Revue de presse

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LA DIVINE ILLUSION
de Michel Marc Bouchard
mise en scène Serge Denoncourt
DU 10 NOVEMBRE AU 5 DÉCEMBRE 2015
+ SUPPLÉMENTAIRES DU 8 AU 12 DÉCEMBRE 2015
+ EN TOURNÉE DU 15 JANVIER AU 5 FÉVRIER 2016
REVUE DE PRESSE
Une présentation
en collaboration avec
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LA DIVINE ILLUSION
Une présentation BMO Groupe financier
En collaboration avec La Presse+
En novembre, le duo de créateurs hors pairs que forment l’auteur Michel Marc Bouchard et le metteur en scène Serge
Denoncourt est de retour sur la scène du TNM pour la création francophone de La Divine Illusion. Après l’immense
succès de Christine, la reine-garçon, créée en 2012, ils remontent à nouveau le cours de l’histoire. S’inspirant de l’unique
séjour à Québec de la mythique tragédienne française Sarah Bernhardt, au début du siècle dernier, Michel Marc
Bouchard dresse un portrait de la société québécoise d’alors, étouffée par le clergé et minée par la pauvreté. Cette
œuvre d’une grande beauté est portée à la scène par le regard de Serge Denoncourt, qui n’a pas son pareil pour entraîner
des acteurs, toutes générations confondues, dans des aventures aussi intenses que passionnantes. Une fabuleuse
distribution soulevée par la présence souveraine d’Anne-Marie Cadieux qui incarne la divine Sarah.
« (...) un merveilleux combat entre l’art, la religion et l’industrie manufacturière, le tout situé
dans la ville de Québec en 1905, mais tout aussi pertinent pour le Canada en 2015. »
— J. Kelly Nestruck, The Globe and Mail (juillet 2015)
CELLE PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE
Alors que toute la ville de Québec se
prépare à accueillir la célèbre actrice
Sarah Bernhardt, deux jeunes novices
du Séminaire sont chargés de lui
apporter un message de l’Archevêque
lui interdisant de jouer. Pour Michaud,
fils de ministre et passionné de littérature, comme pour Talbot, venu du
milieu ouvrier, la rencontre avec Sarah
Bernhardt va bouleverser les croyances
et réveiller les consciences.
Flamboyante, sulfureuse, provocante,
Sarah Bernhardt a été une des premières
stars de son époque. Comédienne à la
voix d’or, elle occupait le devant de la
scène, défrayait la chronique et déchaînait les passions. Femme libre et libérée,
elle fut aussi célèbre pour ses coups
d’éclats et ses excentricités que pour
la musicalité de sa diction. Durant sa
carrière, elle a fait plusieurs tournées aux
États-Unis et donné quelques représentations à Montréal, mais elle n’est venue
à Québec qu’une seule fois, en décembre
1905. Inutile de dire que sa visite a
provoqué l’ire de l’Église catholique…
monde entier. Avec son talent de conteur,
avec sa maîtrise de la langue, qu’elle soit
parlée ou châtiée, Bouchard développe
une intrigue subtile et pleine de rebondissements où le théâtre, dans une
brillante mise en abyme, révèle son
pouvoir et son attrait.
Créée en anglais au Shaw Festival
Theatre de Niagara-on-the-Lake, en
Ontario, en juillet dernier, la pièce a
connu un véritable triomphe. Le critique
du National Post, Robert Cushman,
a qualifié La Divine Illusion de « meilleure
pièce écrite par Michel Marc Bouchard et
l’une des meilleures pièces canadiennes
depuis des années ».
UNE ÉQUIPE SCÉNIQUE AGUERRIE
Les récentes mises en scène de Serge
Denoncourt au TNM, notamment
Christine, la reine-garçon, Cyrano de
Bergerac et Les Trois Mousquetaires,
ont été acclamées par le public et les
critiques. Du répertoire à la création,
des spectacles de cape et d’épée aux
pièces intimistes, de l’opéra au théâtre
musical, Serge Denoncourt en génial
touche-à-tout excelle partout.
populaire au théâtre qu’au cinéma ou à
la télévision, Anne-Marie Cadieux a joué
dans plusieurs pièces de Michel Marc
Bouchard. Aux dires de son auteur, le
rôle de Sarah Bernhardt a été écrit pour
elle. La Divine Illusion sera sa deuxième
collaboration avec Serge Denoncourt.
Un metteur en scène qui sait rester fidèle
à ses acteurs : Louise Cardinal, Annick
Bergeron, Luc Bourgeois ou encore Éric
Bruneau et Marie-Pier Labrecque ont
déjà travaillé sous sa direction. À cette
famille de théâtre se joignent Gérald
Gagnon et Dominique Leduc, ainsi que
Mikhaïl Ahooja et Simon Beaulé-Bulman
qui foulent pour la première fois les
planches du TNM.
Une distribution qui mêle talents
confirmés et jeunes comédiens, sous la
houlette d’un maître de la scène, dans
une pièce écrite par un de nos plus
grands dramaturges : La Divine Illusion
sera sans nul doute un des rendez-vous
incontournables de l’automne théâtral.
Création de la version originale française
le 10 novembre 2015 au Théâtre du
Nouveau Monde.
PETIT PEUPLE ET GRANDE HISTOIRE
Dans la pièce de Michel Marc Bouchard,
Sarah Bernhardt sert à la fois de référence
et de catalyseur. Le contraste est grand
entre l’actrice mondaine et le peuple de
Québec, pauvre et sans culture, travaillant dans des conditions difficiles et
maintenu sous l’emprise d’une religion
omniprésente et d’un clergé tout-puissant.
Michel Marc Bouchard retrouve ici des
thèmes — l’art, l’argent, la religion, la
sexualité — qu’il a par ailleurs développés
dans des pièces comme Les Feluettes,
œuvre jouée et traduite dans le
Autour de ce créateur exubérant et
prolifique, on retrouve avec plaisir une
équipe de fidèles concepteurs, loin d’être
étrangers à l’enthousiasme que suscite
chaque création de Denoncourt. Expert
en la matière, l’immense créateur qu’est
François Barbeau signe les costumes.
Habile à magnifier l’espace, le scénographe Guillaume Lord se démarque
dans la conception de lieux multiples
et évocateurs qui seront brillamment
découpés et mis en valeur par les
éclairages de Martin Labrecque. Figure
majeure de nos scènes, actrice aussi
10 NOVEMBRE
AU 5 DÉCEMBRE 2015
Mardi 19 h 30
Mercredi au vendredi 20 h
Samedi 15 h et 20 h
RÉSERVATIONS
514.866.8668 / tnm.qc.ca
ATTACHÉ DE PRESSE
Loui Mauffette 514.878.7896
[email protected]
SOIRÉE MÉDIATIQUE
Jeudi 12 novembre à 20 h
EN TOURNÉE
AU QUÉBEC
LES SORTIES
DU TNM
15 + 16 JANVIER
GATINEAU
Maison de la culture
28 JANVIER
DRUMMONDVILLE
Maison des arts Desjardins
18 JANVIER
QUÉBEC
Salle Albert-Rousseau
2 FÉVRIER
SHERBROOKE
Salle Maurice O’Bready
20 JANVIER
SAGUENAY
Théâtre Banque Nationale
5 FÉVRIER
LAVAL
Salle André-Mathieu
23 JANVIER
RIMOUSKI
Salle Desjardins-Telus
EN MARGE DES
REPRÉSENTATIONS
LANCEMENT DE
LA PUBLICATION DE
LA DIVINE ILLUSION
JEUDI LE 12 NOVEMBRE
de 16 h 30 h à 18 h au TNM
Le mercredi 11 novembre de 19 h
à 19 h 40 à l’ARTVSTUDIO, situé au
coeur de la Place des Arts, Lorraine
Pintal s’entretient avec l’auteur
Michel Marc Bouchard.
Entrée libre / tnmdemasque.artv.ca
© Julie Perreault
LE TNM DÉMASQUÉ
La grande première de la création
francophone de La Divine Illusion est
doublée du lancement du texte
original de la pièce de Michel Marc
Bouchard chez Leméac Éditeur.
Moment d’exception d’un croisement
entre la littérature et la scène.
Le livre sera en vente au TNM pendant
toute la durée des représentations.
en collaboration avec
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— Journal de Montréal
Une pièce cinq étoiles
à voir absolument.
—Le 15-18,
Ici Radio-Canada Première
Mikhaïl Ahooja, parfait (…) Vous allez
vous régaler de cette Divine Illusion !
—Puisqu’il faut se lever, 98,5FM
Ce n’est pas une suggestion : vous
devez y aller !
—Dessine-moi un dimanche,
Ici Radio-Canada Première
Grande œuvre ! (…) un pur bonheur
pour les oreilles, pour les yeux, pour
le cœur, pour la tête (…) Extraordinaire
Simon Beaulé-Bulman… une gueule,
un charisme fou sur scène (…)
Anne-Marie Cadieux… hilarante (…)
Éric Bruneau très fort. Courez-y !
*Représentation surtitrée en anglais le samedi 12 décembre à 20 h
—La Mélodie de bonne heure,
Ici Musique
Très puissant (…) dans une mise en
scène éclairante de Serge Denoncourt
(…) ça frappe fort (…)
—Le Devoir
Tout est emboîté à la perfection dans
cette production (…) portés par des
mots forts et assemblés de manière
jubilatoire avec toujours en trame de
fond cet humour corrosif. Fort.
—Gravel le matin,
Ici Radio-Canada Première
Excellente pièce (…) Superbe
distribution (…) Simon Beaulé-Bulman,
absolument fabuleux ! (…) Un très, très
grand succès (…) À voir !
— Montréal Maintenant, 98,5FM
Coup de cœur (…) un bijou (…) jouée
divinement par Anne-Marie Cadieux
(…) Touchant, drôle, troublant (…)
Courez voir ça !
— La Presse
(…) excellente « fiction historique » (…) Michel Marc Bouchard
réussit avec brio à croiser l’histoire fascinante de la visite de Sarah
Bernhardt avec celle du Québec (…) Voilà certainement l’une des
pièces les plus intéressantes de la saison.
VEN 11 DÉC + SAM 12 DÉC 15 H + 20 H*
3 NOUVELLES :
6 SUPPLÉMENTAIRES !
::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: QUELQUES ÉCHOS MÉDIATIQUES ::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::
Voilà certainement l'une des pièces les plus intéressantes de la saison. - Jean Siag, La Presse
Coup de cœur (…) Cette pièce de Michel Marc Bouchard est un bijou (…) jouée divinement par Anne-Marie
Cadieux (…) Touchant, drôle, troublant(…) Courrez voir ça ! (…) Allez-y !
- Thérèse Parisien, Montréal Maintenant, 98,5FM
(…) une réussite sur toute la ligne. (…) Au duo Bouchard-Denoncourt s’ajoute le talent de la grande
et magnifique Anne-Marie Cadieux (…) il faut absolument souligner le talent aussi exceptionnel
qu’inattendu de Simon Beaulé-Bulman (…) Une pièce cinq étoiles à voir absolument.
- Louise Bourbonnais, Journal de Montréal
Une excellente pièce (…) Superbe distribution (…) Anne-Marie Cadieux, plus qu’extraordinaire (…) un décor
absolument fabuleux ! (…) Un très très grand succès (…) À voir !
- Isabelle Ménard, Gravel le matin, Ici Radio-Canada Première
Grande œuvre ! (…) un pur bonheur pour les oreilles, pour les yeux, pour le cœur, pour la
tête (…) Extraordinaire Simon Beaulé-Bulman… une gueule, un charisme fou sur scène (…) Anne-Marie
Cadieux… hilarante (…) Éric Bruneau très fort. Courez-y !
- Catherine Pogonat, Dessine-moi un dimanche, Ici Radio-Canada Première
Mikhaïl Ahooja, parfait (…) Vous allez vous régaler de cette Divine Illusion.
- Mélanye Boissonnault, Le 15-18, Ici Radio-Canada Première
Portée par une distribution grandiose, «La Divine Illusion» frôle la perfection (…) Simon Beaulé-Bulman
(véritable révélation) (…) brillants Annick Bergeron et Lévi Doré (…) une actrice au sommet de son art : AnneMarie Cadieux. (…) - Samuel Larochelle, nightlife.ca
Bouchard-Denoncourt offre le meilleur du théâtre québécois. - Stéphane Leclair, Twitter
Serge Denoncourt, dont la sensibilité s’accorde à celle de l’auteur, a su tirer le meilleur de ses acteurs (…) Une
œuvre à voir - Raymond Bertin, revuejeu.org
Très puissant (…) dans une mise en scène éclairante de Serge Denoncourt(…) ça frappe fort
- Marie-Christine Trottier, La Mélodie de bonne heure, Ici Musique
★★★★ Drame, comédie, essai politique, hommage à Sarah Bernhardt, La Divine Illusion demeure l’un des
moments de théâtre les plus éloquents de la saison. Lorsque les noms de Bouchard, de Denoncourt et de
Cadieux partagent la même tête d’affiche, faut-il vraiment rappeler qu’il s’agit d’une pièce à voir absolument ?
- Élie Castiel, revuesequences.org
Tout est emboîté à la perfection dans cette production (…) portés par des mots forts et assemblés de
manière jubilatoire avec toujours en trame de fond cet humour corrosif. (…)avec en prime le bonheur de se
retrouver face à une pièce de théâtre réfléchissant sur elle-même et particulièrement sur le pouvoir de cet espace
créatif pour éclairer, comprendre et transformer l’environnement social, politique, culturel dans lequel elle s’inscrit.
Fort. - Fabien Deglise, Le Devoir
Il faut mentionner le travail impeccable de Guillaume Lord au décor, François Barbeau aux costumes, Martin
Labrecque aux éclairages et de Laurier Rajotte à la musique. (…) Cette pièce ne serait-elle pas, avant tout, un cri
d’amour pour l’art ? Je vais, dans les prochains jours, me faire plaisir et lire La Divine Illusion (éditions Leméac)
pour en savourer, à mon rythme, la truculence de certaines répliques et me réjouir, à nouveau, du texte d’un de
nos très grands dramaturges. - Marie-Anne Poggi, irresistibles.bibliomontreal.com
Ce n'est pas une suggestion, vous devez y aller !
- Émilie Perreault, Puisqu’il faut se lever, 98,5FM
24 Heures, 6-8 novembre 2015
Châtelaine, novembre 2015
Elle Québec, Octobre 2015
Elle Québec, Octobre 2015
Fugues, novembre 2015
Fugues, novembre 2015
La Presse, 7 novembre 2015
La Presse, 7 novembre 2015
La Presse, 7 novembre 2015
Le Devoir, 7-8 Novembre 2015
Le Devoir, 7-8 Novembre 2015
Le Journal de Montréal, 7 novembre 2015
Moi&Cie, 11 décembre 2015
Michel Marc Bouchard / La Divine
Illusion Au Carré d’Youville en 1905
Par Catherine Genest
Au Carré d’Youville en 1905
Le plus récent texte de l’auteur de Tom à la ferme s’inspire
d’un fait réel, du passage hautement médiatisé de Sarah
Bernhardt à Québec en 1905. Une pièce brodée autour d’une
controverse vieille de 110 ans qui continue de fasciner et,
manifestement, d’inspirer les créateurs.
« C’est important de savoir que ce n’est pas une pièce sur
Sarah Bernhardt. C’est une pièce sur sa visite à Québec en
1905, l’impact qu’elle a eu pendant ces trois jours-là. […] Le
personnage principal n’est pas Sarah Bernhardt, mais bien
un jeune séminariste du nom de Michaud (Simon BeauléBulman) qui a plus de dévotion pour elle que pour l’Église
catholique au grand complet. » Autrement écrit, la mythique
comédienne française devient en quelque sorte un prétexte
pour parler de la société québécoise au début du 20e siècle.
La Divine Illusion résulte d’une grande recherche historique.
Les thèmes abordés par Michel Marc Bouchard sont riches
: l’industrie de la chaussure (un réel fléau à Québec ces
années-là), la puissance de l’Église catholique et Sarah
Bernhardt comme symbole ou porte-étendard de l’Art avec
une majuscule.
C’est aussi le récit d’une amitié, celle qui unit deux futurs
prêtres qui complètent leur sacerdoce ensemble. « Michaud
appartient vraiment à une classe bourgeoise et il n’a jamais
connu la misère alors que Talbot (Mikhaïl Ahooja) arrive
avec un fardeau, un lourd passé. » Apprenti dramaturge, le
héros choisira son camarade d’études comme sujet pour sa
première pièce. Avec lui, Michaud découvrira le sombre sort
des enfants forcés à travailler en usine et les abus que certains
élèves subissent dans les collèges. Deux réalités auxquelles
il n’avait jamais été confronté jusque-là, deux thèmes encore
cruellement actuels. « Il y a encore trois millions cinq cent
mille enfants qui sont exploités partout à travers la planète et
dont nous consommons les produits chaque jour. L’abus des
enfants, on en parle encore présentement. »
« À quoi sert le théâtre? »
Commandé par le Shaw Festival de Niagara-on-the-Lake,
The Divine (c’est le titre original anglais) a été présenté en
grande première au mois de juillet dernier. Michel Marc
Bouchard a toutefois choisi son sujet et joui d’une grande
liberté artistique. Sa seule contrainte? Que l’action de sa
pièce ait lieu du vivant Bernard Shaw, l’homme qui avait
écrit Pygmalion et remporté le Prix Nobel de la littérature qui
donne son nom de famille à l’événement théâtral ontarien.
