resume analytique - Banque Centrale de Madagascar

RAPPORT SUR LA STABILITE FINANCIERE - 2014 3
RESUME ANALYTIQUE
Les risques émanant de l’environnement économique international ont été contenus, bien
qu’ils aient affecté la situation extérieure du pays.
L’année 2014 a été caractérisée par une légère reprise économique au niveau de l’ensemble des pays
développés. Toutefois, certains principaux partenaires du pays, comme la France, la Chine et le Japon, ont vu
ralentir sensiblement leur croissance économique respective. Les cours mondiaux des produits pétroliers ont
chuté et les prix des matières premières ont enregistré une baisse généralisée. Les orientations des politiques
monétaires des pays avancés et des pays émergents ont été divergentes, reflétant leurs perspectives
économiques contrastées. Ce contexte, plutôt incertain, a influencé l’économie malgache, particulièrement
le secteur d’exportation. Néanmoins, dans l’ensemble, les risques identifiés n’ont pas ébranlé la stabilité
du système financier du pays.
Au niveau domestique, la situation économique demeure fragile, malgquelques signes
prometteurs.
Sur le plan domestique, la croissance économique a présenté un signe de relance: elle s’est établie à 3,3%
en 2014 contre 2,3 % en 2013. Le taux d’inflation s’est stabilisé autour de 6%, indiquant que la baisse des cours
du pétrole « brut » sur le marché international n’est pas encore ressentie sur les prix à la pompe et sur le niveau
général des prix. Cependant, ces résultats ne permettraient pas de renverser la situation de pauvreté de
la population et l’effritement de ses pouvoirs d’achat. Le risque-pays l à l’instabilité politique et à l’insécurité
demeure élevé.
L’équilibre financier de l’Etat est resté fragile: le déficit public s’est creusé malgré le retour des aides
budgétaires. Le service de la dette extérieure a été globalement soutenable et son niveau s’est stabilisé depuis
plusieurs années. L’endettement intérieur de l’Etat s’est, par contre, alourdi, du fait notamment de l’accroissement
des dettes sous forme de Bons de Trésor (BTA) et d’accumulation des arriérés envers les entreprises. Le risque
potentiel a été que les tombées des bons de Trésor ne seraient pas renouvelées, aggravant la situation financière
de l’Etat.
La situation extérieure du pays a connu une nette amélioration. Exceptionnellement, les transactions
extérieures se sont soldées par un excédent, notamment, suite à l’accroissement des exportations des produits
miniers, à savoir le « nickel » et le « cobalt ». Les réserves de change ont été, par conséquent, consolidées :
le risque de change est par la suite réduit.
En somme, les risques liés à la fragilité de la situation économique domestique ont été globalement maitrisés.
L’impact de certaines vulnérabilités sur la stabilité du système financier a été limité. La stabilité relative des taux
d’intérêt sur les marchés monétaire et financier durant l’année 2014 a justifié cette faible tension dans le secteur
financier malgache.
La situation des agents non financiers a été globalement inchangée et elle n’a pas
constitué une réelle menace de la stabilité financière.
Les risques induits par les ménages sur la stabilité financière s’avèrent limités dans la mesure où leur
patrimoine financier et leur endettement financier auprès des institutions financières sont globalement faibles.
Toutefois, des tendances à la hausse ont été constatées au niveau de ces variables financières. Le patrimoine
financier, constitué principalement par des dépôts bancaire a été passé à 9,1% du PIB en 2014 contre 8,1% en
2012, tandis que leur endettement financier s’est établi à 4,2% du PIB en 2014 contre 3,3% en 2012.
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La dette financière des entreprises, en revanche, a légèrement augmenté: elle a représenté 8,4% du PIB en
2013 et 9,1% en 2014. Sa structure est restée la même : elle est constituée principalement par des crédits
bancaires, et plus particulièrement des crédits à court terme de fonctionnement, dont une grande partie se
présente sous forme de « découvert ». Les risques induits par cette composition de l’endettement des entreprises
sont restés peu significatifs pour être un facteur d’instabilité du secteur bancaire, dans la mesure la grande
partie des crédits est concentrée sur des compagnies étrangères, financièrement solides.
