ACTEURS, FLUX et DEBATS de la mondialisation

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Géographie -­‐ Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation ACTEURS, FLUX et DEBATS de la mondialisation Introduction : Pour les S, le second thème de géographie est divisé en quatre chapitres : 1. Un produit mondialisé (étude de cas) 2. Acteurs, flux, débats 3. Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation 4. Les espaces maritimes : approche géostratégique. Dans les compositions sur acteurs, flux et débats de la mondialisation, on vous demandera d’illustrer vos propos avec l’exemple du produit mondialisé étudié en classe. Il est possible que l’on ne vous demande de traiter que deux des objets (juste acteurs et débats par exemple). Exemple de sujet : « Acteurs, flux et débats de la mondialisation à Vous vous appuierez notamment sur l’étude de cas d’un produit mondialisé conduite au cours de l’année ». Plan du cours : I.
Acteurs II.
Flux III.
débats Contexte : une accélération de la mondialisation dans les années 1990 : • Libéralisation : Depuis les années 1990, les flux entre les différents territoires de la planète sont donc de plus en plus nombreux et importants. Ils sont avant tout économiques. Leur explosion traduit une libéralisation économique de la planète, causée par l’adoption du libre-­‐échange par la grande majorité des Etats. Les biens et marchandises circulent librement entre les pays après l’abolition des restrictions imposées par les Etats comme les taxes, les quotas, normes etc. ce qui permet de stimuler la concurrence et les échanges. Ainsi, le commerce mondial est passé de 58 milliards de dollars en 1948 à plus de 12'000 milliards en 2009. • Révolution des transports : cette révolution a évidemment fortement contribué à la mise en relation des territoires mondiaux, car elle stimule la circulation de biens et personnes. Il est aujourd’hui possible de transporter par mer des volumes de marchandises très importants à des prix très compétitifs grâce aux conteneurs et aux navires spécialisés (tankers pour le pétrole, méthaniers pour le gaz)… Le transport aérien a connu la même évolution avec l’apparition de très gros avions (Airbus A380). • Révolution des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) : cette révolution représente un autre facteur d’accélération des échanges de biens, de services et de personnes. La téléphonie mobile, internet ou encore les chaines télévisées internationales réduisent les distances et fluidifient les échanges. 1 I.
Les acteurs de la mondialisation L’acteur le plus évident de la mondialisation, mais qu’on a tendance à oublier car il entre dans toutes les catégories est l’individu. Par leurs consommations, leurs déplacements touristiques, leur projet de vie dans un autre pays, leur présence sur Internet etc., les individus sont un acteur de plus en plus important de la mondialisation. Cet état de fait est évident lorsque l’on pense à l’exemple du téléphone mobile qui nous concerne tous. a) Les acteurs favorisés par la mondialisation Les Firmes Transnationales : • Firmes Transnationales (FTN) : aussi appelées Firmes Multinationales (FMN), elles sont les acteurs principaux de la mondialisation. o Ces grandes compagnies, environ 100’000, qui réalisent leurs activités dans plusieurs pays et qui disposent de fonds importants, orientent les flux. Elles réalisent plus de la moitié des échanges mondiaux. o Elles appartiennent majoritairement aux pays de la Triade (Etats-­‐Unis, Europe, Japon) mais la progression des FTN des pays émergents est rapide. o Du fait de leur fort impact sur l’économie mondiale, et leur importance dans les flux financiers (via les IDE), elles ont un pouvoir diplomatique important : elles peuvent faire pression pour empêcher les Etats de prendre des décisions contraires à leurs intérêts. Certaines FTN sont ainsi plus puissantes financièrement que certains Etats. • NDIT : Depuis la fin des années 1990, on assiste à une Nouvelle Division Internationale du Travail (NDIT). Les FTN exploitent les différences entre les pays, en termes de coûts des salaires, de droit du travail, de qualification de la main-­‐d’œuvre etc. pour produire à moindre coût. Elles recourent aux délocalisations et à la sous-­‐
traitance. La mondialisation entraine donc une mise en concurrence des territoires. Ils cherchent tous à se rendre attractifs pour les entreprises afin de capter un maximum d’IDE. Aux Suds, les pays mettent en valeur leurs ressources naturelles ou le prix de leur main-­‐d’œuvre. Au Nord, les pays attirent les entreprises grâce à leur main-­‐d’œuvre qualifiée, leur capacité à innover et à un cadre de travail stable et agréable. • L’exemple du téléphone mobile : Les grandes FTN qui fabriquent les téléphones sont situées dans des pays de la Triade : Etats-­‐Unis (Apple, Motorola), Europe (Sony-­‐
