Situation économique de l`Algérie

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Situation économique de l’Algérie :
perspectives 2017
Février 2017
© DG Trésor
La chute des cours des hydrocarbures, entamée au second semestre 2014 s’est poursuivie en 2015 et 20161, pesant sur les équilibres
macroéconomiques algériens. Pour rappel, sur la période 2002-2015, les hydrocarbures ont représenté en moyenne 98% des exportations
de l’Algérie, 67% de ses recettes fiscales et ont contribué pour 35% à son PIB. En 2016, le FMI prévoit que les hydrocarbures représentent
93% des exportations, 38% des recettes fiscales et contribuent à hauteur de 27% au PIB. Les autorités algériennes se sont engagées dans
un processus de consolidation budgétaire et de maitrise du déficit extérieur.
1) La croissance devrait se maintenir en 2017
La loi de finances 2017 (LF 2017) fait pour la première fois apparaître un cadrage macroéconomique pluriannuel. Elle est fondée sur une
hypothèse de croissance du PIB de 3,9% en 2017, de 3,6% en 2018 et de 4,3% en 2019, sous-tendue par le regain d’activité prévu du secteur
des hydrocarbures (qui devrait connaître une croissance de 3,6% en 2017, de 3,2% en 2018 et de 4,9% en 2019). Selon le FMI, le taux de
croissance de l’économie algérienne, qui s’est établi à 3,6% en 2016 devrait se maintenir au-dessus de 2,6% au cours des prochaines années.
Evolution du PIB
240
10%
8%
PIB hors hydrocarbures (Mds
USD) - à prix courants
6%
200
4%
PIB (Mds USD) -à prix courants
2%
160
0%
-2%
-4%
120
Taux de croissance du PIB hors
hydrocarbures -échelle de droite
-6%
-8%
80
-10%
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
Taux de croissance du secteur des
hydrocarbures -échelle de droite
Source : FMI (WEO oct 2016)
L’économie algérienne demeure dépendante des hydrocarbures : en 2016 le secteur des hydrocarbures représente 93% des recettes
d’exportation, 38% des recettes de l’Etat via la fiscalité pétrolière et 27 % du PIB. Le secteur des hydrocarbures redevient cependant depuis
2 ans un moteur de croissance.
1 Le prix moyen du Sahara Blend est passé de 112,7 USD/bbl en juin 2014 à 31,3 USD/bbl en janvier 2016 pour remonter à 53,7 USD/bbl en
décembre 2016.
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Situation économique de l’Algérie : perspectives 2017 – février 2017 – © DG Trésor
2) Une inflation en hausse, mais qui reste maitrisée
Le taux d’inflation s’est établi à 6,4% en 2016 selon l’ONS, contre 4,8% sur l’année 2015 et 2,9% en 2014. Le FMI prévoit une inflation en
légère baisse, à 4,8% en 2017.
Evolution de l'inflation en moyenne annuelle
10%
8%
6%
4%
2%
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : FMI (WEO oct 2016), ONS (dec 2016)
3) Une dégradation des comptes externes sous l’effet du retournement de la
conjoncture pétrolière
Selon les douanes algériennes, les échanges extérieurs de l’Algérie en 2016 font apparaître une contraction du montant des exportations de
16,7%, à 28,9 Mds USD (dont 93,8% sont constituées d’hydrocarbures) et une diminution des importations de 9,6%, à 46,7 Mds USD. Le
solde commercial affiche donc un déficit de 17,8 Mds USD.
La balance courante algérienne, s’est ainsi dégradée depuis deux ans : -16,2% du PIB en 2015 et -17,1% du PIB en 2016. Selon le FMI, le
solde de la balance courante devrait être de -16,1% du PIB en 2017 et le solde de la balance des paiements de -12,2% du PIB, après avoir
été de -15,4% du PIB en 2016.
En dépit de cette évolution, l’Algérie dispose toujours de marges de manœuvre confortables : ses réserves de change s’établissent à 114
Mds USD fin décembre 2016 couvrant ainsi près de 2 années d’importations.
Evolution des comptes externes (Mds USD)
32
24
16
8
0
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
-8
-16
-24
-32
Balance commerciale fab-fab
Balance des invisibles (services)
Transferts (nets)
Solde du compte des capitaux
Solde de la balance courante
Solde de la balance des paiements
Source : FMI (WEO oct 2016)
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4) Des dépenses en baisse et des recettes en hausse en 2017
La LF 2017 prévoit une baisse des dépenses de 13,9% à 6 883 Mds DZD (63,7 Mds USD), dont 4 591 Mds DZD (42,5 Mds USD) en dépenses
de fonctionnement (-6,6%) et 2 291 Mds DZD (21,2 Mds USD) en dépenses d’équipement (-27,9%). Les prévisions de recettes font apparaître
une augmentation de 13,5% par rapport à la LF 2016, à 5 636 Mds DZD (52,2 Mds USD), dont 3 435 Mds DZD (31,0 Mds USD) issues de la
fiscalité ordinaire (+12,1%) et 2 200 Mds DZD (19,9 Mds USD) issues de la fiscalité pétrolière (+30,8%). Le déficit global du trésor s’établirait
ainsi à -6,7% du PIB (-11,3 Mds USD).
La nouvelle législation prévoit l’instauration et la modification de taxes. La TVA passe de 17% à 19% pour le taux normal et de 7% à 9% pour
le taux réduit. Une nouvelle Taxe d’Efficacité Energétique (TEE) est créée. La Taxe sur les Produits Pétroliers (TPP) augmente de 3 DZD/l
pour l’essence et d’1DZD/l pour le gasoil. Les tarifs et les taux de la Taxe Intérieure de Consommation (TIC) sont augmentés. Les contrats
de prestation de services (réalisés par un établissement n’ayant pas d’installation permanente en Algérie) imposés à la retenue à la source
de 24% lorsque la base imposable bénéficie d’une réduction de taux ou d’un abattement sont désormais assujettis à la TVA. Une nouvelle
taxe de 10% incluse dans l’assiette de la TVA est instituée, pour les contrats de production et de diffusion de publicité dont la réalisation est
effectuée à l’étranger au profit de produits importés. La LF 2017 prévoit également le réaménagement d’un certain nombre de procédures
fiscales, dont i) le durcissement des modalités relatives aux prix de transfert, avec notamment un relèvement de 500 000 DZD à 2 MDZD du
montant de l’amende en absence de présentation de la documentation exigée ; ii) l’obligation faite aux entreprises étrangères de tenir une
comptabilité analytique ; iii) la prolongation jusqu’à 6 mois du délai de vérification de la comptabilité.
Evolution des recettes
(Mds DZD)
Evolution des dépenses
(Mds DZD)
6000
9000
2%
Solde budgétaire
(% du PIB)
0%
8000
5000
-2%
7000
-4%
4000
6000
-6%
5000
3000
-8%
4000
2000
3000
-10%
2000
-12%
1000
1000
-14%
0
0
LF
LF
LF
LF
LFC
LF
LF
2012 2013 2014 2015 2015 2016 2017
Dépenses d'équipement
Dépenses de fonctionnement
-16%
LF
LF
LF
LF
LFC
LF
LF
2012 2013 2014 2015 2015 2016 2017
Fiscalité pétrolière
-18%
Recettes ordinaires
Source : Lois de finances, FMI (WEO oct 2016)
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Rédigé par : Alexandre FISCHMAN
Revu par : Sylvain Géranton
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