Pour ce projet, l’écrivain d’origine jeannoise dit s’être
influencé de l’adolescent qu’il était à 16 au 17 ans, de
son éveil à l’art. Il a également réfléchi à la valeur de son
travail comme créateur. « Les questions qui m’habitaient
pendant que j’écrivais étaient : “à quoi sert le théâtre? À
quoi servent les arts? Par rapport au théâtre, est-ce que
nous parlons uniquement à des convaincus? Est-ce que la
droite parle seulement à la droite et la gauche seulement
à la gauche? Sommes-nous en train de parler au public
en ayant l’impression de défoncer des portes qui sont déjà
ouvertes?” La réponse vient de Sarah Bernhardt dans ce
qu’elle a dit à l’archevêque de Québec au moment où elle
joue au Théâtre de l’Auditorium. À la fin de la représentation
d’Adrienne Lecouvreur, elle a répondu à l’évêque sur scène
et j’avais le texte retranscrit. » N’empêche : cette allocution
bien réelle et anticléricale a été raccourcie, modifiée aussi.
La Divine Illusion n’est pas, pour reprendre le mot choisi par
Bouchard, un « documentaire ».
N’empêche : il garantit que l’actrice Anne-Marie Cadieux
conserve le « côté flamboyant, très impulsif, très diva »
de celle qu’on avait surnommée la Divine. Une légende
dont la mémoire subsiste même en l’absence de longs
métrages ou de traces vraiment substantielles de son jeu. «
C’est quelqu’un qui a vraiment marqué son époque et pas
seulement en théâtre, comme personnalité aussi. Elle est la
première à avoir fait un world tour, c’est d’ailleurs un terme
qu’on a inventé pour elle. Elle est allée jusqu’en Russie,
elle est allée au Mexique, en Amérique latine. Aussi, elle
interprétait des rôles d’hommes, dont Hamlet et l’Aiglon. […]
Elle s’est énormément impliquée politiquement en France,
elle était sculptrice et, quand même, Victor Hugo a écrit pour
elle. » Une féministe avant l’heure et une Lady Gaga de son
temps? Assurément, conclut Bouchard.
Voir.ca, 29 octobre 2015
Michel-Marc Bouchard à propos de Sarah Bernhardt:
«C’est quelqu’un qui a vraiment marqué son époque et pas
seulement en théâtre, comme personnalité aussi.»
Special to Montreal Gazette
By Jim Burke
Published on: November 12, 2015
La Divine Illusion conjures up saints and sinners in Quebec City
Are your ears burning, Quebec?
Maybe they needn’t be. After all, these words
were spoken more than 100 years ago by
that notoriously hyperbolic demi-goddess
of the theatre, Sarah Bernhardt. Plus, as
playwright Michel Marc Bouchard somewhat
mischievously says; “She doesn’t mention
‘Quebec.’ She says ‘your country.’”
But the Québécois context is clear. The words
were part of a speech Bernhardt delivered
after being condemned as a danger to public
morals by Quebec City’s pulpit-pounding archbishop during her ill-fated visit there in 1905.
That speech was one of the main things that impelled Bouchard to write La Divine Illusion, the other being a
Bernhardt speech about the importance of theatre.
Set variously in Quebec’s priest-training Grand Seminary, Bernhardt’s dressing room, and a hellish shoe factory,
Bouchard’s latest play imagines a meeting between Bernhardt and Michaud, a young seminarian. Though tasked
with delivering a denunciatory letter from the archbishop, the theatre-obsessed Michaud swoons in the presence of
the Divine Sarah. Meanwhile, real life intrudes in the form of brutal factory conditions and clerical abuse.
Uniquely for the francophone Bouchard, his play premiered in English last summer at the Shaw Festival (where it
was called simply The Divine). As he explains between rehearsals at TNM, where it’s receiving its French premiere
under Serge Denoncourt’s direction, being commissioned by the Shaw Festival influenced both the content and the
style of the play.
“Four years ago, Jackie Maxwell, the artistic director of the Shaw (with whom Bouchard had worked at Toronto’s
Factory Theatre) said she wanted to commission me, and asked me if I had any ideas. Part of the mandate for new
plays at the Shaw is that they have to take place during Shaw’s lifetime. So, I told her I had this idea about the visit
of Sarah Bernhardt to Quebec City in 1905. Over the last few years, I’d spent my summers at Niagara-on-the-Lake.
I saw all the shows there, and so I became a little bit Shavian.”
Shaw’s influence is clear in La Divine Illusion, especially in its dialectical altercations about art versus commerce,
theatre versus reality, etc. Shaw also seems to have brought out a more playful side to Bouchard.
montréalgazette.com, 12 novembre 2015
On the Théâtre du Nouveau Monde stage right
now, actress Anne-Marie Cadieux is hurling
out words that translate as: “This country is
retarded…. History has left you behind…
There are no real men in this country.”
A dark wit has always been a mark of his writing: Here, he really lets fly with the zinging one-liners.
But while La Divine Illusion is in many ways an exercise in the Shavian, its heightened, intoxicating language and
its mix of sublime religiosity and sometimes savage sensuality make it recognizably Bouchardian. If that isn’t an
actual word yet, its coining in the language can’t be far off. With 25 plays under his belt, the gentle-featured 57-yearold from the village of Saint-Coeur-de-Marie is one of the most vital and formidable playwrights in Canada. (English
productions of his work include Down Dangerous Passes Road and The Madonna Painting here in Montreal and
Christina the Girl King at the Stratford Festival). And then there are the film adaptations of his work, from the Geniewinning Les feluettes (Lilies) to Tom à la Ferme, directed by and starring Xavier Dolan. As for The Divine, which
ended its Shaw run in October, it was hailed by critics as perhaps Bouchard’s best play so far.
And yet despite all this success, Bouchard still has his doubts about his chosen profession.
“One of the questions that obsesses me,” he says, “is this: In our society, why are we still doing theatre? Are we
as theatre artists really important in all the debates? What happens when we talk with an audience that already
agrees with us? Is it a case of the bourgeois talking to the bourgeois, of the left-wing talking to the left-wing? I’m
not even sure if I’m for theatre or against theatre.”
“For sure. This play’s a reconciliation with some of my doubts about theatre, especially when I decided to put in the
speech, which is a a real speech from Sarah Bernhardt, about her love for theatre and what it’s for.”
Given that other speech in the play about the “backwardness” of Quebec, circa 1905, how does he expect the
show to go down in Montreal?
“For me, what she’s talking about is more a lack of curiosity,” he says carefully, “which is, I think, universal.
Nowadays, the reason is money, whereas in that period it was the church. But religion is still a big influence in our
society. Maybe now it’s not necessarily on a local level, but, internationally, it’s a big thing.”
Uniquely for the francophone Bouchard, his play premiered in English last summer at the Shaw Festival (where it
was called simply The Divine).
Uniquely for the francophone Bouchard, his play premiered in English last summer at the Shaw Festival (where it
was called simply The Divine). Credit: Marie-France Coallier / Montreal Gazette Marie-France Coallier / Montreal
Gazette
Speaking of religion, Bouchard, like his character Michaud, also attended a seminary, though it was, he says, “a
lot more modern, more open-minded” than the one he portrays.
“I didn’t experience this aberration, this dark side,” he says. “The best schools happened to be the seminaries. I
spent four of the usual five years there, because the guys who stayed on for the last year were more dedicated to
becoming priests.”
Still, Bouchard’s religiously inflected upbringing has clearly left its mark, and not just in the divine imagery of his
plays. At one point, we get onto talking about the bloody, often surreal violence that sometimes erupts between his
characters.
“My father worked at a slaughterhouse,” he says. “So, I was raised with the blood and screams of animals.” But he
was also raised, he says, with imagery from the Bible, with its talk “about death and the massacre of children and
the killing of Christ himself, with all the blood, blood, blood — oh my God! — and the wound there.” He mimes a
spear wound in his left side, says “sorry,” then corrects himself to draw a finger across his right side instead.
Once a seminarian, always a seminarian.
montréalgazette.com, 12 novembre 2015
So, has the process of writing La Divine Illusion helped him find answers?
Montréal Gazette, 21 novembre 2015
Le Devoir, 21-22 novembre 2015
Théâtre
Sur les planches en décembre
Hélène Roulot-Ganzmann - Collaboratrice théâtre
28 novembre 2015
Théâtre du Nouveau Monde
En prenant cette scandaleuse visite pour prétexte, Michel Marc Bouchard crée un
bouleversant portrait de société : la classe ouvrière naissante est déjà séduite par le
capitalisme qui l’écrase, l’Église est à la fois lieu d’oppression et d’espoir et le théâtre
commence à apparaître comme le seul territoire où le réel pourrait s’arracher à lui-même.
Mais la ville est en émoi : Sarah Bernhardt, incarnée par Anne-Marie Cadieux, arrive à
Québec. Nul n’en est plus excité que Michaud, un séminariste que le théâtre attire bien
plus que la prêtrise. Nul ne s’en fiche davantage que Talbot, pour qui la prêtrise n’est rien
d’autre que le chemin que sa mère lui a imposé pour sortir sa famille de la misère et du
travail en usine. La venue de la plus célèbre comédienne du monde bouleversera pourtant
ces destinées jusque-là terriblement prévisibles…
Ledevoir.com, 28 novembre 2015
Sarah Bernhardt semble bien continuer à fasciner les Québécois. Face au succès de La
divine illusion, pièce qui a pour objet la venue au Québec de la plus populaire et scandaleuse
comédienne du début du XXe siècle, le Théâtre du Nouveau Monde programme des
représentations supplémentaires du 8 au 12 décembre prochains.
Allô vedettes, 5 décembre 2015
WEB
«La Divine illusion» au TNM du 10 novembre au 5 décembre 2015
Une nouvelle pièce de Michel Marc Bouchard et Serge Denoncourt
Il y a plus de cent ans, la comédienne
française Sarah Bernhardt était si célèbre
qu’elle attroupait les admirateurs partout
où elle passait, rien que par sa réputation.
Québec n’y faisait pas exception, et sa
visite dans la vieille capitale en 1905 fut
aussi courue que décriée en raison de
la provocation que le théâtre en général
constituait pour l’Église et en particulier les
pièces jouées par la troupe française. Il faut
dire aussi que la divine Sarah aimait attiser
les controverses et ne s’en privait pas.
Le dramaturge aussi prolifique que talentueux Michel Marc Bouchard (Les Feluettes, Les
Muses orphelines) choisit souvent de s’inspirer d’évènements historiques pour mettre à
l’avant-plan des conflits sociaux et moraux toujours d’actualité.
Encensée lors de la création de Christine, la reine-garçon, sa collaboration avec Serge
Denoncourt (Les Trois Mousquetaires, Un Tramway nommé Désir) promet encore une fois
d’offrir un spectacle de haut calibre à l’égard duquel tous les espoirs sont permis.
Dans le rôle de la légendaire actrice, nulle autre qu’Anne-Marie Cadieux, qui sera entourée
entre autres d’Éric Bruneau, Luc Bourgois, Annick Bergeron et Dominique Leduc.
La Divine illusion, de Michel Marc Bouchard, mise en scène de Serge Denoncourt, est
présentée du 10 novembre au 5 décembre au Théâtre du Nouveau Monde.
bibleurbaine.com, 4 novembre 2015
Par Isabelle Léger
Par Samuel Larochelle
Décembre 1905, la grande actrice
Sarah Bernhardt débarque à Québec
pour y jouer une pièce d’abord
présentée à Montréal, New York et
Paris. Contrairement aux grandes
métropoles, on ne lui déroule pas le
tapis rouge. L’Archevêché lui interdit
de fouler les planches, symbole d’une
époque où l’Église était toujours
oppressante et où l’art semblait le seul
territoire capable d’accueillir un peu de
vérité.
Tragédienne reconnue pour trainer des
scandales dans son sillage, Bernhardt
n’était rien de moins que la Madonna
de son époque, selon le metteur en
scène, Serge Denoncourt. « Elle a
créé sa propre légende de son vivant.
Elle savait quoi faire d’un point de vue
marketing et avec ses admirateurs
pour cultiver son image. »
Néanmoins, la pièce écrite par MichelMarc Bouchard s’attarde davantage à
la Sarah en privé, dans sa loge, celle
qui vouait un amour véritable pour
l’art avec un grand A. Un aspect de sa
personnalité dévoilé par sa rencontre
avec Michaud, jeune séminariste
passionné de littérature et d’écriture.
« L’histoire porte en partie sur la perte
de l’innocence du jeune homme.
Michaud réalise peu à peu ce qu’il y a
autour de lui, après qu’on lui ait ouvert
les yeux. Il se dit qu’il ne pourra plus
écrire de jolies choses ni la réalité, car
celle-ci est trop laide. Mais Sarah lui
répond qu’il le peut et qu’il a le devoir
de le faire. Elle provoque l’éveil d’un
jeune artiste et lui rappelle que l’art
doit déranger. Sachant qu’il écrit une
histoire sur les abus sexuels, elle lui dit
qu’il doit aller au bout de son histoire,
peu importe ce que ça crée comme
réactions, puisque c’est son travail! »
Le jeune homme a l’occasion de
rencontrer la comédienne, après
que la direction de l’Archevêché lui
ait demandé de transmettre la lettre
intimant à Bernhardt de ne pas monter
sur scène. « Il est son plus grand fan et
il doit lui dire qu’elle ne pourra pas jouer
dans la ville de Québec! Quand elle lit
ça, elle commande une conférence de
presse sur le champ. Elle s’adresse à
l’Église et aux journalistes pour faire
un portrait du Québec sans pitié : elle
débute son discours en disant “Vous
êtes un pays d’arriérés!”. Elle sera un
agent provocateur de passions et de
conversations. Les étudiants lui ont fait
un triomphe. L’Église et les bourgeois
l’ont honnie. »
Trois ans après avoir présenté Christine,
la Reine-Garçon, puissante œuvre à
propos des déchirements politiques
et personnels de la reine de Suède, le
tandem Denoncourt-Bouchard renoue
avec la fiction historique. « On prend
quelque chose qui est arrivé pour vrai,
comme la visite de Sarah Bernhardt à
Québec, et on se questionne sur ce
qui a bien pu se passer en l’inventant.
C’est un plaisir coupable. »
Une joie qui leur offre une portée bien
plus grande que le réalisme moderne.
« Quand tu fais une production
d’époque, les spectateurs ne te voient
pas venir. Si on faisait se rencontrer
deux membres des carrés rouges et
un ministre libéral, ils n’auraient aucun
recul critique, puisqu’ils savent de quoi
ça parle. Mais dès qu’on se déguise
en quelque chose, un ado en soutane,
une madame en travailleuse d’usine du
début du siècle ou en Sarah Bernhardt,
les gens écoutent autrement et
réalisent que ça s’adresse à ce qu’ils
vivent eux, en 2015, au Québec. »
La Divine Illusion questionne le public
sur les affres du milieu industriel, le
poids de l’Église et l’utilité de l’art.
« Il faut se demander où en sont les
Québécois dans leur rapport avec les
artistes et leur passé religieux. En
sommes-nous vraiment sortis? Ce que
j’aime avec Michel-Marc, c’est qu’il se
sert de vieilles affaires pour nous les
renvoyer en pleine face, afin qu’on les
observe avec un regard de 2015. Que
l’histoire se passe au Lac-Saint-Jean,
en Suède ou à Québec, il nous fait faire
une prise de conscience à tous. »
Depuis 1998, les deux créateurs ont
collaboré sept fois (Le Chemin des
passes dangereuses, La Fabuleuse
histoire d’un royaume, Les Feluettes,
Lilies, Le Peintre des Madones,
Christine la Reine-Garçon, La Divine
Illusion, sans compter l’adaptation
opératique des Feluettes prévue pour
mai 2016 à l’Opéra de Montréal).
Une collaboration que le metteur
en scène décrit comme un couple
presque parfait. « On n’a jamais voulu
créer un mariage professionnel comme
Tremblay et Brassard, mais je monterais
tous ses textes si je pouvais. MichelMarc a un grand talent pour raconter
des histoires très bien fignolées. Et
je pense qu’on est complémentaire.
