LA DIVINE ILLUSION de Michel Marc Bouchard mise en scène Serge Denoncourt DU 10 NOVEMBRE AU 5 DÉCEMBRE 2015 + SUPPLÉMENTAIRES DU 8 AU 12 DÉCEMBRE 2015 + EN TOURNÉE DU 15 JANVIER AU 5 FÉVRIER 2016 REVUE DE PRESSE Une présentation en collaboration avec COMMUNIQUÉ E SERG MISE E N SC ÈNE MICH CRÉ ATIO N E E DEN L MAR ONCOU C BO RT UCH ARD BR M E OV DÈS N 0 1 LE Avec ïl Ahooja ulman a B Mikh Beaulé- n n o Simo k Berger c Anni ourgeois Luc B runeau x dieu B Éric Marie Ca l Anne Cardina se Loui oré D gnon cque Lévi re ld Ga Géra Pier Lab c u eMari ique Led in Dom r Rajotte ie Laur n eptio Conc ume Lord u a ea l l i Gu Barb ue çois Fran Labrecq in Mart r Rajotte ie r u a gpré roch L Meas neau-Lon e i l u u J r B lie ay Amé l Trembl e Rach ance t ène Assis ise en sc r e à la m ne Crock n a z u S n uctio Prod re nde t â é u Mo Th uvea o N du LA DIVINE ILLUSION Une présentation BMO Groupe financier En collaboration avec La Presse+ En novembre, le duo de créateurs hors pairs que forment l’auteur Michel Marc Bouchard et le metteur en scène Serge Denoncourt est de retour sur la scène du TNM pour la création francophone de La Divine Illusion. Après l’immense succès de Christine, la reine-garçon, créée en 2012, ils remontent à nouveau le cours de l’histoire. S’inspirant de l’unique séjour à Québec de la mythique tragédienne française Sarah Bernhardt, au début du siècle dernier, Michel Marc Bouchard dresse un portrait de la société québécoise d’alors, étouffée par le clergé et minée par la pauvreté. Cette œuvre d’une grande beauté est portée à la scène par le regard de Serge Denoncourt, qui n’a pas son pareil pour entraîner des acteurs, toutes générations confondues, dans des aventures aussi intenses que passionnantes. Une fabuleuse distribution soulevée par la présence souveraine d’Anne-Marie Cadieux qui incarne la divine Sarah. « (...) un merveilleux combat entre l’art, la religion et l’industrie manufacturière, le tout situé dans la ville de Québec en 1905, mais tout aussi pertinent pour le Canada en 2015. » — J. Kelly Nestruck, The Globe and Mail (juillet 2015) CELLE PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE Alors que toute la ville de Québec se prépare à accueillir la célèbre actrice Sarah Bernhardt, deux jeunes novices du Séminaire sont chargés de lui apporter un message de l’Archevêque lui interdisant de jouer. Pour Michaud, fils de ministre et passionné de littérature, comme pour Talbot, venu du milieu ouvrier, la rencontre avec Sarah Bernhardt va bouleverser les croyances et réveiller les consciences. Flamboyante, sulfureuse, provocante, Sarah Bernhardt a été une des premières stars de son époque. Comédienne à la voix d’or, elle occupait le devant de la scène, défrayait la chronique et déchaînait les passions. Femme libre et libérée, elle fut aussi célèbre pour ses coups d’éclats et ses excentricités que pour la musicalité de sa diction. Durant sa carrière, elle a fait plusieurs tournées aux États-Unis et donné quelques représentations à Montréal, mais elle n’est venue à Québec qu’une seule fois, en décembre 1905. Inutile de dire que sa visite a provoqué l’ire de l’Église catholique… monde entier. Avec son talent de conteur, avec sa maîtrise de la langue, qu’elle soit parlée ou châtiée, Bouchard développe une intrigue subtile et pleine de rebondissements où le théâtre, dans une brillante mise en abyme, révèle son pouvoir et son attrait. Créée en anglais au Shaw Festival Theatre de Niagara-on-the-Lake, en Ontario, en juillet dernier, la pièce a connu un véritable triomphe. Le critique du National Post, Robert Cushman, a qualifié La Divine Illusion de « meilleure pièce écrite par Michel Marc Bouchard et l’une des meilleures pièces canadiennes depuis des années ». UNE ÉQUIPE SCÉNIQUE AGUERRIE Les récentes mises en scène de Serge Denoncourt au TNM, notamment Christine, la reine-garçon, Cyrano de Bergerac et Les Trois Mousquetaires, ont été acclamées par le public et les critiques. Du répertoire à la création, des spectacles de cape et d’épée aux pièces intimistes, de l’opéra au théâtre musical, Serge Denoncourt en génial touche-à-tout excelle partout. populaire au théâtre qu’au cinéma ou à la télévision, Anne-Marie Cadieux a joué dans plusieurs pièces de Michel Marc Bouchard. Aux dires de son auteur, le rôle de Sarah Bernhardt a été écrit pour elle. La Divine Illusion sera sa deuxième collaboration avec Serge Denoncourt. Un metteur en scène qui sait rester fidèle à ses acteurs : Louise Cardinal, Annick Bergeron, Luc Bourgeois ou encore Éric Bruneau et Marie-Pier Labrecque ont déjà travaillé sous sa direction. À cette famille de théâtre se joignent Gérald Gagnon et Dominique Leduc, ainsi que Mikhaïl Ahooja et Simon Beaulé-Bulman qui foulent pour la première fois les planches du TNM. Une distribution qui mêle talents confirmés et jeunes comédiens, sous la houlette d’un maître de la scène, dans une pièce écrite par un de nos plus grands dramaturges : La Divine Illusion sera sans nul doute un des rendez-vous incontournables de l’automne théâtral. Création de la version originale française le 10 novembre 2015 au Théâtre du Nouveau Monde. PETIT PEUPLE ET GRANDE HISTOIRE Dans la pièce de Michel Marc Bouchard, Sarah Bernhardt sert à la fois de référence et de catalyseur. Le contraste est grand entre l’actrice mondaine et le peuple de Québec, pauvre et sans culture, travaillant dans des conditions difficiles et maintenu sous l’emprise d’une religion omniprésente et d’un clergé tout-puissant. Michel Marc Bouchard retrouve ici des thèmes — l’art, l’argent, la religion, la sexualité — qu’il a par ailleurs développés dans des pièces comme Les Feluettes, œuvre jouée et traduite dans le Autour de ce créateur exubérant et prolifique, on retrouve avec plaisir une équipe de fidèles concepteurs, loin d’être étrangers à l’enthousiasme que suscite chaque création de Denoncourt. Expert en la matière, l’immense créateur qu’est François Barbeau signe les costumes. Habile à magnifier l’espace, le scénographe Guillaume Lord se démarque dans la conception de lieux multiples et évocateurs qui seront brillamment découpés et mis en valeur par les éclairages de Martin Labrecque. Figure majeure de nos scènes, actrice aussi 10 NOVEMBRE AU 5 DÉCEMBRE 2015 Mardi 19 h 30 Mercredi au vendredi 20 h Samedi 15 h et 20 h RÉSERVATIONS 514.866.8668 / tnm.qc.ca ATTACHÉ DE PRESSE Loui Mauffette 514.878.7896 [email protected] SOIRÉE MÉDIATIQUE Jeudi 12 novembre à 20 h EN TOURNÉE AU QUÉBEC LES SORTIES DU TNM 15 + 16 JANVIER GATINEAU Maison de la culture 28 JANVIER DRUMMONDVILLE Maison des arts Desjardins 18 JANVIER QUÉBEC Salle Albert-Rousseau 2 FÉVRIER SHERBROOKE Salle Maurice O’Bready 20 JANVIER SAGUENAY Théâtre Banque Nationale 5 FÉVRIER LAVAL Salle André-Mathieu 23 JANVIER RIMOUSKI Salle Desjardins-Telus EN MARGE DES REPRÉSENTATIONS LANCEMENT DE LA PUBLICATION DE LA DIVINE ILLUSION JEUDI LE 12 NOVEMBRE de 16 h 30 h à 18 h au TNM Le mercredi 11 novembre de 19 h à 19 h 40 à l’ARTVSTUDIO, situé au coeur de la Place des Arts, Lorraine Pintal s’entretient avec l’auteur Michel Marc Bouchard. Entrée libre / tnmdemasque.artv.ca © Julie Perreault LE TNM DÉMASQUÉ La grande première de la création francophone de La Divine Illusion est doublée du lancement du texte original de la pièce de Michel Marc Bouchard chez Leméac Éditeur. Moment d’exception d’un croisement entre la littérature et la scène. Le livre sera en vente au TNM pendant toute la durée des représentations. en collaboration avec Une présentation MICH E L M A R C B O U C H A R D CRÉATION TNM.QC.C A + E AU QUÉBEC TOURNÉ E CH À L’AFFI E G R E S SCÈNE ISE EN T R U O C N DENO M — Journal de Montréal Une pièce cinq étoiles à voir absolument. —Le 15-18, Ici Radio-Canada Première Mikhaïl Ahooja, parfait (…) Vous allez vous régaler de cette Divine Illusion ! —Puisqu’il faut se lever, 98,5FM Ce n’est pas une suggestion : vous devez y aller ! —Dessine-moi un dimanche, Ici Radio-Canada Première Grande œuvre ! (…) un pur bonheur pour les oreilles, pour les yeux, pour le cœur, pour la tête (…) Extraordinaire Simon Beaulé-Bulman… une gueule, un charisme fou sur scène (…) Anne-Marie Cadieux… hilarante (…) Éric Bruneau très fort. Courez-y ! *Représentation surtitrée en anglais le samedi 12 décembre à 20 h —La Mélodie de bonne heure, Ici Musique Très puissant (…) dans une mise en scène éclairante de Serge Denoncourt (…) ça frappe fort (…) —Le Devoir Tout est emboîté à la perfection dans cette production (…) portés par des mots forts et assemblés de manière jubilatoire avec toujours en trame de fond cet humour corrosif. Fort. —Gravel le matin, Ici Radio-Canada Première Excellente pièce (…) Superbe distribution (…) Simon Beaulé-Bulman, absolument fabuleux ! (…) Un très, très grand succès (…) À voir ! — Montréal Maintenant, 98,5FM Coup de cœur (…) un bijou (…) jouée divinement par Anne-Marie Cadieux (…) Touchant, drôle, troublant (…) Courez voir ça ! — La Presse (…) excellente « fiction historique » (…) Michel Marc Bouchard réussit avec brio à croiser l’histoire fascinante de la visite de Sarah Bernhardt avec celle du Québec (…) Voilà certainement l’une des pièces les plus intéressantes de la saison. VEN 11 DÉC + SAM 12 DÉC 15 H + 20 H* 3 NOUVELLES : 6 SUPPLÉMENTAIRES ! ::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: QUELQUES ÉCHOS MÉDIATIQUES :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: Voilà certainement l'une des pièces les plus intéressantes de la saison. - Jean Siag, La Presse Coup de cœur (…) Cette pièce de Michel Marc Bouchard est un bijou (…) jouée divinement par Anne-Marie Cadieux (…) Touchant, drôle, troublant(…) Courrez voir ça ! (…) Allez-y ! - Thérèse Parisien, Montréal Maintenant, 98,5FM (…) une réussite sur toute la ligne. (…) Au duo Bouchard-Denoncourt s’ajoute le talent de la grande et magnifique Anne-Marie Cadieux (…) il faut absolument souligner le talent aussi exceptionnel qu’inattendu de Simon Beaulé-Bulman (…) Une pièce cinq étoiles à voir absolument. - Louise Bourbonnais, Journal de Montréal Une excellente pièce (…) Superbe distribution (…) Anne-Marie Cadieux, plus qu’extraordinaire (…) un décor absolument fabuleux ! (…) Un très très grand succès (…) À voir ! - Isabelle Ménard, Gravel le matin, Ici Radio-Canada Première Grande œuvre ! (…) un pur bonheur pour les oreilles, pour les yeux, pour le cœur, pour la tête (…) Extraordinaire Simon Beaulé-Bulman… une gueule, un charisme fou sur scène (…) Anne-Marie Cadieux… hilarante (…) Éric Bruneau très fort. Courez-y ! - Catherine Pogonat, Dessine-moi un dimanche, Ici Radio-Canada Première Mikhaïl Ahooja, parfait (…) Vous allez vous régaler de cette Divine Illusion. - Mélanye Boissonnault, Le 15-18, Ici Radio-Canada Première Portée par une distribution grandiose, «La Divine Illusion» frôle la perfection (…) Simon Beaulé-Bulman (véritable révélation) (…) brillants Annick Bergeron et Lévi Doré (…) une actrice au sommet de son art : AnneMarie Cadieux. (…) - Samuel Larochelle, nightlife.ca Bouchard-Denoncourt offre le meilleur du théâtre québécois. - Stéphane Leclair, Twitter Serge Denoncourt, dont la sensibilité s’accorde à celle de l’auteur, a su tirer le meilleur de ses acteurs (…) Une œuvre à voir - Raymond Bertin, revuejeu.org Très puissant (…) dans une mise en scène éclairante de Serge Denoncourt(…) ça frappe fort - Marie-Christine Trottier, La Mélodie de bonne heure, Ici Musique ★★★★ Drame, comédie, essai politique, hommage à Sarah Bernhardt, La Divine Illusion demeure l’un des moments de théâtre les plus éloquents de la saison. Lorsque les noms de Bouchard, de Denoncourt et de Cadieux partagent la même tête d’affiche, faut-il vraiment rappeler qu’il s’agit d’une pièce à voir absolument ? - Élie Castiel, revuesequences.org Tout est emboîté à la perfection dans cette production (…) portés par des mots forts et assemblés de manière jubilatoire avec toujours en trame de fond cet humour corrosif. (…)avec en prime le bonheur de se retrouver face à une pièce de théâtre réfléchissant sur elle-même et particulièrement sur le pouvoir de cet espace créatif pour éclairer, comprendre et transformer l’environnement social, politique, culturel dans lequel elle s’inscrit. Fort. - Fabien Deglise, Le Devoir Il faut mentionner le travail impeccable de Guillaume Lord au décor, François Barbeau aux costumes, Martin Labrecque aux éclairages et de Laurier Rajotte à la musique. (…) Cette pièce ne serait-elle pas, avant tout, un cri d’amour pour l’art ? Je vais, dans les prochains jours, me faire plaisir et lire La Divine Illusion (éditions Leméac) pour en savourer, à mon rythme, la truculence de certaines répliques et me réjouir, à nouveau, du texte d’un de nos très grands dramaturges. - Marie-Anne Poggi, irresistibles.bibliomontreal.com Ce n'est pas une suggestion, vous devez y aller ! - Émilie Perreault, Puisqu’il faut se lever, 98,5FM 24 Heures, 6-8 novembre 2015 Châtelaine, novembre 2015 Elle Québec, Octobre 2015 Elle Québec, Octobre 2015 Fugues, novembre 2015 Fugues, novembre 2015 La Presse, 7 novembre 2015 La Presse, 7 novembre 2015 La Presse, 7 novembre 2015 Le Devoir, 7-8 Novembre 2015 Le Devoir, 7-8 Novembre 2015 Le Journal de Montréal, 7 novembre 2015 Moi&Cie, 11 décembre 2015 Michel Marc Bouchard / La Divine Illusion Au Carré d’Youville en 1905 Par Catherine Genest Au Carré d’Youville en 1905 Le plus récent texte de l’auteur de Tom à la ferme s’inspire d’un fait réel, du passage hautement médiatisé de Sarah Bernhardt à Québec en 1905. Une pièce brodée autour d’une controverse vieille de 110 ans qui continue de fasciner et, manifestement, d’inspirer les créateurs. « C’est important de savoir que ce n’est pas une pièce sur Sarah Bernhardt. C’est une pièce sur sa visite à Québec en 1905, l’impact qu’elle a eu pendant ces trois jours-là. […] Le personnage principal n’est pas Sarah Bernhardt, mais bien un jeune séminariste du nom de Michaud (Simon BeauléBulman) qui a plus de dévotion pour elle que pour l’Église catholique au grand complet. » Autrement écrit, la mythique comédienne française devient en quelque sorte un prétexte pour parler de la société québécoise au début du 20e siècle. La Divine Illusion résulte d’une grande recherche historique. Les thèmes abordés par Michel Marc Bouchard sont riches : l’industrie de la chaussure (un réel fléau à Québec ces années-là), la puissance de l’Église catholique et Sarah Bernhardt comme symbole ou porte-étendard de l’Art avec une majuscule. C’est aussi le récit d’une amitié, celle qui unit deux futurs prêtres qui complètent leur sacerdoce ensemble. « Michaud appartient vraiment à une classe bourgeoise et il n’a jamais connu la misère alors que Talbot (Mikhaïl Ahooja) arrive avec un fardeau, un lourd passé. » Apprenti dramaturge, le héros choisira son camarade d’études comme sujet pour sa première pièce. Avec lui, Michaud découvrira le sombre sort des enfants forcés à travailler en usine et les abus que certains élèves subissent dans les collèges. Deux réalités auxquelles il n’avait jamais été confronté jusque-là, deux thèmes encore cruellement actuels. « Il y a encore trois millions cinq cent mille enfants qui sont exploités partout à travers la planète et dont nous consommons les produits chaque jour. L’abus des enfants, on en parle encore présentement. » « À quoi sert le théâtre? » Commandé par le Shaw Festival de Niagara-on-the-Lake, The Divine (c’est le titre original anglais) a été présenté en grande première au mois de juillet dernier. Michel Marc Bouchard a toutefois