COURS DE PSYCHOPEDAGOGIE GENERALE, Module « Connaissances psychologiques, affectives & relationnelles » CRB. M ichel Jaspar LA PSYCHOLOGIE GENERALE. a) La « psychologie », qu’est-ce que c’est ? Le terme « psychologie », né avec Christian Wolff en 1733, résulte de l’association de deux mots grecs : « ψυχη » et « λογος » .Le premier , « psyche », signifie « souffle de vie », « âme », « esprit ». Audition : 1°Ouverture de l’opéra Psyché , musique de J-B.Lully (17è, style baroque) 2° Extrait du texte de la tragédie-ballet Psyché, de Molière et P. Corneille 3° Extrait de Psyché, poème symphonique de C. Franck (19è, style post-romantique) Tableau : Cupidon et Psyché, d’ Antoine Van Dyck (17è) Histoire de Psyché : (Mythologie Grecque) Jeune fille dont tombe amoureux Eros. Elle s’unit à lui mais n’a pas le droit de voir son visage. Une nuit, cependant, elle enfreint l’interdiction en allumant la lampe. Elle est alors abandonnée par Eros et, après de multiples aventures et errements, reconquiert finalement son cœur. Mythe de Psyché = «destin de l’âme déchue qui, après des épreuves purificatrices, s’unit pour toujours à l’amour divin ». àDonc, d’après les deux racines, la psychologie serait : « l’étude ou la connaissance de l’âme ou de l’esprit » Une des définitions actuelles, que nous adopterons cette année, est : « Etude (scientifique !)* du comportement et des processus mentaux d’un homme (ou d’un animal )» * La parenthèse s’explique par le fait que bon nombre de personnes et d’écoles s’intéressent au comportement humain sans recourir à la méthode scientifique, sans pour autant sortir du champ de la psychologie. J’ai tenu cependant à ajouter le mot scientifique car j’adhère personnellement au champ scientifique de la psychologie, ce qui explique le point d’exclamation. Les parenthèses sont là pour permettre aux autres champs, que je respecte et souhaite présenter également, d’être inclus dans la définition. La psychologie se distingue de • la sociologie : par son unité d’observation (l’individu pour le psychologue, le groupe humain pour le sociologue) • la philosophie : par ses méthodes (pas de méthode scientifique pour le philosophe mais une grande part d’introspection) 4 Termes construits avec la racine « PSYCH » PSYCHIATRIE Discipline médicale dont l’objet est l’étude et le traitement des maladies mentales PSYCHOMOTRICITE Coordination des fonctions motrices et mentales dans le système nerveux PSYCHOTHERAPIE Méthode pour aider, écouter, les personnes qui souhaitent mieux comprendre leur vie psychique ou soulager leur souffrance psychique PSYCHISME Structure mentale, organisation de la vie mentale d’un individu PSYCHOSOMATIQUE Qui concerne à la fois le corps et l’esprit. Se dit de troubles de la santé liés principalement à des facteurs d’ordre psychique Théorie de la vie psychique fondée par Freud PSYCHANALYSE PSYCHOSE Technique psychothérapeutique basée sur les théories de Freud Affection mentale caractérisée par une altération de la personnalité et des fonctions intellectuelles, et le fait que le sujet n’a pas conscience de son état Etat de panique collective provoqué par un événement ou un fléau vécu comme une menace permanente PSYCHOPATHE Malade mental, dont les troubles se manifestent surtout par des comportements anti-sociaux (passages à l’acte) sans culpabilité apparente Sorte de petit « sketch » utilisé en thérapie pour évoquer ou dénouer une situation problématique PSYCHODRAME Situation où s’expriment entre des personnes des rapports très marqués par l’aspect affectif (le plus souvent conflictuels) et le caractère spectaculaire et théâtral PSYCHEDELIQUE Relatif à un état de rêve éveillé provoqué par certains hallucinogènes PSYCHOAFFECTIF Se dit lorsqu’une pensée ou un comportement fait intervenir l’affectivité (émotions, sentiments) PSYCHOMETRIE Méthodes de mesure des phénomènes psychologiques (tests,etc.) PSYCHOPEDAGOGIE Science de l’apprentissage basé sur l’étude de la psychologie de l’enfant. 