Quand arrive le temps de faire la
distribution ou de mettre en scène, je
ne fais pas toujours ce qu’il avait en
tête. Ça donne des discussions très
intéressantes sur la théâtralité. »
D’abord présentée en anglais au
festival Shaw de Niagara-on-the-Lake,
en juillet — le critique du National Post,
Robert Cushman, a qualifié La Divine
Illusion de « meilleure pièce écrite par
Michel Marc Bouchard et l’une des
meilleures pièces canadiennes depuis
des années » — la pièce prendra
l’affiche du TNM du 10 novembre au 5
décembre 2015.
quebec.huffingtonpost.ca, 8 novembre 2015
«La Divine Illusion» au
TNM: rencontre d’une
grande actrice et d’un
petit peuple (ENTREVUE)
Le reportage de Tanya Lapointe
le beurre» », ajoute Mikhaïl Ahooja.
La pièce « La divine illusion », écrite par Michel
Marc Bouchard et mise en scène par Serge
Denoncourt La pièce « La divine illusion » Photo
: Radio-Canada
Trois ans après le succès de la pièce Christine,
la reine-garçon au Théâtre du Nouveau Monde
à Montréal, l’auteur Michel Marc Bouchard et le
metteur en scène Serge Denoncourt unissent de
nouveau leur talent pour La divine illusion.
Sarah Bernhardt porte quant à elle un regard
critique sur la société. Un rôle écrit sur mesure
pour Anne-Marie Cadieux. « Il y a chez Michel
Marc ce sens du dialogue, où le rire et le drame
se côtoient très intimement. »
Un autre grand coup du tandem
Michel Marc Bouchard-Serge
Denoncourt
D’abord présentée en anglais au Festival Shaw
en Ontario, la version française se déploie
Dans sa version anglaise, cette
œuvre maintenant autrement dans la mise en scène de
lumineuse qui porte en elle un sujet grave a été Serge Denoncourt.
acclamée par la critique cet été au Festival Shaw
« Au Shaw, c’était la pièce d’un Québécois sur le
en Ontario.
Québec d’une certaine époque. Ici, c’est nous,
Inspirée de la visite réelle de Sarah Bernhardt à on se reconnaît. Il y a même des répliques qu’il
Québec en 1905, la pièce raconte le destin croisé n’y avait pas en anglais, là où elle rit de l’accent
de deux séminaristes qui doivent annoncer à la québécois. »
plus célèbre actrice de son temps que le clergé
La pièce aborde aussi des thèmes plus graves
lui interdit de monter sur scène.
qui sont restés d’actualité, comme l’exploitation
« Je cherchais dans notre histoire à nous un grand d’enfants dans les usines et l’oppression des
moment de théâtre. Lorsque Sarah Bernhardt est peuples.
venue à Québec en 1905 et que, finalement, elle
s’est opposée à l’interdit du cardinal Bégin, elle « J’espère que les gens qui viennent s’asseoir
a amené le théâtre dans la société », explique ici vont se faire raconter une histoire qui va les
brasser, dit le comédien Éric Bruneau. En fait, si
Michel Marc Bouchard.
le public sort et qu’il se pose des questions sur la
Le succès de La divine illusion repose sur société, c’est que l’objectif est atteint. »
l’immense talent de deux jeunes comédiens
: Mikhaïl Ahooja incarne la pauvreté et la Avec le décor de Guillaume Lord, les costumes
rébellion, et Simon Beaulé-Bulman, la richesse de François Barbeau et la musique en direct de
et l’idéalisme. Ensemble, ils dressent un portrait Laurier Rajotte, on peut réellement parler d’une
divine illusion.
d’un début de siècle qui fait écho au nôtre.
« Ce qui est plaisant dans une pièce d’époque,
c’est que l’on peut dire des choses sur notre
[propre] époque sans que le public se sente
attaqué », explique Simon Beaulé-Bulman.
« Il y a une poésie à cette langue-là qui, comme
acteur, est super intéressante à travailler parce
qu’il n’y a aucune phrase du genre : «Passe-moi
Iciradiocanada.ca, 11 novembre 2015
Un texte de Tanya LapointeTwitterCourriel
« La Divine illusion », un hommage au théâtre plein de drôlerie, de gravité
et de profondeur
Par Sophie Jama
Décembre 1905. Dans le dortoir du séminaire de Québec, deux
jeunes séminaristes, opposés en tout point, vont se lier d’amitié.
Michaud est riche, fils de ministre, enthousiaste car passionné par
la littérature et le théâtre. Talbot est pauvre, ténébreux et bagarreur;
il représente l’espoir de sa famille de se sortir de la misère. Chacun
a ses raisons d’être là, mais aucun ne ressent de réelle vocation
religieuse.
Michaud qui respire le théâtre par tous ses pores, attends l’arrivée de celle qu’il a déjà eu l’occasion d’admirer sur une scène
parisienne. Comme il rêve aussi d’être dramaturge, et il va s’inspirer de la vie de Talbot pour commencer à écrire. Talbot
quant à lui n’a que mépris pour le théâtre, c’est un garçon blessé qui conserve dans son corps un énorme secret.
Tandis que Sarah Bernhardt vient de déballer ses dizaines de malles renfermant robes de scène, chaussures, chapeaux,
manteaux de fourrures et autres effets, Michaud reçoit la mission de la rencontrer pour lui remettre une lettre de l’archevêché
lui interdisant de jouer.
Mais il en faut plus à la diva pour la décourager.
De ce conflit historique et très médiatisé à l’époque, Michel Marc Bouchard va déployer toute une fresque sociale qui passe
non seulement par l’immobilisme du clergé et ses mœurs parfois inavouables, mais aussi par les conditions de travail
inacceptables de l’industrie de la chaussure, et dans laquelle il fait jouer à l’art et au théâtre le rôle salvateur.
Le très riche texte de La Divine Illusion comporte de multiples entrées et contient des finesses d’écriture qui le rendent très
souvent drôle, mais tragique dans l’ensemble. Michel Marc Bouchard n’hésite pas à pratiquer l’autodérision, et il profite de
la présence de l’actrice française pour se moquer des travers de la société québécoise, accent et manière de s’exprimer,
soumission et idées obtuses.
Sarah Bernhardt représente le mal, la femme aux mœurs décadentes, la Juive qu’il faut à tout prix censurer. Mais elle est
justement le symbole du théâtre et de l’art qui donne à réfléchir et permet les changements en profondeur.
Sur ce texte magnifique, chacun des personnages est parfaitement campé et se révèle très attachant. Le premier rôle
n’est pas vraiment celui de Sarah Bernhardt, très bien interprétée par Anne-Marie Cadieux. C’est plutôt le jeune Michaud,
parfaitement incarné par Simon Beaulé-Bulman, et qui dans sa naïveté doublée d’un très grand enthousiasme se transforme
au fil de la pièce en découvrant la vie. Mais tous les seconds rôles sont presque des premiers. Ainsi, la mère de Talbot jouée
par Annick Bergeron est vraiment excellente, également Talbot interprété par Mikhaïl Ahooja ou encore mieux son petit frère
Léo, admirablement rendu par Lévi Doré; sans parler de Meyer (Luc Bourgeois), excellent, du patron de l’usine (Gérald
Gagnon), du frère Casgrain (Éric Bruneau) et de tous les autres, en vérité.
Le décor du dortoir est très beau. Il aurait pu se transformer davantage pour les scènes d’atelier, d’hôtel ou de théâtre.
Mais la mise en scène est excellente, accompagnée par moments au piano par des airs qui mettent dans l’ambiance des
débuts du cinématographe. Cette belle pièce renferme des ressorts dramaturgiques très nombreux, qui demeurent chez le
spectateur après qu’il ait quitté la salle.
La Divine Illusion, avec sa mise en abime du théâtre dans le théâtre – qui va jusqu’à impliquer avec beaucoup d’humour, le
public même du TNM – offre une réflexion très profonde sur le pouvoir de l’art d’agir sur nous et sur la société.
info-culture.biz, 13 novembre 2015
Illusion ou réalité? Sarah Bernhardt, l’actrice parisienne à la
sulfureuse réputation, la diva adulée et mondialement connue
débarque à Québec pour se produire sur scène. Illusion ou réalité?
Sa seule présence suffit à ébranler, à commencer à fissurer l’édifice
si solide et compact du pouvoir clérical exercé sur cette ville.
«La Divine illusion»:
un hommage drôle et
profond au théâtre
Illusion
ou
réalité?
Sarah
Bernhardt, l’actrice parisienne à
la sulfureuse réputation, la diva
adulée et mondialement connue
débarque à Québec pour se
produire sur scène. Illusion ou
réalité? Sa seule présence suffit
à ébranler et commence à fissurer
l’édifice si solide et compact du
pouvoir clérical exercé sur cette
ville.
Décembre 1905. Dans le dortoir
du séminaire de Québec, deux
jeunes séminaristes, opposés en
tout point, vont se lier d’amitié.
Michaud est riche, fils de ministre,
enthousiaste car passionné par la
littérature et le théâtre. Talbot est
pauvre, ténébreux et bagarreur; il
représente l’espoir de sa famille
de se sortir de la misère. Chacun
a ses raisons d’être là, mais aucun
ne ressent de réelle vocation
religieuse.
Michaud qui respire le théâtre
par tous ses pores, attend
l’arrivée de celle qu’il a déjà eu
l’occasion d’admirer sur une
scène parisienne. Comme il rêve
aussi d’être dramaturge, et il
va s’inspirer de la vie de Talbot
pour commencer à écrire. Talbot
quant à lui n’a que mépris pour
le théâtre, c’est un garçon blessé
qui conserve dans son corps un
énorme secret.
Tandis que Sarah Bernhardt
vient de déballer ses dizaines
de malles renfermant robes de
scène, chaussures, chapeaux,
manteaux de fourrures et autres
effets, Michaud reçoit la mission
de la rencontrer pour lui remettre
une lettre de l’archevêché lui
interdisant de jouer.
Mais il en faut plus à la diva pour
la décourager.
De ce conflit historique et très
médiatisé à l’époque, Michel
Marc Bouchard va déployer toute
une fresque sociale qui passe
non seulement par l’immobilisme
du clergé et ses mœurs parfois
inavouables, mais aussi par les
conditions de travail inacceptables
de l’industrie de la chaussure, et
dans laquelle il fait jouer à l’art et
au théâtre le rôle salvateur.
Le très riche texte de La Divine
Illusion comporte de multiples
entrées et contient des finesses
d’écriture qui le rendent très
souvent drôle, mais tragique
dans l’ensemble. Michel Marc
Bouchard n’hésite pas à pratiquer
l’autodérision, et il profite de la
présence de l’actrice française
pour se moquer des travers de
la société québécoise, accent et
manière de s’exprimer, soumission
et idées obtuses.
Sarah
Bernhardt
représente
le mal, la femme aux mœurs
décadentes, la Juive qu’il faut à
tout prix censurer. Mais elle est
justement le symbole du théâtre
et de l’art qui donne à réfléchir
et permet les changements en
profondeur.
Sur ce texte magnifique, chacun
des personnages est parfaitement
campé et se révèle très attachant.
Le premier rôle n’est pas vraiment
celui de Sarah Bernhardt, très
bien interprété par Anne-Marie
Cadieux. C’est plutôt le jeune
Michaud, parfaitement incarné par
Simon Beaulé-Bulman, et qui dans
sa naïveté doublée d’un très grand
enthousiasme se transforme au fil
de la pièce en découvrant la vie.
Mais tous les seconds rôles sont
presque des premiers. Ainsi, la
mère de Talbot jouée par Annick
Bergeron est vraiment excellente,
également Talbot interprété par
Mikhaïl Ahooja ou encore mieux
son petit frère Léo, admirablement
rendu par Lévi Doré; sans parler de
Meyer (Luc Bourgeois), excellent,
du patron de l’usine (Gérald
Gagnon), du frère Casgrain (Éric
Bruneau) et de tous les autres.
Le décor du dortoir est très beau. Il
aurait pu se transformer davantage
pour les scènes d’atelier, d’hôtel ou
de théâtre. Mais la mise en scène
est excellente, accompagnée par
moments au piano par des airs
qui mettent dans l’ambiance des
débuts du cinématographe. Cette
belle pièce renferme des ressorts
dramaturgiques très nombreux,
qui demeurent chez le spectateur
après qu’il ait quitté la salle.
La Divine Illusion, avec sa mise en
abyme du théâtre dans le théâtre
- qui va jusqu’à impliquer avec
beaucoup d’humour, le public
même du TNM - offre une réflexion
très profonde sur le pouvoir de l’art
d’agir sur nous et sur la société.
quebec.huffingtonpost.ca, 13 novembre 2015
Par Sophie Jama
Anthropologue, Journaliste pour
Info-culture.biz
Le 13 novembre 2015
Par Samuel Larochelle
Actrice encensée, femme libérée, artiste engagée,
Sarah Bernhardt, dite la Divine, est accueillie dans
la ville de Québec, en ce mois de décembre 1905,
par une levée de boucliers: Archevêché en tête, les
bien-pensants de la société refusent de céder les
planches à cette grande sulfureuse qui s’apprête à
jouer une adultérine. Qu’à cela ne tienne, la Madonna de l’époque (dixit le metteur en scène Serge Denoncourt) n’acceptera pas qu’on la tienne en laisse.
Elle profitera de son passage dans la Vieille Capitale
pour sublimer l’envie de créer d’un jeune séminariste,
traiter le peuple d’arriérés et livrer un plaidoyer percutant sur le pouvoir subversif de l’art!
Malgré toute la place accordée à la Bernhardt sur l’affiche et dans les chaumières de l’époque, ce sont les
deux jeunes séminaristes qui se retrouvent au cœur
de l’histoire de Michel Marc Bouchard. La célèbre
comédienne ne manquera d’ailleurs pas de faire remarquer aux spectateurs du TNM qu’elle n’apparait
qu’au troisième acte de la pièce. Une façon habile de
faire tomber le quatrième mur et de souligner le talent
qu’elle avait pour se mettre en scène.
Dans les faits, le fil conducteur du récit est tenu par
Michaud, fils de ministre, auteur de théâtre en devenir, leader non officiel du fan-club de l’actrice et jeune
séminariste. Porté par l’énergie, l’enthousiasme et
la candeur rafraîchissante de l’acteur Simon Beaulé-Bulman (véritable révélation), le jeune homme
s’extasie devant l’arrivée de la « grande pécheresse
». Peu après, il accueille, non sans maladresse, un
nouveau séminariste, Talbot (Mikhaïl Ahooja, juste,
sans être transcendant), jeune homme issu du milieu
ouvrier, dont on ignore comment il a pu se payer des
études aussi chères.
Simon Beaulé-Bulman et Mikhaïl Ahooja (Crédit:
Yves Renaud)
Rapidement fasciné par son confrère, Michaud choisira d’écrire une pièce sur lui et le suivra à l’usine
où travaillent sa mère et son frère (brillants Annick
Bergeron et Lévi Doré), avant d’affronter un croque-
en-jambe du destin : il devra remettre à son actrice
fétiche la lettre de l’Archevêché lui intimant de se
faire oublier.
Évidemment, la Divine n’acceptera pas un tel affront.
Après avoir comparé les citoyens enveloppés de
fourrure à des ours et tourné leur accent en dérision
(l’un des nombreux moments hilarants de la pièce,
gracieuseté d’Anne-Marie Cadieux), elle soufflera
sur les braises créatrices et revendicatrices du jeune
Michaud, organisera une conférence de presse pour
tenir tête à l’Église, tentera de contrer le désistement
des spectateurs par la provocation, visitera l’usine
elle aussi, parée de ses plus beaux atours, et montera finalement sur scène.
Yves Renaud
Michel Marc Bouchard ratisse extrêmement large,
mais sans jamais diluer son propos. Campée au
début du 20e siècle, sa pièce dessine un portrait
coup-de-poing du capitalisme ravageur prêt à faire
travailler les enfants, de l’Église oppressante capable
d’étouffer les scandales et de l’ultime nécessité de
l’art. Difficile de ne pas remettre en question la prétendue évolution de notre humanité, en pensant aux
petites mains qui travaillent partout dans le monde,
aux agressions sexuelles non dénoncées qui continuent de s’accumuler et aux Québécois qui voient
encore les artistes comme des quêteux de subventions, inutiles à la société.
Capable de nous faire passer du rire aux larmes, le
dramaturge possède un talent rare pour confronter
les spectateurs aux incohérences et aux injustices du
monde. Tant le discours que livre Sarah Bernhardt
pour dénoncer le joug de l’Église et l’aplaventrisme
des citoyens, que celui sur la puissance nécessaire
du théâtre, sont des moments d’anthologie. Fins et
enflammés, grandioses et nuancés, écrits aussi bien
qu’ils sont portés par une actrice au sommet de son
art : Anne-Marie Cadieux.
Une pièce qui frôle la perfection.
