Nantes-2012-BEZAT-Divers

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Institut Régional de Formation aux Métiers de Rééducation
et Réadaptation des Pays de la Loire
54, rue de la Baugerie
44230 St Sébastien sur Loire
POUR UN PATIENT CORONARIEN ET
AMPUTE FEMORAL
COMBINER REEDUCATION ET
REENTRAINEMENT A L’EFFORT
Dossier d’évaluation clinique en Masso-kinésithérapie
En vue de l’obtention du diplôme d’état
Stage du 6 septembre 2010 au 15 octobre 2010
3
ème
BEZAT Juliette
année de masso-kinésithérapie
Résumé
M.R., 66 ans, est amputé transfémoral suite à une thrombose d’un pontage fémoro-poplité.
La prise en charge masso-kinésithérapique est orientée sur la «…réadaptation de l’amputé à
l’appareillage et une réadaptation cardiorespiratoire à l’effort… » chez un patient qui est
appareillé 15 jours après son arrivée en centre de réadaptation.
Dans ce cadre, différents moyens sont mis en place afin de permettre le réentrainement à
l’effort et d’atteindre l’objectif d’une marche en sécurité. Les différents paramètres de
surveillance pris en compte sont la fréquence cardiaque et la saturation en oxygène. A la fin
de la prise en charge, la marche avec Rollator s’effectue en sécurité. Sans aide technique, elle
est possible mais de nombreux déséquilibres persistent encore.
Mots clés
 Amputation / Amputation
 Appareillage / Equipment
 Réentrainement à l’effort / Rehabilitation training
 Marche / Gait
Sommaire
1
Introduction : contexte rééducatif ...................................................................................... 1
2
Anatomie et pathologie ...................................................................................................... 1
2.1
Athérosclérose ............................................................................................................. 1
2.2
Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs ...................................................... 2
2.3
Traitements de l’AOMI ............................................................................................... 2
3
Présentation du patient ....................................................................................................... 4
4
Evaluation initiale du patient.............................................................................................. 4
5
6
7
4.1
Déficits de structure ..................................................................................................... 4
4.2
Limitations d’activités ................................................................................................. 5
4.3
Restrictions de participation ........................................................................................ 6
Bilan diagnostic masso-kinésithérapique ........................................................................... 6
5.1
Diagnostic kinésithérapique ........................................................................................ 6
5.2
Objectifs....................................................................................................................... 7
5.3
Moyens ........................................................................................................................ 7
Techniques masso-kinésithérapiques ................................................................................. 7
6.1
Principes ...................................................................................................................... 7
6.2
Lutte contre la douleur ................................................................................................. 7
6.3
Entretien du moignon .................................................................................................. 9
6.4
Prévention du flexum de hanche ............................................................................... 11
6.5
Amélioration de l’équilibre ....................................................................................... 11
6.6
Correction de la qualité de la marche ........................................................................ 12
6.7
Réentrainement progressif à l’effort .......................................................................... 14
6.8
Réadaptation fonctionnelle ........................................................................................ 17
Evaluation à 6 semaines ................................................................................................... 18
7.1
Evaluation globale ..................................................................................................... 18
7.2
Evaluation cardio-respiratoire ................................................................................... 18
7.3
Evaluation fonctionnelle ............................................................................................ 18
7.4
Evaluation psycho-sociale ......................................................................................... 19
8
Discussion ........................................................................................................................ 19
9
Conclusion ........................................................................................................................ 21
Bibliographie
Annexes
Dossier Clinique
1 Introduction : contexte rééducatif
Retraité de 66 ans, M.R est admis au Centre Régional de Rééducation et de Réadaptation des
Capucins à Angers, le 15 septembre 2011 suite à une amputation trans-fémorale droite datant
du 6 septembre 2011. Un appareillage est réalisé deux semaines après son arrivée. Il s’agit
d’une prothèse contact à ischion intégré et d’un genou à verrou. Le moignon est recouvert
d’un manchon en silicone injecté et tramé.
Cette amputation fait suite à une ischémie aigue sur une thrombose du pontage fémoropéronier. Celle-ci provoque une rhabdomiolyse1 chez un patient coronarien.
La prescription médicale mentionne "…une rééducation à la marche et un réentrainement à
l’effort…"
Dans le contexte d’amputation, comment permettre la rééducation et le réentrainement à
l’effort chez un patient présentant des antécédents cardiaques ?
2 Anatomie et pathologie
2.1 Athérosclérose
L’athérosclérose [1] est une maladie inflammatoire qui touche
principalement les artères cérébrales, les artères carotidiennes, les
artères coronaires, l’aorte abdominale et les artères du membre
inférieur. Elle correspond à une perte d’élasticité de la paroi
artérielle et à une accumulation d’athérome c'est-à-dire de lipide, de
glucide, de sang et de calcaire dans la tunique artérielle [2]. A terme
la plaque athéromateuse peut causer une artériopathie oblitérante des
membres inférieurs (AOMI), un accident vasculaire cérébral (AVC)
ou un infarctus du myocarde si la plaque athéromateuse se rompt,
entraînant alors la formation d’un thrombus qui peut être la cause
1
Figure 1: Athérosclérose
La rhabdomyolyse correspond à une destruction des fibres musculaires squelettiques et dont le contenu se
déverse dans la circulation sanguine. Certains de ces produits de dégradation, comme la myoglobine sont nocifs
pour les reins et peuvent entraîner une insuffisance rénale
1
d’une occlusion de la circulation sanguine. Les facteurs de risque de l’artériopathie sont
l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le tabac, le surpoids, le diabète, l’alcool et la
sédentarité.
2.2 Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs
L’AOMI [cf. Annexe 1] ou artériopathie oblitérante des membres inférieurs est une
conséquence de
l’athérosclérose. Elle se traduit par une chute de l’index de pression
systolique (IPS) qui est le rapport entre la pression systolique à la cheville et la pression
systolique humérale (IPS<0,90). La plaque athéromateuse entraine une diminution du flux
sanguin. Dans les premiers temps, la maladie est asymptomatique (stade I de Leriche et
Fontaine). Avec l’évolution de la maladie, des douleurs musculaires à type de crampe vont se
produire et sont en rapport avec une diminution du débit artériel lors d’un effort (stade II ou
stade d’ischémie d’effort). A ce stade, la douleur disparaît à l’arrêt de l’exercice mais revient
dès la reprise de l’activité physique. Ce symptôme est appelé claudication intermittente. Au
stade III, les douleurs sont présentes au repos, et au stade IV lorsque le débit sanguin est
minime les souffrances tissulaires deviennent permanentes, entraînant des douleurs du
décubitus et des troubles trophiques.
2.3 Traitements de l’AOMI
Les traitements de l’AOMI ont pour but de diminuer l’évolution de la pathologie. Ils sont à la
fois médicaux, endovasculaires, chirurgicaux et une éducation à une meilleure hygiène de vie.
