Si à l’heure actuelle, il n’y a pas d’épizootie connue et qu’il n’y a pas de cas humains
dus au nouveau virus, l’apparition de cas d’influenza aviaire voire même d’infection
humaine reste possible.
Il est difficile de prévoir l’impact de la prochaine pandémie de grippe, celui-ci dépend
du degré de virulence du virus, de sa rapidité de propagation d’une population à une
autre, ainsi que de l’efficacité des efforts de prévention et d’intervention. En dépit de
l’incertitude relative à l’amplitude de la prochaine pandémie, il demeure important de
faire des estimations de l’impact sanitaire et économique pour aider à la prise de
décisions et pour orienter la planification en cas de pandémie.
La cinétique et l’impact d’une pandémie ont été modélisés par divers instituts de
veille sanitaire aux Etats Unis ou en Europe. En l’absence d’intervention sanitaire, le
nombre de personnes malades pourrait s’établir entre 4,5 et 10,5 millions de la
population marocaine, et le nombre de décès pourrait atteindre 60 000 à 120 000
en fin de pandémie. 240 000 à 600 000 personnes pourraient développer des
complications nécessitant l’hospitalisation.
Outre son impact sanitaire majeur, une pandémie pourrait provoquer :
- une désorganisation du système de santé en raison de la saturation rapide des
services de soins ;
- une désorganisation de la vie sociale et économique ;
- une paralysie partielle de services essentiels nécessaires au fonctionnement de
la société et de l’État.
L’évolution de la situation épidémiologique mondiale en matière d’influenza aviaire,
l’importance et la facilité des échanges et les exemples tirés des pandémies
grippales du XXème siècle, amènent le gouvernement à arrêter un plan de
surveillance, de prévention et de lutte contre l’influenza aviaire et une éventuelle
pandémie grippale, suivant les niveaux d’alerte et les recommandations des
organisations internationales spécialisées (Organisation Mondiale de la Santé
[OMS], Organisation Mondiale de la Santé Animale [OIE] et Organisation des
Nations Unies pour l’Alimentation et l‘Agriculture [FAO]), et à lancer en parallèle un
processus planifié d’acquisition de moyens de prévention et de lutte.
La planification de la lutte contre une éventuelle pandémie de grippe est un
processus dynamique qui doit s’adapter en prenant notamment en compte :
• les recommandations des organismes internationaux impliqués dans le processus
de préparation et de lutte contre une éventuelle pandémie de grippe : OMS, FAO,
OIE ;
• le suivi de l’évolution de l’épizootie d’influenza aviaire due au virus A H5N1 ;
• l’évolution des possibilités d’intervention de l’Etat, permettant de préciser les
organisations à promouvoir et les doctrines d’utilisation des moyens de
prévention et de lutte ;
• l’évolution de la recherche, des développements technologiques et l’amélioration
des connaissances et des leçons tirées de crises ou d’épidémies ayant des
impacts similaires ;
• le renforcement des actions de coopération internationale.
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