Nightlife.ca, 13 novembre 2015
Portée par une distribution
grandiose, «La Divine Illusion» frôle la perfection
La Divine Illusion : Le grand
dérangement de l’art
Par Raymond Bertin
En prenant pour prétexte la visite historique de Sarah
Bernhardt à Québec en 1905, marquée par la tentative
de l’Église, alors omnipotente, de l’empêcher de monter
sur scène, l’auteur dresse un réquisitoire percutant contre
l’obscurantisme, l’abus sexuel perpétré par les prêtres et
l’exploitation indigne d’enfants dans des manufactures
de chaussures, nombreuses à l’époque dans la Vieille
Capitale.
L’action repose sur la relation entre deux jeunes
séminaristes issus de milieux opposés. Michaud, fils de
ministre, éduqué, passionné d’art et de théâtre, s’exalte
devant l’arrivée imminente dans la capitale de la célèbre
actrice française. Talbot, enfant d’ouvriers renfrogné, au
caractère explosif, arrive au Grand Séminaire en milieu
d’année scolaire, blessé, après avoir frappé un prêtre.
Intrigué par ce nouveau compagnon, Michaud décide d’en
faire le héros de la pièce qu’il est en train d’écrire et dont il
soumettra des extraits à La Bernhardt.
La présence flamboyante de la scandaleuse artiste servira
de révélateur, cristallisant les tensions de la société
québécoise de l’époque, phagocytée par le clergé. Sarah
Bernhardt débarque dans un pays « arriéré », se sentant
entourée d’ours aux sourires édentés à sa descente du
train, pays d’hommes sans nom balbutiant une langue
molle. Sa rencontre avec l’exception, ce Michaud
enthousiaste, venu lui annoncer sa condamnation par
l’archevêché, stimule son goût de la provocation et de
l’affirmation de l’utilité émancipatrice de l’art.
L’audience qu’accorde la diva au jeune homme,
mémorable, se transforme rapidement en leçon de théâtre
et de vie. Elle l’encourage à terminer sa pièce, promettant
d’incarner à la scène son jeune héros. Il n’a pas 20
ans, elle en a 60 ? Qu’à cela ne tienne : on mettra du
maquillage, on tamisera l’éclairage ! N’a-t-elle pas fait sa
carrière et sa réputation avec les grands rôles masculins
? L’artiste souhaite visiter une usine pour s’imprégner de
la vie de ces ouvriers miséreux, cela donnera lieu à une
scène également grandiose.
Comme c’était le cas avec Les Feluettes et d’autres œuvres
du dramaturge, où mises en abîme et fausses pistes se
multiplient, la pièce embrasse large dans ses intentions.
L’intrigue se complexifie de strates intriquées convergeant
vers une résolution qui, cette fois, trouve un écho sans
équivoque dans notre société québécoise d’aujourd’hui.
Pour cette création, on a convié plusieurs pointures, et
la réussite est au rendez-vous. Bien qu’un peu long, le
spectacle porte. L’ensemble de la représentation, soignée,
économe dans ses effets, bénéficie du concours de
concepteurs aguerris ; les costumes de François Barbeau,
la scénographie de Guillaume Lord et les éclairages de
Martin Labrecque sont particulièrement évocateurs.
Le metteur en scène, Serge Denoncourt, dont la sensibilité
s’accorde à celle de l’auteur, a su tirer le meilleur de ses
acteurs. Simon Beaulé-Bulman, en séminariste investi
d’une mission, d’une drôlerie irrésistible, est la véritable
révélation. Annick Bergeron, en mère ouvrière victime d’un
système qui lui arrache ses enfants, et Éric Bruneau, en
prêtre protecteur qui doit mentir pour éviter le scandale,
sont parfaitement crédibles. Quand à Anne-Marie
Cadieux, avec un rôle payant qu’elle arrive tout de même
à transcender, elle permet de saisir la démesure du mythe
Bernhardt.
Une œuvre à voir, qui partira en tournée à travers la
province en janvier et février.
revuejeu.org, 16 novembre 2015
Pour Michel Marc Bouchard, le théâtre n’a pas pour mandat
de rendre le spectateur confortable. Il doit au contraire le
déstabiliser, l’ébranler, le déranger. Sa nouvelle pièce,
créée ces jours-ci au TNM, ne déroge pas à la règle. Grâce
à une distribution solide, à une mise en scène forte, ses
dialogues pétillants d’humour grinçant séduisent, font rire
au moment même où ses mots dénoncent notre incapacité
collective à évoluer véritablement.
La divine illusion De l’art à
l’épreuve de l’obscurantisme
Par Marie Villeneuve
Sarah Bernhardt qui s’arrête à Québec en 1905 le
temps de se produire sur scène, c’est le prétexte
utilisé par Michel-Marc Bouchard pour faire un retour à
une époque où le pouvoir clérical était presqu’absolu
et pour amener l’art à s’imposer face à cette obscure
domination.
La visite de «la divine» emballe journalistes et citoyens.
La grande dame du théâtre présentera à Québec une
pièce avec sa troupe et en sera bien entendu la tête
d’affiche. Pour Michaud (Simon Beaulé-Bulman),
pensionnaire au Grand séminaire, cette visite constitue
un grand moment où il espère rencontrer son idole,
lui, jeune bourgeois passionné d’écriture et de théâtre.
Pour le clergé, c’est une catastrophe en apparence
facile à maîtriser.
La venue de l’actrice coïncidera avec l’arrivée de
Talbot, séminariste bagarreur et sombre dont la
vie au pensionnat n’est possible que par le travail
acharné en usine de sa mère et de son jeune frère.
Michaud verra ses perspectives sur le monde changer
drastiquement au contact de Talbot, de la misère des
travailleurs d’usine et des lourds secrets bien gardés
à l’intérieur des murs du Séminaire. Le frère Casgrain
(Eric Bruneau) envoie le jeune séminariste rencontrer
la grande actrice pour lui transmettre l’interdiction de
jouer à Québec, mais sera loin d’obtenir le résultat
escompté.
Michel-Marc Bouchard emprunte certains des plus
pernicieux fragments d’histoire du Québec et les mêle
à une fiction à la fois dramatique et comique autour
de la visite réelle de l’actrice en 1905. Mensonges,
abus, protection des prêtres entre eux se faufilent
dans cette histoire où le théâtre, ultimement, sera la
réponse lumineuse au «joug du clergé», comme l’a
affirmé Sarah Bernhardt face à une foule enthousiaste
d’étudiants au terme de son séjour, et au pouvoir
politique qui se tiennent main dans la main.
Malgré ses propos désobligeants face à un peuple
qu’elle a eut peine à comprendre, c’est la vraie Sarah
Bernhardt que Bouchard et le metteur en scène Serge
Denoncourt ont tenté de découvrir. C’est la grande
amoureuse de l’Art et l’insoumise face au pouvoir
prohibitif qui nous parle, à cette époque comme à
la nôtre, de la nécessité de s’insurger et de laisser
place aux mots, au théâtre et à l’imagination. AnneMarie Cadieux réussit fort bien à s’abandonner dans
le personnage, aussi bien les extravagances que
dans les propos sincères de cette femme complexe
et fascinante. Dans une scène particulièrement
touchante, dénuée d’artifices, le jeune Michaud se
laissera guider par Bernhardt qui l’incitera à écrire
l’innommable, à affronter la laideur de la vie avec l’art,
à dénoncer l’horreur.
Simon Beaulé-Bulman en séminariste fougueux,
passionné et théâtral à outrance, brille dans cette
distribution de haut calibre. D’abord très dramatique
et exubérant, hilarant par son contraste avec le milieu
austère où il se trouve, le personnage de Michaud
gagne en profondeur en découvrant la réalité de son
ami Talbot qu’il tente de sauver par tous les moyens.
Talbot est bien rendu par Mikhaïl Ahooja, ténébreux
et troublé. Annick Bergeron en mère inquiète et
travailleuse épuisée tenant le cap, fragile, face à la
rudesse des épreuves de la vie, épate par son jeu
d’une grande justesse.
Voir.ca, 17 novembre 2015
Anne-Marie Cadieux réussit fort bien à s’abandonner
dans le personnage, aussi bien les extravagances que
dans les propos sincères de cette femme complexe et
fascinante.
«La Divine illusion»,
d’après une mise
en scène de Serge
Denoncourt, au TNM
Au triomphe du théâtre!
Après avoir triomphé dans sa
traduction anglaise au Festival Shaw,
en Ontario, puis avoir récolté des
critiques unanimes sur sa qualité,
il faut avouer qu’elle était attendue
La Divine illusion, cette nouvelle
création de Michel Marc Bouchard.
Cette fois présentée au TNM dans sa
langue originale, d’après une mise en
scène de Serge Denoncourt et avec
un trio de comédiens principaux des
plus prometteurs, la pièce comble
non seulement les attentes, mais
impressionne aussi, tout en faisant
découvrir un personnage historique
des plus fascinants.
Mentionnons tout de suite que la
distribution est sans failles, chacun
étant irréprochable dans son rôle,
et que la mise en scène de Serge
Denoncourt, à la fois grandiose et
simple, mais toujours efficace, est
remarquable. Nous y reviendrons,
mais attardons nous d’abord sur cette
pièce, La Divine illusion, ce texte du
grand dramaturge québécois Michel
Marc Bouchard (Les feluettes, Les
muses orphelines, Tom à la ferme),
puisqu’il est fascinant de constater
le nombre important d’éléments à
décortiquer dans ce récit.
L’auteur nous plonge au coeur de
l’année 1905, dans la ville de Québec,
entre la vie aisée des fortunés et
la misère de la classe ouvrière. La
première est représentée par un
patron d’usine et un jeune séminariste
rêveur, fils de ministre qui ne connaît
rien de la pauvreté, et la seconde par
des fabricantes de bottes en cuir et un
autre jeune séminariste, celui-là plus
cynique. Le rêve de ce dernier n’est
pas de devenir curé ou prêtre, mais il
est l’élu, le seul espoir de sa pauvre
famille, qui place toutes ses économies
dans ses études religieuses pour lui
permettre de devenir «prêtre. Pas
médecin, pas avocat: prêtre, la seule
avenue pour sortir de la misère».
Mais on nous place aussi entre un
clergé omniprésent, puissant, qui
contrôle tout, jusqu’aux pensées et
actions de la population, qui met des
livres à l’index et qui n’accepte pas de
perdre la face ou de se faire critiquer
d’aucune façon, et un art libre, un art
complet qui réunit tous les autres et où
tout est possible: le théâtre. C’est que
la grande, la divine Sarah Bernhardt
est de passage dans la capitale pour
y présenter le spectacle Adrienne
Lecouvreur de Scribe et Legouvé,
mais l’archevêque de Québec ne
compte pas laisser une femme monter
sur scène dans sa ville, encore moins
une personne aussi affranchie, avec
autant de cran et de propension à la
révolte; une véritable hérésie.
Parce que Talbot (Mikhaïl Ahooja,
ténébreux et percutant), le nouveau
venu issu d’une famille pauvre,
débarquera au Grand Séminaire
en plein milieu de l’année scolaire,
Michaud (Simon Beaulé-Bulman,
impressionnant) sera intrigué des
raisons qui ont motivé son transfert
d’un séminaire de province à celui-
ci, aussi réputé, mais sera davantage
encore intéressé par son milieu de
provenance et la misère dans laquelle
vit sa famille. Passionné de théâtre
– et de Sarah Bernhardt! -, Michaud
se mettra à écrire quelques lignes, ici
et là, dans son journal, à propos de
son nouveau confrère… jusqu’à ce
qu’on lui offre la chance de rencontrer
la Divine actrice et que ces écritures
n’aient la chance d’être lues par la
bouche même de la Bernhardt!
Déjà qu’à quelques occasions, on avait
en quelque sorte brisé le quatrième
mur en faisant allusion au public, là,
qui se pose des questions et qui veut
savoir – sans toutefois s’y adresser
-, s’ensuivra maintenant une parfaite
mise en abîme. Car Michaud et Sarah
Bernhardt tâcheront de s’infiltrer dans
l’univers des ouvriers d’usine, pour
tenter de comprendre cette réalité qui
leur échappe complètement, afin de
créer une pièce vraie, dans la branche
du théâtre social, et qui serait un
véritable succès; un prochain grand
rôle pour l’actrice. Mais puisque
Bernhardt n’est à Québec que trois
jours – «3 jours? Ce n’est pas assez
pour tout recréer; Dieu en a eu 7!» –
il faut faire vite pour mettre au point
l’intrigue, pour saisir tout à fait le
personnage et son histoire. C’est
ainsi que se dévoilera fragment par
fragment sous nos yeux l’histoire
complexe de Talbot, pendant que
la naïveté et la candeur de Michaud
mourront peu à peu en la découvrant.
Labibleurbaine.com, 18 novembre 2015
Par Alice Côté Dupuis
Par Élie Castiel
Contrairement à ce que le titre
peut suggérer, ce n’est pas une
pièce sur Sarah Bernhardt, mais
sur le Québec du début du siècle
dernier. Un pays dominé par l’Église
catholique et ses rites immuables,
ses interdits, ses pulsions occultes
et surtout par son influence sur le
petit peuple d’ouvriers, fervents
croyants, prenant la religion comme
seul palliatif à l’exploitation des
grands patrons.
Et
devant
cette
atmosphère
tendue, la visite de la Divine Sarah,
l’Européenne, la Juive qui a, le
temps d’un court séjour, remis en
question les valeurs et traditions
d’un milieu enfoncé dans la misère
et la religion. Un milieu qui craint
l’étranger, le différent ; un milieu
antisémite, non pas par conviction,
mais par doctrine.
Et puis deux séminaristes issus
du peuple, Michaud, plus enclin
aux délices du théâtre qu’aux
valeurs spirituelles d’un religion
qu’on commence à questionner à
petit pas, et Talbot, plus introverti.
Leur mission : livrer un message
de l’Archevêque à l’étrangère lui
annonçant qu’elle ne pourra pas
se produire sur scène. Et pour
Michel Marc Bouchard, un travail
de résistance, une pièce politique,
un regard sur un certain Québec
d’antan, un parcours sur la mémoire
nationale. Tout somme, une vision
de l’identité québécoise.
Drame, comédie, essai politique,
hommage à Sarah Bernhardt,
La Divine Illusion demeure l’un des
moments de théâtre
les plus éloquents de la saison… à
voir absolument…
Car dans La Divine Illusion, Sarah
Bernhardt n’est qu’un prétexte, un
catalyseur, celle qui provoque le
scandale et remue la pensée dans un
territoire sclérosé. D’où l’incroyable
monologue senti et vigoureux
de Sarah Bernhard (Anne-Marie
Cadieux) sur le Québec, s’adressant
à la foule du théâtre imaginaire en
même temps que celui du soir de
première au TNM. Mise en abyme
somptueuse, poignante, donnant
la chair de poule, offrant aux plus
sceptiques la possibilité de se
racheter, de reprendre le goût de la
polémique, du discours, du débat.
Moment d’autant plus important
qu’il étale au grand jour son
actualité. Par les temps qui courent,
totalement démunis de raison, La
Divine Illusion est une importante
déclaration d’amour à tous ce qui
osent lever la voix et afficher leur
foi en la justice, au changement et
à la possibilité faussement utopique
d’un meilleur monde.
Après Michel Tremblay et ses
écrits documentaires sur le Québec
profond (et parfois bourgeois),
Michel Marc Bouchard assume son
parcours combatif pour redonner
au pays ses lettres de noblesse et
son identité moderne finalement
retrouvée.
L’écriture est directe, accessible
au plus grand nombre, mais dans
le même temps d’une élégance
compulsive et d’un humour sans
concessions. Entre les drames
intimes qui se jouent et la vie,
des moments de bravoure qui
permettent aux comédiens de
changer de registres. Inutile de
rappeler que dans la peau de
Michaud et Talbot, Simon BeauléBulman et Mikhaïl Ahooja campent
respectivement leurs personnages
avec une grâce et une bravade
exceptionnelles. On soulignera
également le jeu incomparable
d’Annick Bergeron dans le rôle de
Madame Talbot, d’un puissance
d’évocation remarquables.
Et finalement, la Divine Sarah dans
la peau d’Anne-Marie Cadieux,
l’une des comédiennes les plus
exigeantes et de sa génération.
La scène l’habite, la consumme,
l’expose dans ses plus beaux
attirails, elle en devient amoureuse
et, mine de rien, lui permet quelques
improvisations fugaces, totalement
maîtrisées, adulées par le public de
la salle.
Comme c’est son habitude, Serge
Denoncourt multiple les effets de
mise en scène, non pas à coups
d’exagérations, mais plutôt en
faisant collaborer les comédiens
aux changements de scène.
Élément peut-être banal ? Pas
vraiment puisque dans leurs gestes
anodins, dans leurs passages
d’un plan à l’autre, subsiste la
notion de continuité et surtout de
conscientisation de la mémoire.