Ericsson, Nokia), Corée du Sud (Samsung). Mais des FTN concurrentes apparaissent aussi dans les pays émergents : Chine (Huawei, China Mobile) ou Mexique (America Movil). Ces FTN profitent des avantages comparatifs entre les différents territoires pour produire à moindre coût. L’exemple du téléphone mobile : • Produit mondialialisé : Le téléphone mobile est élaboré par une chaîne d’acteurs intégrés à la NDIT et diffusé sur les marchés du monde entier. C’est donc un produit mondialisé. • La NDIT d’Apple : Le cas du Iphone d’Apple illustre bien les stratégies des FTN dans la NDIT. Les différentes phases de la fabrication des IPhones sont assurés par des acteurs différents dans des pays différents : o Le siège social d’Apple se trouve en Californie, dans la Triade. L’entreprise y réalise la conception, le marketing, la publicité et la communication externe pour assurer une bonne image à la marque. On y trouve en effet une main-­‐
d’œuvre très qualifiée dans le marketing et la technologie (secteur tertiaire). 2 o
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La fabrication des différents composants du IPhone est assurée par des sous-­‐traitants : LG (Corée du Sud) s’occupe des écrans tactiles, Sony (Japon) fait les appareils photos, et Samsung (Corée du Sud) les batteries. Ce sont donc surtout les pays d’Asie de l’Est qui s’occupent de la fabrication industrielle (secteur secondaire de pointe). Toutes ces pièces sont ensuites acheminées vers la Chine (le fameux atelier du monde) où la FTN taïwanaise Foxconn assure le montage des IPhones dans d’immenses usines. La main-­‐d’œuvre y est bon marché (secteur secondaire). La plupart des Apple Store où sont vendus les IPhones se trouvent dans les pays de la Triade, mais ils s’installent de plus en plus dans les pays émergents (secteur tertiaire). b) Les acteurs qui régulent la mondialisation •
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Les Etats : ce sont toujours des acteurs importants de la mondialisation : o Libre-­‐échange : Ce sont les Etats qui choisissent d’ouvrir ou fermer leurs territoires aux échanges en signant des accords économiques bilatéraux (entre deux pays) ou multilatéraux (entre plusieurs pays). o Attractivité: les Etats financent des aménagements qui favorisent l’attractivité des leurs territoires. Ces infrastructures permettent de se connecter au monde (ports, aéroports, trains), ainsi que d’assurer la sécurité au sein de leur territoire mais aussi la recherche (universités). Outre ces infrastructures, les Etats votent des lois qui ont une incidence non seulement sur l’économie, mais aussi sur le social et l’environnement. o Exemple du téléphone mobile : Les Etats soutiennent par exemple le développement des réseaux mobiles car ils sont moins chers que les lignes fixes et contribuent au développement et à l’intégration de leurs territoires. C’est ce qui s’est passé au Kenya (voir p. 4). o Diplomatie : Les Etats peuvent utiliser les moyens diplomatiques pour aider leurs FTN à décrocher des contrats dans d’autres pays. Organisations Internationales : la plupart des réglementations internationales sont mises en place par les Organisations Internationales. Elles sont de plusieurs natures et pèsent sur la mondialisation. Certaines sont internationales comme l'ONU (Organisation des Nations unies) et ses différentes agences, ou encore le FMI (Fonds monétaire international). Certaines sont thématiques et regroupent seulement quelques États ; c'est le cas de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) ou l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Certaines d'entre elles regroupent des pays à l'échelle régionale, comme l'UE (Union européenne), l'ALENA (Accord de libre-­‐échange nord-­‐américain), le Mercosur (Marché commun du Sud), l'ASEAN (Association of South East Asian Nations)… D'autres sont des regroupements d'États par groupe d'intérêt comme l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). c) Les acteurs qui dénoncent la mondialisation •
Organisations Non Gouvernementales (ONG) : ce sont des organismes privés (pas contrôlés par les Etats, ni par les Organisations Internationales) qui se multiplient depuis les années 1960 dans des domaines d’intervention très divers (droits de l’homme, environnement, éducation, santé…). Certaines ONG sont devenues de véritables puissances capables de faire pression sur les Etats et parfois même sur certaines FTN. 3 •
II.