choisi son sujet et joui d’une grande liberté artistique. Sa seule contrainte? Que l’action de sa pièce ait lieu du vivant Bernard Shaw, l’homme qui avait écrit Pygmalion et remporté le Prix Nobel de la littérature qui donne son nom de famille à l’événement théâtral ontarien. Pour ce projet, l’écrivain d’origine jeannoise dit s’être influencé de l’adolescent qu’il était à 16 au 17 ans, de son éveil à l’art. Il a également réfléchi à la valeur de son travail comme créateur. « Les questions qui m’habitaient pendant que j’écrivais étaient : “à quoi sert le théâtre? À quoi servent les arts? Par rapport au théâtre, est-ce que nous parlons uniquement à des convaincus? Est-ce que la droite parle seulement à la droite et la gauche seulement à la gauche? Sommes-nous en train de parler au public en ayant l’impression de défoncer des portes qui sont déjà ouvertes?” La réponse vient de Sarah Bernhardt dans ce qu’elle a dit à l’archevêque de Québec au moment où elle joue au Théâtre de l’Auditorium. À la fin de la représentation d’Adrienne Lecouvreur, elle a répondu à l’évêque sur scène et j’avais le texte retranscrit. » N’empêche : cette allocution bien réelle et anticléricale a été raccourcie, modifiée aussi. La Divine Illusion n’est pas, pour reprendre le mot choisi par Bouchard, un « documentaire ». N’empêche : il garantit que l’actrice Anne-Marie Cadieux conserve le « côté flamboyant, très impulsif, très diva » de celle qu’on avait surnommée la Divine. Une légende dont la mémoire subsiste même en l’absence de longs métrages ou de traces vraiment substantielles de son jeu. « C’est quelqu’un qui a vraiment marqué son époque et pas seulement en théâtre, comme personnalité aussi. Elle est la première à avoir fait un world tour, c’est d’ailleurs un terme qu’on a inventé pour elle. Elle est allée jusqu’en Russie, elle est allée au Mexique, en Amérique latine. Aussi, elle interprétait des rôles d’hommes, dont Hamlet et l’Aiglon. […] Elle s’est énormément impliquée politiquement en France, elle était sculptrice et, quand même, Victor Hugo a écrit pour elle. » Une féministe avant l’heure et une Lady Gaga de son temps? Assurément, conclut Bouchard. Voir.ca, 29 octobre 2015 Michel-Marc Bouchard à propos de Sarah Bernhardt: «C’est quelqu’un qui a vraiment marqué son époque et pas seulement en théâtre, comme personnalité aussi.» Special to Montreal Gazette By Jim Burke Published on: November 12, 2015 La Divine Illusion conjures up saints and sinners in Quebec City Are your ears burning, Quebec? Maybe they needn’t be. After all, these words were spoken more than 100 years ago by that notoriously hyperbolic demi-goddess of the theatre, Sarah Bernhardt. Plus, as playwright Michel Marc Bouchard somewhat mischievously says; “She doesn’t mention ‘Quebec.’ She says ‘your country.’” But the Québécois context is clear. The words were part of a speech Bernhardt delivered after being condemned as a danger to public morals by Quebec City’s pulpit-pounding archbishop during her ill-fated visit there in 1905. That speech was one of the main things that impelled Bouchard to write La Divine Illusion, the other being a Bernhardt speech about the importance of theatre. Set variously in Quebec’s priest-training Grand Seminary, Bernhardt’s dressing room, and a hellish shoe factory, Bouchard’s latest play imagines a meeting between Bernhardt and Michaud, a young seminarian. Though tasked with delivering a denunciatory letter from the archbishop, the theatre-obsessed Michaud swoons in the presence of the Divine Sarah. Meanwhile, real life intrudes in the form of brutal factory conditions and clerical abuse. Uniquely for the francophone Bouchard, his play premiered in English last summer at the Shaw Festival (where it was called simply The Divine). As he explains between rehearsals at TNM, where it’s receiving its French premiere under Serge Denoncourt’s direction, being commissioned by the Shaw Festival influenced both the content and the style of the play. “Four years ago, Jackie Maxwell, the artistic director of the Shaw (with whom Bouchard had worked at Toronto’s Factory Theatre) said she wanted to commission me, and asked me if I had any ideas. Part of the mandate for new plays at the Shaw is that they have to take place during Shaw’s lifetime. So, I told her I had this idea about the visit of Sarah Bernhardt to Quebec City in 1905. Over the last few years, I’d spent my summers at Niagara-on-the-Lake. I saw all the shows there, and so I became a little bit Shavian.” Shaw’s influence is clear in La Divine Illusion, especially in its dialectical altercations about art versus commerce, theatre versus reality, etc. Shaw also seems to have brought out a more playful side to Bouchard. montréalgazette.com, 12 novembre 2015 On the Théâtre du Nouveau Monde stage right now, actress Anne-Marie Cadieux is hurling out words that translate as: “This country is retarded…. History has left you behind… There are no real men in this country.” A dark wit has always been a mark of his writing: Here, he really lets fly with the zinging one-liners. But while La Divine Illusion is in many ways an exercise in the Shavian, its heightened, intoxicating language and its mix of sublime religiosity and sometimes savage sensuality make it recognizably Bouchardian. If that isn’t an actual word yet, its coining in the language can’t be far off. With 25 plays under his belt, the gentle-featured 57-yearold from the village of Saint-Coeur-de-Marie is one of the most vital and formidable playwrights in Canada. (English productions of his work include Down Dangerous Passes Road and The Madonna Painting here in Montreal and Christina the Girl King at the Stratford Festival). And then there are the film adaptations of his work, from the Geniewinning Les feluettes (Lilies) to Tom à la Ferme, directed by and starring Xavier Dolan. As for The Divine, which ended its Shaw run in October, it was hailed by critics as perhaps Bouchard’s best play so far. And yet despite all this success, Bouchard still has his doubts about his chosen profession. “One of the questions that obsesses me,” he says, “is this: In our society, why are we still doing theatre? Are we as theatre artists really important in all the debates? What happens when we talk with an audience that already agrees with us? Is it a case of the bourgeois talking to the bourgeois, of the left-wing talking to the left-wing? I’m not even sure if I’m for theatre or against theatre.” “For sure. This play’s a reconciliation with some of my doubts about theatre, especially when I decided to put in the speech, which is a a real speech from Sarah Bernhardt, about her love for theatre and what it’s for.” Given that other speech in the play about the “backwardness” of Quebec, circa 1905, how does he expect the show to go down in Montreal? “For me, what she’s talking about is more a lack of curiosity,” he says carefully, “which is, I think, universal. Nowadays, the reason is money, whereas in that period it was the church. But religion is still a big influence in our society. Maybe now it’s not necessarily on a local level, but, internationally, it’s a big thing.” Uniquely for the francophone Bouchard, his play premiered in English last summer at the Shaw Festival (where it was called simply The Divine). Uniquely for the francophone Bouchard, his play premiered in English last summer at the Shaw Festival (where it was called simply The Divine). Credit: Marie-France Coallier / Montreal Gazette Marie-France Coallier / Montreal Gazette Speaking of religion, Bouchard, like his character Michaud, also attended a seminary, though it was, he says, “a lot more modern, more open-minded” than the one he portrays. “I didn’t experience this aberration, this dark side,” he says. “The best schools happened to be the seminaries. I spent four of the usual five years there, because the guys who stayed on for the last year were more dedicated to becoming priests.” Still, Bouchard’s religiously inflected upbringing has clearly left its mark, and not just in the divine imagery of his plays. At one point, we get onto talking about the bloody, often surreal violence that sometimes erupts between his characters. “My father worked at a slaughterhouse,” he says. “So, I was raised with the blood and screams of animals.” But he was also raised, he says, with imagery from the Bible, with its talk “about death and the massacre of children and the killing of Christ himself, with all the blood, blood, blood — oh my God! — and the wound there.” He mimes a spear wound in his left side, says “sorry,” then corrects himself to draw a finger across his right side instead. Once a seminarian, always a seminarian. montréalgazette.com, 12 novembre 2015 So, has the process of writing La Divine Illusion helped him find answers? Montréal Gazette, 21 novembre 2015 Le Devoir, 21-22 novembre 2015 Théâtre Sur les planches en décembre Hélène Roulot-Ganzmann - Collaboratrice théâtre 28 novembre 2015 Théâtre du Nouveau Monde En prenant cette scandaleuse visite pour prétexte, Michel Marc Bouchard crée un bouleversant portrait de société : la classe ouvrière naissante est déjà séduite par le capitalisme qui l’écrase, l’Église est à la fois lieu d’oppression et d’espoir et le théâtre commence à apparaître comme le seul territoire où le réel pourrait s’arracher à lui-même. Mais la ville est en émoi : Sarah Bernhardt, incarnée par Anne-Marie Cadieux, arrive à Québec. Nul n’en est plus excité que Michaud, un séminariste que le théâtre attire bien plus que la prêtrise. Nul ne s’en fiche davantage que Talbot, pour qui la prêtrise n’est rien d’autre que le chemin que sa mère lui a imposé pour sortir sa famille de la misère et du travail en usine. La venue de la plus célèbre comédienne du monde bouleversera pourtant ces destinées jusque-là terriblement prévisibles… Ledevoir.com, 28 novembre 2015 Sarah Bernhardt semble bien continuer à fasciner les Québécois. Face au succès de La divine illusion, pièce qui a pour objet la venue au Québec de la plus populaire et scandaleuse comédienne du début du XXe siècle, le Théâtre du Nouveau Monde programme des représentations supplémentaires du 8 au 12 décembre prochains. Allô vedettes, 5 décembre 2015 WEB «La Divine illusion» au TNM du 10 novembre au 5 décembre 2015 Une nouvelle pièce de Michel Marc Bouchard et Serge Denoncourt Il y a plus de cent ans, la comédienne française Sarah Bernhardt était si célèbre qu’elle attroupait les admirateurs partout où elle passait, rien que par sa réputation. Québec n’y faisait pas exception, et sa visite dans la vieille capitale en 1905 fut aussi courue que décriée en raison de la provocation que le théâtre en général constituait pour l’Église et en particulier les pièces jouées par la troupe française. Il faut dire aussi que la divine Sarah aimait attiser les controverses et ne s’en privait pas. Le dramaturge aussi prolifique que talentueux Michel Marc Bouchard (Les Feluettes, Les Muses orphelines) choisit souvent de s’inspirer d’évènements historiques pour mettre à l’avant-plan des conflits sociaux et moraux toujours d’actualité. Encensée lors de la création de Christine, la reine-garçon, sa collaboration avec Serge Denoncourt (Les Trois Mousquetaires, Un Tramway nommé Désir) promet encore une fois d’offrir un spectacle de haut calibre à l’égard duquel tous les espoirs sont permis. Dans le rôle de la légendaire actrice, nulle autre qu’Anne-Marie Cadieux, qui sera entourée entre autres d’Éric Bruneau, Luc Bourgois, Annick Bergeron et Dominique Leduc. La Divine illusion, de Michel Marc Bouchard, mise en scène de Serge Denoncourt, est présentée du 10 novembre au 5 décembre au Théâtre du Nouveau Monde. bibleurbaine.com, 4 novembre 2015 Par Isabelle Léger Par Samuel Larochelle Décembre 1905, la grande actrice Sarah Bernhardt débarque à Québec pour y jouer une pièce d’abord présentée à Montréal, New York et Paris. Contrairement aux grandes métropoles, on ne lui déroule pas le tapis rouge. L’Archevêché lui interdit de fouler les planches, symbole d’une époque où l’Église était toujours oppressante et où l’art semblait le seul territoire capable d’accueillir un peu de vérité. Tragédienne reconnue pour trainer des scandales dans son sillage, Bernhardt n’était rien de moins que la Madonna de son époque, selon le metteur en scène, Serge Denoncourt. « Elle a créé sa propre légende de son vivant. Elle savait quoi faire d’un point de vue marketing et avec ses admirateurs pour cultiver son image. » Néanmoins, la pièce écrite par MichelMarc Bouchard s’attarde davantage à la Sarah en privé, dans sa loge, celle qui vouait un amour véritable pour l’art avec un grand A. Un aspect de sa personnalité dévoilé par sa rencontre avec Michaud, jeune séminariste passionné de littérature et d’écriture. « L’histoire porte en partie sur la perte de l’innocence du jeune homme. Michaud réalise peu à peu ce qu’il y a autour de lui, après qu’on lui ait ouvert les yeux. Il se dit qu’il ne pourra plus écrire de jolies choses ni la réalité, car celle-ci est trop laide. Mais Sarah lui répond qu’il le peut et qu’il a le devoir de le faire. Elle provoque l’éveil d’un jeune artiste et lui rappelle que l’art doit déranger. Sachant qu’il écrit une histoire sur les abus sexuels, elle lui dit qu’il doit aller au bout de son histoire, peu importe ce que ça crée comme réactions, puisque c’est son travail! » Le jeune homme a l’occasion de rencontrer la comédienne, après que la direction de l’Archevêché lui ait demandé de transmettre la lettre intimant à Bernhardt de ne pas monter sur scène. « Il est son plus grand fan et il doit lui dire qu’elle ne pourra pas jouer dans la ville de Québec! Quand elle lit ça, elle commande une conférence de presse sur le champ. Elle s’adresse à l’Église et aux journalistes pour faire un portrait du Québec sans pitié : elle débute son discours en disant “Vous êtes un pays d’arriérés!”