Les traitements médicaux comprennent les antiagrégants plaquettaires qui préviennent la
formation du thrombus, la statine qui est un hypolipidémiant utilisé pour baisser la
cholestérolémie. Enfin les inhibiteurs de l’enzyme de conversion inhibent l’enzyme de
conversion de l’angiotensine ce qui se traduit par une diminution du tonus vasculaire et de la
pression artérielle.
Parmi les traitements endovasculaires on retrouve les
angioplasties qui consistent à introduire et à gonfler un
petit ballonnet à l’endroit de la sténose. Celui-ci est
ensuite retiré de l’artère. C’est pourquoi ce geste est
souvent complété par la pose d’un Stent™ afin de
permettre
l’ouverture
parfaite
de
l’artère
lorsque
l’angioplastie n’a pas été suffisamment efficace. Ces
2
Figure 2: Traitement endovasculaire par
angioplastie et pose de Stent
deux techniques chirurgicales ont pour but de maintenir l’artère ouverte. D’autres méthodes,
la thrombolyse in situ et la thrombo-aspiration, ont pour but d’aspirer ou de dissoudre le
thrombus.
Si les lésions sont trop importantes et que le traitement par dilatation n’est pas possible, on
réalise un pontage. L’intervention consiste à court-circuiter le rétrécissement de la lumière
artérielle en réalisant une dérivation de la portion d’artère qui n’est plus perméable. Le
pontage peut être fait soit avec du matériel prothétique soit par l’intermédiaire d’une veine
superficielle prélevée à la cuisse.
Lorsque la zone artérielle à opérer est localisée, au niveau
d'un carrefour artériel important, avec plusieurs artères
concernées, et que l'artère est proche de la peau, on réalise
une endartériectomie. Cela consiste à ouvrir l’artère et à
décoller l’athérome de la paroi.
Figure 3: Etapes d’une endartériectomie
Une autre technique consiste à annuler le tonus vaso-constricteur sympathique, afin d’obtenir
une vasodilatation des artères distales. La sympathectomie lombaire consiste en une ablation
des ganglions L3 L4. Cette méthode n’est plus pratiquée en première intension du fait du
développement de la chirurgie vasculaire endovasculaire. Cependant elle est toujours utilisée
pour des patients ayant une artériopathie oblitérante des membres inférieurs à un stade
critique et ne pouvant pas bénéficier des techniques endovasculaires.
Enfin, lorsque l’ischémie est permanente et que les lésions tissulaires sont irréversibles, le
membre doit être amputé. Le chirurgien essaiera d’être le plus conservateur possible, tout en
tenant compte des possibilités de cicatrisation.
Les traitements qu’ils soient médicamenteux ou chirurgicaux sont systématiquement
complétés par une éducation afin d’obtenir une meilleure hygiène de vie. Cela comprend un
régime alimentaire afin de contrôler la dyslipidémie et le diabète, la suppression des facteurs
de risque tel que l’arrêt impératif du tabac, la réduction de la surcharge pondérale, et de
l’hypertension artérielle. L’éducation thérapeutique comprend également une sensibilisation
aux soins des pieds et à l’importance d’une activité physique régulière.
En France, il n’existe pas de registre recensant les amputations comme cela peut se faire dans
des pays tels que le Danemark et la Grande Bretagne [3]. Néanmoins selon les données
extraites de la base PMSI 2003 [4], on note que 17 551 amputations de membres inférieurs
ont été enregistrées en 2003, correspondant à 15 353 personnes. Un diabète est retrouvé chez
7 955 personnes soit chez 52%.
3
3 Présentation du patient
Mr R. est âgé de 66 ans et habite Angers. Il est veuf. Son fils vit à Bayonne. Deux de ses
frères sont à Nantes. Le troisième qui habite Angers est très présent. Son appartement est situé
en centre-ville au 2eme étage avec ascenseur. Retraité (cadre commercial), ses loisirs étaient
la marche et le nautisme. Antérieurement la marche se faisait sans aide technique mais sur un
périmètre limité (500m)
Ses antécédents médicaux sont :
 Un tabagisme sevré depuis 15 ans (32 paquets année)
 Une hypertension artérielle non traitée.
 Une artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI).
 Un triple pontage aorto-coronariens. (2010)
 Un Stent™ fémoral gauche et droit (2007)
 Un pontage fémoro-poplité droit et gauche (2008) qui après multiples tentatives de
désobstructions ont été prolongés en péroniers.
 Un adénocarcinome pulmonaire droit traité par une lobectomie moyenne (2003)
actuellement en rémission.
 Un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique avec syndrome frontal séquellaire
et épilepsie (2003)
4 Evaluation initiale du patient
L’évaluation initiale se fait à J9 de l’amputation. Le patient n’est pas encore appareillé et ne
possède pas encore de manchon.
4.1 Déficits de structure
Des douleurs de membre fantôme à type de brûlures sont présentes au niveau du pied et du
talon. Elles sont cotées au repos à 7/10 sur l’échelle numérique verbale. Celles-ci sont
particulièrement présentes le soir et la nuit. La palpation a
tendance à diminuer ces douleurs.
Le moignon est de forme cylindrique. Un pansement
recouvre la plaie, la voie d’abord n’est donc pas visible. Le
membre inférieur droit présente une cicatrice au niveau du
pli de l’aine. Celle-ci n’étant ni inflammatoire ni adhérente,
4
Figure 4: Vue supérieure du moignon à
J9 de l’amputation
elle ne gêne en rien l’extension de hanche.
Un œdème est présent (+5 cm en moyenne par rapport au coté gauche [cf. Annexe 2]. Des
périmétries sont régulièrement effectuées afin de pouvoir surveiller son évolution. Le
moignon mesure 37 cm de l’EIAS jusqu'à sa partie inférieure et est tonique et matelassé.
M.R. présente une tendance à la cyphose dorsale qui est particulièrement marquée en position
debout. Aucune attitude vicieuse n’a été mise en évidence aussi bien en décubitus dorsal
qu’en charge.
Les sensibilités superficielles et profondes sont normales. Seule l’extrémité distale du
moignon présente une hypoesthésie qui n’a pu être testée qu’avec la présence du pansement.
Les amplitudes articulaires au niveau de la hanche droite, du membre inférieur gauche ou des
membres supérieurs sont comparables au côté sain. [cf. Annexe 2]
La force musculaire a été évaluée en s’inspirant du testing de Daniels et Worthingham. Tous
les muscles du membre controlatéral sont cotés à 5. Concernant le membre inférieur droit, on
observe une diminution de force du grand fessier et du moyen fessier (les deux muscles sont
côtés à 4). Il n’existe pas de déficit sur les autres muscles.
La force musculaire au niveau des membres supérieurs est testée de façon globale. Elle
permet le béquillage et les transferts.
