LA FEMME AU THÉÂTRE
LES FIGURES FÉMININES ET LA POÉTIQUE DE LA TRAGÉDIE EN FRANCE (1550-1660)
par
Vincent Dupuis
Département de langue et littérature françaises
Université McGill, Montréal
mai 2013
Thèse présentée à l’Université McGill en vue de l’obtention du grade de
Ph.D. en langue et littérature françaises
© Vincent Dupuis, 2013
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TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ…………………………………………………………………………………… iv
ABSTRACT………………………………………………………………………………….v
REMERCIEMENTS……………………………………………………………………..…...vi
Introduction………………………………………………………………………………..1
Première partie – Esthétique : la femme en scène……………………………………….17
CHAPITRE 1 – LA FURIEUSE……………………………………………………………..18
La fureur spectaculaire…………………………………………………………..…………20
- Médée (Jean de La Péruse)
- Cléopâtre captive (Étienne Jodelle)
- Didon se sacrifiant (Étienne Jodelle)
La peur de la femme……………………………………………………………..…………31
Une esthétique de l’effroi……………………………………………………..……………36
La contagion………………………………………………………………..………………40
CHAPITRE 2 – LA FEMME CHARMANTE………………………………………………...44
Portraits de femmes charmantes…………………………………………..………………..46
- Sophonisbe (Jean Mairet)
- Cléopâtre (Jean Mairet, Isaac de Benserade)
- Didon (Georges Scudéry)
Le masque trompeur………………………………………………………………..………64
L’illusion charmante……………………………………………………………….………68
Le charme des apparences……………………………………………………….….……...75
CHAPITRE 3 – LA REINE…………………………………………………….……………79
Grandeurs de la reine………………………………………….……………………….…..81
- Mariane (Tristan l’Hermite)
- La Vraye Didon (Boisrobert)
- Sophonisbe (Pierre Corneille)
La femme illustre………………………………………………………………….……….94
Le pathétique d’admiration……………………………...………………………………..101
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Deuxième partie – Éthique : les caractères féminins………………….………….……107
CHAPITRE 4 – LA PIÉTÉ……………………………………...………….………………108
La plainte, ou le langage de la piété…………………………………..…………………..110
- Le deuil politique : Porcie, Cornélie
- Le deuil amoureux : Hippolyte, Marc Antoine
- Le deuil maternel : La Troade, Les Juifves
Les lamentations des femmes………………………………………………………….....126
Une poétique de la déploration…………………………………………………….…..…132
CHAPITRE 5 – LA CONSTANCE…………………………………………...…………….138
La constance tragique………………………………………………………………..…....140
- Sophonisbe (Montchrestien, Montreux), ou l’épreuve de la fatalité
- Didon se sacrifiant (Hardy), ou l’épreuve de l’amour
- La Reine d’Écosse (Montchrestien), ou l’épreuve de la mort
La femme constante………………………………………………………………….…...154
Une poétique de l’exemplarité…………………………………………………….……...160
CHAPITRE 6 – LA PUDEUR………………………………………….……………….….167
Les héroïnes de la pudeur………………………………………………………………...169
- Pudeur et galanterie (Théophile de Viau, Gabriel Gilbert)
- Pudeur et chasteté (Pierre Du Ryer, Gabriel Gilbert)
- Pudeur et préciosité (Thomas Corneille, Philippe Quinault)
La femme pudique…………………………………………………...…….....…………..185
Le théâtre des bienséances…………………………………………………………....…..190
Troisième partie – Politique : la Cité des Dames…………….…………………………198
CHAPITRE 7 – L’HONNÊTETÉ……………………………………………………...……199
L’honnête femme………………………………………………………………………....201
- Sylvie et Silvanire : l’amour honnête
- Les héroïnes de Rotrou : l’honnêteté persécutée
- Atalante et Bradamante : l’honnêteté en armes
Le commerce des femmes………………………………………………………………..219
Le rôle civilisateur du théâtre…………………………………………………………….225
Conclusion……………………………………………………………………………….235
ANNEXE………………………………………………………………………………….246
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………251
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RÉSUMÉ
Cette thèse porte sur les personnages féminins de la tragédie
depuis sa renaissance au milieu du XVIe siècle jusque dans les années
1660, et plus spécifiquement sur la façon dont ils interviennent dans la
constitution de la poétique tragique. Il est frappant de constater que la
tragédie de l’âge classique privilégie majoritairement des sujets
féminins. De 1553, date de création de la Cléopâtre captive de Jodelle,
jusqu’à la fin du siècle suivant, on ne compte pas moins de cinq
versions de l’histoire de cette reine égyptienne. Sophonisbe, personnage
aujourd’hui oublié, est sans doute l’une des figures les plus importantes
du corpus tragique : elle est le sujet de plus de sept tragédies entre 1559
et 1663, parmi lesquelles se trouvent des pièces de dramaturges aussi
célèbres que Mairet et Corneille. Ce phénomène s’avère hautement
significatif. Il révèle que certaines figures féminines s’accordent
naturellement à la poétique de la tragédie, que les formes et les
représentations du « féminin », par une sorte de mimétisme,
correspondent à l’idée que se font les dramaturges du spectacle
tragique. Plus spécifiquement, les liens entre la femme et la tragédie
sont de trois natures : esthétique, éthique, politique. La première
catégorie concerne les questions de représentation ; la seconde, les
caractères du héros ; la dernière, le rôle civilisateur du théâtre de la
femme. Aussi, parce qu’elles redoublent à divers moments de son
histoire les principes fondamentaux de la poétique tragique, les héroïnes
de la tragédie obéissent à un principe d’autoréflexivité. Plus que de
simples protagonistes, elles concernent la nature même du théâtre ; c’est
au travers d’elles que le théâtre – la tragédie – se conçoit et se réfléchit.
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ABSTRACT
This thesis focuses on the female characters of the tragedy since
the genre’s rebirth in the mid-sixteenth century until the 1660s, and
more specifically on how they are involved in the constitution of the
poetics of tragedy. It is striking that the tragedy of the classical period
stages mainly female subjects. From 1552, the date of the composition
of Jodelle’s Cléopâtre captive, until the end of the next century, there
are no less than five versions of the story of this Egyptian queen.
Sophonisbe, a character now largely forgotten, is probably one of the
most important figures of the tragic corpus: she is the subject of more
than seven tragedies written between 1559 and 1663, including the
plays of famous dramatists like Mairet and Corneille. This phenomenon
is highly significant. It reveals that some female figures naturally agree
with the poetics of tragedy, that the forms and the representations of
"feminity", by some kind of mimicry, correspond to the playwright’s
conceptions of the tragic spectacle. More specifically, the relationship
between the woman and the tragedy falls into three categories:
aesthetic, ethical, political. The first category relates to issues of
representation ; the second, to the feminine traits ; the last, to the
civilizing role of both women and the theatre. Furthermore, because
they repeat at various times in its history the tragedy’s fundamental
principles, the heroines of the tragic stage rely on self-reflexivity. More
than just characters, they concern the very nature of theatre : is through
them that the theatre - the tragedy - is conceived and thought.
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