. Elle sera un agent provocateur de passions et de conversations. Les étudiants lui ont fait un triomphe. L’Église et les bourgeois l’ont honnie. » Trois ans après avoir présenté Christine, la Reine-Garçon, puissante œuvre à propos des déchirements politiques et personnels de la reine de Suède, le tandem Denoncourt-Bouchard renoue avec la fiction historique. « On prend quelque chose qui est arrivé pour vrai, comme la visite de Sarah Bernhardt à Québec, et on se questionne sur ce qui a bien pu se passer en l’inventant. C’est un plaisir coupable. » Une joie qui leur offre une portée bien plus grande que le réalisme moderne. « Quand tu fais une production d’époque, les spectateurs ne te voient pas venir. Si on faisait se rencontrer deux membres des carrés rouges et un ministre libéral, ils n’auraient aucun recul critique, puisqu’ils savent de quoi ça parle. Mais dès qu’on se déguise en quelque chose, un ado en soutane, une madame en travailleuse d’usine du début du siècle ou en Sarah Bernhardt, les gens écoutent autrement et réalisent que ça s’adresse à ce qu’ils vivent eux, en 2015, au Québec. » La Divine Illusion questionne le public sur les affres du milieu industriel, le poids de l’Église et l’utilité de l’art. « Il faut se demander où en sont les Québécois dans leur rapport avec les artistes et leur passé religieux. En sommes-nous vraiment sortis? Ce que j’aime avec Michel-Marc, c’est qu’il se sert de vieilles affaires pour nous les renvoyer en pleine face, afin qu’on les observe avec un regard de 2015. Que l’histoire se passe au Lac-Saint-Jean, en Suède ou à Québec, il nous fait faire une prise de conscience à tous. » Depuis 1998, les deux créateurs ont collaboré sept fois (Le Chemin des passes dangereuses, La Fabuleuse histoire d’un royaume, Les Feluettes, Lilies, Le Peintre des Madones, Christine la Reine-Garçon, La Divine Illusion, sans compter l’adaptation opératique des Feluettes prévue pour mai 2016 à l’Opéra de Montréal). Une collaboration que le metteur en scène décrit comme un couple presque parfait. « On n’a jamais voulu créer un mariage professionnel comme Tremblay et Brassard, mais je monterais tous ses textes si je pouvais. MichelMarc a un grand talent pour raconter des histoires très bien fignolées. Et je pense qu’on est complémentaire. Quand arrive le temps de faire la distribution ou de mettre en scène, je ne fais pas toujours ce qu’il avait en tête. Ça donne des discussions très intéressantes sur la théâtralité. » D’abord présentée en anglais au festival Shaw de Niagara-on-the-Lake, en juillet — le critique du National Post, Robert Cushman, a qualifié La Divine Illusion de « meilleure pièce écrite par Michel Marc Bouchard et l’une des meilleures pièces canadiennes depuis des années » — la pièce prendra l’affiche du TNM du 10 novembre au 5 décembre 2015. quebec.huffingtonpost.ca, 8 novembre 2015 «La Divine Illusion» au TNM: rencontre d’une grande actrice et d’un petit peuple (ENTREVUE) Le reportage de Tanya Lapointe le beurre» », ajoute Mikhaïl Ahooja. La pièce « La divine illusion », écrite par Michel Marc Bouchard et mise en scène par Serge Denoncourt La pièce « La divine illusion » Photo : Radio-Canada Trois ans après le succès de la pièce Christine, la reine-garçon au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal, l’auteur Michel Marc Bouchard et le metteur en scène Serge Denoncourt unissent de nouveau leur talent pour La divine illusion. Sarah Bernhardt porte quant à elle un regard critique sur la société. Un rôle écrit sur mesure pour Anne-Marie Cadieux. « Il y a chez Michel Marc ce sens du dialogue, où le rire et le drame se côtoient très intimement. » Un autre grand coup du tandem Michel Marc Bouchard-Serge Denoncourt D’abord présentée en anglais au Festival Shaw en Ontario, la version française se déploie Dans sa version anglaise, cette œuvre maintenant autrement dans la mise en scène de lumineuse qui porte en elle un sujet grave a été Serge Denoncourt. acclamée par la critique cet été au Festival Shaw « Au Shaw, c’était la pièce d’un Québécois sur le en Ontario. Québec d’une certaine époque. Ici, c’est nous, Inspirée de la visite réelle de Sarah Bernhardt à on se reconnaît. Il y a même des répliques qu’il Québec en 1905, la pièce raconte le destin croisé n’y avait pas en anglais, là où elle rit de l’accent de deux séminaristes qui doivent annoncer à la québécois. » plus célèbre actrice de son temps que le clergé La pièce aborde aussi des thèmes plus graves lui interdit de monter sur scène. qui sont restés d’actualité, comme l’exploitation « Je cherchais dans notre histoire à nous un grand d’enfants dans les usines et l’oppression des moment de théâtre. Lorsque Sarah Bernhardt est peuples. venue à Québec en 1905 et que, finalement, elle s’est opposée à l’interdit du cardinal Bégin, elle « J’espère que les gens qui viennent s’asseoir a amené le théâtre dans la société », explique ici vont se faire raconter une histoire qui va les brasser, dit le comédien Éric Bruneau. En fait, si Michel Marc Bouchard. le public sort et qu’il se pose des questions sur la Le succès de La divine illusion repose sur société, c’est que l’objectif est atteint. » l’immense talent de deux jeunes comédiens : Mikhaïl Ahooja incarne la pauvreté et la Avec le décor de Guillaume Lord, les costumes rébellion, et Simon Beaulé-Bulman, la richesse de François Barbeau et la musique en direct de et l’idéalisme. Ensemble, ils dressent un portrait Laurier Rajotte, on peut réellement parler d’une divine illusion. d’un début de siècle qui fait écho au nôtre. « Ce qui est plaisant dans une pièce d’époque, c’est que l’on peut dire des choses sur notre [propre] époque sans que le public se sente attaqué », explique Simon Beaulé-Bulman. « Il y a une poésie à cette langue-là qui, comme acteur, est super intéressante à travailler parce qu’il n’y a aucune phrase du genre : «Passe-moi Iciradiocanada.ca, 11 novembre 2015 Un texte de Tanya LapointeTwitterCourriel « La Divine illusion », un hommage au théâtre plein de drôlerie, de gravité et de profondeur Par Sophie Jama Décembre 1905. Dans le dortoir du séminaire de Québec, deux jeunes séminaristes, opposés en tout point, vont se lier d’amitié. Michaud est riche, fils de ministre, enthousiaste car passionné par la littérature et le théâtre. Talbot est pauvre, ténébreux et bagarreur; il représente l’espoir de sa famille de se sortir de la misère. Chacun a ses raisons d’être là, mais aucun ne ressent de réelle vocation religieuse. Michaud qui respire le théâtre par tous ses pores, attends l’arrivée de celle qu’il a déjà eu l’occasion d’admirer sur une scène parisienne. Comme il rêve aussi d’être dramaturge, et il va s’inspirer de la vie de Talbot pour commencer à écrire. Talbot quant à lui n’a que mépris pour le théâtre, c’est un garçon blessé qui conserve dans son corps un énorme secret. Tandis que Sarah Bernhardt vient de déballer ses dizaines de malles renfermant robes de scène, chaussures, chapeaux, manteaux de fourrures et autres effets, Michaud reçoit la mission de la rencontrer pour lui remettre une lettre de l’archevêché lui interdisant de jouer. Mais il en faut plus à la diva pour la décourager. De ce conflit historique et très médiatisé à l’époque, Michel Marc Bouchard va déployer toute une fresque sociale qui passe non seulement par l’immobilisme du clergé et ses mœurs parfois inavouables, mais aussi par les conditions de travail inacceptables de l’industrie de la chaussure, et dans laquelle il fait jouer à l’art et au théâtre le rôle salvateur. Le très riche texte de La Divine Illusion comporte de multiples entrées et contient des finesses d’écriture qui le rendent très souvent drôle, mais tragique dans l’ensemble. Michel Marc Bouchard n’hésite pas à pratiquer l’autodérision, et il profite de la présence de l’actrice française pour se moquer des travers de la société québécoise, accent et manière de s’exprimer, soumission et idées obtuses. Sarah Bernhardt représente le mal, la femme aux mœurs décadentes, la Juive qu’il faut à tout prix censurer. Mais elle est justement le symbole du théâtre et de l’art qui donne à réfléchir et permet les changements en profondeur. Sur ce texte magnifique, chacun des personnages est parfaitement campé et se révèle très attachant. Le premier rôle n’est pas vraiment celui de Sarah Bernhardt, très bien interprétée par Anne-Marie Cadieux. C’est plutôt le jeune Michaud, parfaitement incarné par Simon Beaulé-Bulman, et qui dans sa naïveté doublée d’un très grand enthousiasme se transforme au fil de la pièce en découvrant la vie. Mais tous les seconds rôles sont presque des premiers. Ainsi, la mère de Talbot jouée par Annick Bergeron est vraiment excellente, également Talbot interprété par Mikhaïl Ahooja ou encore mieux son petit frère Léo, admirablement rendu par Lévi Doré; sans parler de Meyer (Luc Bourgeois), excellent, du patron de l’usine (Gérald Gagnon), du frère Casgrain (Éric Bruneau) et de tous les autres, en vérité. Le décor du dortoir est très beau. Il aurait pu se transformer davantage pour les scènes d’atelier, d’hôtel ou de théâtre. Mais la mise en scène est excellente, accompagnée par moments au piano par des airs qui mettent dans l’ambiance des débuts du cinématographe. Cette belle pièce renferme des ressorts dramaturgiques très nombreux, qui demeurent chez le spectateur après qu’il ait quitté la salle. La Divine Illusion, avec sa mise en abime du théâtre dans le théâtre – qui va jusqu’à impliquer avec beaucoup d’humour, le public même du TNM – offre une réflexion très profonde sur le pouvoir de l’art d’agir sur nous et sur la société. info-culture.biz, 13 novembre 2015 Illusion ou réalité? Sarah Bernhardt, l’actrice parisienne à la sulfureuse réputation, la diva adulée et mondialement connue débarque à Québec pour se produire sur scène. Illusion ou réalité? Sa seule présence suffit à ébranler, à commencer à fissurer l’édifice si solide et compact du pouvoir clérical exercé sur cette ville. «La Divine illusion»: un hommage drôle et profond au théâtre Illusion ou réalité? Sarah Bernhardt, l’actrice parisienne à la sulfureuse réputation, la diva adulée et mondialement connue débarque à Québec pour se produire sur scène. Illusion ou réalité? Sa seule présence suffit à ébranler et commence à fissurer l’édifice si solide et compact du pouvoir clérical exercé sur cette ville. Décembre 1905. Dans le dortoir du séminaire de Québec, deux jeunes séminaristes, opposés en tout point, vont se lier d’amitié. Michaud est riche, fils de ministre, enthousiaste car passionné par la littérature et le théâtre. Talbot est pauvre, ténébreux et bagarreur; il représente l’espoir de sa famille de se sortir de la misère. Chacun a ses raisons d’être là, mais aucun ne ressent de réelle vocation religieuse. Michaud qui respire le théâtre par tous ses pores, attend l’arrivée de celle qu’il a déjà eu l’occasion d’admirer sur une scène parisienne. Comme il rêve aussi d’être dramaturge, et il va s’inspirer de la vie de Talbot pour commencer à écrire. Talbot quant à lui n’a que mépris pour le théâtre, c’est un garçon blessé qui conserve dans son corps un énorme secret. Tandis que Sarah Bernhardt vient de déballer ses dizaines de malles renfermant robes de scène, chaussures, chapeaux, manteaux de fourrures et autres effets, Michaud reçoit la mission de la rencontrer pour lui remettre une lettre de l’archevêché lui interdisant de jouer. Mais il en faut plus à la diva pour la décourager. De ce conflit historique et très médiatisé à l’époque, Michel Marc Bouchard va déployer toute une fresque sociale qui passe non seulement par l’immobilisme du clergé et ses mœurs parfois inavouables, mais aussi par les conditions de travail inacceptables de l’industrie de la chaussure, et dans laquelle il fait jouer à l’art et au théâtre le rôle salvateur. Le très riche texte de La Divine Illusion comporte de multiples entrées et contient des finesses d’écriture qui le rendent très souvent drôle, mais tragique dans l’ensemble. Michel Marc Bouchard n’hésite pas à pratiquer l’autodérision, et il profite de la présence de l’actrice française pour se moquer des travers de la société québécoise, accent et manière de s’exprimer, soumission et idées obtuses. Sarah Bernhardt représente le mal, la femme aux mœurs décadentes, la Juive qu’il faut à tout prix censurer. Mais elle est justement le symbole du théâtre et de l’art qui donne à réfléchir et permet les changements en profondeur. Sur ce texte magnifique, chacun des personnages est parfaitement campé et se révèle très attachant. Le premier rôle n’est pas vraiment celui de Sarah Bernhardt, très bien interprété par Anne-Marie Cadieux. C’est plutôt le jeune Michaud, parfaitement incarné par Simon Beaulé-Bulman, et qui dans sa naïveté doublée d’un très grand enthousiasme se transforme au fil de la pièce en découvrant la vie. Mais tous les seconds rôles sont presque des premiers. Ainsi, la mère de Talbot jouée par Annick Bergeron est vraiment excellente, également Talbot interprété par Mikhaïl Ahooja ou encore mieux son petit frère Léo, admirablement rendu par Lévi Doré; sans parler de Meyer (Luc Bourgeois), excellent, du patron de l’usine (Gérald Gagnon), du frère Casgrain (Éric Bruneau) et de tous les autres. Le décor du dortoir est très beau. Il aurait pu se transformer davantage pour les scènes d’atelier, d’hôtel ou de théâtre. Mais la mise en scène est excellente, accompagnée par moments au piano par des airs qui mettent dans l’ambiance des débuts du cinématographe. Cette belle pièce renferme des ressorts dramaturgiques très nombreux, qui demeurent chez le spectateur après qu’il ait quitté la salle. La Divine Illusion, avec sa mise en abyme du théâtre dans le théâtre - qui va jusqu’à impliquer avec beaucoup d’humour, le public même du TNM - offre une réflexion très profonde sur le pouvoir de l’art d’agir sur nous et sur la société. quebec.huffingtonpost.ca, 13 novembre 2015 Par Sophie Jama Anthropologue, Journaliste pour Info-culture.biz Le 13 novembre 2015 Par Samuel Larochelle Actrice encensée, femme libérée, artiste engagée, Sarah Bernhardt, dite la Divine, est accueillie dans la ville de Québec, en ce mois de décembre 1905, par une levée de boucliers: Archevêché en tête, les bien-pensants de la société refusent de céder les planches à cette grande sulfureuse qui s’apprête à jouer une adultérine. Qu’à cela ne tienne, la Madonna de l’époque (dixit le metteur en scène Serge Denoncourt) n’acceptera pas qu’on la tienne en laisse. Elle profitera de son passage dans la Vieille Capitale pour sublimer l’envie de créer d’un jeune séminariste, traiter le peuple d’arriérés et livrer un plaidoyer percutant sur le pouvoir subversif de l’art! Malgré toute la place accordée à la Bernhardt sur l’affiche et dans les chaumières de l’époque, ce sont les deux jeunes séminaristes qui se retrouvent au cœur de l’histoire de Michel Marc Bouchard. La célèbre comédienne ne manquera d’ailleurs pas de faire remarquer aux spectateurs du TNM qu’elle n’apparait qu’au troisième acte de la pièce. Une façon habile de faire tomber le quatrième mur et de souligner le talent qu’elle avait pour se mettre en scène. Dans les faits, le fil conducteur du récit est tenu par Michaud, fils de ministre, auteur de théâtre en devenir, leader non officiel du fan-club de l’actrice et jeune séminariste. Porté par l’énergie, l’enthousiasme et la candeur rafraîchissante de l’acteur Simon Beaulé-Bulman (véritable révélation), le jeune homme s’extasie devant l’arrivée de la « grande pécheresse ». Peu après, il accueille, non sans maladresse, un nouveau séminariste, Talbot (Mikhaïl Ahooja, juste, sans être transcendant), jeune homme issu du milieu ouvrier, dont on ignore comment il a pu se payer des études aussi chères. Simon Beaulé-Bulman et Mikhaïl Ahooja (Crédit: Yves Renaud) Rapidement fasciné par son confrère, Michaud choisira d’écrire une pièce sur lui et le suivra à l’usine où travaillent sa mère et son frère (brillants Annick Bergeron et Lévi Doré), avant d’affronter un croque- en-jambe du destin : il devra remettre à son actrice fétiche la lettre de l’Archevêché lui intimant de se faire oublier. Évidemment, la Divine n’acceptera pas un tel affront. Après avoir comparé les citoyens enveloppés de fourrure à des ours et tourné leur accent en dérision (l’un des nombreux moments hilarants de la pièce, gracieuseté d’Anne-Marie Cadieux), elle soufflera sur les braises créatrices et revendicatrices du jeune Michaud, organisera une conférence de presse pour tenir tête à l’Église, tentera de contrer le désistement des spectateurs par la provocation, visitera l’usine elle aussi, parée de ses plus beaux atours, et montera finalement sur scène. Yves Renaud Michel Marc Bouchard ratisse extrêmement large, mais sans jamais diluer son propos. Campée au début du 20e siècle, sa pièce dessine un portrait coup-de-poing du capitalisme ravageur prêt à faire travailler les enfants, de l’Église oppressante capable d’étouffer les scandales et de l’ultime nécessité de l’art. Difficile de ne pas remettre