Les fonctions sexuelles Notions fondamentales • Décrire la différenciation sexuelle dans le développement • Identifier les hormones jouant un rôle dans la maturation sexuelle • Expliquer comment les hormones influencent le comportement sexuel • Décrire le contrôle neural du comportement sexuel chez l’animal et chez l’humain Reproduction sexuée • Mode de reproduction où chaque naissance donne un individu unique • Mélanges de deux bagages génétiques différents • Entraîne une diversité individuelle (± 93% des gènes sont communs aux humains) • Augmente les chances de survie de l’espèce – Diversité des systèmes immunitaires – Purge mutations génétiques néfastes Différenciation sexuelle • Cellules contiennent 23 paires de chromosomes • Constitués d’ADN, les Chromosomes renferme notre bagage génétique • 22 paires déterminent le développement physique • 23ième paire détermine le sexe Différenciation sexuelle (suite) • Cellules reproductrices (gamètes) contiennent uniquement 23 chromosomes • L’union des gamètes mâle et femelle forme 23 nouvelles paires de chromosomes • Sexe chromosomique déterminé à la conception par le père Développement des organes sexuels • Plusieurs différences entre les hommes et les femmes – Corps – Cerveau – Comportements reproductifs • Ces différences sont-elles dues au chromosome Y? Non • Chromosome Y contrôle le développement des glandes qui produisent les hormones sexuelles mâles • Exposition aux hormones sexuelles est responsable du développement des trois catégories d’organes sexuelles: – Gonades – Internes – Externes Gonades • Ovaires et testicules • Fonctions: – Produisent ovules ou spermatozoïdes – Sécrètent hormones • 4ième semaine, fœtus mâles et femelles ont des gonades primaires identiques • 7ième semaine, gène SRY du chromosome Y produit enzyme antigène HY • Antigène HY active la formation de testicule mâle à partir de la gonade primaire Hormones gonadiques • Effet organisateur à la phase prénatal: – Différenciation sexuelle – Développement des organes sexuels – Développement du cerveau • Effet activateur à la puberté: – Changements corporels – Production de spermatozoïdes – Ovulation Organes sexuels internes • 7ième semaine, individu possède à la fois un système précurseur des organes internes mâles (système wolffien) et femelles (système mullerien) Organes sexuels internes (suite) • 12ième semaine, testicule sécrète deux hormones: – Androgènes (testostérone, DHT) – Substance d’inhibition du système mullerien • Androgènes: – Agissent sur récepteurs androgènes du système wolffien – Entraînent développement du système wolffien (masculinisation) • Substance d’inhibition du système mullerien: – Agit sur récepteurs anti-mullerien du système mullerien – Entraîne la régression du système mullerien (déféministion) Organes sexuels internes (suite) système wolffien système mullerien Organes sexuels externes • Présence d’androgènes entraîne développement des organes mâles: – Pénis – Scrotum • Absence d’androgènes entraîne développement des organes femelles: – Lèvres – Clitoris – Partie externe du vagin Développement des organes sexuels Dysfonctions génétiques Maladie Cause Effets Syndrome de Turner (XO) Défectuosité du spermatozoïde Absence d’ovaire (un seul X); mais organes sexuels internes et externes femelles Insensibilité aux androgènes (XY) Récepteurs androgènes dysfonctionnels Organes sexuels internes mâles (testostérone produite n’est toutefois pas captée); Organes sexuels externes femelles Syndrome de canal Mullerien Récepteurs antipersistent (XY) Mullerien dysfonctionnels Organes sexuels internes mâles et femelles; Organes sexuels externes mâles (± fonctionnels) Puberté • Période de maturation sexuelle finale (vers 11-13 ans) • Déclenchement inconnue • Sécrétion de Gonadolibérine (GnRH) par l’hypothalamus • Sécrétion des gonadotrophines par l’hypophyse: – Hormone lutéinisante (LH) – Folliculostimuline (FSH) • Effets de LH et FSH sur les gonades: – Sécrétion de testostérone par les testicules – Sécrétion d’œstradiol par les ovaires Hormones gonadiques Effets activateurs • Apparition des caractéristiques sexuelles secondaires chez la femme: – – – – Croissance des os Développement des seins Distribution des cellules adipeuses sur le corps Maturation finale des organes génitaux • Apparition des caractéristiques sexuelles secondaires chez l’homme: – – – – Croissance des os Croissance musculaire Modification du larynx Apparition de la barbe Hormones sexuelles Classe Hormones Effets Hormones hypothalamiques Gonadolibérine (GnRH) Sécrétion des gonadotrophines gonadotrophines Folliculostimuline Développement des follicules ovariens; production d’œstrogènes; spermatogenèse Hormone