Mouvements et forums altermondialistes : ils ont vu le jour depuis la fin des années 1990. Ils ne s’opposent pas à la mondialisation en tant que telle, mais à une mondialisation qui repose essentiellement sur l’économie, au détriment du social et de l’environnement. Par exemple, le mouvement ATTAC dénonce la domination de l’économie sur les autres aspects de la vie, tandis que le Forum Social Mondial (FSM) qui se tient chaque années depuis 2001 cherche des modèles de mondialisations alternatifs à la mondialisation libérale. Les flux La mondialisation peut être définie comme une formidable accélération des flux dans le monde. Ces flux, certains matériels et d'autres immatériels, sont organisés vers des pôles et animés par des acteurs. a) Les flux matériels Les flux de marchandises : • Augmentation : Les flux de marchandise augmentent très rapidement depuis la fin des années 1980. Ils ont triplé en valeur au cours des 10 dernières années. On identifie quatre causes principales de cette augmentation : o La révolution des transports, en particulier des transports maritimes (conteneurs) qui acheminent 80% des marchandises produites et consommées sur la planète. o L’émergence et le développement des FTN qui profitent de la NDIT. o La libéralisation de l’économie mondiale. o Le rattrapage économique des pays émergents qui participent de plus en plus au commerce mondial.
• Types de produits : Les produits manufacturés représentent 70% du commerce de marchandises. Les matières énergétiques et minières 20% et les produits agricoles 10%. • Concentration des flux : Les flux sont concentrés surtout entre les trois pôles de la Triade. Les pays les plus pauvres sont en marge des échanges de marchandises. 80% du commerce mondial est le fait d’une vingtaine d’Etats seulement. Du coup, les flux de marchandises s’effectuent majoritairement sur les grandes routes maritimes qui relient entre eux des ports géants (Shanghai, Singapour, Dubaï, etc.). Les façades maritimes asiatiques, en raison de leur insertion profonde dans la NDIT, concentrent 40% du trafic mondial. • Régionalisation des flux : On dit que les flux se régionalisent, c’est-­‐à-­‐dire que le commerce intra-­‐zone, entre les Etats d’un même continent ou d’une même région, prend de l’importance. Cette importance s’explique par l’émergence d’organisations régionales qui favorisent les politiques de libre-­‐échange entre les pays voisins (l’ALENA en Amérique du Nord, l’Union Européenne, MERCOSUR en Amérique du Sud)... L’exemple du téléphone mobile : • Flux : Les téléphones mobiles sont des exemples typiques de produits qui circulent et mettent en lien les différentes parties du monde par des flux. Leur développement découle de l’émergence des FTN et ils sont dépendants de la révolution des transports et des NTIC. 4 •
Une diffusion spectaculaire : parmi les marchandises, c’est la téléphonie mobile qui a connu la plus forte diffusion depuis les années 1990. Entre 1988 et 2003, un quart de la population mondiale s’équipe d’un téléphone portable, puis le mouvement s’accélère. Fin 2013, le monde compte 6,8 milliards d’abonnements mobiles sur une population de 7,3 milliards d’habitants. Cela ne signifie toutefois pas que tous les habitants de la planète ont un téléphone puisqu’une même personne peut avoir plusieurs abonnements. Mais le marché des téléphones mobiles est celui qui enregistre actuellement la plus grande croissance et le nombre d’usager va donc encore augmenter. b) Les flux immatériels Flux financiers : Les principaux flux immatériels (de services) sont les flux financiers. Les capitaux circulent désormais encore plus que les marchandises. • Les réseaux financiers: Les flux financiers relient entre eux les grandes Bourses mondiales. Tous les ans, près de 10 000 milliards de dollars circulent entre les grandes places financières mondiales. Les principaux pôles qui structurent ces flux sont les Bourses de New York (Wall Street), Londres (la City) et Tokyo (Tokyo Stock Exchange). Les flux financiers se développent cependant de plus en plus vers des places émergentes, notamment les Bourses de Shanghai ou Hong Kong. • Les IDE : Les principaux flux financiers sont les IDE (Investissements Directs à l’Etranger). Quand un territoire reçoit beaucoup d’IDE, cela augmente son PIB et lui assure ainsi une bonne croissance économique. Les différents Etats cherchent donc à être attractifs pour attirer les FTN et les IDE qu’elles acheminent. La répartition des IDE est très inégales : elle reflète la préférence des entreprises pour des régions offrant une situation politique et économique stable (Triade et pays émergents) au détriment d’espaces moins attractifs comme le continent africain (PMA). • Téléphones mobiles : Les téléphones mobiles permettent d’avoir accès à toute sorte de services et sont donc un moteur de flux immatériels. lls permettent notamment de réaliser des transactions financières de plus en plus importantes (services bancaires, paiements, tickets de bus)… Flux d’informations Les flux d’informations constituent le second type de flux immatériel le plus important, en particulier à travers les nouveaux médias (radio, télévision, internet). • Les médias: Les flux médiatiques sont difficiles à appréhender. Néanmoins, les flux d'information s'intensifient à partir des grands centres de diffusion comme les États-­‐
