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SEMAINE DU 21 O C T O B R E A U 2 7 OCTOBRE 2004
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MONTRÉAL,
VILLE ÉPROUVETTE
La Révolution tranquille, à Montréal, s’est caractérisée par une chose : le bruit des marteaux-piqueurs. Pendant une dizaine d’années, et même plus —
le chantier de l’autoroute Métropolitaine a débuté en 1958 et, en 1973, on construisait encore dans l’euphorie des sixties —, la ville a subi une cure
de transformation majeure. Au point où elle a été vue dans le monde comme un modèle, l’Expo 67 ayant servi de laboratoire à plus d’un architecte.
L’exposition Les Années 60 : Montréal voit grand, inaugurée hier au Centre canadien d’architecture, repose sur cette révolution en béton et en acier,
malgré toutes les réalisations reconnues (places Ville-Marie et Bonaventure, Château Champlain, Westmount Square, etc.) fantaisistes. On projetait
qu’en 1981, la population locale avoisinerait les 5 millions d’habitants (le double de 1961) et qu’elle atteindrait tôt ou tard les... 10 millions.
JÉRÔME DELGADO, COLLABORATION SPÉCIALE
LA DÉMESURE
© Ville de Montréal, Service de la mise en valeur du territoire et du patrimoine
DES ROUTES
Entre le boulevard Saint-Laurent qui n’a jamais été changé en autoroute et la naissance du métro, bien des folies
ont été rêvées. Certaines sont nées, tels le pont Champlain (1962) et l’autoroute Décarie (1967), d’autres
vieillissent mal (l’échangeur Acadie de la Métropolitaine, transfiguré cet été). Enfin, il y a les plus moroses que
prévu. Ainsi, l’autoroute Ville-Marie ne s’est jamais concrétisée en ce projet appelé Autostrade (notre dessin).
Société de la Place des Arts de Montréal, Courtoisie Le Groupe ARCOP
PLUS PETITS
Des projets moins grandioses que prévu, il y en a
eu plein. La Maison de Radio-Canada, la tour de la
Bourse, la place Frontenac auraient pu se
composer de plus de bâtiments que ceux qui les
forment aujourd’hui. La Place des Arts, par
exemple, devait être un vaste complexe symétrique
(notre dessin).
Collection CCA, Don de La fondation Sandra et Leo Kolber © Olivo Barbieri
DES HABITATS
Des habitations Jeanne-Mance à Habitat 67
(notre photo), les complexes résidentiels se sont
multipliés pendant ces années. Cette vue de la
structure signée Moshe Safdie fait partie de la
série consacrée par le photographe italien Olivo
Barbieri à tout l’héritage des années 60, et a été
croquée au printemps dernier.
Fonds Mayerovitch-Bernstein. Collection Centre canadien d’architecture, Montréal
Au sud du contesté échangeur des Pins, le complexe de la Cité a aussi poussé
dans la controverse. Mais le projet original, beaucoup plus vaste et loufoque,
aurait provoqué un rasage encore plus vaste des maisons victoriennes sur
place. L’expo Montréal voit grand, en dévoilant cette gouache des architectes
Mayerovitch et Bernstein, pourra-t-elle panser des blessures ?
UTOPIQUES
Fonds André Blouin — Centre Canadien d’Architecture, Montréal
Un stade au centre-ville ? Ce n’était pas un rêve exclusif aux Expos. Ce dessin
pour une certaine place de la Confédération prévoyait en ériger un, sans toit,
en partie dans l’actuel emplacement du complexe Guy-Favreau, boulevard
René-Lévesque.
LES ANNÉES 60 : MONTRÉAL VOIT GRAND, Centre canadien
d’architecture, jusqu’au 11 septembre. Infos : (514) 939-7000.
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