lutéinisante Ovulation; production d’œstrogènes et de progestérones; production de testostérone Hormones sexuelles (suite) Classe Hormones Effets Androgènes Testostérone Développement du système wolffien; production de spermatozoïdes; caractéristiques sexuelles secondaires masculines; pulsion sexuelle chez l’homme et la femme (?) Dihydrotestostérone (DHT) Maturation des organes génitaux externes mâles Déhydroépiandrostérone (DHEA) (sécrétée par surrénales) Croissance des poils pubiens et auxiliaires Oestrogènes Oestradiol Caractéristiques sexuelles secondaires féminines; la pulsion sexuelle chez la femme (?) Gestagènes Progestérone Maintient la grossesse Autres Prolactine Stimule la production de lait Ocytocine Stimule la libération de lait Dysfonctions hormonales Maladie Cause Effets Syndrome de Kallmann Dégénérescence des cellules GnRH Absence ou retard de maturation sexuelle (puberté); taille corporelle réduite; hypofonctionnement des gonades; absence de caractéristiques sexuelles secondaires Hyperplasie surrénalienne congénitale (HSC) Production déficiente de cortisol par la surrénale Surproduction d’ACTH par l’hypophyse (pour stimuler production (Déficience de 21-hydroxylase) de cortisol); sécrétion excessive d’androgènes par surrénales; développement d’organes génitaux ambigus chez filles; thérapie au cortisol prévient la masculinisation à la puberté; aucun problème chez garçons Hyperplasie surrénalienne congénitale 1. Déficience de 21-hydroxylase 2. Augmentation d’androsténédione Les hormones et le comportement • Dimorphismes sexuels – Organes – Corps • Comportement reproductif – Élément le plus important des comportements sociaux – Survie de l’organisme • Comportements sexuels dimorphiques (CSD) – – – – – Attraction sexuelle Conduite d’appétence Copulation Comportement de post-copulation Comportement agressif Comportement sexuel • Contrôlé par l’interaction du système endocrinien et du système nerveux autonome • Interaction entre les hormones et les comportements sexuels difficile à étudier chez l’humain • Étude des comportements sexuels à partir: – Des animaux expérimentaux – Des troubles du développement chez les humains Comportement sexuel mâle: rat • Comportement de copulation – Intromission – Poussées intravaginales répétitives – Éjaculation • Comportement de reproduction – – – – Frotter le nez Renifler et licher les organes génitaux Monter ( 8 – 15 fois) Éjaculer • Période réfractaire augmente après chaque éjaculation – Effet Coolidge Comportement sexuel mâle (suite) • Le comportement sexuel dépend du niveau de testostérone – Castration entraîne la diminution de l’activité sexuelle – Injection de testostérone entraîne l’augmente de l’activité sexuelle • Transformation de la testostérone en oestradiol (aromatase) produit les effets activateurs de la testostérone sur le comportement sexuel Androgènes • Effets organisateurs de masculinisation et de déféminisation entraînés par la sécrétion de testostérone • Blocage de l’aromatase – ⇓ des comportements mâles – ⇑ des comportements femelles – Attirance pour les mâles • Pourquoi tous les fœtus ne sont pas masculinisés par l’œstradiol? 1) Ovaires ne secrètent pas assez d’œstradiol avant la puberté 2) Dans le sang, l’œstradiol se fixe à une protéine (α-foetoprotéine) qui l’empêche de pénétrer dans le noyau cellulaire Androgènes (suite) Traitement hormonale Immédiatement après la naissance Chez le rat adulte Comportement sexuel Aucun Oestradiol et progestérone Femelle: oui Mâle: non Aucun Testostérone Femelle: non Mâle: non Effets activateurs de l’œstradiol et de la progestérone chez l’animal qui n’était pas exposé aux androgènes Testostérone Oestradiol et progestérone Femelle: non Mâle: non Testostérone Testostérone Femelle: non Mâle: oui œstradiol et progestérone ne réussissent pas à faciliter le comportement sexuel femelle (déféministion) Testostérone facilite le comportement sexuel mâle (masculinisation) Comportement sexuel mâle (suite) • Oestradiol – Blocage de l’aromatase réduit l’activité sexuelle de 40% • Ocytocine – Libérée durant l’orgasme – Facilite le comportement sexuel • Prolactine – – – – Libérée après l’orgasme Responsable de la période réfractaire Hyperprolactinemia entraîne perte du désir sexuel Injection dans le noyau préoptique diminue comportement sexuel Contrôle du comportement • Aire préoptique médiane (APM) impliquée dans les comportements sexuels mâles – Stimulation électrique entraîne copulation – Intensification des décharges neuronales durant activités sexuelles – Destruction = comportements sexuels • APM 3 à 7 fois plus développée chez le rat mâle (androgènes prénataux) • Volume de l’APM – Corrélée avec le