Bhdg 2, 2012 ISSN 2034-7189
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BULLETIN HEIDEGGÉRIEN (
Bhdg
)
- Secrétaires :
Sylvain CAMILLERI (Université catholique de Louvain/Université de
Montpellier III)
Christophe PERRIN (Université Paris-Sorbonne)
- Comité scientifique :
Jeffrey Andrew BARASH (Université de Picardie Jules Verne)
Rudolf BERNET (Katholieke Universiteit Leuven)
Steven CROWELL (Rice University)
Jean-François COURTINE (Université Paris-Sorbonne)
Dan DAHLSTROM (Boston University)
Françoise DASTUR (Université de Nice Sophia-Antipolis)
Günter FIGAL (Albert-Ludwigs-Universität Freiburg)
Jean GRONDIN (Université de Montréal)
Theodore KISIEL (Northern Illinois University)
Richard POLT (Xavier University)
Jean-Luc MARION (Académie française)
Claude ROMANO (Université Paris-Sorbonne)
Hans RUIN (Södertörn University)
Thomas SHEEHAN (Stanford University)
Peter TRAWNY (Bergische Universität Wuppertal)
Jean-Marie VAYSSE (Université de Toulouse-Le Mirail) †
Helmut VETTER (Universität Wien)
Holger ZABOROWSKI (Catholic University of America)
- Comité de rédaction :
Diana AURENQUE (Karl-Ruprechts-Universität Tübingen)
Vincent BLOK (Radboud University Nijmegen)
Cristian CIOCAN (Universitatea din Bucureşti)
François JARAN (Universitat de València)
Julien PIÉRON (Université de Liège)
Mark SINCLAIR (Manchester Metropolitan University)
Christian SOMMER (CNRS, Paris)
Séverin YAPO (Université de Cocody)
Bhdg 2, 2012 ISSN 2034-7189
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- Correspondants locaux :
Victoria BRIATOVA (Санкт-Петербургский Государственный Университет)
Wenjing CAI (University of Copenhagen)
Richard COLLEDGE (Australian Catholic University)
Tziovanis GEORGAKIS (Πανεπιστήμιο Κύπρου)
Takashi IKEDA (University of Tokyo)
Francesco PAOLO DE SANCTIS (Università Ca’ Foscari Venezia)
Marcus SACRINI (Universidade de São Paulo)
Young-Hwa SEO (Seoul National University)
Bhdg 2, 2012 ISSN 2034-7189
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SOMMAIRE DU
BHDG 2
LIMINAIRES
............................................................................................................. 4
I. « Le sacrifice de l’être. Note sur la pensée du sacrifice chez Heidegger »,
par Joseph COHEN .................................................................................................. 4
II. « "Natur Kunst Technick". Chronique des rencontres de Messkirch,
25-29 mai 2011 », par Sylvaine GOURDAIN et Claudia SERBAN ..................... 44
BIBLIOGRAPHIE POUR L’ANNÉE 2011
.................................................... 49
1. Textes de Heidegger .......................................................................................... 49
2. Traductions de textes de Heidegger ................................................................ 49
3. Collectifs et numéros de revues ...................................................................... 51
4. Études générales ................................................................................................ 57
5. Études particulières ........................................................................................... 63
RECENSIONS
........................................................................................................ 85
INSTRUMENTUM
............................................................................................ 123
* Les secrétaires du Bhdg remercient le Centre d’études phénoménologiques de
l’Université catholique de Louvain (dir. Mme Danielle Lories) et le Centre
d’herméneutique phénoménologique de l’Université Paris-Sorbonne (dir. MM.
Claude Romano, Jean-Claude Gens et Michael Foessel) d’accueillir cette publication sur leur
site respectif.
** Il est possible de se procurer des tirés-à-part du Bhdg en écrivant à l’adresse :
[email protected]. Nota bene : le numéro ISSN de la version
imprimée diffère de celui de la version électronique.
Bhdg 2, 2012 ISSN 2034-7189
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BULLETIN HEIDEGGÉRIEN II
Organe international de recension et de diffusion des recherches heideggériennes pour l’année
2011
LIMINAIRES
I. LE SACRIFICE DE LÊTRE
Note sur la pensée du sacrifice chez Heidegger
Depuis quelle Loi l’histoire de la philosophie se sera-t-elle constituée et
déployée en tant que vérité ? Cette question provoque un bouleversement de la
philosophie par la philosophie. Et ce parce qu’elle commande à son histoire de
se soumettre à l’épreuve la plus radicale : mettre en question cela même qui l’aura
conditionnée. Comme si la philosophie devait, par cette question, se détacher
d’elle-même en pénétrant en elle-même afin d’y révéler la conditionnalité
propre de son développement. Ainsi, cette question ordonne à l’idée directrice
de l’histoire de la philosophie de réexaminer, d’évaluer, et donc de justifier la
présupposition fondamentale de son orientation en révélant le lieu foncier
depuis lequel se sera affermie son assise, sa base, sa stance. Elle exige donc de
l’histoire de la philosophie une confrontation avec elle-même en examinant la
modalité propre de son discours et en requérrant de celui-ci l’explicitation de
son « coup d’envoi ». Car l’histoire de la philosophie n’en aura jamais fini de
dévoiler cela même qui l’ouvre à ce qu’elle est et de rejouer ce qui la définit en
s’exposant au questionnement du lieu originaire d’s’éveille son événement.
