ROYAUME DU MAROC
Le premier ministre
Plan National
de Préparation et de Riposte
à l’Influenza Aviaire et à une
Pandémie de Grippe d’origine
Aviaire
13 février 2006
1
TABLE DES MATIERES
Introduction 3
I. Influenza aviaire et grippe humaine : clinique, épidémiologie et
prophylaxie
6
A- Chez l’animal 6
1. Définition et étiologie 6
2. Epidémiologie 7
3. Symptômes cliniques et lésionnels 7
4. Diagnostic 8
5. Prophylaxie 9
6. Facteurs de risque pour le Maroc 9
B- Chez l’Homme 10
1. L’agent pathogène 10
2. Epidémiologie 10
3. Qu’est ce qu’une pandémie de grippe ? 11
4. Evolution naturelle de la grippe commune 11
5. Complications de la grippe 11
II. Eléments du plan national de préparation et de riposte à
l’influenza aviaire et à une pandémie de grippe d’origine aviaire
14
1. Axes stratégiques 14
2. Objectifs 14
3. Période d’alerte à la pandémie 14
4. Période pandémique 15
5. Retour à la période interpandémique 15
III. Organisation de l’action interministérielle
17
1. Préparation 17
2. Structure centrale interministérielle de gestion de crise 17
3. Structure locale de gestion de crise 18
4. Conduite opérationnelle de l’action gouvernementale 20
IV. Missions et actions permanentes
21
V. Gestion internationale
25
1. Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) 25
2. Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
(FAO)
25
3. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) 25
4. L’Union du Maghreb Arabe 25
5. La ligue arabe 26
6. La coopération internationale 26
VI. Déclinaison du plan et évaluation du niveau de préparation
27
1. Déclinaison du plan par département ministériel et au niveau
territorial
27
2. Evaluation du niveau de préparation 27
2
VII. Information, Formation et Communication
27
VIII. Aperçu sur les moyens essentiels de protection et produits
vétérinaires et de santé
29
1. Masques respiratoires 29
2. Médicaments antiviraux 29
3. Désinfectants d’élevage 29
3. Vaccins 29
IX. Prévention et plan d’urgence relatifs à l’influenza aviaire
31
1. Surveillance des élevages et de la faune sauvage 31
2. Protection des élevages de volaille et des autres oiseaux 32
3. Coordination entre départements concernés 32
4. Préparation du dispositif de lutte (plan d’urgence) 33
4.1. Introduction 33
4.2. Procédure de gestion de crise d’influenza aviaire 33
4.2.1. Gestion des suspicions 33
4.2.2. Confirmation de la suspicion = « crise » 39
4.2.3. Information - communication 43
4.3. Eléments financiers relevant de la santé vétérinaire 44
X. Organisation de la riposte selon les niveaux d’alerte
45
A. Période d’alerte à la pandémie
45
1. Phase 1 et 2 45
1.1. Objectifs 45
1.2. Mesures 45
2. Phase 3 46
2.1. Objectifs 46
2.2. Mesures 46
2.2.1. Situation 3 A 46
2.2.2. Situation 3 B 48
3. Phase 4 49
3.1. Objectifs 49
3.2. Mesures 50
3.2.1. Situation 4 A 50
3.2.2. Situation 4 B 51
4. Phase 5 53
4.1. Objectifs 53
4.2. Mesures 53
4.2.1. Situation 5 A 53
4.2.2. Situation 5 B 53
B. Période pandémique
53
1. Objectifs 54
2. Mesures 54
Abréviations
60
3
Introduction
L’influenza aviaire (appelée communément grippe aviaire » est une maladie due à un
virus du genre Influenzavirus de type A. Selon l’Office International des Epizooties
(OIE), les sous types H5 et H7 sont à déclaration obligatoire. Il s’agit d’une maladie
mondialement répartie (tous les continents) qui a été identifiée pour la 1ère fois en
Italie, il y a plus de 100 ans (1878) et dont le virus n’a été isolé qu’en 1955.
La crise liée à cette maladie a débuté fin 2003 suite à sa déclaration en République
de Corée. Depuis cette période, plus de 200 millions de volailles sont mortes ou ont
été abattues dans les pays touchés, engendrant de lourdes conséquences socio-
économiques :
- des pertes évaluées entre 10 à 15 milliards de dollars US ;
- la destruction des moyens d’existence de millions de petits éleveurs ;
- la perturbation du commerce régional et international.
Par ailleurs, l’impact de cette maladie sur la santé publique n’est pas à négliger. En
effet, la barrière d’espèce a été franchie puisque le virus est passé chez l’Homme
dans des conditions particulières, d’où le risque de pandémie humaine.
