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Cned, Français 4e
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Sommaire
Séquence 7
La ville dans la poésie du XIXe siècle
Durée approximative de la séquence : 8 h.
Séance 1 Découvrir le regard d’un poète sur la ville
Séance 2 Étudier un paysage état d’âme : la banlieue
Séance 3 Découvrir comment la représentation de la ville se mêle à celle de la femme
Séance 4 Découvrir une vision fantastique de la ville
Séance 5 Étudier un poème en prose
Séance 6 Je m’évalue
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Séquence 7
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
COMPÉTENCE 1. La maîtrise de la langue française
Repérer des informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
COMPÉTENCE 5. La culture humaniste
Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.
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Séquence 7 — séance 1
Séance 1
Découvrir le regard d’un poète sur la ville
© Cned / N. Julo
Je peux lire aussi …
- Charles Baudelaire : « Paysage », « Les Sept vieillards », « Les
Petites vieilles », « Les Aveugles », « À une passante », « Rêve
parisien » dans Les Fleurs du mal.
- Arthur Rimbaud : « Ville », « Villes » dans Illuminations.
- Guillaume Apollinaire : « Zone » dans Alcools.
Durée de la séance : 1 h 30.
Dans cette séquence, tu vas découvrir le thème de la ville dans la poésie du XIXe siècle. Tu as vu,
dans la séquence consacrée au lyrisme, que la nature constituait un thème important dans la
poésie romantique. Mais, à partir du milieu du XIXe siècle, la révolution industrielle bouleverse
le paysage urbain et social. Les artistes vont s’approprier ce thème de la ville qui symbolise alors
la modernité. Tu vas étudier la façon dont les poètes ont exprimé leur expérience personnelle de
la ville moderne, avec ses attraits et ses désagréments. Au fil de tes lectures, tu verras également
comment l’expression de cette modernité s’accompagne d’une évolution des formes poétiques. Cette
séquence te propose en effet des poèmes réguliers, à forme fixe, mais aussi des textes à l’écriture
poétique plus libre.
Dans la première séance, tu vas lire un poème de Paul Verlaine (1844-1896) qui nous livre sa
propre expérience de la vie urbaine.
À présent, lis deux fois le texte qui suit et écoute-le à la piste 1 de ton CD.
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Le Bruit des cabarets…
Le bruit des cabarets, la fange1 du trottoir,
Les platanes déchus s’effeuillant dans l’air noir,
L’omnibus2, ouragan de ferraille et de boues,
Qui grince, mal assis entre ses quatre roues,
Et roule ses yeux verts et rouges lentement,
Les ouvriers allant au club, tout en fumant
Leur brûle-gueule3 au nez des agents de police,
Toits qui dégouttent, murs suintants, pavé qui glisse,
Bitume défoncé, ruisseaux comblant l’égout,
Voilà ma route – avec le paradis au bout.
« Le bruit des cabarets… », La Bonne chanson, Paul Verlaine (1870)
Notes :
1. « fange » : boue épaisse.
2. « omnibus » : véhicule de transport en commun, autrefois tiré par des chevaux.
3. « brûle-gueule » : pipe à tuyau très court.
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Séquence 7
séance 1
Pour vérifier ta lecture, réponds maintenant aux questions qui suivent.
A
Le regard du poète sur la ville
1- a) Quelle impression générale de la ville se dégage à la première lecture de ce poème ?
b) Souligne dans le poème de Verlaine tous les mots qui appartiennent au champ lexical
de la ville.
c) Quel est le seul élément de la nature présent dans ce poème ? Encadre les mots ou
expressions qui le décrivent.
d) Quelle image de la nature est ainsi proposée ?
e) Quels personnages traduisent la présence humaine dans ce tableau ?
Vérifie maintenant tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre ton travail.
2- a) Cette description de la ville fait appel à plusieurs sens parmi les suivants : la vue, l’ouïe,
l’odorat, le goût, le toucher. Observe les expressions notées dans le tableau ci-dessous
et retrouve pour chaque colonne le sens qui correspond.
sens
- bruit
- ouragan de ferraille
- grince
- l’air noir
- ses yeux verts et rouges
- suintants
- glisse
b) Souvent, dans les poèmes de Verlaine, « il pleut sur la ville ». Relève les mots ou
expressions qui indiquent cette présence de la pluie.
3- « L’omnibus, ouragan de ferraille et de boues,
Qui grince, mal assis entre ses quatre roues,
Et roule ses yeux verts et rouges lentement, » (v. 3-5)
a) Recherche dans un dictionnaire l’étymologie du mot « omnibus ».
b) Grâce à l’étymologie, explique maintenant à qui est réservé ce moyen de transport.
c) Quelles sont les deux figures de style employées par le poète pour décrire l’omnibus ?
d) Quelle image de l’omnibus se dégage de cette description ?
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles proposées dans le livret du corrigé.
B
Les nuisances de la ville
1- Associe à chaque nuisance de la ville une expression tirée du poème :
- Le vacarme : ....................................................................
- La saleté : .......................................................................
- Le danger : ......................................................................
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Séquence 7 — séance 1
2- Verlaine n’est pas le premier poète à souligner les désagréments de la ville. Dès le
XVIIe siècle, Nicolas Boileau se plaignait des embarras de Paris.
Souligne dans cet extrait toutes les sources de bruit dont se plaint le poète :
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« Tout conspire à la fois à troubler mon repos,
Et je me plains ici du moindre de mes maux :
Car à peine les coqs, commençant leur ramage,
Auront de cris aigus frappé le voisinage
Qu’un affreux serrurier, laborieux Vulcain,
Qu’éveillera bientôt l’ardente soif du gain,
Avec un fer maudit, qu’à grand bruit il apprête,
De cent coups de marteau me va fendre la tête.
J’entends déjà partout les charrettes courir,
Les maçons travailler, les boutiques s’ouvrir :
Tandis que dans les airs mille cloches émues
D’un funèbre concert font retentir les nues ;
Et, se mêlant au bruit de la grêle et des vents,
Pour honorer les morts font mourir les vivants. »
« Les Embarras de Paris », Satires, Nicolas Boileau
Compare tes réponses avec le corrigé avant de passer à la partie suivante.
C
La structure du poème
1- a) Combien de vers compte le poème de Verlaine (au début de la séance) et quel est le
mètre* utilisé ?
b) Quelle est la disposition des rimes ?
c) Combien de phrases comporte le poème ?
d) Sur quelle figure de style cette phrase est-elle organisée ?
e) Que permet d’exprimer l’emploi de cette figure de style ?
2- a) Quel groupe nominal situé à la fin du poème traduit la présence du poète ?
b) Peux-tu maintenant expliquer quel ordre suit la description des éléments de la ville ?
c) Quelle expression employée dans le vers 10 vient contredire l’image générale qui est
donnée de la ville ?
d) Cette expression doit-elle être comprise au sens propre ?
e) De quel signe de ponctuation est-elle précédée ?
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le livret du corrigé et poursuivre ton travail.
j
e sais déjà
Tu as déjà étudié en cinquième les expansions du nom. Voici un rappel :
Le groupe nominal peut être enrichi par différents moyens :
L’épithète : « murs suintants »
Le complément du nom : « le bruit des cabarets »
La proposition subordonnée relative : « toits qui dégouttent »
L’apposition : « l’omnibus, ouragan de ferraille et de boues »
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