Maroc : Deuxième prêt à l’appui de politiques de développement axées sur le marché des capitaux et le financement des PME Depuis quelques années, le Maroc enchaîne des réformes de plus en plus complexes pour transformer son système financier. Le train de réformes actuel concerne le développement du marché de capitaux, la diversification des sources de financement (au-delà des banques), la promotion du développement des marchés financiers autour des fonds de pension, et l’élaboration de nouvelles solutions de financement qui répondront aux besoins des ménages vulnérables ainsi que des petites et moyennes entreprises (PME). La Banque mondiale apporte son appui technique et financier aux autorités marocaines dans la mise en œuvre de ces réformes. Ces dernières ont pour but d’améliorer la situation financière des ménages et des petites entreprises, et de veiller à l’efficience de l’allocation des fonds destinés aux secteurs économiques d’importance stratégique, notamment l’infrastructure. Le Deuxième prêt à l’appui de politiques de développement axées sur le marché des capitaux et le financement des PME, approuvé en mai 2017, est une opération d’appui budgétaire de 350 millions de dollars. Il fait suite à un premier prêt d’un montant de 300 millions de dollars approuvé en avril 2014. Quels sont les objectifs de ce programme ? Le programme a pour objectif d’améliorer : l’accès au financement pour les petites et jeunes entreprises ; les marchés financiers en renforçant leur cadre institutionnel et en élargissant leur gamme d’instruments ; la viabilité financière de la Caisse marocaine des retraites (régime obligatoire des pensions civiles et militaires) ; la supervision du secteur bancaire. Ces deux prêts appuient des réformes complètes et anticipatrices, menées par le ministère de l’Économie et des Finances, la banque centrale, l’Autorité marocaine du marché des capitaux et l’Autorité de surveillance des assurances et des pensions. Ces réformes introduisent de nouvelles solutions de financement pour la réalisation d’investissements essentiels dans l’infrastructure et les petites entreprises. Elles contribuent à la création d’emplois et à la hausse des revenus de la population marocaine. Elles encouragent également la participation économique de catégories de population vulnérables, comme les femmes et les habitants des zones rurales. La réforme du principal fonds de pension, également appuyée par le nouveau prêt, vise à s’assurer qu’il continue d’investir localement, de façon durable et efficiente, dans des classes d’actifs existantes et nouvelles. Étant donné que le secteur financier assume un volume de risque croissant, cette opération finance des mesures qui visent à renforcer la supervision bancaire, dans l’objectif de garantir la stabilité financière. Quelles seront les opportunités économiques pour les Marocains ? Ce programme introduit de nouveaux instruments qui permettront d’étoffer le rôle des marchés financiers au Maroc. Ces nouveaux instruments et nouvelles pratiques permettront aux gros emprunteurs de faire appel non plus aux banques mais aux marchés financiers. Ainsi, les banques disposeront de davantage de capitaux à prêter aux PME, ce qui favorisera la croissance et améliorera les opportunités économiques des segments à faibles revenus. Par ailleurs, le programme appuie des mesures destinées à faire entrer les ménages vulnérables et les microentreprises dans le système financier formel, avec, à la clé, un renforcement de la résilience des ménages, un recul de la pauvreté, une expansion des petites entreprises et une création d’emplois. Objectifs du programme et réformes soutenues : Objectifs Pilier A. Améliorer l’accès aux financements pour les petites et jeunes entreprises Réformes Pilier B. Renforcer les marchés financiers en améliorant leur cadre institutionnel et en élargissant leur palette d’instruments Création d’un mécanisme de cofinancement destiné à appuyer la restructuration financière des PME et des micro-entreprises (MPME). Instaurer les conditions permettant d’accorder des crédits de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) aux MPME. La Banque centrale (Bank Al-Maghrib) a délivré un agrément à un second bureau de crédit qui est tenu d’évaluer les prêts aux MPME. Mise en place de services de paiement proposés par des prestataires non bancaires. Le Conseil de l’Autorité marocaine du marché des capitaux nomme les membres de son Collège des sanctions, et le ministre de l’Économie et des Finances adopte le Règlement général de l’Autorité du marché des capitaux. Publication au Bulletin officiel de la loi relative à la Bourse des valeurs de Casablanca, aux sociétés de Bourse ainsi qu’aux conseillers en investissement financier. Publication de la loi relative aux organismes de placement collectif immobilier. Publication du décret exonérant les organismes de placement collectif immobilier de l’impôt sur les sociétés. Pilier C. Améliorer la viabilité financière de la Caisse marocaine des retraites (CMR) Pilier D. Renforcer la supervision du secteur bancaire Publication des lois énonçant les nouveaux paramètres de la caisse de retraite de la fonction publique. La Banque centrale transmet aux banques d’importance systémique appartenant à des conglomérats financiers les projets de règlements relatifs à la reprise après sinistre, à des fins de consultation.