5 PSYCHOSOCIAL, PSYCHOSOCIOLOGIE Qui concerne à la fois la psychologie individuelle et la vie sociale PSYCHOTROPE Substance chimique naturelle ou artificielle dont l’effet essentiel s’exerce sur le psychisme. PSYCHO-NEURO-IMMUNOLOGIE Etude des relations causales entre le cerveau, le système immunitaire et la cognition PSYCHOGENEALOGIE Pratique clinique selon laquelle les événements, les traumatismes, les secrets et les conflits vécus par les ascendants d'un individu conditionnent ses faiblesses constitutionnelles, ses troubles psychologiques, ses maladies, voire ses comportements étranges ou inexplicables. Cela donnera naissance à la psychanalyse transgénérationnelle. PSYCHOPHARMACOLOGIE Etude des médicaments qui ont un effet sur l’activité mentale PSYCHOACOUSTIQUE Etudedelaperceptiondesphénomènessonores PSYCHOCHIRURGIEN Chirurgien opérant le cerveau pour traiter les maladies mentales (ex: leucotomie ou lobotomie) PSYCHOLINGUISTIQUE PSYCHOPHYSIQUE PSYCHOLOGIE COGNITIVE PSYCHOLOGIE POPULAIRE Etc. Etude des processus cognitifs à l’oeuvre dans le traitement du langage (production, perception, compréhension, acquisition) Discipline d’investigation quantitative des sensations et de la perception qui expérimentalement les relations entre stimuli définis et réponses (verbales ou comportementales) dans le but d’inférer les mécanismes expliquant ces relations Domaine de la psychologie scientifique qui concerne l’étude, chez l’homme mais aussi chez l’animal, des processus et des structures de la cognition. Consiste à invoquer, pour comprendre les comportements humains, des raisons oridinaires et souvent simplistes ou, par-delà, abstraire de ces raisons de quelques concepts fondamentaux comme ceux de croyance et de désir et supposition qu’ils donnent lieu à des états ou événements mentaux qui sont la cause de ces comportements. (ex : « Elle le trompait, il l’a quittée ; ») 6 b) Psychologie scientifique, pseudo-scientifique, psychologie populaire & psychoverbiage : Beaucoup de gens s’intéressent au comportement humain, mais pas tous de manière scientifique. Il y a beaucoup de disciplines touchant au comportement humain qu’on peut qualifier de « psycho-verbiage », de psychologie non scientifique ou pseudoscientifique (c’est-à-dire qui prétend être scientifique mais ne l’est pas). Exemple : l'horoscope. Affirmations pseudoscientifiques Faits scientifiques Un divorce est toujours une expérience douloureuse pour les enfants Les conséquences d’un divorce dépendent de la relation existant entre les parents ainsi que de l’âge et du sexe des enfants ; il faut considérer aussi les mauvais traitements ou les actes de violence au sein de la famille. Les conséquences néfastes d’un divorce se dissipent rapidement Les enfants victimes de mauvais traitements ou de négligence maltraiteront leurs enfants s’ils en ont. Les enfants alcooliques. d’alcooliques seront eux Ces affirmations sont fausses dans la majorité des cas. aussi La mémoire fonctionne comme un magnétophone : elle enregistre fidèlement tout ce que vit une personne à partir de sa naissance. La mémoire fonctionne comme ces jeux où il faut former un dessin en reliant des numéros : on supplée plusieurs détails après que l’événement s’est produit. Pour des raisons physiologiques et psychologiques, la plupart des adultes ne se souviennent pas des événements qui sont survenus avant l’âge de 3 ans environ. 7 - exemple de démarche s’appuyant sur la psychologie scientifique : Enfant victime de mauvais traitements ? Oui Parent qui maltraite ses enfants ? Non Oui Enfants victimes de mauvais Enfants non victimes de mauvais traitements qui deviennent des traitements qui deviennent des parents qui parents qui maltraitent leurs enfants maltraitent leurs enfants Non Enfants victimes de mauvais Enfants non victimes de mauvais traitements qui ne deviennent pas des traitements qui ne deviennent pas des parents qui maltraitent leurs enfants. parents qui maltraitent leurs enfants Une majorité de « oui/oui » et de « non/non », observée dans un groupe suffisamment nombreux et représentatif de la population, confirmerait l’hypothèse d’une correlation entre les deux phénomènes (sans pour autant, toutefois, confirmer la relation directe de cause à effet entre les deux), tandis qu’un éparpillement dans les 4 cases ou une majorité de « non/oui » et de « oui/non » infirmerait l’hypothèse du lien entre les 2 phénomènes. à Dans la réalité, les études ont montré une absence de correlation ! L’hypothèse n’est donc pas confirmée et on peut conclure à l’absence de relation de cause à effet. è nécessité d’une pensée critique , qui est caractérisée par • la capacité et la volonté de s’interroger sur la valeur de toute information et de porter des jugements objectifs en s’appuyant sur des arguments fondés. • la capacité de rejeter toute affirmation non étayée par les faits. !!! Pensée critique et créative (pas du négativisme). 