en question la prétendue évolution de notre humanité, en pensant aux petites mains qui travaillent partout dans le monde, aux agressions sexuelles non dénoncées qui continuent de s’accumuler et aux Québécois qui voient encore les artistes comme des quêteux de subventions, inutiles à la société. Capable de nous faire passer du rire aux larmes, le dramaturge possède un talent rare pour confronter les spectateurs aux incohérences et aux injustices du monde. Tant le discours que livre Sarah Bernhardt pour dénoncer le joug de l’Église et l’aplaventrisme des citoyens, que celui sur la puissance nécessaire du théâtre, sont des moments d’anthologie. Fins et enflammés, grandioses et nuancés, écrits aussi bien qu’ils sont portés par une actrice au sommet de son art : Anne-Marie Cadieux. Une pièce qui frôle la perfection. Nightlife.ca, 13 novembre 2015 Portée par une distribution grandiose, «La Divine Illusion» frôle la perfection La Divine Illusion : Le grand dérangement de l’art Par Raymond Bertin En prenant pour prétexte la visite historique de Sarah Bernhardt à Québec en 1905, marquée par la tentative de l’Église, alors omnipotente, de l’empêcher de monter sur scène, l’auteur dresse un réquisitoire percutant contre l’obscurantisme, l’abus sexuel perpétré par les prêtres et l’exploitation indigne d’enfants dans des manufactures de chaussures, nombreuses à l’époque dans la Vieille Capitale. L’action repose sur la relation entre deux jeunes séminaristes issus de milieux opposés. Michaud, fils de ministre, éduqué, passionné d’art et de théâtre, s’exalte devant l’arrivée imminente dans la capitale de la célèbre actrice française. Talbot, enfant d’ouvriers renfrogné, au caractère explosif, arrive au Grand Séminaire en milieu d’année scolaire, blessé, après avoir frappé un prêtre. Intrigué par ce nouveau compagnon, Michaud décide d’en faire le héros de la pièce qu’il est en train d’écrire et dont il soumettra des extraits à La Bernhardt. La présence flamboyante de la scandaleuse artiste servira de révélateur, cristallisant les tensions de la société québécoise de l’époque, phagocytée par le clergé. Sarah Bernhardt débarque dans un pays « arriéré », se sentant entourée d’ours aux sourires édentés à sa descente du train, pays d’hommes sans nom balbutiant une langue molle. Sa rencontre avec l’exception, ce Michaud enthousiaste, venu lui annoncer sa condamnation par l’archevêché, stimule son goût de la provocation et de l’affirmation de l’utilité émancipatrice de l’art. L’audience qu’accorde la diva au jeune homme, mémorable, se transforme rapidement en leçon de théâtre et de vie. Elle l’encourage à terminer sa pièce, promettant d’incarner à la scène son jeune héros. Il n’a pas 20 ans, elle en a 60 ? Qu’à cela ne tienne : on mettra du maquillage, on tamisera l’éclairage ! N’a-t-elle pas fait sa carrière et sa réputation avec les grands rôles masculins ? L’artiste souhaite visiter une usine pour s’imprégner de la vie de ces ouvriers miséreux, cela donnera lieu à une scène également grandiose. Comme c’était le cas avec Les Feluettes et d’autres œuvres du dramaturge, où mises en abîme et fausses pistes se multiplient, la pièce embrasse large dans ses intentions. L’intrigue se complexifie de strates intriquées convergeant vers une résolution qui, cette fois, trouve un écho sans équivoque dans notre société québécoise d’aujourd’hui. Pour cette création, on a convié plusieurs pointures, et la réussite est au rendez-vous. Bien qu’un peu long, le spectacle porte. L’ensemble de la représentation, soignée, économe dans ses effets, bénéficie du concours de concepteurs aguerris ; les costumes de François Barbeau, la scénographie de Guillaume Lord et les éclairages de Martin Labrecque sont particulièrement évocateurs. Le metteur en scène, Serge Denoncourt, dont la sensibilité s’accorde à celle de l’auteur, a su tirer le meilleur de ses acteurs. Simon Beaulé-Bulman, en séminariste investi d’une mission, d’une drôlerie irrésistible, est la véritable révélation. Annick Bergeron, en mère ouvrière victime d’un système qui lui arrache ses enfants, et Éric Bruneau, en prêtre protecteur qui doit mentir pour éviter le scandale, sont parfaitement crédibles. Quand à Anne-Marie Cadieux, avec un rôle payant qu’elle arrive tout de même à transcender, elle permet de saisir la démesure du mythe Bernhardt. Une œuvre à voir, qui partira en tournée à travers la province en janvier et février. revuejeu.org, 16 novembre 2015 Pour Michel Marc Bouchard, le théâtre n’a pas pour mandat de rendre le spectateur confortable. Il doit au contraire le déstabiliser, l’ébranler, le déranger. Sa nouvelle pièce, créée ces jours-ci au TNM, ne déroge pas à la règle. Grâce à une distribution solide, à une mise en scène forte, ses dialogues pétillants d’humour grinçant séduisent, font rire au moment même où ses mots dénoncent notre incapacité collective à évoluer véritablement. La divine illusion De l’art à l’épreuve de l’obscurantisme Par Marie Villeneuve Sarah Bernhardt qui s’arrête à Québec en 1905 le temps de se produire sur scène, c’est le prétexte utilisé par Michel-Marc Bouchard pour faire un retour à une époque où le pouvoir clérical était presqu’absolu et pour amener l’art à s’imposer face à cette obscure domination. La visite de «la divine» emballe journalistes et citoyens. La grande dame du théâtre présentera à Québec une pièce avec sa troupe et en sera bien entendu la tête d’affiche. Pour Michaud (Simon Beaulé-Bulman), pensionnaire au Grand séminaire, cette visite constitue un grand moment où il espère rencontrer son idole, lui, jeune bourgeois passionné d’écriture et de théâtre. Pour le clergé, c’est une catastrophe en apparence facile à maîtriser. La venue de l’actrice coïncidera avec l’arrivée de Talbot, séminariste bagarreur et sombre dont la vie au pensionnat n’est possible que par le travail acharné en usine de sa mère et de son jeune frère. Michaud verra ses perspectives sur le monde changer drastiquement au contact de Talbot, de la misère des travailleurs d’usine et des lourds secrets bien gardés à l’intérieur des murs du Séminaire. Le frère Casgrain (Eric Bruneau) envoie le jeune séminariste rencontrer la grande actrice pour lui transmettre l’interdiction de jouer à Québec, mais sera loin d’obtenir le résultat escompté. Michel-Marc Bouchard emprunte certains des plus pernicieux fragments d’histoire du Québec et les mêle à une fiction à la fois dramatique et comique autour de la visite réelle de l’actrice en 1905. Mensonges, abus, protection des prêtres entre eux se faufilent dans cette histoire où le théâtre, ultimement, sera la réponse lumineuse au «joug du clergé», comme l’a affirmé Sarah Bernhardt face à une foule enthousiaste d’étudiants au terme de son séjour, et au pouvoir politique qui se tiennent main dans la main. Malgré ses propos désobligeants face à un peuple qu’elle a eut peine à comprendre, c’est la vraie Sarah Bernhardt que Bouchard et le metteur en scène Serge Denoncourt ont tenté de découvrir. C’est la grande amoureuse de l’Art et l’insoumise face au pouvoir prohibitif qui nous parle, à cette époque comme à la nôtre, de la nécessité de s’insurger et de laisser place aux mots, au théâtre et à l’imagination. AnneMarie Cadieux réussit fort bien à s’abandonner dans le personnage, aussi bien les extravagances que dans les propos sincères de cette femme complexe et fascinante. Dans une scène particulièrement touchante, dénuée d’artifices, le jeune Michaud se laissera guider par Bernhardt qui l’incitera à écrire l’innommable, à affronter la laideur de la vie avec l’art, à dénoncer l’horreur. Simon Beaulé-Bulman en séminariste fougueux, passionné et théâtral à outrance, brille dans cette distribution de haut calibre. D’abord très dramatique et exubérant, hilarant par son contraste avec le milieu austère où il se trouve, le personnage de Michaud gagne en profondeur en découvrant la réalité de son ami Talbot qu’il tente de sauver par tous les moyens. Talbot est bien rendu par Mikhaïl Ahooja, ténébreux et troublé. Annick Bergeron en mère inquiète et travailleuse épuisée tenant le cap, fragile, face à la rudesse des épreuves de la vie, épate par son jeu d’une grande justesse. Voir.ca, 17 novembre 2015 Anne-Marie Cadieux réussit fort bien à s’abandonner dans le personnage, aussi bien les extravagances que dans les propos sincères de cette femme complexe et fascinante. «La Divine illusion», d’après une mise en scène de Serge Denoncourt, au TNM Au triomphe du théâtre! Après avoir triomphé dans sa traduction anglaise au Festival Shaw, en Ontario, puis avoir récolté des critiques unanimes sur sa qualité, il faut avouer qu’elle était attendue La Divine illusion, cette nouvelle création de Michel Marc Bouchard. Cette fois présentée au TNM dans sa langue originale, d’après une mise en scène de Serge Denoncourt et avec un trio de comédiens principaux des plus prometteurs, la pièce comble non seulement les attentes, mais impressionne aussi, tout en faisant découvrir un personnage historique des plus fascinants. Mentionnons tout de suite que la distribution est sans failles, chacun étant irréprochable dans son rôle, et que la mise en scène de Serge Denoncourt, à la fois grandiose et simple, mais toujours efficace, est remarquable. Nous y reviendrons, mais attardons nous d’abord sur cette pièce, La Divine illusion, ce texte du grand dramaturge québécois Michel Marc Bouchard (Les feluettes, Les muses orphelines, Tom à la ferme), puisqu’il est fascinant de constater le nombre important d’éléments à décortiquer dans ce récit. L’auteur nous plonge au coeur de l’année 1905, dans la ville de Québec, entre la vie aisée des fortunés et la misère de la classe ouvrière. La première est représentée par un patron d’usine et un jeune séminariste rêveur, fils de ministre qui ne connaît rien de la pauvreté, et la seconde par des fabricantes de bottes en cuir et un autre jeune séminariste, celui-là plus cynique. Le rêve de ce dernier n’est pas de devenir curé ou prêtre, mais il est l’élu, le seul espoir de sa pauvre famille, qui place toutes ses économies dans ses études religieuses pour lui permettre de devenir «prêtre. Pas médecin, pas avocat: prêtre, la seule avenue pour sortir de la misère». Mais on nous place aussi entre un clergé omniprésent, puissant, qui contrôle tout, jusqu’aux pensées et actions de la population, qui met des livres à l’index et qui n’accepte pas de perdre la face ou de se faire critiquer d’aucune façon, et un art libre, un art complet qui réunit tous les autres et où tout est possible: le théâtre. C’est que la grande, la divine Sarah Bernhardt est de passage dans la capitale pour y présenter le spectacle Adrienne Lecouvreur de Scribe et Legouvé, mais l’archevêque de Québec ne compte pas laisser une femme monter sur scène dans sa ville, encore moins une personne aussi affranchie, avec autant de cran et de propension à la révolte; une véritable hérésie. Parce que Talbot (Mikhaïl Ahooja, ténébreux et percutant), le nouveau venu issu d’une famille pauvre, débarquera au Grand Séminaire en plein milieu de l’année scolaire, Michaud (Simon Beaulé-Bulman, impressionnant) sera intrigué des raisons qui ont motivé son transfert d’un séminaire de province à celui- ci, aussi réputé, mais sera davantage encore intéressé par son milieu de provenance et la misère dans laquelle vit sa famille. Passionné de théâtre – et de Sarah Bernhardt! -, Michaud se mettra à écrire quelques lignes, ici et là, dans son journal, à propos de son nouveau confrère… jusqu’à ce qu’on lui offre la chance de rencontrer la Divine actrice et que ces écritures n’aient la chance d’être lues par la bouche même de la Bernhardt! Déjà qu’à quelques occasions, on avait en quelque sorte brisé le quatrième mur en faisant allusion au public, là, qui se pose des questions et qui veut savoir – sans toutefois s’y adresser -, s’ensuivra maintenant une parfaite mise en abîme. Car Michaud et Sarah Bernhardt tâcheront de s’infiltrer dans l’univers des ouvriers d’usine, pour tenter de comprendre cette réalité qui leur échappe complètement, afin de créer une pièce vraie, dans la branche du théâtre social, et qui serait un véritable succès; un prochain grand rôle pour l’actrice. Mais puisque Bernhardt n’est à Québec que trois jours – «3 jours? Ce n’est pas assez pour tout recréer; Dieu en a eu 7!» – il faut faire vite pour mettre au point l’intrigue, pour saisir tout à fait le personnage et son histoire. C’est ainsi que se dévoilera fragment par fragment sous nos yeux l’histoire complexe de Talbot, pendant que la naïveté et la candeur de Michaud mourront peu à peu en la découvrant. Labibleurbaine.com, 18 novembre 2015 Par Alice Côté Dupuis Par Élie Castiel Contrairement à ce que le titre peut suggérer, ce n’est pas une pièce sur Sarah Bernhardt, mais sur le Québec du début du siècle dernier. Un pays dominé par l’Église catholique et ses rites immuables, ses interdits, ses pulsions occultes et surtout par son influence sur le petit peuple d’ouvriers, fervents croyants, prenant la religion comme seul palliatif à l’exploitation des grands patrons. Et devant cette atmosphère tendue, la visite de la Divine Sarah, l’Européenne, la Juive qui a, le temps d’un court séjour, remis en question les valeurs et traditions d’un milieu enfoncé dans la misère et la religion. Un milieu qui craint l’étranger, le différent ; un milieu antisémite, non pas par conviction, mais par doctrine. Et puis deux séminaristes issus du peuple, Michaud, plus enclin aux délices du théâtre qu’aux valeurs spirituelles d’un religion qu’on commence à questionner à petit pas, et Talbot, plus introverti. Leur mission : livrer un message de l’Archevêque à l’étrangère lui annonçant qu’elle ne pourra pas se produire sur scène. Et pour Michel Marc Bouchard, un travail de résistance, une pièce politique, un regard sur un certain Québec d’antan, un parcours sur la mémoire nationale. Tout somme, une vision de l’identité québécoise. Drame, comédie, essai politique, hommage à Sarah Bernhardt, La Divine Illusion demeure l’un des moments de théâtre les plus éloquents de la saison… à voir absolument… Car dans La Divine Illusion, Sarah Bernhardt n’est qu’un prétexte, un catalyseur, celle qui provoque le scandale et remue la pensée dans un territoire sclérosé. D’où l’incroyable monologue senti et vigoureux de Sarah Bernhard (Anne-Marie Cadieux) sur le Québec, s’adressant à la foule du théâtre imaginaire en même temps que celui du soir de première au TNM. Mise en abyme somptueuse, poignante, donnant la chair de poule, offrant aux plus sceptiques la possibilité de se racheter, de reprendre le goût de la polémique, du discours, du débat. Moment d’autant plus important qu’il étale au grand jour son actualité. Par les temps qui courent, totalement démunis de raison, La Divine Illusion est une importante déclaration d’amour à tous ce qui osent lever la voix et afficher leur foi en la justice, au changement et à la possibilité faussement utopique d’un meilleur monde. Après Michel Tremblay et ses écrits documentaires sur le Québec profond (et parfois bourgeois), Michel Marc Bouchard assume son parcours combatif pour redonner au pays ses lettres de noblesse et son identité moderne finalement retrouvée. L’écriture est directe, accessible au plus grand nombre, mais dans le même temps d’une élégance compulsive et d’un humour sans concessions. Entre les drames intimes qui se jouent et la vie, des moments de bravoure qui permettent aux comédiens de