Drame, comédie, essai politique,
hommage à Sarah Bernhardt,
La Divine Illusion demeure l’un
des moments de théâtre les plus
éloquents de la saison. Lorsque les
noms de Bouchard, de Denoncourt
et de Cadieux partagent la même
tête d’affiche, faut-il vraiment
rappeler qu’il s’agit d’une pièce à
voir absolument ?
revuesequences.org, 17 novembre 2015
LA VISITE DE LA
GRANDE DAME
La divine illusion
Par Andréanne O’Bomsawin
La divine illusion se déroule à Québec, en décembre
1905. Sarah Bernhardt, interprétée par Anne-Marie
Cadieux, la plus célèbre actrice au monde, vient y jouer
Adrienne Lecouvreur de Scribe et Legouvé. L’actrice
débarque donc à la gare du palais et sa venue crée tout
un branle-bas de combat dans la ville. Une histoire sur
le théâtre présentée au théâtre.
La venue de Sarah Bernhardt excite Michaud, fils de
ministre et jeune étudiant en prêtrise au prestigieux
séminaire de Québec, qui se passionne davantage
pour le théâtre que pour ses études. Le jeune Michaud
est interprété par Simon Beaulé-Bulman, un tout nouvel
acteur qui croyez-moi, n’en sera pas à sa dernière
présence sur scène. Son jeu nous a tous ébloui l’instant
d’une soirée.
Mais avec « La Bernhardt » en ville, comme la présente
si bien Madame Talbot, interprétée par Annick Bergeron,
rien ne va. Et en cette journée bien spéciale, le séminaire
accueille un tout nouvel étudiant, Talbot, interprété par
Mikhaïl Ahooja. Mis à la porte de son ancien séminaire
pour des raisons obscures, ce dernier est bien différent
de Michaud. Désabusé, provenant d’un milieu ouvrier
pauvre, il fait ses études en prêtrise dans le but de
donner à une meilleure vie sociale et économique à sa
famille, mais surtout, à son frère Léo, interprété par Lévi
Doré, qui est bien trop jeune pour travailler à l’usine de
chaussure. Talbot fascine d’ailleurs Michaud au point
que ce dernier ait envie d’en apprendre davantage sur
lui et surtout, sur les conditions dans lesquels lui et sa
famille vivent.
Malgré l’excitation de Michaud, la venue de Sarah
Bernhardt est loin de faire l’unanimité dans la ville. À la
demande de l’archevêque, le père Casgrain, interprété
par Éric Bruneau, demande à Michaud et à Talbot de se
rendre dans la loge de la diva pour y interdire de scène
Sarah Bernhardt.
Cette dernière ne s’en laisse toutefois pas imposer
facilement, elle compte bien monter sur scène malgré
les réticences de l’Église. C’est sa fureur de vivre et son
amour pour le théâtre qui entraînent le jeune Michaud
dans son univers et qui, par curiosité, lui permettra,
avec l’aide de tous les autres acteurs, Meyer interprété
par Luc Bourgeois, Thérèse Desnoyers, interprétée
par Louise Cardinal, le patron de l’usine interprété
par Gérald Gagnon, Madeleine interprétée par MariePier Labrecque et Emma Francoeur, interprétée par
Dominique Leduc, de dénouer l’intrigue : le renvoi du
jeune Talbot, les conditions de travail en usine du jeune
Léo, le clergé qui avait main mise sur le peuple dans les
années 1900.
La divine illusion a un fil conducteur plutôt sombre qui
est éclairé grâce à un texte bien équilibré entre l’humour
et la dramatique, ainsi que par le son du piano joué par
Laurier Rajotte. Avec une belle brochette d’acteurs,
certains plus novices, d’autres plus entraînés, le metteur
en scène Serge Denoncourt avait du fil à retordre pour
s’assurer que tous livrent à merveille la marchandise.
Une tâche qui s’avère être parfaitement accomplie, car
les acteurs et actrices étaient si bien dirigés que tout
coulait à flot, et les 2 heures et demi de présentation ne
m’ont jamais paru aussi court.
Personnellement, je recommande cette pièce de théâtre
à quiconque aime ou n’aime pas le théâtre. Le jeu des
personnages, le texte et l’humour qui s’en dégagent
sont gages de succès. La divine illusion, c’est un bel
hommage au théâtre et à l’art, car comme dit Serge
Denoncourt : « Ce théâtre fait ce qu’il a à faire. Il secoue,
il dérange, fait son devoir et prouve qu’il est une oeuvre
d’art et non pas un produit de divertissement ». Pour
plus d’informations ou pour réserver vos billets (ce que
je vous conseille fortement), consultez le site Internet
du TNM.
Merci à mes amis Caroline Rivet, Vincent Côté-Morency
(Vincent C) et surtout, à Serge Denoncourt, pour ce
beau cadeau de fête !
leslunetieres.com, 17novembre 2015
La semaine dernière, j’ai assisté à la première de
La divine illusion, pièce de théâtre de Michel Marc
Bouchard, mise en scène par Serge Denoncourt, et
présentée au TNM du 1o novembre au 5 décembre.
Boucle Magazine
By Audrey-Maude Falardeau
25 novembre 2015
Québec, hiver 1905. La Vieille Capitale s’apprête
à recevoir la visite de la grande actrice française
Sarah Bernhardt. Au même moment, on nous
présente deux jeunes séminaristes, peu enclins à la
vie religieuse au final. L’un, Michaud, fils de riches,
est un amoureux de théâtre et est complètement
exalté par la venue de son idole. L’autre, Talbot,
Photo: Yves Renaud
fils d’ouvrier, est un être dur, fermé et prompt. On vient de le renvoyer de son
séminaire et visiblement il cache un secret, de connivence avec leur supérieur, le Frère Casgrain. Celuici sommera les deux jeunes étudiants à aller porter en mains propres une lettre de l’Archevêque à Sarah
Bernhardt, lui interdisant de se produire sur scène.
Voici, en résumé, la prémisse de cette formidable création de Michel-Marc Bouchard. Basée sur des
faits historiques, elle nous transporte par moments dans le malheureux quotidien ouvrier de l’époque.
Rythmée et fluide, l’admirable mise en scène de Serge Denoncourt permet à la rencontre entre la pièce
et le spectateur de se passer. Vous ne verrez pas passer les deux heures cinquante ( avec entracte) de
la pièce. Anne-Marie Cadieux est magnifique en ce « monstre sacré » qu’était Sarah Bernhardt. Grande,
tout simplement. Les performances d’Annick Bergeron, Lévi Doré et Luc Bourgeois sont également
dignes de mention.
Mon coup de coeur va à Simon Beaulé-Bulman dans le rôle imposant du jeune séminariste Michaud. Ce
jeune acteur est une superbe découverte! Il a très bien saisi la transformation que vivra son personnage
et son interprétation en est candide et lumineuse. Il est une délicieuse bouffée d’air frais! Quel plaisir
d’admirer de nouveaux talents sur scène.
Mais plus que tout, La Divine Illusion est un extraordinaire élan du coeur pour l’art (sous toutes ses
formes) et sa pertinence dans nos existences. Anne-Marie Cadieux est remarquable dans ce plaidoyer
pour le théâtre et son importance. Senti et juste. Dans cette ère de coupures et d’austérité, il faisait bon
entendre ces mots. Ils résonnent encore dans mon coeur.
bouclemagazine.com, 25 novembre 2015
Le charme de « La Divine Illusion »
45enord.ca
Par La rédaction
27 novembre 2015
Sortie au théâtre avec le département d’Études françaises grâce
à la Fondation des CMR
Grâce à la générosité de la Fondation
des CMR, une quinzaine d’élèves
officiers ont eu la chance d’aller voir une
excellente pièce de théâtre au Théâtre
du Nouveau-Monde à Montréal le 18
novembre 2015. Rappelons que «La
Fondation des CMR a pour mission
de recueillir et de distribuer les fonds
nécessaires pour enrichir l’excellence
des Collèges militaires royaux en
matière de recrutement, de formation et d’entraînement.»
45enord.ca, 27 novembre 2015
L’élève-officier Jérémie Fraser a
fait une sortie au théâtre avec une
quinzaine de ses camarades grâce à
la Fondation des Collèges militaires
royaux.
Photo : Yves Renaud
La pièce de théâtre en question est intitulée La divine illusion. Cette dernière a été composée par Michel
Marc Bouchard et magnifiquement mise en scène par Serge Denoncourt.
On ne soupçonne pas l’importance de telles activités pour la formation des futurs leaders des Forces
armées canadiennes. Un officier compétent se doit d’avoir de multiples compétences, parmi lesquelles
on compte la culture générale et la capacité de s’exprimer avec aisance dans les deux langues officielles.
Or, La divine illusion met en scène des éléments culturels importants de l’identité québécoise et oppose
les subtilités linguistiques qui distinguent le français québécois du français de France.
L’activité était très enrichissante pour les participants. La majorité des élèves officiers présents étaient
d’accord pour affirmer que cette pièce de théâtre était la meilleure qu’ils étaient allés voir jusqu’à
maintenant.
Cadieux
Sarah
Par Sébastien Bouthillier
Même s’il nous situe en 1905, lors de la
visite de Sarah Bernhardt à Québec,
les thèmes que Michel Marc Bouchard
aborde ont traversé le siècle. La condition
humaine n’a pas d’âge, le décalage
entre les époques nous renvoie le reflet
d’aujourd’hui de façon plus percutante.
L’archevêque de Québec veut interdire la
représentation de la diva Bernhardt (AnneMarie Cadieux) dans la Vieille capitale.
Michaud (Simon Beaulé-Bulman), un
séminariste épris de théâtre, doit remettre
l’interdit à l’actrice qu’il admire. Mais Talbot
(Mikhaïl Ahooja), le compagnon impromptu
de Michaud, l’accompagnera au théâtre et
jusque dans la basse ville.
«Une gifle à nos certitudes.» Le metteur en
scène Serge Denoncourt annonce en ces
termes la pièce dans le programme, car il
ne s’agit pas d’une simple sortie au théâtre
où, bien calé dans son siège, le spectateur
observerait l’action.
À travers la religion, l’exploitation de
travailleurs et l’abus d’adolescents par
des adultes qui ont la responsabilité de
leur éducation, Bouchard a écrit une pièce
actuelle et qui ébranle nos convictions.
L’intrigue se dénouera autour de l’actrice
française, lors de sa visite à l’usine où
travaillent la mère et le frère cadet de
Talbot, qui souhaitent qu’il devienne prêtre
; un statut qui les extirperait de la misère.
Le sens du sacerdoce, le rôle du théâtre
et la fin du travail, autant de questions
visant l’Église, l’art et le capitalisme sont
soulevées par le texte de Bouchard.
Comme si tout n’était qu’illusion, comme
s’il suffisait d’y croire.
Bien que le public rit quand Sarah Bernhardt
imite l’accent québécois, il a honte quand
il apprend le traitement que lui a réservé la
foule de Québec pour la chasser hors de la
Belle province.
Sarah Bernhardt a prononcé deux
déclarations choquantes durant sa visite :
l’une sur l’ignorance populaire, l’autre sur
l’importance de l’art dans la société. Ses
paroles ont inspiré cette pièce de Michel
Marc Bouchard.
En supplémentaire au Théâtre du Nouveau
Monde jusqu’au 12 décembre. Les sièges
au paradis, il en reste souvent quelquesuns, se vendent au meilleur tarif.
mattv.ca, 27 novembre 2015
Anne-Marie
sublime
en
Bernhardt
Quand la Divine Sarah revient à
Montréal
C’est toute une ovation à laquelle les acteurs de la
pièce La Divine Illusion, créée par Michel Marc Bouchard et mise en scène par Serge Denoncourt, ont
eu droit à la première au TNM, et c’était mérité! Michel Marc Bouchard porte un regard critique sur la
société avec des thèmes qu’il a souvent traités: l’oppression de la religion, l’art, la sexualité. L’auteur se
sert une nouvelle fois du passé pour nous parler du
présent. En effet, cette fiction historique nous ramène
en décembre 1905. La célèbre actrice française Sarah Bernhardt, surnommée la Divine, arrive à Québec
et la ville est en émoi. Bien que le titre de la pièce
pourrait nous amener à penser le contraire, le personnage principal n’est pas Sarah Bernhardt, mais Michaud, un jeune séminariste passionné de théâtre et
de l’actrice. Toutefois, Michaud est chargé par le frère
Casgrain d’aller porter en main propre à la Divine une
lettre de la part de l’archevêque de Québec, qui lui
interdisait ainsi de jouer sur scène. Le frère demande
aussi à Michaud de prendre soin de Talbot, un séminariste d’origine ouvrière nouvellement arrivé. La rencontre du jeune homme avec la célèbre actrice ne se
passe pas comme prévu et Michaud doit écrire une
pièce à la fois moderne et engagée pour son idole
avant qu’elle ne quitte Québec. Il se retrouve donc
précipité dans l’univers du théâtre.
Pour ce spectacle, on a droit à une belle brochette
d’acteurs. Anne-Marie Cadieux est formidable en Sarah Bernhardt, mais c’est Michaud, admirablement interprété par Simon Baulé-Bulman, qui vole la vedette.
Même au côté de Sarah Bernhardt, sa présence reste
forte et va même jusqu’à faire de l’ombre à son partenaire Talbot (Mikhaïl Ahooja). Les seconds rôles sont
également marquants. Annick Bergeron interprète
brillamment Mme Talbot, et Léo (Lévi Doré), son fils
cadet, est tout aussi attachant. Il ne faut pas non plus
oublier Meyer (Luc Bourgeois), excellent, le patron de
l’usine (Gérald Gagnon) et Éric Bruneau, très crédible
en frère Casgrain. Tout au long de la pièce, l’humour
et le tragique se côtoient intelligemment. Les blagues
de Léo, ainsi que la naïveté de Michaud et son admi-
ration exagérée pour Sarah Bernhardt sont des éléments qui déclenchent le rire de l’auditoire. Le parler
châtié de l’actrice et celui de Michaud contrastent de
façon amusante avec le parler populaire. L’humour
grinçant de Sarah Bernhardt sur les Québécois, ce
peuple qu’elle juge « arriéré», et son imitation de l’accent local contribuent aussi à détendre l’atmosphère.
L’ensemble de la pièce reste toutefois tragique. La
mort d’enfants, la pédophilie, la misère sont des
thèmes bien présents sur scène. La musique, jouée
par un pianiste placé en avant de la scène, plonge
le public dans l’ambiance de l’époque. Les costumes
sont magnifiques et renforcent la symbolique des
personnages. L’habillement de Sarah Bernhardt dévoile son extravagance et sa modernité. Le décor est
ingénieux : les lits des séminaristes deviennent les
tables de travail de l’usine, par exemple. L’histoire est
très bien écrite et les personnages sont inspirants.
Le texte comporte plusieurs répliques savoureuses
portant à la réflexion. La Divine nous rappelle que le
plus grand danger de la soumission est lorsqu’elle devient une habitude. Bien que les sujets abordés en
lien avec l’histoire du Québec ne soient pas neufs et
aient été maintes fois revisités (l’oppression du clergé, les patrons d’usines tyranniques, la misère de la
classe ouvrière), l’originalité de la pièce tient au fait
que l’auteur a su lier tous ces thèmes avec le théâtre.
Par l’entremise d’une mise en abyme, Bouchard parvient à nous questionner sur l’importance de l’art, sa
place dans la société et son pouvoir. Le théâtre devient une tribune pour dénoncer les abus et changer
les choses.
artandoperareview.wordpress.com, 16 novembre 2015
By Raphaelle Occhietti
Best of 2015 – La Divine Illusion en
supplémentaires
Par Jonathan Burnham
Dans les autres formes d’arts de la scène, c’est plus rare,
mais par conséquent ça me frappe peut-être encore plus
longtemps (c’est le cas de la 10e symphonie de Chostakovitch
jouée il y a quelques années (je n’ai malheureusement
pas vu celle présentée par l’OSM le mois dernier pour
comparer), le plus récent concert de Radiohead à Montréal,
celui de Daft Punk way back when en 2007, et dont je me
rappelerai probablement sur mon lit de mort. Giselle, par le
Ballet national de Cuba, compagnie mythique invitée par les
Grands Ballets Canadiens en 2011 (et de retour en 2016, je
vous en reparlerai, c’est certain). Mais bon, fini ce long #TBT
entre parenthèses).
Pour en revenir au théâtre (et à 2015), je trouve que nous
sommes particulièrement choyés cette saison à Montréal.
Après On ne badine pas avec l’amour, jouée sur les
planches du Théâtre Denise-Pelletier, et PEEP SHOW, qui
nous a percutés de plein fouet à l’ESPACE GO, j’en suis
déjà à vous parler d’une troisième pièce de ce que j’appelle
la perfection sur planches.
La Divine Illusion fait des ravages depuis un mois au Théâtre
du Nouveau Monde (et avant cela en anglais au célèbre
Shaw Festival, à Niagara-on-the-Lake) et nous sommes en
pleine semaine de supplémentaires! Je commence par les
infos pratiques, pour être certain que vous compreniez bien
qu’il reste 4 représentations à Montréal, dont une samedi
soir avec surtitres anglais pour nos amis anglophones, qui
devraient s’y précipiter aussi (pour réserver vos billets, c’est
ici).
