Référence : Matières : Titre : L’EP inversée Auteur : J.Gleyse – G.Bui-Xuân Ouvrage : EPS n°258 Date : 1996 Mots-clés : - Pour un EP éducative - Retour à la non évaluation Problématique : Il y a une crise des conceptions de l’EP. Les acteurs et plus particulièrement les enseignants ne comprennent plus ces concepts. Les terminologies didactiques utilisées sont devenues incompréhensibles et insignifiantes. Analyse : L’EP est éducative en soi et pour soi. Elle s’inscrit dans le processus d’éducation comme l’action avec la nature plus que l’action sur la nature. Il ne s’agit pas de constituer une éducation de l’esprit mais une éducation de l’homme. L’éducation du corps n’est en aucun cas conçue comme une propédeutique au développement de l’intelligence. « Le sport est un équilibre de vie pour l’écolier ». L’EP en France s’est construite sur une volonté de transformer instrumentalement un corps considéré comme au service de l’esprit. « L’EP depuis son origine est considérée comme une propédeutique soit militaire, soit eugénique, soit scolaire, soit intellectuelle ». Les refus du sport au début du Xxème sont liés aux débordements pulsionnels et à la liberté corporelle qu’il suppose. Les jeux et les jeux traditionnels font peur car ils sont du corporel non rationalisé, non instrumentalisé, ludique, hédonique, donc perçu comme non scolaire. La philosophie cartésienne est peut être encore aujourd’hui la philosophie basale dominante dans le champ de l’EP, celle du contrôle du corps, des émotions, la maîtrise des rapports avec autrui, de la rationalisation instrumentale d’un corps outil. Les auteurs pensent qu’il s’agit de se tourner vers une formation bien plus poussée encore de la personne de l’enseignant dans les domaines qualitatifs, hédoniques et éthiques. Les 3 grandes finalités de l’EPS sont considérées comme ne se discutant plus. Elles sont fonctionnalistes, utilitaristes ou gestionnaires. L’EP proposée ne peut donc être que le reflet de ses finalités c'est-à-dire fonctionnaliste, utilitariste ou gestionnaire. Cela suppose la construction d’un langage d’experts pour experts, illisible aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. En effet ce langage à été crée par un groupe de personnes qui se positionnent comme des ingénieurs de l’EPS. Dés lors que l’EPS est acceptée comme matière d’équilibre, elle peut être évaluée dans ses effets mais n’a plus de raison d’être notée. « L’EP devient matière d’éducation et non matière d’enseignement, ce qui ne condamne pas sa position scolaire, mais bien au contraire, la renforce en la rendant socialement signifiante ». L’enjeu de l’EP est de taille puisque bien plus que la reconnaissance scolaire, il se situe dans la cohésion, la cohérence avec les représentations de la société. « Il n’est pas de cas dans l’histoire où une activité scolaire se soit perpétuée par sa seule logique scolaire. Les disciplines scolaires qui n’avaient plus de sens pour le social ont purement et simplement disparu de l’école ». Observations, critiques : Les auteurs se positionnent ici non pas dans une perspective de fin de l’EP mais dans un processus qui tendrait à insister sur la véritable fonction sociale de l’EPS.