niveau d’activité sexuelle – Stress entraîne diminution de sa taille Contrôle du comportement (suite) • Projections de l’APM à l’aire tegmentaire latéral (ATL) – Impliquées dans comportements sexuels mâles – Destruction = comportements sexuels • Région médiane de l’amygdale – Impliquée dans comportements sexuels mâles – Contient grande concentration de récepteurs androgènes – 85% plus développée chez le rat mâle • Chez l’humain, dysfonction du lobe temporal est souvent associée à une diminution des pulsions sexuelles Comportement sexuel femelle: rate • Comportement de reproduction (en chaleur) – – – – – Rôle actif dans l’initiation Comportements typiques de l’espèce Frotter le nez Renifler et licher les organes génitaux Lordose • Basé sur cycle d’œstrus – État de réceptivité – Diffère du cycle menstruel • Si la femelle n’est pas en œstrus – S’enfuir – Repousser Comportement sexuel femelle (suite) • Comportement sexuel dépend du niveau d’œstradiol et de progestérone – Augmentation de sécrétion d’œstradiol 40 heures avant réceptivité – Augmentation de sécrétion de progestérone avant réceptivité • Ovariectomie stoppe la réceptivité sexuelle • Injection d’œstradiol suivie d’injection de progestérone: – ⇑ Réceptivité: comportement de lordose – ⇑ Proceptivité: Recherche de l’activité sexuelle – ⇑ Attrait: Excitation du mâle (phéromones, comportements, etc.) Comportement sexuel femelle (suite) • Injection d’œstradiol augmente la production des récepteurs de progestérone de l’hypothalamus • Augmente l’efficacité de la progestérone Comportement sexuel femelle (suite) • Ocytocine – Agoniste facilite la lordose – Antagoniste diminue l’activité sexuelle • Noradrénaline – Injection facilite l’œstrus – Stimulation vaginale augmente la quantité de noradrénaline libérée – Lésion des axones diminue la fréquence de lordose Contrôle du comportement • Noyau ventromédian (NVM) impliqué dans les comportements sexuels femelles – Stimulation électrique entraîne lordose – Lésions bilatérales = lordose • Projections du NVM à la substance grise périaqueductale (SGP) – Stimulations facilite la lordose – Lésions = lordose – Stimulation du NVM augmente l’activité de la SGP Comportement sexuel féminin • Chez la femme, l’activité sexuelle n’est pas contrôlée par les hormones ovariennes • Chez le singe, l’activité sexuelle est associée au cycle ovarien (Wallen et al., 1986) • Corrélation entre désir sexuel et niveau de testostérone chez la femme en couple (niveau élevé de testostérone au moment de l’ovulation) • Ocytocine: orgasme Cycle menstruel • Sécrétion de FSH et LH suit cycle de ± 28 jours Comportement sexuel masculin • Chez l’homme, la baisse du niveau de testostérone entraîne une diminution des activités sexuelles • Castration – Diminution immédiate – Diminution graduelle • Hellhammer et al. (1985) – Visionner des films érotiques ⇑ le niveau de testostérone – Anticipation sexuelle ⇑ le niveau de testostérone • Ocytocine: orgasme • Prolactine: période réfractaire Orientation sexuelle • Bisexualité observée chez certains animaux • Homosexualité exclusive seulement chez l’humain • Prédicteurs de l’homosexualité: – « Self-report » sur sentiments homosexuels – Aucun lien avec expériences dans l’enfance – Aucun lien avec interactions avec parents • Niveau d’hormones sexuelles identiques entre hétérosexuels et homosexuels • Différences subtiles dans les structures cérébrales (causes?) Orientation sexuelle (Femme) • Exposition prénatale aux androgènes chez la femelle – Influence le développement des organes sexuels – Peut influencer le comportement – Peut influencer l’orientation sexuelle • Exposition aux androgènes chez les singes femelles (Goy et al., 1988) – Nourrissons présentent des organes génitaux externes ambigus – Comportement sexuel mâle Orientation sexuelle (Femme) • Cas d’hyperplasie surrénalienne congénitale (HSG) • Aucun effet chez les garçons • Chez les filles – développement d’organes génitaux ambigus – 48% sont homosexuelles (Money et al., 1984) Fille âgée de 2 ans Orientation sexuelle (Homme) • Cas de syndrome d’insensibilité aux androgènes (XY) • Corps d’une femme avec les organes sexuels internes mâles (testicules) • Recours à l’ablation des testicules • Aucun problème d’identité si élevée comme une fille – Comportement sexuel féminin – Libido normale Hérédité et orientation sexuelle • Études sur jumeaux où au moins un des deux jumeaux est homosexuels (Bailey & Pillard, 1991) – Homosexualité concordante chez 52% des jumeaux monozygotes – Homosexualité concordante chez 22% des jumeaux dizygotes • Étude similaires chez les jumelles (Bailey et al., 1993) – 48% chez jumelles monozygotes – 16% chez Jumelles dizygotes