Malgré la persistance des risques de concentration, le secteur financier, dominé par
l’activité bancaire, a été globalement solide. De même, les risques systémiques sont réduits
du fait des interconnexions limitées entre les institutions financières.
En 2014, le secteur bancaire s’est avéré être le plus prédominant dans le système financier. Ses activités ont
connu une augmentation sensible, malgré la cessation d’activité d’un établissement en difficultés et le taux
d’accès très faible de la population au service bancaire. Le secteur a été toujours bien capitalisé, liquide et
rentable, malgré quelques signes de fragilités de quelques « petites » banques. Les ratios prudentiels ont été
respectés et se sont améliorés, d’une manière globale, par rapport à l’année précédente. Néanmoins, certains
indicateurs se sont détériorés, sans pour autant franchir les seuils requis. Le risque de crédit s’est ainsi réduit
mais demeure élevé. Le secteur a également fait face à différents types de risque. Le risque de concentration
a perduré : il s’agit de la concentration des activités bancaires aux quatre grandes banques systémiques,
la concentration des crédits bancaires à quelques grands débiteurs ainsi que l’exposition des banques à la
moindre défaillance de l’Etat. L’exposition des banques malgaches avec ses consœurs de l’étranger a eu
tendance à s’amplifier, augmentant ainsi le risque d’importation des crises financières venant de l’extérieur.
Le risque d’interconnexion a été, néanmoins, faible entre les banques: le risque de contagion a été,
par conséquent, limité.
Le secteur de la microfinance a connu une légère augmentation de ses activités en 2014. Tout en restant
suffisamment capitalisé, le secteur a été moins solide par rapport à l’année précédente. Le risque de crédit du
secteur s’est accentué: le ratio CDL/Prêts a augmenté, passant de 4,4% en 2013 à 5,9% en 2014, si bien que
le taux de couverture des CDL et des prêts par des provisions ont augmenté. En outre, le secteur a é plus
liquide mais il a été moins rentable et moins efficient que l’année précédente. Par ailleurs, la concentration des
activités de microfinance sur cinq institutions (sur les 31) et l’exposition de ces dernières à deux banques de
la place ont constitué des risques majeurs pour le secteur.
Le secteur des assurances a connu une stagnation de ses activités : le total de ses actifs est resté à 2,5% du
PIB, comme en 2013. Son poids en termes d’actifs dans l’ensemble du secteur financier a sensiblement diminué
et ce, en faveur du secteur bancaire. Au niveau consolidé, le secteur des assurances a ésolide : à l’exception
du ratio des charges de gestion, tous les ratios prudentiels ont été respectés en dépit des difficultés rencontrées
par certaines compagnies. Par rapport à l’année précédente, le ratio de charges de gestion s’est nettement
amélioré mais restant encore au-dessus du seuil maximum de 25%; le rendement des fonds propres s’est
quelque peu amélioré tandis que les autres ratios de solidité sont restés stables. En 2014, le secteur des
assurances n’a présenté aucun risque majeur pouvant affecter la solidité de l’ensemble du système. Toutefois,
pour le développement du secteur, des risques internes demeurent : à savoir, la concentration des activités à
deux entreprises publiques et la concentration des actifs financiers du secteur dans les bons de trésor et dans
les dépôts auprès des établissements financiers.
