Les origines de la décolonisation

Cours
Histoire
L, ES, S
Les origines de
la décolonisation
Des causes internes aux colonies
• Le bouleversement des structures sociales
traditionnelles, dû à la colonisation, a déstabilisé les
hiérarchies locales, brisé les solidarités communautaires, marginalisé certaines catégories sociales.
• L’influence de penseurs nationaux (Gandhi,
Senghor) af firmant la grandeur et la dignité des
cultures autochtones, la découverte par les élites
intellectuelles des colonies des valeurs occidentales
(liberté, égalité, fraternité) dont elles sont exclues,
agitent les populations. Le modèle de la Résistance
qui a démontré l’efficacité de la guérilla incite les
mouvements de libération nationale , dont cer tains
sont nés avant la guerre, à revendiquer plus fort l’indépendance.
• Les deux Grands, hostiles à la colonisation,
encouragent la rébellion :
– l’URSS dénonce toute forme d’oppression et d’exploitation ;
– les États-Unis, au nom de leur propre passé, se
font les champions du « droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes » .
Leurs positions sont relayées par l’ONU.
• Dans les métropoles, l’ anticolonialisme progresse du fait des communistes et de certains intellectuels ; des économistes s’inquiètent du poids
démographique, sanitaire, financier des colonies,
dont cer taines coûtent davantage à la métropole
qu’elles ne lui rapportent.
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© NATHAN, 1998 - Atout Bac, Histoire, Term. L-ES-S (A.-M. Lelorrain).
Conférence de
Brazzaville
(janvier 1944) :
de Gaulle
promet
davantage
d’égalité aux
colonies qui le
soutiennent.
• Les puissances coloniales sont affaiblies par la
Seconde Guerre mondiale :
– le mythe de la supériorité de la race blanche s’est
effondré (à cause des divisions entre Européens, et
de la victoire des Japonais en 1941) ;
– elles sont obligées de faire des concessions aux
peuples colonisés, qui ont participé aux campagnes
contre les puissances de l’Axe.
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La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
Des causes externes aux colonies
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3 000 km
Les métropoles et leurs colonies en 1945
© NATHAN, 1998 - Atout Bac, Histoire, Term. L-ES-S (A.-M. Lelorrain).
italiennes
portugaises
espagnoles
hollandaises
belges
françaises
anglaises
Colonies
La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
La décolonisation en Asie
Gandhi :
leader du
mouvement
national, il
popularise la
cause de
l’indépendance
indienne par
des actions nonviolentes (grèves
de la faim,
marches,
désobéissance
passive,
boycott).
Dominion :
État membre du
Commonwealth
Indonésie : une indépendance arrachée
• Colonie néerlandaise, l’Indonésie subit l’occupation japonaise dès 1942.
• Ahmed Soekarno* proclame l’indépendance de
l’Indonésie le 17 août 1945, dès le départ des Japonais. Les Pays-Bas la refusent et envoient en 1946
un corps expéditionnaire. Mais sous la pression de
l’ONU et des États-Unis, les Pays-Bas doivent se
résigner à négocier.
• L’indépendance des États-Unis d’Indonésie est
reconnue le 27 décembre 1949 . Ceux-ci rompent
tous leurs liens avec les Pays-Bas en 1954.
Inde : une indépendance négociée,
mais sanglante
• C’est une colonie britannique. Les Anglais
sont prêts à lui accorder son indépendance, mais ils
doivent trouver un compromis entre :
– les musulmans menés par Jinnah qui veulent une
partition de l’Inde ;
– et les hindouistes de Gandhi* et Nehru, partisans
de l’unité indienne.
• Lord Mountbatten proclame le 15 août 1947
l’indépendance de l’Inde et sa par tition en deux
États : l’Union indienne et le Pakistan, musulman,
formé de deux provinces séparées par 1 700 km.
Dominion* du Commonwealth, l’Inde choisit
Mountbatten comme gouverneur.
• La par tition s’ef fectue avec déplacements de
population et massacres. Gandhi, symbole de la
conciliation, est assassiné par un fanatique hindouiste en janvier 1948.
• Ceylan (le Sri Lanka) et la Bir manie, autres
colonies britanniques, accèdent respectivement à
l’indépendance en 1947 et 1948.