La fréquence cardiaque de repos est de 83 battements par minute (mesurées par un oxymètre).
A l’auscultation pulmonaire, le murmure vésiculaire est bilatéral et symétrique. Aucun bruit
surajouté n’est perçu.
M.R. est porteur d’une sonde urinaire à demeure. Il est prévu qu’elle soit retirée au cours de
son séjour.
C’est une personne volontaire mais très anxieuse. Dans un premier temps, le soutien
psychologique est refusé. Des difficultés d’attention et de concentration sont présentes, les
conseils sont donc rappelés fréquemment.
4.2 Limitations d’activités
M.R. est dépendant pour la toilette intime, pour le bas du corps ainsi que pour le dos. Sans
prothèse, il effectue les transferts assis lit/fauteuil seul sans aide ainsi que les transferts assis
debout. Les transferts couché assis sont réalisés seuls mais avec difficulté. Aucune aide ne lui
est apportée pour les repas. Le périmètre de marche antérieur à l’amputation est évalué à
environ 500 mètres.
L’équilibre debout monopodal gauche est sûr dans les barres parallèles et est maintenu plus de
5secondes.
5
Les déplacements dans l’établissement se font avec un fauteuil roulant manuel. L’utilisation et
les consignes de sécurité relatives à l’utilisation de celui-ci, à savoir mettre les freins, retirer
les cale-pieds, se déplacer et se diriger sont bien comprises et
intégrées.
L’utilisation de la prothèse et du manchon commence à partir du 29
septembre 2011, et nécessite l’aide d’une tierce personne pour être
chaussés.
Les transferts sans prothèse assis/debout et debout/assis se font seul
à l’aide d’un appui et sous surveillance afin de vérifier que le genou
soit bien verrouillé ou pour éviter un déverrouillage trop précoce du
genou.
La marche entre barres parallèles se fait avec un manque d’appui
sur la prothèse. Cela à pour une conséquence une inégalité de
Figure 5: Prothèse à ischion
intégré et verrou de genou
longueur des pas.
4.3 Restrictions de participation
M.R. ne peut donc plus assurer ses soins concernant la toilette intime ainsi que pour
l’habillage. Il ne pratique plus ses loisirs.
5 Bilan diagnostic masso-kinésithérapique
5.1 Diagnostic kinésithérapique
L’amputation trans-fémorale droite du 6 septembre 2011, entraine un déficit de force
musculaire au niveau du membre inférieur droit, un œdème situé au niveau du moignon, ainsi
que des douleurs de membre fantôme à type de brûlure au niveau du pied. M.R. a des
difficultés à maintenir son attention suite à un AVC antérieur. En raison d’un manque
d’activité physique précédent l’amputation, on note un déconditionnement à l’effort. Il est
incapable de mettre le manchon et de chausser la prothèse seul. De plus la marche se fait à pas
inégaux et à fort coût énergétique. C’est pourquoi M.R. est hospitalisé au C3RF des Capucins,
utilise un fauteuil roulant manuel et reçoit de l’aide pour ses activités de la vie quotidienne.
6
5.2 Objectifs
 Autonomiser le patient pour la mise en place du manchon et de la prothèse.
 Renforcer les muscles des stabilisateurs de hanche.
 Lutter contre la douleur.
 Préserver l’extension de hanche.
 Obtenir une marche sécurisée et économique sur le plan énergétique.
 Permettre un réentrainement à l’effort.
5.3 Moyens
Afin de diminuer les douleurs, des techniques de rééducation analytique sont mises en place.
La gymnastique sera utilisée pour améliorer la marche, permettre le renforcement musculaire
et pour préserver l’extension de hanche. Afin de permettre un réentrainement à l’effort une
rééducation cardiorespiratoire est effectuée.
6 Techniques masso-kinésithérapiques
6.1 Principes
 Faire du renforcement musculaire dynamique intermittent et proscrire les exercices
statiques qui augmentent le risque d’ischémie.
 Surveiller le rythme cardiaque et la saturation en oxygène lors du réentrainement à
l’effort.
 Tenir compte des douleurs et de la fatigabilité du patient.
 Surveiller l’apparition d’éventuelles zones de sur-appui dues à la prothèse.
 Tenir compte des crampes pouvant survenir au niveau du membre controlatéral.
6.2
Lutte contre la douleur
La douleur la plus gênante est l’algohallucinose aussi appelée « douleur de membre
fantôme ». Plusieurs théories sont avancées pour expliquer ce phénomène. Certains
l’expliquent de manière purement psychanalytique. Le narcissisme exprime à travers le
fantôme son désir de maintenir une intégralité corporelle [5]. Le membre fantôme est donc
une expression du déni de la perte du membre. Mais cette théorie ne suffit pas à expliquer
l’algohallucinose. Pour d’autres, il s’agirait d’un phénomène d’origine périphérique. Ils
l’expliquent par la présence de névromes. A l’heure actuelle, cette théorie est critiquée car les
7
douleurs de membre fantôme apparaissent alors que les névromes n’ont pas eu le temps de se
former. Grâce aux progrès de l’imagerie il semble qu’il s’agisse d’un évènement ayant une
cause centrale. Pour Melzack [6] un réseau de neurones appelé neuromatrice, produit une
représentation du corps. Elle possède une mémoire de la douleur. RW Davis reprend la
théorie de la neuromatrice et explique les douleurs de membre fantôme par le fait qu’à la
section d’un nerf, la plasticité neuronale au niveau de la corne dorsale génère des influx
douloureux. Lors d’une amputation qu’elle soit d’origine vasculaire ou traumatique, il existe
une recolonisation au niveau du cortex sensori-moteur. En effet l’espace cortical dédié au
membre perdu est donc laissé vacant. Le cerveau se réorganise donc afin que l’espace
« libre » soit réapproprié à d’autres fonctions. La plasticité cérébrale est bénéfique car c’est
cela qui permet au sportif d’améliorer ses performances grâce à une contraction musculaire
plus rapide et de meilleure qualité [7]. Mais selon Catherine Mercier [8] «…cette
"adaptation" du cerveau que l’on a toujours vu comme bénéfique ne serait pas en fait une
"maladaptation" cérébrale, dont le signe patent serait justement cette douleur ? …». Car c’est
précisément lorsque cette plasticité est importante qu’apparaissent les plus grandes douleurs.
L’algohallucinose serait donc, selon elle, la manifestation d’une mauvaise réorganisation
cérébrale. Les traitements pharmacologiques tels que le Versatis®, le Topalgic® et le
Lyrica® sont efficaces pour diminuer ces douleurs.
Le massage agit sur la représentation corticale du corps [9]. Il a trois actions différentes :
 Aide à la cicatrisation car il facilite l’apport de sang à l’extrémité distale du moignon
 Objectif proprioceptif afin d’envoyer des informations au niveau du moignon et donc
de recréer des limites du corps au niveau du cortex cérébral.
