraogo et al., 2011). Mais le kit utilisé ne permettait pas de
préciser les différents génotypes HPV au sein des familles 30‟S et 50‟S. Cette première étude
était en partie, une suite des deux études antérieures. Le but de cette étude était de déterminer
d‟une part, les différents génotypes au sein des familles HPV-30‟S et HPV-50‟S détectés dans
deux de nos études antérieures par la technique PCR/Hybridation et d‟autre part, de
diagnostiquer par PCR en temps réel, douze génotypes HPV-HR chez des femmes de la
population générale à Ouagadougou.
III.1.2. Résultats du premier article
Prévalence des genotypes HPV à haut risque (HPV-30’s et HPV-50’s) dans trois
populations de femmes à Ouagadougou (Burkina Faso).
Theodora M. Zohoncon, Cyrille Bisseye, Florencia W. Djigma, Albert T. Yonli, Tegwinde
R. Compaore, Tani Sagna, Djeneba Ouermi, Charlemagne M.R. Ouédraogo, Virginio Pietra,
Jean-Baptiste Nikiéma, Simon A. Akpona and Jacques Simpore. Prevalence of HPV HighRisk Genotypes in Three Cohorts of Women in Ouagadougou (Burkina Faso). Mediterr J
Hematol Infect Dis 2013; 5(1):e2013059. doi: 10.4084/MJHID.2013.059.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Population d’étude
Cent quatre-vingt (180) femmes réparties en trois (3) populations ont été retenues dans cette
étude. La population générale 1 était constituée de 63 femmes de statut HPV inconnu
recrutées de novembre 2012 à janvier 2013. Ces femmes ont également bénéficié d‟un
dépistage des lésions précancéreuses par IVA/IVL. La population générale 2 était constituée
de 34 femmes dépistées positives pour les HPV à haut risque HPV30‟S et HPV50‟S par
l‟étude de Ouédraogo et al. en 2011. La population de femmes VIH-1 séropositives était
constituée de 83 femmes diagnostiquées positives au HPV 30‟S et/ou HPV50‟S par l‟étude de
Djigma et al. en 2011.
Caractéristiques sociodémographiques, sexuelles et comportementales des femmes
infectées au HPV-HR
Le tableau V présente les caractéristiques sociodémographiques des femmes incluses dans
l‟étude. Les moyennes d‟âge des femmes des populations générales 1 et 2 infectées au HPVHR étaient respectivement de 33,2 ± 8,3 ans (21-51) et de 31,5 ± 10,3 ans (19-60). Chez les
femmes VIH-1 séropositives, l‟âge moyen était de 33,7 ± 6,2 ans (20-53).
La majorité des femmes infectées au HPV-HR était mariée et avait un faible niveau
d‟éducation. La quasi-totalité des femmes de l‟étude avait un seul partenaire sexuel.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Tableau V : Caractéristiques sociodémographiques, sexuelles et comportementales des
femmes infectées au HPV à haut risque
Age
≤ 30 ans
>30 ans
Age au moment du premier
rapport sexuel
˂ 20 ans
≥ 20 ans
Non précisé
Utilisation de préservatif
Oui
Non
Parfois
Non précisé
Contraception orale
Oui
Non
Non précisé
Nombre de partenaires sexuels
Aucun
1
≥2
Non précisé
Situation matrimoniale
Célibataire
Mariée
Veuve
Divorcée
Niveau d’éducation
Aucun
Primaire
Secondaire
Supérieure
Consommation de tabac
Oui
Non
Statut VIH
Inconnu
Négatif
Positif
Femmes de la
population
générale 1
HPV positif
n (%)
Femmes de la
population
générale 2
HPV positif
n (%)
Femmes VIH
séropositives
8(42,1)
11(57,9)
21(61,8)
13(38,2)
27(32,5)
56(67,5)
11(57,9)
8(42,1)
-
25(73,5)
9(26,5)
-
50(60,2)
19(22,9)
14(16,9)
3(15,8)
12(63,2)
4(21 ,0)
-
2(5,9)
19(55,9)
8(23,5)
5(14,7)
31(37,3)
14(16,9)
15(18,1)
23(27,7)
1(5,3)
18(94,7)
-
5(14,7)
29(85,3)
-
61(73,5)
21(25,3)
1(1,2)
0(0,0)
19(100)
0(0,0)
-
0(0,0)
28(82,4)
1(2,9)
5(14,7)
0(0,0)
52(62,7)
0(0,0)
31(37,3)
6(31,6)
11(57,9)
2(10,5)
-
9(26,5)
24(70,6)
1(2,9)
-
12(14,5)
43(51,8)
18(21,7)
10(12,0)
10(52,6)
4(21,1)
2(10,5)
3(15,8)
12(35,3)
5(14,7)
10(29,4)
7(20,6)
28(34,1)
29(35,4)
22(26,9)
3(3,7)
0(0,0)
19(100)
0(0,0)
34(100)
0(0,0)
83(100)
7(36,8)
9(47,4)
3(15,8)
-
0(0,0)
0(0,0)
83(100)
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HPV positif
n (%)
Page 80
Prévalence des génotypes HPV-HR
Les douze (12) génotypes HPV ont été identifiés chez les femmes. Le Tableau VI montre la
répartition des génotypes HPV-HR chez les femmes de la population générale 1. Les
génotypes HPV-HR les plus fréquents chez l‟ensemble des 180 femmes
étaient
respectivement HPV 35 (29,4%) et HPV 52 (29,4%) suivi de HPV 31 (26,1%), HPV-18
(25,0%), HPV 58 (20,6%), HPV 56 (18,9%), HPV 51 (14,4%), HPV 59 (13,9%), HPV 45
(12,8%) et HPV 33 (11,1%). Les génotypes les moins fréquents étaient les HPV 16 (7,2%) et
HPV 39 (6,7%).
Chez les femmes VIH-1 séropositives, le génotype le plus fréquent, était le HPV 35 avec une
prévalence de 49,4% tandis que HPV 39 (9,6%) était le génotype le moins fréquent.
Parmi les femmes de la population générale 1, nous avons 30,20% (19/63) de femmes qui
étaient infectées par au moins un HPV-HR. HPV 52 (15, 9%) était le plus prévalent chez ces
dernières et HPV16 (1,6%) le moins fréquent. La prévalence cumulée des HPV30‟S et
HPV50‟S était de 43,0% dans la population générale 1. Tandis que le génotype le plus
fréquent dans la population générale 2 était le HPV 52 (14,50%) suivi des génotypes HPV 58
(13,3%), HPV 35 (10,8%) et HPV 31 (8,4%) (Tableau VI).
Le tableau VII présente les fréquences des douze génotypes HPV-HR chez les femmes VIH
séropositives et les femmes de statut VIH inconnu.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Tableau VI : Prévalence des douze génotypes HPV-HR chez les 63 femmes de la
population générale de statut HPV inconnu
HPV
Génotypes
HPV-52
10 (15,9)
Intervalle de
Confiance
95%
8,3-27,7
HPV-18
4 (6,3)
2,1-16,3
HPV-31
4 (6,3)
2,1-16,3
HPV-35
3 (4,8)
1,2-14,2
HPV-45
3 (4,8)
1,2-14,2
HPV-51
3 (4,8)
1,2-14,2
HPV-39
2 (3,2)
0,6-12,0
HPV-56
2 (3,2)
0,6-12,0
HPV-58
2 (3,2)
0,6-12,0
HPV-16
1 (1,6)
0,1-9,7
HPV-59
1 (1,6)
0,1-9,7
HPV-33
0 (0,0)
0,0-7,2
19 (30,2)
19,6-43,2
Total HPV-HR
Prévalence
n (%)
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 82
Tableau VII : Fréquence des douze génotypes HPV-HR chez les femmes VIH
séropositives et les femmes de statut VIH inconnu
VIH+
Statut VIH inconnu
N = 83
N = 53
HPV
Fréquence Intervalle de
Confiance
Génotypes n (%)
95%
Fréquence
Odds Ratio
n (%)
Intervalle de
Confiance
95%
HPV-35
41 (49,4)
38,3-60,5
12 (22,6)
12,7-36,6
3,3 (1,5-7,8)
<0,01
HPV-18
36 (43,4)
32,7-54,7
9 (17,0)
8,5-30,3
3,7 (1,5-9,5)
<0,01
HPV-31
36 (43,4)
32,7-54,7
11 (20,8)
11,3-34,5
2,9 (1,2-7,0)
<0,01
HPV-52
31 (37,3)
27,2-48,7
22 (41,5)
28,4-55,8
0,8 (0,4-1,8)
NS
HPV-56
25 (30,1)
20,8-41,3
9 (17,8)
8,5-30,3
2,1 (0,8-5,4)
NS
HPV-58
24 (28,9)
19,7-40,1
13 (24,5)
14,2-38,6
1,3 (0,5-3,0)
NS
HPV-59
19 (22,9)
14,7-33,7
6 (11,3)
4,7-23,7
2,3 (0,8-7,1)
NS
HPV-33
18 (21,7)
13,7-32,4
2 (3,8)
0,7-14,1
7,0 (1,5-46,3)
<0,01
HPV-51
18 (21,7)
13,7-32,4
8 (15,1)
7,2-28,1
1,6 (0,6-4,3)
NS
HPV-45
15 (18,1)
10,8-28,4
8 (15,1)
7,2-28,1
1,2 (0,5-3,5)
NS
HPV-16
10 (12,0)
6,2-21,5
3 (5,7)
1,5-16,6
2,3 (0,5-11,1)
NS
HPV-39
8 (9,6)
4,6-18,6
4 (7,5)
2,5-19,1
1,3 (0,3-5,5)
NS
(Intervalle de
Confiance
95%)
p
values
Légende: NS = non significatif
Nombre de génotypes HPV-HR par femme infectée
Le nombre de génotypes HPV-HR par femme variait de 1 à 7, chez les femmes VIH-1
séropositives et de 1 à 5 chez les femmes de la population générale. La moyenne du nombre
de génotype HPV-HR était significativement plus élevée
chez les femmes VIH-1
séropositives (3,5 ± 1,52) comparativement aux femmes de la population générale (2,1 ±
1,17) (p<0,001). En plus la majorité des femmes VIH-1 séropositives (74,1%) avait au
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 83
minimum 3 génotypes HPV-HR tandis que la majorité des femmes de la population générale
(66,7%) avait au maximum 2 génotypes HPV-HR (tableau VIII).
L‟infection multiple au HPV-HR a été observée chez 78,03% des femmes de l‟étude, mais
elle était de 90,1% chez les femmes VIH-1 séropositives.
Tableau VIII : Nombre de génotypes HPV par femme infectée
Nombre de génotypes
HPV identifiés chez
chaque femme
Nombre de femmes VIH
positif
Effectif
1
2
3
4
5
6
7
Total
08
13
24
16
12
05
03
81
(%)
09,9
16,0
29,6
19,8
14,8
06,2
03,7
100
Nombre de femmes de la
population générale
Nombre
absolu
21
13
10
05
02
00
00
51
(%)
41,2
25,5
19,6
09,8
03,9
00,0
00,0
100
III.1.2.1 Conclusion partielle
Les résultats de cet article montrent une prédominance des génotypes HPV-35, HPV-52,
HPV-31 et HPV-18 dans les trois groupes de population, tant chez les femmes VIH
séropositives que chez les femmes de la population générale 1 et 2. De plus le génotype le
plus fréquent était HPV-35 chez les femmes VIH séropositive et HPV-52 chez les femmes de
la population générale. Le HPV-16 était moins fréquent dans les trois groupes de population.
Des infections multiples étaient notées dans les différents groupes surtout chez les femmes
VIH séropositives. De même, la moyenne du nombre de génotypes HPV-HR par femme,
était significativement plus élevée chez les femmes VIH séropositives que chez les femmes de
la population générale.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 84
III.2. Résultats des travaux de la deuxième étude
Epidémiologie et caractérisation des génotypes à haut risque de Papillomavirus Humain
dans une population d’adolescentes sexuellement actives à Ouagadougou.
L‟objectif de cette étude était de déterminer les génotypes et la prévalence de l‟infection à
HPV-HR chez les adolescentes à Ouagadougou.
III.2.1. Contexte et but de la deuxième étude
Les adolescentes constituent une couche vulnérable aux infections sexuellement transmissible
(IST) car elles courent un grand risque de contracter une infection au HPV (considérée
comme l‟IST la plus fréquente au monde) lors des premiers rapports sexuels. L‟infection au
HPV survenant sur des tissus encore fragiles comme ceux des adolescentes, favorise le
portage chronique. Cette étude avait pour but d‟étudier le portage des génotypes HPV-HR
circulant et leur prévalence chez les adolescentes à Ouagadougou.
III.2.2. Résultats du deuxième article
Epidémiologie et caractérisation des génotypes de Papillomavirus humains à haut risque
dans une population d’adolescentes sexuellement actives à Ouagadougou.
Ouédraogo CM, Rahimy RM, Zohoncon TM, Djigma FW, Yonli AT, Ouermi D, Sanni A,
Lankoande J, Simpore J. Epidemiology and characterization of high-risk genotypes of human
Papillomavirus in a population of sexually active adolescents in Ouagadougou. J Gynecol
Obstet
Biol
Reprod
(Paris).
2015
Jan
27.
pii:
S0368-2315(15)00004-6.
doi:10.1016/j.jgyn.2014.12.021.
Population d’étude
La participation à l‟étude a été proposée à 219 adolescentes. Deux cent (200) adolescentes
avaient donné leur consentement et ont été incluses dans l‟étude soit un taux de participation
de 91,3% (200/219). Pour les 19 adolescentes non incluses, 7 ont décliné leur participation, 9
étaient enceintes et 3 étaient en période menstruelle.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 85
Caractéristiques sociodémographiques et comportementales des adolescentes
L‟âge des adolescentes variait de 15 à 19 ans avec une moyenne de 18,7 ± 0,7 ans. Les
adolescentes âgées de 19 ans représentaient 77,5% des cas (155/200). Toutes les adolescentes
incluses dans l‟étude résidaient en milieu urbain à Ouagadougou. Dans 99,0% des cas, les
adolescentes étaient instruites, c'est-à-dire scolarisées (198/200). Seulement 5,5% (11/200)
des adolescentes étaient en situation de vie maritale.
L‟âge déclaré au premier rapport sexuel variait de 13 à 19 ans avec une moyenne de 17,2 ±
1,4 ans. Le nombre de partenaires sexuels déclarés par les adolescentes depuis le début de leur
vie sexuelle, variait de 1 à 10 avec une moyenne de 2,1 ± 1,6. Dans 56,5% des cas, les
adolescentes avaient déclaré avoir eu deux partenaires ou plus depuis le début de leur vie
sexuelle (113/200). Les adolescentes de 19 ans représentaient 82,3% de celles ayant eu deux
partenaires sexuels ou plus depuis le début de l‟activité sexuelle (93 /113).
L‟évaluation du niveau de connaissance des adolescentes sur le cancer du col de l‟utérus et les
IST, a montré que : les adolescentes n‟avaient jamais entendu parler du cancer du col de
l‟utérus et du HPV dans respectivement 34,5% et 97,5% des cas. Dans 95,5% des cas, les
adolescentes savaient ce qu‟est une IST et citaient le préservatif comme un moyen de
prévention.