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La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
Ahmed
Soekarno
(1901-1970) :
fondateur
du Parti
nationaliste
indonésien
en 1927
Les succès japonais ont déstabilisé les colonies
d’Asie, qui accèdent les premières à l’indépendance.
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L’Indonésie
s’étend sur les
îles de Java,
Sumatra,
Bornéo, Bali,
les Célèbes et
les petites îles
de la Sonde ;
sa population
est en majorité
musulmane.
Indochine : une indépendance par la guerre
L’Indochine est
une péninsule
formée de la
Cochinchine,
du Tonkin,
de l’empire
d’Annam et des
royaumes
du Laos et du
Cambodge.
• C’est une colonie française. Les Français y
sont discrédités depuis qu’ils ont été vaincus et que
l’administration de Vichy a collaboré avec l’occupant japonais.
• Hô Chi Minh*, révolutionnaire communiste, proclame, dès la capitulation japonaise, la République
démocratique du Viêt-Nam en septembre 1945 ;
celle-ci comprend la Cochinchine, l’Annam et le
Tonkin.
• Le 6 mars 1946, la France reconnaît le ViêtNam comme un État libre dans l’Union française,
malgré l’hostilité de l’opinion publique.
• La défaite de Diên Biên Phu le 7 mai 1954
cause la chute du gouvernement. Mendès France,
le nouveau président du Conseil, entame des négociations.
• Les accords de Genève sont signés en juillet
1954 : le Laos et le Cambodge accèdent à l’indépendance ; le Viêt-Nam est divisé en deux États (séparés par le 17e parallèle), au nord, les communistes
(capitale Hanoi), au sud une république nationaliste
(capitale Saigon). Des élections libres devront décider du sor t du pays ; elles n’auront jamais lieu et
seront la cause de la « guerre du Viêt-Nam » dans
laquelle les États-Unis s’engagent progressivement
pour protéger le Sud de l’avance des communistes.
© NATHAN, 1998 - Atout Bac, Histoire, Term. L-ES-S (A.-M. Lelorrain).
Hô Chi Minh :
né en 1890, il
adhère au parti
communiste lors
d’un séjour en
France dans les
années vingt.
Il fonde le
Viêt-minh en
1941, et reste à
la tête de toutes
les luttes du
Viêt-Nam
jusqu’à sa mort
en 1969.
• La guerre d’Indochine commence :
– la France, avec l’appui de l’empereur fantoche
Bao Daï, puis le soutien financier des États-Unis dès
1950 (à l’époque de la guerre de Corée), tient les
grandes villes et les ports ;
– les troupes communistes du général Giap, soutenues par l’URSS et à par tir de 1949 par la Chine
communiste, tiennent les campagnes.
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La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
• À la suite d’attentats, l’amiral Thierry d’Argenlieu ordonne à la flotte française de bombarder le
port d’Haiphong (6 000 morts) ; en représailles, le
Viêt-minh massacre 200 Européens à Hanoï.
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La décolonisation
en Afrique du Nord
Istiqlal : parti
indépendantiste
marocain,
inspiré par le
sultan,
commandeur
des croyants
Des indépendances « accordées »
après la guerre
• La Libye, colonie italienne, accède à l’indépendance après la défaite de l’Italie (1951).
• L’Égypte, royaume théoriquement indépendant,
mais longtemps dominé par la Grande-Bretagne,
s’émancipe et devient une république progressiste
après le coup d’État du général Néguib (1952), vite
supplanté par Nasser.
Des indépendances négociées
• La Tunisie, protectorat français, est soumise à
une importante agitation.
– En juin 1955, elle obtient l’autonomie interne (promise en juillet 1954 par Mendès France lors du
« discours de Carthage »).
– Le 20 mars 1956 , l’indépendance est proclamée et
Habib Bourguiba*, leader du Néo-Destour, proclame
la République.
• Le Maroc est aussi un protectorat français. L’Istiqlal* réclame l’indépendance du royaume dès 1945.
Mais la France continue d’y mener une politique
autoritaire et, depuis 1947, tente d’éliminer le sultan
Mohamed V et son fils, l’actuel roi Hassan II, en
suscitant une rébellion contre eux.
– Devant les témoignages de fidélité des Marocains
à Mohamed V, la France se résout à rétablir le sultan (nov. 1955), puis à accorder l’indépendance au
Maroc (mars 1956).
– En avril 1956, l’Espagne renonce à son tour à ses
droits sur ses possessions au Maroc.
