B.3.2. Het verschil in behandeling, wat de aard van de kennisgeving van de vergunningsbeslissing betreft, is
redelijk verantwoord. De aanvrager van de vergunning, en de betrokken overheidsinstanties kunnen door de
vergunningverlenende overheid onmiddellijk worden geïdenticeerd. Zulks geldt niet voor de belanghebbende derden
die rechtstreekse hinder van de vergunde inrichting zouden kunnen ondervinden. In hun geval kan de decreetgever
redelijkerwijze ervan uitgaan dat de aanplakking een geschikte vorm van bekendmaking is om hen op de hoogte te
brengen van het bestaan van de vergunningsbeslissing.
B.3.3. De decreetgever vermocht, enerzijds, rekening ermee te houden dat, wanneer het gaat om grote projecten,
het genoegzaam bekend is dat zij het voorwerp uitmaken van een vergunning en dat, wanneer het gaat om minder
grote projecten, de weerslag ervan beperkt zal zijn tot de onmiddellijke omgeving van de plaats waarop de
vergunningsaanvraag betrekking heeft. Anderzijds, vermocht hij ervan uit te gaan dat aan het verlenen van een
milieuvergunning voor een inrichting van eerste klasse een openbaar onderzoek moet voorafgaan, waaraan ruime
bekendheid moet worden gegeven en waardoor belanghebbende derden van het project in kwestie op de hoogte
worden gesteld en de verdere afwikkeling ervan kunnen opvolgen. Aldus mag worden aangenomen dat de
belanghebbende derden zeer kort na de aanplakking kennis zullen kunnen nemen van de vergunningsbeslissing.
B.3.4. Uit het bovenstaande blijkt dat de decreetgever gestreefd heeft naar een evenwicht tussen, enerzijds, de nood
aan een efficiënte procedure die de vergunningsaanvrager rechtszekerheid biedt binnen een redelijke termijn en,
anderzijds, de zorg om de belanghebbende derden snel en duidelijk te informeren over de voorgenomen projecten.
Aangezien de beroepstermijn dertig dagen bedraagt, wordt het recht op toegang tot de rechter voor de belanghebbende
derden niet onevenredig beperkt, doordat die termijn loopt vanaf de eerste dag na de aanplakking.
B.4. De prejudiciële vraag dient ontkennend te worden beantwoord.
Om deze redenen,
het Hof
zegt voor recht :
Artikel 23, §3, van het decreet van het Vlaamse Gewest van 28 juni 1985 betreffende de milieuvergunning schendt
de artikelen 10 en 11 van de Grondwet niet.
Aldus gewezen in het Nederlands en het Frans, overeenkomstig artikel 65 van de bijzondere wet van 6 januari 1989
op het Grondwettelijk Hof, op 9 oktober 2014.
De griffier, De voorzitter,
F. Meersschaut A. Alen
COUR CONSTITUTIONNELLE
[2014/207391]
Extrait de larrêt n°149/2014 du 9 octobre 2014
Numéro du rôle : 5769
En cause : la question préjudicielle concernant larticle 23, §3, du décret de la Région amande du 28 juin 1985
«relatif àlautorisation anti-pollution », posée par le Conseil dEtat.
