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Sommaire abrégé
Autrefois un pays prospère, avant la longue et désastreuse crise de 1993, le Burundi refait surface
après les accords d’Arusha, suite aux élections démocratiques de 2005, et prend ainsi petit à petit
sa place dans le concert des nations. Depuis les accords de cessez-le-feu et les élections
démocratiques, le Burundi vit une situation politique et sécuritaire plus ou moins stable. Les
enjeux actuels se situent au niveau de la création de la prospérité et de la redéfinition des sources
de croissance pour un développement durable.
La crise politique Burundaise a considérablement ralenti le développement de la nation. Le taux de
croissance du produit national brut (PNB) a été négatif pendant plusieurs années avant de
reprendre en 2004. Le secteur agricole demeure la principale source du PNB, d’emplois et en même
temps, des recettes d’exportation. Cependant il souffre d’un niveau de productivité très faible et
demeure donc principalement destiné à l’autoconsommation. Parallèlement à un niveau de
productivité agricole très bas, l’environnement des affaires n’est pas aussi propice, avec une
bureaucratie pesante, un système fiscal peu clair et décourageant, et un accès difficile au
financement. Les infrastructures du Burundi ont beaucoup souffert de la guerre, avec un niveau
opérationnel actuel très bas et des coûts très élevés. Enfin, la situation pour les entreprises est
aggravée par une forte corruption et une instabilité politique.
En dépit de la situation actuelle, des efforts significatifs des secteurs public et privé pourraient
embellir le futur du Burundi. Ce rapport présente une vision ambitieuse pour la croissance du
Burundi, avec un revenu par habitant passant du niveau actuel de 122 Dollars Américains à 500
Dollars Américains dans les 20 prochaines années. Cette croissance résulterait des améliorations
significatives dans le standard de vie et dans la réduction de la pauvreté dans tout le pays. En vue
de réaliser cette transformation économique, il est nécessaire de faire des changements
stratégiques, des améliorations de l’environnement des affaires et des investissements productifs.
Ce rapport décrit sept impératifs à être agréés par tous les intervenants et qui, une fois bien
exécutés, formeraient la base de la croissance du Burundi :
• Prioriser des secteurs compétitives qui peuvent engendrer une croissance rapide et soutenable –
le café, le thé, l’horticulture, le tourisme et le minerais
• Libérer ces secteurs prioritaires par des actions stratégiques
• Renforcer les capacités du secteur privé avec un réseau d'appui aux entreprises
• Reformer urgemment l’environnement des affaires et éradiquer la corruption
• Cibler l’intégration régionale – surtout la Communauté des États de l’Afrique de l’Est - pour
réduire les coûts de transport et de finance
• Créer un forum public privé afin d’établir une collaboration effective
• Identifier les secteurs pour la croissance à long-terme.
Étant donné le manque de ressources à investir dans la croissance de l’économie, le Burundi doit se
focaliser sur le développement de quelques secteurs qui peuvent générer une croissance rapide et
durable. La conclusion de ce rapport est que le Burundi doit se concentrer à court terme sur cinq
principaux secteurs d'exportation qui ont le plus fort potentiel pour la croissance et pour l'impact
sur l'économie. Ces cinq secteurs, le café, le thé, le tourisme, l’horticulture et les minerais ont été
sélectionné à travers une analyse du potentiel des divers secteurs, basé sur leur niveau de
développement actuel et sur leur potentiel futur. Cette analyse a inclus une etude des marchés