Dans la démarche générale, les communications devront se centrer sur le syndicalisme en prenant très
largement en compte les rapports sociaux, les luttes sociales…, avec des jeux d’échelle très diversifiés. Mais
ces communications devront toujours tenter de mettre en relation cette étude centrale du syndicalisme avec
les conditions nouvelles de leur action et de leur horizon d’attente de l’après-guerre. Le colloque s’en
tiendra au syndicalisme des salariés (le syndicalisme chrétien devra absolument être examiné) mais pourra
aborder le syndicalisme patronal dans le cadre d’études centrées sur les rapports sociaux.
LES AXES PRINCIPAUX DU COLLOQUE
Les communications pourront s’inscrire dans un ou plusieurs axes.
I-1Le syndicalisme, la guerre, la Défense nationale
-Si la question peut paraître ancienne, au regard de l’historiographie, elle n’en garde pas moins toute sa
pertinence et son actualité. Le ralliement à la défense nationale de la large majorité des syndicalistes mérite
une analyse approfondie ainsi que l’évolution plus diversifiée des syndicats sur cette question pendant la
guerre. Le syndicalisme international s’était dit avant 1914 prêt à une action vigoureuse contre une guerre
qu’il ne pouvait penser que comme impérialiste. Il n’en a rien été dans presque tous les pays. Comment ce
ralliement est-il analysé, comment la guerre est-elle perçue ?
On ne pourra d’autant se dispenser d’étudier cette question que, pendant la guerre, la question du conflit
armé, du front, des hommes au combat, de la mobilisation patriotique est présente au quotidien et
interpénètre tous les aspects de la vie sociale. Bien entendu le pacifisme, l’internationalisme participent des
aspects multiples de ce que certains appellent « cultures de guerre ». La guerre n’est pas seul repli national,
elle favorise aussi des circulations transnationales (entre alliés mais aussi par l’effet des conférences
pacifistes et de la révolution soviétique).
A la limite de cet axe se situe la question, également longtemps largement débattue, mais qui reste centrale,
de l’Union sacrée. En effet cette attitude complexe et diversifiée renvoie à la rencontre de la Défense
nationale et du gouvernement qui la conduit. Mais le concept peut aussi plus largement rencontrer tous les
modes de collaboration qui s’introduisent entre salariés et patrons, certes sur la base de la défense
nationale, mais aussi sur la base d’une possible réorganisation de plus longue durée des rapports sociaux.
Sur ces questions, des débats rudes ont eu lieu dans les syndicats du monde entier, conduisant à des choix
gravement divergents.
I-2-Les syndicalistes en guerre.
Les divisions examinées d’un point de vue idéologique et de celui des pratiques syndicales et sociales issues
de la guerre méritent aussi d’être comprises du point de vue de l’expérience de guerre des militants, des
destins individuels ou collectifs. L’expérience des syndicalistes au front, leur rencontre, inusuelle, avec des
non syndiqués ou d’autres groupes sociaux, leur action éventuelle parmi les soldats doivent être examinées.
En ce sens, il semble très important de développer, pour le moins, une approche typologique des
syndicalistes qui doit croiser leur situation avant la guerre (déjà adhérent, déjà responsable, à quel niveau,
leur orientation), pendant la guerre (ralliement ou non à l’union sacrée, combattant ou à l’arrière, adhérent
nouveau pendant la guerre, retour à l’arrière avec ou sans changement de métier ou travail, éloignement du
syndicalisme ou prise de responsabilité…) et après la guerre (retour du front et génération dite du feu –