La Cour constitutionnelle,
composée des présidents A. Alen et J. Spreutels, et des juges J.-P. Snappe, T. Merckx-Van Goey, P. Nihoul, T. Giet
et R. Leysen, assistée du greffier F. Meersschaut, présidée par le président A. Alen,
après en avoir délibéré, rend larrêt suivant :
I. Objet de la question préjudicielle et procédure
Par arrêt n
o
225.707 du 5 décembre 2013 en cause de Gunther Lambrichts contre la Région amande, avec comme
partie intervenante la SA «JM Recycling », dont lexpédition est parvenue au greffe de la Cour le 12 décembre 2013, le
Conseil dEtat a poséla question préjudicielle suivante :
«Larticle 23, §3, du décret [de la Région amande] du 28 juin 1985 relatif àlautorisation anti-pollution , tel que
remplacépar larticle 17 du décret du 23 décembre 2010 portant diverses mesures en matière de lenvironnement et
de la nature , viole-t-il les articles 10 et 11 de la Constitution en ce que, sur la base du paragraphe 3, alinéa 1
er
, de la
disposition précitée, les personnes physiques et les personnes morales auxquelles la décision prise en premier ressort
doit être notifiée individuellement disposent dun délai complet de 30 jours pour introduire un recours administratif,
alors qu’à l’égard de ceux qui dépendent de la publicitépar affichage, le paragraphe 3, alinéa 2, de la même disposition
fait courir le délai de recours àcompter du jour qui suit celui au cours duquel il a étéprocédé à laffichage de la
décision? ».
(...)
III. En droit
(...)
B.1.1. Larticle 23 du décret de la Région amande du 28 juin 1985 «relatif àlautorisation anti-pollution »dispose :
« § 1
er
. Un recours auprès de la députation du conseil provincial, qui statuera dans un délai de quatre mois après
réception de la réclamation, est ouvert contre toute décision relative aux demandes dautorisation prise en première
instance par le collège des bourgmestre et échevins.
§2. Un recours auprès du Gouvernement amand qui statuera dans un délai de cinq mois [après] réception de la
réclamation, est ouvert contre toute décision relative aux demandes dautorisation prise en première instance par la
députation du conseil provincial.
§3. Le recours doit être introduit par lettre recommandée dans un délai de trente jours après le premier jour de
la notication de la décision contestée.
105174 BELGISCH STAATSBLAD 23.12.2014 MONITEUR BELGE
En ce qui concerne ceux qui dépendent dune notication par affichage, le recours doit être introduit par lettre
recommandée dans un délai de trente jours après le premier jour auquel il a étéprocédé à laffichage de la décision
contestée».
B.1.2. Avant sa modication par larticle 17 du décret du 23 décembre 2010 «portant diverses mesures en matière
de lenvironnement et de la nature », larticle 23, §3, du décret précitédu 28 juin 1985 disposait :
«Le recours viséaux §§ 1
er
et 2 doit être introduit par lettre recommandée dans un délai de trente jours après la
publication de la décision incriminée».
B.1.3. Selon larrêt n
o
197.447 du 29 octobre 2009 du Conseil dEtat, cette disposition devait être interprétée en ce
sens que, pour les tiers intéressés qui dépendent de la publicitépar affichage pour être informés dune décision relative
au permis, le délai de trente jours court àcompter de lexpiration du délai daffichage. Selon cette jurisprudence, si la
publicitéconsiste en un affichage dune durée déterminée, elle nest en effet pas complète tant que ce délai na pas
expiré.
B.1.4. A la suite de cet arrêt, le législateur décrétal a décidéde modier larticle 23, §3, du décret du 28 juin 1985
dans le sens indiquéen B.1.1. Le législateur décrétal a justifié la nécessitéde cette modication comme suit :
«Cette position peut poser de graves problèmes quant au respect de tous les délais dans le traitement ultérieur des
recours (notication du recours dun tiers àlexploitant, procédure de consultation, décision, publicité) : laffichage de
la décision dure 30 jours et est suivi dun délai de 30 jours pour introduire un recours, lequel délai peut éventuellement
être prolongéde 14 jours supplémentaires en application de larticle 19bis du décret (demande incomplète).
Lorsquun autre recours recevable est introduit au début de la période daffichage, deux mois et demi peuvent donc
s’être déjà écoulés avant que lon puisse réellement commencer àexaminer le second recours.
Pour continuer àgarantir la clartéet lefficacitéde toutes les dispositions procédurales en vigueur, il convient dès
lors dadapter au plus vite le texte des articles 23, §3, et 26, §3, du décret relatif àlautorisation anti-pollution »
(Doc. parl., Parlement amand, 2010-2011, n
o
665/1, pp. 6 et 7).
