T hé âtre Océan Nord w w w.oceannord.org saison 2012-2013 MB (une saison anniversaire) Notre tâche (ou bien tout le reste sera pure statistique et affaire d’ordinateur) est de travailler à la différence. Heiner Müller saison 12 13 (une saison anniversaire) Théâtre Océan Nord 1982>2012 : trente ans de compagnie. Depuis février 2012, nous convions le public à une manifestation anniversaire multiple et représentative de la diversité de nos activités. Ainsi, vous avez déjà pu assister à trois reprises d’Isabelle Pousseur (Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas, 4.48 Psychose et Biographies d’ombres) et à une mise en scène de Woyzeck par Thibaut Wenger, un projet qui s’est nourri d’un travail d’ateliers avec des associations du quartier. Cet anniversaire se poursuit cette saison avec Les Invisibles, une nouvelle création d’Isabelle Pousseur librement inspirée par Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas, interprété par Magali Pinglaut et Catherine Mestoussis. Un numéro spécial d’Alternatives Théâtrales intitulé : Le Théâtre, art de l’autre, composé de textes écrits par Isabelle Pousseur sortira de presse bientôt. En préparation depuis déjà plus d’un an, il reviendra sur les moments clés de son parcours tant de metteure en scène que de directrice artistique. Enfin La petite fille, un premier projet écrit et mis en scène par Emilie Maréchal clôturera cette séquence «anniversaire». En janvier 2013, nous entamerons la deuxième partie de notre saison avec Le Mouton et la Baleine d’Ahmed Ghazali mis en scène par Jasmina Douieb en coproduction avec l’Atelier 210. En mars, place au Projet Ibsen proposé par Guillemette Laurent suivi de deux reprises : Mars de Fritz Zorn mis en scène par Denis Laujol et L’Institut Benjamenta de Robert Walser mis en scène par Nicolas Luçon, deux productions d’Ad Hominem asbl. 2 NL 2012/2013 : Een jubileumjaar (vervolg van de activiteiten) 1982 > 2012 : 30 jaar gezelschap! MB 2012 staat bij Théatre Océan Nord helemaal in het teken van zijn 30-jarig bestaan. Het hele jaar door worden evenementen georganiseerd die de diversiteit van de activiteiten van het gezelschap typeren. Zo waren er drie hernemingen van Isabelle Pousseur Kaddish voor het kind dat niet geboren zal worden, 4.48 Psychose en Schaduwbiografieën en een opvoering van Woyzeck door Thibaut Wenger, een project dat groeide uit workshops met de wijkverenigingen. De jubileumactiviteiten worden dit seizoen verdergezet met De Onzichtbaren, een nieuwe creatie van Isabelle Pousseur, vrij geïnspireerd op het boek De bodem van de pan van Florence Aubenas en vertolkt door Magali Pinglaut en Catherine Mestoussis. Deze verjaardag is ook de aanleiding voor een speciale uitgave van het tijdschrift Alternatives Théâtrales, getiteld : Le Théâtre, art de l’autre, samengesteld en geschreven door Isabelle Pousseur die er sinds meer dan een jaar aan werkt. Het nummer blikt terug op haar parcours als toneelregisseur en artistiek directeur. In september 2012 wordt het nummer voorgesteld aan het publiek. We sluiten de festiviteiten af met Het kleine meisje, een eerste project geschreven en geregisseerd door Emilie Maréchal. In januari 2013 gaan we van start met het tweede deel van het seizoen met Het Schaap en de Walvis van Ahmed Ghazali, geregisseerd door Jasmina Douieb, een coproductie met Atelier 210. In maart is er Ibsenproject voorgesteld door Guillemette Laurent, en twee hernemingen: Maart van Fritz Zorn, in een regie van Denis Laujol, en Instituut Benjamenta van Robert Walser in een regie van Nicolas Luçon, twee producties van vzw Ad Hominem. 3 Sommaire Spectacles Les Invisibles / Isabelle Pousseur - Magali Pinglaut - Catherine Mestoussis p.5 La petite fille / Collectif 6414 p.8 Le Mouton et la Baleine / Ahmed Ghazali - Jasmina Douieb p.10 Projet Ibsen / Guillemette Laurent p.12 Mars / Fritz Zorn - Denis Laujol p.14 L’Institut Benjamenta / Robert Walser - Nicolas Luçon p.16 Ateliers de transmission autour du Banquet de Platon / Pauline d’Ollone p.18 Les à-côtés p.19 Théâtre Océan Nord : Informations pratiques p.23 Océan Nord. Direction artistique Isabelle Pousseur Images, divers Michel Boermans Administration Patrice Bonnafoux Communication, relations publiques Julie Fauchet Relation public scolaire et associatif Nadège Jibassia Coordination Julie Robert, Mélanie Lamon Équipe technique Nicolas Sanchez, Aurore Bolssens Intendance Mina Milienos Traductions en néerlandais Sari Middernacht. L’équipe du Théâtre Le Théâtre Océan Nord est subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles - Service du Théâtre. Avec l’aide du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme – Fonds d’Impulsion à la Politique des Immigrés. Théâtre Océan Nord 63-65 rue Vandeweyer 1030 Bruxelles [email protected] www.oceannord.org tél 02 216 75 55 4 Les Invisibles Librement inspiré par Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas MB Isabelle Pousseur - Catherine Mestoussis - Magali Pinglaut Tout le monde m’avait mise en garde. Si tu tombes sur une petite annonce pour un boulot sur le ferry-boat à Ouistreham, fais attention. N’y va pas. Ne réponds pas. N’y penses même pas. Oublie-la. Parmi ceux que j’ai rencontrés, personne n’a travaillé là-bas, mais tous en disent la même chose: cette place-là est pire que tout! Le quai de Ouistreham Florence Aubenas 25/09/12 > 13/10/12 à 20h30 sauf les mercredis à 19h30 (relâche dimanches et lundis) jeudi 27/09 : fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, représentation gratuite à 20h30 5 Le bon client, donc, a un petit diplôme, une petite expérience, une petite voiture. On appelle ça le profilage. « Vous avez un véhicule? - Non.» Elle me fixe. Ça commence mal. La voiture, c’est le premier critère des employeurs, même pour des activités qui ne l’exigent pas. Ça vous situe quelqu’un, ça prouve qu’on possède au moins de quoi mettre de l’essence, qu’on n’a pas peur de sortir de la ville, qu’on a un périmètre d’action importante. «Femme seule? Plus de quarante-cinq ans? Pas de formation particulière, ni de fiche de paye récente?» Dans les yeux de ma conseillère, tous les voyants rouges clignotent. Je viens de rentrer dans la zone Haut Risque Statistique. Elle tente une dernière question: « Et vous avez des enfants à charge?» Quand je lui réponds non, je la vois se détendre pour la première fois. Une création librement inspirée par Le quai de Ouistreham Du livre de