Le tableau IX montre les caractéristiques sociodémographique et comportementale des
adolescentes.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 86
Tableau IX : Caractéristiques sociodémographiques et comportementales des
adolescentes
Caractéristiques
Niveau d’instruction
Non instruites
Primaire et post-primaire
Secondaire
Universitaire
Statut marital
Mariée ou en concubinage
Seule
Age au moment du premier rapport sexuel
˂ 14 ans
14 ans ˂ âge ˂ 16 ans
16 ans ˂ âge ˂ 18 ans
≥ 18 ans
Utilisation du préservatif
Jamais
Occasionnellement
Toujours
Connaissance du HPV comme agent responsable du
cancer du col de l’utérus
Oui
Non
A déjà entendu parler du cancer du col de l’utérus
Oui
Non
A déjà fait un test de dépistage du cancer du col
utérin
Oui (IVA / IVL)
Non
Utilisation de moyen de contraception
Oui
Non
Antécédent d’infection génitale
Oui
Non
A déjà eu une IST
Oui
Non
A déjà fait un test VIH
Oui
Non
Nombre
Pourcentage (%)
02
58
98
42
01
29
49
21
11
189
05,5
94,5
03
19
80
98
01,5
09,5
40
49
24
102
74
12
51
37
05
195
02,5
97,5
131
69
65,5
34,5
01
199
00,5
99,5
162
38
81
19
179
21
89,5
10,5
17
183
08,5
91,5
130
70
65
35
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 87
Caractéristiques cliniques
Les principaux motifs de consultation étaient : les leucorrhées (58,5%) ; le dépistage du
cancer du col de l‟utérus (16,5%) ; les dysménorrhées (14,5%) ; les troubles du cycle
(11,5%) ; la contraception (8%) et le dépistage volontaire du VIH (6%).
Parmi les adolescentes, 4,5% (9/200) avaient des condylomes au niveau du col de l‟utérus.
L‟IVA / IVL était positive chez 6,0% des adolescentes (12/200).
Prévalence de l’infection à HPV et caractérisation des génotypes de HPV à haut risque
La prévalence de l‟infection au HPV à haut risque était de 41,5% (83/200). Le nombre de
génotypes par adolescente variait de 1 à 5 avec une moyenne de 1,6 ± 0,6 génotypes.
L‟infection multiple au HPV à haut risque était de 42,17% (35/83) chez les adolescentes. Le
HPV-52 représentait 23,8% des génotypes présents dans les infections multiples (21/88). La
co-infection par HPV-16 et 18 n‟a pas été retrouvée. La figure 18 présente la fréquence des
différents HPV-HR et le tableau X présente la fréquence des différentes associations de
génotypes de HPV-HR dans les infections multiples.
Figure 18 : Fréquence des génotypes de HPV-HR chez les adolescentes à Ouagadougou
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 88
Tableau X : Associations de génotypes de HPV-HR dans les infections multiples
Associations
HPV 35 + 39
HPV 52 + 59
HPV 39 + 52 + 59
HPV 31 + 33
HPV 35 + 45
HPV 52 + 16
HPV 52 + 18
HPV 52 + 31
HPV 52 + 39
HPV 52 + 56
HPV 52 + 51
HPV 56 + 18
HPV 56 + 35
HPV 56 + 51
HPV 56 + 59
HPV 59 + 39
HPV 59 + 51
HPV 31 + 51 + 56
HPV 31 + 45 + 51
HPV 18 + 39 +59
HPV 39 + 51 +52
HPV 51 + 52 + 59
HPV 18 + 51 + 52
HPV 35 + 39 + 52 + 59
HPV 35 + 39 + 52 + 58
HPV 16 + 39 + 52 + 59
HPV 16 + 18 + 31 + 52 + 59
Effectif
Pourcentage (%)
3
3
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
8,6
8,6
5,7
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
2,8
Portage du HPV-HR en fonction des résultats de l’IVA / IVL
Les génotypes retrouvés chez les adolescentes ayant l‟IVA/IVL positive et un test HPV
positif, étaient par ordre décroissant HPV 56, HPV 51, HPV 52, HPV 59, HPV 31, HPV 35 et
HPV 45. Le HPV 56 était retrouvé dans 25,0% des cas (3/12), suivi de HPV 51, HPV 52,
HPV 59 à 16,7% chacun. Aucune association entre le portage de HPV et un résultat IVA
positive et /ou IVL positive n‟a été trouvée (p ˃ 0,05).
Le tableau XI présente l‟infection au HPV-HR en fonction des facteurs de risque chez les
adolescentes.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 89
Tableau XI : Présence de HPV-HR en fonction des facteurs de risque chez les
adolescentes et résultats IVA/IVL
Facteurs de risque
Présence de HPV
HPV - N (%)
HPV+ N (%)
Non instruites
01 (50,0)
01 (50,0)
Primaire et post-primaire
33 (56,9)
25 (41,1)
Secondaire
59 (60,2)
39 (39,8)
Universitaire
24 (57,1)
18 (42,9)
Jamais
14 (58,3)
10 (41,7)
Occasionnellement
58 (56,9)
44 (43,1)
Toujours
45 (60,8)
29 (39,2)
03 à 10
27 (51,9)
25 (48,1)
Non
58 (60,4)
38 (39,6)
oui
59 (56,7)
45 (43,3)
Non
110 (60,1)
73 (39,9)
Oui
07 (41,2)
10 (58,8)
Négatif
112 (59,6)
76 (40,4)
Positif
05 (41,7)
07 (58,3)
Négatif
111 (59,4)
76 (40,6)
Positif
06 (46,2)
07 (53,8)
p value
Niveau d‟instruction
0,90
Utilisation du préservatif
0,87
Tabagisme passif
0,58
Antécédents IST
0,13
Résultat IVA
0,36
Résultat IVL
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
0,35
Page 90
Portage du HPV en fonction des facteurs associés à l’infection
Aucune association n‟a été trouvée entre le portage du HPV et les facteurs suivant : l‟âge (p =
0,82) ; l‟âge au premier rapport sexuel (p = 0,53) ; le changement récent de partenaire sexuel
(p = 0,72) ; la fréquence des rapports sexuels (p = 0,86) ; l‟utilisation ou la non utilisation du
préservatif (p = 0,87) ; le statut matrimonial (p = 0,12) ; le niveau de connaissance sur le HPV
et le cancer du col de l‟utérus (p ˃ 0,05). Néanmoins une association significative a été
retrouvée entre le portage du HPV et le nombre de partenaires sexuels (p = 0,01).
III.2.2.1. Conclusion partielle
La prévalence de l‟infection au HPV-HR chez les adolescentes sexuellement actives à
Ouagadougou était de 41,5%. Les adolescentes n'ayant pas encore fait leur clairance virale,
cela explique la prévalence élevée du HPV-HR. La majorité des adolescentes n‟avait jamais
entendu parler de l‟infection à HPV et la quasi-totalité de celles qui étaient infectées, avait
une infection multiple au HPV-HR. Le HPV-52 était le génotype le plus fréquent chez les
adolescentes, suivi des génotypes HPV-59, 39, 35, 51 et 56. On constate une faible fréquence
des HPV-16 et 18. Aucune association n‟a été trouvée entre le portage du HPV et l‟IVA/IVL
positif.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 91
III.3. Résultats des travaux de la troisième étude
Distribution génotypique des HPV-HR dans les néoplasies cervicales intra-épithéliales
de haut grade et dans le cancer invasif du col de l’utérus, à Ouagadougou et à Parakou.
L‟objectif de cette étude était de détecter les génotypes HPV-HR dans les néoplasies
cervicales intra-épithéliales et dans le cancer invasif du col de l‟utérus, à Ouagadougou et à
Parakou.
III.3.1. Contexte et but de la troisième étude
Le cancer du col de l‟utérus est une tumeur maligne évitable dont la prévention repose sur la
vaccination, le diagnostic et la prise en charge très précoce des lésions bénignes ou
précancéreuses. Sachant que la persistance de l‟infection au HPV peut conduire aux lésions
précancéreuses et cancéreuses du col de l‟utérus, il nous a paru important de connaitre les
génotypes responsables de ces lésions précurseurs et cancéreuses, afin que ces génotypes
soient pris en compte dans le développement des vaccins prophylactiques anti-HPV. Ainsi les
tissus archivés qui sont une richesse inestimable pour les études rétrospectives,
particulièrement dans le domaine de la biologie moléculaire et de la génétique, ont été retenus
pour cette étude rétrospective.
Au Burkina Faso, aucune étude n‟avait encore porté sur la distribution et la fréquence des
HR-HPV dans les tissus archivés du cancer du col de l‟utérus et des CIN de haut grade,
confirmés à l‟histologie. Cependant des études jusqu‟alors réalisées n‟ont porté que sur des
prélèvements cellulaires du col de l‟utérus chez des femmes à statut anatomo-pathologique
méconnu et/ou VIH positif. Ces études ont indiqué une prédominance des HPV 35, 52, 31
(Djigma et al., 2011; Ouédraogo et al. 2011 ; Zohoncon et al., 2013 ; Ouédraogo et al. 2015)
et une faible prévalence des HPV16 et 18. Sur la base de ces résultats, nous avons émis
l‟hypothèse d‟une possible émergence des HR-HPV autres que le HPV16 et 18. Dans le but
d‟établir progressivement une cartographie des génotypes HPV circulant dans la sous-région,
il était alors important d‟investiguer les pays voisins dont la république du Bénin, précisément
la ville de Parakou.
Ainsi, cette étude avait pour but :
-
d‟identifier les génotypes de HPV-HR associés aux lésions dysplasiques de haut grade
du col de l'utérus à Ouagadougou, Burkina Faso ;
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 92
-
de faire la distribution génotypique et de déterminer la prévalence des HPV-HR dans
des cas de cancers du col de l‟utérus histologiquement confirmés à Ouagadougou (Burkina
Faso) ;
-
de détecter les génotypes HPV-HR impliqués dans les néoplasies cervicales intra-
épithéliales de haut grade et dans le cancer du col de l‟utérus histologiquement diagnostiqués
à Parakou, République du Bénin.
III.3.2. Résultats du troisième article
Distribution des génotypes du Papillomavirus humain à haut risque dans les lésions
précancéreuses du col de l’utérus, à Ouagadougou au Burkina Faso.
Charlemagne Ouédraogo, Théodora Mahoukèdè Zohoncon, Esther M. A. Traoré,
Souleymane Ouattara, Prosper Bado, Clarisse T. Ouedraogo, Florencia Djigma, Djénéba
Ouermi, Dorcas Obiri-Yeboah, Simon A. Akpona, Olga Mélanie Lompo/Gombri, Jacques
Simpore. Distribution of high-risk Human Papillomavirus genotypes in precancerous cervical
lesions in Ouagadougou, Burkina Faso. Article soumis.
Caractéristiques des échantillons collectés
Cent dix-huit (118) tissus diagnostiqués lésions précancéreuses de haut grade selon le compte
rendu du résultat d‟histologie ont été collectés. L‟âge des patientes variait de 22 à 74 ans avec
une moyenne de 41,5 ± 9,8 ans.
Histologie et PCR en temps réel
Suite à l‟examen histologique, les différents échantillons ont été répartis selon la classification
de Bethesda comme étant des néoplasies cervicales intra-épithéliales (CIN) de grade 2 ou 3
soit CIN 2 ou CIN 3. Parmi les échantillons, 46,6% ont présenté une cervicite (aigüe,
subaigüe ou chronique). Ont été classés β-globine (-) les échantillons dont le gène du contrôle
interne β-globine n‟a pas pu être amplifié. Dans notre étude, 63,6% soit 75/118 des
échantillons sont β-globine (-) ; ils ont été déclarés inadéquats. Le résultat histologique et le
résultat de la PCR sont indiqués dans le tableau XII.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 93
Tableau XII : Résultats histologiques et PCR
Nombre
%
IC 95%
p value
Diagnostic histologique
CIN 2
CIN 3
32
86
27,1
72,9
19,3 - 36,1
63,9 - 80,7
p < 0,001
Présence de β-globine
β-globine +
β-globine -
43
75
36,4
63,6
27,8 - 45,8
54,2 - 72,2
21
22
75
17,8
18,6
63,6
11,4 - 25,9
12,1 - 26,9
54,2 - 72,2
118
100
p < 0,001
Statut HPV
HPV +
HPV Inadéquat
Total
p < 0,001
Distribution des génotypes HPV-HR
Les femmes qui étaient positives à au moins un génotype de HPV-HR étaient au nombre de
21 sur les 118, soit une proportion de 17,8%. Cependant, en tenant compte des résultats
adéquats de la PCR, sur les 43 résultats adéquats, la prévalence des infections par HPV-HR
était de 48,8% (21/43). Nous ne tiendrons compte que des résultats adéquats.
Fréquence des différents génotypes de HPV-HR retrouvés
Le kit utilisé permettait de caractériser 14 génotypes de HPV-HR. Il s‟agissait des HPV 16,
18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 66 et 68. En cumulant les génotypes de HPV-HR,
compte tenu du fait que certaines femmes étaient infectées par plus d‟un génotype, le nombre
total de génotypes retrouvés était de 23 et 11 types de HPV-HR ont été trouvés sur les 14
recherchés. La figure 20 montre la fréquence des différents génotypes HPV-HR trouvés.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 94
Figure 19 : Fréquence des génotypes HPV-HR
La prévalence de l‟infection à HPV 39 était la plus élevée avec une fréquence de 21,7%. Le
génotype HPV 16 n‟a pas été détecté dans la population d‟étude. La prévalence des génotypes
HPV 35 et HPV 45 était de 13% chacun. Les génotypes HPV 33, 51, 52 et 56 ont également
la même prévalence de 8,7%. Les génotypes HPV 18, HPV 59 et HPV 68 représentaient
respectivement 4,3%.
Relation entre le diagnostic histologique et le génotype du HPV-HR
Les génotypes HPV-HR trouvés au niveau des CIN 2 représentent 37,5% des 32 cas de CIN 2
diagnostiqués, tandis que les HPV-HR retrouvés au niveau des CIN 3 ne représentent que
12,8% des 86 cas de CIN 3 diagnostiqués (p = 0,003). On constate donc une différence
statistiquement significative de la fréquence des HPV-HR entre les CIN 2 et les CIN 3.
Les génotypes les plus fréquents au sein des CIN 2 étaient les HPV 39 et 45 tandis qu‟au sein
des CIN 3 les génotypes les plus fréquents étaient les HPV 35, 39 et 52. Le tableau XIII
donne les cas de CIN 2 et CIN 3 et le portage de HPV-HR correspondant.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 95
Tableau XIII : Distribution HPV-HR en fonctions des lésions histologiques CIN 2 et 3
Types histologiques
CIN 2
Génotypes HPV
HPV 16
HPV 18
HPV 31
HPV 33
HPV 35
HPV 39
HPV 45
HPV 51
HPV 52
HPV 56
HPV 58
HPV 59
HPV 66
HPV 68
Total
CIN 3
n= 32
%
n = 86
%
0
0
0
1
1
3
3
1
0
1
0
1
0
1
12
0,0
0,0
0,0
3,1
3,1
9,4
9,4
3,1
00
3,1
0,0
3,1
0,0
3,1
37,5
0
1
1
1
2
2
0
1
2
1
0
0
0
0
11
0,0
1,2
1,2
1,2
2,3
2,3
0,0
1,2
2,3
1,2
0,0
0,0
0,0
0,0
12,8
Distribution des génotypes HPV-HR dans les cas d’infections multiples
Les deux cas d‟infections multiples sont portés par des femmes de 31 et de 40 ans. Elles ont
représentés 9,5% contre 90,5% pour les infections simples. Les deux associations étaient HPV
39 et 45 puis HPV 39 et 59. Le génotype HPV 39, qui est le génotype le plus représenté était
présent dans 100% des cas d‟infections multiples.
