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leur partenaire car le rôle qui leur était attribué consistait à respecter leurs obligations
conformément aux termes de l’échange. Cet échange, nommé par les chercheurs « échange
transactionnel » (Dwyer et al., 1987) ou également « échange restreint », possède également
un caractère discontinu dans le sens où chaque transaction réalisée est considérée comme
étant unique et indépendante des autres transactions qui ont déjà eu lieu ou qui pourraient se
conclure à l’avenir. Le client n’a aucune préférence, ni considération, ni fidélité vis-à-vis du
vendeur. Réciproquement, le vendeur n’exprime aucune envie de connaître les préférences du
client, ni sa perception et évaluation personnelle du produit ou service vendu. Cette vision très
restrictive de l’échange a été critiquée compte tenu de ses limites à expliquer les
comportements et pratiques réelles. Elle laisse progressivement la place à une nouvelle voie
de recherche qui s’est développée ces dernières décennies, aussi bien sur le plan théorique que
pratique, laquelle se focalise sur la notion d’échange relationnel et fait de la relation entre les
partenaires l’objet principal de l’analyse (Oliver, 1999).
Ce concept d’échange relationnel se caractérise par son aspect réaliste reposant sur deux
hypothèses de base à savoir ; le caractère temporel continu du processus d’échange, et
l’existence de lien social entre les deux parties de l’échange (entreprises et client). Nous
remarquons ici l’introduction de la notion de coopération entre les deux partenaires pour la
réussite de l’acte d’échange dans un cadre relationnel. Cela sous-tend un certain niveau de
connaissance et de compréhension réciproque entre les coéchangistes, qui nous ramène à
supposer que le développement de liens sociaux entre les acteurs favorise le maintien des
partenaires dans la relation.
L’existence d’une relation partenariale entre les deux acteurs entraîne la réduction
d’incertitude entre eux, l’augmentation de la fréquence des échanges, et une meilleure
circulation de l’information, permettant ainsi à chaque partie une meilleure connaissance des
attentes de son partenaire, et créant un environnement de confiance partagée et d’engagement
mutuel. C’est dans ce cadre que se construit la fidélité du consommateur.
2) Typologie des théories de la fidélité en marketing
Les chercheurs en marketing se sont intéressés fortement ces dernières décennies au concept
de fidélité (notamment à la marque) pour tenter de le définir et mesurer précisément. Pour
préciser ce concept, nous retenons la définition avancée par Jacoby et Keyner (1973) qui
stipulent que la fidélité est « une réponse comportementale biaisée (car non aléatoire)
exprimée dans le temps par une entité de décision, considérant une ou plusieurs marques
prises dans un ensemble, en fonction d’un processus de décision ». Ainsi, un comportement
d’achat répété (dans le temps), et orienté (non aléatoire), ainsi qu’une attitude favorable
doivent être observés pour introduire la notion de fidélité.