1 Introduction
1.1 Le th´eor`eme des nombres premiers
On note Pl’ensemble des nombres premiers.
Soit x∈R, on note π(x) = Card{p∈P|p≤x}, le nombre des nombres premiers inf´erieurs `a x.
Le th´eor`eme appel´e commun´ement th´eor`eme des nombres premiers est le suivant :
Th´eor`eme 1.1. Lorsque xtend vers +∞, on a :
π(x)∼x
log(x)(1)
1.2 Historique
L’histoire de l’´etude des nombres premiers commence dans la Gr`ece antique avec Euclide, 300
ans avant notre `ere. Il est le premier `a d´emontrer l’existence d’une infinit´e de nombres premiers.
Depuis ce r´esultat, nombreux sont les math´ematiciens qui ont tent´e d’expliquer la r´epartition
des nombres premiers, et de trouver une r´egularit´e ou des particularit´es dans cette r´epartition.
Pendant plusieurs si`ecles, leurs conclusions se limitaient `a une r´epartition anarchique des nombres
premiers et `a la d´ecroissance de leur proportion.
Il faut attendre le XVIII`eme si`ecle pour avoir une id´ee plus pr´ecise du comportement des
nombres premiers. Le th´eor`eme des nombres premiers a ´et´e conjectur´e par le math´ematicien
Gauss en 1792-1793. En 1852, le math´ematicien russe Tchebytchev ´etablit que, pour xsuf-
fisamment grand, le nombre de nombres premiers π(x) est compris entre 0.921x/ log(x) et
1.106x/ log(x). Ce r´esultat constitue un argument en faveur de la conjecture de Gauss, mais
la d´emonstration rigoureuse du th´eor`eme sera effectu´ee en 1896, ind´ependamment par Hada-
mard et de la Vall´ee-Poussin, `a l’aide de m´ethodes d’analyse complexe et en utilisant la fonction
ζde Riemann.
L’´enonc´e de ce th´eor`eme semblant porter essentiellement sur les nombres entiers, il parait
´etonnant de devoir faire appel `a des r´esultats d’analyse complexe pour le d´emontrer. Ainsi,
c’´etait un d´efi pour beaucoup de math´ematiciens d’essayer de d´emontrer ce th´eor`eme de mani`ere
´el´ementaire. Pendant plusieurs ann´ees, au d´ebut du XX`eme si`ecle, une d´emonstration sans uti-
liser d’analyse complexe paraissait impossible, le math´ematicien Hardy pensait par exemple que
le th´eor`eme des nombres premiers faisait partie des ´enonc´es dont la ”profondeur” ne les rendait
accessibles que par le biais de l’analyse complexe. Cependant, en 1949, Paul Erdos et Atle Sel-
berg donn`erent chacun une d´emonstration ´el´ementaire (mais loin d’ˆetre simple) du th´eor`eme des
nombres premiers, qui n’exigeait aucun pr´e-requis d’analyse complexe. La d´emonstration que
nous allons ´etudier dans ce m´emoire de recherche a pour particularit´e l’utilisation des distribu-
tions temp´er´ees et de la transform´ee de Fourier (se reporter `a la section 1.4 pour plus de d´etails
sur les particularit´es de cette d´emonstration).
1.3 Notations
Dans cette sous-section, on introduit des notations importantes qui seront utilis´ees tout au
long de la d´emonstration.
On rappelle que la fonction ζde Riemann est d´efinie sur le demi-plan ouvert Re(s)>1 par
la formule :
ζ(s) =
+∞
X
n=1
1
ns(2)
2