 But d’antalgie grâce à son effet décontracturant.
En effet les muscles ont subi un traumatisme suite à l’intervention se traduisant par une
constante tension musculaire. Il a également une visée psychologique en dédramatisant
l’amputation. Il permet de se réapproprier son corps en admettant que le moignon est bien une
partie de lui-même.
Le confort du patient et donc son installation sont primordiales. Cela se fait sur une table, les
séances commencent par le massage, en début de prise en charge ou lors des moments de
fatigue et de découragement. Au cours de la rééducation, il est plutôt effectué à la fin et
permet de terminer la séance. Les manœuvres effectuées sont à type d’effleurage, de
mobilisation cutanée, de pressions glissées. Ces techniques sont très appréciées car elles
permettent un temps d’échange où le patient peut exprimer ses craintes. C’est durant cette
8
période que sont fixés les objectifs avec le kinésithérapeute. Leurs effets étant ponctuels, il est
conseillé au patient de se masser doucement le moignon dès que les douleurs sont à nouveau
présentes.
L’application de vibrations mécanique de faibles amplitudes et de fréquence comprise entre
80 et 100 Hz a pour but de «… recalibrer les messages afférents sensitivosensoriels et les
efférences motrices… » [10]. Au niveau des tendons musculaires, elles provoquent des
sensations illusoires [11] du mouvement grâce à des informations proprioceptives au niveau
musculaire. Ces influx se propagent jusque dans les structures corticales ce qui explique la
sensation illusoire du mouvement. Ici les vibreurs sont placés sur le quadriceps et au niveau
des ischio-jambiers. Durant l’utilisation de cette technique il est demandé au patient de
s’imaginer le mouvement induit par les muscles vibrés. Une étude menée sur des patients
atteints de syndrome douloureux régional complexe a montré une diminution de 50% de la
douleur chez les patients ayant bénéficié de rééducation proprioceptive vibratoire. En effet,
elles permettent la stimulation des fibres A α et β qui provoquent une inhibition des voies de
la douleur [12]. Afin de diminuer le phénomène d’accoutumance, la mise en route des
vibreurs se fait de manière alternative sur des périodes de 1 minute. Les séances de vibrations
durent 20 min. Cette technique est très efficace mais de très courte durée (efficacité d’une
heure environ). Ne la trouvant pas suffisamment efficace sur le long terme, M. R. refuse de
continuer les séances. Elles sont donc abandonnées après 1 semaine pour essayer le TENS.
Le TENS ou SETA consiste en l’application d’électrodes sur la peau qui délivre un courant
électrique de 80 Hz jouant un rôle inhibiteur sur les voies de la douleur [13]. Cette technique
est basée sur la théorie du Gate Control System de Melzack et Wall [cf. Annexe 4].
L’électrostimulation a pour but de renforcer l’inhibition de l’interneurone inhibiteur via les
fibres de gros calibres Aα et β. L’intensité du courant est réglée de manière à ce que le patient
ressente des fourmillements sans que ceux-ci soient douloureux. Là encore, l’efficacité du
TENS dans le temps n’est pas suffisante pour M. R.. Il ne souhaite pas poursuivre les séances
d’électrothérapie antalgique au bénéfice des techniques d’automassage.
Le port de la prothèse peut dans certains cas diminuer les douleurs de membre fantôme
"…car permettraient de réduire la réorganisation corticale...". Ici le port de la prothèse n’a
eu aucune influence [14].
6.3 Entretien du moignon
Dans les suites du geste opératoire, un œdème postopératoire se crée et les muscles non
sollicités s’atrophient. Tout cela entraine des variations de volume qui vont gêner
9
l’appareillage. En effet si le moignon augmente de volume, l’appareillage devient trop serré et
devient source de surappui et donc de rougeurs. Au contraire avec l’atrophie des muscles, la
prothèse devient trop large et ne reste pas ancrée au moignon durant la phase oscillante de la
marche. Ces deux phénomènes tendent à disparaître avec le temps pour aboutir à une
stabilisation du moignon. Mais dans une optique d’appareillage précoce, des techniques sont
mises en place afin d’obtenir le plus rapidement possible une absence de variation de
périmétrie.
6.3.1 Bandage et port du manchon
Le bandage du moignon est effectué en attendant que M.R. reçoive son manchon. Tous deux
ont les mêmes rôles : éviter des grosses variations de volume lors des changements de
positions et drainer l’œdème. Le bandage se fait avec une bande Velpeau® plutôt qu’avec une
bande Biflex® car les risques de garrot sont diminués [15]. Ce bandage doit être porté en
permanence afin d’obtenir une efficacité maximale [16].
6.3.2 Drainage lymphatique manuel
L’œdème correspond à une accumulation de liquide dans le milieu interstitiel. Dans le cadre
d’une opération celui-ci fait suite à l’agression veineuse et lymphatique.
Le drainage lymphatique manuel permet de drainer l’œdème au niveau du moignon. Il permet
également d’envoyer des informations sensitives permettant de recréer les limites du corps.
De nombreuses manœuvres décrites sont maintenant arrêtées car n’ayant pas fait la preuve de
leur efficacité [17]. Pour cette raison et selon une étude menée par Ferrandez [18], les
manœuvres d’appel sont abandonnées. Les manoeuvres débutent en amont pour se terminer
en aval. La pression tissulaire augmente facilitant la résorption veino-lymphatique et de
déplacer l’œdème vers le secteur interstitiel.
6.3.3 Globulisation
En contractant simultanément tous les muscles de la cuisse, celle-ci augmente de volume ce
qui permet de maintenir l’appareillage durant la phase pendulaire. Certaines références
bibliographiques proscrivent cette technique [19]. Selon les auteurs la globulisation serait
difficile à obtenir chez des patients âgés et risque de réveiller des douleurs de membre
fantôme. D’autres, [16] au contraire lui trouve un intérêt car lors de la marche cela évite de
« perdre » la prothèse. Cette méthode est donc utilisée mais avec parcimonie. Le patient doit
contracter simultanément tous les muscles de sa cuisse et doit résister à la traction distale
10
effectuée par le kiné. Le temps de contraction n’excède pas 6 secondes afin de ne pas mettre
les muscles de la cuisse en ischémie.
6.4 Prévention du flexum de hanche
Le flexum de hanche est une attitude vicieuse courante dans les amputations trans-fémorale. Il
résulte d’un déséquilibre de force musculaire entre les fléchisseurs et les extenseurs de
hanche. En effet l’action du puissant muscle psoas iliaque n’est contrée que par un muscle
nettement moins fort, à savoir le grand fessier. Le flexum de hanche même léger est gênant
lors de la marche car il ne permet pas le demi-pas postérieur. De plus, lors du port de la
prothèse, la présence d’un flexum provoque des zones de sur-appui car l’axe de l’emboiture
ne correspond plus avec l’axe de la prothèse.