Les activités du secteur des pensions ont stagné: le niveau de ses actifs n’a presque connu aucune variation
par rapport à celui de 2013. Les caisses de retraite de l’administration publique sont restées déficitaires, voir
même, le déficit s’est aggravé passant de 32,0% des dépenses en 2013 à 40,5% en 2014. En ce qui concerne
la caisse de retraite du secteur privé, les réserves ont connu une tendance baissière : elles sont passées de
68,1% du total des actifs en 2013 à 67,4 % en 2014. Elle a été moins liquide et sa rentabilité a continué de
baisser suite à la chute des produits financiers et de la détérioration du résultat net de l’exercice. Les principaux
risques internes constatés en 2013 demeurent, à savoir, l’inexistence d’organe de contrôle prudentiel et
de gestion ainsi que le risque d’intérêt et le risque de change sur les placements financiers.
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Les interconnexions entre les institutions financières sont restées globalement faibles, bien que
les informations disponibles ne soient pas totalement exhaustives. Les relations entre les banques d’un côté et
les autres composantes du secteur financier, de l’autre, se sont résumées globalement à des opérations
de dépôts et de prêts. Les liens capitalistiques entre les secteurs semblent non significatifs. Une amélioration
de collecte des informations relatives aux relations entre les institutions financières s’impose, afin de pouvoir
évaluer les risques de l’interconnexion.
Les risques de crédit majeurs ont été contenus, malgré la situation moins liquide des
marchés financiers
Concernant les marchés financiers, il y a eu une baisse globale de la liquidité bancaire sur le marché
monétaire au cours de l’année 2014 par rapport à 2013. L’insuffisance de la liquidité sur le marché de BTA a été
plus importante qu’en 2013, notamment vers la fin de l’année où le taux d’intérêt s’est situé nettement au-delà du
taux directeur. Au niveau du marché interbancaire, le volume des échanges a connu une hausse substantielle :
passant à 692 milliards en 2013 à 2907 milliards d’ariary en 2014, reflétant les besoins intenses de liquidité de
certaines banques. Toutefois, le risque de propagation des problèmes de liquidité a été contenu.
Au niveau du marché des changes, l’ariary s’est déprécié vis-à-vis des principales devises et par rapport à fin
2013 et le volume des transactions a fortement augmenté. Le marché a été apparemment liquide.
Les interventions de la Banque centrale à travers les opérations de « buy-back » ont contribué à la liquidité du
marché et à la stabilité relative de l’ariary, bien que les volumes des demandes et des offres non satisfaites soient
demeurés significatifs et se sont renforcés. Cependant, avec la normalisation des relations du pays avec ses
partenaires techniques et financiers traditionnels, l’arrêt définitif des opérations « buy-back » a été parmi les
premières mesures que la Banque centrale a prises depuis septembre 2015.
et les infrastructures de marché existantes ont permis au secteur financier d’accomplir
ses rôles et fonctions économiques clés, en dépit des quelques lacunes identifiées.
En matière d’infrastructures financières, les opérations traitées par le RTGS et la télécompensation ont
continué modérément leur progression. Au niveau du RTGS, le montant des opérations s’est significativement
accru de 26% par rapport à 2013 bien que leur nombre a pratiquement stagné; tandis que sur
la télécompensation, les opérations n’ont que faiblement augmenté. La chambre de compensation a continué de
fonctionner mais le volume d’opérations a progressivement diminué. Malgré la survenance d’incidents d’ordre
technique, les échanges dans les systèmes de paiement ont été toujours assurés. Concernant les infrastructures
du marché des bons de Trésor, il n’y a pas eu de changement significatif. Les risques émanant des
infrastructures financières restent les mêmes qu’en 2013 : à savoir, le maintien de la chambre de compensation
manuelle, la non promulgation de la loi encadrant les systèmes de paiement ainsi que le traitement manuel de
certaines opérations du marché des bons de Trésor. Comme les systèmes nationaux de paiement actuels ont été
mis en place en 2009, des risques réels pourraient se présenter, notamment en raison de la vétusté des
équipements et des problèmes de maintenance et de sécurité, vu l’évolution rapide de la technologie. Il est temps
de voir dès maintenant les mesures adéquates pour éviter ces risques.
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