Florence Aubenas, Isabelle Pousseur tire des éléments qui lui permettent de construire un « road movie » où le voyage, l’aventure, les paysages forment un contrepoint à une misère sociale qui n’en apparaît que plus terrible. Deux comédiennes partent en quête de territoires inconnus qu’ils soient géographiques ou sociaux. Elles nous font vivre l’attente des agences pour l’emploi, l’absurdité des formations aux métiers de la propreté, le quai d’Ouistreham, au petit matin, l’apparition dans le brouillard d’une ronde de personnages et continuent leur périple sur les routes avec l’Immaculée, société de nettoyage qui vend des heures et casse les corps. L’équipée, parfois joyeuse, parfois angoissée, nous entraîne souvent aux portes de l’enfer… Restent l’amitié, l’humour et la colère bien sûr. Le mot de la metteure en scène : Isabelle Pousseur Ce qui m’intéresse dans Le quai de Ouistreham , c’est à la fois l’altérité très forte de femmes qui ont une vie si différente de la nôtre – bien qu’en même temps, nous en rencontrions tous les jours – et le mouvement que Florence Aubenas fait vers elles, mouvement qui n’est possible que parce qu’elle s’est « travestie ». Cette dualité-là est le premier point sur lequel repose ma conviction qu’il y a un intérêt théâtral à explorer ce texte. Non que je veuille utiliser la présence de Florence Aubenas en tant que personne privée ou publique. Ce qui m’intéresse au contraire c’est sa disparition en tant que « Florence Aubenas journaliste » et sa présence, disons « anonyme », au service d’un mouvement, d’une rencontre, position qui, d’une certaine manière, ressemble à ce que nous faisons, au théâtre. Dans le spectacle les comédiennes seront d’une certaine manière les « doubles » de Florence Aubenas puisqu’elles partiront à la rencontre de personnes et de territoires. Et le spectacle devra raconter aussi LEUR VOYAGE, non pas celui des personnes privées encore une fois, mais celui qui rend compte du mouvement d’une position à une autre… Ainsi, il ne s’agit pas pour moi de faire un spectacle sur les femmes de ménage ou sur Pôle Emploi et encore moins sur Florence Aubenas, mais de raconter un parcours, une quête et, évidemment, des rencontres. Je trouve d’ailleurs que Le quai de Ouistreham est construit comme un « road movie ». La route, les paysages, l’aventure en quelque sorte forment un contrepoint constant à la misère sociale qui n’en apparaît dès lors que plus terrible. Les personnes dont Florence Aubenas parle ne sont pas des statistiques ou des cas sociaux, elles sont vivantes, drôles, touchantes, extraordinaires, chacune à leur manière. À travers son récit nous les voyons, les sentons, les aimons. Elles sont immédiatement perçues dans leur singularité, leur différence, leur individualité, ce qui exclut tout misérabilisme et leur donne une puissance de vie, de résistance même considérable. Voilà quelque chose que le théâtre peut porter, raconter : cette puissance de vie qui ne diminue en rien le « scandale social » qui est à l’œuvre mais qui donne de ces êtres-là, une image qu’on ne pourra plus oublier. Dans ce texte je suis très sensible à tout ce qui CONTRAINT l’être humain, dans son rapport au temps : que ce soit celui du découpage effarant de la journée, (heures de travail au petit matin ou tard le soir) ou celui, plus effarant encore, du temps dans lequel les choses doivent être faites. Il y a là une dimension de performance impossible à réaliser qui, me semble-t-il rend extrêmement bien compte de ce que notre société est en train de Avec Catherine Mestoussis, Magali Pinglaut Mise en scène L’équipe Isabelle Pousseur A ssistée de Guillemette Laurent Scénographie, images Michel Boermans Lumières Nicolas Sanchez Costumes Odile Dubucq Direction technique Christine Grégoire Régie Aurore Bolssens Mouvement Filipa Cardoso Assistanat direction technique Ledicia Garcia Assistanat lumières, images Amélie Géhin Une production du Théâtre Océan Nord. Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles-Service du théâtre. 6 devenir. Et ceci amène immédiatement une autre relation au temps puisqu’il est question de corps, en particulier bien sûr de corps de femmes, certaines jeunes, d’autres moins, et donc de moins en moins capables de répondre à cette demande de vitesse. Et c’est une des dimensions sur lesquelles je souhaite absolument travailler: le corps vieillissant et sa capacité à répondre ou non à la demande. Il y a là une dimension dont le théâtre peut particulièrement se saisir je crois : rendre compte du corps, de sa capacité à la performance mais aussi des douleurs, de la diminution de ses capacités, de sa perte de vitesse. Pour moi, il s’agit, à partir de cela de construire un spectacle qui soit à la fois narratif et sensoriel. Quand je dis « sensoriel », je pense en particulier à cette idée ( qui est sans doute la première « vision » théâtrale que j’en ai eue) : traduire avec des corps dans un espace, d’une manière qui soit à la fois abstraite (c’est à dire non anecdotique et non explicite) et très émotionnelle, la puissance ou l’impuissance des corps dans une relation au travail qui, à l’instar de toute notre société, n’est plus envisagée que dans son rendement maximal, dans un rapport corps/temps qui franchit très souvent la frontière du possible, du réalisable, du réaliste tout simplement. Mais, dans un deuxième temps, « sensoriel » veut dire que je m’intéresse aussi à la beauté de certaines descriptions, des lieux, des paysages, des saisons... Par exemple, les premières rencontres avec le quai de Ouistreham et ce ferry qui va en Angleterre et en revient sont très imagées, très colorées, on a l’impression que tout un monde vit là et on n’est pas loin d’une imagerie des quais, presque mythique : lieux de rencontres nocturnes, de prostitution peut-être et pour aller encore plus loin, Jeff, le patron des agents d’entretien du ferry, peut être apparenté à Charon, le gardien des Enfers de la mythologie grecque, qui en garde la porte. Nous travaillons là-dessus et Ouistreham devient, de ce fait, un monde très humain, et très théâtral aussi, un monde où chaque individu est différent, il y a les jeunes et les vieilles, les timides et les extraverties, celles qui se font virer parce qu’elles ne respectent pas les règles, il y un pot d’adieu à 20h juste avant la vacation du soir qui a pour conséquence de faire complètement foirer le nettoyage du ferry parce que tout