Unis. Les grands réseaux d’information comme CNN sont reçus partout dans le monde. D'autres flux apparaissent depuis des pays émergents, comme le golfe Persique ou encore le Brésil. Dans les PMA, l’accès aux équipements est réduit (20 téléviseurs pour 1000 personnes), tandis que ce sont surtout quelques pays et FTN qui dominent les principaux canaux d’information (Facebook, Google, CNN). • Les flux Internet : La structure de la bande passante Internet montre par ailleurs que ces flux s'organisent essentiellement entre les membres de la Triade et surtout vers les États-­‐Unis. On parle de « fracture numérique ». L'Asie orientale connaît cependant une forte intensification de son trafic Internet. • Téléphones mobiles : Les smartphones sont aujourd’hui un outil d’information précieux car ils permettent de naviguer sur le net et de s’informer rapidement des événements internationaux. 5 c) Les flux de personnes Outre les flux matériels et immatériels, les flux de personnes sont intensifiés par la mondialisation. La mondialisation des flux humains augmente fortement à partir des années 1980. Actuellement, environ 1 milliard de personnes se déplacent que ce soit à l’intérieur d’un même pays (75%) ou internationalement. Les migrations internationales ne cessent de croître : on les estime actuellement à 220 millions de personnes contre 77 millions en 1975. Les migrations économiques : • Les flux sud-­‐nord : Près de deux tiers des migrants économiques quittent des pays du Sud plus pauvres pour s’installer dans les pays riches du Nord, à la recherche d’un emploi ou de meilleures conditions de vie (Europe 56 millions, Amérique du Nord 41 millions). On constate des directions privilégiées, voire l'existence de « couples migratoires », comme entre les États-­‐Unis et le Mexique. • Les flux sud-­‐sud: Les flux sud-­‐sud sont de plus en plus nombreux. Ils sont orientés vers les régions émergentes. Ainsi, certains pays du Sud constituent des pôles d’immigration économique bien plus importants que la Triade (pays pétroliers du Moyen-­‐Orient, Brésil, Venezuela, pays côtiers d’Afrique de l’Ouest comme le Sénégal et la Cote d’Ivoire). • Les flux nord-­‐nord : Il s’agit généralement du déplacement d’une certaine élite très qualifiée dans le secteur tertiaire qui circule entre plusieurs pays sans se fixer définitivement (cadres de FTN, étudiants, membres d’Organisations Internationales...) On trouve aussi une migration nord-­‐nord importante vers les zones les plus riches du Nord. Il existe ainsi de nombreux migrants de l'Europe de l'Est installés en Europe de l'Ouest. Les réfugiés • Les réfugiés politiques : Ces personnes ont quitté leur pays à cause de guerres civiles ou de persécutions. Certaines s'installent dans les pays du Nord, mais la majorité d'entre eux se trouvent dans des pays voisins du leur, c'est-­‐à-­‐dire dans des pays du Sud. À cela s'ajoutent les personnes déplacées au sein même de leur nation. On compte aujourd’hui plus de 60 millions de personnes réfugiées et déplacées ce qui est un triste record historique… • Les réfugiés climatiques : Lors de certaines catastrophes naturelles, ou lors de famines, certaines personnes sont chassées de leur pays d'origine. Le réchauffement climatique va provoquer un accroissement du nombre des « réfugiés climatiques » dans les prochaines décennies. Le tourisme • Les principaux flux touristiques : Avec 940 millions d'entrées, le tourisme représente le principal flux de personnes. Les zones de départ sont essentiellement les pays du Nord, mais le nombre de touristes chinois et d’autres pays émergents a augmenté fortement. • Les principales zones d'arrivée se trouvent aussi au Nord. Seuls 15 pays concentrent l’essentiel de ces flux (la France, l’Espagne, les Etats-­‐Unis et l’Italie sont la destination d’un tiers des déplacements observés). Certains pays ou régions du sud du monde sont ainsi bien placés : les Caraïbes, avec Cuba et Saint-­‐Domingue, l'Asie du Sud-­‐Est, avec la Thaïlande, l'Afrique du Nord, avec le Maroc…