Les postures en extension de hanche sont réalisées en fin de chaque séance. Elles permettent
un retour au calme et constituent un moyen de prévention efficace contre le flexum de hanche
car elles permettent un étirement du psoas iliaque. Mais après quelques semaines, M.R.
constate que celles-ci réveillent les douleurs de membre fantôme. Pour le confort du patient,
elles n’ont plus lieu systématiquement mais un jour sur deux. Quotidiennement un contrôle
de l’extension de hanche a lieu afin de pouvoir détecter rapidement un éventuel
enraidissement.
Le renforcement musculaire des extenseurs de hanche est particulièrement important pour leur
action anti-flexum. Il consiste à réaliser 3 séries de 20 contractions de moins de 6 secondes en
course interne contre résistance manuelle et contre la résistance
d’un élastique. Ces exercices sont réalisés en décubitus latéral, et en
position debout entre les barres parallèles. Dans cette dernière
position il faut veiller au maintient du tronc et que celui ne s’incline
pas vers l’avant pour éviter les compensations.
Durant la marche l'esquive du demi-pas postérieur se traduit par une
inégalité des pas. En veillant durant la marche, à respecter une
symétrie, cela oblige M.R. à faire une extension de hanche et donc
étirer brièvement le muscle psoas régulièrement.
Figure 6: Sollicitation du ½
pas postérieur
6.5 Amélioration de l’équilibre
L’équilibre général du patient amputé se trouve modifié durant la phase où il n’est pas
appareillé du fait de l’absence de membre et de la diminution du polygone de sustentation.
11
L’acquisition d’un équilibre permettant des transferts est indispensable afin d’éviter les
chutes. C’est pourquoi des exercices d’équilibres sont réalisés.
En unipodal, les exercices ont pour but de permettre une marche stable grâce à un meilleur
équilibre durant la phase portante. Entre les barres parallèles M.R. doit maintenir son
équilibre les yeux ouverts et fermés, sur terrain stable et sur mousse et avec des déséquilibres
d’abord intrinsèques (déséquilibres provoqués via des mouvements des membres supérieurs)
puis extrinsèques (échange de ballon)
Durant la phase d’appareillage les exercices se font en position
bipodale. Le maintien de l'équilibre se faisant d’abord avec les
yeux ouverts puis les yeux fermés. Les exercices sont tout d’abord
réalisés sur sol stable puis sur un tapis instable. Les
déstabilisations qui seront là encore intrinsèques et extrinsèques.
La qualité des transferts sont travaillés. En effet spontanément
M.R. les exécute rapidement. Bien souvent ils ne sont pas réalisés
en sécurité car il existe une crainte quand à la chute. Pour cela
Figure 7: Exercice d'équilibration
sur mousse
toutes les étapes d’un transfert sécurisé sont décortiquées : mettre
les freins du fauteuil (étape très souvent omise), s’avancer au bord
de celui-ci, une main vient se mettre à l’endroit où il souhaite se transférer, pousser sur la
jambe et une fois debout se stabiliser. Lorsque cet équilibre trouvé, il peut commencer à
pivoter et pour finir placer les mains soit sur les accoudoirs soit sur la table et contrôler la
descente pour ne pas se laisser tomber.
Lors de la phase d’appareillage et lors de la marche l’équilibre est travaillé à travers des
changements de direction. Durant cet exercice le patient marche, et au signal donné il doit
effectuer un quart de tour soit à droite soit à gauche en fonction de l’ordre donné. Cela
apporte de la stabilité à M.R. Ce travail n’est réalisé qu’avec un rollator, les changements de
direction rapide constituent un exercice trop difficile avec canne ou sans aide technique.
6.6 Correction de la qualité de la marche
La qualité de la marche est sollicitée. Cette marche doit être
équilibrée et fluide. Il est nécessaire d'obtenir une symétrie au
niveau des pas, une diminution du polygone de sustentation et
une dissociation des ceintures. La qualité de la marche est
effectuée en milieu calme et protégé (salle de rééducation) ainsi
12
Figure 8: Sollicitation de la qualité
de la marche entre les barres
parallèles
que dans le couloir. La rééducation dans la salle permet de se concentrer sur la marche et sur
tous les paramètres. Cela permet donc l’intégration. Dans le couloir il existe de nombreuses
possibilités pour se distraire. Cela permet donc d’automatiser cette marche.
Ce travail est d’abord effectué entre les barres parallèles dès que l’appareillage est livré.
L’utilisation des barres favorise la diminution de l’appui sur la prothèse. Ce qui permet de
travailler très précocement les différents paramètres de marche. C’est à ce stade qu’est
abordée la prise de conscience du transfert du poids du corps grâce à un biofeedback
matérialisé par deux pèse-personnes. Le patient place ses pieds sur chacune des balances et
grâce à l’aiguille, il peut se rendre compte de l’appui effectué sur chacun de ses pieds. Cet
exercice a permis de recentrer la ligne de gravité au milieu du polygone de sustentation (alors
qu’elle était décalée vers son côté droit).
La marche sur tapis est un exercice qui oblige M.R. à symétriser ses pas grâce au rythme
imposé. De plus un miroir est disposé en face de lui afin d’avoir un moyen d’autocorrection.
Ce feedback visuel est très utilisé au début de la rééducation mais est progressivement
abandonné pour permettre l’automatisation de ces paramètres de marche par le patient. Tout
au long de la rééducation des corrections sont apportées.
Dès que les possibilités de marche le permettent, la rééducation se poursuit avec la mise en
place d’un déambulateur deux roues. En effet dans les barres parallèles il existe une tendance
à décharger l’appui au niveau de sa prothèse malgré des rappels à l’ordre fréquent. La marche
s’est tout d’abord faite à l’aide d’un déambulateur deux roues, mais très vite il a été
abandonné en faveur d’un rollator en raison d’un besoin de concentration moins élevé.
Suite à un accident vasculaire cérébral M.R., présente des troubles praxiques. La marche avec
cannes anglaises est abordée mais rapidement arrêtée car elle demande beaucoup de
conceptualisation : le risque de chute est maximal car le patient n’arrive pas à gérer les
cannes. Elles sont sources de déséquilibres et de dangers. En revanche la marche avec une
canne en T placée du côté controlatéral à la prothèse permet de stabiliser l'équilibre. La
consigne donnée au patient est d’avancer la canne en même temps que la prothèse. Il faut un
temps d’adaptation mais une fois ce délai passé, la marche se fait en sécurité.
La marche sans aide technique est également travaillée. Elle est possible mais peu sûre. Dès
que la marche se fait dans un environnement bruyant où les distractions sont trop importantes,
les déséquilibres majorent le risque de chute.