le monde a bu… A ce monde-là je souhaite opposer le monde des « sociétés de nettoyage » qui, sous couvert d’un plus d’humanité, créent en fait un rapport beaucoup plus terrifiant au travail. En fait, Ouistreham, qui est décrit comme l’enfer au début du récit, apparaît au fond comme un monde dur, assez impitoyable mais qui se construit encore sur des règles humaines, tandis qu’à la société de nettoyage l’Immaculée, il ne s’agit plus que de vendre des heures de nettoyage à des entreprises et le rapport marchand écrase tout. Si on n’y arrive pas dans les temps donnés - et il y a au moins un endroit où personne n’y arrive - on n’a que deux solutions : abandonner ou travailler au-delà des heures, sans être payé. C’est une forme d’esclavage, dans la France de 2008. Ce qui est important pour moi aussi, dans cette idée d’équilibrer le narratif et le sensible, c’est que le spectateur vive quelque chose dans le présent de la représentation. Ainsi, il faudra que la présence du corps, du travail, de la fatigue, de l’essoufflement, du repos, etc. soit immédiate, c’est à dire qu’on la ressente, de manière très charnelle, ce qui veut dire, d’une certaine façon, qu’il faudra que les comédiennes soient vraiment fatiguées, aient vraiment soif et besoin de boire des grandes gorgées d’eau, il faudra que le spectateur soit content pour elles qu’elles aient tout d’un coup une petite pause, et qu’il soit frustré quand la pause se termine, etc. La scénographie est conçue sur base de cette idée. Les spectateurs sont impliqués dans un espace qui pourrait être tout à la fois une salle d’attente (à Pôle Emploi par exemple), un grand lieu vide qu’il faut nettoyer ou dans lequel on peut faire apparaître des espaces imaginaires. Mais quels que soient ces espaces, le spectateur y sera toujours immergé, il observera quelque chose qu’on n’observe jamais, de tout près. De ce point de vue, il deviendra, lui aussi un double de Florence Aubenas, tout comme elle, il effectuera le voyage et se déplacera d’une position à une autre. NL De Ontzichtbaren Het seizoen 2012/2013 gaat van start met deze creatie van Isabelle Pousseur, vrij geïnspireerd is op het boek De bodem van de pan van Florence Aubenas. Deze opmerkelijke reportage vertelt het onderduiken van journaliste Florence Aubenas in de chaotische wereld van werkzoekenden en de helse toestanden die tijdelijke jobs met zich meebrengen. De twee actrices geven het woord aan hen die aan hun lot zijn overgelaten. Ze voeren hun woede maar ook hun lach op, en de vriendschap, solidariteit en vastberadenheid die hun situatie met zich meebrengt. 7 La petite fille Une création du collectif DR écriture et mise en scène 6414 Émilie Maréchal Le malheur ne sort pas de la poussière, et la souffrance ne germe pas du sol ; L’homme naît pour souffrir, comme l’étincelle pour voler. Pour moi, j’aurais recours à Dieu, et c’est à Dieu que j’exposerais ma cause. Job, La Bible 26/11/12 > 05/12/12 à 20h30 sauf mercredis à 19h30, dimanche à 18h30 8 Le sacrifice ôte la vie. Ou une partie de la vie. Une personne s’offre. Volontairement ou forcée. Pour le bien d’autrui ou d’un intérêt supérieur, pour affirmer des convictions. Ou par amour pour quelqu’un. C’est une privation que l’on s’impose. Sa limite avec le martyr peut être floue. Jusqu’où peut-on aller pour des idéologies, des croyances ? Pourquoi nous engageons-nous ? Dans une famille, où se mêlent sacré et quotidien, une enfant enquête sur son passé. Le collectif 6414 Il réunit une douzaine de jeunes acteurs issus d’écoles belges et françaises. Il s’est formé en 2011. La petite fille est la première recherche de ce collectif. Suivra une seconde, Le dictateur, en résidence à la Bellone. Pendant une grande partie de la création, les acteurs jouent et cherchent sur tous les rôles. L’écriture se fixe pendant les répétitions, en réaction à ce qui est proposé sur le plateau. La technique est là dès le départ. Souvent tenue par les acteurs eux-mêmes. De l’obscurité, l’équipe travaille à la naissance d’espaces, d’images; les sensations produites sont à la base du récit. Le mot de la metteure en scène : Émilie Maréchal Enfant, je rêvais d’une route. D’une longue route. Interminable. Qui n’en finissait pas. J’avais très peur. J’avançais sans rien voir. Avec l’angoisse de ne pas savoir ce qui va se passer. J’entendais des bruits étranges. Des respirations. Je voyais surgir des ombres sur la route devant moi. Je me réveillais en pleurant. Chaque nuit, c’était le même cauchemar. Pendant des semaines. Je ne voulais plus m’endormir. Je ne voulais plus rêver. Pendant une longue période, j’ai arrêté de dormir. Le cauchemar révèle des émotions qui dorment en nous. Des désirs sombres, des craintes, des angoisses que nous tenons cachés. Le cauchemar les révèle avec honnêteté, dans une forme très libre, fantastique. Une part humaine difficilement exprimable. J’ai commencé à écrire La petite fille en travaillant sur une structure particulière de narration. Une structure qui ne rend pas compte d’une cohérence linéaire, mais d’un déraillement que l’on retrouve dans le rêve. D’un illogisme particulier, pas tout à fait absurde, ni tout à fait cohérent. D’une fable qui confond un passé rêvé, fantasmé et le présent réel, qui trouble la réalité jusqu’à ne plus la distinguer. Une histoire où la logique humaine n’a plus cours. En parallèle des mots, j’ai commencé à écrire des images. J’avais en mémoire des sensations de mes propres rêves. J’essayais de les retranscrire. D’imaginer un « système » scénique pouvant rendre compte de ça. La petite fille est devenu le long cauchemar d’une petite fille qui rêve de sa propre famille. Un long cauchemar qui rend compte de façon cruelle tout ce qu’elle en perçoit. Une réalité de petite fille, à la fois intérieure et extérieure. Sans qu’on puisse démêler ce qui serait du dedans et ce qui serait du dehors. L’équipe Écriture et mise en scène Émilie Maréchal Avec Thomas Dardenne, François Delcambre, Marie Denys, Audrey Dero, Sébastien Fayard, Lindsay Ginepri, Aurore Lerat Lumière Nelly Framinet Création son Julien Courroye Une création de pudding asbl. Un accueil en résidence du Théâtre Océan Nord. Avec le soutien du Cera. Remerciements au Théâtre National, à l’Aegidium de Saint-Gilles, au Bunker ciné-théâtre et aux Brigittines. NL Het kleine meisje een project van Collectief 6414 Geschreven vanuit de logica van de droom, waar structuur, tijd, plaats en gebeurtenis zich vermengen, stelt dit toneelstuk de nachtmerrie voor van een klein meisje gekweld door beklemmende vragen over haar familie. Wij beleven, machteloos en passief, samen met haar de taferelen die deze angsten veroorzaken. Met weinig woorden doet deze voorstelling de referenties van de toeschouwer wankelen om ondergedompeld te worden in een fantastisch universum. Het intellect wordt losgelaten en het gevoel neemt de bovenhand. Vragen over geloof doorspekken de gehele voorstelling Dit project beëindigt de feestelijkheden rond de verjaardag van Théâtre Océan Nord die begonnen in februari 2012 en vormt de ideale gelegenheid om de drie belangrijkste pijlers van deze 30 jaar te vieren: de voorstellingen van Isabelle Pousseur, de workshops georganiseerd voor verenigingen en de ondersteuning van debuutprojecten. 