Le dormeur du val
Arthur RIMBAUD (1854-1891)
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Val : c’est un synonyme de vallée
Questions
1. Faites toutes les remarques nécessaires sur la forme de ce poème (mise en
page, mètre, système des rimes)
2. Dans le vers 1, le verbe chante est une métaphore : c’est comme si la rivière
chantait. Relevez trois autres métaphores dans cette poésie.
3. Quels sont les mots et leurs synonymes qui sont répétés dans ce poème ? Quel
effet ces répétitions produisent-elles ?
4. Au début du vers 3, le mot d’argent semble appartenir au vers précédent qui
« déborde » sur le suivant ; on appelle ce procédé un rejet. Relevez d’autres
rejets dans ce poème : quelle impression produisent-ils ?
5. La dernière phrase de ce poème fournit une explication : laquelle ? Était-elle
suggérée par le titre du poème ?
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