13
6.7 Réentrainement progressif à l’effort

Introduction
Le réentrainement à l’effort s'appuie normalement sur un test d’effort [20]. Dans les structures
hospitalières et rééducatives ayant pris en charge M.R. aucun test d'effort, ni bilan d'aptitude
n'ont été effectué. La fréquence cardiaque maximale est calculée grâce à la formule d'Astrand
à savoir Fcmax=(220-âge) ce qui nous donne une fréquence cardiaque maximale de 154 bpm.
La fréquence cardiaque d’entrainement se calcule grâce à la formule de Karvonen à savoir
que Fce = Fcrepos + 60% (Fcmax – Fcrepos) ce qui donne une fréquence cardiaque d’entrainement
de 125.6 bpm.
La réadaptation s’est donc orientée sur la surveillance de signes cliniques et sur la
surveillance de la fréquence cardiaque et de la saturation en oxygène. Celle-ci ne doit pas
descendre au cours d’un effort. C’est pourquoi toute chute de la saturation en dessous de 90%
impose un arrêt strict de l’effort. Lors des différents exercices, du fait de l’absence de test
d’effort et en accord avec le staff médical, la fréquence cardiaque ne devra pas dépasser 110
bpm afin de respecter une réadaptation progressive.

La prescription
La prescription médicale stipule « Réadaptation cardiorespiratoire à l’effort, avec ou sans
surveillance par télétransmission » [cf. Annexe 3]

Les critères de surveillance lors d'une réadaptation
Le réentrainement à l’effort se fait sous surveillance du rythme cardiaque ainsi que de la
saturation en oxygène et de la dyspnée. En absence de cardiofréquencemètre portable
utilisable de façon ambulatoire, un oxymètre de pouls est utilisé lors des activités physiques.

Les moyens utilisés
 Marche avec déambulateur, avec cannes, avec une canne en T, sans aide technique
La marche se fait dans le couloir. En fonction des progrès de la rééducation, elle se fera
d’abord grâce à un déambulateur puis avec deux cannes anglaises, une canne en T et enfin
pour finir sans aide technique. La marche sans aide technique est possible mais déclenche
rapidement des douleurs à type de crampe dans le mollet gauche (périmètre = 75m.).
14
L’augmentation progressive du périmètre de marche sans douleur et sans dyspnée témoigne
d’une meilleure adaptation cardiorespiratoire lors des efforts.
 Marche sur tapis
Sur tapis de marche, sont imposés la vitesse ainsi que le rythme
de la marche. Cela lui permet d’acquérir une certaine cadence.
Progressivement la vitesse de marche ainsi que le degré de pente
seront modifiés. L’augmentation de ces deux paramètres montre
une meilleure acclimatation à l’effort.
Figure 9: Marche sur tapis
 Cycloergomètre
Le cycloergomètre permet un réentrainement à l’effort à partir
des membres supérieurs. Selon Olivier, le réentrainement à
l’effort via les membres supérieurs est moins efficace [21]
(consommation maximale en O2 est 30% inférieure à celle des
jambes et il est difficile d’obtenir la Fce). Il sera donc utilisé
avant que l’appareillage ne soit réalisé ou lorsque les douleurs du
moignon sont trop importantes. La fréquence et le temps de
pédalage sont fixés. Le patient se règle à une cadence de 30 tours
par min pendant 20 minutes. Toutes les 3 minutes sont relevées la
fréquence cardiaque ainsi que la saturation en oxygène afin de
modifier ou non la puissance de pédalage.

Figure 10: Utilisation de
cycloergomètre
Les résultats
L’un des critères de surveillance est la saturation. Dans le cas présent aucune désaturation n’a
été observée.
15
Concernant les résultats de l’utilisation du cycloergomètre :
120
Fréquence
cardiaque à l'arrêt
de l'effort (bpm)
100
80
Saturation (%)
60
40
Puissance (Watt)
20
0
Temps (semaine)
Figure 11: Graphique montrant les résultats de l'utilisation de cycloergomètre
Ce graphique montre que la saturation est restée constante tout au long de la rééducation.
Concernant la fréquence cardiaque, on n’observe pas de diminution importante mais qui est à
mettre en corrélation avec une augmentation de la puissance de pédalage de 10 Watts (la
fréquence de pédalage est fixée à 30 tours par minute).
Concernant le réentrainement à l’effort grâce au tapis de marche
350
300
250
200
Fréquence
cardiaque (bpm)
150
Distance (m)
100
50
0
Temps (semaine)
Figure 12: Graphique montrant les résultats de l'utilisation de tapis de marche
On observe que pour un temps fixé (10 minutes) on obtient une augmentation de la distance
parcourue alors que les fréquences cardiaques en fin d’effort ont tendance à diminuer.
Concernant la marche dans le couloir : le patient à la fin de cette prise en charge descend et
remonte dans sa chambre à pied en poussant son fauteuil roulant (ce qui équivaut à 300 m.
environ). Deux tests de marche de 6 minutes sont effectués : l’un avec un rollator et l’autre
16
avec une canne en T. Dans le cas du rollator la distance parcourue est de 141m avec une
fréquence cardiaque de 60 au bout des six minutes. Avec la canne en T M.R. marche sur une
distance de 112m et la fréquence cardiaque au bout des six minutes est de 83. Ces deux tests
sont effectués avec un jour d’écart. Mais dans les deux cas, ils sont faits le matin en début de
séance. Cette différence montre l’utilité que peut avoir le rollator pour les longs déplacements.
6.8 Réadaptation fonctionnelle
La réadaptation fonctionnelle commence déjà par les soins du moignon ainsi que la mise en
place de la prothèse. Concernant les soins du moignon, des conseils d’hygiène ainsi que de
surveillance du moignon sont donnés (à savoir regarder à chaque fois avant de mettre ou en
enlevant la prothèse qu’il n’existe pas de rougeur ou de plaie. Si besoin utiliser un miroir afin
de pouvoir observer la face postérieure de la cuisse.). M.R. oubliait fréquemment certaines
étapes concernant la mise en place de la prothèse ou les soins du moignon. C’est pourquoi de
nombreuses séances ont été majoritairement consacrées à cet apprentissage.
Dans un but d’autonomie, la montée et la descente des escaliers ont été abordées même si
M.R. vit en appartement et ne doit pas franchir de marche pour se rendre à son domicile. Les
séances sont d’abord réalisées sur des « escaliers de rééducation » puis dans les escaliers du
service. Cet exercice a été réalisé une fois la notion du transfert d’appui bien intégrée.
Même si aucune chute n’a pour le moment été déclarée, il semble important au vu des
antécédents et des déficits d’équilibre, d’apprendre le relever du sol. Tout d’abord, cela
consiste à se mettre en position genou redressé et à se remettre debout. Progressivement le
centre de gravité est abaissé (position de départ petite sirène, assis puis couchée). Les
exercices sont dans un premier temps réalisés face à un espalier puis à côté d’un plan de
Bobath et pour finir le seul point d’appui disponible sera une chaise.
