
Hegel Vol. 2 N° 2 – 2012
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et l’incontinence anale participent certainement à l’altération de 
la qualité de vie qui s’améliore lorsque l’on corrige le nombre de 
selles et leur consistance. Les ballonnements font aussi partie 
des symptômes qui gênent la vie courante ; beaucoup d’études 
relient la production de gaz à l’excès de fermentation et donc à un 
transit lent [9] or notre observatoire semble au contraire montrer 
des scores assez élevés, en moyenne à 45 sur une échelle de 100. 
Cela ne signifie pas nécessairement une hyper fermentation mais 
peut-être une hypersensibilité digestive à la présence de ces gaz 
dans le colon puisqu’il est montré que les IBS diarrhéiques ont plus 
souvent, une hypersensibilité colique au barostat [10]. Mais c’est 
une physiopathologie à démontrer par des études complémentaires.
Le mode d’action du Lactéol est lié à la capacité du probiotique 
(souche LB) à tapisser la muqueuse colique, la protégeant ainsi de 
l’adhésion et de l’invasion par les micro-organismes pathogènes, 
mécanisme impliqué dans les diarrhées d’origine infectieuse. Mais 
on considère aussi la capacité du milieu de culture fermenté du 
Lactéol à posséder une action antibactérienne ciblée sur certains 
germes opportunistes [11] ou encore à stimuler la flore acidogène 
de défense et la synthèse d’IGA, ce qui conduit ainsi à conseiller le 
lactobacillus LB dans les diarrhées d’origine infectieuse. Cependant, 
comme pour tous les probiotiques leur mode d’action reste théorique 
avec des effets encore mal évalués dans la colopathie fonctionnelle, 
et mal évalués pour des traitements de fond chez l’IBS.
L’efficacité du Lactéol est discutable sur une étude ouverte sans 
groupe contrôle et nos résultats méritent donc que l’on envisage 
une étude contrôlée, randomisée en double aveugle. Xiao et coll. 
[12] ont comparé le Lactéol à du Lacidophilin (lactobacilles revivi-
fiables), sur une étude contrôlée, randomisée en double aveugle 
incluant 137 patients. La différence est significative en faveur du 
Lactéol pour ce qui est de la fréquence et la consistance des selles, 
les douleurs abdominales, et les ballonnements. Ce probiotique 
est utilisé depuis de nombreuses années dans l’indication de la 
diarrhée. Cette étude est confortée par Halpern et coll. [13] qui 
ont testé le Lactéol contre placebo chez 18 patients souffrant d’IBS 
à forme diarrhéique en cross-over avec une efficacité en faveur 
du Lactéol chez la moitié des patients. On peut reprocher à cet 
essai de Halpern un faible échantillon, à celui de Xiao, l’utilisation 
d’un lactobacille mais ces 2 études sont concordantes avec nos 
résultats, non seulement sur les mêmes symptômes mais avec des 
évaluations par EVA également. 
Conclusion
Cet observatoire met en lumière l’importante baisse de qualité 
de vie des patients atteint d’IBS à forme diarrhéique et un taux 
anormalement élevé de patients souffrant d’impériosités voire 
d’incontinence anale secondaire. Ces données placent le syndrome 
de l’intestin irritable comme une maladie à part entière pour laquelle 
l’objectif doit être le traitement de nos patients et non plus un 
simple objectif de confort. Les probiotiques prennent une place de 
plus en plus grande dans la prise en charge de ce syndrome et en 
ce qui concerne la forme diarrhéique, le Lactéol est un médicament 
intéressant dont l’efficacité doit être confortée par une étude 
randomisée contre placebo en double aveugle. Il faudrait alors 
évaluer avec un test spécifique son effet sur la continence anale 
secondaire à la diarrhée ce que nous n’avons pas fait dans cette 
étude car nous n’attendions pas un tel taux d’incontinence anale, 
très supérieur à celui de la population générale.