6 III.
Les débats sur la mondialisation La mondialisation a des effets qui peuvent être bénéfiques comme négatifs. Elle suscite donc de nombreux débats. a) Les déréglementations La déréglementation sociale : • Attractivité : les principaux flux financiers de la mondialisation sont les IDE. Pour accroître leurs PIB, les différents Etats du monde cherchent à se rendre le plus attractif possible pour les FTN. Dès lors, ils acceptent très souvent de réduire les lois pour se rendre attractifs. Ce sont principalement les domaines sociaux, environnementaux et fiscaux qui subissent les déréglementations. Actuellement, en France, de nombreux avantages sociaux des travailleurs sont revus à la baisse (retraire, 35heures…) précisément pour rendre le pays attractif, ce qui provoque de vives contestations. • Exploitation : Les FTN ont ainsi plus d’intérêts à se délocaliser dans des territoires où la main-­‐d’œuvre est non seulement bon marché, mais aussi peu protégée par les lois. Les délocalisations provoquent donc des conditions de travail de la main-­‐
d’œuvre déplorables, une surexploitation. L’exemple du téléphone mobile • Sous-­‐traitance : Apple choisit de signer ses contrats de sous-­‐traitance avec les entreprises les meilleures marché. Ces entreprises cherchent donc à payer le moins possible leurs employés, à leur imposer des heures supplémentaires non rémunérées et à réduire leurs infrastructures de logement. • Foxconn : L’entreprise d’assemblage Foxconn, associée à Apple, a été ainsi l’objet de nombreux scandales d’exploitation des travailleurs : elle est réputée pour être l’entreprise qui fait « travailler l’homme plus vite que la machine », elle emploie des mineurs (14-­‐16 ans) en Chine, et en 2010, des ouvriers chinois de Foxconn se sont jetés dans le vide pour dénoncer leurs conditions de travail. • Pegatron : Du coup, Apple a été vivement critiquée et a changé de partenaire sous-­‐
traitant. Il travaille dorénavant avec la FTN taïwanaise Pegatron qui est contrainte de baisser aussi les conditions de travail de sa main-­‐d’œuvre pour satisfaire les exigences d’Apple : ses employés travaillent 66 à 69 heures par semaine, leurs heures supplémentaires de réunion ne sont pas comptées, ils dorment dans des dortoirs de 8 à 12 personnes avec environ 1 douche pour 12. C’est l’ONG China Labor Watch qui a dénoncé ces conditions. b) Les questions environnementales Mondialisation et environnement • Accélération du réchauffement climatique : Le fonctionnement de la mondialisation accélère la rupture des équilibres environnementaux. L’urbanisation a détruit d’immenses espaces agricoles ou vierges au Nord comme au Sud, le mode de consommation compulsive a augmenté drastiquement le nombre de déchets polluants. A cause de la NDIT, les produits consommés parcourent de grandes distances dans des transports polluants. • Déréglementation : La dérèglementation touche tout particulièrement la question de l’environnement. En effet, les pays pauvres acceptent souvent de courir des risquent environnementaux pour accueillir des FTN sur leurs territoires. Ainsi, les 7 •
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compagnies d’exploitations pétrolières et minières sont responsables de nombreuses catastrophes climatiques. Développement durable : Ainsi, les Etats font généralement passer l’augmentation de leur PIB et donc la croissance économique avant la préservation de l’environnement. Pourtant, depuis le Sommet de la Terre de Rio (2002), tous les Etats affirment agir dans le cadre du développement durable. Il existe donc une contradiction entre leur discours et leurs actions. Ainsi, les Etats-­‐Unis ont refusé de signer le Protocole de Kyoto de 1997 car les pays émergents y étaient dispensés de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Généralement, les BRICS et les Etats-­‐