Le tandem Michel Marc Bouchard et Serge Denoncourt, qui
nous a éblouis et touchés avec Christine, la reine-garçon,
nous revient avec une nouvelle fiction historique qui (re)
compose le passé pour mieux nous faire saisir l’imparfait du
présent. Cette phrase, empruntée au site du TNM, résume
parfaitement mon sentiment au sortir de cette pièce, dont
l’action se déroule à Québec en 1905, où les habitants
vivent sous la chape castrante et du clergé et dans la poigne
étouffante (littéralement) de l’industrialisation. Ces deux
grands manipulateurs de masses.
Arrive alors un autre grand influenceur: l’art libérateur, qui
entre en scène sous forme de la plus célèbre comédienne
du monde, Sarah Bernhardt. La ville est en émoi.
Nul n’en est plus excité que Michaud, un séminariste que
le théâtre attire bien plus que la prêtrise. Nul ne s’en fiche
davantage que Talbot, pour qui la prêtrise n’est rien d’autre
que le chemin que sa mère lui a imposé pour sortir sa famille
de la misère et du travail en usine.
Il est impressionnant de faire l’énumération des critiques
du Québec de 1905 qui s’applique toujours au Canada et
au monde en 2015! Prêtres pédophiles (pensez au film
Spotlight, toujours en salle, en nomination aux Golden Globes
2016 et bien d’actualité), travail des enfants et exploitation
d’ouvriers (pensez-y quand vous éteindrez vos téléphones
intelligents faits en Chine et les mettrez dans vos poches
ou sacoches fabriquées au Bangladesh), bataille constante
pour obtenir le soutien de l’état à la culture (on verra à quel
point les Libéraux y changeront quelque chose). Il y a même,
ironiquement, de superbes critiques du monde du théâtre
lui-même, que ce soit Tchekhov ou George Bernard Shaw,
les contemporains de la Divine, ou de petites piques que l’on
peut bien s’imaginer dirigées envers nos Robert Lepage et
Dominic Champagne d’aujourd’hui.
Et pour incarner celle par qui ce théâtre et ce scandale
arrivent : la magnifique Anne-Marie Cadieux. Elle même
sublime, si pas divine également. Le reste de la distribution
est excellent aussi, soit dit en passant.
Enfin, pour ceux qui n’auront pas le temps de voir la pièce
à Montréal d’ici ce weekend, pas de panique, La Divine va
faire ses valises et voyager à travers le Québec cet hiver.
Voici le calendrier de sa tournée québécoise.
P.S. Tant qu’à vous en avoir parlé : Daft Punk, les boys,
c’est le temps d’une prochaine tournée SVP. En attendant,
voici des extraits, jusqu’à 3:30, de mon meilleur moment de
concert à ce jour (je suis un optimiste, y en aura d’autres).
Vive la culture sous toutes ses formes.
fashioniseverywhere.com, décembre 2015
Il y a de ces spectacles dont on ressort avec l’impression
d’avoir frôlé la perfection artistique. Pour ma part, c’est au
théâtre que je ressens le plus souvent cela… 3 ou 4 fois
par année peut-être quand je suis chanceux et que je vois
beaucoup de pièces.
Du rire aux grandes prises de
conscience
Des comédies déjantées et des pièces
dramatiques ayant permis de faire
découvrir des personnages réels de
notre histoire; des grands classiques de
la littérature, mais aussi des créations
de jeunes auteurs; des mises en scène
sobres permettant de s’attarder au texte
et au message autant que des décors
majestueux et des scénographies
flamboyantes: 2015 en a offert pour
tous les goûts et l’équipe théâtrale de
Bible urbaine a réussi à se promener
d’un établissement à l’autre pour tenter
de goûter à toute cette diversité. Voici,
en excluant les reprises, le top 10 des
pièces qui nous ont marqués cette
année.
1. «Variations sur un temps» de David Ives,
mise en scène d’Eric Jean, Théâtre de
Quat’Sous
Malgré l’habile distribution habituée au
registre comique et que la pièce ait déjà été
montée dans le même théâtre il y a près
de vingt ans, jamais les spectateurs ne
pouvaient s’attendre à un spectacle aussi
bien ficelé, déjanté et amusant. Il y a un
travail titanesque derrière ces Variations
sur un temps, d’après une mise en scène
d’Eric Jean, directeur artistique et général
du Théâtre de Quat’Sous. Le magnifique et
ingénieux décor, imaginé par Pierre-Étienne
Locas, représentant des casiers d’école à
usages multiples entourant un espace de jeu
épuré; les costumes colorés, bien agencés
et kitsch à souhait de Cynthia St-Gelais,
bien sûr; mais aussi la livraison de répliques
punchées et avec la bonne intonation de la
part des six comédiens. Lire la critique.
2. «La Divine illusion» de Michel
Marc Bouchard, mise en scène de
Serge Denoncourt, TNM
Michel Marc Bouchard a écrit un
texte digne d’un génie; on y révèle
d’innombrables vérités, et en
filigrane plusieurs critiques, qu’elles
soient à propos de la religion, des
codes du théâtre, du bien-paraître
ou des différences entre les classes
sociales. Il a insufflé dans ce récit
fictif, qui aurait fort bien pu être
véridique,
nombre
d’éléments
historiques réels concernant la
venue à Québec de Sarah Bernhardt,
et la façon très peu civilisée avec
laquelle elle a été reçue, et cela donne
envie de découvrir ce personnage
audacieux, frondeur et vrai. Il a usé
d’ironie, d’humour et d’éléments
présents dans l’actualité – les prêtres
et la pédophilie, on ne passe pas à
côté! –, a jonglé avec le cynisme et la
lucidité, et a de plus créé une grande
mise en abîme, en présentant une
pièce de théâtre à l’intérieur même
d’un spectacle théâtral. Quand on
voit des pièces aussi intelligemment
pensées et écrites, et qu’on découvre
qu’on peut faire autant avec des
éléments de décors qui nous
semblent si simples, mais qui sont
tout simplement ingénieux, on en
reste impressionné. Mais ici, on est
en plus placés devant des acteurs
incarnés, impliqués et saisissants.
Lire la critique.
3. «Macbeth» de William Shakespeare,
mise en scène de Angela Konrad, Usine C
L’arrivée de la metteure en scène allemande
Angela Konrad a créé une réelle commotion
dans le paysage théâtral québécois. Après
trois représentations seulement, tous les
billets étaient vendus pour son plus récent
spectacle Macbeth, présenté à l’Usine C.
C’est une mise en scène brute et trash que
propose Konrad. Par le biais d’un écran
reproduisant certaines actions exécutées
en direct dans l’arrière-scène, Konrad faisait
revivre brillamment les démons du couple
maudit. Dominique Quesnel éblouit dans le
rôle d’une Lady Macbeth aveuglée par sa
soif de pouvoir, puis envahie par les remords
qui lui causent des terreurs nocturnes.
Konrad semble avoir trouvé en Quesnel
une partenaire artistique particulièrement
féconde, avec qui elle partage une même
vision du théâtre et de la création. En
constante métamorphose entre le grotesque
et le sublime, les acteurs brillaient dans tous
les rôles. Lire la critique.
4. «Ennemi public» écrite et mise en scène
par Olivier Choinière, Théâtre d’Aujourd’hui
Dans ce chaos orchestré et réglé au quart de
tour, à la virgule près, et maîtrisé de main de
maître par les comédiens, il est impossible
de tout saisir. Alors qu’on joue avec les
codes du théâtre en les faisant tous parler
en même temps durant une bonne partie
de la pièce, il faut souvent décider quelle
conversation suivre. Le tout est frappant
et confrontant, mais tellement efficace et
représentatif de nous, de nos familles, de
notre société. Les comédiens sont tout à
fait brillants et absolument parfaits chacun
dans leur distribution, et leur sens du rythme
fait partie de la réussite de cette pièce. Mais
ce qui est le plus brillant dans ce spectacle
est sans doute la mise en scène et la
scénographie, avec la scène qui pivote sur
elle-même pour laisser voir parfois la salle
à manger, d’autres fois le salon ou encore
le balcon extérieur et la cour. En tournant
sur lui-même, parfois même pendant qu’une
action continue de se dérouler, le décor
ingénieux permet des changements de
scènes et de lieux sans interruption et avec
une fluidité impressionnante. Lire la critique.
5. «Le tour du monde en 80 jours» de Jules
Verne, mise en scène de Hugo Bélanger,
TNM
Le travail de mise en scène de Hugo
Bélanger est brillant sur plusieurs points.
Comment évoquer les 27 lieux visités par
les personnages principaux en l’espace de
deux heures et avec un minimum d’effets
spéciaux? Comment illustrer la richesse de
chaque culture sur les planches d’une seule
et même scène? Les créateurs ont trouvé
la solution dans le pouvoir de l’imaginaire.
Jeu masqué, marionnettes et danse font
partie intégrante de ce style de théâtre très
physique. Que ce soit à dos d’éléphant, à
bord d’une montgolfière ou dans un train
sur le point de dérailler, les chorégraphies
créatives bernent habilement le spectateur.
C’est que le metteur en scène puise dans
les traditions théâtrales de chaque pays
visité par l’improbable quatuor. Théâtre
d’ombres chinoises, darbuka, bunraku,
masques amérindiens et même Broadway,
tous se succèdent dans un feu roulant de
rebondissements. Hugo Bélanger a su
préserver le charme enfantin du récit de
Jules Verne. Le jeu des comédiens est
ludique sans perdre en rigueur. Lire la
critique.
labibleurbaine.com, 22 décembre 2015
Les 10 pièces de théâtre coups de
cœur de Bible urbaine en 2015 page 1
«La Divine Illusion» :
l’art pour se révolter
Par Antoine Aubert
L’auteur des « Feluettes » s’est inspiré d’une histoire vraie et
rocambolesque : la venue à Québec, en décembre 1905, de Sarah
Bernhardt et de sa troupe. L’arrivée de la plus grande comédienne
au monde, extraordinaire de talent et d’excentricité, surnommée
la «Divine», avait tout pour bouleverser une capitale prise dans
l’étau du conservatisme religieux.
Sur scène, l’événement met dans tous ses états le jeune Michaud
(joué par Simon Beaulé-Bulman), jeune séminariste issu de
la bourgeoise. Ses études pour devenir prêtre se heurtent à sa
passion ardente pour le théâtre. Les quelques jours passés par
l’actrice à Québec changent sa vie, lui qui se retrouve obligé de
choisir entre l’art personnifié par son idole (Anne-Marie Cadieux)
et le dogme incarné par un archevêque de Québec décidé à interdire la pièce de Bernhardt, jugée contraire
aux bonnes mœurs.
Formidable Anne-Marie Cadieux
À cela s’ajoute l’irruption d’un nouvel étudiant (Mikhaïl Ahoodja), venu d’un milieu pauvre où sa mère, son
jeune frère et d’autres enfants sont exploités dans une fabrique de chaussures, Il est également entouré d’un
mystère qui, en s’effritant, révèle peu à peu le visage sombre de la hiérarchie catholique.
En mettant la lumière sur trois pouvoirs – l’art, la religion, le monde du travail –, Michel Marc Bouchard prenait
le risque de vouloir trop en dire et de s’éparpiller. La finesse et l’intelligence de l’écriture, servies par la mise
en scène inspirée de Serge Denoncourt, font au contraire de ce portrait de Québec au début du 19e siècle
une incontestable réussite.
Le propos est d’autant plus fort qu’il nous ramène forcément en 2015. 2015, où l’obscurantisme religieux
continue de faire les manchettes; 2015, où les vêtements des plus grandes marques sont fabriqués par des
enfants au péril de leur vie; 2015 où des artistes réussissent encore à faire souffler un vent de révolte.
Michel Marc Bouchard est l’un d’entre eux, tout comme ses acteurs, à commencer par la brillante Anne-Marie
Cadieux. On ne se lasse pas de sa Sarah Bernhardt capable de faire hurler de rire lorsqu’elle imite l’accent
québécois, mais tout aussi puissante lorsqu’il s’agit de faire réfléchir sur le rôle essentiel de l’art dans la
société.
amecq.ca, 4 décembre 2015
Les louanges entendues au Festival Shaw, en Ontario, où la
pièce a été créée cet été, disaient vrai. La Divine illusion, écrite
par Michel Marc Bouchard et présentée au Théâtre du Nouveau
Monde du 10 novembre au 10 décembre, constitue sans aucun
doute l’un des grands moments culturels de l’année à Montréal.
EN TOURNÉE
Par Audrey-Anne Maltais
CULTURE. L’année 2015 a été formidable du côté de
l’industrie du spectacle à Saguenay, selon Claudine
Bourdages, directrice de la programmation et du marketing chez Diffusion Saguenay. Cette dernière souligne que les amateurs ne seront pas en manque en
2016.
Autres Nouvelles
Mme Bourdages précise que janvier se voudra un
très beau mois pour découvrir des nouveautés, entre
autres avec la pièce La divine illusion, création de
Michel Marc Bouchard, qui se retrouvera au Théâtre
Banque Nationale, le mercredi 20 janvier.
En plus des deux représentations de l’humoriste
Guillaume Wagner, les 28 et 29 janvier, au Théâtre
Banque Nationale, s’ajoute le spectacle de Kevin
Bazinet, le 30, au Théâtre du Palais Municipal, à La
Baie.
«Ce qui est assez incroyable avec Kevin Bazinet,
c’est qu’il a rempli une salle de presque 1 000 personnes. Ça nous ramène au temps de Star Académie quand les artistes sortaient et remplissaient les
salles immédiatement. On avait perdu ça», indique
Mme Bourdages.
Place au théâtre
Comme Mme Bourdages l’avait mentionné lors du
lancement de la programmation 2015-2016, cette année, une place particulière a été réservée au théâtre.
Ainsi, la population aura également la chance d’assister, le samedi 27 février et dimanche 28 février en
supplémentaire, à la pièce Intouchables, mettant en
vedette Antoine Bertrand et Luc Guérin et basée sur
le film du même nom.
Je vois énormément de spectacles dans une année,
mais mon coup de cœur de la saison est définitivement le quatuor vocal QW4RTZ. Ils sont parfaits!
«C’était un film que j’avais adoré et j’ai beaucoup
aimé la pièce. C’est très drôle, c’est vraiment bien fait
et Antoine Bertrand y offre une performance exceptionnelle. Qui plus est, c’est très rare que l’on ajoute
une supplémentaire pour une pièce de théâtre», souligne la directrice.
Coup de cœur
Le choix du coup de cœur de la directrice pour 2016
s’est arrêté sur le quatuor vocal QW4RTZ. Il s’agit
de quatre gars de Montréal qui font du beat box et
qui offrent des chansons a capella, en anglais et en
français.
Ils sont très impressionnants selon Mme Bourdages
et c’est le spectacle à ne pas manquer en 2016. Ils
s’arrêteront d’ailleurs, le vendredi 19 février, à la salle
Pierrette-Gaudreault.
Bien entendu plusieurs noms qui passeront dans la
région ne doivent pas être oubliés, mentionne Mme
Bourdages, dont Yoan (5 mars), Hommage à Joe
Dassin (26 mars), David Thibeault (21 avril), Francis
Cabrel (26 avril), 2 Frères (6 mai), Ladies Night (7 et
8 mai) et Fred Pellerin (25 et 26 mai), pour ne nommer que ceux-là.—
lecourrierdesaguenay.com, 25 décembre 2015
Diffusion Saguenay: Les spectacles à ne
surtout pas manquer en 2016!
Des scènes émouvantes
Anne-Marie Cadieux a pleuré lors du
tournage des scènes finales de Yamaska
Par Yves Leclerc
La comédienne qui joue le rôle de l’avocate Hélène Bouchard avoue qu’il y avait beaucoup d’émotion sur le plateau
de tournage le 11 décembre dernier.
«Mon personnage vit de belles choses cette année et les
On verra Anne-Marie Cadieux au théâtre et au cinéma,
dernières scènes étaient avec Patrick Labbé (Étienne
cette année.
Brabant). J’étais déjà dans un état d’émotion et on a
pleuré. Je pense que les gens vont être contents. C’était très émouvant», a-t-elle raconté, sans révéler quoi
que ce soit concernant la finale de ce téléroman.
La comédienne, qui a été des sept saisons de Yamaska, précise que la fin d’un téléroman ou d’une série est
toujours un deuil.
«C’est ça, la vie d’actrice! Ce sont des deuils perpétuels, mais c’est aussi la naissance de nouvelles aventures», a-t-elle laissé tomber.
Films et théâtre
La comédienne a eu un automne chargé avec la pièce La divine illusion, où elle personnifie Sarah Bernhardt,
les tournages de Yamaska et sa participation à trois longs-métrages.
