Service d’imagerie médicale Sahloul -Sousse -Tunisie
IMAGERIE DU CARREFOUR
ILÉO-COECAL
INTRODUCTION
La pathologie de la région iléo-coecale est riche et variée, comportant des
affections aiguës, chroniques et tumorales. Cette richesse pathologique s’explique
par le fait que de point de vue anatomique, la région iléo-coecale représente un
segment frontière entre l’intestin grêle et le colon et un carrefour entre le pelvis, le
mésentère et l’étage sus-mésocolique par l’intermédiaire de la gouttière para-
colique.
De point de vue radiologique et à l’instar de l’exploration endoscopique,
l’exploration de la région iléo-coecale est difficile car il s’agit de la limite distale de
l’opacification qu’elle soit par voie haute ou par voie basse. Actuellement, cette
région a largement bénéficié des méthodes d’imagerie en coupe : Echographie,
Tomodensitométrie et Imagerie par résonance magnétique. Ces méthodes
remplacent de plus en plus les opacifications digestives et permettent grâce à leur
bonne résolution spatiale une analyse précise du carrefour iléo-coecal. A côté de la
pathologie appendiculaire propre, la tuberculose et la maladie de Crohn dominent
les étiologies inflammatoires alors que le lymphome et l’adénocarcinome coecal se
partage le chapitre de tumeurs.
Ce travail passe en revue l’essentiel de la pathologie du carrefour iléo-coecal et
constitue un outil pédagogique ayant pour but l’étude des différentes techniques
d’imagerie conventionnelle ou en coupe dans la pathologie de la région iléo-coecale
en l’illustrant de nombreux cas radiocliniques.
RAPPEL ANATOMIQUE
Sur le plan anatomique, cinq éléments méritent d’être étudiés : le coecum, la
valvule iléo-colique, l’appendice, iléon terminal et enfin le péritoine.
Le coecum est le segment colique le plus large (7 à 9 cm de diamètre). Il est
placé en dérivation au dessous du plan tangent à l’abouchement de l’iléon dans le
colon. Sa longueur est comprise entre 6 et 8 cm de la racine de l’appendice
naissent trois bandelettes musculaires qui divisent le coecum en trois parties et
sont à l’origine des bosselures externes.
Dans sa position habituelle dans la fosse iliaque droite, le coecum est au
contact de la paroi abdominale antérieure et est en avant du plan musculo-
aponévrotique du psoas et des vaisseaux iliaques.
En fonction du développement et de l’accolement du colon ascendant, la position
du coecum dans la cavité abdominale peut présenter des variantes : sous hépatique
(1-2 %), pré-rénale (6 %), pelvienne au dessus du détroit supérieur (15 % chez
l’homme et 30 % chez la femme) et enfin plus exceptionnellement, ombilicale,
iliaque gauche, pelvienne basse (dans le cul de sac de douglas).
Contrairement au colon ascendant, le coecum n’est pas accolé mais sa mobilité est
limitée par l’accolement colique droit.
L’appendice : vermiforme ou vermiculaire, c’est un segment cylindrique, plus
ou moins flexueux, à lumière centrale étroite, voir virtuelle.
Ses dimensions varient de 2 à 20 cm. Son orifice d’abouchement est situé sur le
bord interne du coecum, 2 cm au dessous de la valvule iléo-coecale. Sa
projection sur la paroi abdominale est au milieu de la ligne ombilico-iliaque
antéro-supérieure (point de MAC BURNEY). Des variations de position de
l’appendice par rapport au coecum sont notées : essentiellement rétro-coecale
(65 %) et en fonction de la localisation coecale : pelvienne (31 %),
mésocolique (2 %) et sous hépatique (1 %).
La valvule iléo-colique : ou valvule de Bauhin est formée de deux valves,
l’une supérieure et horizontale, l’autre inférieure et verticale. Elles se
réunissent à leurs extrémités pour former des commissures qui se continuent
sur la paroi colique, par des plis saillants : les freins. La lèvre supérieure est
plus épaisse (0,5-3 cm).
La valvule est constituée par l’invagination de l’iléon terminal dans la lumière
colique. Seules la muqueuse, la sous-muqueuse et les fibres musculaires
circulaires prennent part à la constitution des valves. La séreuse et la couche
musculaie longitudinale passent directement de l’iléon au côlon.
L’orifice de la valvule iléo-colique est à la partie supérieure de la fosse iliaque
droite. Il répond en arrière à la fosse lombaire et à l’extrémité inférieure du rein
droit dont il est séparé par le fascia de Toldt.
L’iléon terminal : succède aux anses iléales qui, généralement, ont une
topographie pelvienne, il a une direction ascendante, à droite et en arrière
partant du pelvis et se dirigeant vers la fosse iliaque droite.
La Péritoine : il entoure complètement la dernière anse iléale. Le coecum
n’est pas accolé mais sa mobilité sur son méso et souvent réduite de par
l’existence de deux ligaments pariéto-coecaux, externe et interne, qui
aménagent un cul de sac péritonéal : la fossette rétro-coecale.
De plus, l’artère coecale antérieure constitue souvent un repli mésentrico-
coecal avec formation d’une fossette antérieure iléo-coecale.
Enfin, le méso appendiculaire aménage, également, au dessous de
l’abouchement de l’iléon terminal une fossette iléo-appendiculaire.
La vascularisation : est assurée par l’artère iléo-coeco-colique,
terminale de l’artère mésentérique supérieure qui donne la récurrente iléale,
l’artère colique inférieure droite, les artères coecales antérieures et postérieures
ainsi que l’artère appendiculaire. Le drainage veineux rejoint la veine
mésentérique supérieure puis le tronc porte.
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