Au Maroc, le secteur de l’aviculture joue un rôle socio-économique considérable. La
production de la viande blanche contribue actuellement à plus de 50% dans la
consommation totale des viandes et à 100% des besoins en œufs de consommation
des foyers marocains. Les investissements consentis dans ce secteur génèrent un
chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 13 milliards de dirhams. En outre, ce secteur a
permis la création de plus de 200.000 emplois.
Chez l’homme, la grippe est une infection respiratoire aigue d’origine virale, très
contagieuse et évoluant sur un mode épidémique. Sans gravité pour la population
en parfaite santé, la grippe peut exposer à de graves complications les personnes
aux âges extrêmes de la vie et ou fragilisées par une maladie chronique.
Actuellement, des indices très forts prédisent la survenue d’une pandémie grippale
due à un nouveau virus dont la morbidité et la mortalité pourraient être très
importantes. Le virus le plus probablement en cause serait un dérivé du virus de
type A sous type H5 N1 qui est responsable de l’influenza aviaire.
En effet, depuis décembre 2003, certains pays d’Asie, et récemment d’Europe
orientale, ont connu des cas isolés, voire même des foyers, de grippe humaine à « A
H5 N1 ».
Avec le dernier cas humain rapporté par l’Irak, l’OMS a annoncé au 09/02/06 un
cumul de 168 cas dont 88 décès (Taux de létalité de 53%).
Le Maroc, de par sa situation géographique, l’importance de ses échanges
internationaux, la forte densité de sa population ainsi que ses caractéristiques
écologiques, présente tous les facteurs favorables à l’introduction et à la circulation
du nouveau virus grippal.
4
Si à l’heure actuelle, il n’y a pas d’épizootie connue et qu’il n’y a pas de cas humains
dus au nouveau virus, l’apparition de cas d’influenza aviaire voire même d’infection
humaine reste possible.
Il est difficile de prévoir l’impact de la prochaine pandémie de grippe, celui-ci dépend
du degré de virulence du virus, de sa rapidité de propagation d’une population à une
autre, ainsi que de l’efficacité des efforts de prévention et d’intervention. En dépit de
l’incertitude relative à l’amplitude de la prochaine pandémie, il demeure important de
faire des estimations de l’impact sanitaire et économique pour aider à la prise de
décisions et pour orienter la planification en cas de pandémie.
La cinétique et l’impact d’une pandémie ont été modélisés par divers instituts de
veille sanitaire aux Etats Unis ou en Europe. En l’absence d’intervention sanitaire, le
nombre de personnes malades pourrait s’établir entre 4,5 et 10,5 millions de la
population marocaine, et le nombre de décès pourrait atteindre 60 000 à 120 000
en fin de pandémie. 240 000 à 600 000 personnes pourraient développer des
complications nécessitant l’hospitalisation.
Outre son impact sanitaire majeur, une pandémie pourrait provoquer :
- une désorganisation du système de santé en raison de la saturation rapide des
services de soins ;
- une désorganisation de la vie sociale et économique ;
- une paralysie partielle de services essentiels nécessaires au fonctionnement de
la société et de l’État.
L’évolution de la situation épidémiologique mondiale en matière d’influenza aviaire,
l’importance et la facilité des échanges et les exemples tirés des pandémies
grippales du XXème siècle, amènent le gouvernement à arrêter un plan de
surveillance, de prévention et de lutte contre l’influenza aviaire et une éventuelle
pandémie grippale, suivant les niveaux d’alerte et les recommandations des
organisations internationales spécialisées (Organisation Mondiale de la Santé
[OMS], Organisation Mondiale de la Santé Animale [OIE] et Organisation des
Nations Unies pour l’Alimentation et l‘Agriculture [FAO]), et à lancer en parallèle un
processus planifié d’acquisition de moyens de prévention et de lutte.
La planification de la lutte contre une éventuelle pandémie de grippe est un
processus dynamique qui doit s’adapter en prenant notamment en compte :
les recommandations des organismes internationaux impliqués dans le processus
de préparation et de lutte contre une éventuelle pandémie de grippe : OMS, FAO,
OIE ;
le suivi de l’évolution de l’épizootie d’influenza aviaire due au virus A H5N1 ;
l’évolution des possibilités d’intervention de l’Etat, permettant de préciser les
organisations à promouvoir et les doctrines d’utilisation des moyens de
prévention et de lutte ;
l’évolution de la recherche, des développements technologiques et l’amélioration
des connaissances et des leçons tirées de crises ou d’épidémies ayant des
impacts similaires ;
le renforcement des actions de coopération internationale.
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