qui caractérisent aussi la connaissance, entendue comme compréhension
intégrale, exhaustive et rationnelle du réel.
C. La rationalité du réel
Quel sens y aurait-il à parler de connaissance non rationnelle ? La raison
caractérisant l’esprit humain et la rationalité étant la principale exigence
de tout savoir scientifique, comment ne pas poser que toute connaissance
du réel doit être de part en part et strictement rationnelle, c’est-à-dire
scientifique.
3. La science ne dit pourtant pas nécessairement
ce qu’est le réel
A. Certes la science, pour être scientifique, se doit d’être rationnelle de
part en part, mais elle n’épuise pas pour autant le champ du rationnel
Bien au contraire, la science exclut par avance, par principe et par méthode
certaines questions qui se posent à la raison comme les questions d’ordre
métaphysique par exemple (on peut ici se référer à Comte et aux cou-
rants positivistes du vingtième siècle, en particulier les critiques de la méta-
physique menées par Carnap). Qui décide en effet de ce qui est réel ou
à considérer comme tel ? Plus encore, qui décide de ce qu’est la réalité ?
Ce n’est évidemment pas la science. Si le savoir scientifique constitue la
seule connaissance que nous puissions avoir du réel, alors il s’agit d’une
connaissance de ce que l’on ne connaît justement pas puisqu’il manque
toujours au moins une définition à la science et qu’elle pose toujours,
comme départ, des axiomes, ou des postulats qui sont fondamentalement
et par principe indémontrables. La science ne constitue peut-être, en défi-
nitive, pas du tout une connaissance du réel. Il y a même un fondement
irrationnel dans les sciences, c’est le propre de toute axiomatique.
B. La manière de procéder de la science est hypothético-déductive et le
réel n’est qu’une hypothèse
La science part d’hypothèses, lesquelles peuvent être à leur tour inter-
rogées, mais pas par un discours scientifique. On rejoint ici la distinction
entre démarche philosophique et démarche mathématique établie par
Kant dans la Critique de la raison pure. La science part de définitions
d’objets dont elle cherche à étudier les propriétés et les interactions, là
où la philosophie se donne pour but ultime de parvenir à des défini-
tions. Aussi pourrait-on dire que la science s’attache avant tout à expli-
citer les relations entre les phénomènes sensibles, observables. Quant
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