9 Le Mouton et la Baleine Texte Mise en scène Jasmina Compagnie Entre Chiens et Loups Douieb en coproduction avec l’Atelier 210 DR Un spectacle de la Ahmed Ghazali Et pendant que des troupeaux de moutons étaient égorgés au Sud Les baleines géantes du Nord échouaient, solitaires, sur des plages désertes. 15 > 26/01/2013 à 20h30 sauf mercredis à 19h30 (relâche dimanche et lundi) 10 Capitaine Rogatchev (à la radio) : C’est pour vous signaler que nous venons à l’instant de repêcher des cad... Je ne vous parle pas de pêcher des poissons ! Allô, Tanger ! Allô, Tanger ! ... Oui, c’est ça, interdit de pêcher ici... Il n’y a plus de poissons, vous dites ? L’Europe a tout raflé... Je vois... C’est désolant, en effet... Mais, Monsieur, je ne vous parle pas de poissons, ce sont des cadavres que nous venons de repêcher à l’instant, des noyés, des clandestins, vos compatriotes, Monsieur... Dix... Allô, Tanger! Vous m’entendez ? Allô, Tanger ! (...) La question, Monsieur, est que je voudrais vous remettre les corps avant de poursuivre ma route... Inch’allah, vous dites ? Qu’est-ce que ça veut dire ? ... Mais, Monsieur, je vous dis que... Pardon ? C’est la fête ? De quelle fête vous me parlez, Monsieur ? Je vous dis que j’ai des corps ici... Pardon ? Mouton ? Mouton, vous dites ? Allô ! Tanger ! Allô ! Tanger ! La communication est coupée, le Capitaine, stupéfait, se tourne vers les autres. Mouton? Il a dit : «mouton»! Le projet artistique En ce huis-clos aux allures de tragédie antique, à la lisière de deux mondes, les civilisations s’entrechoquent. Un cargo russe, de passage dans le détroit de Gibraltar, heurte une embarcation de clandestins marocains tentant de rejoindre l’Europe. Les marins du Caucase ne repêcheront que des cadavres et un seul survivant qui demeurera immobile sur le pont jusqu’au bout de cette longue nuit. A qui remettre ces corps ? Les marins contactent les autorités marocaines de Tanger, anglaises de Gibraltar et espagnoles de Ceuta… Personne ne semble en vouloir. Les autorités marocaines leur réclament des droits d’entrée pour le port de Tanger. De longues et absurdes négociations auront lieu jusqu’au lever du soleil… Le Mouton et la Baleine traite de la question de l’exil, de la recherche d’Eldorado avec une intense acuité et une émotion palpable. Sur scène, 9 comédiens et 7 musiciens se rencontrent pour faire vivre la fable et déborder la fiction. Le travail d’ateliers Fruit d’un travail en ateliers rassemblant des comédiens belges et des musiciens primoarrivants, ce spectacle est un appel à la rencontre, qui dépasse le cadre de la scène. Un documentaire, réalisé durant les ateliers, ainsi que diverses rencontres avec l’équipe du spectacle alimenteront le débat autour de la question de la place de l’Autre et de l’Etranger dans nos sociétés. L’équipe Texte Ahmed Ghazali Mise en scène Jasmina Douieb Scénographie et costumes Natacha Belova Lumières Laurent Kaye Création musicale Catherine de Biasio et Aurélie Muller Assistante à la mise en scène Morena Prats Régie Simon Borceux Avec Sandrine Bonjean, Jean-Claude Derudder, Soufiane El Boubsi, Fabrice Rodriguez, Benoit Van Dorslaer Un accueil en résidence du Théâtre Océan Nord avec l’aide de la Fédération-Wallonie-Bruxelles, service du Théâtre. Un spectacle de la compagnie «Entre chiens et loups», en coproduction avec l’Atelier 210 et le Collectif Théâtre, de la Maison de la Culturel de Tournai, de l’Eden - Centre culturel Régional de Charleroi, en partenariat avec l’ASBL Globe Aroma et la Ville de Bruxelles, avec la participation du Centre des arts scéniques. Les autres dates : 30/01 au 1/02 à L’Atelier 210. Les 5 et 6/02 à la Maison de la Culture de Tournai. Les 20, 21, 22 /02 à l’Eden Charleroi NL Het Schaap en de Walvis Een Russisch cargoschip komt in de Straat van Gibraltar in aanvaring met een bootje clandestiene Marokkanen die Europa proberen te bereiken. De bemanningsleden van de Kaukasus halen de lijken uit het water, en een enkele overlevende die de hele lange nacht onbeweeglijk op de schipbrug blijft staan. Aan wie moeten deze lijken overgedragen worden? De zeemannen contacteren de Marokkaanse autoriteiten in Tanger, de Engelse in Gibraltar en de Spaanse in Ceuta... Niemand lijkt hen te willen aannemen. De Marokkaanse autoriteiten vorderen hun toegangsrechten voor de haven van Tanger terug. Lange en absurde onderhandelingen vinden plaats tot aan het aanbreken van de dag. Het Schaap en de Walvis is een socio-artistiek project dat professionele acteurs, muzikanten en een groep nieuwkomers of vluchtelingen bijeen brengt in een muzikale artistieke creatie. Een heel belangrijk deel van de inzet van deze voorstelling ligt in de ontmoetingen, uitwisselingen en het gemeenschappelijk werk van deze twee groepen 11 Projet Ibsen Laurent DR Mise en scène Guillemette Il y a dans mes œuvres des liens de réciprocités (…). Ce n’est qu’en prenant en compte et en s’appropriant toute ma production comme une seule entité cohérente que l’on percevra les impressions justes. Préface d’Henrik Ibsen lors de la réédition de ses Œuvres complètes à l’occasion de ses 70 ans. 5 > 16/03/2013 à 20h30 sauf mercredis à 19h30 (relâche dimanche et lundi) 12 Ce cycle est à sa manière une Recherche comme celle de Proust : recherche d’une unité perdue dont le rêve, en fin de compte, produit l’œuvre. Terje Sinding Introduction au vol.1 des 12 dernières pièces d’Ibsen Ed. de L’Imprimerie Nationale Une création basée sur les 12 dernières pièces d’Henrik Ibsen Les douze dernières pièces d’Ibsen forment ce que les critiques ont appelé « le cycle des drames