THEATRE – ARTS VISUELS TEMPS DE POSE Cie THÉÂTRE DE LA DÉMESURE TEXTE ET MISE EN SCENE BENJAMIN ABITAN © Ann Guillaume DU 26 AU 30 AVRIL du samedi au mercredi [20h30] – le dimanche [17h] PROCHAINES DATES En Mai 2014 au Festival Inact à Strasbourg (67) | www.inact.fr Les 28 et 29 juin dans sa version muséale au Château de la Roche-Guyon (78) | www.chateaudelarocheguyon.fr 59, AVENUE DU GENERAL DE GAULLE 93170 BAGNOLET – METRO GALLIENI TARIFS 13/10€ - RESERVATIONS 01 43 62 71 20 – [email protected] – WWW.LECHANGEUR.ORG TEMPS DE POSE Compagnie Le Théâtre de la Démesure Mise en scène Benjamin Abitan Jeu Mélissa Barbaud Raffaëlle Bloch Hadrien Bouvier Antoine Dussollier Barthélémy Meridjen Aurélie Miermont Dramaturgie Thomas Horeau Création lumière Ondine Trager Création sonore Raffaëlle Bloch Régie son Thomas Carpentier Costumes Mélissa Barbaud, Raffaëlle Bloch Scénographie Raffaëlle Bloch, Antoine Dussollier Chef de chœur Marc Sollogoub Production Théâtre de la Démesure avec l'aide du Ministère de la Culture / DRAC Ile-de-France, la participation artistique du Jeune Théâtre National, la collaboration en résidence du CNES La Chartreuse - Villeneuve-lez-Avignon, l'aide d'Arcadi dans le cadre des Plateaux solidaires et de l'Etablissement Public de coopération Culturelle du Château de la Roche-Guyon, avec le soutien de la Ville de Montreuil Co-réalisation L’ÉCHANGEUR – Cie Public Chéri Le Caravage, qui a bu trop de café, cherche comment peindre son Ecce Homo et finit par mettre ses modèles un peu mal à l’aise. Sarah Bernhardt vient se faire tirer le portrait par Nadar sous les yeux de sa femme paralytique, puis revient quarante ans plus tard dans un cercueil. À l’issue de sa performance inspirée du Désespéré de Courbet, Ludo et son public ont un débat passionnant. Un cascadeur métaphysique du nom d’Yves Klein – en réalité un simple intermittent du spectacle – propose de se jeter dans le vide. Des tableaux ; des fictions ; des méditations profondes sur le délicat problème de l’art ; des dialogues entre l’artiste et le modèle, l’œuvre et le spectateur. Et bien d’autres choses encore. « Vous ne pourrez plus sortir de cette forêt.» LA FORME La performance est discontinue. Elle est composée de quatre séquences qui n’ont en commun que la relation triangulaire artiste / modèle / spectateur dans l’œuvre picturale. Elle se présente donc comme une succession de séquences sans continuité de style, mais dessinant un parcours dramaturgique qui raconte notamment une évolution de la place du spectateur et développe un propos sur la question de la médiation culturelle. Chaque séquence correspond à un moment précis du processus de création d’une œuvre, et s’intéresse soit au rapport artiste-modèle, soit au rapport artiste-spectateur. Le mode de théâtralité (le «style») de chaque séquence correspond à la question particulière qu’elle pose sur le phénomène de la représentation. LA VISITE AU MUSÉE, UNE SCIENCE-FICTION SUR LA MEDIATION CULTURELLE Entre les séquences, le spectateur suit le développement d’une fiction qui court sur toute la durée du spectacle: un médiateur culturel, le meilleur de sa génération, déguisé en homme préhistorique, marche dans un musée imaginaire sans fin à la recherche des réponses qui lui permettront d’écrire l’audio-guide ultime, celui que le spectateur pourra écouter devant n’importe quelle œuvre d’art pour en comprendre le sens. Cette fiction enchâssant raconte une quête presque mystique, celle de l’essence de l’art, mise en parallèle avec la quête du Graal (autre thème