changer de registres. Inutile de rappeler que dans la peau de Michaud et Talbot, Simon BeauléBulman et Mikhaïl Ahooja campent respectivement leurs personnages avec une grâce et une bravade exceptionnelles. On soulignera également le jeu incomparable d’Annick Bergeron dans le rôle de Madame Talbot, d’un puissance d’évocation remarquables. Et finalement, la Divine Sarah dans la peau d’Anne-Marie Cadieux, l’une des comédiennes les plus exigeantes et de sa génération. La scène l’habite, la consumme, l’expose dans ses plus beaux attirails, elle en devient amoureuse et, mine de rien, lui permet quelques improvisations fugaces, totalement maîtrisées, adulées par le public de la salle. Comme c’est son habitude, Serge Denoncourt multiple les effets de mise en scène, non pas à coups d’exagérations, mais plutôt en faisant collaborer les comédiens aux changements de scène. Élément peut-être banal ? Pas vraiment puisque dans leurs gestes anodins, dans leurs passages d’un plan à l’autre, subsiste la notion de continuité et surtout de conscientisation de la mémoire. Drame, comédie, essai politique, hommage à Sarah Bernhardt, La Divine Illusion demeure l’un des moments de théâtre les plus éloquents de la saison. Lorsque les noms de Bouchard, de Denoncourt et de Cadieux partagent la même tête d’affiche, faut-il vraiment rappeler qu’il s’agit d’une pièce à voir absolument ? revuesequences.org, 17 novembre 2015 LA VISITE DE LA GRANDE DAME La divine illusion Par Andréanne O’Bomsawin La divine illusion se déroule à Québec, en décembre 1905. Sarah Bernhardt, interprétée par Anne-Marie Cadieux, la plus célèbre actrice au monde, vient y jouer Adrienne Lecouvreur de Scribe et Legouvé. L’actrice débarque donc à la gare du palais et sa venue crée tout un branle-bas de combat dans la ville. Une histoire sur le théâtre présentée au théâtre. La venue de Sarah Bernhardt excite Michaud, fils de ministre et jeune étudiant en prêtrise au prestigieux séminaire de Québec, qui se passionne davantage pour le théâtre que pour ses études. Le jeune Michaud est interprété par Simon Beaulé-Bulman, un tout nouvel acteur qui croyez-moi, n’en sera pas à sa dernière présence sur scène. Son jeu nous a tous ébloui l’instant d’une soirée. Mais avec « La Bernhardt » en ville, comme la présente si bien Madame Talbot, interprétée par Annick Bergeron, rien ne va. Et en cette journée bien spéciale, le séminaire accueille un tout nouvel étudiant, Talbot, interprété par Mikhaïl Ahooja. Mis à la porte de son ancien séminaire pour des raisons obscures, ce dernier est bien différent de Michaud. Désabusé, provenant d’un milieu ouvrier pauvre, il fait ses études en prêtrise dans le but de donner à une meilleure vie sociale et économique à sa famille, mais surtout, à son frère Léo, interprété par Lévi Doré, qui est bien trop jeune pour travailler à l’usine de chaussure. Talbot fascine d’ailleurs Michaud au point que ce dernier ait envie d’en apprendre davantage sur lui et surtout, sur les conditions dans lesquels lui et sa famille vivent. Malgré l’excitation de Michaud, la venue de Sarah Bernhardt est loin de faire l’unanimité dans la ville. À la demande de l’archevêque, le père Casgrain, interprété par Éric Bruneau, demande à Michaud et à Talbot de se rendre dans la loge de la diva pour y interdire de scène Sarah Bernhardt. Cette dernière ne s’en laisse toutefois pas imposer facilement, elle compte bien monter sur scène malgré les réticences de l’Église. C’est sa fureur de vivre et son amour pour le théâtre qui entraînent le jeune Michaud dans son univers et qui, par curiosité, lui permettra, avec l’aide de tous les autres acteurs, Meyer interprété par Luc Bourgeois, Thérèse Desnoyers, interprétée par Louise Cardinal, le patron de l’usine interprété par Gérald Gagnon, Madeleine interprétée par MariePier Labrecque et Emma Francoeur, interprétée par Dominique Leduc, de dénouer l’intrigue : le renvoi du jeune Talbot, les conditions de travail en usine du jeune Léo, le clergé qui avait main mise sur le peuple dans les années 1900. La divine illusion a un fil conducteur plutôt sombre qui est éclairé grâce à un texte bien équilibré entre l’humour et la dramatique, ainsi que par le son du piano joué par Laurier Rajotte. Avec une belle brochette d’acteurs, certains plus novices, d’autres plus entraînés, le metteur en scène Serge Denoncourt avait du fil à retordre pour s’assurer que tous livrent à merveille la marchandise. Une tâche qui s’avère être parfaitement accomplie, car les acteurs et actrices étaient si bien dirigés que tout coulait à flot, et les 2 heures et demi de présentation ne m’ont jamais paru aussi court. Personnellement, je recommande cette pièce de théâtre à quiconque aime ou n’aime pas le théâtre. Le jeu des personnages, le texte et l’humour qui s’en dégagent sont gages de succès. La divine illusion, c’est un bel hommage au théâtre et à l’art, car comme dit Serge Denoncourt : « Ce théâtre fait ce qu’il a à faire. Il secoue, il dérange, fait son devoir et prouve qu’il est une oeuvre d’art et non pas un produit de divertissement ». Pour plus d’informations ou pour réserver vos billets (ce que je vous conseille fortement), consultez le site Internet du TNM. Merci à mes amis Caroline Rivet, Vincent Côté-Morency (Vincent C) et surtout, à Serge Denoncourt, pour ce beau cadeau de fête ! leslunetieres.com, 17novembre 2015 La semaine dernière, j’ai assisté à la première de La divine illusion, pièce de théâtre de Michel Marc Bouchard, mise en scène par Serge Denoncourt, et présentée au TNM du 1o novembre au 5 décembre. Boucle Magazine By Audrey-Maude Falardeau 25 novembre 2015 Québec, hiver 1905. La Vieille Capitale s’apprête à recevoir la visite de la grande actrice française Sarah Bernhardt. Au même moment, on nous présente deux jeunes séminaristes, peu enclins à la vie religieuse au final. L’un, Michaud, fils de riches, est un amoureux de théâtre et est complètement exalté par la venue de son idole. L’autre, Talbot, Photo: Yves Renaud fils d’ouvrier, est un être dur, fermé et prompt. On vient de le renvoyer de son séminaire et visiblement il cache un secret, de connivence avec leur supérieur, le Frère Casgrain. Celuici sommera les deux jeunes étudiants à aller porter en mains propres une lettre de l’Archevêque à Sarah Bernhardt, lui interdisant de se produire sur scène. Voici, en résumé, la prémisse de cette formidable création de Michel-Marc Bouchard. Basée sur des faits historiques, elle nous transporte par moments dans le malheureux quotidien ouvrier de l’époque. Rythmée et fluide, l’admirable mise en scène de Serge Denoncourt permet à la rencontre entre la pièce et le spectateur de se passer. Vous ne verrez pas passer les deux heures cinquante ( avec entracte) de la pièce. Anne-Marie Cadieux est magnifique en ce « monstre sacré » qu’était Sarah Bernhardt. Grande, tout simplement. Les performances d’Annick Bergeron, Lévi Doré et Luc Bourgeois sont également dignes de mention. Mon coup de coeur va à Simon Beaulé-Bulman dans le rôle imposant du jeune séminariste Michaud. Ce jeune acteur est une superbe découverte! Il a très bien saisi la transformation que vivra son personnage et son interprétation en est candide et lumineuse. Il est une délicieuse bouffée d’air frais! Quel plaisir d’admirer de nouveaux talents sur scène. Mais plus que tout, La Divine Illusion est un extraordinaire élan du coeur pour l’art (sous toutes ses formes) et sa pertinence dans nos existences. Anne-Marie Cadieux est remarquable dans ce plaidoyer pour le théâtre et son importance. Senti et juste. Dans cette ère de coupures et d’austérité, il faisait bon entendre ces mots. Ils résonnent encore dans mon coeur. bouclemagazine.com, 25 novembre 2015 Le charme de « La Divine Illusion » 45enord.ca Par La rédaction 27 novembre 2015 Sortie au théâtre avec le département d’Études françaises grâce à la Fondation des CMR Grâce à la générosité de la Fondation des CMR, une quinzaine d’élèves officiers ont eu la chance d’aller voir une excellente pièce de théâtre au Théâtre du Nouveau-Monde à Montréal le 18 novembre 2015. Rappelons que «La Fondation des CMR a pour mission de recueillir et de distribuer les fonds nécessaires pour enrichir l’excellence des Collèges militaires royaux en matière de recrutement, de formation et d’entraînement.» 45enord.ca, 27 novembre 2015 L’élève-officier Jérémie Fraser a fait une sortie au théâtre avec une quinzaine de ses camarades grâce à la Fondation des Collèges militaires royaux. Photo : Yves Renaud La pièce de théâtre en question est intitulée La divine illusion. Cette dernière a été composée par Michel Marc Bouchard et magnifiquement mise en scène par Serge Denoncourt. On ne soupçonne pas l’importance de telles activités pour la formation des futurs leaders des Forces armées canadiennes. Un officier compétent se doit d’avoir de multiples compétences, parmi lesquelles on compte la culture générale et la capacité de s’exprimer avec aisance dans les deux langues officielles. Or, La divine illusion met en scène des éléments culturels importants de l’identité québécoise et oppose les subtilités linguistiques qui distinguent le français québécois du français de France. L’activité était très enrichissante pour les participants. La majorité des élèves officiers présents étaient d’accord pour affirmer que cette pièce de théâtre était la meilleure qu’ils étaient allés voir jusqu’à maintenant. Cadieux Sarah Par Sébastien Bouthillier Même s’il nous situe en 1905, lors de la visite de Sarah Bernhardt à Québec, les thèmes que Michel Marc Bouchard aborde ont traversé le siècle. La condition humaine n’a pas d’âge, le décalage entre les époques nous renvoie le reflet d’aujourd’hui de façon plus percutante. L’archevêque de Québec veut interdire la représentation de la diva Bernhardt (AnneMarie Cadieux) dans la Vieille capitale. Michaud (Simon Beaulé-Bulman), un séminariste épris de théâtre, doit remettre l’interdit à l’actrice qu’il admire. Mais Talbot (Mikhaïl Ahooja), le compagnon impromptu de Michaud, l’accompagnera au théâtre et jusque dans la basse ville. «Une gifle à nos certitudes.» Le metteur en scène Serge Denoncourt annonce en ces termes la pièce dans le programme, car il ne s’agit pas d’une simple sortie au théâtre où, bien calé dans son siège, le spectateur observerait l’action. À travers la religion, l’exploitation de travailleurs et l’abus d’adolescents par des adultes qui ont la responsabilité de leur éducation, Bouchard a écrit une pièce actuelle et qui ébranle nos convictions. L’intrigue se dénouera autour de l’actrice française, lors de sa visite à l’usine où travaillent la mère et le frère cadet de Talbot, qui souhaitent qu’il devienne prêtre ; un statut qui les extirperait de la misère. Le sens du sacerdoce, le rôle du théâtre et la fin du travail, autant de questions visant l’Église, l’art et le capitalisme sont soulevées par le texte de Bouchard. Comme si tout n’était qu’illusion, comme s’il suffisait d’y croire. Bien que le public rit quand Sarah Bernhardt imite l’accent québécois, il a honte quand il apprend le traitement que lui a réservé la foule de Québec pour la chasser hors de la Belle province. Sarah Bernhardt a prononcé deux déclarations choquantes durant sa visite : l’une sur l’ignorance populaire, l’autre sur l’importance de l’art dans la société. Ses paroles ont inspiré cette pièce de Michel Marc Bouchard. En supplémentaire au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 12 décembre. Les sièges au paradis, il en reste souvent quelquesuns, se vendent au meilleur tarif. mattv.ca, 27 novembre 2015 Anne-Marie sublime en Bernhardt Quand la Divine Sarah revient à Montréal C’est toute une ovation à laquelle les acteurs de la pièce La Divine Illusion, créée par Michel Marc Bouchard et mise en scène par Serge Denoncourt, ont eu droit à la première au TNM, et c’était mérité! Michel Marc Bouchard porte un regard critique sur la société avec des thèmes qu’il a souvent traités: l’oppression de la religion, l’art, la sexualité. L’auteur se sert une nouvelle fois du passé pour nous parler du présent. En effet, cette fiction historique nous ramène en décembre 1905. La célèbre actrice française Sarah Bernhardt, surnommée la Divine, arrive à Québec et la ville est en émoi. Bien que le titre de la pièce pourrait nous amener à penser le contraire, le personnage principal n’est pas Sarah Bernhardt, mais Michaud, un jeune séminariste passionné de théâtre et de l’actrice. Toutefois, Michaud est chargé par le frère Casgrain d’aller porter en main propre à la Divine une lettre de la part de l’archevêque de Québec, qui lui interdisait ainsi de jouer sur scène. Le frère demande aussi à Michaud de prendre soin de Talbot, un séminariste d’origine ouvrière nouvellement arrivé. La rencontre du jeune homme avec la célèbre actrice ne se passe pas comme prévu et Michaud doit écrire une pièce à la fois moderne et engagée pour son idole avant qu’elle ne quitte Québec. Il se retrouve donc précipité dans l’univers du théâtre. Pour ce spectacle, on a droit à une belle brochette d’acteurs. Anne-Marie Cadieux est formidable en Sarah Bernhardt, mais c’est Michaud, admirablement interprété par Simon Baulé-Bulman, qui vole la vedette. Même au côté de Sarah Bernhardt, sa présence reste forte et va même jusqu’à faire de l’ombre à son partenaire Talbot (Mikhaïl Ahooja). Les seconds rôles sont également marquants. Annick Bergeron interprète brillamment Mme Talbot, et Léo (Lévi Doré), son fils cadet, est tout aussi attachant. Il ne faut pas non plus oublier Meyer (Luc Bourgeois), excellent, le patron de l’usine (Gérald Gagnon) et Éric Bruneau, très crédible en frère Casgrain. Tout au long de la pièce, l’humour et le tragique se côtoient intelligemment. Les blagues de Léo, ainsi que la naïveté de Michaud et son admi- ration exagérée pour Sarah Bernhardt sont des éléments qui déclenchent le rire de l’auditoire. Le parler châtié de l’actrice et celui de Michaud contrastent de façon amusante avec le parler populaire. L’humour grinçant de Sarah Bernhardt sur les Québécois, ce peuple qu’elle juge « arriéré», et son imitation de l’accent local contribuent aussi à détendre l’atmosphère. L’ensemble de la pièce reste toutefois tragique. La mort d’enfants, la pédophilie, la misère sont des thèmes bien présents sur scène. La musique, jouée par un pianiste placé en avant de la scène, plonge le public dans l’ambiance de l’époque. Les costumes sont magnifiques et renforcent la symbolique des personnages. L’habillement de Sarah Bernhardt dévoile son extravagance et sa modernité. Le décor est ingénieux : les lits des séminaristes deviennent les tables de travail de l’usine, par exemple. L’histoire est très bien écrite et les personnages sont inspirants. Le texte comporte plusieurs répliques savoureuses portant à la réflexion. La Divine nous rappelle que le plus grand danger de la soumission est lorsqu’elle devient une habitude. Bien que les sujets abordés en lien avec l’histoire du Québec ne soient pas neufs et aient été maintes fois revisités (l’oppression du clergé, les patrons d’usines tyranniques, la misère de la classe ouvrière), l’originalité de la pièce tient au fait que l’auteur a su lier tous ces thèmes avec le théâtre. Par l’entremise d’une mise en abyme, Bouchard parvient à nous questionner sur l’importance de l’art, sa place dans la société et son pouvoir. Le théâtre devient une tribune pour dénoncer les abus et changer les choses. artandoperareview.wordpress.com, 16 