Étude d`une femme Tancrède Synave Signature : t

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Étude d’une femme
Tancrède Synave
Né en 1860 à Paris
Huile sur toile
Portrait
(1909)
Signature : t-Synave 1909
(Coin inférieur droit)
H. 1,26 m x L. 1,90 m
Cliché MG-Éditions
Vie de l’artiste : né le 6 février 1860 à Paris
Contexte historique : Belle Époque
Peintre de la fin du XIXe et du début XXe siècle, T. Synave travailla sur des sujets
allégoriques, des portraits, des jeux d’enfants, des scènes de théâtre, et des portraits féminins.
D’abord élève aux ateliers de Benjamin Constant, Jules Lefebvre et Gabriel Ferrier, il travailla
beaucoup dans son atelier de la rue Bayen dans le XVIIe arrondissement de Paris.
Médaillé au Salon des artistes français, il est à l’origine du damier bleu et blanc de l’enseigne
Lustucru, grâce à un concours organisé en 1911par la marque qui souhaitait créer un projet
pictural pour sa publicité.
Technique :
Les couleurs sont douces : le bleu et le rose priment sur
la toile. La touche est intense, la matière tantôt
granuleuse (pour le sujet), tantôt lisse (pour le fond).
École française, mouvement dit de « tradition évolution » : nouveauté artistique
(Impressionnisme, constructivisme, futurisme) mêlé avec la tradition académique de la
mesure des corps.
Relation aux nus féminins allongés.
Descriptif : La scène a lieu dans un intérieur familier, réel : une chambre à coucher. Ce lieu familier invite le spectateur à pénétrer dans le tableau. Dans la pièce se trouve un lit, fait de draps blancs bleutés, qui
donnent une impression de lumière venant de la gauche en hors champ.
Au premier plan à droite, se trouve une table de nuit sur laquelle sont posés un service à thé et un demi-citron dans une coupelle. La scène semble ainsi se dérouler à l’heure du thé, qui se répand dans les milieux
bourgeois de la fin du XIXe siècle.
Le sujet est une femme allongée sur un lit.
Cette idée de prendre le thé dans cette position rappelle les cena à la romaine, dîners de convives, où l’alanguissement tournait à la décadence. La référence à l’Olympia de Manet est évidente.
La femme représentée nous regarde et sourit. Le majeur de sa main droite est posé non loin de sa bouche. Elle la montre du doigt. Serait-ce une invitation au baiser? La seconde main est posée sur un chat noir aux
yeux verts qui nous fixe. Le bras du personnage est peint pour suggérer le mouvement : il semble caresser l’animal posé sur elle. Seconde invitation ?
Les vêtements sont tantôt pastels (son chemisier), tantôt « aguicheurs » par leur violence (les zébrures noir et blanc de la jupe). Ce dispositif dirige le regard du spectateur. En effet, les seuls tons foncés du tableau
résident en la jupe et le chat. Le peintre a-t-il voulu emmener le regard du spectateur vers autre chose que ce qui est montré dans le tableau ? Serait-ce un clin d’œil à l’animalité par le chat : symbole de l’animal
domestiqué, relevé par cette robe de zèbre ?
Cet effet est amplifié par la constante répétition de lignes droites dans la toile : les hachures verticales du papier peint. Synave casse ce rythme par les zébrures de la jupe, nouvelle façon de déstabiliser le spectateur et
d’attirer son regard.
Même si la femme occupe la majeure partie de la toile, elle semble comme fondue dans la masse. Seuls la jupe et le chat lui donnent son volume. Lorsque l’on s’éloigne du tableau, son corps semble se fondre dans les
mêmes teintes alentour. Ce n’est pas une présence réelle (monde onirique ?). Seule l’empâtement de la peinture lui permet d’exister.
Provenance : dépôt du Fond National d’Art Contemporain le 11 février 1910
Références : La peinture réaliste ; les nus féminins allongés
Titien, La vénus d’Urbino, Musée des Offices (Florence)
Manet, Olympia, Musée d’Orsay (Paris)
Avant la visite au Musée Marcel Dessal, observation en classe :
Quelle ambiance ressens-tu en regardant ce tableau ?
À qui le personnage sourit-il ?
Quelle impression donne son regard ? (flou, vide)
Cette toile représente-t-elle la réalité ? (monde onirique, pastel, flou)
Quelle est l’impression du regard ? (flou, vide)
Jeux au Musée : lors de votre visite au Musée, vos élèves pourront réaliser l’un de ces trois jeux, grâce aux outils pédagogiques mis à leur disposition.
Redessine au crayon à papier, les zébrures et les lignes qui se sont effacées dans le tableau.
Des objets se sont glissés dans l’image ci-dessus, retrouve dans le musée à quels tableaux Remplis les vides à l’aide de hachures, plus ou moins épaisses, pour donner un effet de
ils appartiennent.
relief au dessin.
De retour en classe : exploitation des pistes données aux enseignants à l’issue de la visite du Musée Marcel Dessal
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