8 principes pour une pensée critique & créative. 1. Curiosité, réflexion Remettre en cause, demander pourquoi Choix interprétatifs, doigtés,…. Pourquoi cet exercice ? Options de mise en scène. 2. Définition du problème, des mots Ex: « bonheur »? « intelligence » ? « profondeur »? « don »? « oreille » ? « incarner, habiter le personnage » 3. Examen des faits, des preuves Ex: « Il faut décharger sa colère! » ………… pas toujours ! Interprétation de la musique ancienne: sources? Choix d’un tempo. Prononciation. Alexandrins, intonation 4. Analyse des suppositions, des préjugés Ex: pub pour les médicaments Solfège indispensable ? à autres cultures !!! « Caractères » : comédie/drame ; Opposition théâtre <> cinéma 5. Evitement de l’excès d’émotion Ex: rôle de l’émotion dans débats (drogues, avortement, causes de la criminalité, racisme, différences entre les sexes, homosexualité,…..) Subjectivité dans l’évaluation des disciplines artistiques ! 6. Ni simplification ni généralisation hâtive Ex: « Tous les Ecossais sont roux » « Les parents maltraitants ont été maltraités étant enfants » Jugement sur un compositeur/auteur ou un style ou un interprète à partir de peu d’exemples. 7.Formulation d’autres hypothèses Ex: la dame au caddie bruyant, le joggeur mal aidé, le mateur d’ours ! Pourquoi l’élève ne joue-t-il pas bien aujourd’hui? Il existe beaucoup d’autres raisons que le manque de travail….. 8.Tolérance de l’incertitude Ex: Remise en question dans certains domaines (éducation, méthodes d’ apprentissage) Distraction dans un jury 8 Relations causes/effets ! : Lorsqu’une corrélation est avérée entre 2 phénomènes, il ne faut pas pour autant en conclure une relation de cause à effet. Exemple : des études montrent que plus on pratique la musique et plus la quantité de substance blanche dans une partie de l’hémisphère gauche du cerveau (planum temporale) est grande ; et, à l’intérieur de la population pratiquant la musique, les possesseurs de l’oreille absolue* montrent une plus grande quantité de substance blanche que les autres. * L’oreille absolue est la capacité à identifier, sans effort, le nom des notes entendues. a) 1ère hypothèse qui vient à l’esprit : la présence d’une plus grande quantité de substance blanche favorise et donc est la CAUSE des dispositions musicales, dont l’oreille absolue est une expression particulièrement remarquable (a). Mais d’autres relations de cause à effet peuvent être envisagées : b) Relation de cause à effet inverse : la pratique musicale (ou l’utilisation de l’oreille absolue) entraîne la formation d’une plus grande quantité de substance blanche. Pour différencier l’hypothèse a de l’hypothèse b, il faudrait réaliser une étude longitudinale, c’est-à-dire analyser la quantité de substance blanche d’un grand nombre de personnes et les retrouver plusieurs années plus tard, en comparant non seulement cet aspect organique mais également leur pratique musicale. Jusqu’à présent les études sur ce sujet sont uniquement transversales, c’est-à-dire sur des personnes observées en même temps, sans qu’on ait une idée de la chronologie des événements. c) Relation de cause à effet indirecte : la substance blanche entraîne des types de processus mentaux qui favorisant l’apparition de l’oreille absolue (attention particulière aux phonèmes à l’oreille absolue se manifeste par une mémoire des liens entre la hauteur d’un son et son étiquette verbale (nom de la note)) ou, inversement, le recours fréquent au nom des notes augmente l’utilisation de réseaux faisant intervenir les phonèmes, ce qui peut augmenter le développement de la substance blanche (d) e) Il existe une cause préalable aux deux effets conjoints (croissance de la substance blanche et développement de l’oreille absolue). P ex : prédisposition génétique ou un type d’attention auditive particulière,.. Quand une corrélation se manifeste, il faut donc envisager toutes les hypothèses, même si, parfois, l’une ou l’autre ne peut être retenue (ex : relation de cause à effet parent maltraitant