Figure 13: Etapes du relever du sol
17
7 Evaluation à 6 semaines
L’évaluation finale se fait à J45 de l’amputation.
7.1 Evaluation globale
Les douleurs à type de douleur de membre fantôme sont toujours présentes le soir à type de
brûlure. Elles sont localisées au niveau du talon et des orteils et sont passées de 70/100 à
20/100. Le traitement médicamenteux (Rivotril®) permet de les réguler. Au cours de la
rééducation des douleurs à type de crampe dans le mollet gauche sont apparues pendant la
marche. Celles-ci sont cotées à 70/100 et cessent spontanément lors de l’arrêt de l’activité
physique.
Le volume du moignon s’est stabilisé [cf. Annexe 2], l’œdème s’étant résorbé. La prothèse
subit moins de modification et permet d’en augmenter le temps de port.
Les amplitudes articulaires au niveau de la hanche ont été conservées (tout particulièrement
l’extension de la hanche)
7.2 Evaluation cardio-respiratoire
Au niveau cardio-respiratoire, on note une augmentation du périmètre de marche (valeur test
de 6 min) ainsi qu’une diminution des douleurs à type de crampes ressenties dans le mollet
gauche. Le patient possède désormais une certaine cadence de marche. Durant les exercices
M.R. ne manifeste aucune dyspnée. Les éléments objectifs (l’augmentation de la vitesse et du
périmètre de marche…), permettant de mettre en évidence une meilleure adaptation à l’effort
sont peu nombreux. Malgré cela le patient ressent qu’il a plus de facilité à effectuer les choses
et que cela lui demande moins d’énergie, signe d’une meilleure acclimatation cardiorespiratoire. Par exemple il dit qu’il lui semble plus facile de venir jusqu’en salle de
kinésithérapie et qu’il a plus envie d’aller marcher.
7.3 Evaluation fonctionnelle
L’autonomie au niveau de l’habillage et de la toilette est retrouvée. La mise en place du
manchon ainsi que le chaussage de la prothèse se fait seul sans aide extérieure. La prothèse est
chaussée le matin et est retirée l’après midi une fois que le patient est remonté dans sa
chambre
La marche en intérieur se fait sans aide technique pendant les séances de kinésithérapie. Mais
en raison de nombreux déséquilibres, en dehors des séances M.R. se déplace soit sous la
18
surveillance d’un membre du personnel médical (une aide soignante ou une infirmière
l’accompagne en salle à manger par exemple) soit en rollator. Le périmètre de marche reste
limité sans aide technique à 100m. En effet au bout de cette distance des douleurs à type de
crampes obligent M.R. à s’arrêter.
La montée ainsi que la descente des escaliers est un exercice maintenant bien assimilé.
La notion de relevé du sol est maintenant acquise et permet de rassurer M.R. quand à une
éventuelle chute.
7.4 Evaluation psycho-sociale
La rééducation engendre un gain d’autonomie. Il peut dorénavant aller prendre son repas en
salleà manger debout. De plus, un dialogue s’est instauré avec d’autres patients ayant les
mêmes antécédents que lui. Grâce à cela il semble mieux accepter l’amputation.
8 Discussion
Chez les patients amputés, la désadaptation à l’effort est une constante [20]. En effet avant
l’amputation, pour ceux dont l’origine est vasculaire, l’activité engendre des douleurs. Ils vont
donc peu à peu baisser leur niveau d’activité ce qui aboutit à une désadaptation à l’effort
progressive. Lorsqu’il existe un contexte de traumatisme, c’est l’immobilisation avant
l’amputation qui est la cause de ce
Désadaptation
à l'effort
déconditionnement. A cela on doit rajouter
un temps d’immobilisation au lit post
opératoire afin d’éviter une majoration de
l’œdème et donc faciliter une cicatrisation
Diminution des
activités
du membre résiduel. C’est pourquoi le
réentrainement à l’effort tient une place
Douleur
Figure 14: Déconditionnement à l'effort
prépondérante dans la rééducation.
Le fait de ne pas avoir pu obtenir de test d’effort préalable pose certaines difficultés. Le test
d’effort [22] permet de « …guider le niveau d’entrainement visant à l’amélioration du
métabolisme aérobie, à un niveau correspondant à 70% des performances maximales… ». En
effet pour des patients amputés vasculaires, la rééducation doit se faire sur un mode aérobie
afin d’éviter l’hypoxie musculaire. Il est donc important de connaître l’effort maximal
possible dans cette zone. Il permet également de connaitre la VO2
19
max
qui est la capacité
d’absorption et d’utilisation de l’oxygène. C’est un excellent indicateur de la performance
potentielle dans les épreuves d'endurance. Il permet de déterminer le niveau de condition
physique car correspond à la puissance maximale aérobie. De plus la détermination de la
V02max a un objectif fonctionnel : en effet « …une capacité d’effort supérieure ou égale à 50%
de la V02max théorique a pu être considérée comme le niveau de condition physique nécessaire
pour permettre, à terme, de marcher avec une prothèse plus de 100 m… »
En l’absence de test d’effort une solution consiste à calculer la Fcmax grâce à la formule : 220
– âge. Or celle-ci est empirique et surtout théorique. Il s’agit en réalité du résultat d’une étude
statistique et permet de connaître une estimation de la fréquence cardiaque maximale [23]. En
effet cette formule ne prend pas en compte la variabilité inter-individu, ni le niveau d’activité
physique de chacun (sédentaire ou sportif). De plus la Fcmax dépend du sport pratiqué c’est
pourquoi pour un individu il existe différentes Fcmax. Le résultat obtenu n’est donc fiable qu’à
10 bpm près.
D’autre part la fréquence cardiaque de repos est extrêmement variable d’un jour sur l’autre.
De plus sa détermination la plus exacte possible est difficilement acquise car il aurait fallu
faire la mesure le matin avant le lever sur une dizaine de minutes et il faudrait prendre la
moyenne des valeurs obtenues sur trois jours consécutifs.
Le résultat de l’application de la formule de Karvonen qui permet d’établir la Fce comporte
une marge d’incertitude du fait de la double imprécision du calcul de la Fc max et de la mesure
de la Fc repos. Compte tenu de l’incertitude de la formule de Karvonen qui donnait une Fce de
125.6 bpm, la Fcmax d’entrainement a été volontairement fixée (en accord avec le staff
médical) à une valeur inférieure, dans le cas présent 110 bpm.
