Etape 1 : Placer l’information au cœur de la démarche La première étape d'une démarche de marketing territorial consiste à placer l'information, et plus généralement la connaissance, au cœur du processus. C'est une mission de veille permanente qui sera extrêmement stratégique tout au long de la mise en œuvre de la démarche. Acquérir, traiter et analyser l'information n'est pas si simple que cela, surtout lorsqu'on se place dans un perspectif marketing. Ce sont des savoir-faire stratégiques à maîtriser par le marketeur territorial. Pour atteindre cet objectif, il peut soit se doter d'une équipe dédiée, soit s'appuyer sur compétence extérieure avec une interface interne. Cette activité doit permettre de la connaissance la plus utile possible à la démarche d'ensemble en se fondant sur une base d'informations solide et rigoureusement analysée. Le risque de cette équipe dédiée est parfois de se laisser entraîner dans une tendance à l'encyclopédisme en oubliant alors l'objectif d'une utilisation marketing des informations rassemblées et de la connaissance créée. A noter enfin, que l'équipe dédiée à cette activité doit être dotée de moyens financiers et d'outils spécifiques lui permettant d'apporter une réelle valeur ajoutée. Cette équipe doit également être en étroit contact avec les organismes d'études. Etape 2 : Analyser les marchés Une fois l'équipe dédiée constituée et dotée en moyens, il va s'agir de procéder à l'analyse des marchés. Les marchés de la mobilité, qui nécessitent une politique marketing au service de l'attractivité du territoire sont au nombre de quinze (cf. graphique ci-après). Chacun d'entre eux peut également être décomposé, et plus particulièrement celui portant sur la mobilité des entreprises. Traditionnellement, les agences de développement, offices de tourisme et marketers territoriaux se sont intéressés au marché de l'entreprise mobile et du tourisme. Depuis plusieurs années, avec la mobilité généralisée des facteurs de production et des individus, on a pu assister à l'élargissement des stratégies marketing à de nouveaux marchés tels que les grands événements d'affaires, les talents, les consommateurs ou encore les retraités. A noter qu'avec le développement des univers virtuels, de nouveaux marchés se créent potentiellement : avatars, e-business, e-organisateurs de forums, etc. Progressivement les analyses de marchés se déploieront, pour créer des stratégies marketing afin d'attirer des internautes sur les sites de promotion, mais surtout pour attirer des activités virtuelles avec des retombées économiques bien réelles dans le territoire. A cette seconde étape, le marketeur territorial doit définir les grands marchés sur lesquels il souhaite mobiliser ses moyens d'analyse afin d'évaluer la possibilité de positionner ultérieurement son territoire ou pas. Ma préconisation est simple : débuter par une sélection limitée de marchés à analyser en prenant par exemple un marché mature, un marché en développement et un marché pour lequel les marketeurs territoriaux s'interrogent sur son développement et/ou ses ressorts. Etape 3 : Etudier l’environnement du marché On sait bien que l’environnement à un grand impact sur le marché auquel l’entreprise agit donc il mérite d’être étudié son étude permet d’identifier les contraintes et les opportunités, deux éléments essentiel dans l’analyse SWOT. Dans ce type d’étude on parle souvent sur l’analyse PESTEL qui vise à distinguer entre les catégories d’environnement pour lesquels une analyse peut être menée : l’environnement politique, l’environnement économique, l’environnement sociologique, l’environnement technologique, l’environnement écologique et l’environnement légal Etape 4 : Evaluer la position, concurrentielle de l’offre territoriale Cette étape est importante car elle nous permet d’identifier les forces et les faiblesses du territoire face à ces compétiteurs dans un premier temps on fait une étude de l’offre territorial qui nous permet de s’intéresser aux ressources clés du territoire pour répondre au besoin du client et présente l’offre ou le service qui combine les caractéristiques internationales et nationales qui s’appliquent au territoire et les caractéristiques physiques, géographiques, fiscales… qui composent les attributs du territoire , pour analyser les attributs clés d’un territoire on propose d’utiliser la méthode CERISE REVAIT qui permet d’ extraire une liste qui nous donne une vision global qui précise les force et les faiblesse d’un territoire donné, elle repose sur des données et facteurs mesurables et objectifs ainsi que des analyses subjectives comme la perception, dans un deuxième temps on fait une analyse comparative des services proposés ou le marketeur territorial sélectionne les agences performantes dans d’autres territoires afin de comparer l’offre concurrente à l’offre de service offerte localement, dans un troisième temps on construit tableau de synthèse des atouts de cet offre à l’égard des concurrents sur la base de l’analyse CERISE REVAIT afin de définir les segments du marché, dans un quatrième temps on va étudier la compétitivité prix du territoire qui va être effectuer sur chaque segment de marché retenue et à chaque fois sous forme comparative vis-à-vis des concurrents tout en utilisant la méthodes de stimulation financière par segment de marché, dans un cinquième temps la compétitivité en matière d’identité territorial ou on identifie les éléments de différenciation du territoire stratégique dans la globalisation de l’économie, dans un sixième temps la compétitivité en matières de valeurs fonctionnelles selon Emile Hooge la concurrence