Répartition du portage du HPV-HR en fonction de la tranche d’âge
Les femmes de la trentaine et la quarantaine sont les plus représentées. Il n‟a pas été observé
de positivité à HPV dans la tranche d‟âge 20 à 29 ans. Le portage ou non du HPV est
représenté dans le tableau XIV.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 96
Tableau XIV : Répartition HPV et tranche d'âge
Tranche d’âge (%)
20 à 29
30 à 39
40 à 49
50 à 59
60 et plus
Inconnu
Total
HPV +
0 (0)
8 (38,1)
8 (38,1)
2 (9,5)
2 (9,5)
1 (4,8)
21
HPV -
3 (13,6)
8 (36,4)
8 (36,4)
2 (9,1)
0 (0)
1 (4,5)
22
Le génotype HPV 39 était le seul que l‟on retrouve dans presque toutes les tranches d‟âge. Le
génotype HPV 18 était retrouvé au niveau de la tranche d‟âge 30 à 39 ans. L‟infection à
HPV-HR est généralisée à presque toutes les tranches d‟âge. Cependant, les tranches d‟âge de
30 à 39 ans et 40 à 49 ans étaient les plus représentatives. Les femmes de 30 à 39 ans ayant
une dysplasie modérée CIN 2, ont totalisé 5 types de HPV, dont 3 génotypes sont le type HPV
45. La tranche d‟âge de 40 à 49 ans totalise 6 génotypes HPV-HR soit la moitié des génotypes
retrouvés dans les cas de CIN 2, contre 3 génotypes au niveau des CIN 3.
La tranche d‟âge de 50 à 59 ans diagnostiqués CIN 3 ont enregistré 2 types de génotypes
HPV-HR à savoir HPV 39 et HPV 52. Celles diagnostiquées CIN 2 n‟ont enregistré aucun
génotype. Les femmes de plus de 60 ans totalisent 2 types de HPV de la famille des 30 à
savoir les génotypes HPV 39 et HPV 33.
La tranche d‟âge 20 à 29 ans est la seule tranche d‟âge qui n‟a reporté aucun génotype. Le
tableau XV montre la relation entre le résultat histologique, la tranche d‟âge et le portage du
génotype HPV.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 97
Tableau XV : Relation entre résultat histologique, tranche d'âge et HPV
Histologie et
génotypes
CIN 2
CIN 3
Tranche d’âge
20 à 29
30 à 39
40 à 49
50 à 59
HPV 33
HPV 35
HPV 39
HPV 45
HPV 51
HPV 56
HPV 59
HPV 68
Total
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
3
1
0
0
0
5
1
1
1
0
0
1
1
1
6
0
0
0
0
0
0
0
0
0
60 et
plus
0
0
1
0
0
0
0
0
1
HPV 18
HPV 31
HPV 33
HPV 35
HPV 39
HPV 51
HPV 52
HPV 56
Total
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
1
1
0
4
0
0
0
2
0
0
0
1
3
0
0
0
0
1
0
1
0
2
0
0
1
0
0
0
0
0
1
Inconnu
Total
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
1
3
3
1
1
1
1
12
0
1
0
0
0
0
0
0
1
1
1
1
2
2
1
2
1
11
III.3.2.1. Conclusion partielle
La prévalence de l‟infection au HPV-HR était de 48,8% dans les CIN de haut grade, en
considérant les résultats adéquats à la PCR. Nous avons noté une différence statiquement
significative de la fréquence des HPV-HR entre les CIN 2 et les CIN 3. Le génotype le plus
fréquent était HPV-39 suivi de HPV-35, 45, 33, 51, 52, 56, 18, 31, 59 et 68. Les HPV-16, 58
et 66 n‟ont pas été détectés. Les génotypes HPV prédominant dans les CIN 2 étaient les HPV
39 et 45 tandis que ceux plus fréquents dans les CIN 3 étaient les HPV 35, 39 et 52.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 98
III.3.3. Résultats du quatrième article
Prévalence et distribution génotypique des Papillomavirus humains à haut risque dans
des échantillons de cancers du col de l’utérus à Ouagadougou, Burkina Faso.
Théodora Mahoukèdè Zohoncon, Prosper Bado,
Esther M. A. Traoré, Souleymane
Ouattara, Florencia Djigma, Djénéba Ouermi, Charlemagne Ouédraogo, Simon A. Akpona,
Olga Mélanie Lompo/Gombri, Jacques Simpore. Prevalence and distribution of high-risk
Human Papillomavirus genotypes in cervical cancer samples in Ouagadougou, Burkina Faso
Article soumis.
Un total de 112 blocs de tissus du col de l‟utérus inclus en paraffine diagnostiqués et archivés
entre 2009 et 2015 ont été inclus dans l‟étude. La moyenne d‟âge des femmes concernées était
de 46,36 ± 12,94 ans (21 à 84 ans). Le tableau XVI montre les types histologiques du cancer
du col de l‟utérus en fonction des tranches d‟âge.
Tableau XVI : Types histologiques du cancer du col de l’utérus en fonction des tranches
d’âge
Types histologiques
Tranche d’âge
Carcinome
Adénocarcinome
Total (%)
épidermoïde
<25
2 (01,98)
0 (00,00)
02 (01,79)
25 à 34
15 (14,85)
2 (18,18)
17 (15,18)
35 à 44
35 (34,65)
0 (00,00)
35 (31,25)
45 à 54
22 (21,78)
3 (27,27)
25 (22,32)
≥ 55
27 (26,73)
6 (54,55)
33 (29,46)
Total
101
11
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
112 (100,00)
Page 99
Les carcinomes épidermoïdes (SCC) étaient plus fréquents que les adénocarcinomes (ADC).
Cinquante pourcent (50,00%) des SCC étaient retrouvés chez les femmes âgées de 35 à 54
ans.
A l‟issue de la caractérisation moléculaire des 112 échantillons, 41,96% (47/112) des
échantillons avaient un résultat inadéquat (ni HPV-HR détecté ni bêta-globine détecté) et
58,04% (65/112) avait un résultat adéquat (PCR positifs et PCR négatifs). Parmi les résultats
adéquats, 47 (72,31% ; 47/65) échantillons étaient positifs au HPV et 18 (27,69% ; 18/65)
échantillons étaient négatifs.
En cumulant les génotypes de HPV-HR, compte tenu du fait que certaines femmes étaient
infectées par plus d‟un génotype, le nombre total de génotypes retrouvés était de 70. Au total,
11 génotypes sur les 14 génotypes recherchés ont été identifiés avec une fréquence variant
entre 25,71% et 1,43% (Tableau XVII). Parmi les génotypes retrouvés, les plus fréquents,
dans l‟ordre décroissant, étaient les HPV18 (25,71%), HPV31 (15,71%), HPV39 (12,86%),
HPV16 (12,86%) et HPV45 (12,86%), HPV35 (7,14%) et HPV58 (5,71%) (Tableau XVII).
Tableau XVII : Fréquence des génotypes HR-HPV
Génotype
Effectifs
HPV
N (%)
HPV18
18 (25,71)
16,01-37,56
HPV31
11 (15,71)
08,11-26,38
HPV39
09 (12,86)
06,05-23,01
HPV45
09 (12,86)
06,05-23,01
HPV16
09 (12,86)
06,05-23,01
HPV35
05 (07,14)
02,36-15,89
HPV58
04 (05,71)
01,58-13,99
HPV52
02 (02,86)
00,35-09,85
HPV51
01 (01,43)
00,04-07,70
HPV56
01 (01,43)
00,04-07,70
HPV59
01 (01,43)
00,04-07,70
HPV33
00 (00,00)
00,00-00,00
HPV66
00 (00,00)
00,00-00,00
HPV68
00 (00,00)
00,00-00,00
70
100
Total
95%IC
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 100
Les HR-HPV recherchés ont été identifiés dans 47/65 des échantillons, parmi lesquels nous
avons 65,96% (31/47) d‟infections isolées et 34,04% (16/47) d‟infections multiples avec un
nombre de génotypes variant de 1 à 4 par individu.
Le HPV18 était le plus fréquent aussi bien dans les infections multiples (50% ; 8/16) que
dans les infections isolées (36% ; 9/25). Dans ces infections multiples le HPV18 était associé
avec 6 autres génotypes contre 3 chez le HPV16 (Tableau XVIII).
Tableau XVIII : Différentes associations dans les infections multiples
Génotypes
Effectifs
HPV
N (%)
16, 31
01 (06,25)
16, 31, 39
01 (06,25)
16, 31, 39, 58
01 (06,25)
18, 31, 45, 58
01 (06,25)
18, 35
01 (06,25)
18, 39
02 (12,50)
18, 45
02 (12,50)
18, 51
01 (06,25)
18, 58
01 (06,25)
31, 39
04 (25,00)
31, 39, 45, 52
01 (06,25)
Total
16
Les HPV16 et 18 ont été détectés dans 38,57% (27/70) des échantillons et les autres HR-HPV
(HPV31, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58 et 59) étaient présents dans 61,43% (43/70) des
échantillons. Les HPV autres que 16 et 18 soit HPV31, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58 et 59 étaient
plus fréquents aussi bien dans les carcinomes épidermoïdes que dans les adénocarcinomes. Le
HPV16 était absent dans les adénocarcinomes. Le tableau XIX présente la fréquence des
génotypes HR-HPV dans les types histologiques de cancer en considérant le cumul total des
génotypes.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 101
Tableau XIX : Fréquence des génotypes HR-HPV dans les types histologiques de cancer
en considérant le cumul total de génotypes
Type histologique
Génotypes HR-HPV
16
Total
18
Autres
Carcinome épidermoïde
09 (12,85%)
15 (21,43%)
36 (51,43%)
60
Adénocarcinome
00 (00,00%)
03 (04,29%)
07 (10,00%)
10
9
18
43
70
Total
Le tableau XX indique la répartition des génotypes suivant les tranches d‟âge (Tableau XX).
La fréquence du cancer induit par le HPV est plus élevée dans la tranche d‟âge de 35 à 54 ans.
Le HPV18 était plus fréquent dans la tranche d‟âge supérieure ou égale à 45 ans alors que le
HPV16 était fréquent dans la tranche de 25 à 44 ans (Tableau XX).
Tableau XX : Distribution des génotypes HR-HPV selon la tranche d’âge
Tranche d‟âge
Génotypes HPV
Total
(année)
16
18
Autres
25-34
02 (02,86%)
02 (02,86%)
07 (10,00%)
11
35-44
05 (07,14%)
03 (04,28%)
12 (17,14%)
20
45-54
00 (00,00%)
08 (11,43%)
12 (17,14%)
20
≥55
02 (02,86%)
05 (07,14%)
12 (17,14%)
19
Total
9
18
43
70
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 102
III.3.3.1. Conclusion partielle
Les génotypes les plus fréquents dans le cancer du col de l‟utérus chez les femmes à
Ouagadougou sont les HPV-18, HPV-31, HPV-39, HPV-45, HPV-16 et HPV-35. Nous
constatons bien que la famille des «HPV-30 » et le HPV-45 sont plus prépondérants que le
HPV-16, alors qu‟ils ne sont pas couverts par les vaccins anti-HPV disponibles pour le
moment.
III.3.4. Résultats du cinquième article
Epidémiologie moléculaire des Papillomavirus humains à haut risque dans les néoplasies
cervicales intra-épithéliales et dans le cancer du col de l’utérus à Parakou, République
du Bénin.
Zohoncon Théodora Mahoukèdè, Ouédraogo T. Clarisse, Brun Luc VC, Djigma W.
Florencia, Salifou Kabibou, Ouattara Souleymane, Gomina Moutawakilou, Yonli Albert T.,
Bazié Valérie JTE, Djénéba Ouermi, Obiri-Yeboah Dorcas, Ouédraogo Charlemagne, Lompo
Olga, Akpona Simon A, Simpore Jacques. Molecular epidemiology of high-risk human
papillomavirus in high-grade cervical intraepithelial neoplasia and in cervical cancer, in
Parakou, Republic of Benin. Pakistan Journal of Biological Sciences. Article No. 76414PJBS-ANSI (Accepté).
Parmi les échantillons du col de l‟utérus reçus au service d‟anatomie et cytologie
pathologique du CHUD-B/A de Janvier 2009 à Juillet 2014 et ayant fait l‟objet d‟analyse
histologique, 149 cas de CIN et de cancer du col de l‟utérus ont été enregistrés dont 43,62%
(65 cas) de cancer du col de l‟utérus et 56,38% (84 cas) de CIN. Sur les 149 échantillons, 78
échantillons ayant un diagnostic de CIN-II, CIN-III et CCU, ont fait l‟objet de PCR pour la
recherche des HPV-HR. Les 71 échantillons restants (diagnostiqués CIN-I) ont été exclus.
Parmi les 78 échantillons, 13 (16,66%) avaient un résultat PCR inadéquat ; 65 (83,34%)
avaient un résultat adéquat à la PCR dont 50/65 (76,92%) échantillons étaient positifs aux
HR-HPV et 15/65 (23,08%) échantillons étaient négatifs (Tableau XXI).
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 103
Tableau XXI : Détection du human bêta-globine gène à la PCR des HPV-HR dans les
néoplasies cervicales intra-épithéliales de haut grade et dans le cancers du col de
l’utérus, Parakou, 2009-2014
PCR HPV-HR
Présent
Positif
Négatif
Inadéquat
Total
50
15
0
65
˂0,001
β-globin gene
Absent
Total
p value
0
0
13
13
50
15
13
78
Légende : PCR négative (HPV-HR non détectés ; bêta-globine détecté) ; PCR inadéquate (ni
HPV-HR détecté ni bêta-globine détecté) ; PCR positive (HPV-HR détectés) ; HPV-HR (HPV
à haut risque).
Caractéristiques des femmes et types de lésions précancéreuses ou cancéreuses du col
utérin
L‟âge des femmes variait de 18 à 88 ans avec une moyenne d‟âge à 40,05 ±13,99 ans. La
classe d‟âge la plus représentée était celle des femmes âgées de 30 à 39 ans (35,57%) suivie
des classes d‟âge de 40 à 49 ans (22,15%) ; de 20 à 29 ans (20,13%) ; de 50 à 59 ans
(10,07%) ; de 60 à 69 ans (8,05%) ; de 80 à 89 ans (2,01%) ; de 70 à 79 ans (1,34%) et de 15
à 19 ans (0,67%). Les motifs de demande de l‟analyse histologique étaient variés :
saignement au contact, IVA positif, IVL positif, cervicite chronique, suspicion de dysplasie
du col utérin, suspicion de cancer du col utérin. Le type de prélèvement variait également :
biopsie du col utérin, pièce de conisation et pièce d‟hystérectomie.
Parmi les échantillons ayant un diagnostic histologique de cancer du col de l‟utérus, 55/65 soit
84,62% (95% CI 73,52-92,38) étaient des carcinomes épidermoïdes, 8/65 soit 12,31% (95%
CI: 05,47-22,82) des adénocarcinomes et 2/65 soit 3,08% (95% CI: 0,37-10,68) des
carcinomes adéno-squameux. Le tableau XXII montre les différents diagnostics histologiques
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 104
des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l‟utérus. Et le tableau XXIII montre les
principaux résultats histologiques en fonction des classes d‟âge des femmes.
