Le cerveau du dyslexique : Dyslexie : quelques idées

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Dyslexie : quelques idées reçues
et conceptions erronées
Le cerveau du dyslexique :
comprendre les déficits pour mieux
répondre aux besoins
Michel Habib, M.D.
Centre Hospitalier Universitaire
de Marseille (France)
Questions de définition : lire, mais aussi….
Le cerveau dyslexique : des données fragiles
 Quelques débats actuels sur les mécanismes
: deux théories très critiquées
 Rééduquer le cerveau dyslexique : de la
théorie aux preuves
 Effet de la langue maternelle : des méfaits de
la langue anglaise?


La dyslexie est seulement un
trouble de la lecture
La dyslexie
troubles
linguistiques
Extra-linguistiques
moteur
écrit
• lecture
• orthographe
visuel
oral
• dysgraphie
• dyspraxie
Phonol
perceptif
visuo-attentionnel
cognitif
phonétique
MCT verbale
Consc phonol
Production (articul)
Percept (discrimin)
autres
morpho-syntaxe
Accès lexical
pragmatique…
Dénomination rapide automatisée
• dyscalculie
• dyschronie
• talents (espace)
Comprendre la dyslexie : un raisonnement
typiquement médical
DYSORTHOGRAPHIE
Trouble des conduites
DYSGRAPHIE/
DYSPRAXIE
Syndrome hyperkinétique/
Déficit attentionnel.
DYSLEXIE
Syndrome hémisph. droit
développemental
Dysphasie
autisme
Talents
particuliers
Dyscalculie
régularités
Observer les
types d’erreurs
symptômes
Comprendre les
signes associés
syndromes
Dyschronie
Les liens avec le
langage oral
étiopathogénie
Mise au point de thérapeutiques
1
La présence de malformations (ectopies, dysplasies)
sur le cerveau du dyslexique est constante et causale
Le cerveau du dyslexique
Les résultats initiaux de Galaburda sont
• obtenus sur un nombre limités de spécimens
• irréfutables donc incontrôlables
Ils témoignent plutôt d'un trouble général de la
maturation cérébrale sans signification causale
Le cerveau du dyslexique est
moins asymétrique
• Il y a autant de résultats en faveur qu'à l'encontre de cette
affirmation
PT
Planum
temporale
Planum
temporale
left
right
NON DYSLEXIC
DYSLEXIC
Absence d'asymétrie du planum temporal sur le cerveau dyslexique
D'après Galaburda et al., 1979; 1985
Des régions hémisphériques
droites sont surdéveloppées
Leonard et al.
(2001) : extreme
leftward
asymmetry of
temporal and
parietal cortices
•Les constatations initiales de Galaburda seraient un artéfact
mathématique
(15 college students vs 15
dyslexic adolescents)
2
Investigation des mécanismes sousjacents à l'asymétrie (ou la symétrie) :
Galaburda, et al., 1987; Rosen et al., 1999
Toute corrélation entre
un coefficient
d'asymétrie et la taille
d'un côté (le droit) est un
artéfact mathématique
Les aires cérébrales du dyslexique
sont moins activées lors de la lecture
Aire de Broca
(articulation de la parole)
Zone temporale postérieure
(discrimination des sons)
Certaines sont plus activées,
d'autres sous-activées
C'est surtout la chronologie de leur mise en jeu qui
semble affectée
Zone temporale
Inférieure (forme
visuelle des mots
écrits)
L’hémisphère gauche du cerveau humain et ses régions
activées par la lecture
CHAPEAU
Lecture normale : activation initiale et prédominante de la forme
visuelle des mots
CHAPEAU
Lecture chez un dyslexique :
Activation retardée de la forme visuelle
Activation excessive de l’aire de Broca
3
Les troubles de la lecture sont
toujours d'origine phonologique
Les mécanismes
La phonologie et le reste…
 L'alternative : rôle du cervelet
 La thèse du déficit de traitement des
phonèmes

La force de la théorie phonologique
Le trouble phonologique peut être la conséquence du trouble de la
lecture
Cf J. Morais
Le concept de dyslexie visuo-attentionnelle (S. Valdois)
certains dyslexiques récupèrent la phonologie et non la lecture
certains dyslexiques sont excellents en conscience phonol
profil de dyslexie visuelle;
Liberman et al (1974) : liens entre
phonologie et lecture
Les preuves d’un lien conscience
phonologique - dyslexie
Proportion Correct
100%
Enfants mauvais lecteurs :



90
46
70
48
Enfants de 10 ans en
difficulté de lecture
Enfants de 10 ans sans
difficultés
Enfants de 7 ans sans
difficultés ayant le même
niveau de lecture que les
enfants en difficulté
Conscience
phonologique

Syllabe
Phonème
1
2
Groupe
3
17
4
5
6
Âge
Bradley & Bryant (1978), Difficulties in auditory organisation as a possible cause of reading backwardness, Nature
literates
illiterates
Non-words-words (repetition)
4
Epreuve visuo-attentionnelle (S. Valdois)
Whole report
25
Report Global
A V T. S R
Letter identification
20
Laurent
Nicolas
7th Grade
3rd Grade
15
10
5
Réponse
AVTSR
0
P1
P2
P3
P4
P5
Letter position
Valdois, Bosse, Ans, Zorman, Carbonnel, David, Pellat (sous presse)
Si le trouble n'est pas constant,
alors il n'est pas causal
Le déficit peut avoir été présent initialement, disparaître
ensuite, mais avoir empêché une étape cruciale de
s'installer