récurrent du spectacle). Elle permet aussi de poser la question transversale qui sous-tend l’ensemble des séquences : pourquoi représenter une chose plutôt qu’une autre ? Tout peut-il être représenté ? EN FINIR AVEC UN CERTAIN CLOISONNEMENT DES DISCIPLINES Même s’ils sont de nature différente, il n’y a pas de vraie raison de faire de la frontière entre «performance d’art contemporain» et «théâtre contemporain» un obstacle infranchissable. Dans les milieux artistiques d’aujourd’hui, la scène a une place à part. La performance et la danse restent au contact de l’art contemporain, mais le théâtre a ses réseaux qui ne communiquent pas avec ceux des musées. Pourtant bon nombre de ceux qui, actuellement, entendent inventer des formes théâtrales ont des rapports au texte et à sa plasticité qui sont plus proches de l’histoire des arts picturaux que de celle des arts de la scène auxquels le cloisonnement des milieux les rattache. Notre compagnie cherche sa place en ce moment, et pour nous, si on ignore les usages et qu’on regarde le fond des préoccupations des différents acteurs de la culture, il est évident de solliciter l’accompagnement des lieux d’art. Notre approche du discours, basée sur une recherche entamée en 2004 sur le «texte pauvre», trouve davantage d’échos dans les pratiques liées à l’art contemporain que dans ce qu’on attend habituellement du théâtre au sens classique du terme, auquel nous sommes pourtant invariablement apparentés et comparés — et ce en dépit des efforts entrepris par les artisans de la théâtralité postmoderne au XXe siècle, des symbolistes à Bob Wilson en passant par le Bauhaus et Tadeusz Kantor. Nous réclamons, par gourmandise autant que par nécessité, un accès au public des centres d’art, et à cette position particulière du spectateur que ces lieux permettent. Nous pensons en outre que ce décloisonnement est propre à profiter à tous — théâtre, musée, acteur, spectateur, tableau, spectacle. POURQUOI SOLLICITER LES MUSÉES, GALERIES, CENTRES D’ART ? Musées, galeries, ateliers, laboratoires constituent les différents lieux de notre fiction ; mais son véritable contexte est le flux même de l’art dans sa continuité, le souffle qui parcourt l’espace et le temps de la création, d’un artiste à l’autre, d’un tableau à un autre. Ce qui se joue autour des cinq ou six œuvres choisies lors du travail pourrait se rejouer à l’infini devant n’importe quel mur de n’importe quel musée. Il s’agit simplement d’amener le spectateur à regarder l’œuvre autrement, non pas comme un aboutissement, comme quelque chose de fini et d’opaque, mais comme une tentative humaine dans toute sa matérialité et ce qu’elle transporte de mouvement et de vie. Il s’agit de restituer à l’œuvre sa «frappe», sa littéralité brûlante et bouleversante, non plus par un encadrement pédagogique scolaire ou par l’analyse iconographique, mais en la considérant comme faisant partie de la même vie que nous. Ainsi, à partir du moment où nous sommes dans un musée, il importe peu que les séquences du spectacle soient jouées devant les œuvres de ce musée. Car le projet ne vise pas juste à produire du théâtre à partir de tableaux, mais entend amener le spectateur (celui du spectacle comme celui du tableau) à prendre sa place. Il cherche à stimuler de la part du spectateur un rapport actif à l’œuvre. On comprendra facilement pourquoi, dans ce dispositif d’écriture, la boîte noire du théâtre est un problème autant qu’un outil. La contrainte de la simplicité de moyens et de l’adaptabilité aux salles des musées