Bibliographie « La souffrance a-t-elle un sens et qu`est

Bibliographie
« La souffrance a-t-elle un sens et qu’est-ce qui la
différencie de la douleur ? »
La Bible : « La Genèse »
La souffrance humaine provient d’une chute, selon la Bible. En mangeant le
fruit de la connaissance du bien et du mal, l’homme s’est cru à l’égal de Dieu.
La conséquence de cet orgueil est la perte de l’innocence et l’expérience de la
mort.
Les Évangiles (Nouveau Testament)
« Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car le royaume des
cieux est à eux! Heureux serez-vous, lorsqu’on vous insultera, qu’on vous
persécutera et qu’on répandra sur vous toute sorte de mal, à cause de moi.
Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera
grande dans les cieux, car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous
ont précédés. » Matthieu 5.10, 5.11, 5.12.
La philosophie chrétienne fait de la souffrance une épreuve d’endurance et de
patience, inévitable sur le chemin de la libération spirituelle.
Paul de Tarse : « Epître aux Colossiens », Nouveau Testament
"Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque
aux souffrances de Christ, je l'achève en ma chair, pour son corps, qui est
l'Eglise." Colossiens 1, 24.
Paul est le fondateur du christianisme. La souffrance est ici constitutive de la
construction de l’Eglise du Christ.
St Augustin : « Confession »
« Mes joies, dont je devrais pleurer, sont encore en lutte avec mes tristesses,
dont je devrais me réjouir. De quel côté apparaîtra la victoire, je l’ignore…"
(Confessions, X, xxvii, 38 - xxviii, 39).
Ici transparaît le sens de la souffrance chez ce grand philosophe chrétien.
Le Coran, (Sourate 18, verset 48 ou 50 selon les traductions)
La souffrance a ici une cause, clairement métaphysique. Selon la Coran, un
ange, Iblis, refuse par orgueil de se prosterner devant l’Adam créé par Dieu.
Depuis, Iblis, devenu Shetan, va tenter de perdre l’humanité.
Leibniz: "Essai de Théodicée"
Leibniz distingue :
* le mal métaphysique : l'imperfection, la limitation essentielle de chaque
créature qui, issue d'un Dieu parfait, se devrait d'être parfaite.
* le mal physique : le mal de peine (l’effort)
* le mal moral : le péché.
Il explique l'existence du mal par une conception optimiste : le meilleur des
mondes possibles », expression utilisée par Voltaire pour caricaturer la pensée
leibnizienne, œuvre parfaite d'un Dieu parfait. Cette justification du mal dépasse
la simple explication de contraste, non seulement le mal (la souffrance) est
nécessaire pour permettre à l'Homme de découvrir le bien (le bonheur) mais il
est aussi nécessaire à l'accomplissement de ce bien.
« Les défauts apparents du monde entier, ces taches d'un soleil dont le nôtre
n'est qu'un rayon, relèvent sa beauté bien loin de la diminuer ». (Théodicée,
1710 - parution en 1747).
Sôren Kierkegaard : « L’alternative, 2ème partie »
Ici, Kierkegaard prend l’exemple de l’empereur Néron, pour décrire les affres de
la souffrance morale.
Cette souffrance provient du fait que l’homme n’a pas pu faire éclore en lui une
forme de vie spirituelle supérieure. Prisonnier de son immédiateté, l’homme
reste infantile, à cause de l’angoisse provoquée par l’incapacité de cette vie
spirituelle à éclore. Pour se défaire de l’angoisse, l’homme angoisse plus encore
dans une fuite effrénée vers le pouvoir. C’est le cercle vicieux et infernal.
Arthur Schopenhauer : « Le monde comme représentation et comme
volonté »
Pour ce philosophe, qui s’inspire de la tradition philosophique indienne, la
souffrance provient du vouloir vivre et de l’illusion de l’individuation. Il faut
prendre conscience de l’unité de tous les êtres, par l’anéantissement du « moi »
et la suppression de tout désir.
Nietzsche : « Crépuscule des idoles »
La souffrance provient de l’inversion des valeurs qui poussent à attribuer à
« l’être véritable » des choses les caractéristiques du néant, à faire de ce monde
une apparence et à inventer une sorte de réalité indémontrable.
L’homme invente la fable d’un autre monde qu’il déprécie. Il porte la suspicion
sur la « vie », en inventant une vie meilleure. La souffrance provient de
l’incapacité à pouvoir dire « oui! » à tout ce qui est.
Rudolf Steiner :"Lucifer et Ahriman"
Pour Rudolf Steiner ce sont deux entités spirituelles (Lucifer et Ahriman) qui
incitent l'homme au mal et donc à la souffrance. Ces entités se sont sacrifiées
selon le plan primordial pour être retardées dans leur évolution et induire
l'homme en erreur. La tâche pour l'homme est d'équilibrer ces deux tendances en
lui pour trouver la véritable liberté et donc trouver le Christ (vous connaîtrez la
vérité et la vérité vous rendra libre). Selon Steiner, le mal est un bien qui n'est
pas à sa place.
Albert Camus : « Le Mythe de Sisyphe »
Pour Camus, la souffrance vient de l’absurdité de la vie humaine. Comme
Sisyphe, nous devons monter notre boule d’existence au sommet de notre vie.
Mais au dernier moment, cette boule dégringole tout en bas et il nous faut
recommencer indéfiniment.
Max Scheler : « Le sens de la souffrance », éditions Montaigne, Aubier
Ce philosophe tente de dégager le sens ontologique de la souffrance. La
souffrance métaphysique ou religieuse a pour but de nous faire connaître la
perfection ou la dégradation de la valeur de notre identité psychique ou
spirituelle.
Emil Cioran : « De l’inconvénient d’être né ».
Pour ce maître du désespoir actif, dont le but est de perdre nos dernières
illusions, notre existence est à la base désespérante.
Paul Ricoeur : « Le Mal, un défi à la philosophie et à la théologie », Edition
Labor et Fides
D’où viennent le mal et la souffrance ? D’où vient que nous faisons le mal ?
Chez Paul Ricœur méditer le mal, c’est dire une faille ; la liberté de l’homme
étant sommée à exister devant le mal. Ce petit texte, issu d’une conférence
donnée à Lausanne en 1985, compte dans l’immense œuvre de ce philosophe qui
ne se dit pas théologien, mais dont la pensée fait volontiers quelques cousinages
avec certains aspects du protestantisme.
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