De réels enjeux organisationnels
Pour rappel, la disposition relative à la comptabilité de
couverture avait déjà été exclue de la norme IAS 39 lors de
son adoption par le règlement CE n° 2086/2004 du 19
novembre 2004. Ainsi, cette exception a autorisé la
couverture des dépôts à vue.
2. Notre compréhension des principaux
enjeux
La mise en œuvre de cette nouvelle norme implique que
les établissements soient en capacité de décliner la
publication de l’IASB au niveau des gouvernances et
process mais également des Systèmes d’Information.
En effet, les institutions financières devront revoir le mode
de classement et d’évaluation comptable de l’ensemble
de leurs actifs financiers mais également faire évoluer
leurs systèmes d’information afin d’être en mesure de
calculer les dépréciations selon la nouvelle approche
basée sur les pertes de crédit attendues.
Des impacts probables - et donc à mesurer - sont à prévoir
au niveau du processus d’organisation, de collecte
d’informations et d’alimentation des systèmes pour la
plupart des groupes bancaires.
2.1. Les principaux enjeux & challenges identifiés à ce
jour
2.1.1. Une norme restant à adopter au niveau Européen…
La norme, devant être mise en application au 1er janvier
2018 selon la publication de l’IASB, n’est à ce jour pas
encore adoptée par l’Union Européenne. Ceci met les
entités européennes dans une situation potentiellement
délicate dans la mesure où des premières études doivent
être réalisées afin d’estimer les impacts potentiels sur les
états financiers et l’activité.
L’adoption de la norme par l’UE est cependant attendue
pour la fin de l’année 2015.
2.1.2. Des enjeux financiers…
D’ici là, les différents établissements devront également
estimer précisément les conséquences de la norme sur
leurs fonds propres réglementaires, leurs indicateurs clés
de performance et communiquer sur ces impacts vis-à-vis
des différentes parties prenantes (superviseurs,
actionnaires, analystes…).
Selon l’approche prospective de provisionnement du
risque de crédit telle que définie par la nouvelle norme, les
établissements devront comptabiliser immédiatement en
charges un certain montant de pertes attendues. Ce
montant devra être réévalué à chaque arrêté afin de tenir
compte des évolutions du risque de crédit relatif à l’actif
détenu et des anticipations de pertes attendues. Un
impact sur les capitaux propres est alors attendu dès
2018, et donc sur le ratio de solvabilité (numérateur) des
institutions. Une possible volatilité des impacts en
capitaux propres est par ailleurs à prévoir.
La déclinaison de la Norme pose une autre
problématique. En effet, l’élaboration d’un budget pour un
tel changement constitue un défi pour les institutions
financières. Celles-ci doivent tenir compte dès à présent
du fait que de nouveaux processus et contrôles seront
requis, notamment en termes de modélisation du risque
de crédit. Les budgets prévus pour l’implémentation