Tableau XXII : Diagnostic histologique des lésions précancéreuses et cancéreuses du col
de l’utérus, Parakou, 2009-2014
Diagnostic histologique des lésions du col de l’utérus
* Adénocarcinome
* Carcinome
adéno-squameux
*Carcinome
épidermoïde
*CIN
Effectif (%)
95% IC
Adénocarcinome in situ
07 (04,70)
(01,90-09,44)
Adénocarcinome Villoglandulaire papillaire
01 (00,67)
(00,00-03,68)
Carcinome adéno-squameux infitrant
02 (01,34)
(00,16-04,76)
Carcinome épidermoïde bien différencié
kératinisant infiltrant
22 (14,77)
(09,49-21,50)
Carcinome épidermoïde bien différencié non
kératinisant infiltrant
21 (14,09)
(08,94-20,73)
Carcinome épidermoïde moyennement
différencié infiltrant
07 (04,70)
(01,90-09,44)
Carcinome épidermoïde peu différencié
infiltrant
01 (00,67)
(00,00-03,68)
Carcinome épidermoïde micro invasive
04 (02,69)
(00,74-06,73)
CIN-I
52 (34,90)
(27,28-43,13)
CIN-II
20 (13,42)
(08,40-19,97)
CIN-III
12 (08,05)
(04,23-13,65)
Total
*P value ˂ 0,001
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
149 (100,0)
Page 105
Tableau XXIII : Type de lésions précancéreuses ou cancéreuses du col de l’utérus en
fonction des classes d’âge des femmes, Parakou, 2009-2014
Cancer du col de l’utérus
Classe
d’âge (ans)
CIN
Carcinome
épidermoïde
Adénocarcinome
Carcinome
adénosquameux
Total
CIN-I
CIN-II
CIN-III
15_19
0
0
0
0
1
0
1
20_29
3
2
0
20
3
2
30
30_39
18
2
0
17
9
7
53
40_49
10
3
0
9
5
3
33
50_59
9
1
2
2
1
0
15
60_69
9
0
0
2
1
0
12
70_79
2
0
0
0
0
0
2
80_89
Total
3
0
0
0
0
0
3
55
8
2
52
20
12
149
Détection des génotypes HPV-HR et leurs fréquences
Parmi les 65 résultats adéquats à la PCR, 50/65 soit 76,92% (95% CI : 64,52-86,10) des
échantillons étaient positifs à au moins un génotype HPV-HR. Sur les 14 génotypes HPV-HR
recherchés dans les échantillons, 10 ont été identifiés à savoir HPV-39, 18, 45, 35, 52, 31, 33,
51, 58 et 66 à des proportions différentes. Les génotypes HPV-HR les plus fréquents dans le
cancer du col de l‟utérus et dans les CIN, étaient HPV-39 avec des fréquences respectives de
38% et 37,50% ; suivi respectivement des HPV-18 (35% et 31,30%), HPV-45 (35% et
31,30%), HPV-35 (9% et 25%) et HPV-52 (9% et 12,50%). Le génotype HPV-16 n‟a pas été
détecté dans la population d‟étude (ni dans les cas de cancer du col utérin, ni dans les CIN).
De même, les génotypes HPV-56, 59 et 68 n‟ont pas été détectés. Le génotype HPV-66 a été
identifié dans un cas de cancer du col de l‟utérus (un cas de carcinome épidermoïde). La
figure 21 montre les distributions des génotypes HPV-HR dans le cancer du col de l‟utérus et
dans les CIN de haut grade.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 106
Figure 20 : Fréquence des génotypes HPV-HR dans le cancer du col de l’utérus et dans
les CIN-II et III, Parakou, 2009-2014
Infections multiplse ou isolées à HPV-HR
Le nombre de génotypes HPV-HR par femme infectée variait de 1 à 3. Les infections
multiples à HPV-HR étaient retrouvées dans 36% des cas ; tandis que, l‟infection isolée a été
notée dans 64% des cas. Parmi les cas d‟infections isolées ou multiples à HPV-HR, l‟infection
isolée au génotype HPV-39 était la plus fréquente (20%) avec respectivement 16% dans les
cas de cancer du col de l‟utérus et 4% dans les cas de CIN de haut grade (tableau XXIV).
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Tableau XXIV : Infections multiples ou isolées à HR-HPV dans les lésions
précancéreuses de haut grade et dans le cancer du col de l’utérus, Parakou, 2009-2014
Génotypes
Total
HPV-HR
n (%)
Cancer du col de
l’utérus
CIN-II et
III
n (%)
n (%)
p value
HPV-39
10 (20%)
8 (16%)
2 (4%)
NS
HPV-18
8 (16%)
6 (12%)
2 (4%)
NS
HPV-45
5 (10%)
3 (6%)
2 (4%)
NS
HPV-35
4 (8%)
2 (4%)
2 (4%)
NS
HPV-18, -45
4 (8%)
4 (8%)
0 (0%)
NS
HPV-18, -39
2 (4%)
1 (2%)
1 (2%)
NS
HPV-18, -39, -45
2 (4%)
1(2%)
1 (2%)
NS
HPV-39, -45
2 (4%)
2 (4%)
0 (0%)
NS
HPV-52
2 (4%)
1 (2%)
1 (2%)
NS
HPV-45, -52
1 (2%)
1 (2%)
0 (0%)
NS
HPV -45, -51, -52
1 (2%)
1 (2%)
0 (0%)
NS
HPV-18, -39, -52
1 (2%)
0 (0%)
1 (2%)
NS
HPV-31
1 (2%)
1 (2%)
0 (0%)
NS
HPV -31, -35
1 (2%)
1 (2%)
0 (0%)
NS
HPV-31, -39, -45
1 (2%)
0 (0%)
1 (2%)
NS
HPV-33
1 (2%)
0 (0%)
1 (2%)
NS
HPV-33, -35, -58
1 (2%)
0 (0%)
1 (2%)
NS
HPV-33, -39
1 (2%)
1 (2%)
0 (0%)
NS
HPV-35, -45, -51
1 (2%)
0 (0%)
1 (2%)
NS
HPV-66
1 (2%)
1 (2%)
0 (0%)
NS
TOTAL
50 (100%)
34 (68%)
16 (32%)
Légende : NS = non significatif
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III.3.4.1. Conclusion partielle
La majorité des échantillons (tissus archivés fixés et inclus en paraffine) avait un diagnostic
histologique de carcinome épidermoïde. Parmi les résultats adéquats à la PCR, on note un
taux de positivité au HPV-HR de 76,92%, confirmant ainsi l‟étiologie virale de ces lésions
précancéreuses et cancéreuses. Les génotypes HPV-HR détectés étaient HPV-39, 18, 45, 35,
52, 31, 33, 66, 51 et 58 respectivement dans l‟ordre décroissant. Les HPV-16, 56, 59 et 68
n‟ont pas été détectés. L‟infection multiple a été notée dans 36% des cas.
III.4. Récapitulatif de la distribution génotypique et des prévalences des
HPV-HR à Ouagadougou et à Parakou
Le tableau XXV présente la synthèse de la distribution génotypique et des prévalences des
HPV-HR à Ouagadougou et à Parakou.
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Tableau XXV : Récapitulatif de la distribution génotypique et des prévalences des HPV-HR à Ouagadougou et à Parakou
Année Population
d’étude
Taille
échantillon
Nature
échantillon
Age
moyen
(ans)
Cytologie /
histologie
Pays
HPV-HR les
plus
fréquents
Prévalence
HPV-HR
(95% IC)
2013
Femmes de la
population
générale
et femmes
VIH+
180
Ecouvillonnage
endo-cervical
33,2±
8,3*
Absent
Burkina
Faso
HPV-35, 52,
31, 18, 58, 56,
51, 59, 45, 33
30,2%
(19,2343,02)*
2015
Adolescentes
200
Ecouvillonnage
endo-cervical
18,7±
0,7
Absent
Burkina
Faso
HPV-52, 59,
39, 35, 51, 56,
16, 18
41,5%
(34,59-48,66)
2015
Tissus de CIN 2
et 3
118
Rubans ou sections
de tissus fixés et
inclus en paraffine
41,5 ±
9,8
Histologie
Burkina
Faso
HPV-39, 35,
45, 33, 51, 52,
56
48,8%
(33,3164,54)**
2015
Tissus de CCU
112
Rubans de tissus
fixés et inclus en
paraffine
46,3 ±
12,9
Histologie
Burkina
Faso
HPV-18, 31,
39, 16, 45, 35,
58
72,3%
(59,8182,69)**
2015
Tissus de CIN 2
et 3 et de CCU
78
Rubans de tissus
fixés et inclus en
paraffine
40,1 ±
14,0
Histologie
Bénin
HPV-39, 18,
45, 35, 52, 31,
33
76,9%
(64,8186,47)**
Légende : * femmes de la population générale ; **résultats adéquats à la PCR ; CIN : néoplasie cervicale intra-épithéliale ; CCU :
cancer du col de l’utérus.
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CHAPITRE IV : DISCUSSION
GENERALE
CHAPITRE IV : DISCUSSION GENERALE
La taille des échantillons (688) est assez représentative pour déterminer les génotypes HPVHR circulant dans notre population étude. Cependant, les kits d‟amplification utilisés pour la
PCR en temps réel, ne détectent qu‟une dizaine de génotypes HPV-HR. Néanmoins, la
technique PCR en temps réel a une spécificité et une sensibilité de 100% chacune. C‟est un
outil très fin de diagnostic, qui permet également des études rétrospectives d‟épidémiologie
moléculaire sur des échantillons archivés.
Les différents travaux de cette thèse révèlent que les génotypes HPV-HR de la famille des
HPV-30 et 50 viennent en tête parmi ceux détectés chez les femmes quel que soit le type de
l‟échantillon et la présence ou non de lésions du col de l‟utérus à Ouagadougou et à Parakou.
IV.1. Génotypes HPV-HR chez les femmes de la population générale et les
femmes VIH séropositives à Ouagadougou, Burkina Faso
Les génotypes HPV- 35, 52, 31, 18, 58, 56, 51, 59, 45, 33, 16, 39 détectés dans notre étude
chez les femmes de la population générale et chez les femmes VIH séropositives, sont ceux
retrouvés en Italie chez les femmes venue de l‟Europe de l‟Est, de l‟Afrique et de l‟Asie du
Sud (Tornesello et al., 2015). Ces douze génotypes classés carcinogènes pour l‟homme,
représentaient plus de 80% des infections à HPV parmi les trente-neuf génotypes dépistés
chez ces femmes émigrées en Italie. Cependant, chez ces femmes infectées aux HPV,
Tornesello et al. (2015) avaient rapporté pour le génotype HPV-16 une fréquence de 15,4% et
51,4% respectivement en Afrique et en Europe. Le HPV-16 était donc moins fréquent en
Afrique qu‟en Europe. Cette relative faible fréquence du HPV-16 en Afrique, corrobore celle
de notre étude, où le HPV-16 fait partie des génotypes les moins fréquents.
La prédominance du génotype HPV-52 dans la population générale, suivi des génotypes HPV
58, 35, 31 et 18 avec HPV 16 moins fréquent, soutiennent ceux rapportés en Chine par Chen
et al. (2012) qui avaient trouvé une prévalence élevée des HPV 52 (33.4%) et 58 (15.93%) et
une relative faible prévalence des HPV 16 (20.95%) et 18 (8.36%).
De même, au Burkina Faso, Didelot-Rousseau et al. (2006) avaient rapporté que HPV 52
(14,7%), HPV 35 (9,4%), HPV 58 (9,4%), HPV 51 (8,6%), HPV 16 (7,8%), HPV 31 (7,5%),
HPV 53 (6,7%) et HPV 18 (6,4%) étaient les génotypes les plus fréquents parmi 35 types de
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HPV identifiés dans une population de femmes avec ou sans lésion cervicale intraépithéliale
et séropositives ou non au VIH. Chez ces femmes la prévalence de l‟infection à HPV était de
66,1% (soit 238/360).
La prévalence de 30,2% de l‟infection par HPV à haut risque observée dans la population
générale 1 de notre étude, est comparable aux prévalences de 33,2% et 27,9% rapportées
respectivement au Bénin par Piras et al. (2011) et en Colombie par Bedoya et al. (2012) (p >
0,649). Elle est inférieure à la prévalence de 72,6% rapportée par Ouédraogo et al. (2011) au
Burkina Faso (p= 0,001). A l‟inverse, cette prévalence de 30,2% de l‟infection par HPV à
haut risque est supérieure à celle de 7,9% rapportée par Chen et al. (2012) en Chine (p
<0,001).
Nous avons examiné le portage des génotypes HPV-HR chez les femmes des 3 populations.
Nous avons trouvé un nombre significativement plus élevé de génotypes HPV-HR chez les
femmes VIH séropositives comparativement à celles de la population générale. Le nombre de
génotypes HPV-HR par femme variait de 1 à 7, chez les femmes VIH-1 séropositives et de 1
à 5 chez les femmes de la population générale. La majorité des femmes VIH séropositives
(74,1%) avait au minimum 3 génotypes HPV-HR tandis que la majorité des femmes de la
population générale (66,7%) avait au maximum 2 génotypes HPV-HR. Nos résultats
corroborent ceux d‟Adler et al. (2008), en Afrique du Sud qui ont rapporté que les femmes
VIH séropositives avaient en moyenne 2,4 génotypes HPV par échantillon tandis que les
femmes VIH séronégatives avaient en moyenne 0,7 génotype HPV.
Des études antérieures avaient rapporté des prévalences plus élevées de HPV chez les
femmes VIH séropositives (Baay, 2004 ; Tornesello, 2008 ; Moodley, 2009 ; Averbach,
2010 ; Banura, 2011 ; Araùjo, 2012 ; Teixeira, 2012).
Le VIH augmenterait le risque du développement des néoplasies cervicales intra- épithéliales
et du cancer du col de l‟utérus (Jamieson, 2002). La plupart des génotypes HPV à haut risque
trouvés chez les femmes VIH séropositives de notre étude étaient détectés au Portugal, chez
des femmes ayant un cancer invasif du col utérin et CIN 2 et 3 (Pista et al., 2013).
L‟infection multiple au HPV à haut risque a été observée chez 78,03% des femmes infectées
dans notre étude. Parmi les femmes VIH séropositives, 90,1% avaient une infection multiple
au HPV à haut risque. Nous constatons donc, que les infections multiples au HPV sont
fréquentes, surtout chez les femmes VIH séropositives. Nos résultats sont en accord avec
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ceux de Schmitt et al. (2013) qui avaient rapporté que les infections multiples par HPV sont
fréquentes. Deux études faites au Bénin et en Italie, respectivement par Piras et al. (2011) et
Sammarco et al. (2013) avaient rapporté que 40,2% et 53,2% des femmes avaient une
infection multiple au HPV.
IV.2. Génotypes HPV-HR chez les adolescentes sexuellement actives à
Ouagadougou, Burkina Faso
La prévalence de l‟infection au HPV à haut risque était de 41,5% chez les adolescentes à
Ouagadougou. Cette prévalence est supérieure au 33,2% de Piras et al. (2011) ; au 33,8%
rapporté par Chatuverdi et al. (2011) et au 35% trouvé par Howell-Jone et al. (2012). Par
contre elle est inférieure au 54% rapporté par Alder et al. (2013) et au 74% de Watson-Jones
et al. (2013).
Cette haute prévalence de l‟infection à HPV-HR chez les adolescentes pourrait s‟expliquée
par l‟âge moyen des adolescentes de notre étude qui était inférieur à celui des populations
d‟étude de ces différents auteurs. En effet, l‟infection à HPV est importante chez les jeunes
filles au début d‟activité sexuelle où l‟on observe un pic de l‟infection, et diminue par la suite
lorsque l‟âge augmente du fait, à la fois de la clairance virale et de l‟acquisition d‟une
immunité (Monsonego, 2007).
