
RESUME ANALYTIQUE
RAPPORT SUR LA STABILITE FINANCIERE - 2013 6
pétroliers, de l’eau et de l’électricité, ainsi que par leurs effets induits, à savoir la destruction monétaire,
contrepartie de l’amenuisement des réserves de change internationales.
En somme, les revenus de l’ensemble des agents économiques, en particulier les ménages, les entreprises
non financières et l’Etat se sont détériorés au cours de l’année 2013. Toutefois, l’impact de cette détérioration
en termes de menace à la stabilité financière serait limité, compte tenu du faible taux de bancarisation
de la population, de l’importance de l’économie informelle, et donc de la marginalité du système financier dans
l’appui au développement économique du pays. Par contre, la récurrence et l’envergure du déficit public et
surtout ses modalités de financement pourraient à terme avoir des conséquences importantes sur les finances
publiques et les agrégats monétaires. Toujours est-il que le taux d’endettement public et le niveau d’endettement
à Madagascar sont parmi les moins élevés en Afrique subsaharienne.
… ce contexte a terni la situation des agents non financiers, sans que cela constitue
une menace potentielle à la stabilité financière du secteur bancaire.
Le patrimoine financier des ménages à Madagascar est composé principalement de dépôts bancaires, et
dans une moindre mesure de dépôts à la caisse d’épargne et de placements en assurance-vie. Leur endettement
financier est exclusivement bancaire et s’est significativement renforcé. Pourtant, l’étroitesse du marché
immobilier, la marginalité de la part des crédits à l’habitat, et la fixité des taux d’intérêt pour ce produit font que
les risques y associés sont minimes pour le secteur bancaire. D’ailleurs, la proportion des créances douteuses
et litigieuses sur l’ensemble de l’encours est limitée pour ce segment de marché, bien qu’en accroissement.
L’exposition des ménages vis-à-vis du secteur de la microfinance s’est, par contre, consolidée.
Le niveau d’endettement des entreprises non financières, intégralement bancaire également, a enregistré une
hausse plus conséquente. Cependant, il reste peu significatif pour être un facteur d’instabilité au secteur
bancaire. De plus, une grande partie des entreprises où se concentrent les risques bancaires sont
des compagnies étrangères traditionnelles, financièrement solides et ne présentant pas de difficulté
de remboursement sur le court terme.
Le faible développement du système financier, dominé par le secteur bancaire, et
l’interconnexion limitée entre les différentes institutions financières réduisent les risques
systémiques.
En 2013, le système financier à Madagascar se trouve encore à un stade embryonnaire. L’actif du secteur
financier représente 31,6 pour cent du PIB. Les institutions financières sont dominées par le secteur bancaire,
lui-même peu développé. Ce secteur demeure cependant bien capitalisé, rentable et liquide. L’actif du secteur
bancaire représente 74,4 pour cent de l’ensemble de l’actif du système financier et son ratio de solvabilité
avoisine les 15 pour cent, largement supérieur au seuil minimum réglementaire de 8 pour cent. Les poids
respectifs du secteur des assurances, du secteur de la microfinance, et du secteur des pensions, en termes
d’actifs, d’acteurs et de bénéficiaires demeurent modiques. Par ailleurs, les marchés financiers se limitent aux
marchés de court terme que sont le marché monétaire, le marché interbancaire et le marché de changes.
Le marché financier à moyen et long terme est presque inexistant, en l’absence de marché des actions et de
marché obligataire.
Le secteur bancaire est composé de banques appartenant à des groupes étrangers dotés de solidité
financière. Cette situation, conjuguée aux restrictions en matière de réglementation de change, réduit
la vulnérabilité du secteur vis-à-vis des facteurs de risques tant nationaux qu’internationaux. Le contexte de crise
politico-économique qui prévalait a renforcé l’aversion aux risques des banques et les a amené à se réorienter
vers des actifs plus sûrs (fly to quality), en occurrence les BTA et les dépôts auprès de la BCM et à focaliser
leurs financements au profit de grandes firmes multinationales. Le secteur se trouve ainsi dans une situation
de concentration des risques essentiellement sur l’Etat et sur ces firmes. Ce degré de concentration élevé est
un risque significatif à court terme car la défaillance d’un de ces acteurs impactera fortement l’ensemble du