en matière d’offre du produit, d’image et d’identité sont également en concurrence en mode de fonctionnement :gouvernance et dynamique d’interaction et d’apprentissage enfin avec la dernière étape synthèse qui va présenter les forces et les faiblesses du territoires de l’offre après toutes les étapes qu’on vient de citer. Etape 5 : Analyser le mode de mise en relation de l’offre territoriale avec la demande La mise en relation entre l’offre territoriale et la demande est souvent médiatisée soit par des intermédiaires, soit par des lieux d’intermédiation comme les salons professionnels pour faire cette analyse on analyse des places de marché qui permet d’identifier les places de marché physiques ou virtuelles qui compte pour chacun des marchés analysés. On doit analyser aussi les actions menées par les représentants de l’offre territoriale, le marketing d’un territoire dépend des actions menées par ceux ont en charge de cette activité mais aussi par tes tiers qui peuvent être représentant officiel ou pas qui vise à représenter le territoire et mener des actions de prospection…et aussi analyser les action menées par les représentants de la demande pour comprendre leurs situation le marketeur territoriale doit chercher les réponses des questions suivantes : quelles sont leurs pratiques ? Et comment les mettent ils on œuvre ? Etape 6 : synthétiser l’évaluation de l’offre territoriale au regard de la demande et des conditions de marché Cette étape à pour objectif de synthétiser les éléments précédemment rassemblé pendant le diagnostic afin de faciliter les choix des segments cibles donc sur la base des quatre étapes précédent et pour chaque segment étudié on pourra élaborer un tableau de synthèse un indice synthétique sur le niveau d’opportunité à accorder au segment étudié (voir tableau 6 page54) Etape 7 : Se donner une ambition en choisissant les objectifs stratégiques de moyen et long terme Cette étape est essentielle puisqu'elle vise à construire tout d'abord la vision stratégique qui va sous-tendre la stratégie marketing. Ces objectifs serviront également ultérieurement de cadre de référence afin de choisir les actions à mettre en œuvre (cf. étape 9) A ce stade, les marketeur territoriaux devront se donner des objectifs pour 4 grandes familles de cibles : notoriété globale du territoire; publics visés; prescripteurs et acteurs locaux. Ce moment est essentiel et délicat. Essentiel car il va déterminer les orientations stratégiques qui guideront la stratégie marketing. Délicat car trop souvent les acteurs ont des difficultés à faire des choix afin de privilégier certaines cibles (notion de ciblage) pour leurs actions marketing. Et pourtant, c'est essentiel pour créer un effet de levier. Les objectifs peuvent être fixés à trois niveaux : - les objectifs globaux, c'est à dire ceux qui concernent le territoire dans son ensemble (par exemple : être dans le trio de tête du palmarès économique des agglomérations françaises de plus de 500 000 habitants); - les objectifs par grands segments stratégiques (par exemple pour chacun des 15 marchés définis lors de l'étape 2); - les objectifs par sous segments de marché, gamme de services proposés, etc. C'est également lors de cette étape que les acteurs locaux détermineront si la mise en place d'une stratégie de branding (ou de marque territoriale) est nécessaire ou pas. Etape 8 : Cibler et construire sa promesse en définissant son positionnement Cette huitième étape est une sorte de traduction des objectifs et de la stratégie définis préalablement lors du ciblage et des positionnements du territoire à moyen terme. Tout d'abord, le ciblage consiste à faire un choix pour déterminer sur quels segments précis le territoire décide de se situer et le positionnement est une politique volontariste du territoire qui consiste à choisir ou l'on se situe sur un marché face à quels concurrents et avec quelle proposition de valeur claire pour les clients. Prenons comme point de départ le ciblage, le marketing distingue 3 motifs de ciblage principaux : - Répondre aux attentes des clients mieux que ne le fassent les concurrents - Exploiter de nouvelles opportunités de marché - Concentrer ses forces et choisir son lieu de bataille Passons ensuite aux prescripteurs et relais d'opinion qui sont des interlocuteurs influençant et médiatisant généralement la relation entre l'offre des territoires et la demande des entreprises. Parmi ces prescripteurs, on trouve les consultants, journalistes, chambres de commerce bilatérales et internationales... L'identification de ces acteurs est complexe car elle supposera de s'adresser à des individus plutôt qu'a des entreprises. Ils ne sont pas toujours faciles à identifier même s'ils sont influents. Passons ensuite au positionnement qui comporte généralement deux volets complémentaires: - L'identification : C'est la ''famille de territoires'' à laquelle l'offre est rattachée dans l'esprit du client -La différenciation: consiste en une ou plusieurs particularités de l'offre qui la distinguent des autres offres dans l'univers de référence En plus de l'identification et de la différenciation, le positionnement doit viser la satisfaction des consommateurs, faute de quoi la communication sera considérée comme mensongère et l'image se dégradera Le positionnement du territoire doit satisfaire 6 conditions essentielles: Il doit être clair et simple, attractif, crédible, différent, profitable et pérenne. Il recouvre généralement 3 dimensions: Global ou d'ensemble, par marché et pour l'offre territoriale Le positionnement global consiste à définir précisément et pour l'ensemble des cibles