novembre 2015 By Raphaelle Occhietti Best of 2015 – La Divine Illusion en supplémentaires Par Jonathan Burnham Dans les autres formes d’arts de la scène, c’est plus rare, mais par conséquent ça me frappe peut-être encore plus longtemps (c’est le cas de la 10e symphonie de Chostakovitch jouée il y a quelques années (je n’ai malheureusement pas vu celle présentée par l’OSM le mois dernier pour comparer), le plus récent concert de Radiohead à Montréal, celui de Daft Punk way back when en 2007, et dont je me rappelerai probablement sur mon lit de mort. Giselle, par le Ballet national de Cuba, compagnie mythique invitée par les Grands Ballets Canadiens en 2011 (et de retour en 2016, je vous en reparlerai, c’est certain). Mais bon, fini ce long #TBT entre parenthèses). Pour en revenir au théâtre (et à 2015), je trouve que nous sommes particulièrement choyés cette saison à Montréal. Après On ne badine pas avec l’amour, jouée sur les planches du Théâtre Denise-Pelletier, et PEEP SHOW, qui nous a percutés de plein fouet à l’ESPACE GO, j’en suis déjà à vous parler d’une troisième pièce de ce que j’appelle la perfection sur planches. La Divine Illusion fait des ravages depuis un mois au Théâtre du Nouveau Monde (et avant cela en anglais au célèbre Shaw Festival, à Niagara-on-the-Lake) et nous sommes en pleine semaine de supplémentaires! Je commence par les infos pratiques, pour être certain que vous compreniez bien qu’il reste 4 représentations à Montréal, dont une samedi soir avec surtitres anglais pour nos amis anglophones, qui devraient s’y précipiter aussi (pour réserver vos billets, c’est ici). Le tandem Michel Marc Bouchard et Serge Denoncourt, qui nous a éblouis et touchés avec Christine, la reine-garçon, nous revient avec une nouvelle fiction historique qui (re) compose le passé pour mieux nous faire saisir l’imparfait du présent. Cette phrase, empruntée au site du TNM, résume parfaitement mon sentiment au sortir de cette pièce, dont l’action se déroule à Québec en 1905, où les habitants vivent sous la chape castrante et du clergé et dans la poigne étouffante (littéralement) de l’industrialisation. Ces deux grands manipulateurs de masses. Arrive alors un autre grand influenceur: l’art libérateur, qui entre en scène sous forme de la plus célèbre comédienne du monde, Sarah Bernhardt. La ville est en émoi. Nul n’en est plus excité que Michaud, un séminariste que le théâtre attire bien plus que la prêtrise. Nul ne s’en fiche davantage que Talbot, pour qui la prêtrise n’est rien d’autre que le chemin que sa mère lui a imposé pour sortir sa famille de la misère et du travail en usine. Il est impressionnant de faire l’énumération des critiques du Québec de 1905 qui s’applique toujours au Canada et au monde en 2015! Prêtres pédophiles (pensez au film Spotlight, toujours en salle, en nomination aux Golden Globes 2016 et bien d’actualité), travail des enfants et exploitation d’ouvriers (pensez-y quand vous éteindrez vos téléphones intelligents faits en Chine et les mettrez dans vos poches ou sacoches fabriquées au Bangladesh), bataille constante pour obtenir le soutien de l’état à la culture (on verra à quel point les Libéraux y changeront quelque chose). Il y a même, ironiquement, de superbes critiques du monde du théâtre lui-même, que ce soit Tchekhov ou George Bernard Shaw, les contemporains de la Divine, ou de petites piques que l’on peut bien s’imaginer dirigées envers nos Robert Lepage et Dominic Champagne d’aujourd’hui. Et pour incarner celle par qui ce théâtre et ce scandale arrivent : la magnifique Anne-Marie Cadieux. Elle même sublime, si pas divine également. Le reste de la distribution est excellent aussi, soit dit en passant. Enfin, pour ceux qui n’auront pas le temps de voir la pièce à Montréal d’ici ce weekend, pas de panique, La Divine va faire ses valises et voyager à travers le Québec cet hiver. Voici le calendrier de sa tournée québécoise. P.S. Tant qu’à vous en avoir parlé : Daft Punk, les boys, c’est le temps d’une prochaine tournée SVP. En attendant, voici des extraits, jusqu’à 3:30, de mon meilleur moment de concert à ce jour (je suis un optimiste, y en aura d’autres). Vive la culture sous toutes ses formes. fashioniseverywhere.com, décembre 2015 Il y a de ces spectacles dont on ressort avec l’impression d’avoir frôlé la perfection artistique. Pour ma part, c’est au théâtre que je ressens le plus souvent cela… 3 ou 4 fois par année peut-être quand je suis chanceux et que je vois beaucoup de pièces. Du rire aux grandes prises de conscience Des comédies déjantées et des pièces dramatiques ayant permis de faire découvrir des personnages réels de notre histoire; des grands classiques de la littérature, mais aussi des créations de jeunes auteurs; des mises en scène sobres permettant de s’attarder au texte et au message autant que des décors majestueux et des scénographies flamboyantes: 2015 en a offert pour tous les goûts et l’équipe théâtrale de Bible urbaine a réussi à se promener d’un établissement à l’autre pour tenter de goûter à toute cette diversité. Voici, en excluant les reprises, le top 10 des pièces qui nous ont marqués cette année. 1. «Variations sur un temps» de David Ives, mise en scène d’Eric Jean, Théâtre de Quat’Sous Malgré l’habile distribution habituée au registre comique et que la pièce ait déjà été montée dans le même théâtre il y a près de vingt ans, jamais les spectateurs ne pouvaient s’attendre à un spectacle aussi bien ficelé, déjanté et amusant. Il y a un travail titanesque derrière ces Variations sur un temps, d’après une mise en scène d’Eric Jean, directeur artistique et général du Théâtre de Quat’Sous. Le magnifique et ingénieux décor, imaginé par Pierre-Étienne Locas, représentant des casiers d’école à usages multiples entourant un espace de jeu épuré; les costumes colorés, bien agencés et kitsch à souhait de Cynthia St-Gelais, bien sûr; mais aussi la livraison de répliques punchées et avec la bonne intonation de la part des six comédiens. Lire la critique. 2. «La Divine illusion» de Michel Marc Bouchard, mise en scène de Serge Denoncourt, TNM Michel Marc Bouchard a écrit un texte digne d’un génie; on y révèle d’innombrables vérités, et en filigrane plusieurs critiques, qu’elles soient à propos de la religion, des codes du théâtre, du bien-paraître ou des différences entre les classes sociales. Il a insufflé dans ce récit fictif, qui aurait fort bien pu être véridique, nombre d’éléments historiques réels concernant la venue à Québec de Sarah Bernhardt, et la façon très peu civilisée avec laquelle elle a été reçue, et cela donne envie de découvrir ce personnage audacieux, frondeur et vrai. Il a usé d’ironie, d’humour et d’éléments présents dans l’actualité – les prêtres et la pédophilie, on ne passe pas à côté! –, a jonglé avec le cynisme et la lucidité, et a de plus créé une grande mise en abîme, en présentant une pièce de théâtre à l’intérieur même d’un spectacle théâtral. Quand on voit des pièces aussi intelligemment pensées et écrites, et qu’on découvre qu’on peut faire autant avec des éléments de décors qui nous semblent si simples, mais qui sont tout simplement ingénieux, on en reste impressionné. Mais ici, on est en plus placés devant des acteurs incarnés, impliqués et saisissants. Lire la critique. 3. «Macbeth» de William Shakespeare, mise en scène de Angela Konrad, Usine C L’arrivée de la metteure en scène allemande Angela Konrad a créé une réelle commotion dans le paysage théâtral québécois. Après trois représentations seulement, tous les billets étaient vendus pour son plus récent spectacle Macbeth, présenté à l’Usine C. C’est une mise en scène brute et trash que propose Konrad. Par le biais d’un écran reproduisant certaines actions exécutées en direct dans l’arrière-scène, Konrad faisait revivre brillamment les démons du couple maudit. Dominique Quesnel éblouit dans le rôle d’une Lady Macbeth aveuglée par sa soif de pouvoir, puis envahie par les remords qui lui causent des terreurs nocturnes. Konrad semble avoir trouvé en Quesnel une partenaire artistique particulièrement féconde, avec qui elle partage une même vision du théâtre et de la création. En constante métamorphose entre le grotesque et le sublime, les acteurs brillaient dans tous les rôles. Lire la critique. 4. «Ennemi public» écrite et mise en scène par Olivier Choinière, Théâtre d’Aujourd’hui Dans ce chaos orchestré et réglé au quart de tour, à la virgule près, et maîtrisé de main de maître par les comédiens, il est impossible de tout saisir. Alors qu’on joue avec les codes du théâtre en les faisant tous parler en même temps durant une bonne partie de la pièce, il faut souvent décider quelle conversation suivre. Le tout est frappant et confrontant, mais tellement efficace et représentatif de nous, de nos familles, de notre société. Les comédiens sont tout à fait brillants et absolument parfaits chacun dans leur distribution, et leur sens du rythme fait partie de la réussite de cette pièce. Mais ce qui est le plus brillant dans ce spectacle est sans doute la mise en scène et la scénographie, avec la scène qui pivote sur elle-même pour laisser voir parfois la salle à manger, d’autres fois le salon ou encore le balcon extérieur et la cour. En tournant sur lui-même, parfois même pendant qu’une action continue de se dérouler, le décor ingénieux permet des changements de scènes et de lieux sans interruption et avec une fluidité impressionnante. Lire la critique. 5. «Le tour du monde en 80 jours» de Jules Verne, mise en scène de Hugo Bélanger, TNM Le travail de mise en scène de Hugo Bélanger est brillant sur plusieurs points. Comment évoquer les 27 lieux visités par les personnages principaux en l’espace de deux heures et avec un minimum d’effets spéciaux? Comment illustrer la richesse de chaque culture sur les planches d’une seule et même scène? Les créateurs ont trouvé la solution dans le pouvoir de l’imaginaire. Jeu masqué, marionnettes et danse font partie intégrante de ce style de théâtre très physique. Que ce soit à dos d’éléphant, à bord d’une montgolfière ou dans un train sur le point de dérailler, les chorégraphies créatives bernent habilement le spectateur. C’est que le metteur en scène puise dans les traditions théâtrales de chaque pays visité par l’improbable quatuor. Théâtre d’ombres chinoises, darbuka, bunraku, masques amérindiens et même Broadway, tous se succèdent dans un feu roulant de rebondissements. Hugo Bélanger a su préserver le charme enfantin du récit de Jules Verne. Le jeu des comédiens est ludique sans perdre en rigueur. Lire la critique. labibleurbaine.com, 22 décembre 2015 Les 10 pièces de théâtre coups de cœur de Bible urbaine en 2015 page 1 «La Divine Illusion» : l’art pour se révolter Par Antoine Aubert L’auteur des « Feluettes » s’est inspiré d’une histoire vraie et rocambolesque : la venue à Québec, en décembre 1905, de Sarah Bernhardt et de sa troupe. L’arrivée de la plus grande comédienne au monde, extraordinaire de talent et d’excentricité, surnommée la «Divine», avait tout pour bouleverser une capitale prise dans l’étau du conservatisme religieux. Sur scène, l’événement met dans tous ses états le jeune Michaud (joué par Simon Beaulé-Bulman), jeune séminariste issu de la bourgeoise. Ses études pour devenir prêtre se heurtent à sa passion ardente pour le théâtre. Les quelques jours passés par l’actrice à Québec changent sa vie, lui qui se retrouve obligé de choisir entre l’art personnifié par son idole (Anne-Marie Cadieux) et le dogme incarné par un archevêque de Québec décidé à interdire la pièce de Bernhardt, jugée contraire aux bonnes mœurs. Formidable Anne-Marie Cadieux À cela s’ajoute l’irruption d’un nouvel étudiant (Mikhaïl Ahoodja), venu d’un milieu pauvre où sa mère, son jeune frère et d’autres enfants sont exploités dans une fabrique de chaussures, Il est également entouré d’un mystère qui, en s’effritant, révèle peu à peu le visage sombre de la hiérarchie catholique. En mettant la lumière sur trois pouvoirs – l’art, la religion, le monde du travail –, Michel Marc Bouchard prenait le risque de vouloir trop en dire et de s’éparpiller. La finesse et l’intelligence de l’écriture, servies par la mise en scène inspirée de Serge Denoncourt, font au contraire de ce portrait de Québec au début du 19e siècle une incontestable réussite. Le propos est d’autant plus fort qu’il nous ramène forcément en 2015. 2015, où l’obscurantisme religieux continue de faire les manchettes; 2015, où les vêtements des plus grandes marques sont fabriqués par des enfants au péril de leur vie; 2015 où des artistes réussissent encore à faire souffler un vent de révolte. Michel Marc Bouchard est l’un d’entre eux, tout comme ses acteurs, à commencer par la brillante Anne-Marie Cadieux. On ne se lasse pas de sa Sarah Bernhardt capable de faire hurler de rire lorsqu’elle imite l’accent québécois, mais tout aussi puissante lorsqu’il s’agit de faire réfléchir sur le rôle essentiel de l’art dans la société. amecq.ca, 4 décembre 2015 Les louanges entendues au Festival Shaw, en Ontario, où la pièce a été créée cet été, disaient vrai. La Divine illusion, écrite par Michel Marc Bouchard et présentée au Théâtre du Nouveau Monde du 10 novembre au 10 décembre, constitue sans aucun doute l’un des grands moments culturels de l’année à Montréal. EN TOURNÉE Par Audrey-Anne Maltais CULTURE. L’année 2015 a été formidable du côté de l’industrie du spectacle à Saguenay, selon Claudine Bourdages, directrice de la programmation et du marketing chez Diffusion Saguenay. Cette dernière souligne que les amateurs ne seront pas en manque en 2016. Autres Nouvelles Mme Bourdages précise que janvier se voudra un très beau mois pour découvrir des nouveautés, entre autres avec la pièce La divine illusion, création de Michel Marc Bouchard, qui se retrouvera au Théâtre Banque Nationale, le mercredi 20 janvier. En plus des deux représentations de l’humoriste Guillaume Wagner, les 28 et 29 janvier, au Théâtre Banque Nationale, s’ajoute le spectacle de Kevin Bazinet, le 30, au Théâtre du Palais Municipal, à La Baie. «Ce qui est assez incroyable avec Kevin Bazinet, c’est qu’il a rempli une salle de presque 1 000 personnes. Ça nous ramène au temps de Star Académie quand les artistes sortaient et remplissaient les salles immédiatement. On avait perdu ça», indique Mme Bourdages. Place au théâtre Comme Mme Bourdages l’avait mentionné lors du lancement de la programmation 2015-2016, cette année, une place particulière a été réservée au théâtre. Ainsi, la population aura également la chance d’assister, le samedi 27 février et dimanche 28 février en supplémentaire, à la pièce Intouchables, mettant en vedette Antoine Bertrand et Luc Guérin et basée sur le film du même nom. Je vois énormément de spectacles dans une année, mais mon coup de cœur de la saison est définitivement le quatuor vocal QW4RTZ. Ils sont parfaits! «C’était un film que j’avais adoré et j’ai beaucoup aimé la pièce. C’est très drôle, c’est vraiment bien fait et Antoine Bertrand y offre une performance exceptionnelle. Qui plus est, c’est très rare que l’on ajoute une supplémentaire pour une pièce de théâtre», souligne la directrice. Coup de cœur Le choix du coup de cœur de la directrice pour 2016 s’est arrêté sur le quatuor vocal QW4RTZ. Il s’agit de quatre gars de Montréal qui font du beat box et qui offrent des chansons a capella, en anglais et en français. Ils sont très impressionnants selon Mme Bourdages et c’est le spectacle à ne pas manquer en 2016. Ils s’arrêteront d’ailleurs, le vendredi 19 février, à la salle Pierrette-Gaudreault. Bien entendu plusieurs noms qui passeront dans la région ne doivent pas être oubliés, mentionne Mme Bourdages, dont Yoan (5 mars), Hommage à Joe Dassin (26 mars), David Thibeault (21 avril), Francis Cabrel (26 avril), 2 Frères (6 mai), Ladies Night (7 et 8 mai) et Fred Pellerin (25 et 26 mai), pour ne nommer que ceux-là.