Comment persuader par le discours?

 SUJET n°22 proposé par Claude Magnollay Comment persuader par le discours ? Ce thème s’adresse en particulier aux futur(e)s avocat(e)s, procureur(e)s, hommes (femmes) politiques, prédicateurs, acteurs (actrices) de théâtre, mais aussi à tous ceux qui s’intéressent à l’art oratoire. C’est en apprennant comment un message (politique, religieux, publicitaire ou autre) est fabriqué, du point de vue du style, des arguments et des structures, qu’on en saisit véritablement le sens au-­delà des apparences. Le risque est grand de se faire embobiner : on découvrira en effet qu’il n’est ni nécessaire ni suffisant de dire la vérité, encore moins d’argumenter de façon rigoureusement logique pour persuader, mais que donner l’impression d’avoir raison en présentant un discours vraisemblable, bien ficelé et bien dit, est souvent plus efficace. Cela n’est pas si facile cependant. Il faut tout un art pour s’exprimer ; et ce n’est pas parce qu’on est sincère en politique que l’on convaincra les masses, ni parce qu’on est sincèrement croyant qu’on sera prédicateur ou missionnaire. Il faut l’apprendre. Et l’on apprendra comment on rédige un discours et comment on le prononce. On étudiera, en les illustrant par des exemples, les procédés argumentatifs (logiques ou fallacieux), les figures de style, les constructions, les stratagèmes qui rendent un discours efficace. Parallèlement, par des excercices pratiques on étudiera la technique de la voix, la diction, la maîtrise du corps, l’art de parler juste, l’art de faire vivre son personnage et de toucher l’auditoire, en un mot : l’art de l’acteur. Il n’est pas étonnant de retrouver ici le travail de l’acteur, qui, souvent, par son discours, doit persuader les autres personnages ou se persuader lui-­‐même, s’il s’agit d’un monologue ; par ailleurs il va de soi qu’un homme politique, par exemple, aura plus de chances de convaincre s’il est bon acteur. Un des aboutissements du travail sera de prononcer, lors de la défense orale, par cœur ou en partie par cœur, selon la longueur, un discours ou une plaidoirie, ou une prédicaton ou une tirade célèbre. On pourra choisir un discours dans les œuvres classiques de l’Antiquité (Cicéron, Platon, par exemple) ou dans le patrimoine francophone (Hugo, Lamartine, Bossuet, Calvin, de Gaule, Badinter, par exemple) ou une tirade du répértoire classique (Molière, Corneille, Racine, Hugo, notamment). Une scène à deux personnages est également possible. Il n’est pas exclu de prendre un texte non francophone, traduit ou en langue originale, pour ceux qui la maîtrisent. En anglais, par exemple, on pourrait prendre un texte de Shakespeare, Churchill , Kennedy, Obama… La partie écrite du travail consistera principalement en l’analyse de ce texte (ou d’une partie du texte, suivant la longueur) sous l’angle de la rhétorique (art de persuader par le discours). La partie écrite du travail pourrait aussi consister en la réalisation d’un discours politique ou d’un plaidoyer ou d’un réquisitoire ou d’un sermon.