PRÉPARATION aux CONCOURS INTERNES
D PÉLOFI et D DANEDE-PÉLOFI 3
L'EP s'inscrit dans un système d'enseignement, où on est passé d'une logique de la "restitution" des savoirs à une logique
de la "compréhension" beaucoup plus exigente pour l'élève et l'enseignant. A l'origine de ces transformations on trouve
deux théories, le cognitivisme et le constructivisme, qui proposent une autre façon de concevoir l'apprentissage et
l'acquisition des savoirs par l'enfant.
Sans que l'on puisse parler de modèle unique, la réflexion et les débats relatifs à l'apprentissage moteur et à la motivation
des élèves en EPS, sont dominés par une conception cognitiviste. L'individu qui apprend est envisagé par analogie avec un
système qui traite de l'information stocke des connaissances sous forme de symboles, calcule et contrôle ses comportements
sur la base de ce calcul. Ces modèles reposent sur l'hypothèse générale selon laquelle l'environnement dans lequel agit le
sujet est exprimable en terme de règles. "Les bases de connaissances mémorisées et les processus de traitement de
l'information prélevée dans l'environnement ont pour fonction de permettre au sujet d'extraire ces règles ou de les
reconstruire. Cette "représentation" du problème à résoudre est utilisée pour choisir un comportement, sous la forme d'un
programme ou d'une séquence de programmes moteurs, et pour adapter les paramètres de ces programmes aux exigences de
la tâche à résoudre" (TEMPRADO Revue EPS N° 277). Mais l'être humain ne se comporte pas comme un ordinateur qui
intégre ou restitue la totalité des informations qu'on lui présente.
L'hégémonie des modèles cognitivistes pour expliquer les comportements, est donc actuellement contestée par un certain
nombre d'approches, écologique, dynamique, culturelle, anthropologique, mais ces approches tout aussi intéressantes
soient-elles n'ont pas jusqu'ici obtenu des résultats directement utilisables par le praticien.
Le constructivisme quant à lui, postule que les savoirs ne se transmettent pas, ils se reconstruisent. L'enfant est considéré
comme un acteur dans la construction de ses connaissances. Mais les chercheurs se sont surtout intéressés à l'enfant et
commencent tout juste à intégrer l'action du maître dans leurs préoccupations, ce qui fait que les enseignants se trouvent
assez démunis quand ils veulent faire passer dans la réalité leurs recommandations. Par ailleurs certaines approches de
l'enseignement (voir VYGOTSKI dans apprentissage par le groupe) remettent en question certains aspects du
constructivisme.
L'application mal comprise de ces théories à l'EPS donne parfois lieu à des dérives intellectualistes que le candidat devra
éviter. (voir DÉRIVES)
La liste de définitions qui suit est une tentative de clarification à l'intention des candidats au CAPEPS et à l'Agrégation
interne, choix effectué à partir des difficultés et des incompréhensions rencontrées dans les copies des candidats (lors des
corrections). Ce travail doit beaucoup aux apports de M. LAURENT Maître de conférence à l'UFRAPS de Marseille et de
R. REFFUGI Maître de conférence à l'UFRAPS de Grenoble.
Ces définitions sont suivies d'annexes relatant les résultats de recherches ayant trait directement aux problèmes qui agitent
actuellement la profession et permettent ainsi d'étayer une démonstration dans un devoir.
MISE EN GARDE
Très souvent les définitions retenues sont issues de champs scientifiques différents, c'est pourquoi un même mot peut
avoir plusieurs définitions différentes. (voir Apprendre par exemple) Parmi les champs scientifiques auxquels l'EPS fait
appel pour justifier ses choix, on peut retenir: la bio-mécanique qui s'intéresse à l'efficacité des gestes et au rendement du
corps humain, les sciences humaines qui traitent de l'apprentissage, du contrôle de l'action, de la résolution de problèmes,
de la motivation etc..., en particulier la psychologie (écologique, cognitive, génétique, du travail) - les sciences sociales
qui étudient la manière dont les cadres sociaux de pensée influencent les comportements individuels, (la psychologie sociale
- culturelle, la sociologie de Bourdieu)- les sciences de l'éducation (l'épistémologie - la didactique générale - la didactique
fondamentale ou didactique des disciplines) - les neuro- sciences (qui apportent des connaissances sur le fonctionnement
du système nerveux lors des apprentissages) - etc...
Chaque" courant" en EPS a une vision philosophique personnelle du citoyen à former et du type de société qu'il désire
favoriser et fait appel de manière préférentielle à des champs scientifiques en accord avec cette vision pour justifier ses
propositions. Par exemple le groupe d'inovation de l'Académie de Nantes fait plutôt référence à la bio-mécanique, la
psychologie cognitive et à la didactique générale alors que celui de Lyon et l'INRP s'appuient surtout sur la psychologie
génétique, les sciences sociales, la didactique des disciplines, l'épistémologie. Leurs propositions peuvent être de nature très
différentes voire incompatibles. Les textes officiels essaient de réaliser une synthèse entre les différents courants afin de
n'exclure personne et sont de ce fait facilement interprétables par les enseignants qui tentent de conserver intacts (autant que
faire se peut) les cadres de pensée qui leur ont permis de fonctionner jusqu'à lors.
Il est donc important de bien choisir sa définition en fonction de l'usage que l'on veut en faire dans un devoir.
EX: pour FAMOSE (qui se réfère au courant cognitiviste du contrôle de l'action à partir des travaux de SCHMIDT
ADAMS) la "représentation" est synonyme de schéma moteur. Apprendre consiste à construire le programme moteur
adapté à la tâche.
Pour C. GEORGES, J. F. RICHARD (qui eux appartiennent au courant cognitiviste de la résolution de problèmes) la