Anne-Marie Cadieux a tourné dans le film Neuf variations sur le vide, de Stéphane E. Roy, où neuf réalisateurs, dont Jean-Philippe Duval, Léa Pool, Anaïs Barbeau-Lavalette, Rigardo Trogi, Éric Tessier, sont à
l’œuvre.
«C’est un film sur le couple et l’incommunicabilité, et je joue la conjointe de Christian Bégin. Ce fut très amusant à faire», a-t-elle fait remarquer.
On la verra aussi dans le film Endorphine d’André Turpin et dans La chasse aux collets de Steve Kerr (Columbarium), un film qui aborde le phénomène des sites de rencontres pour gens mariés à la Ashley Madison.
Anne-Marie Cadieux commencera l’année 2016 sur la route avec la pièce La divine illusion, qui raconte la
visite de Sarah Bernhardt à Québec en 1905. La pièce de Michel Marc Bouchard, mise en scène par Serge
Denoncourt, sera présentée à Gatineau, Québec, Saguenay et Rimouski entre le 15 janvier et le 5 février.
On pourra aussi la voir dans la pièce Molly Bloom, qui partira sur la route en mars et en avril après avoir été
à l’affiche à l’Espace Go à Montréal et au Centre national des arts à Ottawa en 2014.
Journal de Québec, 27 décembre 2015
Anne-Marie Cadieux a vécu de belles émotions lors du tournage des scènes finales de Yamaska. Le téléroman d’Anne
Boyer et de Michel D’Astous tirera sa révérence ce printemps
après sept saisons sur les ondes de TVA.
Le temps froid ne rime pas avec temps mort
en culture
SORTIES CULTURELLES. Le temps froid cogne à nos portes,
pourquoi ne pas se réchauffer en profitant des nombreuses
offres culturelles dans la région au cours des prochaines semaines.
Sophie Nélisse, dans le film Endorphine, d’André Turpin
Autres Nouvelles
Tant sur la rive ontarienne que québécoise, de nombreuses activités culturelles se déroulent au cours du mois de janvier. On
vous propose un aperçu de ce qu’il ne faut pas manquer.
Au grand écran
Le mois de janvier sera celui de l’arrivée au grand écran du
long-métrage réalisé et scénarisé par le Gatinois André Turpin,
Endorphine. Il prendra l’affiche le 22 janvier prochain. Mettant
en vedette Sophie Nélisse, Mylène Mackay, Lise Roy, Monia
Chokri, Guy Thauvette, Stéphane Crête et Anne-Marie Cadieux,
le film plonge dans l’histoire de Simone de Koninck, 13 ans et témoin du meurtre. Hypnotisé pour la guérir de son choc, on plongera dans son inconscience à différentes époques de sa vie.
Tout en musique
Sur la scène de la quatrième salle du Centre nation des arts
(CNA), l’artiste Florent Vollant présentera son quatrième album
solo, le 30 janvier. La veille, c’est Peter Katz qui sera à la quatrième salle, le 29 janvier. Le finaliste au prix Juno vient présenter le fruit de son dernier album We are the Reckoning. Il fait
partie de la Série Coup de cœur de Royal Wood, au CNA.
Sur les scènes de Gatineau, la découverte sera à l’honneur. Le
21 janvier, DakhaBrakha, tout droit venu de l’Ukraine, présentera un univers où il sera possible de découvrir le folklore de
l’Europe de l’Est, à la Salle Jean-Despréz. Ceux qui ont suivi l’émission La Voix pourront découvrir le premier album de
Rémi Chassé, finaliste en 2014, le 28 janvier prochain, sur cette
même scène.Puis ce même lieu accueillera le 30 janvier le duo
Heymoonshaker composé d’Andrew Bacon et Dave Crowe.
Deux spectacles à ne pas manquer à la Salle Odyssée, Manu
Militari qui viendra présenter son quatrième opus Océan, ce samedi, et une brochette d’artistes qui chantera Fiori dans le spectacle Fioritudes, le 29 janvier.
Dans les musées
L’exposition Vikings a débuté en décembre, mais il reste encore
jusqu’au 17 avril pour découvrir cet univers. Les tout-petits ne
seront pas en reste dès le 29 janvier, avec le début de l’exposition Thomas et ses amis – En voiture!, au Musée des enfants.
Au Musée canadien de la Guerre, l’exposition Grandes guerres.
Grandes femmes. se poursuit jusqu’au 3 avril. Puis, au Musée
des Beaux-Arts du Canada (MBAC), Monet. Un pont vers la modernité continue jusqu’au 15 février.
Sur la scène théâtrale
Dès la fin du mois, le 27 janvier, le Théâtre de l’Île accueillera une production qui permettra de découvrir ou redécouvrir
les classiques de Diane Dufresne, par l’intermédiaire de l’excentrique personnage d’Yvette Lacroix. Personnifié par l’artiste
d’ici et créatrice du spectacle, Marie-Nicole Groulx. Elle présente
une création basée sur la Carte blanche qu’elle avait réalisée en
2011. Bien que le personnage et la trame restent les mêmes, la
nouvelle version est beaucoup plus étoffée.
La Nouvelle-Scène accueillera quant à elle la pièce de théâtre
mise scène par Anne-Marie White #PigeonsAffamés, une création multidisciplinaire interrogeant notre rapport au confort américain, du 26 au 30 janvier prochain. Une nouvelle Carte blanche
accueillera du 21 au 23 janvier, les artistes de L’Artishow ainsi
que Mylène Ménard. En exposition, ce sera Cinthia Plouffe qui
exposera sur place.
Au Théâtre du Casino du Lac-Leamy, Le dîner de cons revient
pour deux soirs de supplémentaires, les 22 et 23 janvier. Le
classique est à voir ou à revoir.
À la Salle Odyssée La Divine Illusion, prendra l’affiche les 15
et 16 janvier. La production du Théâtre du Nouveau Monde
(TNM), met notamment en vedette Anne-Marie Cadieux. L’histoire plonge dans un portrait de la société, en 1905, au moment
où Sarah Bernhardt visite Québec.
…Et plusieurs autres offres culturelles
Tradition du début d’année, Contact Ontarois reprend vie dès
la semaine prochaine au Centre des Arts Shenkman d’Orléans,
alors que les vitrines se dérouleront du 13 au 16 janvier 2016.
Certaines sont ouvertes au public.
À la Salle Odyssée, le mois de janvier rime avec le retour des
populaires Lundis Juste pour rire, le 18 janvier. Puis, parmi les
humoristes à voir ou revoir, notons Réal Béland (20 janvier),
Philippe Laprise (21-22 janvier), P-A Méthot (27 janvier), Philippe Bond (30 janvier)
Vous avez manqué le dernier passage de Martin Levac dans
la région pour présenter Le meilleur de Phil Collins – Dance
into the light? Ce sera l’occasion de revoir ce plongeon dans
la carrière du chanteur et dans ses succès, les 29 et 30 janvier
prochain.
Info07.com, 5 janvier 2016
Info07.com
Par Marie Pier Lécuyer
Le 5 janvier 2016
Anne-Marie Cadieux amènera Sarah Bernhardt à Rimouski
Par Adeline Mantyk
La divine illusion, mise en scène par
Serge Denoncourt, raconte l’histoire de la
venue de la comédienne la plus célèbre au
monde à Québec, en 1905. Cette actrice
française, qui fait scandale pour le Clergé
bouleversera les destinées de plusieurs
Anne-Marie Cadieux a déjà travaillé à plusieurs reprises avec
personnages. « C’est un cadeau dans la
Michel Marc Bouchard, qui a créé « La Divine Illusion».
Photo : Yves Renaud
vie de toute actrice que de pouvoir jouer
la grande et excentrique Sarah Bernhardt.
Elle n’est pas comme moi, mais jouer le rôle d’une actrice d’une autre époque, et qui plus est,
excentrique, est très intéressant », raconte Anne-Marie Cadieux. « Ce rôle me permet aussi de
parler de mon métier. »
« La pièce a reçu un excellent accueil à Montréal, les gens s’identifient aux personnages, l’histoire
se tient, c’est à la fois drôle et triste comme sait si bien l’écrire Michel Marc Bouchard », poursuit
la comédienne, « Les dialogues sont mordants, tout en parlant de sujets profonds et politiques
et en étant en même temps un hommage à l’art. »
Ça ne sera pas la première visite de la comédienne à Rimouski puisqu’elle a fait ses premiers
pas dans la région : « Lorsque je suis sortie de l’école, il y a près de 30 ans, j’ai joué dans une
pìèce intitulée La Veuve et le Varech, au théâtre d’été à Matane. », explique la comédienne qui
partage sa vie entre le théâtre, qu’elle affectionne particulièrement, le cinéma et la télévision. Elle
avait déjà rendu visite à la ville de Rimouski lors de la tournée de la pièce Marie Stuart, du TNM.
Un portrait de la société québécoise de 1905
Michel Marc Bouchard, créateur de la pièce, s’est inspiré d’un fait historique, la visite de l’actrice
Sarah Bernhardt à Québec en 1905 pour créer un portrait de la société québécoise de cette
époque : « Il évoque une société étouffée par le Clergé, parle des abus sexuels de l’Église,
du travail des enfants, au travers de la vie d’un jeune séminariste, joué par l’excellent Simon
Beaulé-Bulman, qui fasciné par l’actrice, va s’ouvrir à l’art et au changement. Sarah Bernhardt
est comme un moteur de changement », explique Mme Cadieux.
l’avantage.qc.ca, 13 janvier 2016
THÉÂTRE. La pièce de théâtre produite par
le Théâtre du Nouveau Monde, La divine
illusion, sera de passage à Rimouski le 23
janvier et mettra en scène la flamboyante
Sarah Bernhardt, campée par Anne-Marie
Cadieux.
Sarah Bernhardt débarque à Saguenay
Pierre O. Nadeau
La divine illusion s’inspire de la visite de l’actrice
française à Québec en 1905
Ni le froid ni les tempêtes de janvier n’arrêtent le
Théâtre du Nouveau Monde (TNM) dans sa mission
de promouvoir le théâtre classique en région. À ce
titre, il promène La divine illusion à travers le Québec,
une pièce qui sera présentée à Saguenay le 20
janvier prochain.
Depuis maintenant près de 20 ans, le TNM met un
point d’honneur à rendre le théâtre classique plus
accessible en le transportant à l’extérieur des grands
centres.
Le 20 janvier, le Théâtre Banque Nationale accueillera cette «grosse production», qui réunit une douzaine de comédiens.
«C’est le même spectacle qui a été présenté 28 fois à Montréal cet automne, avec la seule différence qu’en raison du froid,
il nous était difficile de transporter le piano de fonction, qui a fait place à une bande sonore. On a aussi dû remplacer deux
comédiens, qui étaient appelés sur des plateaux de cinéma.»
Le spectacle créé par le tandem Michel Marc Bouchard et Serge Denoncourt est une fiction historique qui s’inspire de la
visite de la divine Sarah Bernhardt à Québec, en 1905, pour tracer un portrait de la société avec la misère de la classe
ouvrière et l’oppression de l’Église.
Dans le rôle-titre, Anne-Marie Cadieux a fait l’unanimité auprès des critiques.
Les saltimbanques
Au cours des prochaines semaines, la production s’arrêtera dans sept villes. Les 12 comédiens seront accompagnés par 4
techniciens et 1 régisseur. «Nous sommes un peu les saltimbanques du théâtre», lance en riant Lorraine Pintal.
Elle précise qu’en près de 20 ans de tournées son équipe n’a pas annulé une seule représentation en raison du mauvais
temps ou pour toute autre raison. «Une seule fois, à Rimouski, notre autobus est arrivé juste à temps pour le spectacle, un
peu retardé par une tempête.»
Ça coûte cher
La directrice du TNM ne cache pas qu’une telle opération est «très coûteuse». «Sans l’aide gouvernementale et privée, on
ne pourrait ne pas présenter ces productions en régions à des prix accessibles», dit-elle en soulignant le partenariat de la
Caisse de dépôt et placement du Québec et du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Lorraine Pintal ajoute que les Sorties du TNM ont contribué à permettre à des régions de s’équiper de structures solides pour
accueillir des productions majeures et d’enrichir ainsi leur patrimoine culturel local.
«Notre objectif pour les prochaines années est de débarquer dans d’autres régions du Québec, comme l’Abitibi-Témiscamingue
et la Côte-Nord.»
La divine illusion sera aussi présentée ce soir, le 18 janvier, à la salle Albert-Rousseau, à Québec.
Journal de Québec, 17 janvier 2016
Le TNM débarquera à Chicoutimi avec sa plus récente production La divine
À l’automne 2015, les Sorties du TNM à travers le illusion, qui met en vedette Anne-Marie Cadieux sous les traits de Sarah
Québec ont fait découvrir la pièce Moby Dick. Ces Bernhard.
jours-ci, l’organisation montréalaise reprend le
circuit avec La divine illusion, une autre production
d’envergure, qui été vue par près de 25 000 spectateurs, «dont beaucoup de jeunes», est fière de préciser Lorraine Pintal,
la directrice artistique et générale du TNM.
La divine illusion, du scandale au changement
Par Geneviève Bouchard
Présentée l’automne dernier au TNM et mise en
scène par Serge Denoncourt, la fiction historique
La divine illusion nous ramène à cette fameuse
visite qui avait mis le clergé en émoi. Au coeur
Dans son interprétation de Sarah Bernhardt, Anne-Marie Cadieux s’en
du récit, deux séminaristes que tout oppose.
donne à coeur joie et elle monopolise l’attention lorsqu’elle entre en
Michaud (Simon Beaulé-Bulman) est fils de
scène.Elle trouve en Simon Beaulé-Bulman (Michaud), un complice de
ministre, avenant, mû par une passion exaltée
choix. Fournie par le TNM, Yves Renaud.
pour le théâtre et un amour sans borne pour Sarah
Bernhardt. Talbot (Mikhaïl Ahooja) est issu d’un milieu ouvrier - sa mère et son petit frère se saignent à l’usine pour
lui offrir une voie vers le sacerdoce -, renfrogné et terre à terre, couvant une douleur et une colère sourdes.
Les deux improbables alliés se voient confier la mission de livrer à la vedette fraîchement arrivée à Québec une
lettre signée de l’archevêque lui interdisant de monter sur scène. De cette rencontre se déploiera un triptyque
d’intrigues où s’enchevêtrent le rôle de l’art et l’obscurantisme ambiant, le choc des classes sociales, les abus
sexuels au sein du clergé et l’exploitation des enfants.
Les acteurs
Dans son interprétation de la flamboyante actrice, Anne-Marie Cadieux s’en donne à coeur joie et monopolise
l’attention lorsqu’elle entre en scène : une grandiloquence qui frise le ridicule, une condescendance tâtant le
mépris, un goût pour la provocation (dans un discours épique soulignant l’inculture et le manque d’audace des
Québécois, notamment) et un plaidoyer enflammé pour l’art comme vecteur d’évolution dans une société. Elle
trouve un complice de choix en la personne de Simon Beaulé-Bulman, qui ne ménage pas non plus ses effets
en jouant l’ardant admirateur : maniéré parfois à la limite du caricatural, mais éminemment charmant dans cette
volonté de ne pas perdre son innocence ni tomber dans le cynisme.
Cette pièce dense au propos ambitieux (quoique un peu prévisible par moments) met de l’avant une galerie de
personnages forts. Parmi eux, le théâtre lui-même est roi. La pièce évolue dans une sorte de mise en abyme où
l’illusion du titre est parfois brisée. Loin d’ériger le quatrième mur, on reconnaît la présence du public, on le prend
à témoin, on le place sous le projecteur pour mieux souligner l’importance de la rencontre et des idées qui en
émanent.
La divine illusion a pris la route la semaine dernière et doit encore faire escale à Saguenay, Rimouski, Drummondville,
Sherbrooke et Laval d’ici au 5 février.
lesoleil.ca, 19 janvier 2016
(Québec) CRITIQUE / Magistrale pour les uns,
scandaleuse pour les autres, Sarah Bernhardt
a causé tout un émoi lors d’un passage houleux
à Québec au début du siècle dernier. Sous les
traits d’Anne-Marie Cadieux et la plume de Michel
Marc Bouchard, «la divine» a fait son retour dans
la capitale lundi, à la salle Albert-Rousseau, le
temps d’une ode au théâtre souvent drôle, parfois
mordante, poussée par une soif d’audace toujours
bien actuelle.
