Les origines de la décolonisation

Des causes internes aux colonies
•Le bouleversement des structures sociales
traditionnelles, dû à la colonisation, a déstabilisé les
hiérarchies locales, brisé les solidarités communau-
taires, marginalisé certaines catégories sociales.
•L’influence de penseurs nationaux (Gandhi,
Senghor) affirmant la grandeur et la dignité des
cultures autochtones, la découverte par les élites
intellectuelles des colonies des valeurs occidentales
(liberté, égalité, fraternité) dont elles sont exclues,
agitent les populations. Le modèle de la Résistance
qui a démontré l’efficacité de la guérilla incite les
, dont certains
sont nés avant la guerre, à revendiquer plus fort l’in-
dépendance.
Des causes externes aux colonies
•Les puissances coloniales sont affaiblies par la
Seconde Guerre mondiale :
– le mythe de la supériorité de la race blanche s’est
effondré (à cause des divisions entre Européens, et
de la victoire des Japonais en 1941);
– elles sont obligées de faire des concessions aux
peuples colonisés, qui ont participé aux campagnes
contre les puissances de l’Axe.
•Les deux Grands, hostiles à la colonisation,
encouragent la rébellion :
– l’URSS dénonce toute forme d’oppression et d’ex-
ploitation;
– les États-Unis, au nom de leur propre passé, se
font les champions du
.
Leurs positions sont relayées par l’ONU.
•Dans les métropoles, l’ pro-
gresse du fait des communistes et de certains intel-
lectuels; des économistes s’inquiètent du poids
démographique, sanitaire, financier des colonies,
dont certaines coûtent davantage à la métropole
qu’elles ne lui rapportent.
anticolonialisme
d’eux-mêmes » « droit des peuples à disposer
mouvements de libération nationale
Conférence de
Brazzaville
(janvier 1944) :
de Gaulle
promet
davantage
d’égalité aux
colonies qui le
soutiennent.
Les origines de
la décolonisation
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La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
Cours HistoireL, ES, S

Les métropoles et leurs colonies en 1945
Colonies
anglaises françaises belges hollandaises espagnoles portugaises italiennes 3 000 km
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Les succès japonais ont déstabilisé les colonies
d’Asie, qui accèdent les premières à l’indépendance.
Indonésie : une indépendance arrachée
•Colonie néerlandaise, l’Indonésie subit l’occu-
pation japonaise dès 1942.
•Ahmed Soekarno* proclame l’indépendance de
l’Indonésie le 17 août 1945, dès le départ des Japo-
nais. Les Pays-Bas la refusent et envoient en 1946
un corps expéditionnaire. Mais sous la pression de
l’ONU et des États-Unis, les Pays-Bas doivent se
résigner à négocier.
•L’indépendance des États-Unis d’Indonésie est
reconnue le . Ceux-ci rompent
tous leurs liens avec les Pays-Bas en 1954.
Inde : une indépendance négociée,
mais sanglante
•C’est une colonie britannique. Les Anglais
sont prêts à lui accorder son indépendance, mais ils
doivent trouver un compromis entre :
– les musulmans menés par Jinnah qui veulent une
partition de l’Inde ;
– et les hindouistes de Gandhi* et Nehru, partisans
de l’unité indienne.
•Lord Mountbatten proclame le
l’indépendance de l’Inde et sa partition en deux
États : l’Union indienne et le Pakistan, musulman,
formé de deux provinces séparées par 1 700 km.
Dominion* du Commonwealth, l’Inde choisit
Mountbatten comme gouverneur.
•La partition s’effectue avec déplacements de
population et massacres. Gandhi, symbole de la
conciliation, est assassiné par un fanatique hin-
douiste en janvier 1948.
•Ceylan (le Sri Lanka) et la Birmanie, autres
colonies britanniques, accèdent respectivement à
l’indépendance en 1947 et 1948.
15 août 1947
27 décembre 1949
L’Indonésie
s’étend sur les
îles de Java,
Sumatra,
Bornéo, Bali,
les Célèbes et
les petites îles
de la Sonde;
sa population
est en majorité
musulmane.
Ahmed
Soekarno
(1901-1970) :
fondateur
du Parti
nationaliste
indonésien
en 1927
Gandhi :
leader du
mouvement
national, il
popularise la
cause de
l’indépendance
indienne par
des actions non-
violentes (grèves
de la faim,
marches,
désobéissance
passive,
boycott).
