n. 1
Jean Jullien, directeur de la revue Art et critique (1889-90)
«Le réalisme ne nuit en rien au féerique, il en est le complément. L’un est le jour, la lumière; l’autre
la nuit splendidement éclairée; la beauté du jour ne détruit pas le charme de la nuit, l’un fait valoir
l’autre; ainsi le théâtre idéaliste doit vivre à côté du théâtre vrai, en attendant qu’un maître les
affronte tous deux».
n. 2
Villiers de L’Isle-Adam, Axel
«La terre est gonflée, comme une bulle brillante, de misères et de mensonges, et, fille du néant
originel, crève au moindre souffle […] de ceux qui s’en approchent! Éloignons-nous d’elle, tout à
fait!»
n. 3
Dorothy Knowles, La réaction idéaliste au théâtre depuis 1890, Paris, Droz, 1934
Si les symbolistes avaient complètement appliqué leurs théories, «ils auraient éloigné le théâtre de
toute vraisemblance et l’auraient transformé en un livre de légendes».
n. 4
Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias, Prologue
«Il est juste que le dramaturge se serve/ De tous les mirages qu’il a à sa disposition […] Et qu’il ne
tienne pas plus compte du temps/ Que de l’espace […] Non pas dans le seul but/ De photographier
ce qu’on appelle une tranche de vie/ Mais pour faire surgir la vie même dans toute sa vérité/ Car la
pièce doit être un univers complet […] C’est-à-dire la nature même/ Et non pas seulement/ La
représentation d’un petit morceau/ De ce qui nous entoure ou de ce qui s’est jadis passé. »
n. 5
Lugné-Poe
«Notre désir est et restera de faire connaître des œuvres […] où l’idée seule dominera et nous
n’attachons qu’une importance médiocre au côté matériel dénommé : théâtre. »
n. 6
Denis Bablet, théoricien du théâtre
« Tantôt il [le théâtre symboliste] fait confiance au verbe pour susciter l’activité créatrice de
l’imagination du public et il limite alors le rôle des moyens d’expression scéniques, tantôt il
multiplie ces moyens et tente de les unir en un spectacle "total" capable de toucher simultanément
tous les sens du spectateur ».
n.7
Jacques Copeau
« Que les autres prestiges s’évanouissent et, pour l’œuvre nouvelle, qu’in nous laisse un tréteau
nu ! »