visées ou l'on se situe sur le marché face à quels concurrents et avec quelle proposition de valeur claire pour les clients. Il va se traduire par une promesse (bénéfices des clients qui vont être promus auprès des cibles sélectionnées) exprimée et peut s'exprimer dans certaines villes à travers des monuments ou un projet urbain qui serviront d'axe central de leur positionnement. (Exemple : Bilbao) Après avoir établi ce positionnement global, le marketeur va définir le positionnement marché par marché. Il s'agira de préciser successivement l'axe stratégique par segment de marché, de définir l'aire géographique d'application et d'affirmer une promesse. Et pour ceci il faut utiliser les avantages comparatifs du territoire dans une perspective offensive et il faut aussi s'attaquer à des marchés précis soit en matière de qualité soit en matière de coût. Puis il faudra définir la zone géographique dans laquelle s'effectue le positionnement pour chacun des segments retenus (la niche, le marché local et régional) On peut constater que les territoires innovent dans le domaine et marques et développent des politiques de marque territoriale ou ''citybranding" afin de créer de la valeur perçue pour ''les clients visés" et aussi pour l'offreur territorial. Etape 9 : Construire sa partition par le mix marketing La mise en place d'une stratégie de conquête pour les marchés ciblés passe par la mise en place d'actions qui doivent être combinées pour gagner en efficacité et en impact. Je propose de retenir 12 variables pour construire son plan d'actions : - les premières actions portent sur l'organisation de la mise en œuvre opérationnelle de la démarche de marketing territorial; - les actions du couple "produit territorial / offre de services" cherchent à mettre en valeur les avantages comparatifs de l'offre territoriale ainsi que la gamme des services associés offrant une véritable différenciation (un Welcome package par exemple); - les actions de labellisation consistent à mettre en valeur des caractéristiques clés de l'offre territoriale (labellisation de pépinières, normes pour des prestations de services, etc.); - les actions relevant de la politique de Prix consistent à communiquer sur le coût des facteurs mais aussi à agir en identifiant les modalités de baisser les coûts de recherche et d'installation sur le territoire (investissement et fonctionnement), mais aussi le prix des services associés; - les actions relevant de la promotion et communication territoriale relèvent de 5 catégories : publicité, stimulation des décisions, parrainage et communication événementielle, relations publiques et marketing direct; - les actions de Placement recouvrent celles permettant de rendre l'offre territoriale accessible aux activités ciblées : organisation d'équipes commerciales, création d'un réseau, outils de prospection , etc. - les actions relevant du Pouvoir politique consiste essentiellement à mobiliser les décideurs publics dans le cadre de conférences ou road shows; - les actions liées à l'opinion publique consiste à utiliser les mouvements d'opinion dans le cadre de la stratégie de marketing opérationnel; - les actions fondées sur le plaisir du Client renvoient à des logique de fidélisation par des clubs par exemple; - les actions d'influence sont destinées à convaincre les prescripteurs et relais d'opinion des atouts du territoire; - les actions de coopération locale, nationale ou internationale consistent à créer et utiliser des accords pour renforcer l'attractivité territoriale ; - enfin, les actions en faveur de l'attractivité consistent à identifier et faire remonter les actions structurelles qui permettraient de renforcer la compétitivité territoriale mais dont les leviers d'action ne reposent pas sur les marketeur territoriaux. Cette stratégie marketing va être construite selon 3 axes d'investigation : - la définition d'une stratégie de mix-marketing pour toutes les cibles précédentes (politique de marque essentiellement). - la définition d'une stratégie de mix marketing pour chacun des marchés ciblés dans les étapes précédentes. On inclut dans cet axe, la stratégie de mix-marketing à destination des prescripteurs - la définition d'une stratégie de mix marketing en direction des acteurs locaux. La stratégie de mix marketing global (axe 1) concerne essentiellement la politique de marque et ses actions de communication. Les actions définies dans ce cadre s'imposeront comme tronc commun aux actions de communication définies par marché cible. Le plan de mix marketing d'ensemble reprend l'ensemble des actions des axes 1, 2 et 3 et les assemble dans un plan cohérent ce qui signifie aussi que le marketeur territorial va chercher à rationaliser l'ensemble du dispositif. Par exemple, des actions de marketing direct prévues dans chacun des 3 axes pourront être fusionnées afin de limiter les coûts et gagner en efficacité. Etape 10 : Formaliser le plan d’actions Le processus d'élaboration de la stratégie marketing qui a été mené jusqu'à présent débouche, lors de cette dixième étape, sur la rédaction du plan détaillé de marketing territorial. Celui-ci servira par la suite de "feuille de route" pour les marketeur territoriaux". Plusieurs phases composent cette 10ème étape : - rédiger de manière synthétique le plan de marketing territorial. Prévoir une version "grand public" largement diffusable; - construire le calendrier précis des actions de la première année et placer dans un calendrier prévisionnel les actions des années suivantes ; - mettre en place le moyens et outils de suivi en continu ; - prévoir une évaluation du plan d'actions en fin d'année.