Dominion :
État membre du
Commonwealth
La décolonisation en Asie
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Indochine : une indépendance par la guerre
•C’est une colonie française. Les Français y
sont discrédités depuis qu’ils ont été vaincus et que
l’administration de Vichy a collaboré avec l’occu-
pant japonais.
•Hô Chi Minh*, révolutionnaire communiste, pro-
clame, dès la capitulation japonaise, la
en septembre 1945 ;
celle-ci comprend la Cochinchine, l’Annam et le
Tonkin.
•Le 6 mars 1946, la France reconnaît le Viêt-
Nam comme un État libre dans l’Union française,
malgré l’hostilité de l’opinion publique.
•À la suite d’attentats, l’amiral Thierry d’Argen-
lieu ordonne à la flotte française de bombarder le
port d’Haiphong (6 000 morts) ; en représailles, le
Viêt-minh massacre 200 Européens à Hanoï.
•La guerre d’Indochine commence :
– la France, avec l’appui de l’empereur fantoche
Bao Daï, puis le soutien financier des États-Unis dès
1950 (à l’époque de la guerre de Corée), tient les
grandes villes et les ports ;
– les troupes communistes du général Giap, soute-
nues par l’URSS et à partir de 1949 par la Chine
communiste, tiennent les campagnes.
•La défaite de Diên Biên Phu le
cause la chute du gouvernement. Mendès France,
le nouveau président du Conseil, entame des négo-
ciations.
•Les accords de Genève sont signés en
: le Laos et le Cambodge accèdent à l’indépen-
dance ; le Viêt-Nam est divisé en deux États (sépa-
rés par le 17
e
parallèle),
(capitale Hanoi),
(capitale Saigon). Des élections libres devront déci-
der du sort du pays ; elles n’auront jamais lieu et
seront la cause de la « guerre du Viêt-Nam » dans
laquelle les États-Unis s’engagent progressivement
pour protéger le Sud de l’avance des communistes.
au sud une république nationaliste
au nord, les communistes
1954 juillet
7 mai 1954
démocratique du Viêt-Nam République
Hô Chi Minh :
né en 1890, il
adhère au parti
communiste lors
d’un séjour en
France dans les
années vingt.
Il fonde le
Viêt-minh en
1941, et reste à
la tête de toutes
les luttes du
Viêt-Nam
jusqu’à sa mort
en 1969.
L’Indochine est
une péninsule
formée de la
Cochinchine,
du Tonkin,
de l’empire
d’Annam et des
royaumes
du Laos et du
Cambodge.
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Alors que les protectorats* accèdent assez facile-
ment à l’indépendance, la décolonisation donne lieu
à une véritable guerre en Algérie.
Des indépendances « accordées »
après la guerre
•La Libye, colonie italienne, accède à l’indépen-
dance après la défaite de l’Italie (1951).
•L’Égypte, royaume théoriquement indépendant,
mais longtemps dominé par la Grande-Bretagne,
s’émancipe et devient une république progressiste
après le coup d’État du général Néguib (1952), vite
supplanté par Nasser.
Des indépendances négociées
•La Tunisie, protectorat français, est soumise à
une importante agitation.
– En juin 1955, elle obtient l’autonomie interne (pro-
mise en juillet 1954 par Mendès France lors du
« discours de Carthage »).
– Le , l’indépendance est proclamée et
Habib Bourguiba*, leader du Néo-Destour, proclame
la République.
•Le Maroc est aussi un protectorat français. L’Isti-
qlal* réclame l’indépendance du royaume dès 1945.
Mais la France continue d’y mener une politique
autoritaire et, depuis 1947, tente d’éliminer le sultan
Mohamed V et son fils, l’actuel roi Hassan II, en
suscitant une rébellion contre eux.
– Devant les témoignages de fidélité des Marocains
à Mohamed V, la France se résout à rétablir le sul-
tan (nov. 1955), puis à accorder l’indépendance au
Maroc .
– En avril 1956, l’Espagne renonce à son tour à ses
droits sur ses possessions au Maroc.
(mars 1956)
20 mars 1956
Protectorat :
tutelle qu’une
grande
puissance
impose à un
petit État, dont
elle assume
les relations
extérieures
et une part de
l’administration.
Habib
Bourguiba :
né en 1903,
il milite dès
les années 30
au parti
indépendantiste
du Néo-Destour,
est plusieurs fois
emprisonné.
Il dirige
autoritairement
la république
tunisienne
jusqu’à son
éviction
en 1987.
Istiqlal : parti
indépendantiste
marocain,
inspiré par le
sultan,
commandeur
des croyants
La décolonisation
en Afrique du Nord
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