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La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
Habib
Bourguiba :
né en 1903,
il milite dès
les années 30
au parti
indépendantiste
du Néo-Destour,
est plusieurs fois
emprisonné.
Il dirige
autoritairement
la république
tunisienne
jusqu’à son
éviction
en 1987.
Alors que les protectorats* accèdent assez facilement à l’indépendance, la décolonisation donne lieu
à une véritable guerre en Algérie.
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Protectorat :
tutelle qu’une
grande
puissance
impose à un
petit État, dont
elle assume
les relations
extérieures
et une part de
l’administration.
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Algérie : une indépendance par la guerre
FLN :
Front de
libération
nationale dirigé
par Ben Bella
et Aït Ahmed
• La guerre d’Algérie commence lorsque le FLN
déclenche une insurrection le 1er nov. 1954 (Toussaint). À partir de 1956, le gouvernement français
engage le contingent et rappelle des réser vistes
pour des opérations de « maintien de l’ordre ». L’armée française efface l’humiliation de la défaite indochinoise mais ses méthodes suscitent des réticences.
• Le problème de la torture et le bombardement
du village tunisien de Sakhiet Sidi Youssef (fév.
1958) provoquent l’indignation d’une partie de l’opinion en France et à l’étranger. L’ONU condamne la
politique menée par la France en Algérie.
• L’opinion française se lasse de cette « sale guerre »
qui fait 25 000 morts dans les rangs français et (peutêtre) plus de 300 000 du côté algérien.
OAS :
Organisation
armée secrète
qui se manifeste
par des actes
terroristes en
métropole.
• Les accords d’Évian sont signés en mars 1962 ,
malgré l’opposition des extrémistes de l’OAS*, partisans du maintien de la colonisation.
• L’indépendance de l’Algérie est proclamée en
juillet 1962 . Près d’un million de Français sont rapatriés d’Algérie en métropole.
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La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
• Le général de Gaulle, à la suite des émeutes
d’Alger (13 mai 1958) et d’une crise ministérielle
en France, accède au pouvoir. Il reconnaît le droit
des Algériens à l’autodétermination, puis à l’indépendance.
© NATHAN, 1998 - Atout Bac, Histoire, Term. L-ES-S (A.-M. Lelorrain).
MTLD :
Mouvement
pour le
triomphe des
libertés
démocratiques,
fondé par
Messali Hadj
en 1946
• Seule colonie de « peuplement » français,
l’Algérie compte 10 % d’Européens (les « pieds
noirs ») qui s’opposent à toute réforme mettant en
cause leur prééminence ; ils sont appuyés par un
puissant lobby qui leur rallie l’opinion publique,
mais se heurtent aux progressistes algériens qui
réclament l’indépendance. Après les émeutes de
Sétif en 1945, les nationalistes fondent le MTLD*.
Le mouvement nationaliste se regroupe en 1954
autour du FLN*.
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La décolonisation
en Afrique noire
L’Afrique noire française*, qui a soutenu le général
de Gaulle après son discours de Brazzaville (1944),
s’est vu promettre une union sur des bases égalitaires.
• En 1956, la loi-cadre Defferre lui accorde l’autonomie. En 1958, elle adhère à la Communauté française, sauf la Guinée de Sékou-Touré qui acquiert
son indépendance.
• En 1960, l’ indépendance des pays d’Afrique
noire francophone est acquise, mais ils gardent tous
des liens économiques et politiques avec la France.
• À Madagascar, la répression française fait des
milliers de morts en 1947.
Dans l’Empire britannique
Des indépendances négociées ont lieu dans les
colonies britanniques du Ghana (1957), du Nigeria
(1960), de Sierra Leone (1961), sauf au Kenya , où
les Mau-Mau se battent contre l’armée anglaise de
1952 à 1963 (date de l’indépendance).
Dans l’Empire belge
Le Congo belge (futur Zaïre) est décolonisé en
1960 après plusieurs années de troubles. Mais la
sécession du riche Katanga entraîne le pays dans
une guerre civile pendant laquelle le leader
Lumumba* est assassiné. Le général Mobutu rétablit l’ordre avec l’aide de l’ONU en 1967 ; il exerce
sans interruption le pouvoir jusqu’en 1997.