— lecourrierdesaguenay.com, 25 décembre 2015 Diffusion Saguenay: Les spectacles à ne surtout pas manquer en 2016! Des scènes émouvantes Anne-Marie Cadieux a pleuré lors du tournage des scènes finales de Yamaska Par Yves Leclerc La comédienne qui joue le rôle de l’avocate Hélène Bouchard avoue qu’il y avait beaucoup d’émotion sur le plateau de tournage le 11 décembre dernier. «Mon personnage vit de belles choses cette année et les On verra Anne-Marie Cadieux au théâtre et au cinéma, dernières scènes étaient avec Patrick Labbé (Étienne cette année. Brabant). J’étais déjà dans un état d’émotion et on a pleuré. Je pense que les gens vont être contents. C’était très émouvant», a-t-elle raconté, sans révéler quoi que ce soit concernant la finale de ce téléroman. La comédienne, qui a été des sept saisons de Yamaska, précise que la fin d’un téléroman ou d’une série est toujours un deuil. «C’est ça, la vie d’actrice! Ce sont des deuils perpétuels, mais c’est aussi la naissance de nouvelles aventures», a-t-elle laissé tomber. Films et théâtre La comédienne a eu un automne chargé avec la pièce La divine illusion, où elle personnifie Sarah Bernhardt, les tournages de Yamaska et sa participation à trois longs-métrages. Anne-Marie Cadieux a tourné dans le film Neuf variations sur le vide, de Stéphane E. Roy, où neuf réalisateurs, dont Jean-Philippe Duval, Léa Pool, Anaïs Barbeau-Lavalette, Rigardo Trogi, Éric Tessier, sont à l’œuvre. «C’est un film sur le couple et l’incommunicabilité, et je joue la conjointe de Christian Bégin. Ce fut très amusant à faire», a-t-elle fait remarquer. On la verra aussi dans le film Endorphine d’André Turpin et dans La chasse aux collets de Steve Kerr (Columbarium), un film qui aborde le phénomène des sites de rencontres pour gens mariés à la Ashley Madison. Anne-Marie Cadieux commencera l’année 2016 sur la route avec la pièce La divine illusion, qui raconte la visite de Sarah Bernhardt à Québec en 1905. La pièce de Michel Marc Bouchard, mise en scène par Serge Denoncourt, sera présentée à Gatineau, Québec, Saguenay et Rimouski entre le 15 janvier et le 5 février. On pourra aussi la voir dans la pièce Molly Bloom, qui partira sur la route en mars et en avril après avoir été à l’affiche à l’Espace Go à Montréal et au Centre national des arts à Ottawa en 2014. Journal de Québec, 27 décembre 2015 Anne-Marie Cadieux a vécu de belles émotions lors du tournage des scènes finales de Yamaska. Le téléroman d’Anne Boyer et de Michel D’Astous tirera sa révérence ce printemps après sept saisons sur les ondes de TVA. Le temps froid ne rime pas avec temps mort en culture SORTIES CULTURELLES. Le temps froid cogne à nos portes, pourquoi ne pas se réchauffer en profitant des nombreuses offres culturelles dans la région au cours des prochaines semaines. Sophie Nélisse, dans le film Endorphine, d’André Turpin Autres Nouvelles Tant sur la rive ontarienne que québécoise, de nombreuses activités culturelles se déroulent au cours du mois de janvier. On vous propose un aperçu de ce qu’il ne faut pas manquer. Au grand écran Le mois de janvier sera celui de l’arrivée au grand écran du long-métrage réalisé et scénarisé par le Gatinois André Turpin, Endorphine. Il prendra l’affiche le 22 janvier prochain. Mettant en vedette Sophie Nélisse, Mylène Mackay, Lise Roy, Monia Chokri, Guy Thauvette, Stéphane Crête et Anne-Marie Cadieux, le film plonge dans l’histoire de Simone de Koninck, 13 ans et témoin du meurtre. Hypnotisé pour la guérir de son choc, on plongera dans son inconscience à différentes époques de sa vie. Tout en musique Sur la scène de la quatrième salle du Centre nation des arts (CNA), l’artiste Florent Vollant présentera son quatrième album solo, le 30 janvier. La veille, c’est Peter Katz qui sera à la quatrième salle, le 29 janvier. Le finaliste au prix Juno vient présenter le fruit de son dernier album We are the Reckoning. Il fait partie de la Série Coup de cœur de Royal Wood, au CNA. Sur les scènes de Gatineau, la découverte sera à l’honneur. Le 21 janvier, DakhaBrakha, tout droit venu de l’Ukraine, présentera un univers où il sera possible de découvrir le folklore de l’Europe de l’Est, à la Salle Jean-Despréz. Ceux qui ont suivi l’émission La Voix pourront découvrir le premier album de Rémi Chassé, finaliste en 2014, le 28 janvier prochain, sur cette même scène.Puis ce même lieu accueillera le 30 janvier le duo Heymoonshaker composé d’Andrew Bacon et Dave Crowe. Deux spectacles à ne pas manquer à la Salle Odyssée, Manu Militari qui viendra présenter son quatrième opus Océan, ce samedi, et une brochette d’artistes qui chantera Fiori dans le spectacle Fioritudes, le 29 janvier. Dans les musées L’exposition Vikings a débuté en décembre, mais il reste encore jusqu’au 17 avril pour découvrir cet univers. Les tout-petits ne seront pas en reste dès le 29 janvier, avec le début de l’exposition Thomas et ses amis – En voiture!, au Musée des enfants. Au Musée canadien de la Guerre, l’exposition Grandes guerres. Grandes femmes. se poursuit jusqu’au 3 avril. Puis, au Musée des Beaux-Arts du Canada (MBAC), Monet. Un pont vers la modernité continue jusqu’au 15 février. Sur la scène théâtrale Dès la fin du mois, le 27 janvier, le Théâtre de l’Île accueillera une production qui permettra de découvrir ou redécouvrir les classiques de Diane Dufresne, par l’intermédiaire de l’excentrique personnage d’Yvette Lacroix. Personnifié par l’artiste d’ici et créatrice du spectacle, Marie-Nicole Groulx. Elle présente une création basée sur la Carte blanche qu’elle avait réalisée en 2011. Bien que le personnage et la trame restent les mêmes, la nouvelle version est beaucoup plus étoffée. La Nouvelle-Scène accueillera quant à elle la pièce de théâtre mise scène par Anne-Marie White #PigeonsAffamés, une création multidisciplinaire interrogeant notre rapport au confort américain, du 26 au 30 janvier prochain. Une nouvelle Carte blanche accueillera du 21 au 23 janvier, les artistes de L’Artishow ainsi que Mylène Ménard. En exposition, ce sera Cinthia Plouffe qui exposera sur place. Au Théâtre du Casino du Lac-Leamy, Le dîner de cons revient pour deux soirs de supplémentaires, les 22 et 23 janvier. Le classique est à voir ou à revoir. À la Salle Odyssée La Divine Illusion, prendra l’affiche les 15 et 16 janvier. La production du Théâtre du Nouveau Monde (TNM), met notamment en vedette Anne-Marie Cadieux. L’histoire plonge dans un portrait de la société, en 1905, au moment où Sarah Bernhardt visite Québec. …Et plusieurs autres offres culturelles Tradition du début d’année, Contact Ontarois reprend vie dès la semaine prochaine au Centre des Arts Shenkman d’Orléans, alors que les vitrines se dérouleront du 13 au 16 janvier 2016. Certaines sont ouvertes au public. À la Salle Odyssée, le mois de janvier rime avec le retour des populaires Lundis Juste pour rire, le 18 janvier. Puis, parmi les humoristes à voir ou revoir, notons Réal Béland (20 janvier), Philippe Laprise (21-22 janvier), P-A Méthot (27 janvier), Philippe Bond (30 janvier) Vous avez manqué le dernier passage de Martin Levac dans la région pour présenter Le meilleur de Phil Collins – Dance into the light? Ce sera l’occasion de revoir ce plongeon dans la carrière du chanteur et dans ses succès, les 29 et 30 janvier prochain. Info07.com, 5 janvier 2016 Info07.com Par Marie Pier Lécuyer Le 5 janvier 2016 Anne-Marie Cadieux amènera Sarah Bernhardt à Rimouski Par Adeline Mantyk La divine illusion, mise en scène par Serge Denoncourt, raconte l’histoire de la venue de la comédienne la plus célèbre au monde à Québec, en 1905. Cette actrice française, qui fait scandale pour le Clergé bouleversera les destinées de plusieurs Anne-Marie Cadieux a déjà travaillé à plusieurs reprises avec personnages. « C’est un cadeau dans la Michel Marc Bouchard, qui a créé « La Divine Illusion». Photo : Yves Renaud vie de toute actrice que de pouvoir jouer la grande et excentrique Sarah Bernhardt. Elle n’est pas comme moi, mais jouer le rôle d’une actrice d’une autre époque, et qui plus est, excentrique, est très intéressant », raconte Anne-Marie Cadieux. « Ce rôle me permet aussi de parler de mon métier. » « La pièce a reçu un excellent accueil à Montréal, les gens s’identifient aux personnages, l’histoire se tient, c’est à la fois drôle et triste comme sait si bien l’écrire Michel Marc Bouchard », poursuit la comédienne, « Les dialogues sont mordants, tout en parlant de sujets profonds et politiques et en étant en même temps un hommage à l’art. » Ça ne sera pas la première visite de la comédienne à Rimouski puisqu’elle a fait ses premiers pas dans la région : « Lorsque je suis sortie de l’école, il y a près de 30 ans, j’ai joué dans une pìèce intitulée La Veuve et le Varech, au théâtre d’été à Matane. », explique la comédienne qui partage sa vie entre le théâtre, qu’elle affectionne particulièrement, le cinéma et la télévision. Elle avait déjà rendu visite à la ville de Rimouski lors de la tournée de la pièce Marie Stuart, du TNM. Un portrait de la société québécoise de 1905 Michel Marc Bouchard, créateur de la pièce, s’est inspiré d’un fait historique, la visite de l’actrice Sarah Bernhardt à Québec en 1905 pour créer un portrait de la société québécoise de cette époque : « Il évoque une société étouffée par le Clergé, parle des abus sexuels de l’Église, du travail des enfants, au travers de la vie d’un jeune séminariste, joué par l’excellent Simon Beaulé-Bulman, qui fasciné par l’actrice, va s’ouvrir à l’art et au changement. Sarah Bernhardt est comme un moteur de changement », explique Mme Cadieux. l’avantage.qc.ca, 13 janvier 2016 THÉÂTRE. La pièce de théâtre produite par le Théâtre du Nouveau Monde, La divine illusion, sera de passage à Rimouski le 23 janvier et mettra en scène la flamboyante Sarah Bernhardt, campée par Anne-Marie Cadieux. Sarah Bernhardt débarque à Saguenay Pierre O. Nadeau La divine illusion s’inspire de la visite de l’actrice française à Québec en 1905 Ni le froid ni les tempêtes de janvier n’arrêtent le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) dans sa mission de promouvoir le théâtre classique en région. À ce titre, il promène La divine illusion à travers le Québec, une pièce qui sera présentée à Saguenay le 20 janvier prochain. Depuis maintenant près de 20 ans, le TNM met un point d’honneur à rendre le théâtre classique plus accessible en le transportant à l’extérieur des grands centres. Le 20 janvier, le Théâtre Banque Nationale accueillera cette «grosse production», qui réunit une douzaine de comédiens. «C’est le même spectacle qui a été présenté 28 fois à Montréal cet automne, avec la seule différence qu’en raison du froid, il nous était difficile de transporter le piano de fonction, qui a fait place à une bande sonore. On a aussi dû remplacer deux comédiens, qui étaient appelés sur des plateaux de cinéma.» Le spectacle créé par le tandem Michel Marc Bouchard et Serge Denoncourt est une fiction historique qui s’inspire de la visite de la divine Sarah Bernhardt à Québec, en 1905, pour tracer un portrait de la société avec la misère de la classe ouvrière et l’oppression de l’Église. Dans le rôle-titre, Anne-Marie Cadieux a fait l’unanimité auprès des critiques. Les saltimbanques Au cours des prochaines semaines, la production s’arrêtera dans sept villes. Les 12 comédiens seront accompagnés par 4 techniciens et 1 régisseur. «Nous sommes un peu les saltimbanques du théâtre», lance en riant Lorraine Pintal. Elle précise qu’en près de 20 ans de tournées son équipe n’a pas annulé une seule représentation en raison du mauvais temps ou pour toute autre raison. «Une seule fois, à Rimouski, notre autobus est arrivé juste à temps pour le spectacle, un peu retardé par une tempête.» Ça coûte cher La directrice du TNM ne cache pas qu’une telle opération est «très coûteuse». «Sans l’aide gouvernementale et privée, on ne pourrait ne pas présenter ces productions en régions à des prix accessibles», dit-elle en soulignant le partenariat de la Caisse de dépôt et placement du Québec et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Lorraine Pintal ajoute que les Sorties du TNM ont contribué à permettre à des régions de s’équiper de structures solides pour accueillir des productions majeures et d’enrichir ainsi leur patrimoine culturel local. «Notre objectif pour les prochaines années est de débarquer dans d’autres régions du Québec, comme l’Abitibi-Témiscamingue et la Côte-Nord.» La divine illusion sera aussi présentée ce soir, le 18 janvier, à la salle Albert-Rousseau, à Québec. Journal de Québec, 17 janvier 2016 Le TNM débarquera à Chicoutimi avec sa plus récente production La divine À l’automne 2015, les Sorties du TNM à travers le illusion, qui met en vedette Anne-Marie Cadieux sous les traits de Sarah Québec ont fait découvrir la pièce Moby Dick. Ces Bernhard. jours-ci, l’organisation montréalaise reprend le circuit avec La divine illusion, une autre production d’envergure, qui été vue par près de 25 000 spectateurs, «dont beaucoup de jeunes», est fière de préciser Lorraine Pintal, la directrice artistique et générale du TNM. La divine illusion, du scandale au changement Par Geneviève Bouchard Présentée l’automne dernier au TNM et mise en scène par Serge Denoncourt, la fiction historique La divine illusion nous ramène à cette fameuse visite qui avait mis le clergé en émoi. Au coeur Dans son interprétation de Sarah Bernhardt, Anne-Marie Cadieux s’en du récit, deux séminaristes que tout oppose. donne à coeur joie et elle monopolise l’attention lorsqu’elle entre en Michaud (Simon Beaulé-Bulman) est fils de scène.Elle trouve en Simon Beaulé-Bulman (Michaud), un complice de ministre, avenant, mû par une passion exaltée choix. Fournie par le TNM, Yves Renaud. pour le théâtre et un amour sans borne pour Sarah Bernhardt. Talbot (Mikhaïl Ahooja) est issu d’un milieu ouvrier - sa mère et son petit frère se saignent à l’usine pour lui offrir une voie vers le sacerdoce -, renfrogné et terre à terre, couvant une douleur et une colère sourdes. Les deux improbables alliés se voient confier la mission de livrer à la vedette fraîchement arrivée à Québec une lettre signée de l’archevêque lui interdisant de monter sur scène. De cette rencontre se déploiera un triptyque d’intrigues où s’enchevêtrent le rôle de l’art et l’obscurantisme ambiant, le choc des classes sociales, les abus sexuels au sein du clergé et l’exploitation des enfants. Les acteurs Dans son interprétation de la flamboyante actrice, Anne-Marie Cadieux s’en donne à coeur joie et monopolise l’attention lorsqu’elle entre en scène : une grandiloquence qui frise le ridicule, une condescendance tâtant le mépris, un goût pour la provocation (dans un discours épique soulignant l’inculture et le manque d’audace des Québécois, notamment) et un plaidoyer enflammé pour l’art comme vecteur d’évolution dans une société. Elle trouve un complice de choix en la personne de Simon Beaulé-Bulman, qui ne ménage pas non plus ses effets en jouant l’ardant admirateur : maniéré parfois à la limite du caricatural, mais