
L e t t r e é c o n o m i q u e d ’A l g é r i e n ° 4 2 – j u i n 2 0 1 5 – © DG Trésor
A M B A S S A D E D E F R A N C E E N A L G E R I E - S E R V I C E É C O N O M I Q U E R E G I O N A L
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Rapport annuel de la CNUCED : les flux entrants d’IDE en
Algérie en baisse de 44% en 2014
Pour rappel, l’Algérie est signataire
de 47 traités d’investissement
bilatéraux (dont la France) et de 6
accords d’investissement
internationaux, dont la convention
pour le règlement des différends
relatifs aux investissements
(C.I.R.D.I) et le traité d’adhésion à
l’Agence multilatérale de garantie
des investissements (M.I.G.A).
Selon le rapport annuel de la CNUCED rendu public le 24 juin dernier, les flux d’IDE
entrants en Algérie se sont établis à 1,49 Md USD en 2014, contre 2,66 Mds USD en
2013, soit une baisse de 44,1%, après une hausse de près de 13% en 2013. Les données
relatives aux flux sortants d’IDE, qui s’entendent comme les investissements directs
algériens à l’étranger, ne sont pas disponibles pour l’année 2014. En revanche, les
estimations relatives aux années 2013 et 2012 ont été revues à la hausse (respectivement
+117 MUSD et +193 MUSD) ; le rapport précédent présentait des désinvestissements
sur cette période (-268 MUSD en 2013 et -41 MUSD en 2012). Il convient en effet de
noter que les données récentes doivent être considérer avec réserve, n’étant que des
estimations : pour preuve, le rapport 2014 présentait des flux d’IDE entrants en Algérie
en 2013 à 1,69 Mds USD, soit écart de 57% par rapport au montant retraité.
S’agissant du stock d’IDE en Algérie, le rapport les estime à 26,79 Mds USD en 2014,
contre 25,29 Mds USD en 2013, soit une hausse de 5,9%. Sur période longue, la
CNUCED rappelle l’évolution très favorable du stock d’IDE en Algérie, en particulier
au cours de la décennie précédente, puisqu’il s’élevait à 1,56 Mds USD en 1990 et à
seulement 3,38 Mds USD en 2000.
A noter que la CNUCED a pour la première fois rendu publiques des statistiques
bilatérales dans un rapport publié en avril 2014. En termes de stocks, les IDE français
étaient estimés à 2,7 Mds USD en 2012 (dernière année disponible), ce qui placerait la
France au 3ème rang des investisseurs après les Etats-Unis (6,1 Mds USD en 2012) et
l’Italie (4 Mds USD en 2011, dernière donnée disponible pour ce pays). La France
demeure ainsi le 1er investisseur étranger hors hydrocarbures en Algérie.
Publication de l’étude 2015 d’Ernst & Young sur
l’attractivité du continent africain
Rapport EY : http://goo.gl/BoQWGe
Attractivité de l’Afrique aux yeux
des investisseurs étrangers
Ernst & Young (EY) dans son rapport « Africa 2015 : Making choices » souligne que les
tensions géopolitiques et la faiblesse de la croissance économique mondiale ont conduit
à une diminution des IDE à travers le monde de 3,1% en 2014 relativement à 2013. En
Afrique, bien que le nombre de projets d’IDE ait diminué de 8,4%, le montant des
capitaux investis a progressé de 136% en 2014 en croissance annuelle, créant ainsi
188 000 nouveaux emplois sur le continent (68% de plus qu’en 2013).
Le rapport avance également l’idée que l’incertitude politique liée au printemps arabe en
2011 est en train de s’estomper et que la région Afrique du Nord redevient
progressivement de plus en plus attractive aux yeux des investisseurs étrangers. Ainsi,
bien que l’Egypte et le Maroc soient les principaux concernés, la zone a vu son nombre
de projets d’IDE croitre de 22% en 2014 et représenter ainsi 51% du montant total des
capitaux investis en Afrique en 2014. Enfin, le rapport souligne que les principales
barrières à l’investissement, au regard d’un sondage réalisé auprès d’un panel de plus de
500 investisseurs étrangers, sont par ordre décroissant : l’incertitude de l’environnement
politique (55% des réponses mentionnent ce point), la corruption (26%), les problèmes
sécuritaires (22%), la faiblesse des infrastructures (14%), le manque de qualification de
la main d’œuvre (13%), l’inconsistance et le manque de transparence des politiques
publiques (10%) et enfin l’inattractivité du régime fiscale (7%).
Concernant l’Algérie spécifiquement, le rapport avance que le nombre d’IDE dans le
pays a décru de 18,8% en 2014 relativement à 2013. Par ailleurs, seulement 1,8% des
projets d’IDE en Afrique prendrait place en Algérie, ils ne pèseraient que pour 0,4% du
montant total des capitaux investis sur le continent, et seul 1,1% du total des emplois
crées en 2014 en Afrique concernerait l’Algérie.
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
0
5
10
15
20
25
30
2010 2011 2012 2013 2014
Stock et flux d'IDE
Stock (Mds USD)
Flux nets (Mds USD) - échelle de
droite
53,2%
30,5% 24,6% 27,5% 22,1%
8,9%
23,5%
36,6%
36,2% 32,1% 35,1%
18,5%
14,4%
24,0%
26,8% 28,0% 27,0%
37,1%
7,7% 8,2% 9,9% 10,7% 12,5%
34,3%
1,2% 0,6% 2,5% 1,8% 3,3% 1,2%
Ressources
naturelles
Croissance
économique
Marchés
domestiques
Main d'œuvre
Démographie
Environnement
politique et sociale
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