Procédure : Protocole national ammonium,
Page 2 / 15
I- Introduction :
L’azote minéral dissous dans l’eau de mer existe sous forme d’azote gazeux et d’ions ammonium, nitrite
et nitrate. Dans le cycle de l’azote, l’ammoniac dissous (sous forme d’ion ammonium) occupe une place
particulière. D’une part, le phytoplancton utilise l’ammonium préférentiellement comme source nutritive
azotée, d’autre part, la dégradation de l’azote particulaire et de l’azote dissous par l’activité
hétérotrophique donne lieu à la formation d’ammoniac oxydé ensuite en nitrite puis en nitrate. Enfin, le
zooplancton contribue à enrichir l’eau de mer en ammoniac par excrétion directe. Les teneurs en
ammoniac dissous dans l’eau de mer sont comprises généralement entre 0 et 3 µmoles.l-1.
Le dosage est basé sur la réaction de Berthelot (1859). En milieu alcalin (8 < pH < 11.5), l’ammoniac
dissous réagit sur l’hypochlorite pour former une monochloramine. Ce composé, en présence de phénol
et en milieu oxydant, donne lieu à la formation d’un bleu d’indophénol. A 20 °C, la réaction catalysée par
l’ion nitroprussiate demande 6 heures pour se développer. L’absorption est mesurée par
spectrophotométrie à 630 nm.
La méthode a été appliquée à l’eau de mer, en particulier par L. Solorzano et F. Koroleff en 1969.
L’analyse par fluorimétrie développée par Holmes commence à se répandre dans la communauté des
analystes de l’eau de mer. Cette méthode apporte des avantages (par exemple le non-emploi de
phénol). Cette méthode ne sera pas décrite dans ce protocole car la majorité des laboratoires utilisent
encore la méthode de Koroleff.
Précision et limite de détection :
Etant donné l’influence de la turbidité à la longueur d’onde de mesure (630 nm), ainsi que les
nombreuses sources de contaminations potentielles de ce paramètre, les écarts-types relatifs obtenus
sur des triplicats peuvent être très variables. S’ils se situent généralement entre 1 et 5 % au delà de 1
µmole.l-1, ils peuvent atteindre facilement 20 à 50 % en dessous de 0.5 µmole.l-1.
La limite de détection se situe aux alentours de 0.02 µmole.l-1 (= 3xs0, écart type sur le blanc
analytique) pour un trajet optique de 10 cm avec une limite de détection de 0.001 unité DO.
La loi de Beer-Lambert est respectée dans la gamme de concentration allant de 0 à 70 µmoles.l-1. Au
delà de cette concentration il est possible de diluer l’échantillon. Pour les faibles concentrations (0 à 5
µmoles.l-1) il est conseillé d’utiliser des cuves de 10 cm. Au delà, à moins de diluer, des cuves de 5 cm ou
1 cm seront nécessaires.
II – Précautions particulières
Le risque de contamination est un des paramètres déterminant dans la réussite ou non de la mesure.
Les réactifs utilisés sont à conserver à l’obscurité et au réfrigérateur jusqu’à utilisation.
Une attention particulière sera apportée lors du prélèvement, mais également au niveau de la
manipulation et du stockage du matériel et des échantillons.
Le risque majeur est lié à la pollution atmosphérique du laboratoire aussi bien que du lieu de
prélèvement (vapeurs azotées, proximité de produits chimiques, présence de fumeurs ou rejets du
bateau …) mais également à la manipulation (contact avec la peau de l’échantillon, du flaconnage,
bouchons…) ainsi qu’au matériel de pré-filtration (lorsque celui-ci est indispensable). Le port de gants à
usage unique peut être une bonne solution à condition d’être bien ajustés et d’être changés
régulièrement. Certains caoutchoucs sont également des sources de contaminations notables
d’ammonium et il convient donc de les éviter au niveau du bouchage des flacons aussi bien qu’au niveau
des tendeurs des bouteilles Niskin.