B.2.1. La juridiction a quo demande àla Cour si la disposition en cause viole les articles 10 et 11 de la Constitution
en ce que les personnes physiques et les personnes morales auxquelles la décision relative au permis doit être notifiée
individuellement disposent dun délai complet de 30 jours pour introduire un recours administratif, alors qu’à l’égard
de ceux qui dépendent de la publicitépar affichage, le délai de recours commence àcourir après le premier jour auquel
il a étéprocédé à laffichage. Lorsque, dans ce dernier cas, les tiers intéressés nont pas eu connaissance de la décision
relative au permis le premier jour suivant laffichage, le délai de recours dont ils disposent sera par conséquent toujours
plus court que le délai de recours dont disposent les personnes qui sont averties individuellement de cette décision.
B.2.2. Il ressort des faits et de la décision de renvoi quil sagit, en lespèce, dune autorisation anti-pollution qui
devait être octroyée par la députation permanente pour un établissement de première classe, au sens de larticle 9, §2,
du décret du 28 juin 1985.
B.3.1. Comme indiquéen B.1.4, le délai de recours qui commence àcourir le jour qui suit la notication individuelle
ou laffichage répond au souci daccélérer le cours de la procédure et doffrir une sécuritéjuridique au demandeur du
permis, le plus rapidement possible.
B.3.2. La différence de traitement est raisonnablement justifiée en ce qui concerne la nature de la notication de la
décision relative au permis. Le demandeur du permis et les pouvoirs publics concernés peuvent être immédiatement
identifiés par lautoritéqui accorde le permis. Tel nest pas le cas pour les tiers intéressés qui risqueraient de subir
directement des nuisances par suite des travaux autorisés. Dans leur cas, le législateur décrétal pouvait raisonnable-
ment estimer que laffichage constitue une forme de publicitéadéquate pour informer les personnes intéressées de
lexistence de la décision relative au permis.
B.3.3. Le législateur décrétal a pu tenir compte, dune part, du fait que lorsquil sagit soit de grands projets, lon
sait suffisamment quils font lobjet dun permis et que, lorsquil sagit de projets de moindre importance, leurs
répercussions sont limitées àlenvironnement direct du lieu concernépar la demande de permis. Il a pu, dautre part,
considérer que loctroi dun permis denvironnement relatif àun établissement de première classe doit être précédépar
une enquête publique, laquelle doit faire lobjet dune large publicitéqui permet que les tiers intéressés soient informés
du projet en cause et de la suite qui lui est donnée. On peut ainsi admettre que les tiers intéressés peuvent avoir
connaissance de la décision relative au permis dans un très bref délai àcompter de laffichage.
B.3.4. Il ressort de ce qui précède que le législateur décrétal a poursuivi un équilibre entre, dune part, la nécessité
dune procédure efficace offrant la sécuritéjuridique au demandeur du permis dans un délai raisonnable et, dautre
part, le souci dinformer rapidement et clairement les tiers intéressés au sujet des projets envisagés. Le délai de recours
s’élevant àtrente jours, le droit daccès au juge des tiers intéressés nest pas limitéde manière disproportionnée,
puisque ce délai prend cours àcompter du premier jour qui suit laffichage.
B.4. La question préjudicielle appelle une réponse négative.
Par ces motifs,
la Cour
dit pour droit :
Larticle 23, §3, du décret de la Région amande du 28 juin 1985 «relatif àlautorisation anti-pollution »ne viole
pas les articles 10 et 11 de la Constitution.
Ainsi rendu en langue néerlandaise et en langue française, conformément àlarticle 65 de la loi spéciale du
6 janvier 1989 sur la Cour constitutionnelle, le 9 octobre 2014.
Le greffier, Le président
F. Meersschaut A. Alen
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BELGISCH STAATSBLAD 23.12.2014 MONITEUR BELGE
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