Les génotypes les plus fréquemment retrouvés chez les adolescentes de notre étude étaient
dans l‟ordre décroissant HPV-52, 59, 39, 35, 51, 56. Les génotypes les moins fréquents par
ordre décroissant étaient HPV-16,18, 58, 31, 45 et 33. C‟est donc dans la série des HPV
moins fréquents qu‟on retrouve les deux génotypes HPV-16 et 18 qui sont couverts par les
vaccins anti-HPV existants et disponibles. De ce constat, faut-il comprendre que les
adolescentes de la ville de Ouagadougou qui seront vaccinées par Cervarix ou Gardasil ne
seront pas protégées contre les génotypes les plus fréquents dans leur population? Nos
résultats diffèrent de ceux de la littérature selon laquelle le génotype HPV-16 serait le plus
fréquemment retrouvé dans le monde (Tornesello et al., 2015, Heard et al., 2013) . Ainsi,
Panatto et al. (2013) en Italie trouvaient que le HPV-16 était le plus fréquent avec une
cytologie cervicale normale, suivi de HPV-52, 56, 31, 51 et 18. De même Clifford et al.
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(2005) retrouvaient en Europe des résultats similaires avec comme génotypes les plus
fréquemment retrouvés par ordre décroissant les HPV-16, 31, 18, 56, 45 et 35.
L‟infection multiple était retrouvée chez 42,17% des adolescentes infectées au HPV-HR. Ce
taux d‟infection multiple est supérieur à celui de Monsonego et al. (2012) qui retrouvaient
19,8% d‟infection multiple dues au HPV à haut risque chez les femmes de moins de 25 ans.
Notre résultat est également supérieur à celui de Panatto et al. (2013) qui retrouvaient 24,3%
d‟infection multiple, tous génotypes confondus avec une cytologie normale. Notre résultat est
cependant similaire à celui de Rousseau et al. (2003) qui retrouvaient 35,7% d‟infection
multiple et à celui de Kavanagh et al. (2013) qui retrouvaient 48,1% d‟infection multiple au
HPV à haut risque. Nous avons trouvé que le nombre de génotype HPV par adolescente
variait de 1 à 5, tout comme nous l‟avons trouvé chez les femmes de la population générale de
notre étude. Chatuverdi et al. (2011) trouvaient jusqu‟à huit (08) génotypes de HPV (haut
risque et bas risque confondus) dans les infections multiples. Kavanagh et al. (2013)
retrouvaient également huit (08) génotypes par femmes dans les infections multiples, ceux qui
étaient au nombre de deux génotypes représentaient 58,4%, ceux au nombre de trois
génotypes représentaient 25,6%, ceux au nombre de quatre génotypes représentaient 9,9%,
ceux au nombre de cinq génotypes représentaient 4,3% et ceux au nombre de six génotypes
représentaient 1,8%.
Le faible pourcentage d‟IVA/IVL dans notre étude ne nous permettait pas de tirer une
conclusion quant à la présence de HPV associée aux lésions précancéreuses surtout que le col
de l‟utérus des adolescentes est beaucoup plus difficile à mettre en évidence.
Selon la littérature, les facteurs favorisant les infections à HPV seraient : une activité sexuelle
précoce, l‟existence de nombreux partenaires sexuels, l‟immunodépression au VIH, le tabac,
une contraception orale prolongée, d‟autres IST associées, un faible niveau socio-économique
(Hibbitts et al., 2006). Mais dans notre étude, nous n‟avons pas trouvé une association entre le
portage du HPV et l‟âge ; l‟âge au premier rapport sexuel; le changement récent de partenaire
sexuel ; la fréquence des rapports sexuels ; l‟utilisation ou la non utilisation du préservatif ; le
statut matrimonial ; le niveau de connaissance sur le HPV et le cancer du col de l‟utérus. Il en
est de même pour la contraception orale. Surtout que les adolescentes ne sont pas exposées
sur une longue période aux oestro-progestatifs du fait de leur jeune âge.
Cependant, le nombre de partenaires sexuels qu‟avaient pu avoir les adolescentes, depuis le
début de leur vie sexuelle était statistiquement associé au portage du HPV. En effet, 56,5%
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des adolescentes de notre étude avaient eu deux partenaires sexuels ou plus. Notre résultat
corrobore celui de la littérature selon laquelle le nombre de partenaires sexuels est l‟un des
déterminants majeurs du risque de l‟infection à HPV tant chez les femmes que chez les
hommes (Jin-Kyoung, 2014). Ainsi, Ramanakumar et al. (2010) trouvaient que le portage du
HPV était plus important chez les femmes ayant eu plus de deux partenaires sexuels. De
même, Rousseau et al. (2003) trouvaient que le risque d‟infection à HPV augmentait avec le
nombre de partenaire sexuels. Bien que l‟utilisation ou la non utilisation du préservatif n‟a pas
été significativement associée au portage du HPV dans notre étude, le port du préservatif
confère une protèction et demeure un principal moyen de lutte contre les IST dont les HPV.
IV.3. Génotypes HPV-HR dans les CIN et Cancer du col de l’Utérus à
Ouagadougou (Burkina Faso) et à Parakou (République du Bénin)
Les échantillons CIN 2 et CIN 3 positifs au HPV-HR étaient de 48,8%, en considérant les
résultats adéquats. Ce taux de positivité est inférieur à la plupart des résultats selon de
nombreuses études (Kirschner et al., 2013; Siddiqa et al., 2014; Gouveia et al., 2014;
Bateman et al., 2015). Cela amène à se demander si la qualité des échantillons n'en n'était pas
la raison. Il en est de même pour la durée de conservation de certains échantillons qui pourrait
jouer un rôle important. De plus la durée de fixation n‟était pas uniforme et cela a
probablement contribué à rendre certains échantillons inadéquats ou négatifs à HPV. En outre,
l‟utilisation du formol et du bouin aurait pu détériorer l‟ADN.
En Zambie, Bateman et al., (2015) trouvaient une prévalence de 31% des dysplasies modérées
à sévères (65 cas positifs à HPV sur 75 testés, et 69 cas jugés adéquats) (p<0,001). Il existe
donc une différence avec notre série. Cette étude pourtant avait des échantillons d‟une même
durée d‟âge que les nôtres et également à peu près le même nombre d‟échantillons.
Seulement, dans cette étude le milieu de fixation des prélèvements n'a pas été discuté. Déjà,
dans les années 90, Ben-Ezra et al., (1991) démontraient qu‟après 6 heures de fixation par le
bouin, la PCR ne donnait aucun résultat. Plus tard, cette conclusion a été mise en cause par
une équipe au Brésil (Gouveia et al., 2014), qui a montré avec deux protocoles différents qu‟il
était possible d‟obtenir entre 33,3% à 80% de positivité à la PCR malgré l‟utilisation d‟une
solution de bouin. Cette même équipe a montré que des tissus fixés au formol donnaient des
taux de positivité à la PCR compris entre 87,5% et 100% ; et l‟utilisation du formaldéhyde
comme fixateur a donné entre 17,6% et 73,7% de positivité. Cette équipe a extrait l‟ARN au
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lieu de l‟ADN dans notre cas. Il faut également noté que dans cette étude, le type de tissus n‟a
pas été précisé.
Notre taux de positivité à HPV était de 48,8% soit 21 sur 43. Au Pakistan, Siddiqa et al.,
(2014) trouvaient 94,8% (73/77) de positif au HPV. Dans cette étude, il s‟agissait
d‟échantillons de tissus cancéreux, de lésions de bas grade et de lésions de haut grade tout
confondu, alors que nos échantillons concernait uniquement les lésions de haut grade
(p<0,001) témoignant d‟une différence significative du taux de positivité supérieur à celui de
notre étude. Dans cette étude, le kit permettait de détecter 44 génotypes de HPV alors que le
nôtre ne permettait de détecter que 14. En plus l‟utilisation d‟amorces spécifiques a sans doute
permis d‟obtenir un taux de positivité aussi élevé. Le kit de détection de 14 génotypes HPV a
réduit nos chances de retrouver d‟autres génotypes et les 43 échantillons adéquats
constituaient une taille très faible.
Chez des femmes danoises, une étude trouvait 276 résultats adéquats sur 290 échantillons
cervicaux de lésions de haut grade dont 100% de positivité à HPV contre 48,8% de positivité
à HPV dans notre série (p<0,001) (Kirschner et al., 2013). Dans cette étude, 82,3% des
échantillons étaient des lésions CIN 3 et les 17,7% étaient des CIN 2, CIN 2 à 3, et les
adénocarcinomes in situ, alors que dans notre étude il n‟y avait que cinq CIN 3 adéquat soit
11,6% et un seul a été positif à HPV.
Dans notre étude, le génotype le plus fréquemment rencontré était le type 39 (21,7%). Le
HPV-18 (4,3%) était moins représenté avec un seul cas au niveau de la tranche d‟âge 30 à 39
ans. Le grand absent était le génotype HPV-16, pourtant retrouvé dans de nombreuses études,
reconnu comme une des prévalences les plus élevées et faisant l'objet des vaccins
prophylactiques actuellement disponibles. En Zambie, Bateman et al., (2015) trouvaient
55,4% de positivité à HPV-16 et 7,7% pour HPV-18. Les autres HPV-HR représentaient
40,9% dans cette étude.
Le génotypage de HPV-HR dans des lésions précancéreuses de haut grade chez des femmes
danoises a donné des fréquences différentes des nôtres ; en effet, Kirschner et al., (2013),
avaient montré que les génotypes HPV-16 (54,0%), HPV-33 (13,5%), HPV-31 (10,7%),
HPV-18 (7,9%) et HPV-52 (4,7%) étaient les plus représentés.
En Afrique du Sud, McDonald et al., (2012) avaient montré la proportion élevée des lésions
cervicales (respectivement CIN2 et CIN3) attribuables aux HPV-16 (22,58% et 40,28%),
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HPV-35 (31,18% et 19,44%) et HPV-33 (12,90% et 12,50%). Cependant, cette équipe a
trouvé que les génotypes HPV-56, 59, 51 et 68 étaient peu fréquents au sein des lésions CIN
2 à 3. Il faut signaler que dans cette étude, ont été incluses uniquement des femmes ayant un
statut sérologique HIV négatif.
L'équipe de Garcia-Espinosa et al., (2012) trouvait aussi que HPV-16 était le plus fréquent
avec un taux de 45, 2% dans les CIN 2 à 3, suivi de HPV-31, HPV-52, HPV-58, HPV-18,
HPV-51, HPV-68, HPV-35, HPV-39, HPV-45 et HPV-56.
En Nouvelle Zélande, Simonella et al., (2013) avaient montré que HPV-16 était le plus
représenté avec 44,1% suivi de HPV-52 (16,8%), HPV-31 (15,2%), HPV-33 (13%), et HPV18 (12%). HPV-39 qui est pourtant prépondérant dans notre étude ne représentait que 9,2% au
niveau des CIN 2 et 5,4% au niveau des CIN 3. De façon générale, surtout au niveau des
études dans les pays développés, on constate que les génotypes qui reviennent à chaque fois
sont les HPV-16, HPV-31, HPV-52, HPV-33 et aussi HPV 18. Au Burkina Faso, les
différentes études donnent des résultats différents de ceux de ces pays. Une étude menée sur
des femmes séropositives au VIH (Sagna et al., 2010), a montré que les génotypes HPV
dominants étaient ceux de la famille 50‟S (24,1%), suivi de HPV-18 (21,3%), la famille 30‟S
(18,4%), HPV-16 (5,7%) et HPV-6 (4,3%). L‟équipe de Djigma et al., (2011) avec une
population de 250 femmes séropositives au VIH, trouvait fréquemment les génotypes de la
famille 50‟S (25,5%) suivi de très près par HPV-18 (25%), la famille 30‟S (20,8%), autres
HPV-HR (8,5%), HPV bas risque (5,2%), HPV-16 (4,7%), HPV-6 (5,7%), HPV-45 (3,7%) et
HPV-11(0.9%). Dans une population de femme suivi en consultation gynécologique,
Ouedraogo et al., (2011) trouvaient comme génotype fréquemment rencontré la famille 50‟S
dans 31% des cas. Il est suivi de HPV-18 (14,3%), HPV-16 (10,7%), la famille 30‟S (5,9%),
autres HPV-HR (5,9%), HPV-45 (3,6%), HPV-6 (17,9%) et HPV bas risque (10,7%). Les
génotypes prépondérants dans ces études étaient ceux de la famille 50‟S et 30‟S, ainsi que les
génotypes 18 et 16. Cependant, il faut savoir que le kit de détection du HPV que ces auteurs
avaient utilisé ne leur permettait pas de préciser les génotypes.
Nous avons rencontré 2 cas d‟infections multiples (double HPV) dans 9,5% des cas. GarciaEspinosa et al., (2012) trouvaient 18,4% d‟infections multiples. Dans cette étude, il a été
trouvé des cas d‟infections multiples entre HPV-16 et 58 (2 cas); suivi de HPV-16 et 31 (5
cas) ; HPV-16 et 18 (4 cas) et HPV-16 et 52 (1 cas). Au Pakistan, les différentes associations
se sont observées entre les génotypes HPV-16, 18 et 19 (Siddiqa et al., 2014). En Afrique du
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Sud, 24% de cas d‟infections multiples ont été observé (McDonald et al., 2012). Les
génotypes les plus impliqués étaient HPV-35, 16 et 58 : associations HPV-35 et 16 ; et HPV35 et 58. Au Burkina Faso, dans notre étude chez les femmes de la population générale et les
femmes VIH séropositives, 78,03% de cas d‟infections multiples étaient observés, mais
90,1% des patientes étaient infectées par le VIH (Zohoncon et al., 2013). Plusieurs cas
d‟infections multiples (42,2%) étaient trouvés chez les adolescentes de notre série. Le HPV 52
était le génotype le plus présent dans ces infections multiples, tandis que, nous avons trouvé
dans les CIN de haut grade, que le génotype HPV 39 était présent dans les deux cas
d‟infections double soit 100%. En Afrique du Sud, une étude a montré que les femmes
séropositives au VIH présentaient fréquemment des associations de plus de deux génotypes
(Adler et al., 2008). Cela pourrait expliquer le fait que les études ayant inclus des femmes
infectées par le VIH présentent plus d‟infections multiples.
Nous n‟avons pas remarqué de corrélation entre les différentes associations de génotypes
HPV. Ce phénomène n‟étant pas encore bien compris. Nous n‟avons pas trouvé de lien
significatif entre la lésion histologique et le portage du HPV. Dans notre étude, la prévalence
des lésions précancéreuses était nettement inférieure à la plupart des études (Garcia-Espinosa
et al., 2012; Kirschner et al., 2013; Bateman et al., 2015). Cela pourrait s‟expliquer par la
taille de notre échantillon mais surtout par la qualité de nos échantillons ; ou d‟autres facteurs
autres que HPV comme par exemple les bactéries, les parasites, les champignons, autres virus,
ou simplement d‟autres génotypes HPV que notre kit de détection n‟a pas permis de
caractériser.
