Par ailleurs, les conventions matrimoniales doivent être passées en la présence et avec le
consentement simultané de toutes les personnes qui y sont parties.
Doivent donc être présentes ensemble, au moment de la signature du contrat, toutes les
personnes qui y ont donné leur consentement (elles sont présentes de jure et pas seulement
honoris causa).
Bien sûr en cas de besoin, chaque partie à la faculté de se faire représenter dans la conclusion
du contrat par un mandataire. La procuration qui le mandate doit alors être authentique et
spéciale. C’est là une différence avec le mariage qui interdit la célébration par procuration.
Par précaution, la loi étend à peine de nullité ce même formalisme avec changements que les
parties apporteraient au contrat de mariage avant la célébration : on qualifie ces modifications
de contre lettre. La contre lettre sera rédigée à la suite de la minute du contrat de mariage,
ceci à peine d’inopposabilité aux tiers. La contre lettre est un véritable complément du contrat
de mariage originaire. Elle reçoit la même publicité que lui.
2) La publicité du contrat de mariage
Cette publicité a été instituée dans l’intérêt des tiers et des époux eux-mêmes, dans la mesure
où elle permet aux tiers contractants de traiter en confiance avec les époux dont ils ne
connaissent pas le régime matrimonial, les pouvoirs de disposition et d’engagement. Ainsi
tout contrat de mariage est porté en marge de l’acte de mariage des époux : ainsi,
pratiquement, lors de la réception du contrat de mariage, le notaire doit délivrer aux parties,
en leur spécifiant qu’il doit être remis à l’officier de l’état civil avant la célébration du
mariage, un certificat qui énonce les noms et résidence du notaire, l’état civil des futurs
époux, et la date du contrat (article 1394 alinéa 2 du Code civil).
Et puis lors de la célébration du mariage, les époux doivent sur interpellation de l’officier de
l’état civil, préciser , dans l’affirmative, les renseignements nécessaires (acte reçu par Maitre
X, le …). Il restera alors aux tiers intéressés à consulter le contrat de mariage, en substance,
ils devront obtenir des époux qu’ils lui communiquent une expédition c'est-à-dire une copie
authentique de leur contrat de mariage. Car la nature de leur contrat de mariage n’est pas
révélée par l’acte de mariage. La seule connaissance que l’on ait du régime matrimonial des
époux à la lecture de leur acte de mariage c’est lorsque les futurs époux ont déclaré ne pas
avoir fait de contrat de mariage (on sait alors qu’ils sont mariés sous le régime légal). Mais
pour certaines catégories de personnes, il a fallu ajouter à cette publicité générale une
publicité plus développée.
Quant à la sanction principale de ces règles de publicité, c’est l’inopposabilité des
conventions matrimoniales occultes. Donc, si l’acte de mariage indique l’absence de contrat
de mariage, alors les époux sont, à l’égard des tiers, réputés mariés sous le régime légal.
Cependant, cette absence de mention légale n’empêche pas le contrat de mariage d’être
opposable aux tiers lorsque les époux, dans un acte passé avec ceux-ci, ont déclaré en avoir
fait un (article 1394 alinéa 3 du Code civil).
§ 2 : le devenir du contrat de mariage
La règle en la matière est que le contrat de mariage est subordonné au mariage ce qui évoque
la liaison de l’accessoire au principal.
Au plus tard, le contrat de mariage doit donc être reçu le jour même du mariage mais à
condition qu’il le soit avant la célébration. Les conventions matrimoniales ne prennent effet