à enfant maltraité impossible dans ce sens-là, puisque la chronologie est irréversible !) Cause intermédiaire (c) effet de 1, cause de 2 ou d) effet de 2, cause de 1) a) 1 cause de 2 phénomène 1 phénomène 2 b) 2 cause de 1 e) cause commune à 1 & 2 c) A quoi sert la psychologie ? - objectifs de la psychologie scientifique: 1. décrire 2. prévoir (ou prédire) 3. comprendre 4. changer (ou corriger) le comportement pour augmenter les connaissances et le bonheur des hommes. - où elle reste impuissante : * Gare aux gourous: attention à l’influence excessive de certains « maîtres à penser », parfois issus de la classe des "psys" * L’explication d’un comportement ne l’autorise pas : divers comportements sont maintenant bien expliqués quant à leurs mécanismes, sans pour autant être admissibles, compte tenu des normes légales ou morales d’une société donnée. * Pas de réponses simples à des questions complexes : se méfier des « slogans » simplificateurs au sujets de problématiques psychologiques complexes. 9 d) Histoire de la psychologie. - Les précurseurs : Avant le 19 ème siècle: de grands penseurs (Aristote, Descartes,....) s’occupaient de questions psychologiques : parfois tort (Aristote : « le cerveau ne peut être le siège de la douleur puisqu’il est indolore luimême »), parfois raison (Hippocrate : « Le cerveau est le siège de nos peines, nos joies, nos peurs,etc.. » ; Les Stoïciens : « Ce n’est pas un fait qui rend triste ou content mais l’interprétation qu’on en a ») ! 19ème siècle: psychologie préscientifique (ex: la phrénologie, approche selon laquelle chaque région du crâne correspondait à un trait de personnalité particulierà une expression en est restée : la bosse des maths . Théorie fausse mais bon intuition du localisationnisme, que la neuropsychologie reprendra avec succès. Lien web du petit clip visionné à ce sujet: https://www.youtube.com/watch?v=N6K81kzO7HU - Naissance de la psychologie moderne : 1879 : 1er laboratoire (W. Wundt, à Leipzig). Méthode : surtout l’introspection. Pavlov (Prix Nobel en 1904) à Behaviorisme (ou comportementalisme) Broca: patient « Tan » à naissance de la neuropsychologie (1861) William James (USA) Psychanalyse : S.Freud (à Vienne) à naissance de la psychothérapie. e) Que font les psychologues ? - RECHERCHE : 1. fondamentale = recherche pure . Attention : différence avec Ø la philosophie (pas de méthode scientifique, introspection) Ø l’ anthropologie sociale (étudie surtout les différences entre les cultures) Ø la sociologie (unité d’analyse = le groupe plutôt que l’individu) 2. appliquée : universités, entreprises, santé, sport, etc. Exemples : Recherche fondamentale Recherche appliquée « Quelle différence y a-t-il entre les enfants, les adolescents et les adultes dans leur perception des questions morales, telle l’honnêteté ? » « Comment peut-on se servir de la connaissance sur le développement moral pour empêcher la violence chez les adolescents ? » « Peut-on enseigner le langage des signes à un chimpanzé ou à un gorille ? » « Les techniques utilisées pour enseigner le langage à des chimpanzés peuvent-elles aider des enfants handicapés ou souffrant de troubles mentaux qui sont incapables de parler ? » « Les processus différents d’identification des notes entre OA et non OA entraînent-ils une différence de comportement et de compétences dans la lecture musicale? » « La connaissance des différences de processus entre OA et non OA peuvent-elles aider à améliorer l’apprentissage musical? » - PRATIQUE : principalement la psychologie clinique (psychothérapie et soutien dans les hôpitaux). Il y a aussi : l’expert pour la justice, le psychologue d’entreprise, le psychologue scolaire, etc. 10 f) Les grandes perspectives actuelles : Corrélats neuronaux et hormonaux des activités musicales, rôle de l’hérédité, etc. Développement du goût musical et apprentissage musical Processus cognitifs en jeu dans la perception ou l’activité musicales: Attention, mémoire, motricité, etc. Musique et personnalité Psychothérapie - Il y en a d’autres encore (ex : psychologie évolutionnaire, psycho-culturelle, courants féministe, gay, etc.) - Les courants behavioriste et cognitiviste étaient, au départ, opposés l’un à l’autre. Le behaviorisme, en effet, s’attache à analyser la mécanique du comportement observable, sans