La taille de notre échantillon n‟est pas assez importante pour apprécier correctement cette
relation entre l‟âge et le portage du HPV. Cependant, nous pouvons faire quelques
appréciations. Les génotypes HPV 18, 51 et 56 est représenté uniquement dans la tranche
d‟âge 30 à 39 ans. Quant aux génotypes HPV 56 et 35, ils étaient retrouvés uniquement au
niveau de la tranche d‟âge 40 à 49 ans. En Afrique du Sud, McDonald et al., (2012) avaient
fait le lien que les jeunes femmes de moins de 30 ans avaient des prévalences plus élevées que
les femmes plus âgées notamment les types 18 et 58. La taille des échantillons dans cette
étude était bien plus importante que dans la nôtre, ce qui a facilité la comparaison entre les
différentes tranches d‟âge. A Ouagadougou, dans notre étude chez les adolescentes nous
avons trouvé un âge moyen de 18,7 ans une prévalence de 41,5%. Et dans notre série, chez les
femmes ayant CIN 2 et 3 histologiquement confirmés, il n‟y avait pas de femmes de moins
de 20 ans et la majorité avait entre 30 et 50 ans. L‟âge élevé chez les femmes ayant CIN 2 et 3
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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histologiquement confirmés, pourrait être la raison pour laquelle nous n‟avions pas trouvé
certains génotypes du faite de la clairance et aussi l‟explication au taux de prévalence à HPV
faible.
A présent, en abordant notre série sur le cancer du col de l‟utérus histologiquement confirmé,
à Ouagadougou, nous avons eu 58,04% (65/112) d‟échantillons adéquat à la PCR. Ce taux de
détection du HPV à haut risque est certes inférieur à ceux d‟autres auteurs (Kirschner et al.,
2013; Gouveia et al., 2014; Siddiqa et al., 2014; Bateman et al., 2015), mais nous a permis de
détecter la présence de 11 génotypes HPV-HR impliqués dans le cancer invasif du col de
l‟utérus. Sur la base des résultats adéquats, la prévalence de l‟infection à HPV-HR était de
72,31% (47/65). Cette prévalence est proche de celle (76,92%) que nous avons trouvé dans
les lésions précancéreuses et cancéreuses à Parakou, et également similaire au 77,59%
rapproté par Steinau et al. (2011). Par contre elle est inférieur au 98% (49/50) rapporté par
Attoh et al. (2010) dans les cas de cancer du col de l‟utérus. Cette variation de la prévalence
de l‟infection à HPV-HR dans les tissus de cancer du col de l‟utérus et de lésions
précancéreuses, pourrait se justifier par la qualité des échantillons des différentes études.
L‟âge moyen des femmes ayant un cancer du col de l‟utérus à Ouagadougou était de 46,36 ±
12,94 ans. Cet âge moyen est similaire au 41,5 ± 9,8 ans que nous avons trouvé chez les
femmes de Ouagadougou ayant les lésions précancéreuses de haut grade. Cette similitude
pourrait s‟expliquer par le fait que les parmi les lésions précancéreuses certaines persistent et
évoluent vers le cancer du col de l‟utérus. Ce qui conforte le fait que nous avons constaté que
le cancer du col de l‟utérus (principalement le carcinome épidermoïde) est plus fréquent chez
les femmes de la tranche d‟âge 35 à 54 ans à Ouagadougou.
A Ouagadougou, dans les cas de cancer du col de l‟utérus, les génotypes les plus fréquents
étaient par ordre décroissant les HPV-18, 31, 39, 45, 16, 35 et 58. Ces génotypes sont proches
de ceux retrouvés par Li et al. (2011) lors d‟une méta-analyse de 243 articles publiés dans le
monde sur la prévalence de l‟infection à HPV dans les cas de cancer invasif du col de l‟utérus
(30848 cas). Ces génotypes identifiés par Li et al. étaient au nombre de douze, à savoir, dans
l‟ordre décroissant, HPV-16, 18, 58, 33, 45, 31, 52, 35, 59, 39, 51 et 56. Li et al. avaient
également noté que dans 70 à 76% des cas, le cancer invasif du col de l‟utérus était associé
aux HPV-16 et/ou 18. Dans le cancer du col de l‟utérus à Ouagadougou, nous avons constaté
que les HPV-31, 39 (famille des « HPV 30 ») et HPV-45 sont autant voir plus prédominants
que le HPV-16.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Au Pakistan, Gual et al. (2015) avaient trouvé que HPV-18 était le génotype le plus fréquent
dans les carcinomes épidermoïdes du col de l‟utérus histologiquement confirmé à partir de
tissus archivés. Gual et al. avaient également noté la prédominance du HPV-16 qui suivait le
HPV-18.
La prévalence des infections multiples à HPV-HR (jusqu‟à 04 génotypes par femme) dans les
cas de cancer du col de l‟utérus à Ouagadougou (34,04%) est supérieure au 11,2% rapporté
par Li et al. (2011) qui n‟avaient pas trouvé une différence statistiquement significative entre
la prévalence des infections multiples à HPV et le type histologique 30848 cas de cancer
invasif du col de l‟utérus. Cela pourrait s‟expliqué par le fait que le nombre total de génotype
par femme n‟est forcément synonyme de la sévérité ou du type de lésion, mais plutôt le type
ou le caractère oncogénique du génotype présent chez la femme.
Quels commentaires pouvons-nous faire de la présence de HPV-HR dans les néoplasies
cervicales intra-épithéliales (lésions précancéreuses) de haut grade et dans le cancer du col de
l‟utérus histologiquement confirmés à Parakou dans la République du Bénin ?
La moyenne d‟âge des femmes de l‟étude étaient de 40,05 ±13,99 ans. Ce résultat est proche
de ceux rapportés dans d‟autres études : 54,1 ±7,6 ans au Ghana (Attoh et al., 2010) ; 51,9 ±
12,3 ans au Mali et au Sénégal (Ndiaye et al., 2012) ; 44,3 ± 8,2 ans au Congo (Boumba et al.,
2014) et 46,4 ans en Thaïlande (Supho et al., 2014). L‟écart-type n‟a pas été précisé dans
l‟étude de Supho et al., en Thaïlande. Dans cette étude, 16,66% (13/78) des PCR étaient
inadéquats car la β-globine était absente ainsi que la détection de HPV. Missaoui et al., (2010)
en utilisant également les tissus fixés au formol et inclus en paraffine, avaient rapporté que la
β-globine était négative dans 25/146 (17,1%) échantillons considérés ainsi comme non
contributifs. Ce résultat est similaire au nôtre (p = 0,931) bien que dans l‟étude de Missaoui et
al.,
les
lésions
histologiques
ont
fait
l‟objet
d‟une
double
lecture
par
deux
anatomopathologistes. De même, avec l‟utilisation du xylène pour le déparaffinage, Steinau
et al. (2011) avaient trouvé des résultats similaires (p = 0,622), 19,33% (29/150). Dans le
même sens, Bateman et al. (2015), avaient constaté que la méthode d‟extraction utilisant le
xylène donnait des résultats de moindre qualité que celle utilisant la chaleur et 88% de ces
résultats (100/114 cas de cancer du col utérus) étaient valides à la PCR. Cette possibilité
d‟avoir des échantillons non contributifs pourrait s‟expliquer par une dégradation de l‟ADN
des tissus archivés fixés au formol. En effet, il est connu que le formol peut altérer la structure
des acides nucléiques, de sorte que le rendement de l‟extraction à partir d‟échantillons fixés
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 121
au formol et inclus en paraffine, puisse être de faible quantité et de basse qualité (Gouveia et
al., 2014). La paraffine est comme une barrière physique et un inhibiteur de la PCR. Bien que
l'ADN des tissus archivés soit conservé généralement sur de longues périodes, sa
fragmentation et sa liaison aux protéines par exposition du formaldéhyde, aussi bien que la
présence de paraffine, pourraient avoir des effets négatifs considérables sur le rendement
d‟ADN et l‟efficacité de l'amplification (Steinau et al., 2011). Le contrôle interne (human βglobine gene)
peut ne pas être détecté en cas d‟excès de paraffine ou d‟une quantité
insuffisante de cellules épithéliales. L‟extraction d‟ADN qui utilise la chaleur (sans xylène)
serait plus prospère que celle basée sur l‟usage du xylène. Les résultats inadéquats dans cette
étude pourraient être également expliqués par la présence d‟autres génotypes HPV non
détectables par le kit d‟amplification utilisé, qui ne permettait que la détection de 14
génotypes HR-HPV.
Cependant, le taux de détection du HR-HPV dans cette étude était de 76,92% (50/65). Ce
résultat corrobore respectivement (p = 0,919 et 0,614) les taux de détection du HPV de
77,59% et 73,60% rapportés par Steinau et al. (2011) en Georgie et Missaoui et al. (2010) en
Tunisie, dans des tissus fixés au formol et inclus en paraffine. Bien que ces auteurs aient
recherché des HPV à haut risque et à bas risque, il n‟existe pas une différence statistiquement
significative entre les résultats. Au Ghana, Attoh et al. (2010) avaient rapporté 98% (49/50)
d‟infection au HPV dans les cas de cancer du col de l‟utérus. Ce taux élevé de détection des
HPV dans le cancer du col de l‟utérus pourrait s‟expliquer par le fait que les sections de tissus
utilisées à la PCR ont été préalablement contrôlées au microscope pour s‟assurer qu‟elles
contiennent effectivement les cellules tumorales. De même, Ndiaye et al. (2012) avaient
rapporté des taux de détection du HPV respectivement à 88,1% (28/32) et 86,5% (110/132) au
Mali et au Sénégal. Ces taux de détection relativement élevés des HPV pourraient s‟expliquer
par une bonne technique de conservation des blocs de tissus, une double lecture histologique,
une vérification de la présence et la quantification de tumeur nécrosée, le pourcentage de
tumeur dans la section de tissus et donc l‟adéquation de l'échantillon pour un éventuel test de
l‟ADN du HPV.
Les CIN de haut grade et le cancer du col de l‟utérus étaient plus fréquentes dans la classe
d‟âge de 30 à 39 ans (35,6%) suivie des classes d‟âge de 40 à 49 ans (20,1%) ; de 20 à 29 ans
(20,1%) ; et de 50 à 59 ans (10,07%). Ces résultats sont proches de ceux rapportés par Siddiqa
et al. (2014) au Pakistan qui avaient trouvé une forte incidence du cancer du col de l‟utérus
chez les femmes de 41 à 50 ans suivie des classes d‟âge de 31 à 40 ans et 50 à 60 ans.
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La fréquence du cancer du col de l‟utérus dans cette étude (43,62% or 65/149) est supérieure
(p < 0,001) au 16,71% (133/796) rapporté par Lesnikova et al. (2009) au Denmark et
inférieure (p = 0,013) au 61,10% (47/77) rapporté par Siddiqa et al. (2014) au Pakistan, tous
issus de tissus archivés et fixés en paraffine. Cette différence significative pourrait s‟expliquer
par la variation de la taille des échantillons et des techniques utilisées. Quelque soient les
études, parmi les cas de cancer invasif du col de l‟utérus, les carcinomes épidermoïdes sont
plus fréquents que les adénocarcinomes et les carcinomes adéno-squameux tel que constaté
dans cette étude (p < 0,001). Dans cette d‟étude, les carcinomes épidermoïdes représentaient
84,62% (55/65) des cas de cancer du col de l‟utérus ; les adénocarcinomes représentaient
12,31% (8/65) et les carcinomes adéno-squameux 3,08% (2/65). D‟autres auteurs avaient
rapporté des résultats similaires (p ˃ 0,05) : Lesnikova et al. (2009) avaient rapporté 79% de
cas de carcinomes épidermoïdes et 21,05% de cas d‟adénocarcinomes ; Siddiqa et al., (2014)
avaient identifié parmi les cas de cancer du col de l‟utérus, 91,49% de cas de carcinomes
épidermoïdes, 2,12% d‟adénocarcinomes et 6,38% de carcinomes adéno-squameux ; Pirek et
al. (2015) au Cameroun avaient rapporté 91,7% de carcinomes épidermoïdes et 6,6%
d‟adénocarcinomes.
Les génotypes HPV-16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56,58, 59, 66, 68 et 73 sont connus
carcinogéniques (Zur Hausen, 2002). Dans cette d‟étude, les HPV-39, 18, 45, 35, 52, 31, 33,
51, 58 et 66 ont été détectés, à des fréquences décroissantes, dans le cancer du col de l‟utérus
et dans les CIN de haut grade. Les génotypes HR-HPV les plus fréquents dans le cancer du
col de l‟utérus et dans les CIN-II et III, étaient HPV-39 avec des fréquences respectives de
38% et 37,50% ; suivi respectivement des HPV-18 (35% et 31,30%) et HPV-45 (35% et
31,30%) et HPV-35 (9% et 25%). Ces génotypes sont proches de ceux trouvés dans certains
pays africains où les génotypes les plus fréquents étaient HPV-16, HPV-18, HPV-35 et HPV45 (Guan et al., 2012 ; Denny et al., 2014) ; à la différence que le HPV-16 n‟a pas détecté
dans cette étude.
Au Pakistan, en 2015, Gul et al. (2015) avaient rapporté une prévalence de 32,8% de HPV-18
dans le cancer du col de l‟utérus, ce résultat est similaire au 35% trouvé dans cette étude. Gul
et al. (2015) avaient constaté que le HPV-16 était le plus fréquent avec une prévalence de
44,8% dans le cancer du col de l‟utérus contrairement à cette étude où le HPV-16 n‟a pas été
détecté ni dans le cancer du col de l‟utérus, ni dans les CIN-II et III. D‟autres auteurs ont
également rapporté la prédominance des HPV-16, HPV-18 et HPV-45 dans les cas de cancer
du col de l‟utérus : 32,69% de HPV-16, 34,62% de HPV-18 et 25% de HPV-45 (Haghshenas
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et al., 2013); 52,5% de HPV-16 et 11,8% de HPV-18 (Boumba et al., 2014) ; 15,4% de HPV16 dans un groupe de femmes d‟origine africaine (Tornesello et al., 2014).
Au Bénin, Baba-Moussa et al. (2006) en comparant les résultats de l‟analyse cytologique (test
de Papanicolaou) à ceux de la PCR classique (produits de PCR soumis à une électrophorèse
sur gel d‟agarose), avaient rapporté que sur 99 frottis testés, 88 étaient positifs à la PCR avec
des amorces consensus GP5+/GP6+ ; et les types de HPV déterminés par l‟utilisation
d‟amorce spécifique, étaient HPV 33 (56%), suivi de HPV 16 (18.2%), HPV 6/11 (18%) et
HPV 18 (17%). Ces résultats différents pourraient s‟expliquer par le fait que les types
d‟échantillons ne sont pas les mêmes, ni les techniques d‟amplification.
Dans la littérature, les HR-HPV, essentiellement le type 16 et 18, sont reconnus comme les
principales causes à l‟origine du cancer invasif du col utérin et de ses lésions précurseurs (Zur
Hausen, 1996 ; 2002). Plusieurs méta-analyses ont confirmé que les cinq HR-HPV de l'être
humain, les plus actuels chez les femmes avec et sans maladies néoplasiques du col de
l‟utérus sont les HPV-16, 18, 31, 52, et 58 (Ogembo et al., 2015). Cependant c‟est le
génotype HPV-39 qui prédomine dans cette étude, suivi du HPV-18 et du HPV-45 quel que
soit le type histopathologique du cancer du col de l‟utérus. Ils sont suivi des HPV-35, HPV52 , HPV-33, HPV-51 et HPV-58 dans les CIN-II et III tandis qu‟ils sont suivi des HPV-35,
HPV-52, HPV-31, HPV-33, HPV-51 et HPV-66 dans les cas de cancer du col utérin.