Principaux résultats :
différence significative entre dyslexiques
et contrôles pour 3 tests cérébelleux
 fréquence 13/22 (59%) < Nicolson et al.,
2001
 comparaison dyslexiques purs vs
dyslexiques plus = 42 % vs 80%

5
duration of the closing
phase (m 2 – m 1)
* duration of the full closure
phase (m 3 – m 2)
* duration of the release
phase (m 4 – m 3)
Articulatory aspects of developmental phonological dyslexia
Muriel LALAIN, Noël NGUYEN and Michel HABIB
Laboratoire Parole et Langage, CNRS, Université de Provence
29 av. Robert Schuman, 13621 Aix-en-Provence, France
{lalain,nguyen,habib}@lpl.univ-aix.fr
Entraîner la boucle audio-articulatoire
pour réduire le déficit phonologique
19 enfants : 7 -11 ans. Dyslexie phonologique sévère classique
• Exemple de planche
utilisée dans
l'entraînement
articulatoire
• associé au logiciel IBM
« Speech-viewer™ »
Deux Groupes= 1/ phonoarticulatoire
puis phonologique seul, 2/ l'inverse
M. Mercier et al., 2002
CONSCIENCE PHONOLOGIQUE
[ba]
Scores moyens
12
11,5
11
10,5
10
GROUPE 1
n.s
P=.009 *
GROUPE 2
* P=.02
n.s
9,5
9
E1
E2
E3
EFFET CUMULATIF (PHONO+ARTIC.)
6
M. Mercier et al., 2002
Le trouble phonologique provient d'une
représentation déficiente des phonèmes
pourcentages de réussite
LECTURE
90
88
86
GROUPE 2
P=.03
84
82
80
78
76
74
72
70
*
GROUPE 1
n.s
* P=.04
* P=.03
E1
Preuves d'un déficit
auditif perceptif
E2
Mais pas
toujours présent
E3
Et pas de lien avec
phonologie
ENVIRONNEMENT
PAS DE DIFFÉRENCE D"EFFET SUR LA LECTURE
Niveau neurobiologique
Succion non
nutritive
?
http://www.ehess.fr/centres/lscp/
Déficit
perceptif
?
Niveau cognitif
•Les bébés tètent vigoureusement lorsqu’ils sont stimulés
•Une fois familiarisés avec le stimulus, l’ennui s’installe et ils tètent moins
•La reprise de succion lors d’un changement de stimulus indique donc que le
bébé a bien perçu une différence
Niveau comportemental
•La nouveauté suscite un regain d’intérêt qui se traduit par une augmentation
de l’amplitude de la succion.
Résultats : Eimas et al.
Perception de la parole

Si les bébés sont capables de reconnaître tous les sons de parole dès la naissance,
leurs capacités initiales précoces de discrimination de contrastes phonétiques “étrangers”
déclinent entre 6 et 12 mois
Percentage able
to discriminate
Hindi t’s
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
Contraste phonologique
/b/ versus /p/
Changement acoustique
/p/ versus /p`/
Même stimulus
/p/ versus /p/
0
Werker & Tees, 1984
Hindispeaking
adults
6-8
months
8-10
months
10-12
months
Englishspeaking
adults
Infants from English-speaking homes
7
Un retard de parole à 2 ans persiste à 3 ans1/2 chez les enfants à risque familial
Enfants de 6 mois à risque familial de dyslexie : défaut d'activation
cérébrale par un stimulus déviant quant à ses caractéristiques
temporelles (/ata/ vs /atta/)
•Comparaison des lecteurs
et non lecteurs dans les
deux groupes :
•Dans le groupe à risque,
la présence de troubles du
langage précoce est
prédictive des troubles de
la lecture
•Dans le groupe non à
risque, le niveau de
langage n'est pas prédictif
•Le trouble phonologique
est présent dans les deux
groupes
La langue maternelle
Quid du trouble
phonologique dans
le groupe témoin??
La lecture "utilise" les mêmes processus
cérébraux quelle que soit la langue
La perturbation neuro-fonctionnelle de la
lecture dans la dyslexie est la même quelle
que soit la langue
8
Paulesu et al. (2000)
A cultural effect on brain function
English > Italians :
(non-words)
Italians > English
(all word types)
Vocal reaction times in single word and non-word reading
(Paulesu et al. 2000)
Paulesu et al. (2000)
A cultural effect on brain function
Pixels of maximal difference between dyslexics and controls
BA 37=
Lexical retrieval?
Areas of reduced activation in dyslexics relative to controls reading aloud
words and non-words (Brunswick et al., 1999)
9
Zones également activées chez les dyslexiques et les témoins
Orthography - to-phonology mapping
Orthography -to-semantic mapping
Homophone judgm - letter size decision
Chinese character decision - fixation
LMFG (9)
<activation
LIFG (44)
>activation
Sous-activation chez les dyslexiques des trois langues
Bilateral < activation M+IFG
Chinese dyslexia : different biological basis +left inf temporal
Le défaut d'activation de la VWFA est la marque universelle de la
dyslexie : marqueur neuro-fonctionnel ou simple conséquence?
A
1550
B
French
Italian
1350
British
RT (msec)
1150
950
750
Wernicke’s area
Broca’s area (BA45)
Posterior temporal lobe
Middle frontal gyrus (BA9)
550
350
controls
dyslexics
LECTURE DE PSEUDO-MOTS : ENFANTS ANGLAIS VS ALLEMANDS
10
94
95
92
71
34
95
Pourcentage de mots
lus par les enfants de 14
pays européens après
98 une année
d’apprentissage
(d’après Seymour et al.,
2003)
Et pour conclure….
98
79
97
95
73
95
98
11
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