Unis s’opposent à un durcissement des règlementations sur l’environnement car ils privilégient leur propre croissance économique. Flux d’informations : D’un autre côté, certains acteurs optimistes pensent que grâce à la multiplication des flux d’informations, d’images et d’idées, des thèmes comme l’importance de la biodiversité, le respect de la nature et la lutte contre le réchauffement climatique s’imposent petit à petit. Toutefois, ce sont toujours les pays les mieux informés qui continuent à polluer le plus. L’exemple du téléphone mobile • Apple champions de la pollution : Apple a été dénoncée par l’ONG Greenpeace comme la FTN la moins respectueuse de l’environnement car elle consomme beaucoup d’énergies polluantes pour faire ses produits, sans chercher d’alternatives. • Obsolescence programmée : les téléphones portables sont extrêmement fragiles et produisent donc beaucoup de déchets. Les FTN utilisent la stratégie de l’obsolescence programmée : elle produisent des téléphones toujours plus fragiles pour être sûrs que les individus en rachètent régulièrement. Par ailleurs, Apple utilise un marketing qui joue sur l’envie des consommateurs d’avoir un téléphone dernier cri. Ainsi, les téléphones inutilisés s’entassent dans les tiroirs ou en Afrique alors qu’ils pourraient être recyclés, et de nombreux téléphones sont gaspillés malgré toute l’énergie qui a été consommée pour les produire. • Métaux rares : Le recyclage est d’autant plus nécessaire que la fabrication des téléphones mobiles nécessite l’utilisation de métaux rares qui se trouvent dans des régions très instables. Ainsi, au Congo-­‐Zaïre, de nombreuses bandes criminelles cherchent à s’approprier la gestion des mines et ont recours à la violence contre les populations et les travailleurs. Recycler les téléphones permettrait ainsi d’éviter la surexploitation non seulement des matières premières, mais également des travailleurs. c) L’altermondialisme •
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L’altermondialisme : ce mouvement nait au début des années 1970. Des économistes commencent alors à dénoncer les effets négatifs de la société de consommation. L’idée de l’altermondialisme n’est pas de lutter contre la mondialisation (ce serait être anti-­‐mondialiste) il défend la nécessité d’un autre type de mondialisation que la mondialisation libérale qui ne profite qu’à un faible nombre de personnes. Ils veulent faire reposer la mondialisation sur les droits fondamentaux, la justice sociale et la protection de l’environnement, et non plus sur la croissance économique. Buts des altermondialistes : 8 Les altermondialistes dénoncent la mondialisation libérale qui cause la domination des pays riches et de leurs FTN sur le reste du monde, en particulier sur les pays pauvres. o L’altermondialisme lutte principalement contre la dérèglementation : il revendique la création de règles, par les Etats ou les Organisations Internationales, pour rendre la mondialisation plus juste. Par exemple, ils cherchent à défendre les services publics pour que tous puissent accéder aux biens communs comme l’eau, la nourriture et la santé, qui sont souvent le monopole des FTN. o Ils cherchent également à promouvoir un contrôle de la mondialisation par les citoyens qui ont actuellement un pouvoir de décision nul dans la gestion de l’économie mondiale (ce sont les FTN, les forums économiques ou les Organisations Internationales qui s’en chargent actuellement). Types d’acteurs : Les acteurs qui défendent l’altermondialisme sont de plusieurs types : associations (ATTAC), ONG (WWF, Greenpeace, Médecins sans frontière), organisations de défense des droits de l’homme, forums de discussion (le Forum Social Mondial), syndicats, mouvement de citoyens… Organisation : Les altermondialistes utilisent massivement les médias, NTIC et les réseaux sociaux pour s’organiser face aux Etats et aux Organisations Internationales. Ils organisent des rassemblements spectaculaires lors des grands sommets du G8 ou de l’OMC. A partir de 2001, face au Forum Economique Mondial de Davos (Suisse), grande réunion de tous les chefs de FTN, ils organisent à Porto Alegre (Brésil) un Forum social mondial. Ils réunissent près de 80 000 personnes. o
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