IV
Portrait
En 2005, les émissions corporatives de GES de l’Arrondissement représentaient 2,1 % des
émissions de la Ville de Montréal, soit 3885 tonnes de CO
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e
2
. Bien que considérable, cette quantité
représente 200 fois moins que les émissions de GES générées par la consommation électrique et
de gaz naturel des bâtiments privés situés sur le territoire de Ville-Marie. L’Arrondissement compte
54 696 unités de logements avec un âge moyen de 59 ans, dont 61 %
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d’entre elles ont été
construites avant 1972, soit avant l’introduction des premières mesures obligatoires d’isolation.
Malheureusement, au-delà de ces informations sommaires, il n’existe pas de caractérisation
(superficie, systèmes de chauffage, isolation thermique, etc.) de ces bâtiments. Le parc
immobilier des institutions, commerces et industries (ICI) n’est également pas répertorié.
Ni la Ville, ni l’Arrondissement n’ont adopté de cibles de performance ou de plans d’action en
efficacité énergétique des bâtiments privés présents sur leurs territoires, contrairement à ce qui a
été réalisé dans le domaine du transport avec le Plan de transport 2007 de la Ville de Montréal.
Concernant les mesures incitatives pour l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments,
ces dernières ne sont souvent pas adaptées au cadre bâti unique de Ville-Marie et ne sont pas
assez simples ou rentables à court terme pour convaincre les propriétaires d’effectuer les travaux
de rénovation appropriés. De plus, les subventions municipales à la construction et à la
rénovation n’incluent pas systématiquement des critères d’efficacité énergétique.
Par ailleurs, la motivation des propriétaires, mais aussi des locataires à participer aux efforts
d’efficacité énergétique varie en fonction de qui des deux bénéficiera des économies d’énergie.
Par exemple, une facturation directe au locataire rend ce dernier responsable de sa
consommation, mais décourage en même temps le propriétaire d’améliorer l’isolation de ses
logements et l’efficacité de ses systèmes de chauffage.
Outre la forte concentration d’immeubles locatifs, Ville-Marie affiche une autre particularité : la
présence de 191 bâtiments patrimoniaux
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, de 44 propriétés municipales d’intérêt patrimonial
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et
de nombreux immeubles centenaires sur son territoire. Construits à une époque où les
préoccupations énergétiques étaient secondaires, la majorité de ces bâtiments ne sont pas
isolés, sont munis de systèmes de chauffage désuets et ont une fenestration à simple vitrage. Le
2
Logé, H. (2006) Inventaire des émissions de gaz à effet de serre 2002-2003, Collectivité montréalaise.
3
Arrondissement Ville-Marie et Équiterre.
4
Ville de Montréal (2009). Grand répertoire du patrimoine bâti de Montréal. Base de données sur le
patrimoine.
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Idem.