Dans l’Empire portugais
• En Guinée-Bissau, Angola et Mozambique,
des mouvements nationalistes luttent contre l’armée portugaise. Ces conflits entraînent la chute du
régime. En 1974, des officiers mettent fin à la dictature lors de la « Révolution des œillets ».
• La Guinée obtient son indépendance en
1974, l’Angola et le Mozambique en 1975.
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Lumumba :
né en 1925,
progressiste,
il est Premier
ministre du
Congo en 1960.
Livré par
Mobutu aux
Katangais,
il est assassiné
en 1961.
Dans l’Empire français
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La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
Afrique noire
française : elle
se compose de
l’AEF et
de l’AOF.
AEF (Afrique
équatoriale
française) :
Cameroun,
Gabon, MoyenCongo (actuel
Congo),
Oubangui-Chari
(actuelle Rép.
centrafricaine),
Tchad
AOF (Afrique
occidentale
française) :
Côte-d’Ivoire,
Dahomey
(actuel Bénin),
Guinée, HauteVolta (actuel
Burkina-Faso),
Mauritanie,
Niger, Sénégal,
Soudan (actuel
Mali), Togo
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OCÉAN
PACIFIQUE
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Pays déclarés indépendants
entre 1945 et 1955
entre 1955 et 1965
entre 1965 et 1990
NAMIBIE
ANGOLA
ALGÉRIE
OCÉAN
ATLANTIQUE
GUINÉEBISSAU
SAHARA
OCCIDENTAL
OCÉAN
guerre
d'indépendance
MOZAMBIQUE INDIEN
ZIMBABWE
(RHODÉSIE)
KENYA
Les étapes de la décolonisation
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3 000 km
Tropique du Capricorne
Équateur
Tropique du Cancer
La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
Bandung
(1955)
INDONÉSIE
INDOCHINE
OCÉAN
PACIFIQUE
L’émergence
du Tiers-Monde
Les nouveaux États, ni à l’Est ni à l’Ouest, forment
le « Tiers-Monde » (Alfred Sauvy). Ils ne par viennent pas à échapper à la logique des blocs.
Nehru : Premier
ministre indien
• Malgré les divisions profondes entre pays
communistes, pro-occidentaux (Turquie, Irak) et
neutralistes (Inde), ils trouvent un accord sur dix
principes : égalité des races, liber té pour les
peuples encore colonisés, soutien aux mouvements
de libération nationale, non-ingérence, refus de
toute alliance avec un des deux blocs. Leurs revendications trouvent une tribune à l’ONU qui accueille
17 nouveaux États en 1961.
Nasser : chef
d’État égyptien
La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
Zhou Enlai
(1898-1976) :
Premier ministre
et ministre des
Affaires
étrangères de
Chine populaire ;
plus réaliste que
Mao Zedong, il
soutient tous les
mouvements
antiimpérialistes.
Tito : chef d’État
yougoslave
Néocolonialisme :
attitude qui
consiste à
remplacer la
domination
politique par
une domination
économique
L’échec du non-alignement
• À la conférence de Belgrade (1961), Nasser,
Nehr u et T ito* fondent le mouvement des nonalignés , strictement neutraliste.
• Cependant, pour obtenir une aide économique
ou militaire, les jeunes nations sont souvent contraintes de choisir un partenaire dans l’un des blocs.
• Une dérive politique s’amorce dès 1966 lors de
la conférence de La Havane, où des tiers-mondistes
choisissent la voie révolutionnaire (communiste).
• La condamnation de l’impérialisme demeure
le seul thème commun aux pays du Tiers-Monde,
unanimes à réprouver le néo-colonialisme*.
• Les tiers-mondistes, intellectuels des pays
développés, dénoncent les colonisateurs comme
responsables du sous-développement, en évoquant
la disparition des Indiens d’Amérique, la traite des
Noirs et l’acculturation. Cette critique est relayée
par la jeunesse des pays occidentaux, qui proteste
aussi contre la guerre du Viêt-Nam.
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• 29 États d’Afrique et d’Asie (dont le Japon)
envoient leurs représentants en Indonésie en avril
1955 . Les leaders sont Soekarno*, Nehru*, Nasser*
et Zhou Enlai*.