modernes ». Ce cycle constitue une entité traversée par tous les thèmes qui hantent Ibsen. C’est une véritable exploration intérieure qui se traduit par des variations infinies. Il constitue un champ d’expérimentation, que l’équipe reprendra à son compte. Leur souhait : faire entendre au public les subtilités de cette « œuvre-monument » composée de douze entrées. Il n’est pas question ici de « monter » les pièces, mais de permettre aux spectateurs de faire un parcours à travers l’œuvre d’Ibsen. Envisager de ne travailler qu’une seule œuvre, ce serait porter une attention particulière à cette œuvre. En choisir cinq (ou plus, ou moins) dans un corpus que nous travaillé dans son entier, c’est comprendre ce que l’ensemble apporte à la particule et ce que la particule dit de l’ensemble. Le mot de la metteure en scène : Guillemette Laurent Chaque soir un texte sera traversé par les acteurs par le truchement du théâtre : improvisations, exploration de l’écriture d’Ibsen, récit, plongée au cœur du personnage. Chaque pièce explorée se structurera toujours de la même manière. Le public sera mobile. Chaque parcours s’effectuera de « l’ intérieur » vers « l’extérieur », du « bas » vers le « haut », et du « réel » vers le « théâtre ». A travers les thématiques développées par Ibsen dans ces 12 pièces, nous interrogerons diverses notions que j’avais commencées à travailler lors de mon précédent spectacle Mara/ Violaine. Le couple / La mort de l’enfant / La dualité / La notion de théâtralité La base de notre travail est le jeu de l’acteur. C’est le jeu et le questionnement autour du lien entre un texte et son interprète qui nous a fait nous réunir. Comment aborder un personnage, un texte ? Qu’est ce que représenter ? Qu’est ce que jouer? Comment donner l’illusion de la présence d’un autre ? Doit-on donner cette illusion ? Est-ce possible ? Le naturalisme a-t-il encore sa raison d’être au théâtre et comment ? La narration, l’histoire, le récit peut-il encore trouver sa place sur un plateau, ou est-ce l’apanage du cinéma et de la littérature ? Se poser ces questions aujourd’hui m’apparaît comme une nécessité, un désir, un plaisir. J’ai envie de les poser à ces onze acteurs et à travers une œuvre classique, une œuvre qui contient ces questionnements, une œuvre assez vaste pour qu’on puisse s’y perdre et y tracer notre propre chemin. Pour le Théâtre Océan Nord, nous choisirons plusieurs pièces : une programmation d’une semaine qui se répètera la semaine suivante. L’équipe Mise en scène Guillemette Laurent Interprétation Marie Bos, Pedro Cabanas, Véronique Dumont, Simon Duprez, François Ebouele, Francesco Italiano, Marie Lecomte, Bruno Marin, Conchita Paz, Nathalie Rjewsky, Catherine Salée Dramaturgie et Création son Jean-Philippe Dauphin Scénographie Stéphane Arcas Lumière Julie Petit-Etienne Assistanat à la mise en scène Galia De Backer Un accueil en résidence du Théâtre Océan Nord NL Ibsenproject en creatie gebaseerd op de 12 laaste stukken van Henrik Ibsen De laatste twaalf stukken van Ibsen vormen wat critici noemden De cyclus van het moderne drama. Deze 12 werken vormen samen de materie van ons werk. Deze cyclus is een geheel waarin alle thema’s die Ibsen bezighouden aanwezig zijn. Als een waarlijke innerlijke verkenning vertaalt hij zich in oneindige variaties. Er ontstaat een proefveld dat wij, mezelf en de acteurs, afwandelen. We hernemen het werk op onze manier. We willen het publiek de subtiliteiten laten zien van dit opus, bestaande uit twaalf ingangen. Guillemette Laurent. 13 d’après Fritz Denis Laujol Mis en scène et adapté par Nominé comme Zorn Une création de Ad Hominem Asbl meilleure découverte aux Prix de la Critique 2008. MB (reprise) Mars Je suis jeune, riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé, et seul. Fritz Zorn 18 > 27/04/2013 à 20h30 sauf mercredis à 19h30 14 Mars et Fritz Zorn Ce qu’en a dit la presse Sept comédiens se succèdent pour porter la parole de Zorn, écartant d’emblée toute tentative d’identification pour nous montrer de la plus belle manière, que l’histoire de Zorn nous concerne tous. (…) Une réussite totale (…) Denis Laujol met tout cela en scène avec une maîtrise remarquable et quelques vraies trouvailles, percutantes, qui viennent surprendre le spectateur au fil d’une soirée où le rire et la douleur sont constamment liés. Jean-Marie Wynants, **** Le Soir, 5 mars 2009 Le dernier cri d’un jeune homme de la meilleure société, bien sous tout rapport, élevé dans le culte de l’harmonie et de la tranquillité, dans le refus du conflit et de toute forme de friction, privé du même coup de tout contact réel avec quiconque, sans amis et sans amours, finalement étouffé par la dépression et par un cancer de la gorge qu’il attribue à toutes les larmes qu’il n’avait pas pleurées dans sa vie; son âpre lutte, au seuil de la mort, vers la clarté; et puis sa révolte, intacte, comme un diamant brut, une petite victoire au cœur de l’immense défaite. Mars, œuvre majeure des années 1970, unique roman de Fritz Zorn qu’il présente comme ses mémoires. L’histoire d’une résurrection. Un formidable appel à la vie, lancé vers nous, du fond du gouffre. Fritz Zorn est un pseudonyme, celui de Fritz Angst. C’est un peu plus qu’un pseudonyme. « Angst » signifie peur, et « Zorn », colère. Fritz Angst est mort le jour-même où il a appris la publication de son livre; il avait 32 ans. Fritz Zorn vit toujours… Le mot du metteur en scène : Denis Laujol Mars est un récit initiatique, un texte essentiel, sa lecture est une expérience, parfois éprouvante d’ailleurs, et tout l’enjeu de le porter au théâtre est là : Zorn a appris à ses dépens que dans la vie il n’y a pas de répétitions, pas de seconde représentation, et c’est cette sensation d’urgence que je voudrais faire partager sur scène, cette priorité absolue des élans vitaux sur tout ce qui peut les entraver, que ce soit dans la société ou à l’intérieur de soi. L’équipe Mise en scène Denis Laujol Avec Adriana Da Fonseca, Yann Frouin, Florence Minder, Benoît Piret, Sophie Sénécaut, Vincent Sornaga, Baptiste Sornin Assistanat à la mise en scène Julien Jaillot Lumière Patrice Lechevallier Un spectacle accueilli en résidence au Théâtre Océan Nord lors de sa création en 2009 et soutenu par Théâtre & Publics. Avec l’aide de la Fédération-Wallonie-Bruxelles, service du Théâtre. NL Maart naar Fritz Zorn Zeven acteurs volgen elkaar op om de woorden van Zorn te