Le génotype HPV-39 a été également détecté dans d‟autres études parmi les HPV les plus
fréquents. En Afrique du Sud, Lebelo et al., (2015) avaient rapporté que HPV-39 (18,7%)
était parmi les génotypes les plus fréquents dans les tissus archivés fixés et inclus en
paraffine ; ils avaient également détecté HPV-18, HPV-16 et HPV-56. Mais ils ont également
noté comme dans cette étude, l‟absence du HPV-68. Boumba et al., (2014) avaient également
détecté en plus des HPV-16 et -18, les génotypes HPV-31, HPV-33 et HPV-35 dans les
cancer invasif du col de l‟utérus.
Les génotypes HPV-51, HPV-58 et HPV-66 étaient les moins fréquents dans cette étude. Par
contre le HPV-58 a été l‟un des génotypes les plus fréquents (HPV-16, -52 et -58) dans une
province de la Chine chez des femmes asymptomatiques (Xue et al., 2015). De même dans le
Nord-Est de la chine, les HPV-58 et HPV-16 étaient les plus fréquents (Sun et al., 2014). Le
seul génotype HPV-66 détecté dans un cas de cancer du col de l‟utérus dans cette étude, a été
également rapporté dans une autre étude réalisée chez des adolescentes en Belgique où les
génotypes les plus fréquents étaient HPV-16 (16,7%), HPV-51 (14,6%), HPV-66 (10,4%),
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HPV-31 (9,9%), et HPV-39 (9,1%) (Merckx et al., 2014). Une autre étude menée par Attoh et
al. (2010) au Ghana avaient rapporté une faible prévalence de 2% de l‟infection par le HPV66, similaire à celle de cette étude.
L‟infection au HPV peut être isolée ou multiple. En effet dans cette étude, le nombre de
génotype par femme infectée variait de 1 à 3 avec 36% d‟infection multiple. Tornesello et al.
(2014) avaient rapporté un taux d‟infection multiple de 33,3% chez les femmes d‟origine
africaine, résultat similaire au 36% de cette étude ; tandis que Lebelo et al. (2015) avaient
rapporté que la majorité des femmes Sud-africaines ayant un carcinome épidermoïde du col
de l‟utérus avait une infection multiple au HPV. Cependant, Attoh et al. (2010) avaient
rapporté 26% d‟infection multiple dans les cas du cancer du col de l‟utérus au Ghana. Cette
variation pourrait s‟expliquer par le statut du virus de l‟immunodéficience humaine (VIH) des
femmes Sud-africaines. En effet, l‟infection par le VIH serait un facteur de risque des lésions
précancéreuses du col de l‟utérus et aussi probablement pour le cancer invasif du col utérin
(Sahasrabuddhe et al., 2007). Les patientes atteintes par le VIH étant plus sensibles aux
infections multiples par HPV.
La distribution des HPV à haut risque varie selon les facteurs géographiques et
démographiques. Cette variation de la distribution géographique des génotypes des HPV
pourrait influencer l‟efficacité de la vaccination (Clifford et al., 2003). Il est généralement
admis que la réponse immune aux Virus-like-particles (VLP) des HPV est spécifique du type
et par conséquent, que la protection par vaccination devrait être limitée aux types inclus dans
le vaccin.
Au regard de tout ce qui précède, la comparaison de la distribution génotypique des HR-HPV
dans les deux grands sites de nos recherches à savoir Ouagadougou (Burkina Faso) et Parakou
(République du Bénin), évoque le constat de la présence des HPV-18, 31, 33, 35, 39, 45 et 52
dans la plupart des études quel que soit le type d‟échantillon du col de l‟utérus analysé,
l‟existence ou non de lésion précancéreuse ou cancéreuse et quel que soit l‟âge de la
population d‟étude. Ces génotypes étaient également rapportés dans certaines études et métaanalyses regroupant plusieurs articles publiés en Afrique et dans le monde (Li et al., 2011 ;
Guan et al., 2012 ; Denny et al., 2014 ; Ogembo et al., 2015).
De plus, l‟infection à HPV demeure un grand problème de santé publique au Burkina Faso et
au Bénin de par les fortes prévalences trouvées au cours de nos travaux de recherches chez les
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femmes et les adolescentes avec ou sans lésions cervico-utérines. Il en découle que de grands
défis restent à relever dans la lutte contre le cancer du col de l‟utérus afin de préserver la vie
de toutes les femmes.
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CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Les différentes études nous ont permis de détecter les génotypes HPV-HR circulant chez les
femmes et les adolescentes de notre population d‟étude, et ceux impliqués dans le
développement des néoplasies cervicales intra-épithéliales de haut grade ou lésions
précancéreuses de haut grade et dans le cancer du col de l‟utérus histologiquement confirmés.
Toutefois, il est à retenir qu‟il faut optimiser les techniques et les conditions de conservation
des échantillons histologiques afin d‟avoir un excellent rendement des acides nucléiques tel
que l‟ADN lors d‟une éventuelle étude rétrospective.
Au regard de tous ces travaux sur l‟infection au HPV à haut risque chez des populations de
femmes avec ou sans lésions du col de l‟utérus, à Ouagadougou et à Parakou, nous pouvons
dire que les génotypes HPV-HR de la famille des HPV 30 et 50 sont plus incriminés ou autant
incriminés que les HPV-16 et 18 dans le développement du cancer du col de l‟utérus dans nos
populations. Que ce soit les adolescentes, les femmes de la population générale, les femmes
VIH séropositives ou au sein des tissus précancéreux et cancéreux du col de l‟utérus, le
constat semble être le même. Cela nous appelle à élargir la cartographie des génotypes HPV à
l‟Afrique Subsaharienne qui est victime du plus lourd tribut de décès liés au cancer du col de
l‟utérus.
Jusqu‟alors, en Afrique, les vaccins anti-HPV disponibles sont Cervarix® et Gardasil® qui
protègent efficacement uniquement contre les HPV-16 et 18, lesquels ne sont pas toujours les
plus fréquents dans nos populations. Il devient donc nécessaire de trouver le moyen de rendre
le nouveau vaccin anti-HPV nano-valent actuellement d‟actualité, disponible et accessible à
nos populations afin de mieux lutter contre le cancer du col de l‟utérus et ainsi préserver la vie
de nos mères, de nos femmes, de nos sœurs et de nos filles. Des efforts restent encore à
fournir pour atteindre une prophylaxie efficace à large spectre, accessible, tout en maintenant
la sensibilisation et le renforcement des bonnes pratiques d‟hygiène de vie saine, le dépistage
des lésions précancéreuses, le diagnostic précoce et traitement des lésions précancéreuses et
cancéreuses afin d‟atteindre l‟objectif zéro nouvelle infection à HPV.
Cependant, les hommes ont un rôle crucial à jouer pour une lutte efficace contre l‟infection à
HPV. Car, les hommes, au regard de leurs habitudes sexuelles, pourraient constituer un
réservoir d‟infection à HPV pour les femmes.
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PERSPECTIVES
PERSPECTIVES
A l‟issu de ce travail, nous envisageons pour nos futures recherches :
1. Séquencer les types de HPV à haut risque isolés dans notre étude dans les lésions
précancéreuses de haut grade et dans le cancer invasif du col de l‟utérus, afin de
définir le variant auquel ils appartiennent ;
2. Etablir une cartographie sous-régionale du HPV à haut risque chez les femmes ;
3. Déterminer la distribution génotypique et la prévalence des HR-HPV dans les
échantillons de cancer invasif du col de l‟utérus coïnfectés par le VIH ;
4. Faire le point de l‟infection au HPV chez les femmes enceintes, déterminer la charge
virale de l‟infection et évaluer le risque de transmission verticale du HPV ;
5. Détecter les génotypes HPV impliqués dans les papillomatoses laryngées chez les
enfants ;
6. Dépister le portage de l‟infection à HPV chez les hommes ;
7. Développer un partenariat avec le département d'ORL et de pathologie digestive pour
une recherche active des HPV dans la sphère ORL et digestive ;
8. Inciter les firmes pharmaceutiques à développer des vaccins anti-HPV polyvalents à
large spectre prenant en compte tous les génotypes de la cartographie.
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SUGGESTIONS
SUGGESTIONS
Nous ne saurions mettre un terme à ce travail sans faire des suggestions en vue d‟apporter
notre contribution à la lutte contre le cancer du col de l‟utérus, ainsi nous recommandons :
 A l‟endroit du Ministère de la santé du Burkina Faso et du Ministère de la santé de la
République du Bénin, de renforcer les campagnes de sensibilisation et de dépistage du
cancer du col de l‟utérus ; de rendre accessible la PCR pour la détection de l‟infection
à HPV ; de rendre disponibles et accessibles les vaccins anti-HPV couvrant le
maximum de génotypes ; de vacciner les jeunes filles ; de soutenir la recherche ;
 A l‟endroit des chercheurs, de fournir la cartographie des HPV circulant dans la région
Africaine aux firmes pharmaceutiques, de poursuivre les recherches sur le HPV et de
maintenir la veille épidémiologique de l‟infection à HPV ;
 A l‟endroit de la direction du LNR-HPV, de renforcer les recherches sur les HPV,
d‟établir la cartographie de toute l‟étendue du territoire, de faciliter l‟accessibilité du
test PCR de l‟ADN du HPV pour la population dans le cadre des dépistages à visée
préventive pré-vaccinale et/ou diagnostique ;
 A l‟endroit des populations de femmes, de jeunes filles et des hommes, d‟adopter une
hygiène de vie saine, une hygiène sexuelle, de se faire dépister, de se faire vacciner.
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REFERENCES
REFERENCES
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ANNEXES
ANNEXES
Annexe 1 : publications issues de la thèse
1. Theodora M. Zohoncon, Cyrille Bisseye, Florencia W. Djigma, Albert T. Yonli,
Tegwinde R. Compaore, Tani Sagna, Djeneba Ouermi, Charlemagne M.R.
Ouédraogo, Virginio Pietra, Jean-Baptiste Nikiéma, Simon A. Akpona and
Jacques Simpore. Prevalence of HPV High-Risk Genotypes in Three Cohorts of
Women in Ouagadougou (Burkina Faso). Mediterr J Hematol Infect Dis. 2013;
5(1):e2013059. doi: 10.4084/MJHID.2013.059.
2. Zohoncon Théodora Mahoukèdè, Ouédraogo T. Clarisse, Brun Luc VC, Djigma
W. Florencia, Salifou Kabibou, Ouattara Souleymane, Gomina Moutawakilou,
Yonli Albert T., Bazié Valérie JTE, Djénéba Ouermi, Obiri-Yeboah Dorcas,
Ouédraogo Charlemagne, Lompo Olga, Akpona Simon A, Simpore Jacques.
Molecular epidemiology of high-risk human papillomavirus in high-grade cervical
intraepithelial neoplasia and in cervical cancer, in Parakou, Republic of Benin. Pak. J.
Biol. Sci. 2016. ISSN 1028-8880. DOI: 10.3923/pjbs.2016.
3. Ouédraogo CM, Rahimy RM, Zohoncon TM, Djigma FW, Yonli AT, Ouermi D,
Sanni A, Lankoande J, Simpore J. Epidemiology and characterization of high-risk
genotypes of human Papillomavirus in a population of sexually active adolescents in
Ouagadougou. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris). 2015 Oct;44(8):715-22. doi:
10.1016/j.jgyn.2014.12.021.
4. Charlemagne Ouédraogo, Théodora Mahoukèdè Zohoncon, Esther M. A. Traoré,
Souléman Ouattara, Prosper Bado, Clarisse T. Ouedraogo, Florencia Djigma,
Djénéba Ouermi, Dorcas Obiri-Yeboah, Simon A. Akpona, Olga Mélanie
Lompo/Gombri, Jacques Simpore. Distribution of High-risk Human Papillomavirus
Genotypes in Precancerous Cervical Lesions in Ouagadougou, Burkina Faso. (En
soumission).
5. Théodora M. Zohoncon, Prosper Bado, Esther M. A. Traoré, Souléman
Ouattara, Florencia Djigma, Djénéba Ouermi, Charlemagne Ouédraogo, Simon
A. Akpona, Olga Mélanie Lompo/Gombri, Jacques Simpore. Prevalence and
distribution of High-risk Human Papillomavirus genotypes in samples of cervical
cancer in Ouagadougou. (En soumission).
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 153
Annexe 2 : Autres publications
1. Douamba Z, Dao NG, Zohoncon TM, Bisseye C, Compaoré TR, Kafando JG,
Sombie BC, Ouermi D, Djigma FW, Ouedraogo P, Ghilat N, Pietra V, Colizzi V,
Simpore J. Mother-to-ChildrenPlasmodium falciparum Asymptomatic Malaria
Transmission at Saint Camille Medical Centre in Ouagadougou, Burkina Faso.
Malaria Research and Treatment. 2014;2014:390513. doi: 10.1155/2014/390513.
2. M. Gomina Assoumanou, T. M. Zohoncon, S. A. Akpona. Evaluation de la teneur
en iode des sels de cuisine dans les ménages de deux zones d‟endémie goitreuse du
Bénin. Int. J. Biol. Chem. Sci. 2011; 5(4): 1515-1526.
3. Tao I, Compaoré TR, Diarra B, Djigma F, Zohoncon TM, Assih M, Ouermi D,
Pietra V, Karou SD, Simpore J. Seroepidemiology of hepatitis B and C viruses in
the general population of burkina faso. Hepat Res Treat. 2014;2014:781843. doi:
10.1155/2014/781843. Epub 2014 Aug 5.
4. Sanou M, Soubeiga ST, Bationo F, Compaore TR, Zohoncon TM, Diatto GN,
Ouedraogo P, Pietra V, Nagalo BM, Bisseye C, Traore RO, Simpore J. A decade
of follow-up and therapeutic drug monitoring in HIV-2 immunocompromised patients
at St Camille and General Lamizana Military Medical Centers, Burkina Faso, West
Africa. Pak J Biol Sci. 2014 Dec;17(12):1219-24.
5. Oumar Guira, Delwendé S R Kaboré, Ginette Dao, Nicaise Zagré, Théodora M
Zohoncon, Virginio Pietra, Joseph Y Drabo, Jacques Simpore. The modalities of
nonadherence to Highly Active Antiretroviral Therapy and the associated factors
related to patients‟sociodemographic characteristics and their Caregiving perceptions
in Ouagadougou (Burkina Faso). Journal of the International Association of Providers
of AIDS Care. 11/2015; DOI:10.1177/2325957415616492.
6. Ina Marie Angèle Traore, Théodora Mahoukèdè Zohoncon, Adama Dembele,
Florencia W Djigma, Dorcas Obiri-Yeboah, Moussa Bambara, Charlemagne
Ouédraogo, Yves Traore, Jacques Simpore. Caractérisation moléculaire des
papillomavirus humains à haut risque chez des femmes à Bobo-Dioulasso, Burkina
Faso. (Soumis).
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 154
Annexe 3 : communications orales et affiches réalisées lors de
rencontres scientifiques
1. Zohoncon TM, Bisseye C, Djigma FW, Yonli AT, Compaore TR, Sagna T, Ouermi
D, Ouédraogo CM, Pietra V, Nikiéma JB, Akpona SA, Simpore J. Molecular
diagnosis by real-time PCR, of Human Papillomavirus (HPV) high-risk (HPV-30 and
HPV-'S 50'S) among HIV seropositive and seronegative women‟s in Ouagadougou
(Burkina Faso). 17th International Conference on AIDS and STIs in Africa. Cape
Town South Africa, 07-11 december 2013. Poster n°142.