se soucier des pensées, représentations internes et autres phénomènes intérieurs aux sujets agissants. En revanche, les cognitivistes cherchent à pénétrer, justement, le mystère des pensées qui vont déterminer ou, en tout cas, influencer le comportement observable. Les deux courants furent finalement considérés, comme de juste, comme « complémentaires » plutôt que contradictoires et cela donne lieu, actuellement, aux thérapies dites cognitivo-comportementales) - Le courant humaniste a été créé au moment où les deux grands courants dominants étaient le behaviorisme et la psychanalyse (perspective psychodynamique), accusés de donner tous les deux une vision trop déterministe de l’homme (déterminé par les effets de son environnement, d’une part et par le développement de son psychisme suite aux expériences infantiles et à son inconscient, d’autre part). Les initiateurs du courant humaniste veulent croire à une plus grande part de liberté de l’individu. 11 g)La recherche en psychologie : méthodes - descriptives (étude de cas, observation, enquête, étude corrélationnelle) et - explicatives (expérimentation). Exemples de recherches : 4 études (textes en annexe: "4 études en psychologie") Exercice: par groupes de 4. Chacun lit une étude et la relate aux autres. Il s'agit ensuite: a) de compléter les 3 premières colonnes du tableau général (domaine, hypothèse(s), méthode(s)) b) de reconstituer le tableau à double-entrée, comparable à celui de la page 4 au sujet de l'hypothèse sur la relation de cause à effet dans le problème de maltraitance enfantine. c) de compléter les 3 dernières colonnes du tableau général (constat par rapport au tableau, conclusion(s) et remarques/critiques si nécessaire). Ex : Domaine Hypothèse(s) Méthode(s) Constat Conclusion(s) Remarques,critiques tableau 1) Psychosociale: maltraitance parentale Les enfants maltraités deviennent parents maltraitants Enquêtes, méthode corrélationnelle 12 à Textes & correction de l’exercice : dans des documents annexes à bilan du travail en groupe : 1) questions : Cela vous a-t-il plu? Quelles étaient les difficultés (au niveau du groupe) Partage des tâches? Spntané ou planifié? Quelqun a-t-il pris le commandement (spontanément ou par décision collégiale?) ou tout le monde est-il resté « à égalité »? Un seul groupe ou plusieurs clans? Personne de côté? Communication aisée entre les individus? 2) intérêts et dangers du travail de groupe en pédagogie. La pédagogie en groupe est souvent perçue comme une alternative intéressante à l'enseignement magistral (le "professeur" enseigne un savoir aux élèves qui le reçoivent et l'intègrent en fonction de leurs prédispositions et/ou de leur motivation) en suscitant l'interaction entre "pairs", propre à déclencher ce que Vygotsky appelle le "conflit socio-cognitif" (nous verrons cela bientôt). Les compétences vont se partager, les idées s'opposer, des compromis se réaliser et, finalement, un projet "commun" va se mettre en place, tout en ayant donné l'occasion à chaque membre du groupe de s'enrichir de nouvelles connaissances ou savoir-faire grâce à ces interactions et à ce partage. C'est évidemment l'idéal mais des dérives existent, selon P. Meirieu (texte beaucoup plus complet disponible sur mon site, pour ceux que cela intéresse, intitulé "Groupes et apprentissages"): - la dérive "économique" ou "logique de production": l'objectif pratique est prioritaire et sacrifie les bénéfices d'apprentissage possibles et souhaitables au profit de l'efficacité. On distribue les tâches en fonction des compétences déjà existantes et on reproduit les hiérarchies de la société, en attribuant des responsabilités à ceux qui en ont déjà les qualités et en marginalisant ceux qui n'en ont que peu ou pas du tout. Si le produit final satisfait tout le monde, il n'y a pas eu au sens propre d'"apprentissage" au terme de ce travail de groupe. - la dérive ou logique "affective": afin, précisément, de ne pas nuire à la bonne entente du groupe en n'en signalant pas les différences de compétences, on renonce, dans une complicité conviviale, à l'objectif de qualité du produit, au profit d'une préoccupation relationnelle, certes louable au niveau social, mais au détriment de l'objectif d'apprentissage proprement dit. **************************************** 13