
MAROC
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 5
ÉVOLUTION RÉCENTE DE LA SITUATION,
PERSPECTIVES ET RISQUES
1. En juillet 2014, le Conseil d’administration a approuvé un accord biennal au titre de la
ligne de précaution et de liquidité (LPL) d’un montant de 3,2351 milliards de DTS (550 % de la
quote-part)1. L’accord offre une assurance contre les risques extérieurs tout en accompagnant le
programme mis en œuvre par les autorités pour réduire les vulnérabilités budgétaires et extérieures
et promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive. Les risques auxquels le Maroc est exposé
sont en repli, mais ils demeurent substantiels. Les autorités continuent de traiter l’accord à titre de
précaution. Lors de l’approbation de l’accord, les administrateurs ont félicité les autorités des
importants progrès réalisés dans la reconstitution des marges de manœuvre et dans la gestion des
défis à moyen terme. Ils ont souligné que l’accord au titre de la LPL contribuait utilement aux efforts
déployés par les autorités pour renforcer la résilience économique et promouvoir une croissance
plus forte.
2. En dépit d’une conjoncture défavorable, les politiques menées par les autorités ont
permis de rééquilibrer l’économie, mais la reprise de la croissance reste timide2. Après une
récolte exceptionnelle en 2013, la production agricole a accusé une contraction en 2014. L’activité
dans les autres secteurs a ralenti au cours de la première moitié de l’année, en raison d’une faible
demande extérieure et d’un manque de confiance des opérateurs économiques intérieurs, encore
que des signes de redressement ont été observés récemment. Globalement, la croissance du PIB
devrait baisser à environ 3 %, contre 4,4 % en 2013. L’inflation s’est maintenue à un bas niveau de
0,4 % en moyenne, et de 1,6 % en glissement annuel en 2014. Le déficit courant a été réduit; il
devrait en principe avoir été ramené aux alentours de 5,8 % du PIB, contre 7½ % du PIB en 2013, et
les réserves internationales se sont renforcées. Cette performance reflète en partie la montée des
exportations des industries nouvellement développées, l’impact du rééquilibrage budgétaire et, plus
récemment, le repli des cours internationaux du pétrole. Le déficit budgétaire a aussi diminué, et
l’objectif de déficit de 4,9 % du PIB fixé par les autorités pour 2014 a été atteint. Le chômage est
resté élevé, à 9,6 % en octobre 2014. En particulier, le chômage des jeunes a augmenté de 19,6 % à
la fin décembre 2013 à 20,6 % en octobre 2014.
3. Les autorités ont réalisé des progrès considérables dans la réduction des vulnérabilités
budgétaires. Concrètement, la suppression des subventions à tous les produits pétroliers liquides et
la décision de libéraliser totalement leurs prix représentent des avancées considérables qui réduisent
fortement les risques budgétaires liés à la volatilité des cours internationaux du pétrole. L’adoption
par le Parlement d’une nouvelle Loi organique des finances et son entrée en vigueur une fois que les
1 Soit l’équivalent d’environ 5 milliards de dollars au moment de l’approbation de l’accord.
2 Voir le rapport des services du FMI sur les consultations de 2014 au titre de l’article IV pour une analyse plus
approfondie de l’évolution récente de la situation, des perspectives et des risques.