éminemment charmant dans cette volonté de ne pas perdre son innocence ni tomber dans le cynisme. Cette pièce dense au propos ambitieux (quoique un peu prévisible par moments) met de l’avant une galerie de personnages forts. Parmi eux, le théâtre lui-même est roi. La pièce évolue dans une sorte de mise en abyme où l’illusion du titre est parfois brisée. Loin d’ériger le quatrième mur, on reconnaît la présence du public, on le prend à témoin, on le place sous le projecteur pour mieux souligner l’importance de la rencontre et des idées qui en émanent. La divine illusion a pris la route la semaine dernière et doit encore faire escale à Saguenay, Rimouski, Drummondville, Sherbrooke et Laval d’ici au 5 février. lesoleil.ca, 19 janvier 2016 (Québec) CRITIQUE / Magistrale pour les uns, scandaleuse pour les autres, Sarah Bernhardt a causé tout un émoi lors d’un passage houleux à Québec au début du siècle dernier. Sous les traits d’Anne-Marie Cadieux et la plume de Michel Marc Bouchard, «la divine» a fait son retour dans la capitale lundi, à la salle Albert-Rousseau, le temps d’une ode au théâtre souvent drôle, parfois mordante, poussée par une soif d’audace toujours bien actuelle. Échos de scène Luc Boulanger Dans le cadre des Sorties du TNM, La divine illusion sera de passage à Saguenay demain, le 20 janvier, puis à Rimouski, ce samedi 23 janvier. La pièce mise en scène par Serge Denoncourt raconte la venue au Québec, en 1905, de la flamboyante Sarah Bernhardt, campée par la tout aussi flamboyante Anne-Marie Cadieux. lapresse.ca, 19 janvier 2016 Divine tournée La divine illusion, un pur bonheur Par Roger Blackburn Du bonheur en mots, de l’émotion dans l’histoire, du plaisir dans le jeu, des pincements au coeur, de l’humour, de la tristesse, un public qui retient son souffle: tous ces sentiments étaient au Théâtre Banque Nationale mercredi soir pour la représentation de la pièce La divine illusion, un hommage à Sarah Bernhardt, une création du dramaturge originaire d’Alma Michel Marc Bouchard dans une mise en scène de Serge Denoncourt. L’histoire, une fiction historique qui raconte la visite à Québec de la comédienne française Sarah Bernhardt à l’hiver 1905 alors que la province vit sous le joug de l’Église catholique et que le théâtre est condamné en chair par les curés (voir photos). L’histoire commence dans le dortoir du grand séminaire alors que deux jeunes pensionnaires se rencontrent. Le premier, Michaud, joué avec brio par Simon Beaulé-Bulman, un fils de ministre et l’autre, Talbot, interprété avec émotion par Mikhail Ahooja, deux personnalités différentes. Ces jeunes joueront un rôle important dans la visite de l’actrice française au Québec, qui ne se gêne pas pour secouer les colonnes du temple catholique de l’époque à saveur de scandale. La comédienne Anne-Marie-Cadieux livre une performance très colorée de l’actrice européenne sur un ton déconcertant, avec l’accent d’une Française sarcastique et prétentieuse au sens de l’humour décapant. «Vous n’avez pas le trac?» demande-t-elle à une jeune comédienne. «Vous verrez, ça viendra... avec le talent», réplique-t-elle avant de monter sur scène pour jouer une pièce que le clergé a interdite. L’auteur Michel Marc Bouchard a témoigné de la triste atmosphère des écoles de formation chrétienne dans le triste décor d’une chambre de pensionnat où les curés aux mains longues portent en eux les doubles sen- Véritable révélation, Simon Beaulé-Bulman interprète un séminariste plus... (Photo Le Quotidien, Rocket Lavoie) timents de victime et d’agresseur sexuel. Le comédien David Savard, originaire de Dolbeau, joue avec beaucoup d’intensité le rôle du frère Casgrin qui vit dans l’ombre de la grande noirceur. Les deux jeunes prêtres portent le poids de l’odieux. Ils sont confrontés à des choix, garder le silence, dénoncer ou oublier. Le théâtre sera au coeur de ce scandale et la comédienne Sarah Bernhardt en sera l’instigatrice. L’histoire dramatique de Michel Marc Bouchard, la mise en scène émouvante de Serge Denoncourt, les décors simples et mordants de Guillaume Lord, supportés par un éclairage qui nous transporte à travers les ambiances, ont soulevé les 600 spectateurs à la tombée du rideau. La divine illusion est un miroir de la société de l’époque, une histoire qui nous ressemble, une histoire qui est la nôtre, un essai politique, une comédie dramatique qu’on doit voir sur scène, absolument. lapresse.ca/lequotidien, 21 janvier 2016 Véritable révélation, Simon Beaulé-Bulman interprète un séminariste plus intéressé par le théâtre que par la prêtrise. Un plaidoyer pour l’art signé Sarah Bernhardt et Michel Marc Bouchard Par Benoit LeBlanc THÉÂTRE. En décembre 1905, la grande actrice française Sarah Bernhardt débarque avec son tigre et sa troupe à Québec, seul endroit où les interdits du clergé auront raison, momentanément, de sa popularité. Michel Marc Bouchard ne pouvait qu’être sensible à cet épisode célèbre où la comédienne a convoqué la presse pour fustiger la société québécoise encore prisonnière des bien-pensants religieux. «Je passe cette visite historique à travers une série de lentilles où un événement pas toujours très connu se rapproche tranquillement de chacun de nous, confie l’auteur des grands succès internationaux que sont Les Feluettes, Les Muses orphelines et Christine, la reine-garçon. L’Histoire sert de véhicule à un cri de liberté sur l’importance de l’art et du théâtre.» Loupe sur le Québec d’antan L’action débute dans un séminaire où un jeune romantique, Michaud, est plus attiré par le théâtre que la prêtrise. Débarque un nouveau, Talbot, accompagné de sa mère et de son frère cadet, par qui s’exprimera toute la misère vécue par les ouvriers des usines. Sans oublier les abus subis par les enfants autant dans ces milieux de travail que dans les écoles. Le duo dynamique est joué par Mikhaïl Ahooja et Simon Beaulé-Bulman. À ce moment, la ville de Québec est en émoi devant l’arrivée de la «divine» Sarah Bernhardt (magnifique Anne-Marie Cadieux). Toutefois, l’archevêque de Québec fait un appel au boycottage. En réaction, l’actrice de 61 ans convoque la presse et dénonce le joug du clergé. Le soir même, la salle sera comble pour l’ultime représentation de cette tournée en sol québécois. «Nous nous devons de réaffirmer la bataille continuelle pour l’importance de l’éducation et de la culture dans nos sociétés.»Michel Marc Bouchard, dramaturge. La célèbre comédienne Sarah Bernhardt et un jeune séminariste appelé Renaud sont au cœur de cette production.(Photo gracieuseté) «Pour Michaud, Sarah Bernhardt est sa Madonna, sa Lady Gaga, de mentionner Michel Marc Bouchard. Par elle, il découvrira que le théâtre n’est pas que costumes et divertissement, mais aussi porteur d’idées philosophiques, politiques et sociales servant à une prise de conscience autant individuelle que collective.» L’équipe Notons qu’en tournée, Éric Bruneau et Luc Bourgeois seront remplacés respectivement par David Savard et Guillaume Cyr. Annick Bergeron, Louise Cardinal, Lévi Doré, Gérald Gagnon, Marie-Pier Labrecque, Dominique Leduc et Laurier Rajotte complètent la distribution. «Avec Serge (Denoncourt), qui signe la mise en scène, notre choix était immédiat pour Anne-Marie Cadieux dans le rôle-titre, d’ajouter Michel Marc Bouchard. C’est d’autant un grand plaisir que je retrouve mon ancienne consoeur de classe. C’est la première fois qu’on travaille ensemble depuis l’école.» courrierlaval.com, 30 janvier 2016 Dans La Divine Illusion, le dramaturge québécois a répondu à la fois à une commande du Shaw Festival Theatre, dans la vallée du Niagara, et à sa passion pour l’Histoire, où il aime puiser ses pièces plus grandes que nature. Sans Sarah Bernard par Daniel Côté Avant même l’ouverture du rideau, cependant, on l’a avisé qu’il n’était pas autorisé à photographier le spectacle. Rocket a évidemment protesté, ce qui a mené à un «compromis» aux airs d’ultimatum: il pourrait faire son travail, mais devrait quitter la salle après les cinq premières minutes. Voici l'une des photographies qui ont été captées par Rocket Lavoie, le 20 janvier, pendant les cinq minutes où on l'a autorisé à voir La Divine illusion. Il a dû partir avant l'apparition de la comédienne Anne-Marie Cadieux, qui campait le rôle de Sarah Bernard. Il est important de signaler que cette consigne émanait du TNM et non de Diffusion Saguenay, qui accueillait la nouvelle création du Jeannois Michel Marc Bouchard. Précisons également que des clichés appartenant à la compagnie de théâtre ont été offerts au journal. Comme on s’en doute, ils n’avaient pas été pris à Chicoutimi. Tout ça pour dire que dans Le Quotidien du lendemain, on voyait plusieurs personnages, mais pas celui qui donne son titre au spectacle. Incarnée par Anne-Marie Cadieux, la Divine, aussi connue sous le nom de Sarah Bernard, n’était pas entrée en scène quand le photographe a dû retraiter. On ne sait toujours pas ce qui a justifié cette consigne absurde. Caprice de comédienne? Mentalité de «control freak» à laquelle aurait succombé la compagnie? Ce qui est clair, cependant, c’est que derrière cette restriction se cache un profond mépris envers le journalisme et, plus spécifiquement, le métier de photographe de presse. C’est comme si une institution culturelle pouvait s’inscrire en marge de la couverture journalistique, échapper aux règles du genre, ce qui comprend la liberté pour un quotidien de produire ses propres images, tout en profitant des retombées médiatiques. Le meilleur de deux mondes, en quelque sorte. On imagine le tollé si un club de hockey empêchait les photographes de demeurer plus de cinq minutes au bord de la patinoire, si un chef de parti, un maire, s’arrogeaient un pouvoir équivalent. La demande du TNM était d’autant plus bête qu’en ces temps de carême, le théâtre, ce mal-aimé, a besoin de toutes les tribunes qu’on lui offre. Malgré tout, le journal a joué la pièce en première page et l’article s’est montré élogieux à l’endroit de La Divine illusion. Mais ça a laissé un drôle d’arrière-goût. Un arrière-goût qui n’a rien de divin. Le Quotidien, 31 janvier 2016 CHRONIQUE / Le photographe du Quotidien, Rocket Lavoie, s’est présenté au Théâtre Banque Nationale de Chicoutimi le 20 janvier, à la demande du collègue journaliste Roger Blackburn. Il devait participer à la couverture de la pièce du Théâtre du Nouveau Monde (TNM), La Divine illusion, en captant des images au fil de la soirée. T h é â t r e d u N o u v e a u M o n d e Résumé médiatique LA DIVINE ILLUSION DU 10 NOVEMBRE AU 5 DÉCEMBRE 2015 SUPPLÉMENTAIRES DU 8 AU 12 DÉCEMBRE 2015 EN TOURNÉE DU 15 JANVIER AU 5 FÉVRIER 2016 UNE PRÉSENTATION JOURNAUX ET MENSUELS Édition octobre Elle Québec Entrevue-photo avec Anne-Marie Cadieux Journaliste :Sophie Pouliot Édition novembre Châtelaine Mention avec photo Édition novembre Fugues Entrevue avec Michel Marc Bouchard Journaliste : Denis-Daniel Boullé Édition décembre Moi et cie Brève, entrevue avec Éric Bruneau Journaliste : Clémence Risler Édition du 6 au 8 novembre 24 HEURES Entrevue avec Serge Denoncourt Journaliste : Louise Bourbonnais Samedi 7 novembre La Presse Entrevue avec Michel Marc Bouchard, Mikhail Ahooja, Simon Beaulé-Bulman Journaliste : Luc Boulanger Samedi 7 et dimanche 8 novembre Le Devoir Entrevue avec Michel Marc Bouchard Journaliste : Alexandre Cadieux Samedi 7 novembre Journal de Montréal Entrevue avec Anne-Marie Cadieux Journaliste : Louise Bourbonnais Samedi 7 novembre Journal de Montréal Entrevue avec Anne-Marie Cadieux Journaliste : Louise Bourbonnais Jeudi 12 novembre Montreal Gazette Entrevue avec Michel Marc Bouchard Journaliste : Jim Burke Samedi 14 novembre La Presse Critique de Jean Siag Dimanche 15 novembre Le Journal de Montréal Critique de Louise Bourbonnais Lundi 16 novembre Le Devoir Critique de Fabien Deglise Weekend du 20 novembre Métro Montréal Critique de Jessica Émond-Ferrat Samedi 21 novembre Montreal Gazette Critique de Jim Burke Samedi 21 et dimanche 22 novembre Le Devoir Commentaires d’Odile Tremblay Édition du 21 au 27 novembre Échos Vedettes Critique par Victor-Léon Cardinal Édition du 27 novembre La Semaine Retour sur le tapis rouge Édition du 27 novembre 7 Jours Commentaires et retour sur le tapis rouge Samedi 28 et dimanche 29 novembre Le Devoir Chronique de Hélène Roulot-Ganzmann Édition du 5 décembre Âllo-Vedettes Retour sur le tapis rouge TÉLÉVISIONS Jeudi 12 novembre Télé-Québec – Bazzo.tv Entrevue avec Michel Marc Bouchard Animatrice : Marie-France Bazzo Mardi 10 novembre MaTV – Catherine et Laurent Entrevue avec Annick Bergeron et Simon Beaulé-Bulman Animateur : Gilles Payer Mercredi 11 novembre Ici Radio-Canada – Téléjournal Montréal + Téléjournal RDI 21h + Téléjournal 22 h Reportage, entrevue avec Cadieux, Beaulé-Bulman , Ahooja, Bruneau, Bouchard, Denoncourt Journaliste : Tanya Lapointe Jeudi 12 novembre Télé-Québec – Formule Diaz Mention, commentaires de Kim Thuy (Fabrique culturelle) Animateur : Sébastien Diaz Copies de certaines entrevues et critiques télévisées disponibles auprès d’Olivier Chassé 514.878.7898 RADIOS Lundi 2 novembre ICI Radio-Canada Première – Catherine Perrin Entrevue avec Anne-Marie Cadieux Animatrice : Catherine Perrin Dimanche 8 novembre ICI Radio-Canada Première – Culture Club Entrevue avec Michel Marc Bouchard Animateur : René Homier-Roy Mardi 10 novembre CIBL – Catherine et Laurent Entrevue avec Annick Bergeron et Simon Beaulé-Bulman Animateur : Gilles Payer Jeudi 12 novembre CIBL – Catherine et Laurent Critique de Jordan Dupuis Vendredi 13 novembre ICI Radio-Canada Première – Gravel le matin Critique d’Isabelle Ménard Vendredi 13 novembre ICI Musique – Mélodie de bonheur Commentaires de Marie-Christine Trottier Vendredi 13 novembre 98,5FM – Puisqu’il faut se lever Critique d’Émilie Perreault Vendredi 13 novembre ICI Radio-Canada Première – Le 15-18 Critique de Mélanye Boissonault Vendredi 13 novembre 98,5FM – Montréal maintenant Critique de Thérèse Parisien Samedi 14 novembre ICI Radio-Canada Première – Le 15-18 Chronique de Michel Coulombe sur Sarah Bernhardt Animateur : Joël Le Bigot Samedi 21 novembre Radio VM – Entracte Entrevue avec Annick Bergeron et Luc Bourgeois Animatrice : Marie-Anne Poggi Dimanche 27 septembre ICI Radio-Canada Première – Dessine-moi un dimanche Critique de Catherine Pogonat Copies de certaines entrevues et critiques radio disponibles auprès d’Olivier Chassé 514.878.7898 INTERNET LAFABRIQUECULTURELLE.COM Entrevue Anne-Marie Cadieux en trois temps Avec Nicolas Tittley VOIR.CA Entrevue avec Michel Marc Bouchard Par Catherine Genest BIBLEURBAINE.COM Chronique d’Isabelle Léger QUEBEC.HUFFINGTONPOST.CA Entrevue avec Michel Marc Bouchard par Samuel Larochelle ICIRADIO-CANADA.CA Reportage de Tanya Lapointe INFO-CULTURE.BIZ Critique de Sophie Jama QUEBEC.HUFFINGTONPOST.CA Critique de Sophie Jama NIGHTLIFE.CA Critique de Samuel Larochelle REVUEJEU.ORG Critiques de Raymond Bertin VOIR.CA Critique de Marie Villeneuve BIBLEURBAINE.COM Critique d’Alice Côté-Dupuis REVUESEQUENCES.ORG Critique d’Élie Castiel LESLUNETIERES.COM Commentaires d’Andréanne O’Bomsawin BOUCLEMAGAZINE.COM Commentaires d’Audrey-Maude Falardeau 45ENORMD.CA Commentaires MATTV.CA Commentaires de Sébastien Bouthillier ARTANDOPERAREVIEW.WORDPRESS.COM Commentaires de Raphaelle Occhietti FASHIONISEVERYWHERE.COM Commentaires de Jonathan Burnham BIBLEURBAINE.COM Chronique 10 meilleures pièce de 2015 AMECQ.CA 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