brengen. Alle pogingen tot identificatie worden dadelijk opzij gezet. Op de mooiste wijze wordt ons getoond dat de geschiedenis van Zorn ons allen aangaat. (…) Volkomen succes (…) Denis Laujol regisseert op buitengewone wijze. Enkele treffende vondsten verrassen de toeschouwer in de loop van de voorstelling waar humor en verdriet met elkaar verweven zijn. **** Jean-Marie Wynants, Le Soir, 5 maart 2009 15 Robert Walser Mis en scène et adapté par Nicolas Luçon Un projet de Ad Hominem Asbl d’après le roman de Nominé comme meilleure création artistique et technique. Prix du meilleur espoir masculin (Benoît Piret) aux Prix de la Critique 2012 MB (reprise) L’Institut Benjamenta Nous apprenons très peu ici, on manque de personnel enseignant, et nous autres, garçons de l’Institut Benjamenta, nous n’arriverons jamais à rien, c’est-à-dire que nous serons plus tard des gens très humbles et subalternes. L’enseignement qui nous est donné consiste principalement à nous inculquer l’obéissance et la patience, deux qualités qui promettent peu de succès, voire pas du tout. Des succès intérieurs, peut-être. Mais quel profit tire-t-on de ceux-là ? Les succès intérieurs vous donnent-t-il à manger ? Je ne pense pas. Tout ce que je sais, c’est que je serai bientôt un ravissant zéro tout rond. Il me faudra servir de jeunes rustres sûrs d’eux-mêmes et mal élevés, ou bien j’irai mendier, ou bien je périrai. Robert Walser 03 > 11/05/2013 à 20h30 sauf mercredis à 19h30 16 Ce qu’en a dit la presse Une habile et subtile adaptation(…). L’absolu dépouillement scénographique et le découpage précis de l’espace par la lumière se couplent à une langue où se mêlent fatalisme et autodérision, pour composer un spectacle mille-feuille, insaisissable et dense. ** Marie Baudet, La Libre Belgique, 25 mars 2011 Nicolas Luçon qui s’était déjà confronté à Blanche Neige de Walser, a cette fois adapté et mis en scène ce roman conçu comme un journal de bord. L’univers troublant de l’écrivain suisse, tout tramé de micro-actions presque banales elliptiques, de détails concrets mais sertis dans un onirisme délicat et angoissant, proche de Kafka, se joue ici dans le gris, émaillé de touches de blanc et de bleu, dans un écrin de lumières brumeuses, d’ombres et de clairs-obscurs : un espace mental, de cauchemar, scandé de noirs, pour sept comédiens. ** Michèle Friche, Le Soir, 21 mars 2011 L’Institut Benjamenta Jacob von Gunten s’est inscrit comme élève à l’Institut Benjamenta, lequel a pour mission de former au service et à la domesticité... pourtant nous découvrons rapidement l’existence d’un certain nombre de dysfonctionnements : les professeurs, par exemple, en sont absents, ce qui limite singulièrement la portée pédagogique de l’établissement. Mlle Benjamenta, la jeune sœur du directeur, assure l’intérim. Elle ne donne plus qu’un seul cours, toujours le même, sous forme de variations, à l’infini... Et que font les élèves ? « Ils végètent dans l’oisiveté. » Et s’il faut malgré tout s’occuper, ils apprennent le règlement par cœur et nettoient les locaux dudit Institut, selon une logique circulaire parfaitement absurde. Nicolas Luçon à propos de Robert Walser J’aime ses personnages. J’aime leur naïveté, leur singularité désarmante, le regard espiègle et candide qu’ils portent sur le monde, parce que c’est un regard qui l’allège, qui l’enchante et qui l’innocente. J’aime leur décalage, leur inaptitude à faire de leur propre vie un fond utilisable. J’ai l’impression de les comprendre. Je comprends la tentation qu’a Jacob, dans L’Institut Benjamenta, de s’annuler, de disparaître, de se fondre dans la masse. Je comprends sa tentation de se délivrer de toute responsabilité, comme le tentent aussi Les Idiots de Lars von Trier. Je comprends ses révoltes lorsqu’il se revendique... Et je comprends aussi lorsque, soudain, il préfère s’oublier, s’effacer, lorsqu’il veut faire cette expérience impossible de n’être rien. L’équipe Mise en scène Nicolas Luçon Assistanat à la mise en scène Julien Jaillot Aide à la dramaturgie Denis Laujol Scénographie Stéphane Arcas Costumes Claire Farah Lumière Matthieu Ferry Avec Stéphane Arcas, Sébastien Fayard, Julien Jaillot, Denis Laujol, Nathalie Mellinger, Benoît Piret, Lotfi Yahya Jedidi Adapté de la traduction de Marthe Robert. Un spectacle coproduit et accueilli en résidence au Théâtre Océan Nord lors de sa création en 2011. Une coproduction de La Maison de la Culture de Tournai et de La Rose des Vents, scène nationale de Villeneuve d’Ascq. Avec l’aide de la Fédération-Wallonie-Bruxelles, service du Théâtre. NL Instituut Benjamenta Naar en roman van Robert Walser Een knappe en subtiele bewerking(…). De absolute soberheid van het decor en de precisie waarmee de ruimte ingedeeld wordt door het licht gaan perfect samen met een taal waar fatalisme en zelfironie zich mengen. Een veelvormige, ongrijpbare en intense voorstelling. ** Marie Baudet, La Libre Belgique, 25 maart 2011 17 Atelier de transmission autour du Banquet 10 >16/12/2012 & de Platon 11 >17/02/2013 Le Banquet de Platon est à la fois une joute oratoire et un hommage à l’amour. Dans le cadre d’ateliers de transmission, la comédienne Pauline d’Ollone proposera aux participants de se prêter à l’exercice de la rhétorique, à l’apprentissage de la prise de parole en public ainsi qu’à l’appréhension de la matière linguistique du grec ancien par l’oralité et la mise en jeu. Des ateliers de philosophie qui empruntent de nouveaux chemins et s’adressent à des publics diversifiés. Objectifs Outre d’amour, « Le Banquet » traite des normes et des discriminations. L’atelier s’appuiera sur le texte de Platon pour réfléchir à des questions d’actualité que sont l’exclusion et l’intolérance, pour prendre du recul avec nos normes et valeurs. L’atelier souhaite renforcer l’ancrage du Théâtre Océan Nord dans le tissu associatif de son quartier en y créant un espace d’échange et de débat favorisant la multiculturalité. Les participants apprendront de manière ludique à construire un discours, à séduire un auditoire. Parallèlement aux ateliers, des acteurs professionnels prendront en charge cette matière. Les deux aventures se nourriront et donneront lieu à des présentations en soirée. L’occasion unique de participer à un parcours de création ! Outils La construction du « Banquet » de Platon, faite d’une succession de discours, sollicite la pensée et l’émotivité, les met à l’épreuve et