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I. L’Auteur
Biographie
Dario Fo est né en 1926, à San Giano, en Lombardie. Il fut très tôt en contact
avec le théâtre populaire et la tradition orale. Son grand-père était un fabulatore connu.
Après s’être initié à l’architecture à Milan, il opte pour la scénographie.
A la même époque, il fait ses premiers pas dans l’improvisation d’une suite de
monologues comiques intitulée Poer Nano (Pauvre nain) devant des groupes
d’étudiants et des amis. Au cours des années qui suivent, il apprend sur le tas l’écriture
télévisuelle et radiophonique, le cabaret et le spectacle de chansons.
A Brera, il a connu De Chirico et F. Léger, d’autres peintres italiens
contemporains ainsi qu’une foule d’artistes de la scène (Strehler) et de cinéastes, de G.
Pontecorvo à Fellini et De Sica.
En 1951, il rencontre Franca Rame, femme de théâtre, qu’il épouse en 1954. Le
couple forme ensemble sa propre compagnie en 1959 où Franca était la prima donna et
Dario, l’écrivain. La consécration internationale vient en 1960 avec la pièce : Les
Archanges ne jouent pas au billard électrique - Gli Archangeli non giocano a flipper .
En 1968, ils fondent, avec l’aide de la gauche la coopérative théâtrale « Nuova
Scena ». En 1970, suite à des conflits idéologiques, Dario Fo rompit avec le parti
communiste et créa sa compagnie « La Commune ».
En 1974, il obtient un théâtre permanent au Palazzino Liberty à Milan, inauguré
avec sa pièce à succès : « Faut pas payer ! » - Non si paga, non si paga !
Son anti-conformisme, son courage civique, son engagement social et politique
entraînèrent Fo dans d’innombrables procès et controverses en Italie avec l’Etat, la
police, la censure, les médias et le Vatican. «Mistero Buffo » avait, selon le pape,
« offensé les sentiments religieux des Italiens ! »… Que penser alors de sa pièce
« Tutta casa, letto e chiesa » inspirée des luttes pour obtenir le divorce et la légalisation
de l’avortement dans son pays ?
En 1980, il fut interdit de séjour aux Etats-Unis où il devait donner une
représentation exceptionnelle, à cause de son affiliation au « Soccorso rosso », une
organisation communiste de soutien aux militants détenus ou licenciés ainsi qu’aux
droits communs.