C’est dire qu’interminablement la philosophie ne cessera de revenir sur elle-
même. Mais que signifie ici revenir ? Ou encore, d’où peut s’entendre la
propension propre à la philosophie d’exprimer ce qu’elle est en questionnant
d’où elle vient ?
Fondé par Sylvain Camilleri & Christophe Perrin.
 Ont collaboré à ce Bulletin : Mmes Diana Aurenque, Cécile Bonmariage, Victoria
Briatova, Wenjing Cai, Sylvaine Gourdain, Ariane Kiatibian, Virginie Palette et Claudia
Serban ; MM. Sylvain Camilleri, Cristian Ciocan, Joseph Cohen, Richard Colledge,
Tziovanis Georgakis, Francesco Paolo De Sanctis, Choong-Su Han, Takashi Ikeda,
François Jaran, Paul Marinescu, Christophe Perrin, Quentin Person, Marcus Sacrini,
Young-Hwa Seo, Mark Sinclair, Christian Sommer et Kazunori Watanabe. Que M. Joseph
Cohen soit tout particulièrement remercié pour la confiance inconditionnelle qu’il a placée
en lui. Le symbole signale les publications recensées de l’année.
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Assurément, cette propension originaire constitue et ploie la
philosophie en tant que vérité. Depuis Platon, peut-être même depuis
Parménide, la philosophie s’est reconnue dans l’exercice tendu vers la
compréhension de l’être en tant que vérité. C’est cependant Aristote 1 qui
donnera à cette visée sa formulation la plus décisive en la terminant dans
l’horizon ultime d’un questionnement dont la tâche sera de penser l’essence de
ce qui est. Cet horizon fera de la « métaphysique » une science distincte et
différente de toutes les autres sciences. Car celles-ci ne conçoivent toujours
qu’une région particulière au sein de la totalité de l’étant. Elles réfléchissent
toujours l’« objet » en ce que celui-ci appartient déjà à l’horizon de l’étantité
déterminable. Mais la « science de l’être en tant qu’être » ouvre à cela même qui
ne saurait se duire à la détermination. Elle ouvre donc à ce qui transcende
toute détermination et dépasse toute généralité générique. Car l’être ne saurait
se réduire à l’horizon capable de le comprendre en tant qu’« objet »
préalablement déterminé. En ce sens, l’être est le transcendantal inobjectivable,
indéterminé et indéterminable. Or c’est ici que s’élabore, proprement dit, le
problème de la métaphysique : est-il possible de circonscrire ce transcendantal
en une science qui, par définition, doit et se doit de n’être concentrée que sur
« un genre déterminé »2 ?
En vérité, cette question ne peut que se résoudre, se délier et se relever
par une subrogation. La modalité propre de substitution, Aristote l’engagera
dans la Métaphysique seront d’abord déterminées les différentes acceptions
du sens de l’être et où, par conséquent, s’établira la quadruple définition de
l’être : l’être en tant qu’accident ; l’être comme vrai ; l’être selon les catégories ;
l’être en tant que potentialité et activité. Or, et Aristote le précise dans le Livre
Θ de la Métaphysique, de tous les sens fondamentaux de l’être, « l’être au sens le
plus magistral revient à l’être vrai ou faux »3. C’est dire et telle sera la thèse
capitale de tout l’édifice ontologique aristotélicien : le sens de l’être s’exprime
en tant qu’il appartient véridiquement à l’étant lui-même, alors que celui qui se
trouve dans le faux ne fait que contredire l’étant en son être. Ainsi, la question
visant le sens de l’être est restreinte, voire réduite, à la possibilité de penser le
1 Sur le rapport entre « ontologie » et « vérité » chez Aristote, renvoyons aux textes
suivants de Martin Heidegger : Die Grundbegriffe der antiken Philosophie, GA 22, pp. 149 sq.,
ainsi qu’à Aristoteles, Metaphysik Θ 1-3. Von Wesen und Wirklichkeit der Kraft, GA 33, pp. 11 sq.
Cf. aussi l’excellente et désormais classique étude de Pierre Aubenque, Le problème de l’être
chez Aristote, Paris, PUF, 1962.
2 Aristote, Métaphysique, Livre Υ, 2, 1003 b 19-20.
3 Aristote, Métaphysique, Livre Θ, 10. Cf. Martin Heidegger, Aristoteles, Metaphysik, Θ 1-3.
Von Wesen und Wirklichkeit der Kraft, GA 33.
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