Échos de scène
Luc Boulanger
Dans le cadre des Sorties du
TNM, La divine illusion sera de
passage à Saguenay demain, le
20 janvier, puis à Rimouski, ce
samedi 23 janvier. La pièce mise
en scène par Serge Denoncourt
raconte la venue au Québec, en
1905, de la flamboyante Sarah
Bernhardt, campée par la tout
aussi flamboyante Anne-Marie
Cadieux.
lapresse.ca, 19 janvier 2016
Divine tournée
La divine illusion, un pur bonheur
Par Roger Blackburn
Du bonheur en mots, de l’émotion dans l’histoire, du plaisir dans le jeu, des pincements au coeur, de l’humour,
de la tristesse, un public qui retient son souffle: tous ces
sentiments étaient au Théâtre Banque Nationale mercredi soir pour la représentation de la pièce La divine
illusion, un hommage à Sarah Bernhardt, une création
du dramaturge originaire d’Alma Michel Marc Bouchard
dans une mise en scène de Serge Denoncourt.
L’histoire, une fiction historique qui raconte la visite à
Québec de la comédienne française Sarah Bernhardt
à l’hiver 1905 alors que la province vit sous le joug de
l’Église catholique et que le théâtre est condamné en
chair par les curés (voir photos).
L’histoire commence dans le dortoir du grand séminaire
alors que deux jeunes pensionnaires se rencontrent. Le
premier, Michaud, joué avec brio par Simon Beaulé-Bulman, un fils de ministre et l’autre, Talbot, interprété avec
émotion par Mikhail Ahooja, deux personnalités différentes. Ces jeunes joueront un rôle important dans la
visite de l’actrice française au Québec, qui ne se gêne
pas pour secouer les colonnes du temple catholique de
l’époque à saveur de scandale.
La comédienne Anne-Marie-Cadieux livre une performance très colorée de l’actrice européenne sur un
ton déconcertant, avec l’accent d’une Française sarcastique et prétentieuse au sens de l’humour décapant. «Vous n’avez pas le trac?» demande-t-elle à une
jeune comédienne. «Vous verrez, ça viendra... avec le
talent», réplique-t-elle avant de monter sur scène pour
jouer une pièce que le clergé a interdite.
L’auteur Michel Marc Bouchard a témoigné de la triste
atmosphère des écoles de formation chrétienne dans
le triste décor d’une chambre de pensionnat où les curés aux mains longues portent en eux les doubles sen-
Véritable révélation, Simon Beaulé-Bulman interprète un séminariste plus... (Photo Le Quotidien, Rocket Lavoie)
timents de victime et d’agresseur sexuel. Le comédien
David Savard, originaire de Dolbeau, joue avec beaucoup d’intensité le rôle du frère Casgrin qui vit dans
l’ombre de la grande noirceur.
Les deux jeunes prêtres portent le poids de l’odieux. Ils
sont confrontés à des choix, garder le silence, dénoncer
ou oublier. Le théâtre sera au coeur de ce scandale et
la comédienne Sarah Bernhardt en sera l’instigatrice.
L’histoire dramatique de Michel Marc Bouchard, la mise
en scène émouvante de Serge Denoncourt, les décors
simples et mordants de Guillaume Lord, supportés
par un éclairage qui nous transporte à travers les ambiances, ont soulevé les 600 spectateurs à la tombée
du rideau.
La divine illusion est un miroir de la société de l’époque,
une histoire qui nous ressemble, une histoire qui est la
nôtre, un essai politique, une comédie dramatique qu’on
doit voir sur scène, absolument.
lapresse.ca/lequotidien, 21 janvier 2016
Véritable révélation, Simon Beaulé-Bulman interprète
un séminariste plus intéressé par le théâtre que par la
prêtrise.
Un plaidoyer pour l’art signé Sarah
Bernhardt et Michel Marc Bouchard
Par Benoit LeBlanc
THÉÂTRE. En décembre 1905, la grande actrice française
Sarah Bernhardt débarque avec son tigre et sa troupe à
Québec, seul endroit où les interdits du clergé auront raison,
momentanément, de sa popularité. Michel Marc Bouchard
ne pouvait qu’être sensible à cet épisode célèbre où la
comédienne a convoqué la presse pour fustiger la société
québécoise encore prisonnière des bien-pensants religieux.
«Je passe cette visite historique à travers une série de
lentilles où un événement pas toujours très connu se
rapproche tranquillement de chacun de nous, confie l’auteur
des grands succès internationaux que sont Les Feluettes,
Les Muses orphelines et Christine, la reine-garçon. L’Histoire
sert de véhicule à un cri de liberté sur l’importance de l’art et
du théâtre.»
Loupe sur le Québec d’antan
L’action débute dans un séminaire où un jeune romantique,
Michaud, est plus attiré par le théâtre que la prêtrise.
Débarque un nouveau, Talbot, accompagné de sa mère et
de son frère cadet, par qui s’exprimera toute la misère vécue
par les ouvriers des usines. Sans oublier les abus subis par
les enfants autant dans ces milieux de travail que dans les
écoles. Le duo dynamique est joué par Mikhaïl Ahooja et
Simon Beaulé-Bulman.
À ce moment, la ville de Québec est en émoi devant l’arrivée
de la «divine» Sarah Bernhardt (magnifique Anne-Marie
Cadieux). Toutefois, l’archevêque de Québec fait un appel
au boycottage. En réaction, l’actrice de 61 ans convoque la
presse et dénonce le joug du clergé. Le soir même, la salle
sera comble pour l’ultime représentation de cette tournée en
sol québécois.
«Nous nous devons de réaffirmer la bataille continuelle
pour l’importance de l’éducation et de la culture dans nos
sociétés.»Michel Marc Bouchard, dramaturge.
La célèbre comédienne Sarah Bernhardt et un jeune séminariste appelé Renaud sont au cœur de cette production.(Photo gracieuseté)
«Pour Michaud, Sarah Bernhardt est sa Madonna, sa
Lady Gaga, de mentionner Michel Marc Bouchard. Par
elle, il découvrira que le théâtre n’est pas que costumes et
divertissement, mais aussi porteur d’idées philosophiques,
politiques et sociales servant à une prise de conscience
autant individuelle que collective.»
L’équipe
Notons qu’en tournée, Éric Bruneau et Luc Bourgeois seront
remplacés respectivement par David Savard et Guillaume
Cyr. Annick Bergeron, Louise Cardinal, Lévi Doré, Gérald
Gagnon, Marie-Pier Labrecque, Dominique Leduc et Laurier
Rajotte complètent la distribution.
«Avec Serge (Denoncourt), qui signe la mise en scène,
notre choix était immédiat pour Anne-Marie Cadieux dans
le rôle-titre, d’ajouter Michel Marc Bouchard. C’est d’autant
un grand plaisir que je retrouve mon ancienne consoeur de
classe. C’est la première fois qu’on travaille ensemble depuis
l’école.»
courrierlaval.com, 30 janvier 2016
Dans La Divine Illusion, le dramaturge québécois a répondu
à la fois à une commande du Shaw Festival Theatre, dans la
vallée du Niagara, et à sa passion pour l’Histoire, où il aime
puiser ses pièces plus grandes que nature.
Sans Sarah Bernard
par Daniel Côté
Avant même l’ouverture du rideau, cependant, on
l’a avisé qu’il n’était pas autorisé à photographier
le spectacle. Rocket a évidemment protesté,
ce qui a mené à un «compromis» aux airs
d’ultimatum: il pourrait faire son travail, mais
devrait quitter la salle après les cinq premières
minutes.
Voici l'une des photographies qui ont été captées par
Rocket Lavoie, le 20 janvier, pendant les cinq minutes où
on l'a autorisé à voir La Divine illusion. Il a dû partir avant
l'apparition de la comédienne Anne-Marie Cadieux, qui
campait le rôle de Sarah Bernard.
Il est important de signaler que cette consigne émanait du TNM et non de Diffusion Saguenay, qui
accueillait la nouvelle création du Jeannois Michel Marc Bouchard. Précisons également que des
clichés appartenant à la compagnie de théâtre ont été offerts au journal. Comme on s’en doute, ils
n’avaient pas été pris à Chicoutimi.
Tout ça pour dire que dans Le Quotidien du lendemain, on voyait plusieurs personnages, mais pas
celui qui donne son titre au spectacle. Incarnée par Anne-Marie Cadieux, la Divine, aussi connue
sous le nom de Sarah Bernard, n’était pas entrée en scène quand le photographe a dû retraiter.
On ne sait toujours pas ce qui a justifié cette consigne absurde. Caprice de comédienne? Mentalité
de «control freak» à laquelle aurait succombé la compagnie? Ce qui est clair, cependant, c’est que
derrière cette restriction se cache un profond mépris envers le journalisme et, plus spécifiquement, le
métier de photographe de presse.
C’est comme si une institution culturelle pouvait s’inscrire en marge de la couverture journalistique,
échapper aux règles du genre, ce qui comprend la liberté pour un quotidien de produire ses propres
images, tout en profitant des retombées médiatiques. Le meilleur de deux mondes, en quelque sorte.
On imagine le tollé si un club de hockey empêchait les photographes de demeurer plus de cinq
minutes au bord de la patinoire, si un chef de parti, un maire, s’arrogeaient un pouvoir équivalent.
La demande du TNM était d’autant plus bête qu’en ces temps de carême, le théâtre, ce mal-aimé, a
besoin de toutes les tribunes qu’on lui offre.
Malgré tout, le journal a joué la pièce en première page et l’article s’est montré élogieux à l’endroit de
La Divine illusion. Mais ça a laissé un drôle d’arrière-goût. Un arrière-goût qui n’a rien de divin.
Le Quotidien, 31 janvier 2016
CHRONIQUE / Le photographe du Quotidien,
Rocket Lavoie, s’est présenté au Théâtre
Banque Nationale de Chicoutimi le 20 janvier,
à la demande du collègue journaliste Roger
Blackburn. Il devait participer à la couverture de
la pièce du Théâtre du Nouveau Monde (TNM),
La Divine illusion, en captant des images au fil
de la soirée.
T h é â t r e
d u
N o u v e a u
M o n d e
Résumé médiatique
LA DIVINE ILLUSION
DU 10 NOVEMBRE AU 5 DÉCEMBRE 2015
SUPPLÉMENTAIRES DU 8 AU 12 DÉCEMBRE 2015
EN TOURNÉE DU 15 JANVIER AU 5 FÉVRIER 2016
UNE PRÉSENTATION
JOURNAUX ET MENSUELS
Édition octobre
 Elle Québec
Entrevue-photo avec Anne-Marie Cadieux
Journaliste :Sophie Pouliot
Édition novembre
 Châtelaine
Mention avec photo
Édition novembre
 Fugues
Entrevue avec Michel Marc Bouchard
Journaliste : Denis-Daniel Boullé
Édition décembre
 Moi et cie
Brève, entrevue avec Éric Bruneau
Journaliste : Clémence Risler
Édition du 6 au 8 novembre
 24 HEURES
Entrevue avec Serge Denoncourt
Journaliste : Louise Bourbonnais
Samedi 7 novembre
 La Presse
Entrevue avec Michel Marc Bouchard, Mikhail Ahooja, Simon Beaulé-Bulman
Journaliste : Luc Boulanger
Samedi 7 et dimanche 8 novembre
 Le Devoir
Entrevue avec Michel Marc Bouchard
Journaliste : Alexandre Cadieux
Samedi 7 novembre
 Journal de Montréal
Entrevue avec Anne-Marie Cadieux
Journaliste : Louise Bourbonnais
Samedi 7 novembre
 Journal de Montréal
Entrevue avec Anne-Marie Cadieux
Journaliste : Louise Bourbonnais
Jeudi 12 novembre
 Montreal Gazette
Entrevue avec Michel Marc Bouchard
Journaliste : Jim Burke
Samedi 14 novembre
 La Presse
Critique de Jean Siag
Dimanche 15 novembre
 Le Journal de Montréal
Critique de Louise Bourbonnais
Lundi 16 novembre
 Le Devoir
Critique de Fabien Deglise
Weekend du 20 novembre
 Métro Montréal
Critique de Jessica Émond-Ferrat
Samedi 21 novembre
 Montreal Gazette
Critique de Jim Burke
Samedi 21 et dimanche 22 novembre
 Le Devoir
Commentaires d’Odile Tremblay
Édition du 21 au 27 novembre
 Échos Vedettes
Critique par Victor-Léon Cardinal
Édition du 27 novembre
 La Semaine
Retour sur le tapis rouge
Édition du 27 novembre
 7 Jours
Commentaires et retour sur le tapis rouge
Samedi 28 et dimanche 29 novembre
 Le Devoir
Chronique de Hélène Roulot-Ganzmann
Édition du 5 décembre
 Âllo-Vedettes
Retour sur le tapis rouge
TÉLÉVISIONS
Jeudi 12 novembre

Télé-Québec – Bazzo.tv
Entrevue avec Michel Marc Bouchard
Animatrice : Marie-France Bazzo
Mardi 10 novembre

MaTV – Catherine et Laurent
Entrevue avec Annick Bergeron et Simon Beaulé-Bulman
Animateur : Gilles Payer
Mercredi 11 novembre

Ici Radio-Canada – Téléjournal Montréal
+ Téléjournal RDI 21h + Téléjournal 22 h
Reportage, entrevue avec Cadieux, Beaulé-Bulman , Ahooja, Bruneau, Bouchard, Denoncourt
Journaliste : Tanya Lapointe
Jeudi 12 novembre

Télé-Québec – Formule Diaz
Mention, commentaires de Kim Thuy (Fabrique culturelle)
Animateur : Sébastien Diaz
Copies de certaines entrevues et critiques télévisées disponibles auprès d’Olivier Chassé 514.878.7898
RADIOS
Lundi 2 novembre
 ICI Radio-Canada Première – Catherine Perrin
Entrevue avec Anne-Marie Cadieux
Animatrice : Catherine Perrin
Dimanche 8 novembre
 ICI Radio-Canada Première – Culture Club
Entrevue avec Michel Marc Bouchard
Animateur : René Homier-Roy
Mardi 10 novembre
 CIBL – Catherine et Laurent
Entrevue avec Annick Bergeron et Simon Beaulé-Bulman
Animateur : Gilles Payer
Jeudi 12 novembre
 CIBL – Catherine et Laurent
Critique de Jordan Dupuis
Vendredi 13 novembre
 ICI Radio-Canada Première – Gravel le matin
Critique d’Isabelle Ménard
Vendredi 13 novembre
 ICI Musique – Mélodie de bonheur
Commentaires de Marie-Christine Trottier
Vendredi 13 novembre
 98,5FM – Puisqu’il faut se lever
Critique d’Émilie Perreault
Vendredi 13 novembre
 ICI Radio-Canada Première – Le 15-18
Critique de Mélanye Boissonault
Vendredi 13 novembre
 98,5FM – Montréal maintenant
Critique de Thérèse Parisien
Samedi 14 novembre
 ICI Radio-Canada Première – Le 15-18
Chronique de Michel Coulombe sur Sarah Bernhardt
Animateur : Joël Le Bigot
Samedi 21 novembre
 Radio VM – Entracte
Entrevue avec Annick Bergeron et Luc Bourgeois
Animatrice : Marie-Anne Poggi
Dimanche 27 septembre
 ICI Radio-Canada Première – Dessine-moi un dimanche
Critique de Catherine Pogonat
Copies de certaines entrevues et critiques radio disponibles auprès d’Olivier Chassé 514.878.7898
INTERNET
 LAFABRIQUECULTURELLE.COM
Entrevue Anne-Marie Cadieux en trois temps
Avec Nicolas Tittley
 VOIR.CA
Entrevue avec Michel Marc Bouchard
Par Catherine Genest
 BIBLEURBAINE.COM
Chronique d’Isabelle Léger
 QUEBEC.HUFFINGTONPOST.CA
Entrevue avec Michel Marc Bouchard
par Samuel Larochelle
 ICIRADIO-CANADA.CA
Reportage de Tanya Lapointe
 INFO-CULTURE.BIZ
Critique de Sophie Jama
 QUEBEC.HUFFINGTONPOST.CA
Critique de Sophie Jama
 NIGHTLIFE.CA
Critique de Samuel Larochelle
 REVUEJEU.ORG
Critiques de Raymond Bertin
 VOIR.CA
Critique de Marie Villeneuve
 BIBLEURBAINE.COM
Critique d’Alice Côté-Dupuis
 REVUESEQUENCES.ORG
Critique d’Élie Castiel
 LESLUNETIERES.COM
Commentaires d’Andréanne O’Bomsawin
 BOUCLEMAGAZINE.COM
Commentaires d’Audrey-Maude Falardeau
 45ENORMD.CA
Commentaires
 MATTV.CA
Commentaires de Sébastien Bouthillier
 ARTANDOPERAREVIEW.WORDPRESS.COM
Commentaires de Raphaelle Occhietti
 FASHIONISEVERYWHERE.COM
Commentaires de Jonathan Burnham
 BIBLEURBAINE.COM
Chronique 10 meilleures pièce de 2015
 AMECQ.CA
Commentaires d’Antoine Aubert
Ser vice de presse
Loui Mauff ette, Attaché de presse
Tél. : (514) 878-7896
Portable : (514) 236- 6154
Courriel : o l i vi e r c @ t n m . q c . c a
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