en mouvement. Au même titre que les échanges avec les participants, des éléments de la culture urbaine (slam, rap, clash…) pourront être autant d’outils d’exploration du texte. Pratiquement Une animation dans votre classe/association + deux matinées d’ateliers au Théâtre Océan Nord sont prévues. Chaque soir, une « présentation » du spectacle professionnel en cours de création sera ouverte au public des ateliers. Public visé Adolescents et adultes, à partir de 16 ans. Rencontres particulières Les samedis 15/12 et 16/02, les participants qui le souhaitent sont invités à un atelier commun, qui rassemblera des publics divers. Informations et inscriptions auprès de l’équipe artistique : * Pauline d’Ollone 0474/87 92 52 ou [email protected] * Pierange Buondelmonte 0472/71 85 51 ou [email protected] L’équipe Pauline D’Ollone, Pierange Buondelmonte, Julian Eggerickx, Jean Debefve, Emmanuel Texeraud, Nicolas Poels, Anne-Marie Loop. NL HET SYMPOSIUM VAN PLATO : Workshop voor overdracht en uitwisseling Symposium van Plato. Acteurs en toeschouwers maken samen een theatrale creatie en reflecteren over de vragen die een van de beroemdste teksten van Plato, vandaag meer dan ooit, oproept. Een verfrissende artistieke en filosofische ervaring rond een ode aan de liefde. Mannen komen bijeen om het succes van een jonge auteur te vieren. Mannen… maar ook een vrouw. Ieder neemt om beurt en volgens aangegeven volgorde het woord om ode te brengen aan de god Eros. Maar achter elke toespraak schuilt een diepe wonde, en het spel wordt ernstig. Is dit filosofie, tragedie, blijspel? Het is een feestmaal. De regels worden snel overschreden, de drank vloeit even rijkelijk als de woorden. Wenst u nog een glaasje venijn? Euh… wijn? 18 Les «à-côtés» 2012 / 2013 Des moments privilégiés de rencontre et d’échanges, à-côté des spectacles, entre ceux qui font le théâtre : auteurs, spectateurs, acteurs, metteurs en scène, théoriciens… A la rencontre d’un texte, d’un thème, d’une œuvre, ils proposent d’approfondir la réflexion sur les processus de création et tentent d’aborder la représentation sous un angle neuf, singulier, peut-être inattendu. Certains « à-côtés » sont destinés aux publics scolaires et associatifs. Taillés sur mesure, ils proposent des clés pour ouvrir les portes d’un univers parfois mal connu. Ludiques, éclairants ou plus pointus, parfois inédits, ils oeuvrent, nous l’espérons, à élargir le regard de tous ceux qui y participent. NL Naast de voorstellingen zijn dit de bevoorrechte momenten van ontmoetingen en uitwisselingen met hen die het theater maken: schrijvers, acteurs, toeschouwers, regisseurs, theoretici,… Oog in oog met een tekst, een thema, een oeuvre, wordt dieper nagedacht over het creatieve proces en geprobeerd de voorstelling te benaderen vanuit een nieuwe, aparte, soms onverwachte hoek. Sommige «à-côtés» zijn bestemd voor een schoolpubliek of voor verenigingen. Ze worden op maat gemaakt en bieden de sleutels aan van een universum dat vaak slecht gekend is. Ludiek, verhelderend of meer gericht, soms volkomen nieuw, openen en verwijden ze, naar we hopen, de blik van de deelnemers. Journées-Rencontres Cette saison, nous organiserons deux Journées-rencontres, l’une autour du Mouton et la Baleine d’Ahmed Ghazali, mis en scène par Jasmina Douieb et l’autre du Projet Ibsen de Guillemette Laurent. L’occasion de présenter des projets connexes à ces deux créations. Le Mouton et la Baleine interroge la question des réfugiés à travers un texte d’une actualité chaque jour un peu plus brûlante et amène le spectateur à réfléchir au divorce entre le Nord et le Sud. Pour cette pièce particulièrement, je ne veux pas laisser la fable seule faire son travail. J’ai choisi de travailler sur le terrain avec des réfugiés en voie de régularisation, afin de nous frotter tous à la réalité des choses nous précise Yasmina Douieb. C’est pour cette raison que tout le processus de ce travail sera accompagné par une démarche associative avec GLOBE AROMA. Pour transmettre au mieux cette expérience, plusieurs volets seront développés «à côté» de la scène. La Journée-rencontre du samedi 19 janvier sera l’occasion de les mettre en valeur. Avec Projet Ibsen, Guillemette Laurent fera voyager les spectateurs à travers les 12 dernières pièces du dramaturge norvégien Henrik Ibsen. Parallèlement, les deux sections de 5ème et 6ème secondaire « Art de la parole » du Lycée Emile Max à Schaerbeek, dirigées par Martine Mabille, vont mener pendant 5 mois un travail autour d’une de ces pièces La Dame de la mer dans le cadre d’un projet La Culture a de la classe initié par la COCOF. Le travail débouchera sur une représentation scénique présentée en public à l’occasion de la Journée-rencontre que nous organiserons autour du spectacle le samedi 9 mars 2013. La particularité du projet de cette année est que la metteure en scène du spectacle associé, Guillemette Laurent, est également l’animatrice des deux années précédentes de ces projets, ce qui lui permettra d’aller encore plus loin et facilitera les aller-retour entre le travail des élèves et celui des comédiens professionnels. Guillemette Laurent souhaite utiliser le même processus de travail avec les lycéens qu’avec les comédiens professionnels de son équipe: réappropriation de la pièce par le biais d’improvisations et réécriture réactualisée de la trame de cette pièce. Le résultat scénique sera présenté dans le même espace et dans la même scénographie que les représentations professionnelles. De plus, dans la mesure où les élèves travailleront autour d’une des pièces non reprises dans le projet professionnel, Guillemette Laurent présentera leur spectacle comme faisant 19 partie intégrante de la série de représentations du spectacle professionnel, ce qui permettra d’élargir le public habituel des projets La Culture a de la classe. Certains des comédiens professionnels seront même associés au projet, en animant des séances ou même en participant au spectacle des élèves. Les élèves assisteront à plusieurs répétitions et représentations du spectacle professionnel et rencontreront fréquemment l’équipe artistique du spectacle. Animations En amont des représentations, nos animations destinées aux groupes associatifs et scolaires sont une autre occasion de mieux apprécier une œuvre et un auteur. Organisées pour préparer les groupes à nos spectacles, elles ont lieu, sur demande, dans votre institution ou au théâtre. Echange autour des spectacles Traditionnellement, chaque mercredi, après la représentation de 19h30, les artistes vont à la rencontre du public resté dans les gradins pour un échange autour du spectacle. Les jeunes spectateurs du TON Surfez sur la vague des réseaux sociaux et avec vos étudiants, devenez amis avec le théâtre et avec nos artistes ! Depuis la saison passée, le groupe Facebook des Jeunes Spectateurs du Théâtre Océan Nord est ouvert aux écoles. Nous y organisons un concours de critiques en ligne. Ce groupe devrait s’ouvrir sous peu aux groupes associatifs. Le PASS à l’acte, troisième saison Véritable projecteur sur l’offre culturelle bruxelloise, il propose à huit classes du secondaire un voyage guidé dans quatre programmations théâtrales. 