RAPPORT SUR LA STABILITE FINANCIERE - 2014 4
La dette financière des entreprises, en revanche, a légèrement augmenté: elle a représenté 8,4% du PIB en
2013 et 9,1% en 2014. Sa structure est restée la même : elle est constituée principalement par des crédits
bancaires, et plus particulièrement des crédits à court terme de fonctionnement, dont une grande partie se
présente sous forme de « découvert ». Les risques induits par cette composition de l’endettement des entreprises
sont restés peu significatifs pour être un facteur d’instabilité du secteur bancaire, dans la mesure où la grande
partie des crédits est concentrée sur des compagnies étrangères, financièrement solides.
Malgré la persistance des risques de concentration, le secteur financier, dominé par
l’activité bancaire, a été globalement solide. De même, les risques systémiques sont réduits
du fait des interconnexions limitées entre les institutions financières.
En 2014, le secteur bancaire s’est avéré être le plus prédominant dans le système financier. Ses activités ont
connu une augmentation sensible, malgré la cessation d’activité d’un établissement en difficultés et le taux
d’accès très faible de la population au service bancaire. Le secteur a été toujours bien capitalisé, liquide et
rentable, malgré quelques signes de fragilités de quelques « petites » banques. Les ratios prudentiels ont été
respectés et se sont améliorés, d’une manière globale, par rapport à l’année précédente. Néanmoins, certains
indicateurs se sont détériorés, sans pour autant franchir les seuils requis. Le risque de crédit s’est ainsi réduit
mais demeure élevé. Le secteur a également fait face à différents types de risque. Le risque de concentration
a perduré : il s’agit de la concentration des activités bancaires aux quatre grandes banques systémiques,
la concentration des crédits bancaires à quelques grands débiteurs ainsi que l’exposition des banques à la
moindre défaillance de l’Etat. L’exposition des banques malgaches avec ses consœurs de l’étranger a eu
tendance à s’amplifier, augmentant ainsi le risque d’importation des crises financières venant de l’extérieur.
Le risque d’interconnexion a été, néanmoins, faible entre les banques: le risque de contagion a été,
par conséquent, limité.
Le secteur de la microfinance a connu une légère augmentation de ses activités en 2014. Tout en restant
suffisamment capitalisé, le secteur a été moins solide par rapport à l’année précédente. Le risque de crédit du
secteur s’est accentué: le ratio CDL/Prêts a augmenté, passant de 4,4% en 2013 à 5,9% en 2014, si bien que
le taux de couverture des CDL et des prêts par des provisions ont augmenté. En outre, le secteur a été plus
liquide mais il a été moins rentable et moins efficient que l’année précédente. Par ailleurs, la concentration des
activités de microfinance sur cinq institutions (sur les 31) et l’exposition de ces dernières à deux banques de
la place ont constitué des risques majeurs pour le secteur.
Le secteur des assurances a connu une stagnation de ses activités : le total de ses actifs est resté à 2,5% du
PIB, comme en 2013. Son poids en termes d’actifs dans l’ensemble du secteur financier a sensiblement diminué
et ce, en faveur du secteur bancaire. Au niveau consolidé, le secteur des assurances a été solide : à l’exception
du ratio des charges de gestion, tous les ratios prudentiels ont été respectés en dépit des difficultés rencontrées
par certaines compagnies. Par rapport à l’année précédente, le ratio de charges de gestion s’est nettement
amélioré mais restant encore au-dessus du seuil maximum de 25%; le rendement des fonds propres s’est
quelque peu amélioré tandis que les autres ratios de solidité sont restés stables. En 2014, le secteur des
assurances n’a présenté aucun risque majeur pouvant affecter la solidité de l’ensemble du système. Toutefois,
pour le développement du secteur, des risques internes demeurent : à savoir, la concentration des activités à
deux entreprises publiques et la concentration des actifs financiers du secteur dans les bons de trésor et dans
les dépôts auprès des établissements financiers.
Les activités du secteur des pensions ont stagné: le niveau de ses actifs n’a presque connu aucune variation
par rapport à celui de 2013. Les caisses de retraite de l’administration publique sont restées déficitaires, voir
même, le déficit s’est aggravé passant de 32,0% des dépenses en 2013 à 40,5% en 2014. En ce qui concerne
la caisse de retraite du secteur privé, les réserves ont connu une tendance baissière : elles sont passées de
68,1% du total des actifs en 2013 à 67,4 % en 2014. Elle a été moins liquide et sa rentabilité a continué de
baisser suite à la chute des produits financiers et de la détérioration du résultat net de l’exercice. Les principaux
risques internes constatés en 2013 demeurent, à savoir, l’inexistence d’organe de contrôle prudentiel et
de gestion ainsi que le risque d’intérêt et le risque de change sur les placements financiers.