est précisément ce qui permet l’ancrage du spectacle dans la réalité du rapport du spectateur à l’œuvre, et inversement. Les œuvres montrées et questionnées sont immédiatement mises en perspective, et mettent en question à leur tour les autres œuvres qui les entourent et dont on sait qu’elles peuplent, ailleurs encore, d’autres salles... Car il n’est pas ici question de consommer une fiction qui se déroulerait dans le non-lieu de l’espace théâtral, mais bien de retrouver ensemble un rapport empathique, à la fois critique et amoureux, à l’œuvre d’art. EXTRAITS MASSIMO. Maître, je n’y arrive pas. CARAVAGE. Non ! Non, ça n’existe pas de ne pas y arriver. Ce que je te demande de faire c’est facile, c’est même impossible de faire autre chose. MASSIMO. Oui mais je n’y arrive pas parce que vous me faites peur, vous m’intimidez et du coup je ne suis pas assez à l’aise pour le faire. MANUELE. Est-ce qu’on peut faire la pause ? CARAVAGE, fou de rage et de douleur. Silence ! Tais-toi, pour l’amour de Dieu, putain... «Tais-toi et je t’enseignerai la sagesse», c’est marqué dans la Bible. Quand vous parlez, vous agrandissez l’Enfer. Vous créez de l’Enfer. Créez du Paradis putain, c’est pour ça que je vous paye. Un temps. MICHELE. Maître ? CARAVAGE. Quoi ? MICHELE. C’est bien, là ? Lumière. Yves Klein est en train de ramasser quelques objets qui traînent par terre (un bâton, une plante verte, le couvercle d’une boîte). YVES KLEIN. Je fais un peu le vide, je suis à vous tout de suite. Il va ranger les objets en coulisses et revient avec une chaise qu’il tient par le dossier. YVES KLEIN, aux spectateurs. Voilà, bonsoir, je suis Yves Klein – c’est-à-dire, c’est moi qui joue Yves Klein dans cette partie du spectacle. L’espace que vous voyez ici, dans lequel je viens de faire le vide, est l’espace de mon atelier. Pour vous bien sûr, c’est aussi l’espace de la scène, où vous avez vu se succéder différentes choses depuis le début. En tout cas, c’est un endroit qui est chargé, on pourrait dire, de sensibilité, c’est à dire que le vide que nous avons maintenant sous les yeux est en quelque sorte un vide fécond. Bref, si je m’adresse à vous maintenant, c’est parce que j’ai décidé de tenter avec vous une expérience hors du commun, on pourrait même dire une sorte de numéro de cascadeur, une cascade métaphysique, en effet j’ai tout bonnement l’intention de me jeter dans le vide. Me jeter dans le vide pour pouvoir faire vraiment l’expérience de l’absolu, m’y confronter entièrement, et envisager ce vide non pas comme une circonstance mais comme un être vivant. C’est évidemment là un exercice périlleux et c’est pourquoi je vous demande la plus grande concentration, car je ne pourrai pas y arriver sans votre aide. (Un temps.) Voilà, j’y vais, je me jette dans le vide. Attention. Il va placer la chaise à un endroit quelconque du plateau et s’y assoit. Un long temps. YVES KLEIN, tournant la tête vers le public. Alors, là, ça marche. Ca marche même très bien. C’est génial. (Un temps.) Oui oui, là, je sens que tout ce que je pourrais faire ici est en train de se déployer, là maintenant, au moment où je parle. C’est un vide merveilleusement bleu qui est en train d’éclore autour de moi et c’est magnifique, vraiment. L’EQUIPE Benjamin Abitan, metteur en scène Né à Marseille en 1983, il arrive à Paris en 2000 et suit le cursus d’Etudes théâtrales de l’Université Paris 8 (SaintDenis). Il y obtient en 2005 une maîtrise avec mention Très bien. En parallèle, il joue notamment dans plusieurs spectacles de Claude