20 En complétant leur compréhension de la création théâtrale, le PASS à l’acte amène les jeunes à préciser leur propre lecture du monde contemporain. En plus d’assister aux spectacles, les classes participent à des ateliers de pratique théâtrale, ont des échanges avec les artistes et s’approprient, peu à peu, les codes du théâtre contemporain lors d’animations complémentaires. Où ? Au Théâtre Océan Nord, au Rideau de Bruxelles, au KVS et au Théâtre Les Tanneurs. Tarif ? 35 € par élève, spectacles et ateliers compris. Quoi ? KVS 10 janvier de 10 à 13h Projection d’un film présentant une démarche artistique et débat. THEATRE OCEAN NORD 17, 22, 23 ou 24 janvier à 20h30 sauf mercredi à 19h30 : Le Mouton et la Baleine d’Ahmed Ghazali, mise en scène Jasmina Douieb. Fin du mois de janvier : animation en classe : Grille de lecture du spectacle (50 minutes). KVS 13, 14 ou 15 mars à 20h15 Nine Finger (danse) de Fumiyo Ikeda, Anne-Catherine Kunz, Alain Patel, Herman Sorgeloos, Benjamin Verdonck. Rencontres avec l’équipe artistique. RIDEAU (XL théâtre) 19, 20, 21, 25, 26, 27 ou 28 mars. RRRR Festival (Focus sur les nouvelles écritures dramatiques de Belgique francophone) Choix de 1 ou 2 spectacles pour la soirée parmi les 3 suivants : Tarzan de Thierry Lefebvre Le dire troublé des choses de Patrick Lerch Carte blanche à Céline Delbecq Fin du mois de mars : Animation en classe et rencontre de l’artiste qui animera les ateliers. LES TANNEURS 24, 25, 26 ou 30 avril Une lettre à Cassandre de Pedro Eiras, mise en scène David Strosberg. Entre le 15 avril et le 15 mai : Atelier de création théâtrale contemporaine, préparation d’une performance. En classe, 2 journées et demi consécutives ou à répartir (max 5 demi-journées). Début du mois de mai : Animation en classe. Grille de lecture des spectacles et rencontre avec l’artiste de l’atelier. Vendredi 17 mai de 13h à 17h : Rencontre finale et présentation des performances. Goûter festif. Un programme organisé avec le soutien de la Cellule « Culture-Enseignement » de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 21 La carte quartier Le Théâtre Océan Nord propose aux habitants de son quartier une carte préférentielle pour sa saison 2012/2013. Elle permettra aux habitants de la rue Vandeweyer d’assister gratuitement à tous les spectacles et aux habitants du quartier de bénéficier d’une réduction de 50% sur le tarif plein. Comment l’obtenir? Disponible lors de notre ouverture de saison le 10 septembre à partir de 19h et chaque soir de spectacle sur présentation d’un justificatif prouvant le domicile. Liste des rues pouvant bénéficier de cet avantage via www.oceannord.org Attention la réservation reste indispensable ! Les petits apéros du Théâtre Océan Nord Avis aux habitants de la rue Vandeweyer et de ses alentours, aux commerçants, aux passants d’un jour, aux touristes, aux égarés ou flâneurs en tout genre ! Cette saison, vous apercevrez à nouveau notre équipe devant le théâtre, accompagnée si l’occasion se présente de l’un ou l’autre artiste de la saison, prête à vous proposer de la rejoindre pour l’apéro… Un moment de rencontres et d’échanges informel, en petit comité pour se renseigner à propos d’un spectacle qui va avoir lieu, revenir sur une représentation passée, partager ses impressions ou juste faire plus ample connaissance. Bref, être tout simplement à l’écoute des uns et des autres et passer de beaux instants ensemble. Et comme il n’y a jamais vraiment d’heure pour l’apéro, eh bien ces moments peuvent avoir lieu n’importe quand ! Juste comme ça, quand l’envie est là et que le temps s’y prête ! Librairie Les soirs de représentations, nous mettons à la disposition du public, en collaboration avec Tropismes, deux librairies : - la première est constituée d’une sélection d’ouvrages effectuée par l’équipe de création du spectacle. Elle comprend les livres, voir les CD ou DVD qui ont guidé et inspiré son travail durant la conception du spectacle. Si celui-ci est tiré d’une pièce existante, le texte original est également inclus dans cette sélection. - la seconde est permanente. Il s’agit d’un choix d’oeuvres qui englobent divers sujets de réflexion autour du théâtre, en vente durant toute la saison : Essai sur la présence au théâtre, Yannick Butel / Le théâtre est-il nécessaire ?, Denis Guénoun / Le Théâtre de la mort, Tadeusz Kantor (Textes réunis par Denis Bablet)/ Le spectateur émancipé, Jacques Rancière L’ordre des morts, Claude Régy / Krystian Lupa (Entretiens réalisés par J-P Thibaudat). Une autre manière d’aller plus loin dans l’approche des spectacles proposés. 22 Théâtre Océan Nord, informations pratiques Théâtre Océan Nord 63/65 rue Vandeweyer 1030 Bruxelles administration informations / réservations responsable communication, relations avec le public,attachée de presse responsable public associatif et scolaire 02 242 96 89 02 216 75 55 – [email protected] Julie Fauchet 02 242 96 89 [email protected] Nadège Jibassia [email protected] Le Théâtre Océan Nord sur le net : site blog www.oceannord.org www.oceannord.org/blog Devenez Fans du Théâtre Océan Nord sur FACEBOOK ! Tarifs 2012/2013 Plein : 10 euros / Réduit : 7,50 euros (séniors, chômeurs, étudiants, groupe adultes) Hyper-réduit : 5 euros (professionnels, groupes scolaires et associatifs) Le Théâtre Océan Nord propose des tarifs démocratiques afin que le public le plus large possible puisse accéder aux représentations. Chaque recette est entièrement reversée à la compagnie accueillie; ce qui constitue, parfois, son seul apport d’argent. Le Théâtre Océan Nord est partenaire d’Arsène 50 et de l’asbl Article 27 . arrêt place Liedts 25/32/55/94 23