2. Zohoncon TM, Bisseye C, Djigma FW, Yonli AT, Compaore TR, Sagna T, Ouermi
D, Ouédraogo CM, Pietra V, Nikiéma JB, Akpona SA, Simpore J. Diagnostic
moléculaire, par PCR en temps réel, des papillomavirus humains (HPV) à haut risque
(HPV-30‟S et HPV-50‟S) chez des femmes VIH séropositives et séronégatives à
Ouagadougou. 17èmes Journées des Sciences de la Santé de Bobo. Bobo-Dioulasso
06-09 mai 2014. Communication orale n°109.
3. Zohoncon TM, Bisseye C, Djigma FW, Yonli AT, Compaore TR, Sagna T,
Ouermi D, Ghilat N,Ouédraogo P, Pietra V, Ouédraogo CM, Akpona SA,
Lankoandé J, Simpore J. Epidémiologie des Papillomavirus Humains à Haut Risque
(HPV-HR) chez les femmes au Burkina Faso. IVème journées régionales de
gynécologie obstétrique. Koudougou, Burkina Faso 04 Ŕ 05 juin 2015.
Communication orale.
4. Zohoncon Théodora M, Ouédraogo T Clarisse, Brun Luc VC, Djigma W
Florencia, Salifou Kabibou, Ouattara Souleymane, Gomina Moutawakilou,
Compaoré Rebeca T, Yonli Albert T, Bazié Valérie JTE, Djénéba Ouermi, ObiriYeboah Dorcas, Ouédraogo Charlemagne, Lompo Olga, Akpona Simon A,
Simpore Jacques. Epidémiologie moléculaire des Papillomavirus humains à haut
risque dans les néoplasies cervicales intra-épithéliales de haut grade et dans le cancer
du col de l‟utérus, à Parakou, République du Bénin. 2èmes Journées Scientifiques du
CAMES. Dakar, Sénégal, 23 - 25 novembre 2015. Communication orale N°208.
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 155
Annexes 4 : fiches de collecte
Fiche individuelle de collecte pour l’étude sur la prévalence des génotypes HPV à haut
risque dans trois populations de femmes à Ouagadougou (Burkina Faso).
Fiche d’enquête N°……
I- Données sociodémographiques
Date /
/
/
/
1- Nom et Prénom(s)……………………………………………….......
2- Age…………………………………………………………………..
3- Ethnie ………………………………………………………….
4- Profession : ménagère
artisane
;
; commerçante
Etudiante
5- Religion : catholique
; fonctionnaire
; Professionnelle du sexe
; protestante
;
musulmane
; animiste
;
autre préciser………………………..
6- Adresse : Téléphone…………… ……… Quartier………………...
7- Education……………………………………………
(1 : Aucune ; 2 : Primaire ; 3 : Secondaire ; 4 : Université)
8- Situation matrimoniale :
Célibataire
Mariée
Divorcée
Veuve
9- Avez Ŕvous un emploi stable présentement ? Oui
10- Source de revenu :
époux
propre salaire
; non
partenaires multiples
parents
11- Consommation de tabac (fumé ou chiqué) : Oui
Non
II- ATCD gynécologiques et obstétricaux
12- Quand avez-vous eu vos dernières règles ?. (j)...................................
13- A quel âge avez-vous eu votre premier rapport sexuel ? (an)…….
14-
1 : Gestité….. ; 2 : Parité…… ; 3 : Enfants vivants…... ;
4 : Fausse Couche…… ; 5 : Avortements provoqués…………
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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15- Nombre de partenaires sexuels : …………………………
16- Utilisez-vous un préservatif lors des rapports sexuels ?
Oui
;
Non
; Parfois
17- Utilisez-vous des Contraceptifs oraux ?
18- Autres que 16, et 17
Oui
Non
précisez……………………………
19- Avez-vous déjà fait un dépistage du cancer du col de l‟utérus ?
Oui
Non
20- Si oui, précisez le résultat………………………………………..
21- Avez-vous eu d‟IST ?
Oui
;
Non
22- Combien de fois allez-vous chez le gynécologue par an ?..............
23- Avez-vous déjà eu une infection gynécologique ? Oui
; Non
Si oui préciser………………………………..
24- Avez-vous déjà eu une intervention chirurgicale sur le col ou sur l‟utérus ? si oui
préciser le type……………………………………………….
25- Êtes-vous sous antibiotiques depuis au moins une semaine ?
Oui
;
Non
III- Statut VIH :
Négatif
Positif
sous ARV
pas sous ARV
Inconnu
IV- Signes génitaux
26- Souffrez-vous de l‟un des signes suivants ?
(Cocher la case si la réponse est oui)
Leucorrhées
Ulcération dans la région ano-génitale externe
Végétation
Saignement post coïtal
Saignement entre les règles
Y a-t-il un saignement au contact ?
V- Inspection visuelle
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27- Résultats de l‟inspection visuelle avant IVA/IVL
(Cocher la case si la réponse est oui)
Jonction pavimento-cylindrique entièrement visible
Polype cervical
Kystes de naboth
Cervicite
Leucoplasie
Condylome
Cancer
28- Résultats une minute après l‟application d‟acide acétique à 5% (IVA) :
Négatif
; Positif
; Cancer invasif
29- Si l‟IVA est positive, la lésion acidophile pénètre-t-elle dans le canal
endocervical ?
Oui
; Non
30- Schéma (zone A et /ou B)
B
B
B
A
A
Avant coloration
IVA
A
IVL
31- Résultats après l‟application du soluté de lugol (IVL)
Négatif
; Positif
; Cancer invasif
32- Si l‟IVL est anormale, est ce que la région non iodée s‟étend dans le canal
endocervical ?
Oui
; Non
VI- Résultats de la PCR en temps réel du HPV
Génotypes HPV
Merci pour votre participation
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Fiche individuelle de collecte de données pour l’étude portant sur l’épidémiologie et de
la caractérisation moléculaire des génotypes à haut risque du papillomavirus humain
chez les adolescentes à Ouagadougou
Fiche d‟enquête N° /_/_/_/
Date:/___/___/___/
Données sociodémographiques
Nom et Prénoms :…………………………………………………………………
Age (ans) :…………………
Ethnie : ………………………
Profession : ménagère /_/ commerçante /_/ artisane /_/ élève /_/ étudiante /_/ autre
(préciser)………………….
 Adresse : téléphone : ………………………… Quartier : ………………….
 Religion : musulmane/_/ catholique/_/ protestante/_/ animiste/_/
autre (préciser) : ………….
I



 Situation matrimoniale : Mariée /_/ vie maritale /_/ Célibataire /_/
 Etes-vous scolarisée ? OUI /_/
NON /_/
 Niveau scolaire : ……………………………………………
II- Motif de consultation :
………………………………………………………………………………………………
III-
Antécédents
 Quand avez-vous eu vos dernières règles ? (jours)…………...…
date non connue/_/
 Avez-vous déjà eu des relations sexuelles ? OUI /_/
NON /_/
 Si oui : de façon volontaire /_/ par contrainte ou viol /_/
 A quel âge avez-vous eu votre premier rapport sexuel ? ………… ans
 Combien de partenaires sexuels avez-vous eu ? : …………………………..
 Nombre de partenaires sexuels au cours du dernier mois :…………
 Quelle est la fréquence de vos rapports sexuels ?.............................
 Utilisez-vous le préservatif ? A chaque fois /_/ Episodiquement /_/ non/_/
 Utilisez-vous une méthode contraceptive ? OUI /_/
NON /_/
Si oui, laquelle ? Préservatif /_ / pilule /_ / spermicide /_/ stérilet /_ / implant /_
 Avez-vous déjà eu recours à la pilule du lendemain ? OUI /_/
NON /_/
 Avez-vous déjà eu des grossesses ? OUI /_/
NON /_/
 Si oui, combien de grossesses ?_ _ nombre d‟enfants vivants __ avortements
provoqués__ avortements spontanés__
 Etes-vous enceinte actuellement ? OUI /_/
NON /_/ NE SAIT PAS /_/
 Quelle est la date de votre dernier rapport sexuel ?
 Consommez-vous du tabac (fumé ou chiqué) ? OUI /_/
NON /_/
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
Page 159
 Si oui quantité par jour ?.........................Depuis combien d‟années……… ?
 Y-a-t „il un ou des fumeurs dans votre entourage immédiat
(tabagisme passif) ? OUI /_/
NON /_/
 Souffrez-vous de l‟un des signes suivants ?
- Leucorrhées
- Ulcération dans la région ano-génitale externe
- Végétation
- Saignement post coïtal
- Saignement entre les règles
- Y a-t-il un saignement au contact ?
 Avez-vous déjà eu recours à un traitement local par des ovules ? OUI /_/
NON /_/
 Etes-vous actuellement sous traitement antibiotique depuis au moins une semaine?
OUI /_/
NON /_/
 si oui, préciser …………………………………..
IV-Niveau de connaissance sur les IST, le VIH, le cancer du col de l’utérus et la
planification familiale
NON /_/
 Avez-vous déjà eu une consultation gynécologique ? OUI /_/
 Si oui, combien de fois consultez-vous le gynécologue par an ?
 Savez-vous ce qu‟est une IST ? OUI /_/
NON /_/
 Si oui, définir brièvement, donner le nom d‟une IST et un moyen de la prévenir:
…………………. ………………………………………………..
 Quel est votre statut VIH :
Négatif
/_/
Positif
/_/
sous ARV /_/
pas sous ARV
Inconnu
/_/
 A quand remonte votre dernier test VIH ? ‹03mois /_/ ›03 MOIS /_/
 Avez-vous déjà eu une IST ? OUI /_/
NON /_/
 Si
oui,
préciser
le
type………………………………………………………………………….
 Avez-vous déjà entendu parler du papillomavirus humain (HPV) ? OUI /_/
NON
/_/
NON /_/
 Avez-vous déjà entendu parler du cancer du col de l‟utérus ? OUI /_/
 Comment
attrape-t-on
le
cancer
du
col
de
l‟utérus ?
……………………………………………………………..
 Avez-vous déjà fait un test de dépistage du cancer du col de l‟utérus ? ? OUI /_/
NON /_/
 Si oui de quelle nature ? : IVA/IVL /_/
FCV/_/ autre (préciser)
...........................................
 Il y a combien de temps ……………………………………….
 Avez-vous déjà eu une intervention chirurgicale sur le col ou sur l‟utérus? Si oui
préciser le type……………………………………………………………………..
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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V- Examen au spéculum :
 Inspection directe : (Cocher la case si la réponse est oui)
-
Jonction pavimento-cylindrique entièrement visible /_/
Polype cervical
/_/
Kystes de naboth
/_/
Cervicite
/_/
Leucoplasie
/_/
Condylome
/_/
Cancer
/_/
Saignement au contact /_/
Ectropion /_/
 Prélèvement au niveau de l‟endocol à l‟aide d‟un écouvillon
 Résultats une minute après l‟application d‟acide acétique à 5% (IVA):
Négatif /_/
Positif /_/
Cancer invasif /_/
 Si l‟IVA est positive, la lésion acidophile pénètre-t-elle dans le canal endocervical ?
Oui /_/
Non /_/
 Résultats après l‟application du soluté de Lugol (IVL) :
Négatif /_/
Positif /_/
Cancer invasif /_/
 Si l‟IVL est anormale, est ce que la région non iodée s‟étend dans le canal
endocervical ?
Oui /_/
Non /_/
VI- Résultats du diagnostic moléculaire du HPV par PCR en temps réel
 Négatif /_/
Positif /_/
 Si
positif :
génotype(s)
………………………………………………………………
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
HPV :
Page 161
Fiche de collecte pour les travaux sur la distribution génotypique des HPV-HR dans les
néoplasies cervicales intra-épithéliales de haut grade et dans le cancer invasif du col de
l’utérus à Ouagadougou et à Parakou.
 Code :
 Date de réception du prélèvement :
 Age de la patiente :
 Profession :
 Ethnie :
 Adresse complète :
 Motif de demande :
 Renseignements cliniques :
 Contraception :
 Frottis Cervico-Vaginal antérieur :
 Autres antécédents :
 Aspect macroscopique du col :
 Résultat de l‟examen anatomopathologique
 Résultat de la recherche des HPV à haut risque par PCR en temps réel
Thèse Doctorat Unique, PhD _ ZOHONCON Théodora M. _ 2015
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Annexe 5 : Approbation du comité d’éthique
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Annexe 6 : protocole d’extraction de l’ADN à l’aide du kit « DNASorb-A »
 Préparation de la quantité requise de tubes en polypropylène de 1,5 ml, y compris un
tube pour le contrôle négatif de l'extraction
 Ajout de 300 μl de solution de lyse dans chaque tube,
 Ajout de 100 μl d'échantillons dans le tube approprié
 Préparation des contrôles par l‟ajout de 100 μl de C- (Neg contrôle fourni avec le kit
d'amplification) dans le tube étiqueté Cneg
 Mélange au vortex et incubation pendant 5 min à 65 ° C.
 Centrifugation pendant 5-7 sec.
 Mélange vigoureux au vortex du « Sorbent » et l‟ajout de 20 μl dans chaque tube
 Mélange au vortex pendant 5-7 secondes et incubation de tous les tubes pendant 3
min à température ambiante (étape à répéter).
 Centrifugation de tous les tubes pendant 30 secondes à 5000g et à l'aide d'une
micropipette muni de cône à filtre, retrait délicat du surnageant suivi de son jet dans
chaque tube sans perturbation du culot (changer les cônes entre les tubes).

Ajout de 500 μl de la solution de lavage dans chaque tube. Mélange vigoureux au
vortex centrifugation pendant 30 secondes à 10000g. retrait délicat du surnageant suivi
de son jet dans chaque tube.
 Répétition de l'étape 9 et incubation de tous les tubes avec bouchon ouvert pendant 510min à 65 ° C.
 Suspension du culot dans 100 μl de DNA éluent. Incubation pendant 5 min à 65°C et
mélange périodique au vortex.
 Centrifugation des tubes pendant 1 min à 12000g.
Le surnageant contient de DNA prêts pour l'amplification. L‟ADN ainsi obtenu peut être
utilisé pour la PCR ou conservé à -20ºC pour une utilisation ultérieure.
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Page 167
Annexe 7 : protocole d’extraction de l’ADN à l’aide du kit FFPE
DNA Purification de Norgen Biotek Corp

Déparaffinage au xylène, séchage à température ambiante, ajout de 300μl de
Digestion Buffer et 10 μl de Protéinase K puis 1 μl de RNase aux échantillons.
Mélange au vortex et incubation à 55°C pendant 1 heure suivie d‟une autre
incubation à 90°C pendant 1 heure ; mélange au vortex occasionnellement. Ajout
de 300 μl de Binding Solution ; mélange au vortex. Ajout de 250 μl d‟éthanol
absolu ; mélange au vortex.

Prélèvement de 600 μl du lysat qui a été introduit dans les tubes gDNA
purification micro column muni de tube collecteur. Centrifugation pendant 1min ;
jeter le liquide contenu dans le tube collecteur. Etape à répéter une deuxième fois.
Puis passer à trois séries de lavage en ajoutant à chaque fois 400 μl de Wash
solution dans les tubes column suivi d‟une centrifugation pendant 1min.

A la fin des trois séries de lavage, centrifuger pendant 2min pour faire passer le
résidu de liquide à travers la column puis jeter les tubes collecteurs. Monter les
column sur les tubes d‟élution. Procéder à l‟élution en ajouter 50 μl de la solution
Elution buffer dans la column ; incuber pendant 1min à température ambiante et
centrifuger à 14000 RPM. Jeter les tubes column. L‟ADN extrait est dans le tube
d‟élution et est prêt pour amplification ou peut être conservé à -20°C pendant
quelques jours avant l‟amplification.
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