I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
A. L’euthanasie
Ces temps-ci, que ce soit dans la presse (journaux, magazines) ou à la télévision, on entend de
plus en plus souvent parler « d’euthanasie ». Ce sujet est « trop banalisé ».
« On parle d’euthanasie comme si c’était la bonne façon de mourir… » 2
Tout d’abord il y a eu l’affaire Diane Pretty, cette Anglaise de 44 ans condamnée à mourir
dans d’atroces souffrances, d’une maladie dégénérative du système nerveux. Elle avait demandé au
gouvernement britannique que son époux soit autorisé à mettre fin à ses jours.
Ensuite, en France, il y a eu Vincent Humbert, 21 ans tétraplégique qui à la suite
d’un accident de voiture est devenu muet et presque aveugle. Il ne pouvait bouger que son pouce, qui
était devenu son seul moyen de communication. Il a demandé le droit de mourir par le biais d’un
courrier adressé au Président Jacques Chirac.
Peu avant sa mort, il a écrit un livre : « Je vous demande le droit de mourir » qui a porté
l’émotion des Français à son comble.
« Je veux mourir parce que cette vie de merde qu’on me fait vivre depuis mon accident, je
n’en peux plus, je n’en veux plus. Ce n’est pas une vie, ce n’est pas ma vie. » 3
1. Mais l’euthanasie, qu’est-ce que c’est ?
Le mot « euthanasie » a été créé par Roger Bacon, homme d’état et philosophe anglais, à partir
du grec « eu » (bien) et « thanatos » (mort).
Primitivement, il signifiait la mort heureuse ou la bonne mort, c’est à dire douce, sans
souffrance, sans même que l’on s’en aperçoive.
Aujourd’hui on pense plus volontiers à une mort accélérée ou provoquée par un tiers pour
mettre fin à des souffrances inhumaines ou inutiles.
D’après Marie de Hennezel, le mot euthanasie est un mot pollué car n’oublions pas qu’il a
servi à désigner les programmes d’élimination par l’Allemagne nazie de certains humains jugés
« indignes de vivre ».
Il existe différents types d’euthanasie : l’euthanasie active, l’aide au suicide, l’euthanasie
indirecte et l’euthanasie passive.
D’après le Professeur Le Gueut-Develay, l’euthanasie active suppose le geste d’un tiers qui
administre à un mourant une substance létale ou la lui fournit ou encore le tue par tous moyens.
D’après la même source, l’euthanasie passive est plutôt définie comme l’arrêt des traitements
de réanimation, ou celui du traitement de la maladie fatale, à partir du moment où l’on est convaincu
que le cas est désespéré.
D’après la Société Canadienne du Sida (SCS), l’aide au suicide est un acte par lequel on aide
une personne à s’enlever la vie lorsque cette personne a demandé cette aide et qu’elle lui est accordée
dans le but de la délivrer de ses souffrances.
L’euthanasie indirecte se définit pour la SCS par l’administration d’antalgiques dont la
conséquence seconde et non recherchée est la mort.
2 M. DE HENNEZEL, Nous ne nous sommes pas dit au revoir, R.LAFFONT, MAI 2000
3 VINCENT HUMBERT, Je vous demande le droit de mourir, MICHEL LAFON 2003