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La conférence de Bandoung
Soekarno : chef
d’État
indonésien
Les revendications
économiques
La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
PNUD :
Programme des
Nations unies
pour le
développement
ONUDI :
Organisation
des Nations
unies pour le
développement
industriel
OPEP :
Organisation
des pays
exportateurs de
pétrole
Pour un nouvel ordre économique
international (NOEI)
• Le groupe des 77 se constitue pour infléchir les
accords du GATT , jugés trop favorables aux pays
industrialisés. En 1963, ces pays du Tiers-Monde
réclament une conférence sur la dégradation des
termes de l’échange*.
• La création de la CNUCED*, qui se réunit tous
les quatre ans à partir de 1964, est le résultat des
pressions des 77.
Des succès limités
• L’of fensive des 77 se poursuit tout au long des
années 60 sans grand succès.
• L’ONU se dote d’organismes chargés de favoriser
le développement : PNUD* (1965), ONUDI* (1966).
• Le rôle de la CEE est plus positif.
– Ses premières discussions avec 18 pays de la zone
ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), en 1963, aboutissent à la convention de Yaoundé contre les barrières douanières envers les pays du Sud. Les
accords de Lomé (1976-1991) élargissent cette
convention à de nouveaux produits.
– La CEE applique les résolutions de la CNUCED
de Nairobi (1976), qui constituent un fonds commun
de stabilisation des cours de 19 produits.
• L’instauration d’un nouvel ordre économique international est la principale revendication de la conférence des 86 États non-alignés à
Alger en 1973 . Mais aucun d’eux n’a les moyens de
l’imposer. Les sommets de Paris (1975, 1977) et
Cancun (1981) n’ont guère plus d’effet.
• En 1973, l’OPEP* est le seul organisme à
créer des conditions favorables au Tiers-Monde,
mais ses membres se divisent très vite.
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© NATHAN, 1998 - Atout Bac, Histoire, Term. L-ES-S (A.-M. Lelorrain).
CNUCED :
Conférence des
Nations unies
pour le
commerce et le
développement
À par tir des années 70, les revendications économiques priment sur les problèmes politiques, mais
rien ne modifie l’ordre international.
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Dégradation des
termes de
l’échange : les
cours des
matières
premières
vendues par les
pays du Sud ont
tendance à
baisser alors
que ceux des
produits
manufacturés
vendus par le
Nord sont en
hausse.
L’opposition Nord-Sud
Loin de favoriser l’apparition d’un nouvel ordre international, la fin des blocs suscite de nouveaux conflits
dont le Tiers-Monde, éclaté, est la première victime.
Un Tiers-Monde éclaté
• Des divisions politiques séparent les pays du
Tiers-Monde : Chine contre Viêt-Nam, Inde contre
Chine.
• La fin des illusions tiers-mondistes est due à
la fin des mythes révolutionnaires , au scandale des
boat-people qui fuient le Viêt-Nam et à la révélation,
en 1987, du génocide cambodgien.
• En 1982, la crise de la dette voit les PVD
négocier séparément avec le FMI. Elle révèle les
failles des stratégies de développement, les gaspillages et des dysfonctionnements.
La suprématie du Nord sur le Sud
Le Nord inter vient dans les conflits du Sud quand
ceux-ci mettent sa sécurité en cause.
• La seconde guerre du Golfe éclate avec l’invasion du Koweit par l’Irak, en août 1990. L’ONU mandate les États-Unis pour mener l’opération Deser t
Storm qui aboutit à la défaite de l’Irak en février
1991. Le premier conflit armé après la fin de la
guerre froide aura été un conflit Nord-Sud .
• D’autres inter ventions, généralement organisées par les États-Unis, prouvent la suprématie du
Nord : les États-Unis attaquent en 1989 le Panama
pour lutter contre le trafic de drogue, ils lancent
l’opération Restore Hope en Somalie (1993), interviennent en Haïti (1994) et au Burundi. La France
inter vient au Rwanda, où elle joue depuis longtemps un rôle discuté.
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La dette des
PVD a dépassé
en 1990 mille
milliards de
dollars. Malgré
la suppression
d’un tiers de la
dette en 1987,
son service
accapare le tiers
de la valeur des
exportations de
nombreux pays.
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La décolonisation et l’émergence du Tiers-Monde
• L’OPEP se divise entre États qui souhaitent
maintenir des prix élevés en réduisant la production
(Irak, Koweit) et États peu peuplés qui peuvent supporter une baisse des prix, compensée par l’accroissement des quantités commercialisées.