Une autre difficulté rencontrée a été la fiabilité des mesures de la surveillance cardio
respiratoire durant le réentrainement. En effet les mesures prises grâce à un oxymètre de pouls
sont bien moins précises qu’avec un cardiofréquencemètre par exemple. C’est pourquoi la
surveillance du patient ne s’est pas basée uniquement sur la surveillance des constantes mais
s’est appuyée aussi sur la présence de signes physiques.
Dans les conditions présentes, en l’absence de tests préalables, et de mesures de fréquence
cardiaque d’entrainement fiable, il a évidemment été privilégié la sécurité du patient, en sous
dimensionnant le réentrainement à l’effort. Il a fallu également respecter des valeurs de Fce
inférieures à celle apportée par le calcul. De plus les efforts ont été arrêtés dès la présence de
signes physiques mineurs et/ou du ressenti du patient.
20
Malgré cette sous-évaluation de la Fcmax, des résultats satisfaisants ont été obtenus. Même s’il
s’agit principalement de sensations subjectives du patient (sensation de facilité à réaliser
certaines tâches, sensation d’être moins fatigué après avoir marcher…), certains éléments
purement objectifs comme l’augmentation du périmètre de marche ou une diminution rapide
de la fréquence cardiaque après l’effort ont pu être relevés.
La question est de savoir si dans ces circonstances l’équilibre a été trouvé entre rééducation et
réentraînement à l’effort ? De ce point de vue deux éléments sont à prendre en considération.
D’une part on peut affirmer que la rééducation aurait été plus complexe et prolongée dans le
temps s’il n’y avait pas eu le réentrainement à l’effort. D’autre part, on peut affirmer que les
délais de rééducation n’aurait pas été raccourcis même avec un réentrainement plus intense
(en raison de l’amputation récente du patient). Compte tenu de ces deux éléments, on peut
donc estimer que l’équilibre a été trouvé entre rééducation et réentrainement et ce en
préservant en permanence la sécurité du patient.
9 Conclusion
Suite à cette prise en charge, nous l’avons vu, le patient a la possibilité de marcher sans aide
technique. Mais du fait d’un accident vasculaire cérébral antérieur, il persiste des difficultés
au niveau attentionnel. Une poursuite du traitement à effectuer serait de pallier ce déficit. Un
exercice de marche dans le couloir par exemple à l’heure où il existe une plus forte affluence
serait une possibilité. Un autre moyen serait le travail en double tâche : on peut tout à fait
imaginer un jeu de renvoi de ballon ou en effectuant un calcul mental. Cet exercice aurait
comme avantage de travailler les réactions d’équilibration.
Une autre plainte du patient à la fin de cette prise en charge réside en ses douleurs qui
apparaissent dans le mollet gauche. Le centre possède un service qui accueille les patients
ayant une AOMI mais qui ne sont pas encore opérés. Leur rééducation consiste en une série
d’exercice ayant pour but de développer la circulation collatérale. L’inclusion de M.R. dans
ce groupe permettrait de diminuer ses douleurs dans le membre gauche et il pourrait ainsi
augmenter petit à petit son périmètre de marche sans qu’il n’y ait de crampes.
Un point qui n’a pas été abordé dans la rééducation est la marche en terrain varié. En effet
jusqu’à présent la marche s’est effectuée uniquement dans les couloirs du centre c'est-à-dire
sur un sol plat et lisse. Mais qu’en est-il sur un terrain en pente ou sur un sol accidenté ? C’est
pourquoi la marche en extérieur sur des sols de consistances différentes (sol maléable ou
21
boueux, sur de l’herbe, ou sur un trottoir dont le revêtement est abimé) sera un point
fondamental à aborder.
D’autre part il faudra continuer à augmenter le temps de port de la prothèse. Pour cela il est
indispensable de respecter une progression pour ne pas créer de douleurs du moignon.
L’objectif est qu’il réussisse à garder la prothèse durant toute la journée.
Enfin, pour maintenir les acquis concernant le réentraînement à l’effort. Une marche régulière
quotidienne permettra non seulement d’entretenir le potentiel acquis mais également de
maintenir la circulation collatérale qu’il aura développée.
A la sortie de M. R. du centre un test de 6 minutes est effectué le 22 décembre 2011. Il
parcourt 180m avec déambulateur. De plus sans aide technique il marche sur 126 m. en
4min48. Ceci lui a permit de rentrer à domicile et de se déplacer sans déambulateur en
intérieur et de n’utiliser le déambulateur uniquement pour ses déplacements en extérieur.
22
Références bibliographiques
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Autres sources
http://www.medix.free.fr/sim/sympathectomie-lombaire.php
Annexe 1
Classification de Leriche et Fontaine
Stade de gravité
Symptômes
Rapport PA cheville/PA
humérus
I
Pas de
symptômes
<0,9
II
Claudication
intermittente
>200m.
0,8
IIa
Claudication
<200m.
III
Douleur au repos
0,4
IV
Troubles
trophiques
<0,2
douleur de
décubitus
Annexe 2
Périmétries au niveau de la cuisse
Date
15/09/2011
Distance
épines
à
partir
iliaques
3/10/2011
10/10/2011
21/10/2011
15/09/2011
des
antéro-
Droite
Gauche
supérieures
20 cm
50.5 cm
49.5 cm
48.5 cm
48.5 cm
49.5 cm
25 cm
51 cm
45 cm
45.5 cm
44 cm
46 cm
30 cm
47 cm
42 cm
42 cm
41 cm
43 cm
35 cm
42.5cm
31 cm
30.5 cm
29 cm
38.5 cm
3/10/2011
10/10/2011
21/10/2011
Amplitudes articulaires de hanche
Date
15/09/2011
Amplitude articulaire de
Droite
hanche
Flexion de hanche (°)
15/09/2011
Gauche
100
105
100
100
110
Extension de hanche (°)
5
10
10
10
10
Abduction de hanche (°)
40
40
40
40
45
Annexe 3
Décret de compétences :
La prescription médicale (Mme Eva C. Interne - 14/09/2011)
Annexe 4
Le Gate Control System
Faisceau gracile
Faisceau
cunéiforme
Fibres Aα et Aβ
Substance
blanche
Postérieur
Fibres C et Aδ
Inter-neurone
inhibiteur
Antérieur
Substance
grise
Voie spinothalamique
Il s’agit d’un système de modulation de la douleur qui se passe au niveau de la corne
postérieure de la moelle épinière. Les fibres Aα et Aβ sont des grosses fibres myélinisées,
rapide, transportant des informations non nociceptives mais surtout somesthésiques. Les
fibres Aδ et C sont petites, lentes, peu myélinisées et transportent uniquement des
informations nociceptives.
Les fibres Aα et Aβ exercent une inhibition sur les fibres Aδ et C innervant la même région.
Comme les fibres sensorielles sont plus rapides que les fibres nociceptives (car elles sont plus
myélinisées), elles transmettent leur message plus vite à la moelle épinière et inhibent les
informations nociceptives qui arrivent après.
Annexe 5
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