BUCHVALD (Der Schauspieldirektor de Mozart; Prima la musica poi le parolede Salieri, Cité de la Musique, 2006) et Claude MERLIN (Les sept princesses de M. Maeterlinck, Théâtre Paris-Villette, 2004 ; Le Fumier de Saint-Pol-Roux, Théâtre du Hangar, Montpellier, 2007 ; Théâtre de Bouche de Gherasim Luca, Théâtre de l’Epée de Bois, 2010). Il tourne également en tant qu’auteur-compositeur-interprète dans le réseau chanson à Paris et en province. En 2002, il fonde le Théâtre de la Démesure, groupe de recherche avec lequel il crée plusieurs spectacles : Autour de autour de Sombre Propos, en collaboration avec le plasticien Christophe LOYER (Châteaurenard, Loiret, 2004) ; La place du morse est décidément trop grande, opérette-rock sur la disparition des dinosaures (Chuelles, Loiret, 2005) ; La grosse pompe, film moyen-métrage d’après l’œuvre de Michel de Ghelderode ; Pascal le lapin, spectacle de Pâques pour enfants avec décor comestible... En 2006, il intègre le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (CNSAD) où il suit l’enseignement de Dominique VALADIÉ, Nada STRANCAR, Yann-Joël COLLIN, Mario GONZALEZ, etc. Il participe aux ateliers de création de Gérard DESARTHE, Didier SANDRE, Alfredo ARIAS... En 2008, il met en scène au CNSAD La Pisanellede Gabriele d’Annunzio. En 2009, il est choisi comme élève metteur en scène et élabore avec dix acteurs de sa promotion Hôtel du Brésil, une création collective à partir de 200 récits de rêves. En 2010, il co-écrit avec Thomas HOREAU et Marc SOLLOGOUB une websérie en dix épisodes sur le thème de la fin du monde, Tout va disparaître, tournée à Auray (Morbihan) avec des acteurs amateurs, ainsi qu’une série de spectacles musicaux sur le même thème, dans les rues de la ville, pendant tout le mois d’août. En 2010-2011, il met en scène Une piètre imitation de la vie avec le Théâtre de la Démesure, une création collective à partir des textes de la méthode Assimil se déroulant dans une station de recherche en Antarctique (FITEI, Porto, Portugal, mai 2010 ; Festival Premiers Actes, Munster, août 2011) Raffaëlle Bloch, Scénographe, costumière Après quatre années à la Villa Arson, école nationale d'art, Raffaëlle Bloch intègre l'Ecole du Théâtre National de Strasbourg. Elle y travaille notamment auprès de Laurent GUTMAN, Alexandre et Alwyne DE DARDEL, Patrice CAUCHETIER, Gildas MILIN, Jean-Paul WENZEL, du Théâtre Sfumato basé en Bulgarie et de la jeune metteur en scène Pauline RINGEADE pour Le Conte d'hiver. Elle y met en scène avec l'éclairagiste Florent JACOB une adaptation pour le théâtre du Bavard de Louis-René Des Forêts. De 2008 à 2010, elle co-organise le Festival Premiers Actes en Alsace où elle conçoit les scénographies de La mission de Heiner Müller et de L'enfant froid de M. v. Mayenburg, m.e.s. Thibaut WENGER. En 2009 elle rejoint le collectif GONGLE en Estonie pour intervenir dans différents workshops sur la question du paradigme et du pouvoir politique. En mai 2010 elle se joint au Théâtre de la Démesure.Parallèlement à sa pratique théâtrale, elle poursuit sa recherche sur la question du choix et de l'inertie dans le processus créatif en général et sculptural en particulier. Contact Metteur en scène : Benjamin ABITAN 74, route du muguet 78125 RAIZEUX Tél. 06 58 63 84 23 [email protected] Administration : Silvia MAMMANO 17, rue de Douai 75009 PARIS Tél. 06 17 29 42 53 [email protected] 59, AVENUE DU GENERAL DE GAULLE 93170 BAGNOLET – METRO GALLIENI TARIFS 13/10€ - RESERVATIONS 01 43 62 71 20 – [email protected] WWW.LECHANGEUR.ORG